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Notre Marine Nationale, les nouvelles, les effectifs, la composante


Philippe Top-Force
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Mais nos anciens SNLE étaient très bruyant et donc totalement dépassés, et ceux dés leurs mise en service. Les remplacer était très urgent.

Les Ohio a coté sont certes vieux mais ils ont été bien conçu ($$$), donc ils vieillissent mieux.

C'est pourquoi j'admets qu'il fallait peut-être changer les plateformes, pas forcement les missiles.

Après, il ne faut pas exagèrer au niveau bruit... Le dernier de la série Rédoutable était considérablement amélioré par rapport aux premiers de série... Trois ou quatre autres on été mis au même standard ennsuite.

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En ce qui concerne l'abandon des AVT je note surtout qu'il suffirait d'équiper les FREMM ASM d'un canon de 127mm pour qu'elles deviennent aussi "AVT", bien qu'embarquant 2 ECUME au lieu des 3 because pas de petit radier ou rail de récup pour RHIB à l'arrière.

Je dirais même qu'une FREMM ASM avec canon de 127mm de 62 ou 64 calibres en plus des 16 SCALP-Naval mériterait plus le label AVT que celles qui étaient prévues avec 3ème RHIB mais artillerie de 76mm ... ;)

Le problème, c'est que c'est compliqué de faire à la fois de l'ASM au profit d'un GAN ou GAM et des opérations littorales. En dehors des MdCN, ça m'étonnerait qu'elles soient équipées plus que ça pour l'AVT.
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Le problème, c'est que c'est compliqué de faire à la fois de l'ASM au profit d'un GAN ou GAM et des opérations littorales. En dehors des MdCN, ça m'étonnerait qu'elles soient équipées plus que ça pour l'AVT.

C'est meme plus que compliqué ... les ASM vont deja est short en nombre pour les escorte qu'elle vont avoir a faire - vu la gueule de nos FDA les ASM vont devoir assurer la défense antimissile du groupe amph' en plus de l'ASM - donc on peut oublier completement les opération en autonomie.

Les seules frégate qu'on aura de dispo pour agir en solo seront les FLF - a priori elle seront un peu libéré du role d'escorte avec l'arrivé des FREMM - ... qui ne sont pas équipé pour ca si ca chauffe un peu ... et que visiblement l'Amiral tennisman semble pas super confiant dans le fait qu'on les upgrade de quelques maniere que ce soit :lol:

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Peut-être qu'il ne répond pas parce que dans la mesure où un upgrade complet n'est pas possible financièrement, il faut envisager un upgrade partiel qui fait débat au sein de l'état-major car la future doctrine d'emploi des FLF en dépend. Petite liste "en kit" des éléments possibles.

-Un sonar et basta pour lui assurer une petite autodéfense ASM

-Des Crotale VL/Sylver A35 + un deuxième radar de tir pour... + de furtivité - de maintenance + de possibilité de tir

-Ces Mica VL ou aster 15/ Sylver + nouveau radar multifonction pour accroître plus nettement les capacités AA

-DES MM40 Block3 (+ éventuellement  1 X 127 mm) pour l'AVT

-NH90 + drone + drome pour les opés spéciales infiltration commandos

-Un mix de tout ça

-Une dégradation des capacités pour en faire de super avisos...

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Moderniser la Fost c'est aussi maintenir des compétences chèrement acquises, que nous le partageons pour certaines qu'avec les russes et les américains (exemple les corps de rentrée MIRV des MSBS...)

Sans parler des techniques mises en oeuvre pour la contruction des SNLE eux même...

Sauter une génération c'est mettre des compétences en veilleuse... C'est une course sans fin. Tant que nous aurons la dissuasion nucléaire la Fost passera avant tout le reste... Et encore le M51 est un M5 dégradé...

Pour les Ohio c'est leur conception même qui les rend si efficaces (66% de leur temps à la mer, un record).

"... n'est rendu possible que par une maintenance très bien étudiée (grands panneaux logistiques, remplacement modulaire des ensembles, accès aiséé dans les compartiments)."

B. Prézelin "Flottes de Combat"

En clair les Ohio ont introduit des techniques et des conceptions de fabrication en 1976 soit 20 ans avant les SNLE NG. Leur durée de vie initiale de 30 ans va être portée à 44 ans.

Les 9 FREMM  devront:

-protèger les SNLE (il y aura aussi des drones)

-accompagner le GAN et les navires amphibies

-s'entraîner

-subir des immobilisations...

On comprend dès lors que le concept AVT ait été abandonné, ces navires vont avoir une carrière plus que remplie.

Les FLF semblent toutes désignées pour reprendre le rôle des A 69...

Extrait de leur cahier des charges:

"...participer au règlement des crises hors d'Europe...

... être en mesure de participer à la défense des approches maritimes en cas de crise concernant le territoire métropolitain...

... s'intègrer à une force d'intervention et participer à des missions de dissuasion, vigilance,action, solidarité...

L'adversaire ppl que ces FLF devront être capables d'affronter est un bâtiment de faible tonnage (patrouilleur, corvette, frégate légère) rapide doté de missiles ou d'artillerie à grand débit.

Elles sauront faire face à d'autres menaces

raid aérien tout temps

tir de missiles AN y compris à changement de milieu....

Les Frégates furtives LaFayette éditions "Addim"

Par rapport aux avisos dans un rôle de surveilance de zone elles représentent un sacré plus notamment en terme de discrétion, de confort et d'allonge

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Moderniser la Fost c'est aussi maintenir des compétences chèrement acquises, que nous le partageons pour certaines qu'avec les russes et les américains (exemple les corps de rentrée MIRV des MSBS...)

Sans parler des techniques mises en oeuvre pour la contruction des SNLE eux même...

Pas vraiment convaincu.

S'il s'agissait de "garder" des compétences, on aurait pu payer des "études", sans forcement passer à la phase de fabrication. Pour les techniques SNLE, elles auraient pu être développées tout aussi bien pour les SNA.

On pouvait étaler, il n'y avait pas urgence...

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Les AVT n'était pas destiné a balancer 16 pauvres MdCN ... reduire l'action vers la terre a cela est une erreur commune mais une erreur.

L'AVT c'est essentiellement rens/reco/controle du littoral et des approches "ennemi", l'insertion extraction de moyen humain et drone, surface, sous-marin ou aero ... grosso modo toutes les action en autonomie de controle ou d'interdiction de zone qui ne sont pas effectuée par les escorteur que sont les FREMM ASM et HZN ou FREDA.

Tant pis on devra faire ca - ou pas :) - avec des Floreal et des FLF :lol:

Je suis bien d'accord et ce que j'ai écrit était volontairement très caricatural (comme le PA2 navire d'entrainement pour le Charles de Gaulle par exemple), parce que les grands communicants de la Marine, c'est un peu comme ça qu'ils ont vendu leur concept aux médias et au grand public (je ne parle bien sur pas des médias spécialisés).

    David.

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Pas vraiment convaincu.

S'il s'agissait de "garder" des compétences, on aurait pu payer des "études", sans forcement passer à la phase de fabrication. Pour les techniques SNLE, elles auraient pu être développées tout aussi bien pour les SNA.

On pouvait étaler, il n'y avait pas urgence...

On a déjà eu le débat dans le topic adapté ... les M45 n'était plus adpaté a la menace diffuse a cause de leur portée rikiki qui impose trop de contrainte sur les zone de patrouille, les cible potentiel, et le nombre de SNLE en patrouille pour etre crédible... On va avoir d'ailleurs un autre soucis ... celui du developpement TNO ... qui vont rapidement devenir necessaire pour contrecarré la "menace" anti-missile intercontinetal.

Avec M51 + TNO on devrait, si j'ai bien tout compris pouvoir toucher n'importe quelle cible sur terre depuis n'importe ou avec un seul SNLE ... en gros on pourrait presque les laisser faire des rond dans la rade de Brest.

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On a déjà eu le débat dans le topic adapté ... les M45 n'était plus adpaté a la menace diffuse a cause de leur portée rikiki qui impose trop de contrainte sur les zone de patrouille, les cible potentiel, et le nombre de SNLE en patrouille pour etre crédible... On va avoir d'ailleurs un autre soucis ... celui du developpement TNO ... qui vont rapidement devenir necessaire pour contrecarré la "menace" anti-missile intercontinetal.

Avec M51 + TNO on devrait, si j'ai bien tout compris pouvoir toucher n'importe quelle cible sur terre depuis n'importe ou avec un seul SNLE ... en gros on pourrait presque les laisser faire des rond dans la rade de Brest.

C'est encore des raisonnements dans l'abstrait... C'est d'ailleurs, exactement le contraire de la pensée qui a conduit à la création de la force de frappe. La ménace était alors clairement identifié, la construction de la force basée sur une théorie "du fort au faible" et surtout il y avait une pensée politico-stratégique qui la supportait...

Tout ceci me semble absent aujourd'hui de la pensée / justification de la force nuk. Les arguments techniques ne sont que des arguties ou le cache sexe de l'absence de pensée.

Etre crédible vis-à-vis de qui?  Quelle est la ménace aujourd'hui, nécessitant potentiellement l'usage ou la ménace nuk? Est-elle vraiment diffuse...?

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c'est possible de dégrader les capacités ? :lol:

A part les Crotale et les MM40 (le strict minimum pour l'autodéfense dans chaque domaine), y a pas grand chose sur ces navires.  :lol:

C'était une boutade, mais oui ça doit être possible : passer de 8 à 4 Exocet et n'en embarquer que 2, supprimer la soute à Crotale dans le hangar et le système de rechargement et ne plus avoir en stock que les 8 sur le lanceur...

@Pascal

Le cahier des charges peut évoluer, non ?

Si la Marine tient vraiment au concept AVT passé à la trappe avec les Fremm, elle va sans doute essayer d'orienter une éventuelle revalorisation des FLF en ce sens. Sinon, c'est que l'AVT n'était pas un concept, mais un "bidule" pour se payer des Fremm à la place des avisos, et dans ce cas là le Livre blanc a bien fait de tailler dans les Fremm.

J'ai aussi une idée de génie sur le modèle du fil "reprise des M2000-9 des EAU" : on vend d'ici 2015 3 FM400 à l'Arabie Saoudite, et on récupère les F3000 FLF-like en stock là bas, avec Aster et radar Arabel qui va bien + sonar. Et comme ça la Marine ne se casse pas la tête à revaloriser ses FLF, qui reprennent le rôle des avisos pour de bon  =)

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En tout cas la 814 Makkah est éventrée et attend effectivement tristement sa remise en état 

Mer et marine indiquait il y a quelques mois que niveau coque, elle a été rafistollée, mais les soucis viennent maintenant de l'électronique du bord qui n'a pas fonctionné durant plus de 1 an, et qui doit complètement être revérifiée voir changée.

Si bien que l'arabie saoudite pourrait enlver cette électronique et convertir ce bâtiment en bateau école.

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Pas vraiment convaincu.

S'il s'agissait de "garder" des compétences, on aurait pu payer des "études", sans forcement passer à la phase de fabrication. Pour les techniques SNLE, elles auraient pu être développées tout aussi bien pour les SNA.

On pouvait étaler, il n'y avait pas urgence...

Pour faire taire les gens qui pensent qu'on pouvait ne pas moderniser la dissuasion  :lol:

Nos SNLE style Inflexible étaient complètement dépassés par rapport à la nouvelle génération de SNA.

Quand on voit qu'on a officiellement un facteur 1000 sur la signature accoustique entre le Terrible et l'Inflexible...

Sur les missiles, le problème était le maintien des compétences du bureau d'étude.

Si on attendait plus on perdait la compétence.

Les responsables et experts du programme ont plus de 60 ans!

Si ils mourraient avant de transmettre leur compétence à la relève sur un programme, on perdait le savoir faire.  ;)

De surcroit, il y avait un risque politique en cas d'accord de désarmement (qui nous aurait interdit de développer de nouveau missiles) combiné à la menace ABM.

En dernier lieu, l'augmentation de portée double les zones de patrouille divisant d'autant la vulnérabilité des SNLE.

La dissuasion , c'est du tout ou rien.C'est crédible ou ça ne l'est pas.

Nos SNLE sont suffisament silencieux ou leur chasse est ouverte!

De plus, les études sur les SNLE NG bénéficient au programme Barracuda/classe Suffren qui aurait coûté bien plus cher sans cela.

La seule économie qu'on aurait pu faire mais il aurait fallu la penser en 1990, aurait été de conserver le même format de tube sur le M51 que sur le M45 (avec 20 ou 24 tubes par SNLE) ce qui aurait économisé sur la mise au format M51 des SNLE et le coût du M51.

Mais en 1990, on imaginait pas une telle réduction du format de nos forces nucléaires et des dépenses.

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Je demande à ne pas être victime de faux procès... :lol:

1° - J'ai toujours dit qu'il fallait peut-être renouveller les plateformes.

2° - En termes de compétences de bureaux d'études j'ai admis la possibilité d'un budget I&D. La question était sur l'urgence de fabriquer les nouveaux missiles.

Pour le reste, la "crédibilité" et toussa, c'est du blabla théorique... Vis-à-vis de qui, la crédibilité?

L'Iran? Le Pakistan? Al Quayda? La Chine?  :lol: :lol: Vis-à-vis de quelle ménace?

Tiens les défenseurs inconditionnels : quelle est la doctrine actuelle d'emploi?

Ceci dit, tou ça c'est de l'enculage de mouches et parler pour ne rien dire, le "coup est parti" et les dégats déjà faits...

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Après la Marine Nationale s'affiche, elle communique maintenant et se forme à cela. D'après TTU

Ici sur Air&Défense.net, on avait pris les devants.  :lol:

COMMUNICATION DE CRISE À SAINT-MANDRIER

Connu pour son commando Hubert, Saint-Mandrier abrite également le Centre d’instruction navale de la marine avec comme pôle d’excellence l’Ecole supérieure de combat et armes navales (ESCAN). Spécialisée dans la formation des officiers de type “cadre de direction”, l’ESCAN a tiré les leçons de plusieurs ratés en matière de communication de crise (ex-Clémenceau...) pour former ses cadres au “media training”. Il s’agit de leur faire prendre conscience qu’à côté du champ de bataille physique existe le théâtre médiatique. Maître d’oeuvre de la formation axée sur la communication de crise, Xavier Lepage (consultant) et Emilie Mathelin (chargée de mission auprès du Haut responsable chargé de l'intelligence économique du SGDN) ont conçu des scénarios de mise en situation afin de pousser les officiers dans leurs retranchements. Pour cette deuxième édition, l’opération a été baptisée “Yellow Submarine” pour une crise fictive impliquant un navire de guerre en perdition : dans une telle situation

et sous la pression médiatique, une mauvaise communication peut-elle provoquer une défaite ? Fort de son succès, il n’est pas à exclure que

l’expérience intéresse les autres armées.

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  • 1 month later...
  • 2 weeks later...

http://www.laplumelesabre.com/index.php?post/2008/12/28/Penser-autrement-les-operations-navales

Penser autrement les opérations navales

Dans la perspective d'une stratégie de puissance mondiale, la disposition de capacités navales cohérentes et conséquentes est indispensable. Ce qui peut passer pour une évidence est pourtant encore, en France, difficile à faire entendre, tant la stratégie maritime est négligée, en dehors d'un cercle restreint de spécialistes. Pourtant, les capacités navales sont appelées à jouer un rôle majeur dans les opérations militaires à venir. En effet, le déplacement du "centre de gravité" de la planète vers la zone Asie-Pacifique, et les réalités démographiques (plus des deux tiers de la population terrestre vit à moins de 400 kilomètres de la mer) donne à la stratégie maritime une importance capitale dans l'élaboration de stratégies nationales globales, de "grandes stratégies". Aussi des auteurs comme Mahan ou Corbett restent des penseurs majeurs pour appréhender la stratégie au XXIe siècle, au même titre que Clausewitz, Jomini ou Sun Tzu. Ces "fondamentaux" de la stratégie maritime sont d'autant plus nécessaires que l'importance relative des opérations aéronavales est désormais aussi grande que celle des opérations aéroterrestres, traditionnellement considérées en France comme centrales devant l'importance des menaces continentales (l'inverse est également vrai : le Royaume-Uni, nation traditionnellement maritime, a du depuis le premier conflit mondial développer une forte capacité d'action aéroterrestre). Le développement d'une force navale puissante et polyvalente prend aujourd'hui une importance capitale, tant la maîtrise des mers est indispensable à la projection de puissance.

Toutefois, la manière dont les marines de guerre actuelles pensent leur organisation et leurs modes d'action semble inadaptée aux conditions contemporaines de leur engagement. Conceptuellement, elles restent marquées par la centralité de la plate-forme, autrement dit du navire, pour penser leur organisation, et restent concentrées sur une approche tactique ou stratégique des problèmes navals, mais négligent l'apport conceptuel important que peut apporter l'art opératif aux opérations navales, alors même que la complexification des engagements inviterait à repenser et l'organisation des systèmes de forces navals, et les modes opératoires des forces navales.

Plates-formes contre capacités : repenser la conception des systèmes de forces navals

Alors que des marins, au premier rang desquels l'amiral américain Cebrowski, ont été "en pointe" sur les questions de guerre en réseau et de Transformation, la manière dont les marines de guerre occidentales modernes appréhendent leur organisation reste marquée par la dominance historique de la plate-forme (le navire) sur les capacités à acquérir, et ce en dépit des avancées contemporaines en termes d'approche systémique ou d'architecture de forces. Les opérations aéronavales contemporaines, de même que les opérations aéroterrestres, requièrent pourtant une approche capacitaire, où les caractéristiques du navire ou de l'aéronef comptent moins que la conception de véritables systèmes de force navals. A l'instar des unités terrestres, qui regroupent depuis longtemps des moyens variés dans des organisations permanentes (sections/pelotons, compagnies, etc.) ou semi-permanentes (S/GTIA, GTIA), les marines militaires doivent adopter une approche similaire, en l'adaptant bien sûr aux contraintes particulières du milieu naval. Afin de mieux s'adapter aux opérations aéronavales futures, il est nécessaire d'envisager le navire comme un élément d'un ensemble plus vaste : cette approche, qui est au coeur du concept de Task Force tel qu'il a été initialement pensé à l'aube de la seconde guerre mondiale, reste pour l'heure l'apanage de l'US Navy, qui avec ses différents Strike Groups (CSG ou ESG) est la seule marine a disposer de manière formelle d'unités navales organisées selon une approche capacitaire. Encore cela reste-t-il imparfait, puisque la construction navale n'est pas pensée selon cette approche. Or, la constitution d'un système de forces naval efficace impose d'intégrer, plus que dans d'autres milieux, stratégie génétique et organisation des forces. Il ne suffit pas de posséder un agglomérat de navires tous performants pour en faire une force navale efficace. Les capacités de chaque bâtiment doivent se répondre pour construire des organisations cohérentes et capables de dominer une portion donnée de l'espace aéromaritime. Dans ce but, il importe de repenser la constitution de flottes en termes de groupes spécialisés de composition fixe, les capacités requises par chaque groupe déterminant les caractéristiques des matériels les composant. Une telle approche intégrante permettrait de mieux adapter les forces navales à leur environnement d'action, en les dotant des moyens les mieux adaptés et en garantissant leur complémentarité. Une approche modulaire des navires, déconnectant armement et coques, rendue possible par les avancées de l'architecture navale et déjà mise en application (par exemple sur les navires de la classe Absalon danoise, ou sur les Littoral Combat Ship américains), s'intègrerait parfaitement à une telle conception des systèmes de forces navals, et éviterait de sacrifier l'armement d'un bâtiment pour pouvoir en garantir la mise en service effective (le cas s'est produit en France avec les frégates de classe La Fayette, notoirement sous-armées). Si cette approche peut sembler raisonnable, force est de constater qu'il ne s'agit pas de la voie prise par les marines occidentales actuelles. Des programmes comme le LCS ou le DDG-1000 (classe Zumwalt) américains sont emblématiques d'une approche centrée sur la plate-forme, et les débats actuels sur les structures de force confondent souvent capacités et plates-formes, alors qu'il s'agit de deux facteurs distincts. Afin d'adapter au mieux les forces navales aux opérations futures, il convient donc d'en finir avec la primauté de la plate-forme et d'adopter une véritable démarche capacitaire ne consistant pas seulement à agencer a posteriori les moyens, mais à adopter une approche globale de l'architecture des systèmes de forces navals dès la conception, afin d'obtenir une marine cohérente et capable de s'intégrer dans une stratégie de puissance globale. Pour cela, il convient de définir les capacités requises, et donc les missions, de manière précise, et donc de redonner toute sa place non seulement à la stratégie maritime mais aussi à la tactique aéronavale. Entre ces deux concepts, et d'autant plus que les opérations navales se complexifient, il s'avère intéressant d'explorer les apports que l'insertion du niveau opératif - traditionnellement exclu de la pensée navale en dehors des références de convention au "théâtre d'opérations" - pourrait aporter, et ce d'autant plus que l'art opératif originel - celui des théoriciens soviétiques - est nourri de l'approche "navale" des peuples nomades des steppes d'Asie centrale.

Pour un art opératif naval

L'art opératif est sans doute l'un des apports conceptuels à l'art de la guerre les moins bien compris en occident, et particulièrement en France ou l'on confond trop souvent, y compris au sein même des armées, stratégie opérationnelle (ou de théâtre, ici de milieu) et art opératif (qui est infra-théâtre). Pour rappel, le niveau opératif de la guerre est un niveau intermédiaire entre le niveau tactique et le niveau stratégique militaire (et non entre tactique et politique). L'art opératif, qui correspond pour ce niveau à la tactique ou à la stratégie pour leurs niveaux respectifs, est la branche de l'art militaire qui organise l'action tactique en vue d'accomplir les objectifs stratégiques fixés. Pour les théoriciens soviétiques, il s'agit du niveau décisif de l'action militaire (étant entendu que la stratégie militaire est la traduction en objectifs de la stratégie politique : buts dans la guerre et non buts de guerre). Dans le domaine naval, le niveau opératif a traditionnellement été rejeté, un auteur aussi important que le capitaine Wayne P. Hughes rejettant l'existence d'un niveau intermédiaire entre stratégie et tactique dans le domaine naval dans la première édition de son ouvrage Fleet Tactics. Pourtant, dans l'introduction de la seconde édition (Fleet Tactics and Coastal Combat), Hughes revient sur ce point et admet l'existence d'opérations navales comme distinctes et de la stratégie, et de la tactique. La raison est à chercher dans l'ajout au titre de l'ouvrage entre les deux éditions : tant que le propos posait une stratégie navale se suffisant à elle-même, c'est à dire hors du cadre de la stratégie globale, l'action tactique pouvait sembler suffir ; en outre, l'importance du concept de bataille navale restait forte dans la première édition. Dans la seconde, cependant, le cadre littoral de l'action invitait à remettre en contexte l'action navale, et soulignait l'importance de la campagne navale sur celle de la bataille : l'opératif venait alors chapeauter l'action tactique. L'évolution de la position du capitaine Hughes est significative de l'évolution de l'appréhension de la stratégie navale dans un contexte où la puissance navale est dirigée vers la terre. Pourtant, en a-t-il jamais été autrement ? La maîtrise des mers est un moyen au service d'une stratégie globale nécessairement dirigée vers les centres du pouvoir, qui se situent à terre : l'objectif des guerres Anglo-Hollandaises, au XVIIe siècle, est l'accès au mers comme routes vers des terres à coloniser ; la bataille de l'Atlantique a pour enjeu la victoire sur la Grande-Bretagne, et la guerre du Pacifique la victoire sur le Japon. La stratégie navale, même lorsqu'elle est dominante, est donc une fin d'une stratégie plus grande, nécessairement dirigée vers la terre. Dès lors que le résultat tactique (l'engagement naval) ne peut par lui-même conduire à la domination stratégique, même dans le seul domaine maritime (objectif de la stratégie opérationnelle navale), la bataille n'étant décisive que mise en perspective, il est nécessaire de mettre en place un véritable art opératif naval, seul capable de produire de l'efficacité stratégique. Trafalgar ou Midway n'ont pas mis fin à la guerre, et ne pouvaient en elles-même remporter la victoire sans la mise en oeuvre de campagnes maritimes combinées pour les exploiter : or la notion d'exploitation du succès tactique est à la source de la pensée opérative. Les marines contemporaines échouent pourtant à envisager de véritables opérations navales. Une approche opérative de la stratégie navale aurait pourtant de nombreux avantages en termes de planification, et amènerait en outre à repenser en profondeur et les modes d'action (l'action tactique n'étant plus centrale, mais au service de la stratégie, et inversement la stratégie devant se traduire de manière à pouvoir être mise en oeuvre avec les outils tactiques appropriés) et les structures de forces, qui pour l'heure sont fréquemment inaptes à conduire de véritables campagnes navales. Les marines actuelles, produits du temps de paix, ne sont plus suffisament pensées pour la guerre. Tout au plus envisagent-elles le combat, mais celui-ci est considéré "hors contexte", et les effets des engagements ne sont pas placés dans la perspective d'une campagne navale. Ainsi les opérations navales de lutte contre la piraterie au large de la Somalie sont-elles menées sans que les missions tactiques (escorte, fouille de navires, interception de pirates) ne soient combinées de manière à former un tout. Le résultat est une dispersion des efforts dans des actions tactiques ponctuellement couronnées de succès (libération des otages du Ponant, arrestation de pirates, etc.) mais qui ne changent rien à la situation stratégique. Indépendemment de toute considération politique vis à vis de la Somalie, il est douteux que ce soit la méthode la plus efficace, tant l'étendue maritime concernée est importante au regard du nombre de navires déployables, et tant la posture actuelle, purement défensive, prive les forces navales de l'initiative. Plus grave, dans une situation de guerre ouverte, quelle nation serait encore capable de mener une véritable campagne navale intégrée ? L'US Navy elle-même ne semble plus en mesure de conceptualiser de véritables campagnes navales. Seuls les Marines, force hybride (aéroterrestre à vocation navale) et qui ont beaucoup réflechi sur l'art opératif soviétique, semblent encore capables d'envisager de véritables campagnes combinées (aéronavales/amphibies). L'étude de l'art opératif et son adaptation nécessaire au particularités nombreuses du milieu maritime s'impose donc. Les marines de guerre de taille médiane, comme la Marine Nationale, en sortiraient plus efficaces, capables de mieux penser - et défendre budgétairement - leur structure de forces et leur organisation en vue du combat. Le développement ou le maintien de capacités navales crédibles passe en effet par un renouveau conceptuel, qui devra se traduire en termes de structures de forces.

La guerre navale se situe aujourd'hui à un tournant. La manière dont est pensée la constitution des flottes modernes met désormais en péril leur cohérence opérationnelle, et menace leur capacité à remplir leurs missions. La nécessité d'agir tant en haute mer qu'en zone littorale, en temps de paix comme en temps de guerre, impose de repenser l'architecture des forces navales en termes capacitaires et invite à repenser l'organisation de celles-ci en réhabilitant le concept d'unités navales permanentes, constituées sur une base capacitaire en vue de missions spécifiques. Dans un contexte international complexe, il est nécessaire de penser autrement les opérations navales, en donnant au niveau opératif un rôle nouveau dans la pensée maritime, et d'également concevoir les systèmes de forces navals à cette aune.

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