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Nanas au combat


Tancrède
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C’est quoi le sujet de base déjà ?

Les femmes en unités de combat (unités de mêlée, d'appui, de soutien direct en première ligne, et autres éléments dont le but premier est le combat): est-ce possible de manière régulière? Est-ce souhaitable (autrement que par dépit pour combler les manques d'un recrutement foireux)? Est-ce tenable et "rentable" (pratiquement, opérationnellement)? Si oui, comment faire? Quels changements seraient à faire? Y'a t-il des problèmes inévitables et appelés à devenir des constantes, qui seraient malgré tout considérés comme acceptables au regard de l'apport?

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  • 3 weeks later...

http://coinenirak.wordpress.com/2012/04/20/ou-lon-parle-des-femmes-en-unites-de-combat/

Dans un article publié mercredi par le Marine Corps Times (qui n’est pas un organe officiel de l’institution, ni d’une association de ses membres), on apprend que les officiers et engagés volontaires féminines pourront accéder à l’Infantry Officers Course. Par conséquent, elles pourront commander et appartenir à des unités de combat.

Pour une institution telle que le Corps des Marines -dont l’image véhicule des stéréotypes machistes-cela peut paraître paradoxal.

Pourtant, la tendance s’affirme plutôt au sein des forces armées des Etats-Unis, du fait des déploiements en Irak et en Afghanistan. Ainsi, le Major Jane Blair a-t-elle raconté son expérience en unité de combat en Irak dans Hesitation Kills: A Female Marine Officer’s Combat Experience in Iraq.

Dans un article publié en mai 2001 dans le Washington Post, Jane Blair tentait de déconstruire les “mythes” entourant la présence des femmes au combat, devenant ainsi une célébrité aux Etats-Unis et s’attirant foudre et admiration de la part de ses anciens collègues.

La demande politique dans le sens d’une adéquation à la réalité des opérations en Irak et en Afghanistan est également très forte: en février, le Département de la Défense annonçait qu’il allait modifier laDirect Ground Combat Definition and Assignment Rule de 1994 interdisant aux femmes d’intégrer des unités de combat en-dessous du niveau du bataillon.

Cependant, les différents services s’adaptent plus ou moins facilement à cette demande. Le général Raymond Odierno, chef d’Etat-major de l’Army, répondait dans une interview le 16 octobre 2011 qu’il trouvait le rapport interne qui lui avait été proposé insuffisant: non seulement on devait ouvrir des postes d’officiers de renseignement en unité de combat, mais également leur proposer un rôle plus important. Au sein du Corps des Marines, la décision récente s’est prise dans un climat de division interne. Carlton Kent, Sergeant-Major of the Marine Corps (le sous-officier le plus prestigieux de l’institution) a même du circuler au sein des organes de formation pour apaiser les tensions.

Au-delà des questionnements simplistes (est-ce du politiquement correct? de la discrimination positive? ou alors une adaptation des règles et procédures à une réalité existante?) ou des polémiques sans fin sur les capacités des femmes au combat, un enseignement majeur concerne l’adoption de telles mesures apparemment contraire à la “culture” institutionnelle.

Il semble bien que, au-delà d’une volonté des décideurs militaires de répondre à la demande de leur “patron” (au sens d’une relation de patronage), il faille comprendre cette décision comme la résultante des mutations importantes connues par les institutions militaires à l’occasion des guerres en Irak et en Afghanistan. Il est fort probable que, comme le prédisait Thomas Ricks lors de la sortie de The Gamble en 2009, les effets de la présence américaine en Irak ne se fassent encore attendre, et de manière imprévue.

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Cela soulève les mêmes questionnements que d'habitude:

- d'où ça vient? Imposé par le "haut" en réponse à une petite pression politique? Il est à noter que le focus des deux dernières semaines pour la campagne électorale américaine était précisément les femmes, que la campagne Obama a décidé de verrouiller comme base électorale ferme suite au constat que Mitt Romney, désormais LE candidat républicain, n'arrivait pas à "atteindre" les électrices (sans doute un effet de son côté "l'homme le plus ennuyeux du monde" :lol:).

- les femmes du corps des marines sont toujours astreintes à des critères de sélection physiques plus bas, ce qui soulève inévitablement la question de comment le placement de soldats ou cadres ne répondant pas aux mêmes exigences seront acceptés par les hommes, au-delà du simple critère de performance "pure".

- étant donné le faible nombre de femmes dans les troupes déployables de l'USMC (bref, celles qui "passent la barre" des critères de sélection), tous métiers confondus, et le maintien de critères plus bas, il est loisible de se demander quel effectif serait obtenu si un critère universel au moins pour les unités élémentaires de combat était imposé pour couper court à des récriminations de la part des hommes: quel effectif de femmes, mais surtout quelle proportion en résulterait/ra dans les unités de combat?

C'est là le risque d'une micro-minorité irrévocablement vécue comme "différente" (une différence non compressible, si l'on peut dire :lol:, en tout cas dont il ne peut être fait abstraction en termes de réflexes et comportements inconscients de la part des hommes); si cette minorité est "saupoudrée" dans les unités avec exigence d'indifférence, je crains vraiment que ça merde assez gravement. Mais il faudrait déjà pour cela que les critères de sélection soient unifiés, sous peine de foutre d'emblée la merde et de prêter le flanc, pour le coup de façon justifiée, aux accusations de favoritisme politique, d'expérimentation sociale.... Si les critères sont unifiés (et sur standard masculin, pas en les abaissant pour faire artificiellement grimper la proportion de femmes aux dépends des exigences de qualité opérationnelle), ce qui restera entier est la question de la compatibilité des 2 populations dans un environnement de combat et de vie militaire permanente, et ce dans un cadre non équilibré, soit celui d'une micro-poches féminines dans un environnement quasi entièrement masculin.

Plus je regarde le problème, plus je reste convaincu que la mixité des unités et sous-unités élémentaires est une connerie, et que des sous-unités (au moins) entièrement féminines et entièrement masculines (avec mixité seulement des groupes) est la moins mauvaise voie possible.

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Cela soulève les mêmes questionnements que d'habitude:

- d'où ça vient? Imposé par le "haut" en réponse à une petite pression politique? Il est à noter que le focus des deux dernières semaines pour la campagne électorale américaine était précisément les femmes, que la campagne Obama a décidé de verrouiller comme base électorale ferme suite au constat que Mitt Romney, désormais LE candidat républicain, n'arrivait pas à "atteindre".

- les femmes du corps des marines sont toujours astreintes à des critères de sélection physiques plus bas, ce qui soulève inévitablement la question de comment le placement de soldats ou cadres ne répondant pas aux mêmes exigences seront acceptés par les hommes, au-delà du simple critère de performance "pure".

- étant donné le faible nombre de femmes dans les troupes déployables de l'USMC (bref, celles qui "passent la barre" des critères de sélection), tous métiers confondus, et le maintien de critères plus bas, il est loisible de se demander quel effectif serait maintenu si un critères universel au moins pour les unités élémentaires de combat était imposé pour couper court à des récriminations de la part des hommes: quel effectif de femmes, mais surtout quelle proportion en résulterait/ra dans les unités de combat?

C'est là le risque d'une micro-minorité irrévocablement vécue comme "différente" (une différence non compressible, si l'on peut dire :lol:, en tout cas dont il ne peut être fait abstraction en termes de réflexes et comportements inconscients de la part des hommes); si cette minorité est "saupoudrée" dans les unités avec exigence d'indifférence, je crains vraiment que ça merde assez gravement. Mais il faudrait déjà pour cela que les critères de sélection soient unifiés, sous peine de foutre d'emblée la merde et de prêter le flanc, pour le coup de façon justifiée, aux accusations de favoritisme politique, d'expérimentation sociale.... Si les critères sont unifiés (et sur standard masculin, pas en les abaissant pour faire artificiellement grimper la proportion de femmes aux dépends des exigences de qualité opérationnelle), ce qui restera entier est la question de la compatibilité des 2 populations dans un environnement de combat et de vie militaire permanente, et ce dans un cadre non équilibré, soit celui d'une micro-poches féminines dans un environnement quasi entièrement masculin.

Plus je regarde le problème, plus je reste convaincu que la mixité des unités et sous-unités élémentaires est une connerie, et que des sous-unités (au moins) entièrement féminines et entièrement masculines (avec mixité seulement des groupes) est la moins mauvaise voie possible.

+1

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Ceci dit et pour ne pas faire que pointer du doigt l'action et le lobbying politiques, ce fait signale quand même potentiellement quelque chose d'autre d'assez inquiétant pour expliquer cette ouverture de formations de combat aux femmes (si cette nouvelle est confirmée et ne concerne pas que de la formation pour faire des femmes des instructeurs ou des spécialistes pouvant avoir à ponctuellement accompagner des unités de combat, mais pas les intégrer): si le corps des marines, qui avait réussi à passer les années 90 et 2000, celles du politiquement correct tout puissant et non encore bridé, sans céder à cette sirène là, préservant son esprit de corps et ses standards dans des forces américaines par ailleurs TOUTES contraintes de rentrer dans le rang de la mode politique, il est assez intrigant de le voir s'ouvrir ainsi tout d'un coup. Si évidemment c'est pas 100% du au politique.

La seule explication restante, du coup, c'est le manque de recrues (malgré la situation économique), et surtout le manque de recrues de qualité, ce qui est carrément flippant: comme beaucoup de services et unités prestigieuses, le Corps attire nettement plus de volontaires et vocations que la moyenne d'autres forces, unités et services, et il concourt par ailleurs de façon un peu informelle à l'immigration en intégrant des migrants de fraîche date qui se verront accorder plus facilement leur visa ou citoyenneté en passant par ses rangs....

Ne croyant pas aux révolutions culturelles spontanées dans les institutions, surtout cette révolution là dans cette institution là :rolleyes:, je ne vois que cette explication comme alternative et/ou complément à celle de la directive politique/politicienne.... Ce qui fait pas mal flipper. Parce que si même l'USMC, corps prestigieux dans le pays occidental/développé qui maintient le plus la "conscience militaire" dans les mentalités, a du mal à recruter les recrues qu'il lui faut en nombre suffisant, on peut imaginer le niveau qualitatif drastiquement bas qui doit être le lot des armées occidentales.

Alors oui, ça pose réellement la question de savoir comment recruter, comment gérer la ressource humaine, comment étendre les bassins de recrutement en les différenciant bien et en les ciblant pour ce qu'ils sont, et du coup en adaptant l'intégration, la formation, la formation continue et la "culture" militaire, parce qu'il est sûr que l'armée telle qu'elle fonctionne actuellement en tant que modèle ne correspond plus DU TOUT à la société qu'elle défend. Un vrai cas de divorce qu'on ne peut pas se permettre; s'il est certain qu'il faille d'une manière ou d'une autre "ramener" le citoyen vers l'armée, l'inverse est surtout bien plus vraie, et il faut sortir l'armée du trou culturel, sociétal et socio-économique dans lequel elle s'enferme toujours un peu plus.

Juste pour citer le dernier rapport du Congrès américain (février 2012) sur la question:

The Marine Corps is also examining the physical demands borne by Marines currently

serving in combat arms units in Afghanistan. The objective of this inquiry is toward the

development of gender-neutral physical standards in lieu of gender-restricted policies.

Admirable langage administratif qui veut tout et rien dire (autre manière de temporiser en couvrant tranquillement et très politiquement son cul); des standards "gender neutral" veulent cependant en soi dire qu'il y aurait unification, donc alignement des standards à la demande, ce qui veut techniquement dire "à la baisse", au moins pour un certain nombre d'unités, sans quoi il n'y aurait pas vraiment lieu de dire que les dits critères seraient réévalués, les critères masculins, numériquement extrêmement dominants, étant désormais considérés comme les critères tout court. Dans les faits, cela voudra t-il dire que les critères choisis seront suffisants? Sans doute pour une grande partie des missions. Cela veut sans doute plus dire que, bien à l'abri des règlements officiels, une sélection plus pointue et sournoise devra se faire en interne pour un certain nombre d'unités dont les standards ne peuvent être abaissés: on imagine bien que les Force Recon et Recon Battalion, les Scout Snipers, le MARSOC, les FAST Companies, l'unité de protection présidentielle, au moins, ne compromettront rien du tout.

Mais plus globalement, il faut garder un truc à l'esprit, que l'expérience passée a démontré amplement, même si peu de pub a été faite à cet égard: l'entraînement n'égalise pas les performances entre les sexes, en général.... Il renforce l'écart moyen. Et un soldat qui n'est pas poussé au maximum dans son entraînement et dans l'exigence de performance du métier a tendance à se démotiver plus vite, à rester moins longtemps, et de là, à moins bien se comporter en moyenne et à ne pas se voir un grand avenir dans l'institution (et si on peut compter sur l'effet d'émulation/compétition/concurrence productive entre hommes, il est plus douteux de voir un tel effet entre les sexes, certaines différences et certains préjugés étant impossibles à éradiquer). Il serait dès lors possible de prédire que l'armée deviendrait un métier bien plus épanouissant pour les femmes que pour les hommes, ceux-ci étant radicalement moins attirés par un métier des armes "dévalorisé", ce qui renforcerait le problème de recrutement (qualitatif et quantitatif) ou en tout cas de fidélisation. Et l'effet sur le niveau global de performance d'une armée à critères abaissés se passe de commentaires: il y aurait des exemples nombreux de réussites féminines extraordinaires, des parcours impressionnants, des jolies histoires en pagaille, de l'émotionnel travaillé en masse sur des OPEX sans grands risques absolus (évidemment pas au niveau individuel où le danger sera toujours présent), des articles innombrables sur le merveilleux épanouissement de nouvelles générations de "femmes guerrières" désormais en proportions très importantes.... Mais aucun examen malséant sur la qualité, la performance, la capacité générale de ces troupes. Ca veut pas dire qu'elles seraient mauvaises, surtout pour des armées de pays développés ayant le plus souvent des marges de supériorité importantes via des dispositifs sophistiqués, complexes, fournis.... Mais ce serait une performance au final d'un rapport qualité-prix pas forcément terrible, avec des limitations sectorielles nombreuses.

Des critères et exigences abaissés ont tendance à faire baisser l'émulation et l'attractivité du métier chez les hommes, et s'il est un trait culturel assez constant, c'est la baisse, pas forcément très rapide mais bien réelle, du "prestige" (social, culturel, psychologique) de métiers qui se féminisent de façon importante, tant aux yeux des hommes qu'à ceux des femmes.

Le même document cité plus haut ennonce:

policies, and regulations are needed to ensure that female members have an

equitable opportunity to compete and excel in the Armed Forces.

C'est un argument très ambigu: s'il est effectivement en soi moralement inattaquable, il part cependant d'un point de vue partiellement erroné, celui selon lequel l'armée serait là pour être un lieu d'épanouissement fait pour que chacun s'épanouisse et ait "sa chance" de faire carrière, de se trouver.... Quoique cette dimension ne soit pas absente, il faudrait cependant toujours garder à l'esprit qu'elle est SUBORDONNEE à l'impératif absolu d'une armée qui est d'être efficace. Ces 2 postulats ne sont pas toujours incompatibles, loin de là, et avoir des troupes motivées, une  proportion importante de vraies vocations.... Est constitutif d'une armée efficace. Cependant c'est un moyen, pas une fin, et la fin, le but d'une armée, est absolument prédominant à tout moyen pour l'atteindre (le plus évident étant que c'est le seul métier au monde où on peut légalement vous donner l'ordre d'attenter à votre droit le plus sacré, celui de rester en vie): là, par ce genre d'arguments, de position, on fait passer dans le principe la raison individuelle, l'intérêt/l'optique de chacun avant le but de l'armée, du tout.

Signe de temps plus individualistes ou simple argument politique qui passe bien dans la polémique?

Difficile à déterminer, mais la seule chose sûre est que cet argument est mis en avant pour échapper à un examen global de la question de savoir comment l'efficacité s'obtient dans ce chapitre de l'intégration éventuelle de femmes en unités combattantes (avec toutes les complications qui s'ensuivent dans chaque aspect du débat), et quelles sont ses limites et problèmes (parce que nier qu'il y en a est idiot et idéologique.... Ce qui est la même chose).

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gender neutral ça veut juste dire poli(tique)ment que c'est bon pour tous, pas forcément qu'il vont réévaluer les critères. Tout du moins s'il y a pas des amazones politiquement soutenues dans la boucle de la réévaluation.

A propos de ta dernière citation, si cela peut se comprendre pour certains postes, je suis également très circonspect sur l'effet et l'impact que cela aura sur l'ensemble de la machine militaire, parce que comme tu le dis si bien, l'impératif premier c'est l'efficacité maximale or à vouloir faire plaisir à GI Jane on se retrouve à réduire cette efficacité maximale, mais pour le prouver et l'appuyer en contre argumentaire il faudrait une unité combattante entièrement féminine et la voir opérer sur le terrain en comparatif long terme avec une unité "classique" de mâles. Et ça c'est pas près d'arriver ou ce sera court circuiter si les résultats ne correspondent pas aux attentes à savoir permettre d'élargir le panel de recrutement sans avoir à trop retravailler les structures, les idées (reçue ou non) et les habitudes.

Autant il y a quelques années j'étais plutôt partisan de l'entrée des femmes dans les unités combattantes sans doute parce que j'avais des exemples personnels de compétitivité au feu, autant après avoir écouté pas mal de retours et sons de cloches sur les demoiselles dans notre chère armée, mais aussi sous la bannière étoilé, j'ai été assez douché niveau optimisme.

Pour avoir travaillé dans un domaine où les femmes aussi sont présentes et qui est dangereux (sapeurs pompiers) l'entraînement est mis à leur niveau physique, mais sur le terrain elles ne se trouvent pas au même points que les hommes en cas de situation à risque comme un feu ou un accident de la route avec risque d’incendie/explosion et si elle veulent y être alors on les refaisait passer au test avec comme critère les critères masculins et ça suffisait largement pour bien faire comprendre à celles qui échouaient qu'il y avait des choses qu'elles ne pouvaient pas faire malgré toute leur bonne volonté. Mais la différence avec l'armée c'est le fait que nous, nous étions volontaires et que y a pas de carriérisme donc celles qui entrent dans le corps c'est uniquement parce qu'elles sont motivées à bloc pour aller au feu.

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Oui, mais je module mon opinion cependant: il y a des femmes, et ce serait intéressant de pouvoir établir un pourcentage de la population, qui ont de fait le niveau physique, à critères non rabaissés (et oui ça doit titiller l'orgueil de à l'occasion :lol:): ce pourcentage est bas, surtout si on le combine avec le nombre de femmes qui, même au sein des forces armées, ont envie d'aller au feu. Il y a d'ailleurs un aspect assez méprisable de la question qui voit des femmes officiers -mais plus encore des lobbyistes féministes qui se ruent sur ce point- plus réclamer ce genre d'affectations pour faire avancer leur carrière que par une quelconque vocation.

Ce serait ce pourcentage qui m'intéresserait: trop bas, et, à moins de faire une ou deux micro-unités spécifiques (genre le "lioness program" américain ou divers programmes liés aux situations de sécurisation/contrôle de zone/évolution au sein des populations qu'ils mènent), et il faudrait maintenir l'injustice existante (injustice sur le critère mentionné plus haut des opportunités de carrière, par nécessité de l'efficacité générale) afin de n'avoir pas à risquer de bouleverser l'équilibre existant à -potentiellement- grands frais pour quelques individus. Suffisant, et la question de sous-unités élémentaires féminines se pose à mon avis, la mixité à ce niveau étant pour moi une connerie intégrale.

Parce que cet aspect des choses s'inscrit pour moi dans la question plus grave du recrutement, de la GRH et d'une certaine culture des armées au regard de l'état actuel du volontariat, donc du bassin de recrutement disponible et de l'impact de la formation et de la vie militaire telle qu'elle est. Nous sommes aux temps de l'human ingeneering, d'une meilleure connaissance du corps humain et des méthodes d'apprentissages scientifiques de savoirs, savoirs-faires et savoirs-êtres, de l'analyse sociologique précise et d'un marketing efficace. Il devrait être évident que même le seul public masculin ne peut être pris comme un tout pas ou peu différencié et que, face à une grave crise des vocations, segmenter le recrutement (géographiquement, socialement, psychologiquement.... Pour établir une typologie plus fine) pour cibler spécifiquement différents publics par différentes approches et avoir plusieurs cursus d'intégration/formation initiale afin d'optimiser l'existant, serait infiniment plus productif que considérer, comme actuellement, que Mohammmed ira à la montagne parce que ça a toujours été comme ça.

Les femmes, du moins celle qui ont/peuvent avoir la capacité physique, ne sont qu'un des publics à cibler dans cette approche.

A noter cependant que dans le document américain que j'ai cité, il y a néanmoins une adaptation -vague et mal définie- en ce qu'il s'agit d'une revue de détail, réellement en profondeur (le dernier document de ce type date de 1994 et a établi la politique américaine d'affectation des femmes dans les forces) non seulement de la place des femmes mais aussi de chaque spécialité militaire. Le but semble en fait, au moins sur le papier, d'attribuer un ensemble de critères de performance physique à diverses familles de fonctions militaires. Sans doute y aura t-il beaucoup de politique et d'hypocrisie, mais l'idée est d'opérer une différenciation plus fine des critères physiques requis par divers groupes de spécialités et fonctions au sein des forces, soit un affinage destiné à optimiser l'allocation d'une ressource moins indifférenciée: les "ressources" étant désormais des "pools" généraux d'un service (où il n'y aurait plus ou pas de séparation fondée sur le sexe) fondés sur les qualifications seules.

Un exemple: apparemment, dans l'Army, la fonction de mécanicien pour les Bradleys en-dessous du niveau brigade (donc en fait affectés ailleurs que dans unités du matériel des brigades de soutien) ne peut être occupée par une femme. Ce qui veut dire que les mécaniciens dans les compagnies de combat d'infanterie des bataillons mécanisés des BCT, ceux du niveau bataillon (mécas, reconnaissance, commandement et artillerie), ceux des bataillons de soutien organiques aux BCT et ceux des niveaux inférieurs (troop, platoon) sont 100% masculins. A ces échelons, l'Army a donc un seul pool de mécaniciens, qui apparemment connaît des problèmes d'effectifs, alors que dans le même temps, ils ont du surnombre aux échelons supérieurs, essentiellement représentés par des femmes, mais un surnombre dans lequel ils ne peuvent puiser en vertu des directives établies en 1994. La question ici soulevée est de savoir si le niveau physique requis pour ces postes peut être abaissé ou non sur ces critères "gender neutral", ce qui, combiné pour le coup à une levée de la directive de 94, unifierait le pool de soldats de cette spécialité.

Si une telle politique était appliquée de façon intelligente et relativement honnête, il s'agirait d'un meilleur ciblage des métiers, unités et spécialités qui réclament vraiment des critères de performances élevés, qui eux ne souffriraient pas d'abaissement, et de ceux qui peuvent se contenter de ces fameux critères "gender neutral". Evidemment, outre le fait que supposer une telle dépolitisation est un peu illusoire, c'est un peu aussi le constat "qu'on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a": face à des métiers qui ne font pas rappliquer les foules, il faut rationaliser au mieux la main d'oeuvre disponible selon des critères de qualité plus différenciés.

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Tiens d'ailleurs tu parles de nouvelles politiques d'entraînement. Je me souviens qu'il y avait des expérimentations en terme d'entrainement nouvelle génération avec une véritable discipline sportive qui en était issue. Pourquoi ne pas s'y intéresser de plus près? Ok, ça obligerait le mammouth à changer ses habitudes et ça les pachydermes ça aime pas, mais de ce que j'avais compris, l'impact en terme de performances, de sécurité et d'ergonomie seraient simplement énormes.

Je ne peux qu'approuver le fait que tous les éléments d'une armée n'ont pas forcément les mêmes besoins en terme de performances physiques et que es critères de sélection devraient être intelligents. Mais les mots que tu emploies "façon intelligente et relativement honnête" appliqués à l'Armée avec en plus un tel volet politique... Serais tu un idéaliste rêveur? :lol:

Par contre cela impliquerait pour les évolutions de carrière avec changement de spécialité de mettre en place des sélections sans doute plus drastiques avec l'effet ghetto sur certains secteurs à faible niveau devenant des nasses pour ceux qui voudraient évoluer. Pas que cela me dérange. On a le niveau ou on l'a pas.

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Tiens d'ailleurs tu parles de nouvelles politiques d'entraînement. Je me souviens qu'il y avait des expérimentations en terme d'entrainement nouvelle génération avec une véritable discipline sportive qui en était issue. Pourquoi ne pas s'y intéresser de plus près? Ok, ça obligerait le mammouth à changer ses habitudes et ça les pachydermes ça aime pas, mais de ce que j'avais compris, l'impact en terme de performances, de sécurité et d'ergonomie seraient simplement énormes.

Pour avoir personnellement changé ces petites choses que sont la façon de faire des abdos et celle de faire progresser l'endurance de façon significative assez rapidement (et pas me bousiller le dos et d'autres trucs au passage), je confirme que l'entraînement physique dans les armées (et à l'école aussi d'ailleurs, ou dans la plupart des cours d'arts martiaux) est plus qu'obsolète et même en partie très contre-productif: il est lent, gaspilleur d'énergie et de temps, faussement intuitif (beaucoup des bonnes méthodes et des mouvements efficaces sont souvent contre-intuitifs, au moins au début) et très dommageable pour le corps (surtout le dos et les articulations), cause d'ailleurs (avec les problèmes liés au poids porté pour troupes ayant pas mal de temps à passer à pied) de taux de blessures et de séquelles importants.

Les ricains le disaient récemment d'ailleurs, sur le seul thème du poids porté, des changements dans la charge emportée par le troufion (place des équipements électriques notamment), de l'ergonomie de cette charge (répartition des poids sur le corps).... Les mouvements à favoriser, les façons de bouger (si tu vas en profondeur, les façons de respirer aussi), les physiques à développer et les méthodes pour y arriver, sont des choses à revoir sérieusement.

Pareil pour les méthodes d'apprentissage, d'enseignement.... Ce sont des domaines nettement mieux cernés aujourd'hui: comment faire passer savoirs, savoirs-faires et savoirs-être plus rapidement et plus efficacement, comment motiver, impliquer, inciter au dépassement.... La tradition pour la tradition, les habitudes pour les habitudes n'ont pas que du bon, loin de là. Pas forcément que le principe de base soit systématiquement mauvais (les objectifs fondamentaux restent essentiellement les mêmes), mais la façon de l'inculquer/d'y faire parvenir des individus, des équipes, des unités, elle, doit évoluer radicalement; même si ce ne sont pas encore des sciences exactes, on a dans bien des domaines passé le temps des approximations et tâtonnements à la louche.

ne peux qu'approuver le fait que tous les éléments d'une armée n'ont pas forcément les mêmes besoins en terme de performances physiques et que es critères de sélection devraient être intelligents

Disons que c'est quand même préoccupant d'avoir à affiner à ce point: c'est le signe d'une denrée trop rare et d'un fait qui, avec l'inertie dans la durée d'une institution de grande taille, peut décourager les incitations au dépassement (= entériner le fait d'armées pro en grande majorité faites de personnels moyennement, peu ou pas trop motivés et qualifiés). C'est aussi raréfier encore des ressources d'urgence immédiates qui, après tout, fondent des approches comme celles des Marines (every man a rifleman), et qui ont leurs mérites indéniables, de même qu'un effet plus vaste et moins aisément mesurable sur la cohésion, l'esprit de corps, la confiance en interne (l'effet ghetto que tu mentionnes deviendrait trop réel), l'estime de soi individuelle et collective, la stratification d'une armée (et même des seules troupes opexables elles-mêmes)....

On a le niveau ou on l'a pas

A un instant T: on peut dans bien des cas le gagner avec un peu de temps, de volonté et de méthodes (bon, de potentiel fondamental aussi). Pour des armées qui doivent désormais raisonner à ressources comptée, il faut cesser de raisonner de façon si écrasante à partir des résultats immédiats d'un individu à un moment, et apprendre à plus évaluer des potentiels et à plus tabler dessus pour les développer.

Mais les mots que tu emploies "façon intelligente et relativement honnête" appliqués à l'Armée avec en plus un tel volet politique... Serais tu un idéaliste rêveur?

Merde! Faut quand même bien essayer de tendre vers quelque chose, à défaut de pouvoir réellement l'atteindre :-[. Mais je compte quand même sur la force d'un facteur déterminant pour des armées comme celles de l'Angleterre ou de la France: la conjonction de la pression budgétaire et du manque de ressources humaines intéressantes (voire du manque de ressources humaines tout court) alors que les besoins opérationnels ne vont pas beaucoup changer, voire pourraient augmenter. A structures, doctrines, perceptions, modes de déploiement, organisation et façon d'approcher le problème inchangés, maintenir ou accroître juste un peu le potentiel au sol devient budgétairement inaccessible. La contrainte de moyens a quand même une tendance récurrente à rendre moins con, même des organisations sclérosées avec toute leur résistance au changement. Réinvention tactique, changement de perspective sur la façon de faire la guerre.... Deviennent des impératifs pour mieux utiliser l'existant.

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  • 1 month later...

Salut !

J'avais lu que la plupart des femmes ne pouvaient pas se hisser à la force des bras sur un mur, est-ce que c'est vrai ?

En tout cas, je sais que dans la sélection pour être pompier de Paris, il y a le test de la planche. Très peu sont les femmes qui réussissent à monter sur la planche. Généralement, il leur est demandé de placer la tête au dessus de la planche pendant un certain nombre de secondes. Les hommes doivent par contre savoir monter sur la planche.

http-~~-//www.youtube.com/watch?v=NaJIe4WqCKc

Ici avec des jeunes :

http-~~-//www.youtube.com/watch?v=ufjdpwRGZVI&feature=related

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Exemple type: à quoi sert cet exercice? Ou c'est un indicateur de la capacité à sauver des vies et il faut le maintenir indifféremment du sex. Ou cela ne sert en fait à rien et il faut le supprimer.

Je n'ai jamais été sapeur-pompier, mais j'imagine que l'exercice a été imaginé pour travailler la capacité du pompier à s'extirper de situations délicates, notamment dans des environnements qui peuvent être changeants : pas sûr que l'escalier par où tu es passé soit là au retour ! A noter que l'exercice doit normalement être réalisé tous les matins et en tenue de feu. En cas d'échec, le pompier ne peut prendre place dans le véhicule incendie. J'imagine qu'il y a donc une certaine logique pour eux, et notamment que ça assure la confiance que peuvent avoir les pompiers sur les capacités physiques de leurs collègues : si le pompier est un boulet - parce qu'en méforme/malade - autant qu'il reste sur place plutôt que de risquer sa vie, celle de ses camarades et de compliquer l'opération. En outre, s'assurer de l'aptitude à réaliser cet exercice dur en condition non opérationnelle, c'est sans doute s'assurer de pouvoir réaliser des gymnastiques un peu moins complexes mais par contre vitales en cas d'urgence, de stress, avec une respiration plus difficile et avec du matos ou équipement respiratoire sur le dos. Très certainement, cette capacité physique doit être bien inutile 99 % du temps, mais c'est peut-être cela qui sauvera la vie du pompier, de l'un de ses camarades ou d'un civil, lors d'une situation complexe.

Mais, étant donné la nécessité d'ouvrir le corps des pompiers de Paris aux candidates femmes, une certaine latitude a été acceptée. Si jamais un pompier ou un connaisseur pouvait nous en dire plus sur la pertinence (ou non) du test...

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Pour ma part, je n'en reconnaîs qu'une sauver des personnes en danger. Les femmes, on s'en fout. Seum comptent ceux qui peuvent intervenir.

À quand des pompiers aveugles? Pourquoi pas.

Le sujet revient fréquemment, et entre autre, ici, il est question de la force dans le haut du corps en général, plus que du franchissement d'obstacles en particulier. Ce dernier point n'est pas absent des nécessités du métier vu qu'il faut pouvoir passer dans des environnements parfois assez acrobatiques en équipement complet (et avec occasionnellement un tuyau bien lourd sur le dos).

Mais le plus général est la force dans le haut du corps qui, si elle ne détermine pas énormément la capacité ou non à savoir agir et réagir en condition de stress et de visibilité réduite, conditionne pourtant quasiment toutes les actions, tous les gestes. Ne serait-ce qu'embarquer une victime sur son épaule et descendre ou monter des escaliers, ou une échelle, avec. J'avais vu un débat télé américain sur ce sujet avec une haute "hiérarque" du plus puissant lobby féministe aux USA, qui soutenait que les pompiers devaient avoir 50% de femmes (sans dire d'où devaient venir les recrues volontaires vu qu'il n'y en avait pas assez pour atteindre ce taux :lol:); sur ces points des résultats aux tests, et avant tout ces tests sur la force dans le haut du corps, elle avait poussé la mauvaise foi (juste de la panique pour ne pas avoir l'air de "perdre du terrain" dans un débat télé) jusqu'à dire que les techniques de pompier devaient changer, du coup, et les victimes être plutôt traînées dans les escaliers :O.... On peut arguer sur la fréquence de ce besoin (mais des pompiers descendant une petite vieille ou un gamin sur leur épaule -et pas qu'en cas d'incendie- c'est pas un truc rarissime), mais si on commence à faire les statistiques de ce dont on n'a pas besoin 75% du temps dans un métier donné, on peut commencer à recruter n'importe qui.... Après tout, CRS et GM ne voient pas de grandes émeutes violentes très souvent (c'est quoi? 2 à 5% de leurs interventions annuelles ;)?), même en France :-[, donc pourquoi se faire chier à leur demander d'être capables d'y faire face? Etre capable de faire du cordon de sécurité calme devrait-il être la limite extrême de leur savoir-faire, donc ce en fonction de quoi on fixe leurs critères de sélection?

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  • 7 months later...

Suite à la décision d'hier du gouvernement américain sur l'ouverture totale des spécialités militaires combattantes aux femmes (qui était dans les tuyaux depuis un moment, l'année dernière en fait, avec une demande faite aux différents services de mettre leur politique en conformité avec cet objectif), la question va cesser d'être de principe pour entrer dans le domaine bien plus délicat et plus nauséabond des détails. Je pense avant tout à la question des standards physiques, aujourd'hui encore différents selon le sexe (et souvent l'objet, en plus des critères formels, d'une politique de plus grande tolérance pour les candidates): l'une des conséquences d'une homogénéisation réelle des standards pourrait être, de façon contradictoire, de réduire le nombre de femmes à passer ces épreuves. Cela s'inscrit-il dans la politique post-guerre des USA de se débarrasser des conséquences d'une politique de recrutement dont les standards ont baissé dans les années écoulées (comme virer les obèses, faire la chasse aux membres de gangs....)?

L'autre problème invisible-mais-visible-quand-même sera plus lent à voir: celui de la cohabitation à l'année dans des unités de combat, notamment lié aux questions de violences sexuelles, qui sont récemment aussi revenues sur le devant de la scène (avec 1 femme sur 3 dans les forces armées américaines qui dit avoir subi une forme ou une autre de telle violence -du harcèlement au viol- et rencontré une loi du silence à cet égard): y'a t-il une "normalisation" possible selon vous? Jusqu'où la compatibilité peut-elle aller?

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(avec 1 femme sur 3 dans les forces armées américaines qui dit avoir subi une forme ou une autre de telle violence -du harcèlement au viol- et rencontré une loi du silence à cet égard): y'a t-il une "normalisation" possible selon vous? Jusqu'où la compatibilité peut-elle aller?

En rappelant, quand même que, pour eux, le simple fait de faire un compliment d'ordre physique à sa collègue peut être assimilé à du harcèlement.
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Il faut d'abord voir d'où vient cette mesure :

- est-ce une décision politique ?

- est-ce une décision "militaire" ?

Pour moi c'est avant tout politique, c'est à dire que l'on décide d'ouvrir toutes les portes aux femmes pour respecter le principe d'équité et pour les problèmes qui peuvent surgir (et qui surgiront !) on improvisera le moment venu. Ca promet un beau bordel. Mélanger hommes et femmes dans l'armée pose toujours problème.

En rappelant, quand même que, pour eux, le simple fait de faire un compliment d'ordre physique à sa collègue peut être assimilé à du harcèlement.

Tout dépend comment il est formulé et à quelle fréquence.

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Un groupe 100 %  féminin posera aussi des problèmes de crédibilité.

Pourquoi? Si les critères de recrutement et entraînement sont respectés, y'a pas de raison (autre que le regard éventuel de l'observateur extérieur).

- est-ce une décision "militaire" ?

Ca y'a pas vraiment de chances :lol:.

Mais la question est que le pas est franchi, c'est à dire que quels que soient les avis, ça va être la réalité avec laquelle les services vont devoir composer, donc la question est de savoir ce qui risque d'arriver, comment ça va se dépatouiller, si la somme de problèmes attendus est équivalente, inférieure ou supérieure à la somme de bénéfices attendus.... Pour la note, la directive est si totale que les forces spéciales aussi vont devoir ouvrir les portes (au moins de leurs concours d'entrée).

Et là j'essaie aussi de voir qui milite pour, qui en profite.... Notamment une différence pointée depuis longtemps dans ce militantisme (à voir jusqu'à quel point c'est vrai/pertinent), à savoir qu'il a surtout été le fait de groupes et politiciens féministes, avec le concours de femmes officiers et, en général, de femmes militaires dans les profils CSP+ / haut niveau de qualification; soit essentiellement celles qui ont les moyens de faire une bonne carrière. Et ce plus aux dépends des catégories sociales moins favorisées et des femmes militaires à profil de qualification moyens à bas. Bref, de ce point de vue, les CSP+ qui se mettent en avant en embarquant tout le monde dans un train qui ne profite réellement qu'à elles, pour leur carrière.

Ce qui renvoie à un débat plus large dans les armées: l'argumentation en général est de plus en plus devenue, sur ce problème (et par extension sur d'autres), une mise en accusation des armées qui devraient procurer à tous les moyens de s'épanouir, d'offrir des opportunités de carrière, et ne pas refuser celles et ceux qui veulent servir leur pays, la rengaine massue bien pensante qui écrase tout et coupe court aux critiques. C'est pas que (sous réserve évidemment des standards d'admission) il n'y ait pas au moins une part de légitimité dans la revendication, mais c'est l'angle "moral" qui me choque de plus en plus dans l'argumentaire moyen, tant il présuppose un individualisme forcené: l'armée serait là pour fournir des carrières et de l'épanouissement pro/perso, en admettant la condition de qualification du candidat et point barre, et dès lors qu'elle ne le fait pas, c'est forcément de la discrimination et une politique rétrograde. Ca me choque en ce que l'armée n'offre ses carrières que parce qu'elle en a besoin, et qu'il est de bonne politique de favoriser de bonnes conditions de travail et un contexte motivant, mais le fond est que l'armée a des obligations différentes et prioritaires à remplir, et que si remplir ces obligations implique de discriminer d'une manière ou d'une autre, elle doit le faire puisque la mission prime tout. C'est quasiment la seule institution dans une démocratie où la loi du collectif doit primer catégoriquement celle de l'individu, mais apparemment, si on regarde les divers débats sur l'intégration des femmes (mais ça peut aussi être sur d'autres questions), cette façon de voir ne pourrait pas une seconde passer dans une discussion: seule l'égalité des opportunités de carrière, l'équité.... Ont droit de cité. Soit des logiques purement prises sous l'angle de l'individu.

Dans cette question des femmes, j'aimerais voir les réalités de ce changement, à commencer par ce qui va se passer côté critères de recrutement et problèmes de cohabitation dans la durée; pour illustrer ce que j'entends par un angle autre qu'individuel, je trouverais normal qu'on établisse un suivi de ces choses. Si des critères rigoureusement identiques étaient établis (et aucun favoritisme informel favorisant les double standards n'existait plus), il faudrait encore voir ce que ça donne dans la cohabitation à l'année au sein de petites unités essentielles de combat (compagnie et plus bas). Et si, au final, la somme de problèmes particuliers aux femmes, mais plus encore, celle occasionnée par la cohabitation des 2 sexes, était envisagée objectivement, était supérieure au bénéfice (si cette somme pouvait être évaluée correctement), que ce soient des indisponibilités, des altercations récurrentes, des problèmes de rapports entre les sexes.... Si cela arrivait, une logique "collective" imposerait un traitement qui, du point de vue individuel mentionné plus haut, serait une pure injustice, à savoir rétablir une ségrégation/limitation de fait et/ou de droit, et ce en faveur de la majorité (par rapport au critère retenu, en l'occurrence le sexe), parce que la seule chose qui prime est d'avoir à l'arrivée l'outil le plus efficace au moindre coût, pas de favoriser la justice et l'équité entre individus, ou les opportunités de carrière même à des individus largement méritants. C'est injuste, mais c'est passer par pertes et profits.

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Bon, déjà l'armée est une des rares institutions ou en principe il n'y pas de discrimation sur le salaire homme femme. Sur le terrain, je ne vois pas les écoles de formation d'infanterie ou d'artillerie (soulevè des obys de 155 n'est pas rien ) baissé leur barème pour faire rentrer des femmes au risque d'affaiblir les unités de combat.

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La question est moins là en particulier. Sur le fait des grossesses, 2 angles:

- il faut voir combien de temps en moyenne cela indispose les soldates à l'année et en général dans l'armée: si les femmes sont pleinement intégrées (et toujours en mettant de côté le critère des standards), la conséquence logique est de se dire que structurellement, il y a des indisponibilités qui leur sont propres (notamment une plus grande tendance aux blessures de fatigue/stress, une plus grande fragilité des os en moyenne, desproblèmes hormonaux, surtout avec un régime sportif d'unité de combat, sans doute des procédés différents pour traiter le PTSD....), tout comme un degré nettement plus élevés de problèmes de disponibilités et de discipline sont liés au comportement masculin (alcoolisme, bagarres, problème avec l'autorité, drogues....). Mais à l'arrivée, une fois ces facteurs justement pris en compte (selon la "catégorie" de personnels visés), il convient de voir si le nombre de jours global d'indisponibilités est plus élevé ou non. Il est clair que dans les unités purement faites pour le combat, l'indisponibilité occasionnée par une grossesse peut avoir un impact proportionnellement plus grand sur la disponibilité d'une unité étant donné que, contrairement à un job sédentaire/de bureau (ou une autre affectation moins exigente physiquement), le temps d'indisponibilité est plus grand. Mais là encore, c'est sur des moyennes globales (spécifiques aux unités de combat) qu'il faut observer, et le faire de façon équitable (pour ne pas faire un 2 poids 2 mesures avec les mecs indispos pour cause de problèmes récurrents de discipline, de drogue, d'alcool....). Un autre facteur d'observation que le nombre de jours d'indisponibilité à l'année serait aussi le coût induit et/ou la disponibilité de l'unité concernée: si, pour maintenir la dispo, il faut accroître le volant de remplaçants dispo de façon significative, alors oui, on peut en déduire que la politique n'est pas bonne.

- il convient aussi de voir si, comme cela a déjà été observé, cela ne devient pas une tactique répétée pour éviter certains déploiements, et si oui, si ce fait atteint une échelle nuisible. Encore une fois, si jamais dans ce cas, cela atteignait une proportion préoccupante et un certain systématisme, la logique individuelle devrait s'effacer au profit de la logique collective, à savoir qu'un tel comportement occasionnant en moyenne une baisse de disponibilité d'unités de combat, il faudrait se poser la question de revenir à une certaine ségrégation pour tel ou tel type d'occupation ou unité, soit créer une injustice (du point de vue individuel) en frappant la totalité de la catégorie visée (les femmes) en raison du comportement d'une proportion donnée, sans doute minoritaire (à voir dans quelle proportion).

De même, un autre problème posé par ce fait: si l'on veut l'éviter, ou à tout le moins le limiter, faut-il rendre la contraception (surveillée) obligatoire, à savoir que ne pas prendre la pilule (dans un cadre organisé et surveillé) constitue désormais une faute professionnelle (une entorse au code militaire?) passible de sanctions dures? Est-ce déjà le cas? Dans une société aussi politisée sur ce sujet que les USA, ce point peut être méchamment controversé. Parce que là, il est vraiment question de renoncer à des libertés individuelles (fonder une famille) et d'enfreindre des principes (dans le cas de gens opposés à la contraception, ce qui représente une population importante aux USA) le temps d'un contrat de travail de plusieurs années (8 en tout, à voir comment cette obligation se transcrirait pour lenombre variable d'années de réserve incluses dans ces 8 ans). Là encore, la loi du collectif s'impose potentiellement de façon drastique sur le droit individuel, ce qui est un débat qu'on refuse souvent de trancher dans bien des aspects de ce débat, parce que ça passe mal politiquement.

Et ce point s'élargit plus aux relations sexuelles entre soldats, du coup: sans aller jusqu'à l'ensemble du sujet sur la cohabitation hommes-femmes dans le contexte TRES particulier d'unités de combat, on parle ici d'un environnement hyper stressant, empreint de violence, et d'un autre genre de stress permanent et de pressions spécifiques dans le contexte de la vie en caserne (l'entraînement est stressant, les pressions des logiques de groupes aussi, et les durées sont longues dans un environnement assez fermé et plein de codes formels et informels). Le stress a un impact (conscient, mais surtout inconscient) direct sur le comportement sexuel et le niveau d'agressivité, ce qui veut dire que j'ai toujours un peu de mal à juger facilement les problèmes liés au comportement de soldats vis-à-vis des femmes dans un tel environnement. Si ça va jusqu'au viol, ou à un harcèlement soutenu dans le temps, ça devient évidemment impardonnable parce que l'acte est commis. Mais je me pose la question de savoir jusqu'à quel point on peut dire que le coupable est pleinement responsable (du moins pour certains profils) dès lors qu'il a été placé dans une telle position. Pour schématiser, le fonctionnement psychologique veut que plus on est dans un environnement stressant, plus on est dans une posture mentale dominée par la peur (c'est essentiellement ça, l'accroissement du "niveau de stress" permanent, et la première raison pour laquelle les soldats en opérations longues perdent du poids et des muscles et doivent être "remis en forme" au retour d'une OPEX), et on est en fait plus "animal", soit dans les faits, moins en mesure de contrôler ses impulsions et instincts dans tous les domaines. Ce qu'un homme fait dans un contexte de guerre (ou tout autre situation de stress très élevée), ou plus exactement juste après (quand ça "s'évacue"), il ne le ferait le plus souvent jamais dans la vie courante et ses variations de niveaux de stress nettement moindres. En somme, on atteint là une limite de la pertinence des critères juridiques sur lesquels on juge le libre arbitre; non qu'il faille pardonner aux violeurs et à ceux qui deviennent, même momentanément, très violents, mais je trouve qu'il est par ailleurs vache de juger des gens placés dans de telles situations sur les mêmes critères, et ce alors même qu'on peut les placer dans des situations où rester maître de soi dans tous les aspects possibles devient très difficile, voire impossible. L'entraînement militaire représente déjà un investissement énorme (en temps, efforts et fric) pour apprendre au combattants comment garder le contrôle pour ce qui regarde le combat strictement dit. Et l'histoire militaire montre que les débordements des soldats ne sont pas que le fait de psychopathes, simplement souvent de gens normaux placés dans des situations trop anormales pour que ce soit gérable. Ajouter des femmes en unités de combat (qui seront très minoritaires), c'est prendre le risque de voir un taux important d'incidents de ce type exister et persister quel que soit le niveau d'éducation, les bonnes volontés et intentions.

Et même au-delà de la question du viol, c'est prendre le risque de voir, plus généralement, beaucoup de "fraternisations" :-X entre soldats, et une logique perturbatrice des relations internes aux unités, s'installer. Bref, foutre des jeunes gens des 2 sexes, pas forcément super éduqués en majorité en plus (et fréquemment issus de milieux moins favorisés et plus violents), dans un environnement à haut niveau de stress et de promiscuité PERMANENTS (vu que c'est pas des jobs 9h-18h avec retour à la maison après), c'est un peu chercher la merde, parce qu'il y a des différences biologiques incompressibles (contrairement au fait de la race, plus "culturel"), et donc des comportements, qui ne sont pas réductibles par l'éducation/le changement de mentalité (induit ou non) passé un certain niveau de stress moyen.

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Quoi qu’il en soit, les forces armées américaines auront jusqu’en mai prochain pour préciser leur plan d’action afin de mettre en oeuvre la décision de Leon Panatta et pourront émettre des éventuellement des objections d’ici janvier 2016. Mais en attendant, il faudra trouver des vestes de protection balistique adaptées à la morphologie féminine, c’est à dire plus étroites aux épaules, plus larges aux hanches et courbées au niveau de la poitrine. Un tel équipement, appelé “Improved Outer Tactical Vests (IOTVs)” était en cours d’évaluation à la 101st Airborne, l’été dernier.

Depuis 2001, les forces américaines déployées en Afghanistan et en Irak ont compté jusqu’à 12% de femmes dans leurs effectifs. Ces dernières représentent 2% des militaires tués au cours de ces deux interventions.

http://www.opex360.com/2013/01/24/le-pentagone-leve-les-dernieres-restrictions-faites-aux-femmes-soldats-pour-servir-en-premiere-ligne/

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Pourquoi? Si les critères de recrutement et entraînement sont respectés, y'a pas de raison (autre que le regard éventuel de l'observateur extérieur).

Et pourtant. Récemment il y avait eu quelques discussions sur les angressions et le manque d'autorités des forces de l'ordre en Belgique et la féminisation de la profession pouvait avoir une influence là-dessus. On a moins tendance à être impressionné par une femme policière de 1m60 que par un homme de 1m80 et on sait que si on lui désobéi et qu'on résiste elle a moins de chance de prendre le dessus, d'où la tentation de ne pas se plier aux injonctions.

De plus tout le monde sait bien que les critères de sélection et de recrutement sont revus pour les femmes.

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