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Economie et climat. CO2 or not CO2?


Jojo67
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Il y a 3 heures, collectionneur a dit :

On voir déjà les ''villes protégées'' pour les retraités et les classes aisés et les tensions que cela cause mais, il s'agit ici littéralement d'une question de vie ou de mort avec une proposition de système artificiel beaucoup plus fragiles que les infrastructures actuelles.

Comme qui dirait : c'est l'histoire de la vie....

Ces programmes coûteront très chère, et nous ne pourrons pas accueillir 20 milliards de personnes.

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Il y a 11 heures, seb24 a dit :

Ça s'appelle une croyance.

Je t'en prie Seb (et d'autres). Je n'ai aucun avis et aucune croyance.

Avouons quand même que pour un neophite non spécialiste du climat: la video de Courtillot est troublante.

Nous avons eu des réponses ici, et c'est ok: ça renforce la thèse qui fait quazi concensus du CO2 et de la cause humaine.

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Il y a 22 heures, c seven a dit :

Nous avons eu des réponses ici, et c'est ok: ça renforce la thèse qui fait quasi concensus du CO2 et de la cause humaine.

Pour être plus précis, il faut parler de gaz à effet de serre et non seulement de CO2, ce dernier étant responsable entre 70 % à 80 % de l'augmentation du forçage radiatif par GES (+ 40 %) s'étant opéré sur les 25 dernières années. 

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15 hours ago, Skw said:

Pour être plus précis, il faut parler de gaz à effet de serre et non seulement de CO2, ce dernier étant responsable entre 70 % à 80 % de l'augmentation du forçage radiatif par GES (+ 40 %) s'étant opéré sur les 25 dernières années. 

Le souci du CO2 c'est que c'est un composé chimique très persistant. En atmosphère il ne se décompose pas naturellement.

Les autres contributeurs effet de serre sont moins persistant ce qui les rend un peu moins problématique.

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Le 05/05/2019 à 00:12, seb24 a dit :

Tu as pleins de vidéo Youtube troublantes. Si tu prends un point de vue naif - pas dans le sens péjoratif - tu as des vidéos très bien faites sur le fait que l'homme n'a pas marche sur la lune, sur les extraterrestre, sur le fait que la terre est plate. Quelqu'un peut te passer un message politique fort avec une bonne vidéo, même si derrière c'est du flan et la manipulation intellectuelle.

 

Ce qui est troublant ici ce n'est pas que "les video soient très bien faites". Ce qui est troublant c'est le pedigree de Courtillot, de Richard Lindzen, de Werner Munter (voir ici: https://changera.blogspot.com/2017/09/werner-munter-rechauffement-lhomme-ny.html?fbclid=IwAR3M0KgsgzD-uAP8oNmO0WBOoF7db2SWYkR2-VUChsL4xj2BVQb0P9x7Nus - ça vaut ce que ça vaut) et de quelques autres. Ces points de vue méritent d'être mis sur la table et débattus, réfutés, expliqués.

Ce n'est pas la même chose qu'un point de vue d'évangéliste créationniste; ou les théories de terre plate avec une tortue géante qui la porte. On n'est pas dans la même league niveau crédibilité scientifique (il y a vraiment des abrutis sur internet: c'est sûr...)

Ce n'est pas parce que on relaye ces points points de vue qu'on y adhère. Et encore moins faire de la propagande climatosceptique. C'est juste les mettre sur la table pour avoir des réponses à des questions pertinentes. Il n'est pas interdit de se poser des questions même si on se dit que s'il y a un quazi consensus aussi large c'est que la thèse du CO2 d'origine humaine est très probablement vrais.

Il y a quand même des choses que je ne comprends pas.

Comment explique-t-on aujourd'hui l'optimum climatique du moyen age où la plupart des glaciers des Alpes n'existaient pas et où une partie du Groenland était une prairie où broutaient des vaches?

35068727.jpg

D'après les climato-optimistes (ils préfèrent ce terme à "climatosceptique" car pour eux le réchauffement est un phénomène naturel qui mène à un autre optimum sans être nécessairement catastrophique), d'après les climato-sceptiques sérieux donc, l'augmentation de CO2 a suivit les périodes de réchauffement et ne les a pas précédée. Que l'eau des océans absorbent moins de CO2 en se réchauffant, ça c'est un phénomène parfaitement connu (une bouteille d'eau gazeuse chaude va beaucoup plus dégazer qu'un bouteille qui sort du frigo)

Que dit le GIEC à ce sujet? Après je sais qu'on ne peut pas avoir réponse à tout et au bout d'un moment on est bien obligé de faire confiance. Mais c'est frustrant.

Modifié par c seven
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Il y a 1 heure, c seven a dit :

Ce qui est troublant ici ce n'est pas que "les video soient très bien faites". Ce qui est troublant c'est le pedigree de Courtillot, de Richard Lindzen, de Werner Munter (voir ici: https://changera.blogspot.com/2017/09/werner-munter-rechauffement-lhomme-ny.html?fbclid=IwAR3M0KgsgzD-uAP8oNmO0WBOoF7db2SWYkR2-VUChsL4xj2BVQb0P9x7Nus - ça vaut ce que ça vaut) et de quelques autres. Ces points de vue méritent d'être mis sur la table et débattus, réfutés, expliqués.

Ce n'est pas la même chose qu'un point de vue d'évangéliste créationniste; ou les théories de terre plate avec une tortue géante qui la porte. On n'est pas dans la même league niveau crédibilité scientifique (il y a vraiment des abrutis sur internet: c'est sûr...)

Ce n'est pas parce que on relaye ces points points de vue qu'on y adhère. Et encore moins faire de la propagande climatosceptique. C'est juste les mettre sur la table pour avoir des réponses à des questions pertinentes. Il n'est pas interdit de se poser des questions même si on se dit que s'il y a un quazi consensus aussi large c'est que la thèse du CO2 d'origine humaine est très probablement vrais.

Il y a quand même des choses que je ne comprends pas.

Comment explique-t-on aujourd'hui l'optimum climatique du moyen age où la plupart des glaciers des Alpes n'existaient pas et où une partie du Groenland était une prairie où broutaient des vaches?

35068727.jpg

D'après les climato-optimistes (ils préfèrent ce terme à "climatosceptique" car pour eux le réchauffement est un phénomène naturel qui mène à un autre optimum sans être nécessairement catastrophique), d'après les climato-sceptiques sérieux donc, l'augmentation de CO2 a suivit les périodes de réchauffement et ne les a pas précédée. Que l'eau des océans absorbent moins de CO2 en se réchauffant, ça c'est un phénomène parfaitement connu (une bouteille d'eau gazeuse chaude va beaucoup plus dégazer qu'un bouteille qui sort du frigo)

Que dit le GIEC à ce sujet? Après je sais qu'on ne peut pas avoir réponse à tout et au bout d'un moment on est bien obligé de faire confiance. Mais c'est frustrant.

L'homme a commencé à intervenir de manière peu significative au 19 eme siècle et de manière plus significative au 20 eme siècle. Avant cela les variations du climat s'expliquent bien par les paramètres orbitaux de la Terre. Je l'explique ici:

http://transition.wifeo.com/les-lecons-des-paleoclimats-.php

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Dans la serie déplacement en mode doux::dry:

le grand n'importe quoi des trottinettes électriques. Qu'attendent les maires pour prendre des arrêtés? Strasbourg l'a fait apparament et le gvt se réveille enfin (135€ sur un trottoir) 

 Un type recharge des trottinettes avec un groupe électrogène dans un tunnel réservé aux modes doux (gaz + intérêt de recharger de l'électrique par du thermique...) et des mineurs sont utilisés pour les collectés par les juicers... Ça disrupte et Greenmatch grave ! 

https://www.google.com/amp/s/amp.lepoint.fr/2310776

Autre délire du type de part chez moi, des aides pour des vélo électriques par contre pour de simples vélos...

Modifié par Phacochère
Ortho
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il y a 8 minutes, Phacochère a dit :

Autre délire du type de part chez moi, des aides pour des vélo électriques par contre pour de simples vélos...

Si seulement les pouvoirs publics pouvaient s'inquiéter du vol des vélos... C'est un frein majeur au développement du vélo (conséquences financières non négligeables, prise de tête à devoir racheter un vélo, prise de tête à devoir prendre un anti-vol généralement lourd, fait de devoir stationner son vélo au fond de son garage/sa cave allongeant finalement le temps nécessaire pour faire une petite course, etc.)

Modifié par Skw
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Sur l'agglomération de Lille, il y a un service de location de vélos qui marche pas mal, on prend le vélo à une borne, on le repose à une autre, pas de crainte de vol, et du coup, j'utilise rarement mon vélo personnel que je dois sinon monter/descendre sur 4 étages.
Après, il faut que le réseau de stations soit suffisamment dense et étendu, et aussi qu'il y ait des pistes cyclables pour qu'on ne soit pas tenté de monter sur les trottoirs pour échapper aux prédateurs motorisés à 4 roues (mais par ici, ça va encore, les automobilistes sont assez souvent civilisés).

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il y a 50 minutes, WizardOfLinn a dit :

 

Sur l'agglomération de Lille, il y a un service de location de vélos qui marche pas mal, on prend le vélo à une borne, on le repose à une autre, pas de crainte de vol, et du coup, j'utilise rarement mon vélo personnel que je dois sinon monter/descendre sur 4 étages.
Après, il faut que le réseau de stations soit suffisamment dense et étendu, et aussi qu'il y ait des pistes cyclables pour qu'on ne soit pas tenté de monter sur les trottoirs pour échapper aux prédateurs motorisés à 4 roues (mais par ici, ça va encore, les automobilistes sont assez souvent civilisés).

Oui à marseille aussi, il y a des velib et effectivement pour les velos ce sont les pistes cyclables qui sont le plus important pour le développement du vélo en ville

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Voici mon cas personnel

Je vais travailler en vélo depuis 2000 soit presque 20 ans.

Je m'y suis mis car habitant LYon j'avais la chance d'habiter très près des berges du Rhone et travaillais aussi prés des berges.Donc pas de voitures à croiser ,juste des joggeurs et des personnes comme moi qui se déplacent à vélo et 5 km à faire(les jours de mistral pas glop..)....Mais..mais.. sont arrivés à la fois les "berges aménagées du Rhone" et surtout...les Velov !!Là ça a commencé à se gâter car beaucoup ont commencé à se comporter n'importe comment ( no rules...) et surtout chaque année aux beaux jours  on a droit aux "nouveaux" qui  ne savent pas faire de vélo du tout.(quand je dis ne savent pas faire de velo c'est au point de vue "comportement" garder sa droite ralentir au moment de croisement d'autres pistes cyclables etc)

Sont apparues aussi les vélos électriques qui vont très vite mais qui freinent comme un vélo c'est à dire mal...puis la cerise sur le gâteau  les trottinettes électriques....

Résultats : je ne me sens jamais en sécurité je suis toujours sur le qui-vive (stress pire qu'en voiture) et...j'ai tendance à reprendre ma voiture !!

 

Modifié par DrWho
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Il y a 1 heure, WizardOfLinn a dit :

Sur l'agglomération de Lille, il y a un service de location de vélos qui marche pas mal, on prend le vélo à une borne, on le repose à une autre, pas de crainte de vol, et du coup, j'utilise rarement mon vélo personnel que je dois sinon monter/descendre sur 4 étages.

Le problème, c'est que ces services de partage de vélos s'avèrent pour lors être des modèles non rentables dans les agglomérations françaises, notamment en raison des problème des actes de vandalisme et des vols. Les prestataires de service ne s'y retrouvent pas forcément et il n'est pas impossible que la réalité économique les dissuade à un moment ou à un autre. Cela coûte également cher aux pouvoirs publics et donc aux contribuables, même si l'on peut considérer que l'investissement permet de combler en partie les surcoûts qu'induirait un plus grand nombre de voitures dans les rues ou une saturation des transports en commun.

Cela reste largement d'actualité : https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/04/03/velib-un-modele-economique-grippe_5105015_3234.html

PS : J'ai toujours soutenu l'idée un barème de sanctions un peu différent de celui qui peut être prévu par notre cadre législatif et appliqué par notre système judiciaire. Quand on dérobe/casse un vélo, on ne cause pas seulement un tort au titre du bien dégradé/vol, mais on grève/plombe notre capacité d'action/organisation collective et notamment à faire face à des défis sociétaux. Cette dimension est généralement peu considérée dans l'échelonnement des sanctions. Qui plus est, les juges ont tendance à condamner moins fortement certains atteintes à partir du moment où elle concerne la collectivité plutôt que des particuliers. Je me demande si ce n'est pas l'inverse qui devrait s'appliquer. Le préjudice ne se dilue pas forcément dans la masse.

Modifié par Skw
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Je n'ai pas l'impression qu'il y ait trop de problème de vandalisme et vols sur ces équipements ici (et avec leur système d'attache, ces vélos doivent être assez difficile à "recycler"). Par contre, c'est vrai que ça doit être subventionné, il est peu probable qu'une cotisation annuelle de 40 Euros permette de couvrir les coûts (mais on paye quand même 1 € par demi-heure au delà de la première demi-heure gratuite).
Mais les transports en commun le sont aussi beaucoup, le ticket de bus/métro est payé 1.40 € par l'usager, ce qui ne représente que 1/3 du coût réel.

 

 

Modifié par WizardOfLinn
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@Skw c'est limitant le vol de vélo, le mien dort dans mon appart et c'est sur que quand je le descend de mon immeuble ou le monte sur le palier d'un ami, les voisins me prennent pour un fou, mais pour un personne âgée ou pas costaude, c'est pas possible ou fastidieux.

A Lyon, le contrat de velov' à été négocié à l'époque avec Jc Decaux en contrepartie de la gestion de la l'affichage pub. Rien à dire, ça fonctionne bien et à limiter les autres prétendants sur le marché. Mais les trottinettes, c'est une dizaine de société qui se contrefoutent du bien commun et des externalités négatives de leur politique de conquête à la mode Uber. En clair, il n'en restera qu'un, "winner take all", alors il faut être celui qui inonde les trottoirs, la rentabilité viendra peut être. Sachant que derrière ces boîtes, des investisseurs aux reins solides, groupe chinois, constructeur auto allemand, etc. C'est une hérésie, un gachi de matière première et de batteries à recyclé dès les premières faillites survenues. Mais on nous vend du mode doux... 

comme le dit @DrWho c'est devenu "l'anarchie en chiraquie"sur les trottoirs à tel point que j'ai réussi la semaine ma première mise en echec sur un fou en trottinette (c'est pas bien, mais il le méritait vraiment," en mode après moi le deluge"). Enfin, Les trottinettes garées sont devenues un enfer notement pour les personnes mal voyantes qui pennent à les éviter.

Ça est, je suis colère, ça me donne envie d'envahir la Pologne sur du Wagner... :dry:

Modifié par Phacochère
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A Lyon ça deviens du délire en effet. Nous somme l'inventeur du Vélov' (oui oui: avant Paris et le vélib') alors c'est comme si tous les acteurs mondiaux de la bulle du libre service avaient décidé d'envahir les trottoir de trottinettes élec et autres vélos sans bornes qui sont jetés n'importe comment n'importe où. C'est une bulle et un phénomène "winner take all" en effet. Avec beaucoup de gaspillage et de la déglingue au passage.

Il y avait eu un épisode comme ça dans une ville suisse (me rappel plus laquelle). Quand ils en avaient eu marre de tout ce désordre et de toute cette déglingue: ils avaient ramassé tous les vélo une nuit et ils ont tout mis à la décharge (les suisses... :smile:)

Après une votation, peut-être. Il y avait des photos hallucinantes de montagnes de vélo.

Je serais beaucoup plus réservé quand même avec le zèle réglementariste qui titille certains politiques. C'est quelque chose de nouveau, ça passe par des erreurs, mais les bulles ça permet bien souvent de construire des infrastructures (bulle internet, bulle du chemin de fer au 19è siècle...), la sélection se fait et si un jour les villes deviennent beaucoup moins motorisé 4 roues, ça serait quand même une bonne évolution. Il faut que ça se décante. 

Les trottinettes ça feine pas, ça ne peut pas bien freiner quoi qu'on y fasse, c'est trop rapide pour les trottoir et trop lent et trop insécure pour la route.

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The Reason Renewables Can't Power Modern Civilization Is Because They Were Never Meant To

https://www.forbes.com/sites/michaelshellenberger/2019/05/06/the-reason-renewables-cant-power-modern-civilization-is-because-they-were-never-meant-to/#2dafeb2ea2b9

La raison pour laquelle les énergies renouvelables ne peuvent pas alimenter la civilisation moderne, c'est parce qu'elles n'ont jamais été destinées à cela.
 Michael Shellenberger

"L'Energiewende - le plus grand projet politique depuis la réunification - menace d'échouer", rapporte le plus grand magazine d'information allemand. DER SPIEGEL
Au cours de la dernière décennie, les journalistes ont présenté la transition allemande vers les énergies renouvelables, l'Energiewende, comme un modèle environnemental pour le monde. 

"De nombreux pays pauvres, qui avaient autrefois l'intention de construire des centrales au charbon pour fournir de l'électricité à leur population, se demandent s'ils ne pourraient pas sauter l'âge des fossiles et construire des réseaux propres dès le début ", a écrit un journaliste du New York Times en 2014, grâce à l'Energiewende.

Sous l'inspiration de l'Allemagne, les Nations Unies et la Banque mondiale ont investi des milliards de dollars dans les énergies renouvelables comme l'énergie éolienne, solaire et hydraulique dans des pays en développement comme le Kenya.

Mais l'année dernière, l'Allemagne a dû reconnaître qu'elle devait retarder l'élimination progressive du charbon et qu'elle ne respecterait pas ses engagements de réduction des gaz à effet de serre pour 2020. Elle a annoncé son intention de raser une ancienne église et une forêt pour s'attaquer au charbon qui s'y trouve.

Après que les investisseurs et les défenseurs des énergies renouvelables, dont Al Gore et Greenpeace, ont critiqué l'Allemagne, les journalistes ont pris la défense du pays. "L'Allemagne n'a pas atteint ses objectifs en matière d'émissions, en partie parce que ses objectifs étaient si ambitieux ", a affirmé l'un d'eux l'été dernier.

"Si le reste du monde ne faisait que la moitié des efforts de l'Allemagne, l'avenir de notre planète serait moins sombre ", a-t-elle écrit. "Alors l'Allemagne, n'abandonne pas. Et aussi : Merci."

Mais l'Allemagne n'a pas seulement été en deçà de ses objectifs climatiques. Ses émissions sont stables depuis 2009.

Voici maintenant un article important dans le plus grand magazine hebdomadaire du pays, Der Spiegel, intitulé "A Botched Job in Germany" ("Murks in Germany"). La couverture du magazine montre des éoliennes cassées et des tours de transmission électrique incomplètes contre une silhouette sombre de Berlin.

"L'Energiewende - le plus grand projet politique depuis la réunification - menace d'échouer", écrivent Frank Dohmen, Alexander Jung, Stefan Schultz, Gerald Traufetter et Der Spiegel dans leur article d'investigation de 5 700 mots (l'article peut être lu en anglais ici).

Rien qu'au cours des cinq dernières années, l'Energiewende a coûté 32 milliards d'euros (36 milliards de dollars) par an à l'Allemagne, et l'opposition aux énergies renouvelables se renforce dans les campagnes allemandes.

"Les politiciens craignent la résistance des citoyens", rapporte Der Spiegel. "Il n'y a pas un projet d'énergie éolienne qui ne soit pas combattu."

En réponse, les politiciens ordonnent parfois que "les lignes électriques soient enfouies sous terre, mais c'est beaucoup plus cher et cela prend des années de plus".

Par conséquent, le déploiement des énergies renouvelables et des lignes de transport connexes ralentit rapidement. Moins de la moitié du nombre d'éoliennes (743) installées en 2018 par rapport à 2017, et seulement 30 kilomètres de nouvelles lignes de transport ont été ajoutées en 2017.

Les défenseurs du solaire et de l'éolien affirment que des panneaux solaires et des éoliennes moins chers rendront la croissance future des énergies renouvelables moins coûteuse que la croissance passée, mais il y a des raisons de croire que c'est le contraire qui va se produire.

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Il en coûtera entre 3 et 4 billions de dollars à l'Allemagne pour faire passer la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité de 35% à 100% entre 2025-2050 AG ENERGIEBINLANZEN

Der Spiegel cite une estimation récente selon laquelle il en coûterait à l'Allemagne "3,4 billions d'euros (3,8 billions de dollars)", soit sept fois plus qu'entre 2000 et 2025, pour multiplier par trois ou cinq d'ici 2050 le solaire et le vent.

Entre 2000 et 2019, l'Allemagne a fait passer la part des énergies renouvelables de 7% à 35% de son électricité. Et autant l'électricité renouvelable de l'Allemagne provient de la biomasse, que les scientifiques considèrent comme polluante et dégradante pour l'environnement, que de l'énergie solaire.

Sur les 7 700 nouveaux kilomètres de lignes de transport nécessaires, seuls 8 % ont été construits, tandis que le stockage d'électricité à grande échelle reste inefficace et coûteux. "Une grande partie de l'énergie utilisée est perdue ", notent les rapporteurs d'un projet de gaz hydrogène très enthousiaste, " et l'efficacité est inférieure à 40%... Aucun modèle d'affaires viable ne peut être développé à partir de ça."

Entre-temps, les subventions de 20 ans accordées à l'éolien, au solaire et au biogaz depuis 2000 commenceront à prendre fin l'année prochaine. "Le boom de l'énergie éolienne est terminé, conclut Der Spiegel.

Tout cela soulève une question : si les énergies renouvelables ne peuvent pas alimenter l'Allemagne, l'un des pays les plus riches et les plus technologiquement avancés du monde, comment un pays en développement comme le Kenya pourrait-il s'attendre à ce qu'il lui permette de "sauter" les combustibles fossiles ?

La question de la technologie

Le cas le plus ancien et le plus sophistiqué du XXe siècle en matière d'énergies renouvelables vient d'un Allemand qui est largement considéré comme le philosophe le plus influent du XXe siècle, Martin Heidegger.

Dans son essai de 1954, "The Question Concerning of Technology", Heidegger condamne la conception de la nature comme une simple ressource pour la consommation humaine.

L'utilisation de la "technologie moderne", écrit-il, "met à la nature la demande déraisonnable de fournir de l'énergie qui peut être extraite et stockée comme telle... L'air est maintenant destiné à produire de l'azote, la terre à produire du minerai, le minerai à produire de l'uranium... à produire de l'énergie atomique".

La solution, selon Heidegger, était de mettre la société humaine et son économie sous le joug de flux énergétiques peu fiables. Il a même condamné les barrages hydro-électriques, qui dominent l'environnement naturel, et a fait l'éloge des moulins à vent parce qu'ils "ne débloquent pas l'énergie pour la stocker".

Il ne s'agissait pas seulement de préférences esthétiques. Les moulins à vent ont traditionnellement été utiles aux agriculteurs alors que les grands barrages ont permis aux sociétés agraires pauvres de s'industrialiser.

Aux États-Unis, le point de vue de Heidegger a été repris par les défenseurs des énergies renouvelables. En 1969, Barry Commoner a soutenu qu'une transition vers les énergies renouvelables était nécessaire pour amener la civilisation moderne " en harmonie avec l'écosphère ".

L'objectif des énergies renouvelables était de transformer les sociétés industrielles modernes en sociétés agraires, a soutenu Murray Bookchin dans son livre de 1962, Our Synthetic Environment.

Bookchin a admis que sa proposition "évoque une image d'isolement culturel et de stagnation sociale, d'un voyage en arrière dans l'histoire vers les sociétés agraires des mondes médiéval et antique".

Mais à partir de l'an 2000, les énergies renouvelables ont commencé à acquérir un lustre de haute technologie. Les gouvernements et les investisseurs privés ont investi 2 billions de dollars dans l'énergie solaire et éolienne et les infrastructures connexes, donnant l'impression que les énergies renouvelables étaient rentables en dehors des subventions.

Des entrepreneurs comme Elon Musk ont proclamé qu'une civilisation riche et à haute énergie pouvait être alimentée par des panneaux solaires bon marché et des voitures électriques.

Les journalistes ont relaté sans relâche la baisse du coût des batteries, imaginant un point de basculement où les services publics d'électricité conventionnels seraient "perturbés".

Mais aucune forme de commercialisation ne pourrait changer la physique médiocre des énergies renouvelables à forte intensité de ressources et à forte intensité foncière. Les fermes solaires occupent 450 fois plus de terres que les centrales nucléaires et les fermes éoliennes en occupent 700 fois plus que les puits de gaz naturel pour produire la même quantité d'énergie.

Les efforts pour exporter l'Energiewende vers les pays en développement pourraient s'avérer encore plus dévastateurs.

Le nouveau parc éolien du Kenya, inspiré et financé par l'Allemagne et d'autres pays occidentaux bien intentionnés, est situé sur une importante trajectoire de vol des oiseaux migrateurs. Les scientifiques disent qu'il tuera des centaines d'aigles en voie de disparition.

"C'est l'un des trois pires sites pour un parc éolien que j'ai vu en Afrique en termes de son potentiel de tuer des oiseaux menacés ", explique un biologiste.

En réponse, les développeurs du parc éolien ont fait ce que les Européens font depuis longtemps en Afrique, c'est-à-dire engager les organisations, qui représentent apparemment les aigles et les communautés condamnés, pour collaborer plutôt que pour combattre le projet.

Le Kenya ne pourra pas "sauter" les combustibles fossiles avec son parc éolien. Au contraire, toute cette énergie éolienne peu fiable est susceptible d'augmenter le prix de l'électricité et de rendre encore plus lente la lente sortie de la pauvreté au Kenya.

Heidegger, comme une grande partie du mouvement de conservation, aurait détesté ce que l'Energiewende est devenue : une excuse pour la destruction des paysages naturels et des communautés locales.

L'opposition aux énergies renouvelables vient des paysans que Heidegger idolâtrait comme étant plus authentiques et "enracinés" que les élites cosmopolites urbaines qui fétichisent leurs toits solaires et Teslas comme signes de vertu.

Les Allemands, qui auront dépensé 580 milliards de dollars en énergies renouvelables et infrastructures connexes d'ici 2025, sont très fiers de l'Energiewende. "C'est notre cadeau au monde ", a déclaré un défenseur des énergies renouvelables au Times.

Malheureusement, de nombreux Allemands semblent avoir cru que les milliards qu'ils ont dépensés pour les énergies renouvelables leur permettraient de se racheter. "Les Allemands auraient alors enfin l'impression d'être passés du statut de destructeurs du monde au XXe siècle à celui de sauveteurs du monde au XXIe siècle", note un journaliste.

Beaucoup d'Allemands, comme Der Spiegel, prétendront que la transition vers les énergies renouvelables a été simplement "bâclée", mais elle ne l'a pas été. La transition vers les énergies renouvelables était vouée à l'échec car les industriels modernes, aussi romantiques soient-ils, ne veulent pas revenir à la vie pré-moderne.

La raison pour laquelle les énergies renouvelables ne peuvent pas alimenter la civilisation moderne est qu'elles n'ont jamais été conçues pour le faire. Une question intéressante est de savoir pourquoi quelqu'un a jamais pensé qu'il pouvait le faire.  

 

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il y a 15 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

The Reason Renewables Can't Power Modern Civilization Is Because They Were Never Meant To

https://www.forbes.com/sites/michaelshellenberger/2019/05/06/the-reason-renewables-cant-power-modern-civilization-is-because-they-were-never-meant-to/#2dafeb2ea2b9

[...] Mais l'Allemagne n'a pas seulement été en deçà de ses objectifs climatiques. Ses émissions sont stables depuis 2009 [...]

Élément à considérer néanmoins : https://www.quest-trendmagazine.com/en/global-economy/outlook/current-trends-of-worldwide-industrial-production.html

USA-Germany-EU-Japan-industrial-producti

 

 

 

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Un travail bâclé en Allemagne
La transition énergétique menace d'échouer

La conversion du système énergétique allemand manque de centrales électriques, de réseaux et de stockage. L'État a gaspillé des milliards. 
Par Frank Dohmen, Alexander Jung, Stefan Schultz, Gerald Traufetter 03 mai 2019

https://docs.google.com/document/d/148Lym3a487S8lha50QXGJfjQ1HmlNyj3QfLqAt0k0ng/preview#

C'est une idée fantastique, l'idée d'un monde d'énergie demain. 675 employés de la République fédérale d'Allemagne travaillent quotidiennement à leur réussite, dans les ministères fédéraux et les autorités subordonnées, dans les commissions et les unités, dans les commissions et les sous-commissions. Ils travaillent sur un monde qui, dans toute sa beauté en un jour, est non seulement resté une idée, mais est déjà devenu réalité.

En Allemagne. C'était le 22 avril, le lundi de Pâques.

Ce jour-là, le soleil brillait de l'aube au crépuscule, le vent poussait les éoliennes dans tout le pays à pleine puissance, et lorsque le soleil s'est couché, les énergies renouvelables avaient atteint 56 gigawatts sans la moindre trace de gaz toxique qui couvrait presque tous les besoins du quatrième pays industriel du monde. C'était une magie, la combinaison parfaite de la nature et de la technologie moderne. Malheureusement, il ne s'est arrêté qu'une seule journée.

La réalité de bien d'autres jours est sale et grise. Une grande partie de l'électricité nécessaire en Allemagne continue à provenir de la combustion du charbon. Les brûleurs au mazout et au gaz font rebondir des millions dans les chaufferies allemandes. Les routes allemandes appartiennent aux voitures d'hier, équipées de moteurs lourds, à essence et diesel.

L'idée de ce monde fantastique de demain est née il y a huit ans, le 11 mars 2011. Au Japon, un tsunami a endommagé la centrale nucléaire de Fukushima. La chancelière Angela Merkel (CDU) et son cabinet ont décidé de quitter l'énergie nucléaire. Un événement historique et une étape historique.Et c'est resté comme ça.

Ce qui était autrefois considéré comme grand, se perd dans la petite chose de la réalité allemande. L'Energiewende, le plus grand projet politique depuis la réunification, menace d'échouer, le rêve d'un avenir faible en carbone éclate. Au cours des huit années qui se sont écoulées depuis Fukushima, personne à Berlin n'a vraiment accepté le projet, en particulier le Chancelier.

Bien que la politique produise des lois, des règlements, des directives, il n'y a personne qui coordonne ou même accélère la transition énergétique. Et tous ne craignent rien de plus que la résistance des citoyens, si une éolienne ou une ligne électrique devait être installée quelque part.

Depuis 2012, les consultants en management de McKinsey suivent la transition énergétique, les dernières nouvelles volant toute illusion. L'Allemagne était "loin des objectifs qu'elle s'était fixés", d'où son verdict.

La Cour des comptes fédérale cite l'échec encore plus clairement. La transition énergétique a coûté au moins 160 milliards d'euros au cours des cinq dernières années. L'effort a été "nettement disproportionné par rapport aux revenus auparavant faibles", a déclaré le président Kay Scheller l'automne dernier. Ses critiques s'estompent en grande partie sans conséquences dans la sphère politique. Scheller voit même le danger que les citoyens pourraient bientôt perdre confiance dans l'action du gouvernement à cause de cette erreur du plus haut point.

Les enquêtes montrent comment la grande idée de la transition énergétique conduit à une frustration encore plus grande. Malgré toute la sympathie que suscite ce projet, les citoyens le considèrent aujourd'hui comme coûteux, chaotique et injuste.

Une vraie hypothèque. Parce que cela dépend de l'avenir de l'ensemble du pays : écologiquement, économiquement et technologiquement en tout cas. Mais aussi socialement. Contrairement à l'aéroport de Berlin, le projet du siècle ne peut plus être rejeté comme un phénomène régional embarrassant, mais plutôt touchant. Il s'agit de la façon dont les citoyens vivront et travailleront à l'avenir, de la façon dont l'industrie gérera, de la façon dont le vivre ensemble devrait fonctionner.

L'importance nationale est rapidement discutée en politique. Cette fois, c'est le vocabulaire qui s'applique. D'autant plus qu'il appartient à l'image de soi des Allemands d'être un pionnier mondial dans ce domaine. La majorité des Allemands étaient fiers de ce projet, et la politique aurait pu utiliser ce sentiment.

Mais maintenant, le changement de système s'est enlisé au milieu du chemin. L'expansion des parcs éoliens et des systèmes solaires ne progresse pas. Tout manque : dans les réseaux, dans le stockage, et surtout dans la volonté politique et une gestion compétente. Le gouvernement fédéral se banalise dans l'espace et dans le temps.
Rien qu'au ministère de l'Économie, 287 fonctionnaires sont concernés par ce sujet. Ils sont divisés en quatre départements et 34 unités.

En outre, il y a au moins 45 comités au sein du gouvernement fédéral et des gouvernements des États avec des personnes qui souhaitent également s'impliquer. Ils collectent de grandes quantités de données, inventent des mécanismes de financement compliqués, l'effort est énorme, le résultat modeste.

Le programme de financement "Step up !" devrait aider les entreprises à gérer l'électricité plus efficacement. L'objectif était d'approuver 1000 demandes en 2017 - au cours des neuf premiers mois de l'année, c'était le 7e ou la loi sur l'incitation fiscale pour l'électromobilité : six mois se sont écoulés entre le projet et la promulgation. La loi a été qualifiée de "particulièrement urgente".

Les professionnels se perdent dans les détails, ils produisent des papiers - mais pas de stratégie. Pendant des mois, le poste important de secrétaire à l'énergie est resté vacant, et alors ? Personne ne se sent responsable, personne ne détermine quelle tâche doit être accomplie avec quelle priorité. Ainsi que : Tant qu'il n'y a pas de ministère de l'énergie distinct, le sujet erre entre les départements. Et la chancelière nie sa compétence d'autorité, rien que sur cette question.

En décembre 2015, Angela Merkel a signé le Traité de Paris sur la protection du climat, l'Allemagne s'est engagée à apporter sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Depuis lors, plus de trois ans se sont écoulés, en grande partie inutilisés. Avec le débat sur la migration et la montée de l'AfD, le changement climatique est devenu un problème marginal.

Lors du sommet du G-8 de Heiligendamm en 2007, Mme Merkel a sympathisé avec l'idée qu'il était juste que chaque habitant de la terre puisse émettre la même quantité de CO2. Une idée révolutionnaire. Mais il n'en est rien sorti de plus.

Encore plus tôt, en mars 1997, la ministre fédérale de l'Environnement de l'époque, Mme Merkel, a avoué dans le SPIEGEL : "En ce qui concerne la réduction des émissions de CO2, le transport est le plus gros problème." C'est ainsi qu'elle pourrait le dire aujourd'hui.

Le plus grand échec de Mme Merkel, donc l'équilibre à la fin de son mandat de chancelière, est qu'elle a peu fait avancer la politique climatique, même si elle personnellement le sujet si tôt dérivé, un sujet typique allemand, après tout, la révolution énergétique a été inventé en Allemagne. 

En 1980, le terme figurait sur le titre d'un livre. Il est entré dans le vocabulaire du monde, comme "Crépuscule des dieux" ou "Maternelle". Cependant, l'idée a été mise en œuvre avec succès, mais elle est maintenant ailleurs.

Aux Pays-Bas, par exemple, le plus grand fournisseur de gaz naturel de l'UE à ce jour : les voisins ont décidé d'abandonner la production de combustibles fossiles d'ici une décennie. A l'avenir, ils utiliseront également les conduites pour le gaz produit à partir de l'énergie éolienne. Ou en Norvège : Dans six ans, il n'y aura plus de voiture à moteur à combustion interne.

Et en Suède, qui, selon l'Agence internationale de l'énergie, est championne du monde en matière de transition énergétique, une taxe élevée sur le CO2, un peu moins de 120 euros par tonne, pousse les citoyens et les entreprises à chauffer, à conduire et à produire en respectant l'environnement. En 1991, elle y a été introduite. En Allemagne, le débat ne fait que commencer (voir encadré page 16).

Même les États-Unis sont en voie de guérison. Au lieu du charbon, les Américains brûlent de plus en plus de gaz naturel pour produire de l'électricité. Bien que ce ne soit qu'une option moins sale, mais au moins : Les émissions de CO2 ont tendance à diminuer.

Des progrès partout, mais pas dans le pays pionnier de la transition énergétique. Les émissions de CO2 n'ont diminué que de manière insignifiante au cours de cette décennie. Eberhard Umbach est membre du conseil d'administration de l'initiative scientifique "Energy Systems of the Future" (ESYS), un projet d'envergure avec son propre bureau. Umbach observe comment la vision de la transition énergétique a changé. Il y a quelques années, des collègues étrangers auraient encore suivi, en secouant la tête, mais aussi avec admiration, avec quelle verve les Allemands avaient travaillé dur. Et maintenant ? "Entre-temps, la situation a complètement changé ", a déclaré le scientifique lors d'une conférence en février. "Maintenant, les autres sont beaucoup plus rapides que nous."

Pourtant, ce qui a été fait jusqu'à présent n'a été que la partie facile de l'exercice : le redressement, qui a coûté des milliards de dollars à un prix élevé. Les autres secteurs, en revanche, ont détourné la politique : l'industrie, le bâtiment, notamment les transports. Les impliquer et former un concept à partir d'eux est la partie difficile à venir. C'est ainsi que l'on décidera si l'Allemagne deviendra un modèle d'entreprise durable - ou si l'expérience échouera dans son ensemble. De l'exubérance à la lassitude : pourquoi cette idée fabuleuse est-elle devenue un flop si fulgurant ?

Pourquoi l'Allemagne pourrait échouer avec le redressement du secteur de l'énergie
Il y a une erreur fondamentale commise par le gouvernement fédéral lorsqu'il a décidé la fin de l'ère nucléaire en Allemagne il y a huit ans : il a choisi d'abandonner l'énergie nucléaire, mais n'a pas pris le parti du charbon en même temps.

Des éoliennes et des panneaux solaires ont été érigés, et les mineurs de charbon ont continué à bien fonctionner. Le gouvernement a mis un système sale à côté du système sale. Pourquoi ? Juste pour ne blesser personne, aucune entreprise, aucun citoyen.

Un redressement énergétique à partir d'une source unique, conçu et géré avec soin, quelque chose comme cela n'a jamais existé en Allemagne. Au contraire, il y a toujours eu deux idées différentes de la transition énergétique, essentiellement depuis l'époque rouge-vert.

Des hommes politiques tels que le ministre de l'Environnement Jürgen Trittin ou le futur secrétaire d'État Rainer Baake ont défendu ce changement radical, peu importe le coût. D'autre part, des gens comme le ministre des Affaires économiques du SPD Sigmar Gabriel ou son successeur Peter Altmaier (CDU), qui ont davantage tenu compte de l'industrie et des emplois. Les deux parties n'osaient pas se croiser, elles se tenaient mutuellement en échec. Et rien ne s'est passé.

Il est donc compréhensible qu'aucun gouvernement n'ait osé former un puissant ministère de l'Énergie, mais qu'il ait réparti les pouvoirs entre la Chancellerie, le ministère de l'Environnement et le ministère des Affaires économiques. Dans cette Trinité impie, le même schéma d'action a toujours lieu. Le ministère de l'Environnement va de l'avant avec des exigences maximales. Le ministère des Affaires économiques met en garde contre des pertes d'emplois dramatiques. Et la Chancellerie s'exprime avant les décisions.

Plus important encore, le pied de lièvre de la politique a un effet sur l'expansion des réseaux électriques. Il y a plus de dix ans, le gouvernement fédéral a décidé de construire rapidement les lignes de transport d'électricité, avec environ 7 700 kilomètres considérés aujourd'hui comme nécessaires. De ce nombre, 950 kilomètres existent à ce jour. En 2017, 30 kilomètres ont été parcourus à l'échelle nationale.

A Berlin, les moqueries suivantes tournent en dérision : 30 kilomètres, c'est à peu près la distance qu'un escargot parcourt en un an.
Au lieu d'expliquer pourquoi des routes performantes du nord venteux au sud industriellement riche sont nécessaires, les politiciens craignent la résistance des citoyens contre les mâts. Parce que presque partout, là où un nouveau tracé ou une grande éolienne doit être construit, les autorités se heurtent à des résistances. Les dirigeants ont décidé de déplacer une grande partie des raccordements sous terre, ce qui est beaucoup plus coûteux et prend des années de plus.

Il y a neuf ans, Rainer Spies, maire de la commune de Hunsrück à Reinsfeld, a commencé à planifier un parc éolien. Il voulait construire 15 installations avec le fournisseur d'énergie EnBW dans une forêt près de l'autoroute entre Trèves et Sarrebruck. "Tout semblait parfait", dit Spies. Puis le processus d'approbation a commencé.

Le maire et EnBW ont soumis les demandes, plusieurs centaines de pages d'épaisseur, ainsi que de nombreuses études environnementales. L'administration du district a demandé à plusieurs reprises : des avis d'experts sur la protection des espèces, le vol des oiseaux, les émissions sonores, les ombres et, last but not least, la mise en danger des carlingues, y compris une enquête détaillée sur leur population locale. L'an dernier, à la quatrième tentative, l'autorité a approuvé le plan de zonage.
En fait, l'administration du district doit délivrer immédiatement le permis de construire. Mais alors quelqu'un a découvert sur un épicéa à quelques centaines de mètres d'une partie du parc éolien prévu, le nid d'un Milan rouge. Ça n'aurait pas pu être pire.

L'oiseau de proie, un élégant marin à la queue fourchue, jouit d'une protection spéciale en Allemagne. Il mange des souris et des taupes, ses ennemis sont Uhus, Baummarder - et des éoliennes. Malheureusement, il aime chasser sur les terres en jachère sous les terrains, car la proie est facile à repérer.

Les cerfs-volants rouges sont surtout des oiseaux migrateurs qui reviennent du sud au printemps, mais pas tous les ans de façon fiable. Par conséquent, le maire serait même heureux si l'oiseau arrivait bientôt. Il pourrait alors faire examiner le comportement en vol de l'oiseau et peut-être réaligner le parc éolien. C'est une entreprise coûteuse, mais vous pourriez enfin commencer.

Si le Milan ne revient pas, la planification est toujours en cours. Les espions devaient attendre au moins cinq ans pour voir si la volaille ne se déplaçait pas vers son nid. Il pourrait ensuite construire les éoliennes en 2024 - douze ans après le début du projet.

L'affaire Reinsfeld est sans aucun doute un exemple extrême, mais elle fournit une explication importante de la raison pour laquelle l'Energiewendeland est devenu un retardataire. Les projets de construction d'éoliennes provoquent régulièrement des conflits avec les autorités, en particulier avec les habitants. Il n'y a guère de projet plus important au départ, qui ne soit combattu et qui ne fasse pas l'objet de plaintes.

Dans le passé, moins de 40 mois s'écoulaient entre la conclusion d'un bail et la mise en service. Aujourd'hui, les opérateurs attendent 60 mois. Au moins.
Les ventes aux enchères au cours desquelles l'Agence fédérale des réseaux a mis aux enchères des licences pour la construction de parcs éoliens ont montré à quel point cela nuit à la volonté d'investir. Il y a maintenant moins de candidats qui participent, car des quotas sont offerts, ce qui est la conséquence logique : Il n'y a plus de concurrence. "L'ensemble du système est un peu à côté de la plaque ", déclare Frank Mastiaux, PDG d'EnBW, " il faut le réviser de toute urgence ".

Au niveau national, le nombre de nouveaux projets de construction a chuté, 743 éoliennes ont été raccordées au réseau l'année dernière, soit un bon millier de moins que l'année précédente. En 2018, huit usines ont été installées dans toute la Bavière. Le boom de l'énergie éolienne est terminé pour l'instant, les fabricants en souffrent. Enercon et Nordex suppriment des centaines d'emplois. Senvion, connue sous le nom de "Repower Systems" jusqu'en 2014, a déposé son bilan. L'industrie craint qu'une descente soit imminente, comme l'a déjà souffert l'industrie solaire allemande.

Même avec l'expansion des parcs d'éoliennes marines, l'Allemagne manque les objectifs initiaux. L'année dernière, des capacités de moins d'un gigawatt ont été ajoutées en mer du Nord et en mer Baltique, soit 23 % de moins que l'année précédente. La chancelière Merkel a inauguré le parc éolien "Arkona" à la mi-avril au large de l'île de Rügen. Les jolies photos de gens qui ont soufflé des moulins à vent jouets colorés à la fête ne peut pas cacher le fait que même offshore n'est plus une véritable industrie de croissance.

Le problème réside dans le système : L'exploitation d'un parc éolien et le raccordement au réseau sont entre des mains différentes en Allemagne, contrairement à ce qui se passe en Grande-Bretagne. Il est difficile de voter, les coûts sont élevés, les potentiels restent inutilisés. Pas étonnant : personne ne veut produire de l'électricité en haute mer, dont le déclin terrestre n'est pas assuré, car les lignes vers le sud manquent.

Même la connexion d'un parc solaire normal peut devenir un jeu de patience. En Espagne, le permis de construire garantit en même temps la connexion au réseau. En Allemagne, c'est "souvent un risque incalculable", explique Dierk Paskert, directeur d'Encavis, le plus grand exploitant indépendant de parcs solaires en Allemagne. Même si l'opérateur du réseau joue le jeu, il arrive souvent que les autorités de planification, les municipalités ou même des citoyens individuels soient impliqués. "La planification de la sécurité a l'air différente ", dit M. Paskert.

La crise de l'énergie verte est exacerbée par le fait que 20 ans après l'introduction de la loi sur les sources d'énergie renouvelables (EEG), les premières éoliennes, centrales photovoltaïques ou au biogaz seront progressivement supprimées au cours de l'année à venir. Ceux qui ont installé un système solaire à l'époque, souvent des agriculteurs et des propriétaires de maison, recueillent parfois jusqu'à 50 cents par kilowattheure injecté, mais aujourd'hui, seulement 5 cents sont nécessaires pour les grands systèmes.

L'État a redistribué d'énormes sommes d'argent. Les opérateurs reçoivent plus de 25 milliards d'euros par an via l'EEG pour l'électricité renouvelable. Sans cet argent à l'avenir, l'exploitation d'éoliennes ou de parcs solaires sera difficile pour de nombreux propriétaires. Comme c'est souvent le cas avec les subventions, elles créent une montée artificielle, un feu de paille qui brûle rapidement et ne laisse que des cendres.

Le site énergétique est pris dans un dilemme. L'Allemagne s'est habituée à gérer deux systèmes en parallèle : un fossile dont la société ne se débarrasse pas facilement, et un fossile régénérateur qui ne se met pas en marche. Cependant, plus la transition d'un système à un autre est longue, plus le projet devient coûteux et moins prévisible.

Dans un peu moins de quatre ans, les services publics devraient fermer la dernière centrale nucléaire, Neckarwestheim 2. D'ici là, les premières plates-formes charbonnières seront fermées. Dans le même temps, la demande d'électricité devrait continuer de croître.

Ainsi, si l'infrastructure de la centrale verte n'est pas rapidement développée, un déficit d'approvisionnement pourrait bientôt se combler. En janvier de l'année 2023, il se peut qu'il ne s'agisse que d'une question de froid glacial et de gris pendant un certain temps, sans soleil, sans vent. Si cette soi-disant sombre récession se prolongeait pendant des jours, elle pourrait être serrée et pousser le système à ses limites. A la mi-janvier 2017, une telle constellation s'est produite pour la dernière fois.

Au cours de ces périodes critiques, il n'y aura bientôt plus de réserves, qui ont jusqu'à présent permis aux centrales électriques au charbon et au gaz de maintenir la stabilité du réseau. Il a besoin de solutions, très rapides, pour maîtriser les périodes d'obscurité. L'intuition s'infiltre lentement à Berlin. C'est du moins ce qui s'est passé lorsqu'une sorte d'alliance jamaïcaine pour la politique climatique s'est assise sur le podium lors d'une conférence à la Erlöserkirche de Berlin en avril. Les intervenants se sont assurés mutuellement de la volonté de donner un nouvel élan à la transition énergétique, chacun à sa manière.

Cem Özdemir, membre du Parti Vert, une circonscription de Stuttgart, patrie de Daimler et de Porsche, a juré de dire bientôt au revoir au moteur à combustion ("La foire aux voitures est terminée"). Le leader du FDP, Christian Lindner, a appelé à une expansion plus rapide des lignes électriques, non sans la ligne de poinçonnage de Weinberg à installer.

La dirigeante de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, a reconnu que la protection du climat occupait auparavant une place plus importante dans son parti et a rappelé l'ancien ministre fédéral de l'Environnement Klaus Töpfer. "Nous nous efforçons de rattraper notre retard", a-t-elle promis. Le climat, selon le chef du parti, sera "le thème dominant de cette année".

C'est possible. Les manifestations étudiantes "Vendredis pour l'avenir", de plus en plus populaires auprès des parents et des grands-parents, y ont contribué. En outre, les politiciens ont mobilisé la perspective que le non-respect des objectifs climatiques entraînera des sanctions tangibles à l'avenir, ce qui est également nouveau. À partir de l'année prochaine, le gouvernement devra payer des amendes pour chaque tonne de CO2 émise par le pays plus que ce qui avait été convenu avec les voisins européens. Étant donné que l'Allemagne est susceptible de dépasser les valeurs cibles, le ministre fédéral des finances prévoit, à titre de mesure de précaution pour les années à venir, des dépenses supplémentaires de 300 millions d'euros.

Dans cette perspective, c'est maintenant au gouvernement : Mieux vaut investir de l'argent dans la protection du climat comme sanctions à l'étranger. Mais même dans le gouvernement a entre-temps entendu dire que le redressement du secteur de l'énergie a été fortement discrédité par les électeurs.

L'homme qui devrait donner l'élan et l'acceptation à la transition énergétique est Andreas Feicht. Il est secrétaire d'État au ministère fédéral de l'Économie depuis février. À quel point son travail est difficile, il a dû se rendre compte un des premiers jours de son mandat. Son patron, le ministre des Affaires économiques, l'a emmené en voyage pour se faire une idée de l'expansion du réseau sur place.

Il est allé à Niedernhausen, une communauté de Hesse au nord de Wiesbaden. Heureusement, les lentilles se sont tournées vers Altmaier alors qu'il sortait du bus noir avec le verre teinté et courait à travers un treillis de citoyens en colère, beaucoup enveloppés dans des vestes jaunes. "Pas d'expériences au-dessus de nos têtes" était sur l'une des affiches.

Les Niedernhausener sont littéralement entourés d'infrastructures de toutes sortes. A portée de vue, une autoroute, plusieurs lignes de chemin de fer, dont l'ICE Francfort-Cologne, et juste la ligne électrique, elle passe directement au-dessus des maisons. L'opérateur de réseau Amprion souhaite également fixer des câbles à très haute tension sur les mâts existants.

Ultranet est le nom de cette ligne de 340 kilomètres de long, elle fait partie de la connexion, qui est de transporter l'électricité de la côte vers les centres industriels du centre et du sud de l'Allemagne ; au sud de la ligne principale ne sont que 15% des éoliennes allemandes. Chez Suedlink, une route qui s'étend plus à l'est, les câbles doivent être posés sous terre, ce qui est beaucoup plus coûteux.

"Peter, donne-nous un E", disait-il sur une affiche à Niedernhausen, "E" pour "câblage souterrain". Le président de l'initiative citoyenne locale s'est précipité à Altmaier. Le projet est une expérience humaine qui n'étudie pas suffisamment le rayonnement magnétique d'un tel câble. Altmaier a promis : "Je vais vous montrer la route exactement." Puis lui et le sous-secrétaire sont remontés dans le bus.
Feicht est un praticien, il connaît bien l'industrie de l'énergie, mais au niveau régional : il était auparavant à la tête des services publics municipaux de Wuppertal. Ses ambitions semblent modestes lorsqu'il parle de la transition énergétique : "Nous devons aller un peu plus loin."

En fait, Feicht doit réussir ce que son patron Altmaier n'a pas emballé : modéliser à partir de rien d'autre qu'un système global nouveau et stable. Parce que même s'ils ne s'emboîtent pas bien : Il y a quelques éléments de travail, qui pourraient être un zimm raisonnable de politique énergétique.

Après tout, les subventions de l'EEG ont permis l'installation d'environ 1,7 million d'installations photovoltaïques en Allemagne aujourd'hui. Près de 30 000 éoliennes terrestres et 1 305 éoliennes en mer du Nord et en mer Baltique alimentent le réseau en électricité. Les centrales la produisent en partie à un coût inférieur à quatre cents le kilowattheure, moins cher que le charbon ou l'énergie nucléaire.

L'Allemagne tire 35 % de l'électricité nécessaire de l'énergie éolienne, solaire, de la biomasse ou de l'eau. Pour la première fois l'année dernière, les énergies renouvelables ont égalé le charbon comme principale source d'électricité. Et pourtant, ce n'est rien de plus qu'un début. Le redressement doit être une véritable transition énergétique, impliquant tous les secteurs : le bâtiment, l'industrie et les transports.

  • L'Allemagne compte environ 19 millions de bâtiments résidentiels, dont seulement quatre millions sont économes en énergie. De nombreux appareils de chauffage sont désuets, dans environ un quart des maisons au sous-sol encore le brûleur à mazout. Ce n'est que progressivement que les propriétaires changent les installations, chaque année, au maximum un pour cent du parc immobilier en Allemagne est fondamentalement modernisé. Si ce rythme se poursuit, environ dix millions de bâtiments seront refaits en 2050, à peine plus de la moitié. Pendant des années, chaque gouvernement fédéral dans l'accord de coalition pour promouvoir la rénovation de la taxe sur les bâtiments, mais l'intention n'a jamais été une loi - pour le don de la Grande Coalition 2,7 milliards d'euros pour Baukindergeld à la fin de 2021 ;
  • Pour l'industrie, l'énergie continue d'être un facteur de coût clé, malgré la numérisation, de sorte que les entreprises manufacturières font un effort pour réduire l'efficacité de leurs usines. Les succès sont toutefois relativisés, car l'économie est en croissance constante. Dans l'ensemble, la consommation d'énergie dans l'industrie est restée pratiquement inchangée en deux décennies ;
  • Les transports sont les plus dépendants de tous les secteurs et la mobilité est encore presque entièrement basée sur l'essence et le diesel. Les émissions des voitures et des camions sont à un niveau aussi élevé qu'en 1990. L'objectif visé de les réduire à un peu moins de 40 % d'ici 2030 est encore loin d'être atteint. La longueur de la route est, montre un calcul simple : En Allemagne, environ 47 millions de voitures sont homologuées et, chaque année, environ 3,4 millions sont vendues neuves. Même si la moitié de ces nouvelles voitures étaient équipées d'un moteur électrique - ce qui n'est pas réaliste - à la fin des années 20, il y aurait encore un peu plus de 15 millions de voitures à moteur alternatif.

Il ne peut donc pas suffire de mettre de plus en plus d'électricité verte. Cela ne suffira pas à réaliser le rêve d'un avenir faible en carbone. La transition énergétique, version 2.0, doit être repensée, beaucoup plus large, plus universelle. Elle doit intégrer tous les secteurs, toutes les technologies et tous les marchés. En fin de compte, il doit y avoir un système hautement interconnecté qui est bien plus qu'une gigantesque machine qui produit et distribue de l'électricité à partir du vent et du soleil.
Un élément important de ce nouveau monde énergétique sera l'hydrogène. L'hydrogène est une source d'énergie qui ne produit pas d'émissions toxiques et qui est disponible en quantités infinies. Les potentiels de la molécule sont connus, et l'évolution de l'hydrogène a été proclamée il y a des années. Trop tôt, comme nous le savons aujourd'hui. Mais maintenant le moment devrait être venu.

Comment la transition énergétique pourrait-elle réussir ?

"Tête de l'hydrogène" est le titre spectaculaire de René Schoof, il est le maître de l'hydrogène à la compagnie d'énergie Uniper. L'entreprise produit de l'hydrogène vert à Pritzwalk, près du lac Müritz. Schoof flâne devant des chaudières argentées et brillantes, à l'intérieur desquelles des compresseurs en nid d'abeille divisent l'eau en ses composants.

L'installation, inaugurée en 2012, est l'une des premières et des plus importantes du genre dans le monde. Il démontre que l'électricité verte peut facilement être transformée en sources d'énergie synthétiques : dans l'hydrogène ou le méthane, dans l'essence, le diesel ou le kérosène. La technologie est mature. Pourtant, le directeur Schoof n'aime pas le projet Pritzwalker. Pour l'instant, ce serait suffisant pour lui, dit-il, s'il "ne reste pas oisif dans le paysage à un moment donné", dit-il.
Sur le plan économique, tout cela ne paie pas. Une grande partie de l'énergie utilisée est perdue, l'efficacité est inférieure à 40 pour cent, lorsque le vent est d'abord converti en électricité et l'électricité en hydrogène et l'hydrogène en méthane. Jusqu'à présent, aucun modèle d'entreprise viable ne peut être développé à partir de cela.
Il y a certaines choses qui vont à l'encontre du processus, mais l'une des idées cruciales à cet égard est qu'à mesure que le nombre d'éoliennes continue d'augmenter, il devient de plus en plus courant pour les exploitants de fermer les centrales parce que le réseau est saturé. Pour l'échec, ils obtiennent une compensation. En 2017, un montant de plus d'un demi-milliard d'euros a été engagé. Avant de gaspiller autant d'argent, les services publics pourraient tout aussi bien utiliser et stocker l'énergie excédentaire. Ensuite, ils pourraient produire du méthane et de l'hydrogène, qu'ils injecteraient dans le réseau de gaz naturel, les conduites ont une longueur de 500 000 kilomètres. C'est une sorte de batterie géante qui pourrait aussi servir de tampon contre le ciel noir.

Une autre possibilité serait de transformer le vent en méthane ou en hydrogène, puis en carburant, ce qu'on appelle les e-fuels. Ici, on pourrait aussi profiter de l'infrastructure déjà existante : les installations de stockage de carburant, les pipelines ou les stations-service de l'industrie pétrolière.

Une étude de l'Institut de l'économie allemande et de l'économie des frontières (Institute of German Economy and Frontier Economics) certifie l'incroyable potentiel de l'e-fuel, la demande mondiale pourrait atteindre la moitié du marché mondial actuel du pétrole brut au milieu du siècle. En particulier, les ingénieurs mécaniciens qui produisent des électrolyseurs en bénéficieraient. Les entreprises allemandes sont ici les leaders mondiaux du marché. Ils contrôlent près d'un cinquième de l'activité mondiale. Il s'agit de Siemens, ThyssenKrupp ou MAN : l'ancienne élite industrielle.

Mais même les jeunes entreprises ont des opportunités. Dans la province de Frise du Nord, le duo fondateur de GP Joule, deux ingénieurs agronomes, est en train de construire une chaîne complète de traitement de l'hydrogène. "EFarm" est le nom du projet : des éoliennes alimentent la région en électricité. A côté d'eux se trouvent des installations d'électrolyse qui transforment le vent en hydrogène et dont la chaleur résiduelle chauffe les maisons. L'hydrogène produit est transporté jusqu'aux stations-service de Husum et de Niebüll, deux autobus à pile à combustible seront ensuite utilisés dans le trafic local, conformément au plan. Le vent de la mer du Nord vient donc dans le réservoir du véhicule.

Aujourd'hui, l'énergie renouvelable est injectée dans le réseau de tous les côtés, et les volumes fluctuent en fonction du vent et des conditions météorologiques. Il y a toujours le risque que le système perde son équilibre. D'un autre côté, il ne fait qu'aider à le contrôler aussi intelligemment que possible.

A Hagen, sur la "Platz der Impulse", il y a souvent une Nissan Leaf blanche sur une station de charge électrique dernièrement. Là, au siège du fournisseur d'énergie Enervie, il tire l'électricité pour sa batterie. Ce que vous ne regardez pas la voiture : Il est également capable de libérer son énergie au bon moment, il peut être chargé et déchargé. Presque aucune autre voiture électrique en Allemagne ne peut faire cela.

Le véhicule apporte donc sa petite contribution à la stabilisation du système. Si l'Enervie n'a besoin que d'énergie, la voiture alimente le réseau en courant en trois secondes. L'aide rapide permet au propriétaire de l'e-car d'être rémunéré. Dans une semaine d'essai est venu pour l'opérateur 20 euros ensemble, idéalement ce serait environ un millier d'euros par an. Un véhicule qui rapporte de l'argent.

En principe, chaque automobiliste pourrait devenir un fournisseur d'énergie, tout comme les exploitants d'éoliennes, de capteurs solaires, d'installations de biogaz, de caves ou de pompes à chaleur peuvent également alimenter le réseau en énergie. Ensemble, ils créent une sorte de centrale virtuelle. Le fournisseur a la tâche de coordonner l'interaction, il agit comme le chef d'orchestre d'un grand orchestre.

Bien sûr, que des questions se posent ici : que faire, si les citoyens en même temps à la fin de leur e-car accroché sur la prise ? Le fournisseur pourrait alors les inciter à recharger la batterie en retard à un prix moins élevé. Il existe des logiciels et des algorithmes pour cela.

Dans certaines communautés, les services publics municipaux locaux développent depuis longtemps de tels concepts d'approvisionnement intelligents, ils prennent la transition énergétique dans une certaine mesure en main, également par frustration à la suite de la fermeture de Berlin.

A Bordesholm, une commune de 7.500 habitants près de Kiel, les Stadtwerke ont inauguré la semaine dernière un entrepôt de batteries, un bâtiment noir, sans fenêtre, de la taille de deux bungalows. Les étagères sont garnies de 48 048 modules. Le bourdonnement de la ventilation, entre 17 et 23 degrés, les batteries fonctionnent mieux.

Ici, le service public municipal stocke l'électricité qui est produite dans une usine de biogaz voisine. La batterie fournit de l'électricité aux citoyens, si nécessaire, mais elle peut fournir de l'électricité en 0,2 seconde au réseau national pour le maintenir stable, comme la Nissan Leaf à Hagen. Le fournisseur Tennet récompense l'aide avec des frais. "C'est ainsi que nous gagnons notre argent ", déclare Frank Günther, directeur général de Utilities Bordesholm.

Les systèmes intelligents sont importants. Mais ce qui est encore plus important, c'est d'inciter les citoyens et les entrepreneurs à agir d'une manière respectueuse du climat. Et c'est là que le prix entre en jeu. Plus la production de CO2 est coûteuse, plus il est probable qu'elle investisse dans des technologies respectueuses du climat.
Il n'y a guère de projet plus important au départ, qui ne soit combattu et qui ne fasse pas l'objet de plaintes.

Le système européen d'échange de quotas d'émission, lancé en 2005, s'est révélé jusqu'à présent inadapté à cette fin. L'UE a dépensé trop de droits de pollution, de sorte que les prix sont restés très bas pendant longtemps, leur évolution est à peine prévisible. En outre, l'échange de certificats couvre un peu moins de la moitié des émissions ; le trafic, les bâtiments, le commerce ou l'agriculture ne sont pas couverts.

Une climatisation serait une solution élégante pour inclure tous les secteurs et s'interconnecter à un système. Plus de 3 500 économistes ont signé un appel en faveur d'une taxe croissante et cohérente à l'échelle mondiale. Même dans la grande coalition, l'idée d'une taxe sur le CO2 gagne la sympathie. La question est de savoir jusqu'où elle devrait échouer.

Encore une fois, tout le monde est prudent. La ministre fédérale de l'Environnement Svenja Schulze (SPD) a fait référence à l'économiste en chef Christoph Schmidt, qui avait apporté 20 euros par tonne dans le jeu. À un tel niveau, l'effet serait à peine perceptible, le litre d'essence n'augmenterait que de quelques cents.

Les activistes de "Fridays for Future" ont d'autres dimensions en tête. Ils considèrent qu'un prix de 180 euros est approprié. Ensuite, le litre d'essence coûterait environ 43 cents de plus, le mazout 58 cents, un vol de l'Allemagne vers la Nouvelle-Zélande et retour coûterait 2000 euros de plus.

Une chose est claire : plus la politique visse le prix, plus les citoyens se sentiront perdants : les navetteurs de l'emploi, les habitants des vieux immeubles, les voyageurs fréquents. Lors de la réunion de l'ESYS en février, Thomas Herdan, responsable du département de la politique énergétique au ministère du Commerce, a décrit le dilemme auquel le gouvernement est confronté. Nombreux sont ceux qui réclament maintenant des prix plus élevés pour le CO2, mais si vous voulez vraiment changer quelque chose, cela signifie : "Pour l'amour de Dieu, enlève tes doigts, sinon je mets une veste jaune."

En France, les protestations nationales de l'année dernière ont été déclenchées par l'augmentation des taxes sur les carburants. C'est pourquoi Berlin est favorable à un modèle comme celui de la Suisse, dans lequel une grande partie des recettes de la taxe sur le CO2 est remboursée aux citoyens et aux entreprises, en compensation du fait qu'une action neutre pour le climat peut être gênante et nécessite des sacrifices. Telle est la leçon centrale de plus de deux décennies de transition énergétique : la politique doit prendre les citoyens. Les citoyens doivent se faire une idée des coûts de conversion et comprendre qu'il est nécessaire de changer les comportements. Il ne fonctionnera pas sans un certain renoncement. Avec la seconde, la partie la plus difficile de la transition énergétique, la mise en réseau intelligente des secteurs, la transition énergétique se rapproche désormais beaucoup plus des citoyens.

D'un point de vue technologique, il est possible de libérer le système énergétique des sources fossiles d'ici 2050, en particulier sur le site de haute technologie allemand. Tout est prêt : les études, les stratégies, les équipements. L'association scientifique ESYS a formulé des recommandations sur la manière dont la politique, l'économie et la société peuvent atteindre cet objectif.

Selon ESYS, l'Allemagne doit multiplier par cinq, voire par trois, la capacité des éoliennes et des installations solaires, faisant des combustibles synthétiques un pilier du système énergétique et introduisant un prix du CO2 dans tous les secteurs. Selon les prévisions de l'ESYS, une telle conversion de système coûte deux pour cent du produit intérieur brut chaque année. Actuellement, cela représenterait environ 70 milliards d'euros.

Selon le scénario, les dépenses s'élèveront entre 2 et 3,4 billions d'euros d'ici 2050 ; les autres prévisions varient entre 500 millions et 2 billions d'euros. Quoi qu'il en soit, la deuxième partie de la transition énergétique sera coûteuse et épuisante, un projet aussi élaboré que la réunification.
 

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J'ai lu (pas tout), mais l'auteur compare l'Allemagne à tout pleins de pays, mais pas à la France....pour quelle raison :

1- c'est pas mieux en France?

2- faut pas le dire si c'est mieux en France?

Quoiqu'il en soit, si la comparaison ne se fait qu'avec des pays ou c'est mieux qu'en Allemagne, alors c'est un article à charge. (comparer à des pays comparables : européen/occidental/développé / population équivalente  - parceque comparer l'Allemagne au lichtenstein ou au VietNam, ça n'a pas de sens).

(pour le point 2, c'est mon côté parano qui ressort).

 

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il y a 15 minutes, mayamac a dit :

J'ai lu (pas tout), mais l'auteur compare l'Allemagne à tout pleins de pays, mais pas à la France....pour quelle raison :

1- c'est pas mieux en France?

2- faut pas le dire si c'est mieux en France?

Quoiqu'il en soit, si la comparaison ne se fait qu'avec des pays ou c'est mieux qu'en Allemagne, alors c'est un article à charge. (comparer à des pays comparables : européen/occidental/développé / population équivalente  - parceque comparer l'Allemagne au lichtenstein ou au VietNam, ça n'a pas de sens).

(pour le point 2, c'est mon côté parano qui ressort).

 

L'argument de l'auteur c'est de dire qu'à une époque l'Allemagne était en avance, ce qu'il illustre en racontant l'admiration des visiteurs, et maintenant il y a des pays qui sont en avance, et là il cite seulement ces pays.

Pour ce qui est de la France, les Allemands étant viscéralement contre le Nucléaire, à tel point que l'un de leur objectif est d'arriver à l'éradiquer en Europe, ils ne peuvent pas considérer que la France est en avance sur eux.

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