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L'épopée orientale des almogavres


Gran Capitan
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Messages recommandés

Je vais ici vous résumer cette incroyable campagne menée par une petite armée almogavre en orient. Mais vous pouvez intervenir si vous le voulez.

Il y a un certain nombre de passages qui sont traduit d'une autre langue, il est possible qu'il y ait des petites erreurs.

Origines

Ces soldats catalano-aragonais, trouvent leur origine dans la conquête par Jaime I de Mallorque, Murcie et Valence. Ces régions restèrent quasiment désertiques et ne disposaient d’aucune autorité politique ou militaire. Des groupes de personnes réalisaient des opérations d’harcèlement dans les territoires musulmans voisins, et défendaient leur territoire contre les incursions ennemies.

Du fait de ce danger, des hommes cherchèrent un autre moyen de gagner leur vie, et le trouvèrent dans les constantes escarmouches avec les musulmans.

Quand le territoire de la couronne d’Aragon fut pacifié, les almogavres se retrouvèrent sans ennemis, et se joignirent à l’armée aragonaise comme mercenaires.

Les almogavres péninsulaires virent leur nombre se réduire au fil du temps, du fait de l’avance des royaumes chrétiens en territoire musulman et disparurent avec la prise de Grenade, car il n’y avait plus de territoire musulman à piller.

Les almogavres attaquaient rapidement, pénétrant en territoire ennemi un jour ou deux. Ils volaient et pillaient tout ce qui était sur leur passage, et partaient avant que leur adversaire aient eut le temps de réagir. Ce type d’opérations étaient connues sous le nom d’algaras, de ce fait les musulmans appelaient ces hommes almogavres, qui veux dire littéralement, soldats qui va en algara.

Leurs qualités furent très appréciées des royaumes chrétiens qui les utilisaient au début comme groupes d’explorateur dans l’armée aragonaise. Mais à partir de la moitié du XIIIe siècle, l’augmentation de leur nombre, et leur groupement en unités indépendantes en fit des unités d’élite.

Equipement

Leur équipement était assez rudimentaire du fait des caractéristiques dans lesquelles ils combattaient. Une chemise courte tant en été qu’en hiver et des souliers en cuir. Ils couvraient leur corps avec des peaux ce qui leur donnaient un aspect terrifiant. Ils portaient un casque, et leur armes offensives se limitaient à une épée courte, une lance et deux ou trois projectiles (en général des dards). L’équipement défensif était assez limité, utilisant dans certaines occasions des boucliers, mais jamais d’armures. Leur style de combat fit qu’ils portent uniquement le strict nécessaire, et les protections engendraient un surpoids inutile.   De la pointe de leurs lances vient leur cris de guerre desperta ferro (réveilles toi fer) que prononçaient les almogavres avant d’entrer en combat. Ils disposaient dans le dos d’une besace en cuir avec des provisions pour les combats. Ils pouvaient vivre plusieurs jours en s’alimentant d’herbes sauvages. Ils emmenaient également une pierre à aiguiser pour affûter leur lame d’épée. A leur rudimentaire équipement, s’ajoutait leur couleur de peau foncée et des cheveux longs. A cause de leur vêtements et leur physique, ils apparentaient à première vue être des gens misérables et peu terrifiants. Leur aspect était totalement différent de celui des chevaliers de l’époque qui combattaient richement vêtus et portaient de luxueuses armures.

Hiérarchie

Il existait peu de grades militaires. Les fantassins almogavres avaient la possibilité d’obtenir le grade d’almocaden, passant de celui-ci à celui d’almogavre à cheval et pour finir, au grade d’adalid. Seulement quand le nombre de soldats était trop élevé, il était nécessaire de choisir un général qui dirige toutes les troupes. Il était choisit par un conseil qui avait droit de veto.

Pour qu’un almogavre à cheval soit nommé adalid, il devait être choisit par 12 adalids, qui juraient que le désigné possédait toutes les conditions requises, la peine de mort étant appliquée pour le mensonge. L’élection des almocadens était identique, sauf que c’était avec 12 almocadens.

Les almogavres ne vivaient dans aucun château, ni sous la coupe d’aucune autorité. Ils étaient indépendants, avaient leur propre trésorerie, chancellerie, intendance etc…

Tactiques

Les almogavres furent une révolution à leur époque. Dans toute l’Europe, la force de choc était la cavalerie lourde, qui combattait entièrement en armure. Les almogavres était en fait de l’infanterie légère d’intervention rapide. Ils effectuaient leurs incursions contre l’ennemi à pied, ce qui leur proportionnait une grande mobilité, bien supérieure à la cavalerie lourde surtout en terrain accidenté. Ils disposaient de peu de cavaliers, en comparaison avec les fantassins. La réputation de ces féroces guerriers provient surtout de leur particulière technique de combat, crée principalement pour contrer la mobilité des cavaliers sarrasins : il se mettaient à distance de tir, et lançaient contre eux leur javelot et dards avec une telle puissance qu’ils traversaient leurs cuirasses. Le principal problème était quand ils avaient en face d’eux de la cavalerie lourde ; dans ce cas là, leur cible était principalement les chevaux, qu’ils tentaient d’abattre avec leurs projectiles. Une fois les chevaliers au sol, ils étaient des cibles faciles. Ils excellaient dans les combats au corps à corps, où ils combattaient avec une férocité hors du commun.

Toutes ces qualités firent que les almogavres devinrent les troupes d’élite de la couronne d’Aragon, et participèrent dans tous les théâtres d’opération de la couronne au cours de son expansion dans la Méditerranée.

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L’expédition

La stabilisation politique en Europe suite à la paix de Caltabellota (1302) entre le roi Jaime II d’Aragon, Frédérique II de Sicile et les Anjou, fit que les troupes almogavres se virent confinées à une inactivité forcée. Le gouverneur sicilien était en plein dilemme : leur concéder des terres ou leur permettre de continuer avec leurs activités militaires en conquérant de nouveaux territoires loin de la Sicile.

L’oisiveté pouvait causer de graves problèmes pour des troupes qui étaient habituées à vivre continuellement en guerre et des butins qu’ils en obtenaient. Contrairement aux autres troupes de l’armée aragonaise, les almogavres n’étaient pas prêts à vivre des cultures et de l’élevage, après avoir vécu longtemps par la force des armes dans les zones frontalières de la Péninsule Ibérique.

A leur caractère, s’ajoutait leur nombre élevé, plus de 10.000, ce qui ajoutait un motif de plus à l’instabilité de l’île et une importante charge économique. La très grande cohésion faisait qu’ils ne maintenaient pas seulement des liens militaires entre eux, mais aussi une profonde amitié ce qui, avec leurs qualités guerrières, en faisait une des armées européennes la plus efficace du moment.

Le capitaine almogavre Roger de Flor craignait que ses hommes, quand ils seraient inactifs et cesseraient de recevoir l’argent royal, organisent des razzias et commencent le pillage de villes et villages. La nécessité les obligerait à chercher de quoi survivre, et ils savaient très bien comment l’obtenir par les armes. Une autre raison qui incitait Roger de Flor à quitter la Sicile, était qu’il craignait d’être livré à l’Eglise pour avoir appartenu à l’ordre du Temple.

L’Orient pourrait être une bonne destination pour les almogavres, des troupes toujours prêtes à combattre. Quand Andronique II monta sur le trône byzantin, il trouva une situation militaire très complexe : il devait faire face à de graves dissensions internes, dont les principales conséquences furent la création du despotat d’Epire et l’indépendance de la région de Trébizonde. Tandis qu’à l’extérieur, l’armée impériale devait affronter l’invasion de turcs, latins et vénitiens. Il fallait aussi ajouter la perte de certains territoires des Balkans situés entre la Serbie et la Bulgarie qui avait obtenu leur indépendance.

Départ

L’empereur byzantin n’avait pas beaucoup confiance dans les capacités militaires de l’armée impériale ainsi que les mercenaires à ses services. Pour ces raisons, il chercha des renforts à l’extérieur, et quoi de mieux que les soldats qui avaient conquis la Sicile pour la Couronne d’Aragon. Il envoya des émissaires au près de Roger de Flor. Sa présence était nécessaire pour la défense de l’empire face à l’avance imparable des turcs. Les conditions étaient : le titre de Mégaduc pour  Roger de Flor, la main d’une princesse impériale, 4 onces d’or par mois pour les cavaliers et 1 pour les fantassins, et la paye de 4 mois en avance. Les ambassadeurs almogavres revinrent de Constantinople avec les insignes impériales et Roger devint à 36 ans le 4ème homme plus puissant de l’empire. Jaime II d’Aragon et Frédérique II de Sicile approuvèrent l’aventure orientale, qui était un moyen simple de mettre fin à leur inactivité et permettrait d’obtenir des bénéfices économiques et politiques. Le roi sicilien prêta  10 de ses galères pour le transport et donna une petite somme d’argent à chacun des soldats de l’expédition. Il y avait dans celle-ci des hommes de renom, comme Berenguer de Entenza, Fernando Jimenez de Arenos, Fernando de Ahones, Corberan de Alet, martin de Logran, Pedro de Eros y Bernardo de Rocafort en plus des nombreux soldats vétérans de la guerre de Sicile.

En automne 1302, la Grande Compagnie, composée de 4.000 almogavres, 1.500 cavaliers et 1.000 marins, auxquels il fallait ajouter leurs femmes et enfants, partait à bord de 36 navires.

A leur arrivée à Constantinople, ils furent reçus par l’empereur et son fils Miguel IX. La Compagnie fut reçue avec de grand honneurs et elle défila dans les rues en honneur d’Andonique. Le byzantins s’étonnèrent quand ils virent passer ces soldats barbares, aux habits plus dignes de bergers que de soldats d’élite. Mais leur discipline était bien au dessus du reste des troupes impériales. Les génois, principaux adversaires du commerce catalano-aragonais, furent les premiers à craindre le danger de l’arrivée des almogavres pour l’empire. La Compagnie s’installa près du palais de Blanquernas dans des casernes. Les troupes almogavres étant inactives à l’intérieur d’une ville, elles commirent bientôt des excès contre la population civile.

Andronique précipita les actes officiels, et ordonna de célébrer rapidement les noces entre Roger de Flor er Maria de Bulgarie. Cette même nuit, deux génois se moquèrent de l’aspect d’un almogavre solitaire dans les rues de la ville. Celui-ci dégaina son épée et le combat se généralisa. Les génois se présentèrent en formation devant la caserne almogavre et avec le drapeau de leur ville. Sans l’intervention de ses officiers, l’infanterie almogavre sortit rapidement de sa caserne, et attaque tous les secteurs alentours ; la cavalerie catalano-aragonaise se déploya ensuite, permettant au reste des troupes de se former. A partir de ce moment-là, les almogavres prirent le contrôle de la situation et commencèrent à exterminer tous les génois qu’ils rencontrèrent sur leur chemin. Ceux-ci résistèrent jusqu’à ce que leur capitaine, Rosso de Finale fut abattu. L’émissaire impérial envoyé pour calmer les esprits fut assassiné, et seul Roger de Flor sur la demande de l’empereur, empêcha que la Compagnie traverse de l’autre coté de la Corne d’Or pour piller le quartier génois de Pera. Les combats se soldèrent par la mort de 3.000 génois.

L’empereur était conscient des problèmes que causerait le fait de garder ces troupes inactives, dont les qualités guerrières avaient été largement prouvées. Ces raisons conduisirent l’empereur à faire entrer en action le plus rapidement la Compagnie. Avant de partir, Roger de Flor avait obtenu le titre d’amiral de l’empire pour Fernando de Ahones. Les génois ne pourraient donc rien faire contre ses troupes, et il pourrait les approvisionner où qu’elles soient.

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Plus largement, les Almogarves sont l'exemple par excellence des paysans soldats du nord de l'Espagne, que les royaumes chrétiens ont développé en raison de la faible population qui leur donnait trop peu d'effectifs combattants nobles (généralement, les régimes monarchiques n'aiment pas armer spontanément les paysans: ça les rend moins enclins à payer leurs impôts et à accepter de se faire marcher dessus  :lol:).

C'est cette culture qui est à la base de la mentalité de l'hidalguia, il me semble, et du savoir-faire d'infanterie qui permettra, plus tard, de former les unités de base qu'on rassemblera dans les premiers tercios.

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Toujours pertinent notre ami Tancede.... =)

Mais, je dirais que c'est plutot une des variantes du modèle "paysans -soldats" de la peninsule ibérique, pas vraiment l'archetype...

Il y avait aussi les "caballeros villanos" (chévaliers non nobles) en Castille et en Aragon (ils portaient un autre nom dans ce dernier cas) 

La différence (il faut que je vérifie) est me semble-t-il que les chévaliers villanos étaient souvent liés à des "villes" et bourgs ruraux alors que les Almogavares étaient plutot des pasteurs de la montagne, pas vraiment des paysans au sens strict...

Mais le paysans (au sens du laboureur) portaient aussi l'épée... Selon l'adage "en Castilla nadie vale mas que nadie"  plus ou moins : "en castille personne vaut plus qu'un autre..."

Large débat sur l'évolution de la féodalité et de l'art militaire dans la péninsule...

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Les cavaliers non nobles en Aragon, ce sont pas les Jinetes?

Mais ça m'étonnerait pas que les Almogarves soient spécifiquement des montagnards; bref, dans le contexte de la Reconquista, c'est un peu les talibans et mudjahidins de l'Espagne du  nord  :lol:.

Et au fait, tu sors d'où matelot? Ca fait un bail? passé du temps en mer?

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Premiers affrontements

En 1302, la situation des territoires byzantins était délicate. Les turcs s’étaient emparés de territoires au sud de la mer de Marmara. Le danger arrivait jusque devant les murs de Constantinople. Ceci était du aux incompétences durant plusieurs années de l’armée impériale, bien que composée de 12.000 cavaliers et 100.000 fantassins sous les ordres de Miguel IX. Malgré cette situation, Roger de Flor partit en direction de l’Anatolie à la tête de la Compagnie, formée de 1.500 cavaliers et 4.000 fantassins, plus un certain nombre de grecs byzantins dirigés par le général Marulas et 16.000 alains sous les ordres de Girgon. Mais tous n’étaient pas soldats, car ils étaient accompagnés par femmes et enfants.

Une semaine après être partie à bord de la flotte, la Compagnie traversa le Bosphore et arriva au cap Artaqui, à plus de 100 milles de Constantinople.

Bataille du cap Artaqui

La situation de ce cap était stratégique, et sa perte pourrait entrainer de graves conséquences pour le commerce impérial. La ville qui donnait son nom au cap était protégée par un mur d’enceinte d’une demi-mille. Les turcs étaient arrivés plusieurs fois jusqu’au mur. Les habitants de la zone étaient constamment harcelés par l’armée turque qui était dans les alentours. La garnison byzantine était incapable de contrer ces attaques et était obligée de se réfugier à l’intérieur des murs. La capitulation de la ville n’était qu’une question de temps.

Roger de Flor débarqua au mois de novembre. Il fut informé que les turcs avaient attaqué les murailles ce jour-même, il en déduit que les hommes de l’émir Khaharasi étaient encore dans les environs. Il envoya des éclaireurs qui repérèrent les turcs à 6 milles de distance. Les turcs avaient avec eux leurs femmes et enfants, ce qui les rendaient plus vulnérables.

Roger, craignant qu’ils soient repérés et que les turcs prennent la fuite. Il forma donc son armée et ordonna d’épargner uniquement les enfants de moins de 10 ans. Ils avancèrent vers le campement turc avec la cavalerie en avant-garde sous Roger et l’infanterie derrière formée en un seul escadron sous Corberan  d’Alet.

A l’aube l’attaque débuta, prenant totalement par surprise les turcs qui étaient encore en train de dormir. N’ayant pas d’ennemis aux alentours et sous-estimant les troupes impériales, les turcs n’avaient pas de sentinelles pour surveiller leurs défenses. Roger força la faible palissade qui protégeait les tentes suivit de près par ses fantassins. Les cavaliers encerclèrent tout le périmètre pour que personne ne s’échappe. Les turcs furent massacrés, aucun ne s’enfuit à cause de leurs femmes et enfants. La cavalerie termina le travail.

Les turcs perdirent 13.000 morts(10.000 fantassins et 3.000 cavaliers), car tous les hommes de plus de 10 ans furent tués ; les autres et les femmes furent capturés. Ceci avait pour but d’inspirer la crainte et la terreur à leurs ennemis. Le butin fut considérable.

Les prisonniers furent envoyés à Constantinople avec une partie du butin. A peine 8 jours après leur départ, les almogavres avaient vaincu l’armée turque, chose que l’armée byzantine, incroyablement plus nombreuse n’avait pas réussit.

Après avoir souffert leur première défaite aux mains des almogavres, les turcs se rendirent compte que les récents arrivés n’étaient pas comme les pusillanimes troupes grecques, qui étaient si faciles de vaincre. Ils se retirèrent donc pour revenir plus tard quand le danger serait passé.

Mais la victoire du cap Artaqui n’était que le début des victoires de la Compagnie. Les survivants turcs se replièrent, mais ne furent pas poursuivit par les almogavres, qui craignaient tomber dans des embuscades en territoire inconnu. La suite des opérations fut ajournée au printemps suivant. Ils hivernèrent dans la ville de Cicico qui était proche du prochain théâtre d’opérations. Fernando de Ahones partit avec la flotte à Quios qui avait un port sûr pour passer l’hiver. Fernando Jimenez de Arenos quitta l’expédition à cause des excès de la troupe contre les civils. Il partit servir le duc français Guy II de la Roche à Athènes.

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Les cavaliers non nobles en Aragon, ce sont pas les Jinetes?

Mais ça m'étonnerait pas que les Almogarves soient spécifiquement des montagnards; bref, dans le contexte de la Reconquista, c'est un peu les talibans et mudjahidins de l'Espagne du  nord  :lol:.

Et au fait, tu sors d'où matelot? Ca fait un bail? passé du temps en mer?

Salut, On ne va pas pourrir le top de Gran Capitan alors juste au passage...

Mon pauvre ami me voila exilé en Normandie plus exactement à Rouen...  Installation, boulot, nouveaux amours (...) bref le temps de rien mais ça va aller mieux j'espère... 

Jinéte c'est possible mais j'ai un doute. D'une manière générale ça désigne, il me semble, la façon de monter des espagnols "a jinete" Monte qui était différente de celle utilisée par la cavalerie lourde médiévale  et plus adaptée à la guerre de raids et à la lutte contre la cavalerie légère maure...

Je dis ça de mémore, donc à vérifier...

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Au  printemps, Roger partit pour Constantinople pour planifier avec l’empereur la suite de la campagne, et obtenir l’argent dû à la troupe. Andronique refusa au début de payer cette colossale somme, mais les informations qui arrivaient depuis la frontière turque, signalant la réunion d’une puissante armée turque le firent changer d’avis. Le trésor impérial était épuisé, ce qui créa une certaine opposition aux almogavres à la cour.

Le principal objectif de la nouvelle campagne était de secourir la ville de Filadelfie, assiégée par une armée turque. Une dispute entre les alains et les almogavres se termina par un violent combat au cours duquel moururent plus de 300 alains. Le fils de leur chef Girgon, mourut au cours des combats. Les alains quittèrent la Compagnie excepté 1.000. L’armée partit en campagne, composée de 6.000 almogavres et 1.000 alains, ainsi que plusieurs compagnies grecs byzantins sous Marulas. Ils avancèrent dans le territoire de l’Anatolie et apprirent que le grand émir turc de Karamanie, Ali Schir, venait de capturer Tripoli et était en train d’assiéger Filadelfie. Les almogavres traversèrent rapidement la vallée de Kaikos et arrivèrent à germe, où ils prirent contact avec les turcs de la tribu de Sara Khan. Ceux-ci prirent la fuite sans résister mais pas assez rapidement pour éviter que leur arrière-garde souffre le harcèlement ennemi et perde beaucoup d’hommes. Roger de Flor ne pouvait se permettre le luxe de laisser des garnisons dans les villes qu’il prenait à l’ennemi, car il devait compter sur tous ses hommes. Aussi punit-il le commandant de la ville de Germe et ses 12 capitaines en les pendant pour n’avoir pas résisté à l’ennemi. L’effet recherché fut obtenu, et les commandants des villes voisines firent plus attention à l’avenir. La Compagnie traversa les territoires de Mermereh et la vallée de Hermos rapidement arrivant à Aulax qui était à un jour de Filadelfie. La vitesse des almogavres surprit à nouveau l’armée turque qui n’attendait pas leur arrivée si tôt. Quand le chef turc apprit l’arrivée de la Compagnie, il leva le camp et se dirigea vers l’armée adverse pour venger l’affront subit l’année précédente.

Bataille d’Aulax

L’armée turque et la Compagnie prirent contact à Aulax. Les troupes de l’émir étaient composées de 8.000 cavaliers et 12.000 fantassins. Roger de Flor disposait de 6.000 almogavres, 1.000 alains et un petit corps de grecs byzantins. Roger de Flor divisa ses unités de cavalerie en  trois groupes : alains, grecs byzantins et almogavres. Tandis que Corberan d’Alet divisa ses troupes d’infanterie aussi en trois escadrons.

La bataille commença avec le cri de guerre des almogavres qui se lancèrent au pas de course en direction des rangs ennemis. Les archers turcs répondirent à cette attaque par leurs tirs mais la rapidité de l’infanterie réduisit l’effet de ceux-ci. Ils arrivèrent rapidement au corps à corps, où les almogavres étaient très supérieurs. Un retard dans l’approximation pourrait leur causer un nombre élevé de perte car ils ne disposaient pas d’armes défensives. La cavalerie lourde almogavre était avantagée tactiquement par rapport aux unités légères des Turcs. Les cavaliers de Roger de Flor éloignèrent leurs opposants le temps nécessaire pour que les fantassins arrivent au contact. Ils finirent par briser la résistance des Turcs tandis que les fantassins repoussèrent les Turcs et réussirent à briser leurs lignes. La journée arriva à son terme lorsque l’émir turc fut blessé et retiré du combat ce qui provoqua une fuite générale de ses hommes. Seuls 1.000 cavaliers et 500 fantassins turcs en réchappèrent. Le nombre de morts s’éleva à 18.500 (7.000 cavaliers et 11.500 fantassins). Les almogavres perdirent 80 cavaliers 100 fantassins (sûrement de la propagande). Ensuite, les almogavres entrèrent dans le campement turc et capturèrent une grande quantité de butin au point qu’ils prirent huit jours pour tout ramasser. Ils partirent ensuite en direction de Filadelfie. Les soldats turcs, laissés dans les ouvrages de sièges, fuirent à l’arrivée des almogavres.

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Purer mais j'apprend sa aujourd'hui c'est un passage que je ne connaissais pas du tout :O

Donc des soldats espagnols sont partis du nord de l'Espagne vers l'empire Byzantin pour combattre les trucs en résumer, j'avoue que j'ignorai totalement sa....

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Si je me souviens bien, (en fait il y a peu de documents, donc bemols...) il y a deux grandes phases dans le recrutement des Almogavares.

La phase "primitive" ou ils sont récrutés dans les vallées Pyrénéennes. C'est là que va se créér le style de combat et d'équipement...

La phase liée au déplacement de la frontière (extremadura) sur les montagnes du sud Aragon Maestrazgo, Sierra d'Albarracin, Judar-Jalambre. Pour donner une idée on fait du ski dans le coin et c'est souvent (presque toujours...:-) un des endroits les plus froids d'Espagne..

Le système était le même, raids sur la côte à partir des hauts et des vallées... Restera l'habitude de descendre en hiver les troupeaux aragonais sur les bas de valence...

Avec la conquête du royaume de Valence, l'histoire devient plus hétérogène du point de vue du recrutement, castillans, peut-être provencaux, etc... mercénaires, etc... Mais, elle reste marquée par les traditions de combat ancestrales...

Citation : Donc des soldats espagnols sont partis du nord de l'Espagne vers l'empire Byzantin,

Certains diraient qu'ils n'étaient pas encore espagnols... :lol:

Ok je connais la sortie....

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Tu chipotes  =D au XIII siecles, ont peut deja dire que c'est des espagnols...

Je chipote, je chipote... Veuillez je vous prie, cher pseudo-portugais, noter le cri de guerre des Almogavares, cri primitif, séculaire, traditionnel depuis des temps immémoriaux,  tel que porté en bas de mes messages : "Aragon desperta ferro desperta!" ; Certains "extremistes"  l'écrivant ainsi : "Aragon desperta ferro Aragon".  Vous noterez la différence avec celui rapporté par notre ami Gran Capitan :  "Desperta ferro", tout court... 

Or, vous ne pouvez ignorer que la réunion des deux couronnes (d'Aragon et de Castille) ne fut effective que le 19 octobre 1469 dans la bonne ville de Valladolid. Et que l'on ne peut réellement parler de Royaume d'Espagne avant 1492, c'est à dire quasiment deux siécles après l'épopée almogavares en orient...

Enfin ce que j'en dis moi...

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C'est comme les tercios de la Légion: pas une unité venant en filiation, avec les traditions et un "esprit" hérité de l'ancêtre présumé. C'est plus un phénomène culturel pour se rattacher à son histoire.

il me semble, la façon de monter des espagnols "a jinete" Monte qui était différente de celle utilisée par la cavalerie lourde médiévale  et plus adaptée à la guerre de raids et à la lutte contre la cavalerie légère maure...

Je ne suis pas sûr non plus, mais Jinetes est pour moi un vieux terme faisant référence à cette cavalerie légère non noble (qui effectivement du développer ses techniques de combat propres adaptées à son terrain, à son organisation, à sa composition, à ses adversaires, à son équipement....). Jinete est par la suite devenu un terme générique quand ces techniques de cavalerie légère ont fait école au XVIème siècle: je pense surtout à l'adaptation des nouveaux armements légers à poudre qui pouvaient désormais être employés à cheval, méthode à laquelle la cavalerie légère espagnole se serait adaptée plus facilement par l'existence déjà effective d'une cavalerie légère qui avait pratiquement disparu des autres pays (pas d'archers montés et disparition des Hobelars et cavaliers légers et médians non nobles après le XIIème siècle en occident).

Et c'est là précisément que l'Espagne aurait fait école à cause d'un fait qu'on oublie facilement: qui dit cavalerie légère dit chevaux différents. Hors la cavalerie légère espagnole avait depuis longtemps développé/utilisé des animaux adaptés à sa tactique. Initialement, ça devait même plutôt être une question de coût de la bestiole: je rappelle que la chevalerie, c'est monté sur des palefrois, des chevaux de guerre massifs et surentraînés (un cheval, c'est naturellement trouillard: pour charger de front des paquets de piquiers, faut entraîner la bestiole) qui coûtent de véritables fortunes (l'alourdissement de l'équipement, et donc du cheval qui va en-dessous  :lol: est une des raisons qui a écarté les non-nobles des carrières guerrières montées: c'était pas le même prix).

Et quand je dis chevaux massifs, on parle de bestioles qui s'apparentent au Percheron, au Frison ou au Boulonnais: des machins un tantinet massifs!

Les Jinetes étaient sur des chevaux bien plus légers et fins dont l'usage a explosé au XVIème siècle avec l'allègement progressif de la cavalerie, y compris la cavalerie noble (disparition graduelle de la lance au profit du combat à l'épée/braquemart et à l'arme à feu). Cette dernière a évidemment opéré des changements dans les animaux de monte en croisant l'existant avec d'autres espèces à grande échelle (ça nous donne des trucs comme la magnifique race andalouse), notamment permise par les troupeaux issus de la présence musulmane (chevaux barbes et arabes).

Cela a donné une espèce, et c'est là que je fais mon lien, qui a imposé un nouveau cheval type (et les techniques qui vont avec) de la cavalerie européenne: c'est l'espèce dite du "genêt" d'Espagne (qui préexiste aux races comme l'andalouse), qui est une francisation du terme de "Jinetes".

L'une des figures équestres/technique guerrière les plus fameuses issues de cette époque est la caracole, qui voit une unité de cavalerie arriver par lignes successives, tirer une salve et faire très rapidement volte-face en cédant la place à la ligne suivante.

C'est par cet exemple issu des jinetes que la cavalerie européenne est devenue une cavalerie de manoeuvre rapide et de flanquement plus que de charge frontale et rectiligne.

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De ces aventure, il est reste en Grece une malediction traditionnelle : "Que la vengeance des Catalans te frappe".

On m'a raconté, ou j'ai lu quelque part, que dans les îles grecques il était traditionnel de dire aux enfants que s'ils ne dormaient pas ils risquaient de se faire enlever par les Catalans.

Notez tout de même le passage "d'Aragon" aux "Catalans" .

Je vous fais grâce des disgressions linguistiques sur le passage de la forme phonetique "ferro" à la forme phonétique "hierro" c'est à dire avec un H "aspiré" moderne...

Demain c'est le 1er Mai et nous pourrons rêver ensemble, qu'un jour la terre soit bleue comme une orange. Moi aussi...

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  • 3 weeks later...

Ils restèrent quinze jours dans la ville libérée. La stratégie à suivre pour le reste de l’expédition comportait deux options : achever l’armée de l’émir, soit éliminer les groupes d’ennemis dispersés dans le territoire environnant. Roger de Flor se montra prudent et il décida de ne pas poursuivre l’armée turque. Il ne souhaitait pas laisser d’ennemis dans son dos qui pourraient harceler ses lignes d’approvisionnement. Ils se dirigèrent vers Kula ville située à l’est de Filadelfie. Les Turcs fuirent la ville et Roger de Flor fit exécuter le gouverneur et le chef de la garnison grecs, car il ne comprenait pas comment une ville aussi bien défendue avait pu se rendre.

Avant de prendre leurs quartiers d’hiver, la Compagnie partit aider les habitants de Tiria qui étaient assiégés par les survivants de la bataille d’Aulax renforcés par un grand contingent de soldats sous les ordres de l’émir Sarukan. Roger de Flor prit la moitié de son armée et effectua une marche de 60km qu’il effectua en 17heures. Avec cette rapide manœuvre il espérait arriver à Tiria pendant la nuit en passant inaperçu. Le plan fonctionna et les Turcs qui s’étaient retirés dans leur camp, ne s’aperçurent pas de l’arrivée de la force expéditionnaire.

Le matin suivant, l’armée turque s’approcha de la ville comme ils le faisaient chaque jour pour piller la campagne environnante. Roger de Flor ordonna que la moitié de ses troupes restent à l’intérieur de la ville comme réserve, tandis que l’autre effectuait une sortie. Pendant que l’ennemi était occupé à attaquer les murailles, Corberan d’Alet sortit avec 200 cavaliers et 1.000 fantassins. L’attaque prit par surprise les turcs et la majorité d’entre eux furent tués. Les survivants fuirent en direction d’une montagne proche étant poursuivie de près par la cavalerie almogavre. Arrivés au sommet, les turcs se mirent en position défensive. La cavalerie almogavre mit pied à terre. Les turcs lançaient des flèches et des pierres depuis le sommet. Pour monter avec plus de facilité, Corberan se débarrassa de ses armes et de son morion, et à ce moment-là il fut atteint par une flèche qui le tua. Les almogavres se replièrent en emportant son cadavre, permettant la fuite des ennemis. Le combat se solda par la mort de 700 soldats turcs.

Pendant que la compagnie secourait Tiria, Berenger de Rocafort arriva à Constantinople avec quelques navires et deux galères en provenance de la Sicile. A bord des navires se trouvaient 200 cavaliers et 1.000 fantassins almogavres. L’empereur Andronique leur demanda d’aller jusqu’à Quios où était Fernando de Ahones, qui les emmènerait jusqu’à Ania. Une fois réunit avec l’armée almogavre, Rocafort fut nommé chef de l’armée à la place de Corberan.

Au printemps, après conseil, les capitaines almogavres décidèrent les nouveaux objectifs de la campagne. Ils prirent la direction de Panfila où ils pensaient que se trouvait la majeure partie de l’armée turque. Du fait de leur nombre réduit, Roger de Flor ne pouvait se permettre d’attaquer beaucoup de villes et d’y laisser des garnisons, sa stratégie était donc la bataille pour supprimer les contingents ennemis. La compagnie avança par l’intérieur de l’Anatolie en essayant d’empêcher que les turcs puissent se regrouper. Roger de Flor ordonna que de petits  groupes effectuent des attaques continues contre les turcs afin d’empêcher le regroupement en grandes unités. Malgré ces mesures, l’émir Aydin parvint à réunir une grande armée près d’ Ania. Sachant que l’armée de Roger de Flor était à l’intérieur de la ville, les turcs pillèrent toute la campagne voisine afin de commencer le siège.

Sans attendre les ordres de leurs capitaines, les fantassins almogavres ouvrirent les portes et attaquèrent le front et les flancs de la formation ennemie obligeant les attaquants à fuir. Les turcs furent poursuivis durant toute la nuit, perdant 1.000 cavaliers et 2.000 fantassins.

La Compagnie se remit de nouveau en marche traversant la Lydie, la Cappadoce et la Liconie. La tactique turque consistait à laisser les almogavres à avancer loin dans leurs territoires afin d’allonger leurs lignes d’approvisionnement, en reculant sans résister. Pour éviter de tomber dans des embuscades, Roger envoyait constamment des détachements dans toutes les directions.

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Bataille du Mont Taurus (15 août 1304)

L’armée de Roger de Flor arriva près du Mont Taurus situé dans la cordillère qui sépare la Cilicie de l’Arménie Mineure. Les almogavres arrivèrent donc aux portes de fer situées du côté oriental du Mont et formées par un étroit défilé avec des parois de 600 mètres de hauteur. Il constituait l’endroit idéal pour une embuscade. Des patrouilles de cavalerie furent envoyées dans le défilé et découvrirent l’armée ennemie qui était déployée pour une embuscade. L’effet de surprise disparut et les turcs furent obligés de sortir dans la plaine pour affronter la Compagnie. Les turcs cherchaient le combat rapidement pour éviter que les almogavres se récupèrent de leur marche, mais Roger de Flor avait prévu cette éventualité et avait déplacé ses troupes à un rythme très lent durant les derniers jours, les almogavres arrivèrent donc reposés pour la bataille. L’armée turque était composée de 10.000 cavaliers et 20.000 fantassins, la majeure partie d’entre eux des survivants des derniers affrontements avec les almogavres. Par contre, la Compagnie put à grande peine réunir 5.000 hommes. Malgré cette disproportion de force, Roger de Flor ne pensa à aucun moment de refuser le combat. Dans cet affrontement, ils jouaient le tout pour le tout, car pour n’importe quelle des deux armées la défaite impliquerait une complète destruction. Les almogavres étaient très loin de leur base d’approvisionnement et au milieu d’un territoire hostile, ils n’auraient donc pas l’occasion de rentrer chez eux s’ils étaient vaincus. Et les turcs avaient réuni en une seule armée toutes les troupes des derniers affrontements, ils n’auraient donc plus aucunes réserves disponibles.

Les turcs disposèrent leur cavalerie sur le flanc gauche et l’infanterie sur le droit. Roger de Flor opposa sa cavalerie à celle de l’ennemi et fit de même avec son infanterie. Au cri « despierta hierro ! » les almogavres se lancèrent à l’attaque ; pour la première fois dans leur aventure orientale la Compagnie faisait face à un ennemi qui les sextuplait en nombre et au milieu d’un territoire totalement inconnu.

La bataille commença à l’aube du 15 août 1304. Au début, la victoire semblait s’incliner du côté turc à cause de leur énorme supériorité numérique mais bientôt l’armée almogavre se reprit et commença à s’imposer dans le combat au corps à corps. La disproportion des forces faisait qu’il était compliqué d’ouvrir des brèches dans les rangs ennemis. La cavalerie lourde almogavre prit le dessus sur la cavalerie légère turque. Les cavaliers turcs jetés à terre étaient achevés par les fantassins almogavres. Les turcs continuèrent à se battre tant que leur nombre leur permit, mais arrivés à un certain point, ils prirent la fuite et ils furent massacrés. L’élimination de la cavalerie turque fit que l’infanterie resta isolée et fut pratiquement détruite. Les almogavres poursuivirent les fuyards jusqu’à la tombée de la nuit. Les turcs perdirent 18.000 hommes, 6.000 cavaliers et 12.000 fantassins. Aucune autre armée turque n’attaqua le territoire byzantin durant de nombreuses années.

L’empereur demanda ensuite à Roger de Flor de revenir à Constantinople afin d’aider l’armée impériale à mater une révolte en Bulgarie. Quand la Compagnie partit en direction de la capitale, les alains et byzantins qui servaient encore dans son armée désertèrent.  Roger de Flor installa ses quartiers d’hiver à Gallipoli.

Berenguer d’Entenza arriva par la suite avec 1.000 fantassins et 300 cavaliers vétérans en provenance de Sicile. L’empereur refusa de payer la Compagnie, maintenant que la menace turque avait disparue. Roger de Flor demanda alors la cession de la province d’Anatolie en compensation, province qui avait été récupérée grâce aux almogavres.

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  • 4 weeks later...

La vengeance catalane 

Mais les relations continuèrent à se dégrader entre la Compagnie et les byzantins. A cette date, l’empire byzantin était en complète décadence, et sur le point de s’éteindre. Seule la présence de la Compagnie avait permis de récupérer la province d’Asie Mineure, la plus riche de l’empire. L’aristocratie byzantine n’était pas disposée à la laisser sous le contrôle de mercenaires étrangers. L’Eglise était également contre du fait qu’ils étaient latins, les généraux byzantins aussi car les almogavres avaient réussi là où ils avaient échoué avec la grande armée impériale. Les génois n’appréciaient pas beaucoup non plus les almogavres à cause de leur affrontement passé, et les alains à cause de la mort du fils du chef Girgon. La Compagnie avait donc des ennemis à l’intérieur comme à l’extérieur de l’empire.

Le 5 avril 1305, avant de partir pour la province d’Asie Mineure, l’empereur offrit un banquet d’adieu à Roger et à ses hommes à Adrianopolis. La troupe almogavre supplia son chef de ne pas y aller, mais les idéaux chevaleresques de celui-ci ne le firent pas douter de Miguel IX. Il partit avec 1.000 fantassins et 300 cavaliers. Dans la ville, ils ne remarquèrent aucune menace, bien que dans celle-ci se trouvait l’alain Girgon et des turcopoles.  Les jours passèrent tranquillement, et de nouvelles unités impériales se concentrèrent dans la ville jusqu’à atteindre le nombre de 5.000 hommes. Au bout d’une semaine, Roger décida qu’il était temps de partir. Miguel IX décida de faire un dernier repas. A la fin de celui-ci, Miguel IX se retira et la salle fut envahi pas des soldats alains sous les ordres de Girgon. Les almogavres étaient tous désarmés et ne purent faire face à cette attaque. Roger de Flor fut tué et son corps démembré. Aucun soldat ne survécut au repas, tandis que dans la ville les troupes impériales tuèrent tous les almogavres qu’elles croisèrent. Leur élimination fut facile, du fait qu’ils furent surpris et étaient désarmés ; mais ceux qui purent se procurer une arme vendirent très cher leur vie. Seuls trois soldats en réchappèrent, en s’enfermant dans une église et repoussant toutes les attaques ennemies.

Miguel IX nia toute implication dans la trahison et accusa les alains. Les almogavres installés dans les villages alentours furent tués lâchement par trahison. Quelques jours plus tard, la nouvelle arriva à Constantinople, ce qui provoqua une série d’assassinats d’almogavres dans toutes les villes où ceux-ci étaient installés et n’étaient pas conscients du danger. Les nouvelles de ce qui s’était passé à Adrianoplis et Constantinople n’étaient toujours pas arrivées à Gallipoli, et les alains avancèrent discrètement jusqu’à la ville et attaquèrent les almogavres qui réalisaient les taches quotidiennes à l’extérieur des murs. Les almogavres de la ville tentèrent de sortir pour les aider mais Berenguer d’Entenza et les autres capitaines empêchèrent la sortie des troupes. Maintenant que la cause de la Compagnie semblait être perdue, le principal objectif était la défense de Gallipoli. Les capitaines almogavres ne savaient pas qui attaquait les alentours, les Grecs qui se rebellaient ou les Turcs qui avaient effectué un débarquement. Quand la nouvelle de la mort de Roger de Flor arriva à Gallipoli et qu’on exterminait les membres de la Compagnie dans tout l’empire, les almogavres tuèrent tous les habitants de la ville, femmes et enfants inclus. Outre la vengeance, l’objectif de ce massacre était de rester seul à l’intérieur des murailles pour prévenir toute rébellion intérieure. Ils restèrent à peine 1.300 hommes sous les ordres d’Entenza et Rocafor. D’un seul coup, les deux principaux capitaines de l’expédition avaient été éliminés : Roger de Flor et Fernando de Ahones. La ville disposait de peu de vivres et ses défenses étaient faibles. Mais l’arrivée de quelques soldats qui avaient pu échapper au massacre, éleva le nombre de troupes disponibles à 2.000 fantassins et 206 cavaliers.

L’armée de Miguel IX ne tarda pas à apparaître devant les murs de Gallipoli. Elle était composée de 30.000 fantassins et 14.000 cavaliers. Elle incluait beaucoup d’unités mercenaires, des turcopoles, des alains et des greco-byzantins. L’empereur avait réuni tous les soldats qui se trouvaient en Thrace et en Macédoine. Les almogavres fortifièrent les faubourgs pour éviter que l’ennemi ne l’occupe.

La Compagnie envoya une délégation de 6 émissaires plus une petite escorte à Constantinople afin de déclarer la guerre à l’empire. Les byzantins furent très surpris car l’empire pouvait aligner sans difficulté plus de 100.000 fantassins et 1.000 cavaliers. Une fois la mission accomplie, la délégation prit le chemin du retour, mais en arrivant à Rodeste, la population, aidée par l’escorte impérialiste, assassina les 27 membres de la délégation. Leurs corps furent démembrés et accrochés dans la ville comme des trophées.

A partir de là, les habitants du reste des colonies catalanes de l’empire byzantin fuirent en direction de Gallipoli. Les byzantins pensaient que les almogavres allaient fuir en direction de la Sicile, mais au contraire, ceux-ci brulaient d’entrer au combat et de venger l’affront subit, préférant mourir en tuant que vivre dans le déshonneur. Pendant ce temps, Berenguer faisait tout son possible pour préparer la ville à un long siège. Toute la péninsule de Gallipoli fut convertie en une grande forteresse. Les murailles furent renforcées et de nouvelles tours furent construites. Le nombre de garnisons fut augmenté le long de la côte pour éviter les attaques navales et une grande quantité de vivres fut stockée. Quand la nouvelle de l’assassinat des membres de la délégation à Rodeste leur parvint, leur colère ne fit qu’augmenter et ne pensèrent qu’à la manière de se venger d’autant d’affronts subis. Ils envoyèrent également une ambassade au roi Frédéric de Sicile lui demandant de l’aide pour les services rendus par le passé.

Du fait des difficultés dues au siège de Gallipoli, Berenguer prépara une manœuvre de diversion contre les villes côtières des alentours. Son objectif était de menacer les routes d’approvisionnement de l’armée assiégeante et l’obliger à diviser ses troupes pour secourir les régions menacées. Le contingent sélectionné était composé de 1.500 hommes, la moitié des troupes almogavres de la ville, qui embarquèrent à bord de 5 galères et 19 navires. Ils prirent la direction de l’île de Marmara où ils débarquèrent. Les almogavres pillèrent la majeure partie des villages alentours et massacrèrent tous les habitants sans exception d’âge ou de sexe. Leur geste démontrait qu’ils ne combattaient pas pour le butin mais pour la vengeance. Ces opérations offensives montreraient à Andronique qu’ils demeuraient des guerriers redoutables.

La flotte prit ensuite la direction d’Heraclée dont ils s’emparèrent le 28 mai 1305. Tous les prisonniers furent exécutés et le reste de la ville fut incendié et n’en resta aucune trace. Cette ville se trouvait à seulement 50 milles de la capitale. En réponse, Andronique envoya son fils Calo Jean avec 400 cavaliers et tous les fantassins disponibles. Les deux contingents entrèrent en contact le dernier jour de mai, et la Compagnie remporta le combat. Après cette victoire. Berenguer décida d’attaquer les navires ancrés dans les ports et côtes de Constantinople. Ceci avait pour but de détruire la puissance navale de l’empire de façon à ce que la flotte de la Compagnie ne soit pas menacée. La supériorité navale était la clé pour la survie des soldats assiégés à Gallipoli. Le lieu sélectionné pour l’attaque était la plage située entre Pacie et le cap Gano. Mais quand la flotte almogavre se préparait à débuter l’opération, ils découvrirent des navires à l’horizon qui naviguaient en direction de Gallipoli. Les navires, qui étaient au nombre de 18, étaient génois. Ils invitèrent Berenguer et ses officiers au navire amiral génois pour dîner et passer la nuit. Le matin suivant, les invités furent capturés. La Compagnie était à nouveau trompée par un ennemi qui ne respectait pas les pactes entre chevaliers. Ces pactes interdisaient de tuer ou de capturer un homme qui était venu parlementer. Ensuite, les galères génoises attaquèrent par traitrise le reste des navires de la Compagnie. Ils parvinrent à en capturer 4, où 200 hommes moururent. La dernière galère avait eut le temps de se mettre en position défensive, mais elle fut attaquée par les 18 navires génois et ne pu être capturée que lorsque le dernier défenseur fut tué. Dans le combat contre ce navire, 300 génois furent tués et beaucoup d’autres furent blessés.

Berenger et les survivants de cette traitrise furent capturés par les génois. Depuis le début de l’aventure, la Compagnie avait perdu ses trois principaux capitaines : Roger de Flor, Fernando de Ahones et Berenger d’Entenza. Il ne restait que Muntaner et Rocafort qui disposaient de 206 cavaliers et 1.206 fantassins ainsi que 4 galères et 12 navires armés.

Les navires furent coulés et tous les membres de la Compagnie firent le serment de ne pas quitter ces terres avant d’avoir accompli leur vengeance

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