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République du Gabon


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Je crois qu'on peut lui tirer notre chapeau, ne serait ce que parce que c'était un ami de la France.

Aussi il a réussi a tenir 40 ans et mourir dans son lit.

C'était un dictateur mais intelligent et il a laissé se développer une société civile dans son pays.

Oui il s'en est mis plein les poches, et alors? tant qu'après il s'est quand meme préoccupé des interets de son pays, des Gabonnais et de l'Afrique, c'est ce qui compte.

Espérons que la transition se passe bien et que ses successeurs s'inspirerons de ce qu'il y avait de bon dans son régime.

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"On ne va pas pleurer sur une crapule de plus qui disparaît de la planète", a déclaré le député Vert Noël Mamère, au lendemain de l'annonce du décès du président gabonais Omar Bongo.

"Tous ceux qui sont attachés à la démocratie ne pleureront pas la mort du président Bongo", a déclaré M. Mamère, dans une interview diffusée mardi sur France Inter. "C'était le symbole de tout ce que nous dénonçons depuis 30 ans, c'est-à-dire la Françafrique, ces relations incestueuses, mafieuses entre quelques gouvernements africains et la France, de gauche comme de droite d'ailleurs".

"Et Bongo faisait partie de ces gens qui étaient installés au pouvoir depuis très très longtemps, soutenus continûment par la France et qui détournaient l'argent de leur peuple", a-t-il ajouté. "C'est un pan de l'histoire de la Françafrique qui s'effondre". AP

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Il n'y a pas grand chose à rajouter ...

Omar El Hadj Bongo un ami de la France ??? Peut-être

Disons surtout un ami de ce que la France pouvait lui donner à commencer par de juteux investissements, le soutien militaire et un refuge patrimonial.

Omar El Hadj Bongo n'a néanmoins pas hésité à livrer son pays à la Chine depuis qq années, la forêt primaire en sait qq chose...

On va pas pleurer car nous faisons là bas de la real politik

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Faut pas toujours etre négatif et donneur de leçons. Vous vous rendez compte que ça doit etre insupportable de voir ça vu d'ailleurs ? on a un allié et un ami qui est mort, rien que ça ça inspire le respect.

D'autant que respect il en mérite, par son habileté, mais aussi pour avoir apporté la stabilité et l'unité dans son pays.

Maintenant on peut toujours faire mieux, mais si c'était facile en Afrique ça se saurait. Que je sache le Gabon c'est pas le Libéria ou la Sierra Léone.

C'est maintenant qu'on va voir si ce qu'il a contruit avait des bases assez solides pour durer.

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Je pense qu'il faudrait plutôt le comparer à un monarque qu'un dictateur. Dans certaine région de l'Afrique, la démocratie est la forme la plus dangereuse des pouvoirs. Aller, place à son fils, un nouveau grand ami de la France Chine.

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Dans certaine région de l'Afrique, la démocratie est la forme la plus dangereuse des pouvoirs

Ben voyons alors qu'un bon régime autoritaire où l'on disparaît sans laisser de traces quand on ouvre sa gueule çà au moins c'est du sérieux...

Vous confondez autoritaire et autorité, dans une zone où les monarques, généraux et dictateurs sont avant tout des fantoches généralement achetés où vendus au plus offrant ... en clair des putes

La démocratie à l'occidentale réclame un état nation et une société civile homogène unie notamment par la langue et la volonté de vivre ensemble... ce qui n'est pas le cas en Afrique sub saharienne.

En revanche des régimes libéraux respectant les systèmes claniques peuvent être envisagés encore faut-il que çà plaise.

Mais de là à prôner un régime fondé sur le pouvoir personnel et la domination sans partage d'un caste d'un clan ou d'une famille.

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En revanche des régimes libéraux respectant les systèmes claniques peuvent être envisagés encore faut-il que çà plaise.

Ca ne se fait pas en un claquement de doigt, il faut plusieurs génération pour arriver à une entente pareille. Nos démocraties n'ont pas vu le jour parce qu'un bon jour nous l'avons décidé ainsi. Mais nous avons souvent du mal à prendre du recul et voir notre propre histoire avant de porter un jugement sur les autres pays notamment l'Afrique.

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Mais de là à prôner un régime fondé sur le pouvoir personnel et la domination sans partage d'un caste d'un clan ou d'une famille.

ben c'est comme ça que presque tous les pays on commencés, y compris la France.

Son successeur ne commencera à penser à son pays probablement qu'après s'etre enrichit lui meme.

C'est pour ça que la stabilité c'est une bonne chose en Afrique, chaque fois qu'il y a un nouveau qui débarque faut qu'il se gave, ça coute cher.

Faut pas cracher dans la soupe, quand celui qui etait en place était pas trop mauvais, a réussi à tenir son pays sans trop d'éffusions de sang et était en plus un ami de la France comme Bongo, il n'y a rien de scandaleux à ce qu'on le salue comme il se doit et c'est ce que l'état fait et c'est normal.

Après on peut toujours polémiquer, mais gare au ton condescendant.

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Ca ne se fait pas en un claquement de doigt, il faut plusieurs génération pour arriver à une entente pareille. Nos démocraties n'ont pas vu le jour parce qu'un bon jour nous l'avons décidé ainsi. Mais nous avons souvent du mal à prendre du recul et voir notre propre histoire avant de porter un jugement sur les autres pays notamment l'Afrique.

Surtout que l'Afrique a du subir une occupation étrangère longue durée ce qui a entravé son développement socio-culturel et politique. Sans parler d'une ponction de ses forces vives pendant quelques siècles (la Traite orientale commence dès le Moyen-Âge).

Sinon oui la France est doucement en train de perdre ses avantages en Afrique et cela commence à se voir (notamment la fermeture programmée de plusieurs bases).

Quelles sont les activités du Groupe Bolloré là-bas ?

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Certes certes mais n'oublions pas une chose c'est que l'histoire de l'Afrique depuis 1830 a été littéralement modelée par qq pays européens ...

L'Afrique que nous jugeons aujourd'hui n'est pas une zone enclavée étanche à notre influence et donc d'une lisibilité complexe (comme peut l'être l'A-stan par exemple).

L'Afrique anglophone, francophone, belge ou portugaise a vu ses frontière tracées par les puissances colnisatrices; les élites sont formées par nous; les armées formées et équipées par nous, les infrastructures et l'économie mises en places et contrôlées par des groupes étrangers (Bolloré au Cameroun, Sucre et Denrées en RCA, Areva au Niger, Total au Gabon ... et celà vaut aussi pour les autres phères d'influence).

S'il y a bien une zone du Monde sous influence c'est l'Afrique. L'Afrique pour son bonheur et/ou son malheur nous doit quasi tout depuis 150 ans, de la paie des fonctionnaires à l'organisation de l'état et de l'économie en passant par les langues officielles. L'Afrique est souvent notre mauvaise conscience. Bongo faisait partie de çà.

On peut juger ce qui se passe en Afrique car ce continent porte directement notre empreinte bonne ou mauvaise, les élites africaines viennent de Science Po, de la Sorbonne,  de Sanhurst ou de Coëtquidan...

@Berzerker

Bolloré

essentiellement la logistique et transport, trains, infrastructures portuaires, routes.

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J'espère que cette mort sonnera la fin du calvaire que subissent les gabonais depuis toujours, j'espère qu'ils arriveront à saisir l'opportunité pour devenir véritablement indépendants, ils ne l'ont jamais été depuis l'arrivée des portugais au XVè.

40 ans au pouvoir, c'est suffisant pour se faire une idée du personnage. Inutile de revenir sur les richesses du Gabon, inversement proportionnelles à la pauvreté en infrastructures, richesses dont ils n'ont jamais vu la couleur. La "stabilité" et la "paix", les gabonais la doivent surtout à la présence militaire française et la garde présidentielle gabonaise.

http-~~-//www.youtube.com/watch?v=HnprCaUO7Zw

Je tire mon chapeau à l'ange de la mort et je le somme de se bouger les fesses pour nous débarrasser, nous les africains, de tous les dictateurs qui ne servent que les intérêts étrangers.

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Les élites peuvent venir de Harward ou du MIT ou même du lycée du coin, ce qui manque aux africains (au peuple) c'est une vision politique démocratique et ça, aucun pays, aucune influence, aucune culture ne pas "l'importer" (bon les américains ont essayé le coup à coup de JDAM, mais ça reste anecdotique  :lol:). Ce que nous avons apporté en Afrique (et il n'y a pas que du mauvais je dois le reconnaitre) n'a profité qu'à une petite frange de la société souvent composés des élites que nous avons nous même formés et qui, à la première occasion, détournent ces infrastructure que tu cite pour instaurer un pouvoir conforme culturellement en Afrique. J'ai parlé à un ami gabonais et je lui ai demandé la raison de ce jeux de cache-cache sur la mort de Bongo, et il m'explique que traditionnellement, la mort du chef du village était masquée (même si que tout le monde savait) le temps de désigner un nouveau chef de village et ce pour éviter que le premier venu ne s'empare de sa place. Donc ce qui explique l'influence de la culture africaine (celle qu'ils ont toujours connu avant d'arrivés de la démocratie blanche) au niveau politique. Il ne faut jamais sous estimé le poids de la culture sur la politique, tout comme en France nous avons une tradition de laicité, en Belgique une tradition de consociative, en Afrique la politique connait par fois un régime unitaire. Tout comme il serrait dangereux de modifier brusquement nos tradition, il est aussi dangereux d'importer un système qui n'est pas encore adapté à l'Afrique (de même pour l'Afghanistan).

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ah avec la mort de bongo, c'est un morceau d'histoire qui s'en va , le temps de la francafrique et de foccart

rendons lui au moins un mérite, il s'est servi de l'argent du pétrole pour maintenir le gabon dans la paix civile, et ça en afrique c'est un luxe

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+1

Je connais un peu le Gabon et effectivement, si Bongo et sa cour s'en sont mis plein les poches et ont fait taire les opposants les plus dangereux, il a quand même eu l'immense mérite de conserver la stabilité dans son pays, avec une relative liberté de ton permise et un secteur économique qui va cahin-caha.

C'était le moins pire des dirigeants africains, a part ATT au burkina.

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En Corée du Nord aussi y a une relative stabilité…

Enfin bon ce n’est pas comme si au Gabon ils étaient tous pauvres sans électricité et eau courante, que les infrastructures manquaient cruellement, que les journalistes dissidents se faisaient tuer, que la corruption régnait à tout les étages de l’état, que seulement l’élite au pouvoir voyait la couleur de l’argent…

...Ah ! On me dit que si dans l’oreillette.  :P

Et j’oubliais que contrairement à la CDN ils sont super plein aux as avec un sol super riche et tout et tout  O0

Peut-être que c’est un des moins pire parmi les pires, m’enfin vais pas le pleurer…

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Dieu ait son âme, ses vers sont pour son corps. Il faut rendre à solaar ce qui appartient à solaar.

C'est vrai qu'ils sont à la rue, mais bon, c'est mieux qu'être six pieds sous terre. :-[

Et pour l'avenir du pays et de la France-Afrique ?

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On peut aussi pleurer beaucoup de crapules "utiles" dans ce cas, la corruption qu'il a laissé va plomber son pays pour un bon moment.

Mobutu aussi était encensée à un moment, principalement pars qu'il laissait son pays se faire piller de ses ressources naturelles en se faisant arroser au passage.

La situation au Gabon est moins pire qu'une guerre civile, mais faut il pour autant se réjouir ? C'est assez hypocrite comme point de vue.

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La situation au Gabon est moins pire qu'une guerre civile, mais faut il pour autant se réjouir ? C'est assez hypocrite comme point de vue.

Oui et non; pour répondre à cette question, faudrait vraiment pouvoir mesurer les équilibres politiques au Gabon, savoir à quel point le pays est près ou non de la guerre civile. Si elle est juste contenue, alors toute la corruption de Bongo vaut le coup, parce qu'elle achète une paix civile qui peut devnir une habitude, un vrai acquis au bout de quelques décennies. Si elle est plus loin que ça, alors oui, l'Histoire peut juger au moins en partie la corruption du régime qui aura détourné beaucoup plus de richesses qu'il n'était nécessaire pour acheter cette paix civile. Et cette différence entre le montant nécessaire à la paix et celui effectivement dépensé est alors totalement imputable au clan Bongo alors qu'il aurait du servir au développement du pays.

Mais qui ici connaît assez le Gabon pour évaluer ça? On peut certes imaginer que vu le train de vie du clan Bongo et les milliards arrosés à l'extérieur, il y a de toute façon une grosse marge qui n'a pas servi à acheter la paix civile et aurait pu concourir largement à bâtir une économie solide pour le pays. Mais c'est ainsi.

Henri IV n'a pas agi autrement pour pacifier la France après les Guerres de Religion: il a acheté à prix d'or beaucoup de salauds et de traîtres (et on parle de Grands du Royaume; des mecs qui s'achètent avec des millions et des provinces) plutôt que de les châtier (et pourtant, c'était pas une tantouze), alors même qu'il rétablissait une certaine vertu dans les comptes de l'Etat et se montrait radin dans la gestion des finances.

Il faut quand même arrêter d'imaginer aussi facilement que ce genre de pays est un Etat selon nos critères: le Gabon en est à un stade national beaucoup moins avancé et établi que celui de la France. Les ethnies, clans et régions comptent infiniment plus que ce que nous pouvons concevoir, et l'appareil d'Etat n'est pas vraiment une administration immuable quel que soit le pouvoir. Dans un tel cadre, l'argent de l'Etat doit être celui du chef d'Etat, car l'Etat ne tient qu'à la solidité du clan au pouvoir (le clan familial/ethnique et la "clientèle" qu'il a les moyens d'entretenir).

Si ce clan ne peut tenir cet appareil avec les moyens infiniment supérieurs donnés par les ressources de l'Etat, il n'y a pas d'Etat, et il n'y a que des clans et ethnies rivaux se partageant les ressources des régions et populatons qu'ils contrôlent, et se battant pour en avoir plus. Aussi simple que ça.

L'Etat gabonais n'est tout simplement pas encore assez mature pour pouvoir exister sans un clan absolument dominant: dans notre histoire, combien de siècles a t-il fallu pour en arriver au stade post-féodal? Ca n'est pas une question de niveau technologique, mais tout simplement de maturité de la conscience nationale. Le Gabon a un demi-siècle, pas plus, alors ceux qui jugent l'Etat-Bongo à l'aune d'un Etat-nation bien établi devraient revoir leur copie.

C'est comme pour Idriss Déby dont le cas est encore plus visible et illustre bien ce débat: voudrais-je dîner avec le gars? Non. A t-il des horreurs sur sa conscience? Sûrement beaucoup. La Justice et les institutions tchadiennes sont-elles des blagues et des machins corrompus pour recaser la clientèle du chef? Oui, trois fois oui. Mais Déby est en train de donner une chance au Tchad de devenir un Etat un peu solide, alors on respecte ça, parce qu'il est le premier à un peu réussir à établir quelque chose. Et là, les bien-pensants que je lis dans les médias le traiter de dictateur sanglant et inique que la France devrait avoir honte de soutenir me font vraiment gerber: qui y a t-il en face? Y'a t-il un Etat tchadien? C'est un chef de guerre en train de bâtir un Etat; si à la fin de sa vie/ de son leadership, rien n'a avancé et il n'a fait que favoriser son clan et ses potes dans un pays en ruines, on pourra alors le juger (avec des réserves). Mais pas avant. Un Etat stable n'est pas un acquis; c'est juste la chose la plus dure à bâtir qui soit.

Alors Bongo, qui a fait ça dans le feutré et l'arrosage permanent en pots de vin (on peut le qualifier de dictateur, mais comme Salazar, ce ne fut pas un dictateur vraiment sanglant), malgré tout ce que cette atmosphère permanente de corruption, d'ententes, de clôture du pouvoir, d'abus..... Peut avoir de répugnant, c'est quand même pas non plus un fléau total qui s'est abattu sur le Gabon. D'abord et avant tout pour une chose: le Gabon existe encore. Et contrairement à ce qu'on peut penser trop facilement, ça n'était pas si évident avec ces Etats tracés sur cartes coloniales.

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Il n'a pas développé les infrastructures de son pays, ni créé un contexte favorable à une croissance protégé, il a juste continué à acheter sa tranquillité en arrosant les politiciens français, tout reste à faire la bas, Bongo ça a été 40 ans d'immobilisme au Gabon, peut être que ça aurait été pire avec un autre, mais on peut rester dubitatif sur les qualité du bonhomme, une crapule utile pour les intérêts de certains clans politiques en France, mais c'est à peu près tout, je ne vous pas bien le gain pour le peuple français.

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A mon avis, comme j'ai essayé de l'expliquer plus haut, tu pars quand même un peu facilement du point de vue que l'Etat gabonais est un acquis et qu'il n'y avait qu'à le développer. Pour moi, un Etat comme le Gabon n'existe pas encore réellement en tant que fait réel, et on le verra bien à la succession; si le clan Bongo arrive à le maintenir sans Omar Bongo lui-même, peut-être cet Etat deviendra t-il une réalité un jour. Mais en l'état, le Gabon n'existe pas sans une main de fer: trop d'ethnies, de clans et de régions disparates que seule a unie une décision administrative traçant des frontières sur une carte d'Etat-major.

La répartition ethnique du pouvoir en est une preuve parmi d'autres, mais je ne crois pas que considérer le Gabon comme un Etat soit un point de départ honnête; s'il l'était, alors oui, Bongo serait juste un chef maffieux l'ayant mis en coupe réglée. Mais les Etats ne se créent pas comme ça. COmbien faut-il de générations, d'abus, d'injustices et d'adversité, mais aussi de souffrances et de combats communs pour que des communautés de tous types se considèrent comme appartenant à un même ensemble? Si quelqu'un est capable de chiffrer ça, qu'il me le dise et alors seulement, il pourra jouer les directeurs de conscience.

En l'état actuel, si un clan au pouvoir ne prend pas une masse d'argent sous son contrôle direct, il n'y a pas d'appareil d'Etat suffisamment établi, stable et immuable pour empêcher que cet argent ne parte aux quatre vents, comme à l'époque de nos bons surintendants des finances qui confondaient leurs poches et celles de l'Etat (mais au moins, ils le faisaient dans les deux sens).

Que Bongo ait été une crapule, c'est un fait; mais on n'atteint jamais une telle position en étant un ange. Mais en attendant que quelqu'un soit capable de me chiffrer le prix de la paix civile dans un pays qui n'en est pas un, et qui n'est en fait qu'un espace où coexistent diverses ethnies, tribus et communautés plus ou moins antagonistes/rivales, je continuerais à maintenir que Bongo fut un mal nécessaire qui a peut-être donné à son pays une chance d'exister, parce que sans lui, le gabon aurait été un espace de guerre civile, ou bien le lieu de domination absolue et violente d'un groupe (ou d'une coalition plus ou moins solide) sur les autres.

Faut quand même pas croire qu'un pays en gestation comme le Gabon aurait eu le choix entre un dictateur corrompu et un Etat de droit, parce que c'est un mensonge. il faut d'abord qu'un pays existe par lui-même avant qu'il puisse se donner un mode de fonctionnement jugé moral et acceptable. L'Etat de droit peut-être considéré comme un prérequis dans un pays riche; mais dans le monde réel, c'est un luxe réservé aux pays stable et raisonnablement riches. La démocratie, plus encore que l'Etat de droit, est un loisir de pays riche, comme le disait de Gaulle.

Et quelle autre alternative pour le Gabon? Ah, oui, la théorie de l'émirat pétrolier, comme l'Arabie Saoudite; rappelons que l'Arabie saoudite non plus n'est pas vraiment un pays. Il ne tient pas par lui-même, le régime achète la paix civile depuis longtemps et n'en a plus autant les moyens qu'avant. L'armée en est l'illustration: c'est une armée de papier dont les achats massifs servent à alimenter des filières économiques de corruption et d'emploi de main-d'oeuvre faiblement qualifiée. La seul force armée viable et cohérente, c'est la Garde nationale: entièrement composée d'une tribu unique, avec pour chef direct un proche parent du roi. C'est la seule vraie force militaire entraînée et capable du pays, fonctionnant entièrement sur le modèle tribal. Tout le reste, Etat, armée, administration et des pans entiers de l'économie sont des filières improductives et corrompues, entretenues à grands frais afin d'occuper et d'acheter le plus possible les élites et la population. Et c'est précisément ce modèle que rejettent les salafistes qu'ont favorisé pendant longtemps les Séoud (et qu'une bonne partie des élites favorisent encore), et ce rejet fait leur popularité.

Ca, c'est l'autre modèle qu'on aurait pu souhaiter pour le Gabon?

C'est pas facile de créer un pays, et le Gabon n'en est pas un: faut pas croire que la paix civile se fait facilement et pour queud'chi. Faut pas décréter que Bongo aurait pu simplement bâtir des milliers de kilomètres d'autoroutes, créer une économie stable et diversifiée, une société équilibrée avec une classe moyenne et tout le bastringue. Ca se décrète pas ces choses là. Et pour qu'un Etat de droit et une telle économie existent, encore une fois, faut d'abord qu'il y ait un pays.

Après, l'achat de politiciens français, c'est de la politique extérieure, ça. Les coupables, ce sont les politiciens français qui en ont croqué. Et pire encore, ceux qui bavent après, comme Giscard, parce qu'ils n'en ont pas eu assez ou qu'ils n'ont pas apprécié que leurs concurrents en aient aussi. Là, je suis pas cynique mais juste fataliste: Bongo a joué des ressorts de la politique extérieure, et de ce côté, il l'a au moins bien fait en assurant la tranquillité de son Etat lilliputien.

Mais une dernière fois, je joue pas les blanchisseurs de mémoire, je m'élève juste contre les jugements faciles; que Bongo ait abusé et trop tapé dans la caisse, c'est un fait. Mais il faudrait pouvoir faire la part des choses entre le coût nécessaire à l'achat de la paix civile dans les communautés antagonistes du Gabon, le coût de l'achat de la tranquillité extérieure (la politique extérieure de Bongo fut-elle trop ambitieuse et chère ou fut-elle nécessaire?) et le coût du train de vie de son clan familial qui ressort là de la pure corruption et constitue une manne qui aurait dû contribuer au développement du pays.

Et pour pouvoir faire cette ventilation, il nous manque à tous des données que nous ne connaîtrons sans doute jamais. Alors faut pas se croire obligés d'avoir une opinion définitive et facile sur le sujet.

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Le livre de Pierre Péan sur les Relations France-ex empire AOF/AEF offre un bon éclairage sur le rôle joué par Omar B. dans le financement du RPR de l'UDF et du PS ...

Tout le monde avait ses valises et Omar B. ne se privait pas de le rappeler ("je finance la démocratie en France") pour souligner notamment la veulerie d'un VGE fort mécontent de voir que le tout nouveau RPR de son ex premier ministre honni touchait plus que lui de la part du régime gabonais...

On ne sort jamais impunément d'un siècle d'empire ...

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A défaut de bâtir un état de droit, il aurait pu essayé de développer son pays, ce genre de projet ça s'impose d'en haut, avec un état fort et une volonté importante, lui il s'est surtout servi de ressources intéressantes pour assurer son pouvoir personnel, laissant dans la misère ses concitoyens.

Les bases qu'il laisse ne sont pas très solides, une corruption institutionnalisé et une dépendance totale à l'égard de l'étranger pour ses investissements.

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