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Amérique latine : l'armée en guerre contre les cartels de drogue


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2 hours ago, Kiriyama said:

La décriminalisation est un peu vue comme une solution-miracle j'ai l'impression.

La lutte policière contre la drogue est un échec a peu prés partout dans le monde ... de plus elle a un coup très élevé ... et favorise - par la prohibition - les entreprises illégal qui en font alors un trafic très juteux.

Quand tu ne peux pas interdire un truc ... que tout le monde en consomme abondament ... et qu'en plus ce que tu fais apporte de chaos au chaos ... il est raisonnable de changer de stratégie.

Si tout l'argent investi dans la répression était investi dans la prévention et les soins ... que le produit était vendu taxé ...

  • On aurait pas plus de consommateur
  • On aurait pas de délinquance associée
  • On aurait pas les effets secondaire associé a la consommation "clandestine" ...
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il y a 40 minutes, g4lly a dit :

La lutte policière contre la drogue est un échec a peu prés partout dans le monde ... de plus elle a un coup très élevé ... et favorise - par la prohibition - les entreprises illégal qui en font alors un trafic très juteux.

Quand tu ne peux pas interdire un truc ... que tout le monde en consomme abondament ... et qu'en plus ce que tu fais apporte de chaos au chaos ... il est raisonnable de changer de stratégie.

Si tout l'argent investi dans la répression était investi dans la prévention et les soins ... que le produit était vendu taxé ...

  • On aurait pas plus de consommateur
  • On aurait pas de délinquance associée
  • On aurait pas les effets secondaire associé a la consommation "clandestine" ... 

Donc tu n'aurais pas de came de contrebande et de réseaux clandestins associés ? Ne serait-ce que pour contourner les taxes existantes ? 

 

 

Modifié par Chronos
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il y a 3 minutes, Chronos a dit :

Donc tu n'aurais pas de came de contrebande et de réseaux clandestins associés ? Ne serait-ce que pour contourner les taxes existantes ? 

 

 

Beaucoup moins que maintenant et avec des effets sanitaires moins désastreux. Sans parler de la corruption que génére la quantité de pognon qui passe dans ce trafic.

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6 minutes ago, Chronos said:

Donc tu n'aurais pas de came de contrebande et de réseaux clandestins associés ? Ne serait-ce que pour contourner les taxes existantes ?  

C'est un probleme de valeur ... si les taxe c'est juste  la TVA ... quel intérêt de vendre des produit illégalement ...

L'illégalité coûte cher ... quand tu te fait braquer tes ballots de stup tu peux pas aller voir la police et porter plainte pour vol ... ni faire marcher l'assurance.

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il y a une heure, g4lly a dit :

L'illégalité coûte cher ... quand tu te fait braquer tes ballots de stup tu peux pas aller voir la police et porter plainte pour vol ... ni faire marcher l'assurance.

Sans oublier les capitaux accumulés, dont la légalisation (blanchiment ..) coûte un bras avec une confiscation toujours possible.

Modifié par Benoitleg
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Salut !

Pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, je conseille le reportage Cartel Land, de Matthew Heineman.

On est dans la province du Michoacán, qui est aux mains du Cartel des Templiers et on suit José Mireles, un médecin qui est à la tête d'un groupe d'autodéfense qui reprend plusieurs villages et villes au cartel.

 

Modifié par Kiriyama
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"Déjà 21 soldats sont liés au vol d'hydrocarbures" (Mexique) (avril 2019, traduit).

Citation

 

"Dix-neuf soldats conduits par le général Eduardo León Trauwitz, ancien chef de la Subdirección de Salvaguardia Estratégica (SSE) de Petróleos Mexicanos, ont comparu devant un juge fédéral comme accusés, car le Bureau du Procureur général de la République (FGR) les accusait de crimes liés au vol de carburant.

Tous ont été commissionnés dans cette région et leur mission était de combattre le huachicoleo dans différentes régions du pays. Sur les 21 militaires accusés, seulement 19 se sont présentés. Deux n'ont pas fait l'objet d'une notification en bonne et due forme : le général Sócrates Alfredo Herrera, ancien directeur de la sécurité physique de la SSE, et Gerardo Ramos (suite)."

 

los-investigados-grafico-moises-butze.jp

 

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  • 1 month later...

Bonjour, 

Je lis La guerre des cartels Trente ans de de trafic de drogues au Mexique et je le recommande.

C'est un récit chronologique du développement du narcotrafic au Mexique. Après un très bref rappel de l'histoire ancienne du pays, on démarre dès l'opération Condor qui jeta les bases du narcotrafic moderne. 

On y réexplique bien que la "guerre à la drogue" des présidents Nixon puis Reagan sont avant tout des instruments politiques et électoraux.

On peut même douter que ces deux présidents croyaient vraiment gagner cette guerre.

Les autorités mexicaines se sont aussi bien servies des Etats-Unis au cours de l'opération Condor censée éradiquer la culture de stupéfiant.

Les dirigeants Mexicains ont profité de l'opération pour éliminer le reste de l'opposition politique et, de plus, les gros trafiquants avaient été prévenus du déclenchement de l'opération bien à l'avance et se sont mis à l'abri.

N'ont été éliminés que des "seconds couteaux", ce qui a permis au trafic de se structurer de façon bien plus efficace autour de gros acteurs bénéficiant de protections politiques et militaires.

Cette opération censée, officiellement, débarrasser l'Amérique du trafic de drogues a eu exactement l'effet inverse...

Apparaît la Fédération, qui regroupa divers petits cartels, puis ensuite la guerre pour les plazas et l'éclatement en différents cartels qui monteront chacun en puissance, à coup d'alliance avec le gouvernement mexicain, les forces de sécurité (police fédérale et locale, services de renseignements…). 

Il y a toutefois des choses qui divergent de l'excellent La montée sanglante des cartels mexicains de Ioan Grillo :

  • Les circonstances de la mort de Guzman Decena, alias Z-1 ;
  • Les circonstances de la "révélation" mystique d'El Mas Loco, futur chef de La Familia.

Mais ce livre donne énormément d'informations, et il est même parfois nécessaire de faire des pauses et de digérer ce qui a déjà été appris. 

On note surtout l'imbrication quasi totale des cartels et des forces de l'ordre censées les combattre. La frontière entre les deux est très floues, voire même inexistante.

Par exemple, La Linea sera formée de policier en activité, retraités ou rayés des cadres. 

L'un des adjoints d'Osiel Cardena, chef du cartel du Golfe, dirigea un gang de kidnappeurs alors qu'il était encore policier en service...

Modifié par Kiriyama
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46 minutes ago, collectionneur said:

C'est pour cela qu'un nouvelle structure a été créer cette année, la Garde Nationale, qui doit englober la Police Fédérale (et la Gendarmerie fondé il y a pas longtemps), et la Police Navale de la Marine, en espérant que les éléments trop corrompus soit éjecté du système.

Je ne sais pas si c'est à voir comme un si grand changement: les Mexicains n'ont-ils pas fait régulièrement ce genre de changement organisationnel/institutionnel dans leur appareil de sécurité depuis les années 80? C'est comme une sorte de purge régulière d'organisations ayant pris trop de mauvaises habitudes et de travers dans un environnement où ceux-ci progressent vite parce que beaucoup d'argent et de coercition/menace sont dans le jeu (pour les policiers/soldats/agents eux-mêmes, leur hiérarchie et les politiques les chapeautant), créant un contraste d'autant plus fort que les salaires sont merdiques (moyens limités) et la vulnérabilité des individus est grande. A l'arrivée, ça donne un cycle de corruption qui se recrée toujours vite à moins que ces fondamentaux changent d'une manière ou d'une autre, ce qui semble douteux. Et ce cycle s'ajoute aux dysfonctionnements "normaux" de toute organisation, aux dérives de sa culture institutionnelle, à ses blocages, erreurs et mauvais choix, à ses brebis galeuses et abrutis, à ses insuffisances et manques de moyens.... Toutes choses "normales" (jusqu'à un certain degré) dans un vaste système, mais qui dans une telle situation s'ajoutent au problème particulier de la corruption endémique et de la dissuasion opérée par le crime organisé (nombre d'officiers non corrompus ne faisant rien, ou trop peu, par simple peur, et la chose devenant "système"). 

Donc on rebat les cartes de temps en temps en cassant les circuits et hiérarchies établis, les habitudes et groupes.... Ca a sans doute aussi de lourds inconvénients pour les dynamiques de travail, la partie normale/nécessaire des groupes et habitudes de travail en commun, des éléments de culture institutionnelle qui permettent à des organisations et à leurs subdivisions de fonctionner.... Mais le problème n°1 est la corruption. Ou plutôt, c'est l'un des deux "problèmes n°1 :tongue:", en parallèle avec l'efficacité, la capacité de dissuasion et coercition de l'appareil sécuritaire, les deux étant à balancer en permanence. 

Cependant, ce genre de grand changement, au final, se fera avec pour l'essentiel les mêmes personnels, juste redistribués dans un ordre, des lieux et des dynamiques différents: y'a pas une masse de petits nouveaux, issus d'un mystérieux processus tout beau tout clean qui ne produit que des chevaliers blancs hypercompétents, qui va pointer son nez. Donc ce genre de réforme est plus une bouffée d'oxygène temporaire pour un système qui en a besoin a intervalles réguliers et assez rapprochés, pour continuer à faire marcher le bouzin. 

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Oui, dans le livre on parle de très nombreuses réformes, créations et suppressions d'entités, sans que ça n'ait jamais rien changé. 

il y a une heure, collectionneur a dit :

C'est pour cela qu'un nouvelle structure a été créer cette année, la Garde Nationale, qui doit englober la Police Fédérale (et la Gendarmerie fondé il y a pas longtemps), et la Police Navale de la Marine, en espérant que les éléments trop corrompus soit éjecté du système.

En général ils se recyclent dans les cartels. 

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Il y a 6 heures, collectionneur a dit :

C'est pour cela qu'un nouvelle structure a été créer cette année, la Garde Nationale, qui doit englober la Police Fédérale (et la Gendarmerie fondé il y a pas longtemps), et la Police Navale de la Marine, en espérant que les éléments trop corrompus soit éjecté du système.

La Garde Nationale est une énième force de sécurité, qui a les mêmes problèmes que les autres. Manque d'équipements et de locaux sur le terrain, payés assez bas malgré les primes de risques, victimes des populations civiles, instrumentalisation par le pouvoir. A l'heure actuelle, elle sert plus de police à la frontière pour ravir Trump, qu'à occuper le terrain et gagner le cœur des civils. Des "retours" des premiers déploiements, ça ne semble pas être une grande réussite. Surtout qu'elle a été formée relativement rapidement.

Le gouvernement devrait payer un peu plus ses policiers, se pencher sur leurs conditions de travail, leur apporter de meilleures infrastructures, nettoyer les cadres installés depuis longtemps, avant de créer encore et toujours de nouvelles troupes.

 

 

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il y a 44 minutes, Baba1 a dit :

Le gouvernement devrait payer un peu plus ses policiers, se pencher sur leurs conditions de travail, leur apporter de meilleures infrastructures, nettoyer les cadres installés depuis longtemps, avant de créer encore et toujours de nouvelles troupes

Je veux bien que tu mexpliques comment le gouvernement pourrait mieux payer les fonctionnaires que ne le font les cartels. Pareil pour les conditions et avantages sociaux....

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Oui, je pensais aussi à ça.

Parce que même des très hauts gradés sont aussi assassinés chez eux ou dans la rue, ce qui prouve qu'ils ne sont en sécurité nulle part en ville.

D'ailleurs, la corruption est moins forte dans l'armée, peut-être parce que les militaires vivent essentiellement en caserne et qu'ils sont donc moins facilement atteignables.

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Il y a 11 heures, rendbo a dit :

Je veux bien que tu mexpliques comment le gouvernement pourrait mieux payer les fonctionnaires que ne le font les cartels. Pareil pour les conditions et avantages sociaux....

C'est une vision simpliste des choses. Les policiers fédéraux ne sont pas beaucoup payés par les cartels, mais ce sontl leurs cadres qui sous leur influence. Je ne sais pas d'où tu  connais les chiffres de l'argent que les cartels donnent aux policiers locaux, mais mois je sais : 0.

Étant donné que les policiers ne traitent quasiment pas avec les membres de cartels, ce sont leurs supérieurs qui décident de la politique locale et le fait de fermer ou non les yeux (c'est pareil pour l'armée), de prendre des pots-de-vin. C'est pour cela que je dis que les gouvernements futurs, mais surtout les gouverneurs fédéraux, doivent nettoyer les cadres des polices, au lieu de créer de nouveaux groupes qui sont là pour faire beau. Aucune personne n'accepte de l'argent d'un membre de cartel, même si la somme est importante. Car personne ne veut se faire découper en morceaux deux mois après par des rivaux.

Quand je parlais d'augmenter les salaires, je ne parlais pas de contrer les pots-de-vin. Je ne sais pas pourquoi tu dis ça. Simplement car ils sont très peu payés et inconsidérés, et ils traînent une sale réputation (assez justifiée). Ce qui ne les motive pas grandement à agir et les pousse à des mouvements contestataires (comme dernièrement), et naturellement du côté obscur, même si c'est clairement pas toujours voulu.

La sécurité se fait au niveau local, les hauts gradés préfèrent traiter avec les groupes locaux pour avoir la paix, recevoir un peu d'argent, de la sécurité que de suivre des directives venues des capitales fédérales. C'est comme ça que ça marche, et ça a marché avant le début de la guerre contre la drogue au Mexique. C'était normal et personne ne s'en souciait, encore moins à l'étranger. Tu peux voir comment ça fonctionnait dans mes anciens posts.

Si on regarde ce sujet avec nos yeux de français c'est absurde. A certains endroits les cartels sont vus comme des groupes tout-à-fait normaux, voire comme la police, car elle assure mieux la sécurité que certaines polices fédérales. Les cartels sont implantés depuis 25 ans dans les paysages locaux, leurs membres sont les frères, fils, neveux, de policiers, de fonctionnaires fédéraux. Créer encore et toujours de nouvelles unités avec de beaux uniformes, mais toujours sous payées, dont les missions ne sont pas claires, qui ne rendent de comptes à quasiment personne, est inutile, je le répète. Ce sont des actions politiques.

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J'ai terminé mon livre et je le recommande très fortement ! 

Pas mal d'événements à peine croyable :

  • En 2010, dans la zone de la Frontera Chica, les Zetas et le Golfe s'affrontent dans des combats opposants des dizaines d'hommes de part et d'autre. Il y a régulièrement des patrouilles d'hommes armés arborant les insignes des différents cartels, quadrillent la zone et arrêtent des centaines de suspects. Ceux qui ne sont pas torturés et tués sont enrôlés de force et envoyés au front. Les cartels emploient des camions blindés et des fusils en 12.7 et des lance-grenades également. Malgré cela, le silence médiatique est quasi complet et le gouverneur de la province (qui émarge chez les deux cartels) affirme qu'il ne se passe rien de spécial dans sa région ; 
  • Dans le Sonora, une colonne d'une cinquantaine de SUV du clan Beltrn Leyvà rencontre une force équivalente appartenant aux Genta Nuova travaillant pour le Sinaloa et une véritable bataille rangée s'engage ;
  • Le bourg d'Allende, dans le Coahuila, les Etats-Unis commettent une énorme bourde. Ils apprennent la localisation d'un membre important des Zetas grâce à un informateur. Pour vérifier la fiabilité de la source, ils font remonter l'informations à Mexico, où un policier ripou donne l'information à ses complices. En représailles, les Zetas débarquent dans le zone et  détruisent plus de 80 maisons et tuent environ 300 personnes 
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  • 2 weeks later...

Article sur le nouveau cartel à la mode par Alain Rodier :

https://www.atlantico.fr/decryptage/3575808/mexique--le-cartel-de-jalisco-nouvelle-generation-considere-comme-une-des-cinq-organisations-criminelles-les-plus-puissantes-de-la-planete-alain-rodier

RÈGNE DE LA TERREUR

Mexique : le Cartel de Jalisco Nouvelle Génération considéré comme une des cinq organisations criminelles les plus puissantes de la planète

Publié le 08 juillet 2019

 

Alain Rodier

Le cartel mexicain ferait partie du « top five » des organisations criminelles, aux côtés des yakusa japonais de Yamaguchi Gumi, de la mafia moscovite Solnseskaya Bratva et des mafias italiennes Camorra et ‘Ndrangheta.

Le 30 janvier 2019, López Obrador le nouveau président mexicain élu fin 2018 a officiellement mis fin à la "guerre contre la drogue" débutée en 2006. Il faut reconnaître que les résultats de cette guerre sont restés très mitigés car les cartels n’ont pas été défaits malgré les nombreuses arrestations (122 000 "narcos" seraient aujourd’hui sous les verrous) et l’extradition vers les États-Unis d’importants responsables criminels inculpés par le Département de la justice US dont Joaquín Archivaldo Guzmán Loera alias "El Chapo" (arrêté en 2016, extradé en 2017) qui devrait être condamné à la prison à vie sans possibilité de libération anticipée en juillet de cette année. Il n’en reste pas moins que cette guerre aurait fait au minimum 120 000 victimes en dix ans (2007-2018). Certains chiffres font même état de 200 000 tués car ils prennent en compte les disparitions. La presse italienne appelle cela la lupara bianca, la mort blanche ; le corps de la victime n'est jamais retrouvé. Il convient de souligner que ni Daech ni Al-Qaida n’ont rien inventé dans l’horreur, les tortures, décapitations et autres démembrements (spécialité mexicaine) filmés pour impressionner les populations. Cela est pratiqué depuis les lustres en Amérique latine en général et au Mexique en particulier. La seule différence est que le "but pédagogique" revendiqué par les sicarios est destiné aux locaux et pas à l’international. Selon des repentis, les sicarios sont formés très jeunes à l'école du crime afin d'être littéralement décérébrés (Daech a fait de même). Ils se situent au bas de l'échelle "sociale" des organisations criminelles qui compteraient trois niveaux. Les exécutants au propre comme au figuré, les cadres intermédiaires qui transmettent les ordres, vérifient sur le terrain et font du renseignement mais qui, parfois, doivent mettre la main à la pâte. Enfin il a les décideurs qui, eux, tentent de ne pas intervenir directement. Comme tous les boss du crime organisé, leur objectif personnel est d'être intégrés à la bonne société en apportent des capitaux frais qui sont ainsi blanchis et convertis dans l'économie légale.   

Certes, les cartels mexicains ont évolué avec le temps, certains comme La Familia ou celui de Beltran Leyva disparaissant du paysage. Même les redoutables Zetas dont les cadres avaient servi dans les forces spéciales de la police mexicaine ont connu des scissions internes qui ont considérablement affaibli leur pouvoir de nuisance. Les cartels de Juarez et des Chevaliers templiers (héritier de La Familia) sont aussi en perte de vitesse.

Il n’empêche que les Organisations criminelles transnationales (OCT) principales sont toujours actives malgré les coups qui leur ont été portés, soit par les autorités, soit par les impitoyables guerres des gangs qui ont fait rage. Elles étaient - et sont encore - destinées à conquérir des territoires et/ou de nouveaux marchés. En tête de liste on retrouve les cartels du Golfe et de Sinaloa. Ce dernier survit malgré l'incarcération de son leader, "El Chapo" Guzman. Pour la petite histoire mais c'est un fait très significatif, le juge fédéral mexicain chargé du cas Guzman a été assassiné peu après l'arrestation de son client. La devise "plata o plomo" (de l'argent ou du plomb") est toujours d'actualité au Mexique. Le pire est que les sicarios n'hésitent pas à s'attaquer aux membres de la famille de leurs cibles.

Selon le département de la justice US, l’OCT mexicaine la plus puissante aujourd’hui est le Cartel de Jalisco Nouvelle Génération (CJNG). Il a détrôné le cartel de Sinaloa auprès du "top five" aux côtés des yakusa japonais  de Yamaguchi Gumi, de la mafia moscovite Solnseskaya Bratva (actuellement en recherche de chef, elle pourrait être rétrogradée dans l’avenir), des mafias italiennes Camorra et ‘Ndrangheta. Le CJNG est relativement récent puisqu’il a été fondé en 2009 par Nemesio Oseguera Cervantes "El Mencho", un ancien passeur de drogue ayant purgé trois ans de prison aux États-Unis avant de devenir une éphémère policier municipal. Ce dernier est toujours en fonction ce qui relève d’un haut niveau de professionnalisme, de cruauté personnelle mais aussi de beaucoup de chance. Depuis la fin de l’année dernière, sa tête est mise à prix aux États-Unis pour dix millions de dollars. Les autorités mexicaines n’offrent "que" trente millions de pesos (1,6 million de dollars) pour tout renseignement permettant sa neutralisation.

Washington accuse ce cartel d’importer aux États-Unis cinq tonnes de cocaïne et cinq tonnes de méthamphétamine par mois ! Elle possèderait plus de cent laboratoires de transformation au Mexique et des fermes de cannabis sur le territoire US.

La belle santé de cette organisation provient du fait que le CJNG est présent dans 22 des 32 États mexicains, aux États-Unis (Chicago, New York, Atlanta, Los Angeles) et en Amérique latine (Brésil, Colombie, Pérou, Uruguay et Bolivie). Toujours selon la même source, ce cartel aurait débarqué en Europe, en Asie et en Australie....

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  • 2 weeks later...
  • collectionneur changed the title to Amérique latine : l'armée en guerre contre les cartels de drogue

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