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AFRIQUE : politiques internes et relations internationales


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Régime militaire tant que la guerre contre les touaregs continue.

BAMAKO (Reuters) - Les militaires mutinés au Mali sont apparus tôt jeudi à la télévision nationale pour annoncer qu'Amadou Toumani Touré n'était plus chef de l'Etat et qu'ils s'étaient emparés du pouvoir du fait de l'incapacité des autorités à mater la rébellion touarègue dans le nord du pays.

Ils ont ajouté que les institutions étaient dissoutes, que la Constitution était suspendue et qu'ils remettraient le pouvoir à un nouveau gouvernement démocratiquement élu, cela, ont-ils souligné, dès que le pays serait réunifié et que son intégrité ne serait plus menacée.

Leur porte-parole, Amadou Konaré, a déclaré qu'un comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDR) "a décidé de prendre ses responsabilités en mettant fin au régime incompétent et désavoué de M. Amadou Toumani Touré", accusé d'impuissance face à la rébellion touarègue.

Un couvre-feu a été décrété jusqu'à nouvel ordre et le capitaine Amadou Sanogo, présenté comme le président de ce CNRDR, a lancé un appel au calme et condamné tout pillage.

Des tirs sporadiques à l'arme lourde et de balles traçantes ont retenti dans la nuit de mercredi à jeudi à Bamako, et les mutins ont temporairement contraint la radio-télévision nationale à cesser d'émettre. Les soldats mutinés ont attaqué le palais présidentiel mercredi soir, ce qui a conduit un fonctionnaire du ministère de la Défense à dire, sous le sceau de l'anonymat: "Nous savons maintenant que c'est un coup d'Etat qu'ils tentent". Amadou Toumani Touré se trouve en lieu sûr, a-t-il ajouté, sans préciser où.

Ces mutins sont mécontents de l'attitude du pouvoir face à la progression de la rébellion touarègue et se plaignent de manquer d'armes et de ressources pour y faire face.

Quelques heures avant l'intervention des mutins à la télévision nationale, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait lancé un appel au calme et demandé à ce que les doléances des révoltés soient évoquées dans un cadre démocratique.

Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine (UA), s'est déclaré "vivement préoccupé par les actes répréhensibles perpétrés actuellement par certains éléments de l'armée malienne".

Le président Touré, au pouvoir depuis 2002, avait prévu de se retirer après l'élection présidentielle, dont le premier tour devait avoir lieu fin avril.

La colère n'a cessé d'enfler récemment au sein de l'armée contre le manque de moyens mis à sa disposition pour lutter contre le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

Les rebelles touaregs du MNLA, qui revendiquent trois régions septentrionales pour créer une enclave dans le nord du pays, ont engrangé des succès sur le terrain ces dernières semaines, en partie grâce au renfort de combattants de retour de la guerre civile en Libye. Ces combats ont fait des dizaines de morts et 200.000 déplacés.

Signe de l'ampleur de la mutinerie au sein de l'armée, deux sources militaires à Gao, dans le nord du Mali, ont confirmé l'arrestation de plusieurs officiers supérieurs dans cette ville, qui sert de centre opérationnel régional à l'armée.

En février, Bamako avait été brièvement paralysé par des barricades érigées par des centaines de Maliens en colère, qui avaient brûlé des pneus dans les rues en signe de protestation contre l'incapacité des autorités à mater la rébellion.

Selon une source militaire, l'un des déclics des événements de mercredi a été la visite du ministre de la Défense dans une caserne située à Kati, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bamako.

"Le ministre est allé parler aux soldats mais la discussion a mal tourné et les gens se sont plaints de la gestion de la crise dans le Nord", a-t-on ajouté de même source.

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Je ne connais absolument pas le Mali, mais ce que je sais, c'est que d'apres l'indice de democratie et celui de la liberte de la presse, il etait parmi les pays africains les mieux classes (Avec Ile Maurice, Cape Vert, Namibie, Botswana et Afrique du Sud). Si c'est a cause du conflit libyen que ce bordel a lieu (rebellion Tuareg et coup d'etat au Mali) ce serait un magnifique gachis, non seulement la Libye peine a se maintenir en tant qu'etat (ne parlons pas de democratie) mais un etat voisin risque de regresser a ce niveau.

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Je ne connais absolument pas le Mali, mais ce que je sais, c'est que d'apres l'indice de democratie et celui de la liberte de la presse, il etait parmi les pays africains les mieux classes (Avec Ile Maurice, Cape Vert, Namibie, Botswana et Afrique du Sud). Si c'est a cause du conflit libyen que ce bordel a lieu (rebellion Tuareg et coup d'etat au Mali) ce serait un magnifique gachis, non seulement la Libye peine a se maintenir en tant qu'etat (ne parlons pas de democratie) mais un etat voisin risque de regresser a ce niveau.

Tchad et Niger risquent également d'être concernés, le Niger car c'est un objectif évident des touaregs si l'indépendance au mali est acquise, le Tchad du fait des tensions arabes-toubou ces derniers étant à cheval sur la frontière.

Les touareg étaient sous patronage khadafiste donc se tenaient tranquilles tant que le khadafi était en place donc responsable de leurs actes envers les autres pays et que ce dernier s'était rallié à la stabilité régionale après avoir joué le role inverse. On a fait une sérieuse erreur en intervenant en Libye sans se rendre compte qu'on allait créer un foyer de déstabilisation qui va contaminer la région, une zone d'anarchie qui sert de base arrière aux seigneurs de guerre, irrédentistes et milices de tout poil... Avec eux aucun retour à l'ordre possible contrairement à khadafi qui aussi minable et bancal était son régime offrait un interlocuteur qui depuis son entente avec l'occident stabilisait le coin ce qui était dans les intérêts français (à commencer par la sécurisation de l'approvisionnement en matières premières sur laquelle est basée l'économie).

D'ailleurs on est en train de faire la même erreur en Syrie et on pourra toujours aller se faire f... pour un bon moment quant à la stabilité régionale si la révolte sunnite l'emporte. Avec l'Irak qui peut exploser en vol à tout moment le coin promet...  :O

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Chasse à l'homme ouverte pour éliminer Kony le barbare !

ENTEBBE, Ouganda (Reuters) - L'Union africaine lancera samedi à Djouba, capitale du nouveau Soudan du Sud indépendant, une force militaire de 5.000 hommes pour traquer et intercepter le chef rebelle ougandais Joseph Kony, recherché par la justice internationale pour ses nombreuses exactions contre des enfants d'Afrique centrale.

Cette force, qui sera placée sous le commandement de l'Ouganda et dont la création a été officiellement approuvée vendredi par l'UA, sera composée de soldats ougandais, sud-soudanais, congolais et centrafricains.

Elle sera basée à Yambio, une localité du Soudan du Sud proche de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué à la presse l'émissaire spécial de l'UA dans le dossier de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Francisco Madeira.

L'annonce est intervenue à l'issue d'une réunion à Entebbe, localité ougandaise située sur le lac Victoria, de représentants de l'UA, des Nations unies et de l'Ouganda.

Recherché par la Cour pénale internationale (CPI), Joseph Kony est accusé d'avoir pendant des décennies fait enlever des enfants - les filles pour en faire des esclaves sexuelles, les garçons pour les enrôler dans ses troupes.

Selon Kampala, Kony ne serait plus aujourd'hui qu'à la tête de 200 ou 250 miliciens, divisés en petits groupes de dix ou vingt hommes disséminés entre la RDC, le Soudan du Sud et la Centrafrique.

L'émissaire de l'UA a précisé que la mission de cette force durerait jusqu'à ce que le chef de la LRA se rende ou soit capturé ou neutralisé.

Une centaine de conseillers militaires américains sont stationnés en Ouganda depuis 2011 pour aider les forces spéciales de ce pays à intercepter Joseph Kony.

La traque du chef de la LRA a connu un regain de publicité depuis le lancement, au début du mois, d'une grande campagne sur internet, sous la forme d'une vidéo vue par des dizaines de millions de personnes dans le monde exigeant son arrestation d'ici la fin de l'année.

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Voici le dernier billet sur le Mali du professeur Lugan, africaniste:

Le Mali n’existant plus, le moment n’est-il pas venu de redessiner la carte de la région sahélo-saharienne ?

Au Mali, où un coup d’Etat militaire a renversé l’actuel président, le général Amadou Toumani, les élections présidentielles fixées au 29 avril 2012 n’auront pas lieu. Ce putsch est la conséquence de la déroute infligée à l’armée malienne par les insurgés Touaregs[1] revendiquant la partition du pays.

Surprise, culbutée et en plein désarroi, l’armée malienne agite l’épouvantail Aqmi pour tenter de faire s’engager les Occidentaux à ses côtés, affirmant que les Touaregs sont les alliés des fondamentalistes musulmans.

La menace que fait peser Aqmi sur la sous région est évidemment réelle. Doit-on pour autant avoir une réaction pavlovienne dès qu’elle est évoquée ?

Là encore, l’ethnographie historique pourrait être d’un grand secours à nos responsables politiques. Les Touaregs ne sont en effet pas les seuls habitants de l’ouest saharien, immense région aux caractéristiques géographiques et humaines très contrastées abritant quatre grandes populations aux territoires bien identifiés :

- Les Touaregs qui sont des Berbères vivent dans le Sahara central ;

- Les Chaamba qui sont des Arabes se rattachant au rameau des Beni Sulaym ont pour coeur territorial l’oasis de Timimoun en Algérie ;

- Les Reguibat, eux aussi Arabes et qui revendiquent une filiation idrisside, nomadisent entre la Mauritanie et le Sahara occidental ;

- Les Maures dont la composante blanche est également arabe puisqu’elle se rattache aux tribus hilaliennes (de Beni Hilal), sont installés en Mauritanie.

Ces populations ont toujours été en conflit. Au moment de la poussée coloniale, et afin de régler de vieux comptes avec leurs voisins berbères, les Chaamba furent ainsi les efficaces auxiliaires des Français qui butaient alors sur le bastion touareg. Aujourd’hui, et les observateurs ne l’ont évidemment pas vu, Aqmi prospère essentiellement chez certains Arabes sahariens, pas chez les Touaregs, à quelques exceptions près liées à des clivages internes à certains sous clans.

Pour nous, Européens qui devons veiller sur notre arrière-cour saharo-sahélienne, la question est claire : pouvons-nous laisser prospérer un irrédentisme touareg s’ajoutant à des foyers régionaux de déstabilisation situés dans le nord du Nigeria avec la secte fondamentaliste Boko Haram, dans la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et dans la zone des confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario ?

Face à cette nouvelle situation qui est, comme je l’ai amplement démontré[2], une conséquence directe de la malencontreuse intervention franco-otanienne contre la Libye, deux options sont possibles :

- Soit l’intervention urgente et massive aux côtés des armées du Mali et du Niger à la fois pour maintenir la fiction de ces deux Etats, pour tenter de contenir Aqmi et pour sauvegarder nos approvisionnements en uranium. Cette solution sans imagination ne réglera pas le problème en profondeur.

- Soit tout au contraire, reconnaître enfin le fait berbéro touareg et « sous-traiter » à ce peuple à la fois la lutte contre Aqmi et contre les structures mafieuses qui gangrènent la région. Or, une telle politique qui passe par une profonde redéfinition de ces deux façons d’Etats que sont le Mali et le Niger est évidemment inimaginable aux yeux des jacobins et des conformistes qui nous gouvernent.

Une troisième voie sera donc choisie, la pire de toutes, celle de ces demi-mesures qui conduisent toujours à la catastrophe.

Bernard Lugan

22/03/2012

[1] Voir à ce sujet le dossier publié dans l’Afrique Réelle du mois de mars 2012.

[2] Là encore, voir les dossiers consacrés à cette question dans les précédents numéros de l’Afrique Réelle.

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On saluera l'obstination démocratique remarquable des Sénégalais alors même que la Côte d'Ivoire et le Mali voisins n'avaient pas franchement montré l'exemple. 

Mais les Sénégalais ont sonné dimanche l'heure de la retraite pour M. Wade. Ils l'ont fait en accordant massivement leurs suffrages à l'homme qui a su rassembler l'opposition : Macky Sall, 50 ans, ex-premier ministre du président sortant. C'est une bonne chose, tant l'obstination de M. Wade semblait contraire à un besoin d'alternance politique de plus en plus pressant au Sénégal.

Le vieil homme a retrouvé pour l'occasion, dans la soirée de dimanche, ses réflexes de démocrate. Lui qui incarna si longtemps l'opposition a été le premier à reconnaître sa défaite. Il l'a fait avec une élégance de grand seigneur qui devrait permettre une transition politique paisible.

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Donc c'est surtout le début d'une guerre contre les séparatistes touaregs si on en croit les revendications des mutins.

C'est le début de la destruction du Mali surtout. L'armée malienne aura toutes les difficultés à reprendre le controle du nord desertique. Si on lit Lugan entre les lignes, il faut croire que le plan c'est de demanteler le Mali apres avoir depecé la Lybie. On trouvera ensuite des bases d'Al Qaida ou suffisamment de pratiques reprehensibles dans la region pour y justifier l'envoi de l'OTAN.

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On saluera l'obstination démocratique remarquable des Sénégalais alors même que la Côte d'Ivoire et le Mali voisins n'avaient pas franchement montré l'exemple. 

Quand t'as leur PIB + des rebellions consequentes et soutenues par de (grandes) puissances etrangeres, c'est assez difficile de cristalliser les pratiques democratiques...

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JOHANNESBURG (AFP) — Le nombre de Sud-Africains persuadés que leurs élus sont corrompus a fortement augmenté ces dernières années, passant de 25% en 2008 à 40% en 2011, selon un baromètre publié mercredi dans la presse.

"Il y a une forte augmentation de la proportion de personnes interrogées qui pensent que leurs députés sont impliqués dans des affaires de corruption", a précisé Cherrell Africa, chercheuse à l'université du Cap occidental, qui a collaboré à l'enquête avec l'institut Idasa pour la démocratie en Afrique du Sud.

"En 2008, ils étaient 25% à estimer que +presque tous+ voire +la plupart+ des membres du Parlement étaient impliqués dans la corruption, contre 40% en 2011, a-t-elle ajouté.

Le Parlement sud-africain est dominé depuis 1994 par une majorité de députés issus de l'ANC, le Congrès national africain, la formation dirigée par Nelson Mandela à l'époque où il a négocié la fin du régime de l'apartheid. Aux dernières élections de 2009, l'ANC a remporté plus des deux-tiers des sièges.

Selon l'étude, l'image des élus locaux, communaux et provinciaux, n'est guère plus reluisante auprès de la population puisque près des trois-quart des personnes interrogées indiquent ne jamais s'adresser à eux en cas de problème.

Le bilan en matière de lutte contre la corruption est l'un des points faibles des dix-huit ans de pouvoir de l'ANC, avec la faillite du système éducatif. En octobre, le président Jacob Zuma a dû procéder à un remaniement ministériel et se séparer de deux ministres, après avoir été longtemps accusé de fermer les yeux sur les malversations de son équipe.

En janvier, les syndicats sud-africains regroupés dans la puissante confédération Cosatu ont lancé une campagne anti-corruption "Corruption watch", appelant la population à signaler par sms ou par e-mail les cas d'abus.

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C'est le début de la destruction du Mali surtout. L'armée malienne aura toutes les difficultés à reprendre le controle du nord desertique. Si on lit Lugan entre les lignes, il faut croire que le plan c'est de demanteler le Mali apres avoir depecé la Lybie. On trouvera ensuite des bases d'Al Qaida ou suffisamment de pratiques reprehensibles dans la region pour y justifier l'envoi de l'OTAN.

Attention, contrairement à ce que laissent croire certains, y compris les Algériens et l'ONU, les Touaregs et le Polisario ne veulent pas d'un état indépendant. Leur culture les place entre le Mali, le Sahara occidental et l'Algérie. Le Maroc les avait pris à leur propre jeu en leur proposant une autonomie et pour cela en préparant un recensement (avec empreintes, état-civil, etc...) pour mettre en place les premières briques.

Personne ne s'est présenté au recensement. Pourquoi à votre avis ?

Les Touaregs font beaucoup plus de thunes avec le trafic de came, de cigarettes et de harragas qui remontent vers le nord. Pour cela il faut passer les frontières sans encombre et discrétos.

Maintenant, à la Somalienne, avec les armes Libyennes s'ouvrent à eux de nouvelles opportunités très juteuses (enlèvements). Tout cela sous couvert de jihad.

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Attention, contrairement à ce que laissent croire certains, y compris les Algériens et l'ONU, les Touaregs et le Polisario ne veulent pas d'un état indépendant. Leur culture les place entre le Mali, le Sahara occidental et l'Algérie. Le Maroc les avait pris à leur propre jeu en leur proposant une autonomie et pour cela en préparant un recensement (avec empreintes, état-civil, etc...) pour mettre en place les premières briques.

Personne ne s'est présenté au recensement. Pourquoi à votre avis ?

Les Touaregs font beaucoup plus de thunes avec le trafic de came, de cigarettes et de harragas qui remontent vers le nord. Pour cela il faut passer les frontières sans encombre et discrétos.

Maintenant, à la Somalienne, avec les armes Libyennes s'ouvrent à eux de nouvelles opportunités très juteuses (enlèvements). Tout cela sous couvert de jihad.

Pas faux au sujet des touaregs et leur gout du "banditisme".  Ceci dit je pense que peuple touareg et question du sahara occidental ne se superposent pas, je veux dire au plan ethnique... Je me trompe peut etre mais les types de polisario sont issus de tribus qui ne sont pas des touaregs.

Par ailleurs je ne suis pas sur que l'Algérie soit trop enthousiaste à la création d'une hypothetique entité touareg. Ca ouvrirait la porte a un separatisme touareg au sud du pays et encouragerait les separatismes berberes (par exemple les touareg et les kabyles parlent la meme langue).

Enfin, l'organisation AQMI qu'on trouve au Mali s'appelle "Ansar Eddine" qui n'est pas la meme chose que le MNLA (mouvement de libération de l'Azawad) qui a revendiqué la plupart des opérations contre l'armée malienne.

On ne sait pas trop quelles sont leurs interactions. A mon avis "Ansar Eddine" (des emirs djihadistes + des recrues locales) a du négocier un droit avec les touaregs. Je pense qu'on se dirige vers une zone de non droit à l'afghane, contrebande et divers trafics sous couvert d'independatisme pour les touaregs et sanctuaire pour AQMI.

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GAO (Reuters) - Des séparatistes touaregs ont attaqué Gao, dans le nord du Mali, à bord de pick-up armés de mitrailleuses, rapporte samedi un correspondant de Reuters sur place, ce qui montre que les rebelles tentent de profiter du chaos ambiant pour continuer leur progression.

"Je les ai vus entrer dans la ville et hisser le drapeau de l'Azawad", a-t-il déclaré, précisant que les forces gouvernementales avaient lancé une contre-offensive.

Les insurgés du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) s'étaient emparés la veille de la ville stratégique de Kidal en profitant de la confusion qui a suivi le coup d'état militaire du 22 mars. Gao, Kidal et Tombouctou constituent les trois principales villes du nord du Mali.

Mais Gao, ville de 90.000 habitants, possède la plus grande garnison du nord du pays, et la résistance de l'armée est plus forte qu'à Kidal.

Sur le terrain, la situation était confuse samedi après-midi. Des forces gouvernementales ont regagné le centre ville et les factions séditieuses ont commencé à se retirer de la ville, leur base dans une caserne de pompiers dans les environs de Gao étant prise d'assaut par des hélicoptères et par des armes lourdes de l'armée.

Dans le centre ville, on pouvait voir des corps sur le sol et des habitants commençaient à sortir dans la rue.

Certains rebelles ont crié des slogans en arabe à la gloire d'Allah, ce qui laisse penser que ces groupes islamistes sont plus animés par la volonté d'implanter la charia (loi coranique) dans ce pays musulman que par des velléités séparatistes.

Le Mali est la première victime collatérale du conflit libyen de 2011: des mercenaires maliens puissamment armés qui s'étaient battus pour Mouammar Kadhafi sont venus gonfler les rangs du MNLA.

Les séparatistes, ainsi que l'affirme Bamako, bénéficient également de l'appui de groupes armés liés de manière plus ou moins étroites à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et qui prospèrent dans la "zone grise" de l'Afrique subsaharienne.

Les Etats voisins du Mali, notamment le Niger et la Côte d'Ivoire, redoutent un effet de contagion des événements de Bamako. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui compte 15 membres, a suspendu le Mali et menace en dernier ressort d'intervenir militairement pour faire rentrer les putschistes maliens dans leurs casernes et rétablir l'ordre constitutionnel.

L'avancée des rebelles touaregs, renforcés par les activistes islamistes, inquiètent les puissances occidentales et posent avec encore plus d'acuité le problème de la sécurité en Afrique de l'ouest.

"S'il y a une révolte islamiste victorieuse dans le nord du Mali, les gens vont en prendre note", juge John Campbell, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Nigeria.

Les putschistes de Bamako affirment avoir renversé le président Amadou Toumani Touré en raison de son laxisme et de son incapacité à lutter contre les "hommes bleus", qui ont repris les armes à la mi-janvier dans le désert du Nord.

Le président Touré, dont les dix années au pouvoir étaient marquées jusque là par la stabilité et des accusations de corruption, a dit être en bonne santé dans un lieu tenu secret.

Le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte, et qui bénéficie d'un large soutien de la rue, a lancé vendredi un appel à la communauté internationale pour aider le nouveau pouvoir malien à combattre la rébellion.

Les Etats voisins du Mali ont rejeté cet appel et ont donné jusqu'à lundi aux putschistes pour rendre le pouvoir aux civils.

Dans un signe d'apaisement, trois membres de la nouvelle junte ont entamé des discussions à Ouagadougou avec le président burkinabé Blaise Compaoré, désigné par les pays riverains comme principale médiateur de la crise.

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Théorie des dominos: on bouscule imprudemment le domino libyen sans réfléchir aux conséquences que cela aura, et c'est tout un ordre régional qui est changé. Et un changement d'ordre régional c'est souvent violent et peu respectueux des droits de l'homme.  :P Pour la note, le lien aqmi-mnla est fait par les putchistes maliens qui n'ont plus guère qu'une intervention occidentale à laquelle se raccrocher en invoquent l'épouvantail aqmi. En espérant qu'on ne joue pas encore une fois les apprentis sorciers du state building niant les particularités régionales (à savoir que le mali est une création coloniale artificielle entre ethnies qui ne s'apprécient guère).

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http://afrique.blog.lemonde.fr/2012/03/31/tombouctou-menace-de-tomber/

Tombouctou menace de tomber

Tout s'accélère dans le Nord du Mali. Ce matin, l'attaque de Gao (1200 km de Bamako) a commencé, on s'y bat encore. Mais plus à l'ouest, la grande ville de Tombouctou (900 km de la capitale) est sur le point de tomber.

Vendredi, les forces régulières de Nyafunke, à une centaine de kilomètres de Tombouctou, avaient abandonné leur camp pour se replier sur Tombouctou. Cela ressemblait déjà à une défaite, car Nyafunke est un camp important. Puis, dans la foulée, de nouvelles négociations (celles des semaines passées avaient échoué) ont eu lieu entre des dignitaires de cette ville de et des responsables du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

Les grands commerçants des groupes dits "arabes", très influents dans Tombouctou, veulent obtenir des garanties pour leurs propriétés si la ville venait à être prise par les rebelles. En substance, pas de pillages. En échange : tombouctou serait "ville ouverte".

Ces négociations, qui ont duré jusqu'à quatre du matin, mais ont à nouveau échoué, et la ville va donc être attaquée. Quel sera le niveau de résistance ? Les rebelles ont-ils les moyens de l'emporter ?

Un habitant de la ville, joint au téléphone dans son jardin tout proche du camp militaire donne la réponse : "tout ce qui porte uniforme est en train de quitter la ville, de même que les familles. Tout le monde essaye de fuir en direction de Douentza".

Cette dernière localité se trouve sur la route qui mène vers Mopti, puis Ségou, et enfin Bamako. Cette constatation amène cet habitant a conclure : "d'un moment à l'autre les rebelles vont entrer dans la ville".

L'offensive rebele est bel et bien foudroyante. Hier, les forces combinées d'Ansar Dine, le mouvement d'Iyad Ag Ghali alliées au MNLA prenaient Kidal, ce qui représente une grosse prise et un choc psychologique important pour la junte au pouvoir à Bamako comme pour le pays tout entier.

A présent, les rebelles semblent progresser en profitant de l'état de désorganisation de l'armée encore accentuée par le coup d'état. Des officiers supérieurs ont été mis à l'écart lors du putsch, parfois arrêtés. D'autres, à qui il arrivait d'avoir trempé dans des projets concurrents de renversement du régime, hésitent à associer leur nom au groupe de jeunes officiers subalternes qui a réussi à s'emparer du pouvoir le 22 mars.

Dans ce contexte, la rébellion bénéficie d'un terrain favorable. La classe politique, à Bamako, tente à présent de réaliser une "union sacrée", pro et anti-putsch de toutes tendances confondues, pour essayer de prendre part à un sursaut national. Mais personne n'est en mesure de dire à présent jusqu'où iront les rebelles, même s'ils n'avaient jusqu'ici jamais parlé d'opérer au delà de leur "région", l'Azawad, au Nord du Mali.

Est-ce qu'à la faveur du désordre, leurs plans auraient changé ? A Bamako, les putschistes espèrent tirer parti de cette situation pour convaincre l'organisation des états de la région, la Cédéao, de suspendre leur ultimatum exigeant de rétablir la constitution et un pouvoir civil d'ici lundi, faute de quoi le pays serait victime de sévères sanctions de ses voisins qui l'enfermeraient pratiquement dans ses frontières.

La junte du capitaine Sanogo peut espérer gagner du temps sur le terrain diplomatique, trois de ses envoyés se trouvent du reste à Ouagadougou (au Burkina Faso, dont le président est désigné comme médiateur par la Cédéao) pour tenter de négocier un répit sur le terrain des éventuelles sanctions. Mais ce n'est pas ce qui, à ce stade, sauvera une armée en plein naufrage sur le terrain du nord, même si à Bamako, des responsables politiques feignent de croire qu'il suffirait que la Cédéao oublie ses sanctions, laisse les capitaines au pouvoir, et donne du matériel aux forces régulières pour permettre de renverser la vapeur militaire face aux rebelles. En réalité, la situation est bel et bien d'une extrême gravité, l'armée donne l'impression de s'effondrer, et seules des pressions internationales sur certains acteurs peuvent éventuellement bloquer l'effet boule de neige de l'avance rebelle.

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Comment ça vas se finir cette histoire encore...  :P

On vas demander aux putschistes de quitter le pouvoir en échange d'une aide extérieur ?

Je vois mal la communauté internationale laisser tomber un des pays d'Afrique le plus "stable" (en tout cas jusqu'au putsch), puis bon la France à des intérêts là bas et c'est un peu notre faute.

Donc soit on a passé un accord avec les rebelles pour qu'ils prennent le pays et ne touche pas à nos intérêts et nous laisse continuer notre bizness, soit on vas aller leur péter la tronche, à moins qu'ils ne soit pas trop gourmand et demandent juste la sécession de la partie conquise  O0

Enfin ce 'est que le début de l'histoire à mon avis (des emmerdes).

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Sachant que toutes les propositions que tu fais ont des conséquences de taille:

- pouvons-nous nous permettre d'intervenir? Cela ferait une sacrée pub pour le VBCI mais au-delà!!!

- s'il y a partition, ce sera un précédent dans lequel de nombreux groupes africains s'engouffreront. Et là, on en aura pour des années même si au très long terme cela peut régler des différents.

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Certes on a des intérêts là bas mais n'oublions pas que la France n'est pas en terme particulièrement sereins avec ATT, vu qu'il lui est reproché de fermer littéralement les yeux sur AQMI et d'être au mieux passif, au pire complice : le trafic de drogue d'où AQMI tire une partie des son financement ne peut se faire qu'avec la complicité active ou passive des douaniers et donc des autorités politiques des pays que la drogue traverse. ATT tire donc un certain avantage à être immobile face à AQMI. C'est pourquoi selon moi la France observe sans vraiment agir dans ce putsh, même les Américains ont fait plus que nous sur ce coup là en larguant par avion du matériel à l'armée régulière, ce que la France n'a visiblement même pas souhaité faire.

Dans un tel cadre je vois mal une intervention militaire de notre part, d'autant plus que désormais, même en Afrique, on intervient sous mandat international (ONU ou autre), et pour l'instant il n'est même pas envisagé !

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Menchi, tu as certainement raté un épisode. ATT n'existe plus. Les rebelles touaregs appuyés par leurs compères salafistes et très certainement AQMI ont pris Gao et sont en passe de contrôler tout le nord Mali.

Les putschistes quand à eux sont réduits à implorer l'aide de la CEDEAO qui refuse de discuter avec eux et réclame le retour de civils au pouvoir. Quel pouvoir, alors que la majorité du Mali est occupé par les rebelles touaregs, et que rien ne semble les arrêter sauf le désintérêt qu'ils ont certainement des régions du sud ?

Bref, un vrai clusterfuck.

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Menchi, tu as certainement raté un épisode. ATT n'existe plus. Les rebelles touaregs appuyés par leurs compères salafistes et très certainement AQMI ont pris Gao et sont en passe de contrôler tout le nord Mali.

Les putschistes quand à eux sont réduits à implorer l'aide de la CEDEAO qui refuse de discuter avec eux et réclame le retour de civils au pouvoir. Quel pouvoir, alors que la majorité du Mali est occupé par les rebelles touaregs, et que rien ne semble les arrêter sauf le désintérêt qu'ils ont certainement des régions du sud ?

Bref, un vrai clusterfuck.

Merci de me prendre pour un con  :P

Sauf que ATT est toujours en vie, et qu'il prône de son côté une sorte de compromis avec la rébellion. Et du côté de Paris, ce que je crois voir dans notre inaction sur place c'est une volonté de changement qui résulte de la déception qu'a été ATT dans la lutte contre AQMI, et dans la résolution des aspirations de certaines populations qui ont aujourd'hui pris les armes. En revanche effectivement avec cette offensive victorieuse où certains élements d'AQMI pourraient être mêlés, je suis curieux de voir ce que la France prendra comme position, et ce qu'elle fera.

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ATT est en vie mais n'existe plus politiquement. De toute façon son mandat se finissait dans un mois. Il n'intéresse plus personne. Même la CEDEAO ne réclame pas son retour au pouvoir. Lui-même la bien compris, tu l'as entendu dans les médias ? Ce n'est pas le comportement d'un mec qui veut revenir aux affaires.

Paris ne bouge pas parce que déjà c'est les élections, ensuite il y a des otages donc il ne faut pas interférer et puis comme BHL n'a pas encore pris position...

Enfin bouger pour faire quoi ? Combattre les mutins alors que les rebelles continuent d'avancer ? Bouger pour s'enliser dans un conflit qui est la bête répercussion de l'aventure libyenne ? Dans cette situation il n'y a pas de bonnes positions et comme le contexte pousse à l'inaction, il ne faut pas attendre plus que des communiqués diplomatiques à court terme.

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ATT est en vie mais n'existe plus politiquement. De toute façon son mandat se finissait dans un mois. Il n'intéresse plus personne. Même la CEDEAO ne réclame pas son retour au pouvoir. Lui-même la bien compris, tu l'as entendu dans les médias ? Ce n'est pas le comportement d'un mec qui veut revenir aux affaires.

Paris ne bouge pas parce que déjà c'est les élections, ensuite il y a des otages donc il ne faut pas interférer et puis comme BHL n'a pas encore pris position...

Enfin bouger pour faire quoi ? Combattre les mutins alors que les rebelles continuent d'avancer ? Bouger pour s'enliser dans un conflit qui est la bête répercussion de l'aventure libyenne ? Dans cette situation il n'y a pas de bonnes positions et comme le contexte pousse à l'inaction, il ne faut pas attendre plus que des communiqués diplomatiques à court terme.

ATT était interviewé par RFI il y a quelques jours, l'interview est toujours disponible sur leur site, et RFI c'est pas 20 minutes ou METRO.

Effectivement il ne pèse plus rien, mais pour le moment présent il demeure le président élu et reconnu du Mali.

Quant à ce que va faire la France l'immobilisme était aussi ce que je sous-entendais dans mon message initial.

Cependant, malgré les otages, je doute que nous ne faisions rien si les liens avec AQMI sont avérés, et s'ils peuvent en sortir grandement renforcés. Jusqu'à preuve du contraire on a toujours un détachement du COS dans la région, et quand la France ne veut pas se mouiller officiellement dans des opérations de contre-terrorisme ou autre, il y a une panoplie de services extérieurs qui peuvent s'en charger. On verra bien.

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