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[Iran]


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Il y a 5 heures, Shorr kan a dit :

Reste Israël : ils ont la volonté, les moyens et le mobile. L'Iran n'étant pas un pays facile où s’infiltrer, surtout pour cibler une installation aussi sensible, il faut au moins ça pour réussir un coup pareil.

Pff, Bibi nous a affirmé qu'ils avaient réussi à voler l'année dernière 1 ou 2 tonnes d'archives papier sur le programme nucléaire secret, qu'ils avaient tout exfiltré ces documents qui prouvaient que l'Iran voulait la bombe, et que pour tout ça on pouvait le croire sur parole... donc aller poser seulement quelques kilos d'explosif...

:bloblaugh:

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il y a 8 minutes, Teenytoon a dit :

Les exemples ne manquent pas dans l’Histoire où l’assassin parfait n’y était pour rien du tout. 

Pour ce qu'on en sait ça peut être les martiens.

Mais je continue quand même à mettre mes jetons sur Israël.

 

il y a 5 minutes, rendbo a dit :

Pff, Bibi nous a affirmé qu'ils avaient réussi à voler l'année dernière 1 ou 2 tonnes d'archives papier sur le programme nucléaire secret, qu'ils avaient tout exfiltré ces documents qui prouvaient que l'Iran voulait la bombe, et que pour tout ça on pouvait le croire sur parole... donc aller poser seulement quelques kilos d'explosif...

:bloblaugh:

Très bon argument Watson !

Modifié par Shorr kan
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il y a 18 minutes, Shorr kan a dit :

Pour ce qu'on en sait ça peut être les martiens.

Mais je continue quand même à mettre mes jetons sur Israël.

Les moyens, le mobile, c'est très probable. J'ajouterais qu'il y a probablement du renseignement tazu en support. Peut être même de la logistique.

Modifié par nemo
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il y a 3 minutes, nemo a dit :

Les moyens, le mobile, c'est très probable. J'ajouterais qu'il y a probablement du renseignement tazu en support. Peut être même de la logistique.

Oui pour la logistique, mais j'ai tendance à penser que le sens des renseignements va des israéliens aux américains.

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Le 10/07/2020 à 12:42, Nemo123 a dit :

Soit tu as des informations que je n'ai pas, soit tu écris sans savoir.

Qu'est-ce qui te dit que ces explosions ont une origine cyber ?

Stuxnet ne provoquait pas d'explosion à proprement parler (même si elle avait pour conséquence la détérioration du matériel), et en général, les SCADA sont assez bien protégés contre une explosion réseau-commandée. On serait dans une usine d'industrie chimique, why not (on a connu AZF), mais là... le truc a complètement éclaté.

Je n'ai pas d'information sur la cause de l'explosion (cyber, saboteur, ou un petit raid aérien ou drone suicide), mais pour les SCADA, tout est possible.
Après tout Stuxnet, c'était il y a 15 ans ... quelques siècles en sécurité informatique (et son but était de perturber le programme nucléaire iranien le plus longtemps possible, donc d'être discret)

Fait quelques recherches sur Trisis / Triton, un malware conçu pour détruire des raffineries (suspecté d'origine russe, après 9 mois d'enquête).
Tout dépend de la chaîne industrielle contrôlée par le SCADA, et surtout du niveau de marge de sécurité dans le process.

 

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il y a 45 minutes, rogue0 a dit :

Je n'ai pas d'information sur la cause de l'explosion (cyber, saboteur, ou un petit raid aérien ou drone suicide), mais pour les SCADA, tout est possible.

Avec ce genre d'affaires je me dis de plus en plus que la solution drones très discrets mettant en oeuvre des armements innovants, c'est l'arme du crime par excellence.

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Il y a 7 heures, Patrick a dit :

Avec ce genre d'affaires je me dis de plus en plus que la solution drones très discrets mettant en oeuvre des armements innovants, c'est l'arme du crime par excellence.

Faudrait que ça ait décollé de juste à côté alors, parce qu'il y a peu de chance que ça ait passé une frontière et volé aussi longtemps. Le problème des petits drones, c'est qu'ils embarquent une charge explosive réduite. Or, là, le batiment semble avoir littéralement éclaté. S'ils en ont un en rab', qu'ils me le mettent de côté, ça a l'air pas mal comme joujou :laugh:

 

Il y a 8 heures, rogue0 a dit :

Je n'ai pas d'information sur la cause de l'explosion (cyber, saboteur, ou un petit raid aérien ou drone suicide), mais pour les SCADA, tout est possible.
Après tout Stuxnet, c'était il y a 15 ans ... quelques siècles en sécurité informatique (et son but était de perturber le programme nucléaire iranien le plus longtemps possible, donc d'être discret)

Fait quelques recherches sur Trisis / Triton, un malware conçu pour détruire des raffineries (suspecté d'origine russe, après 9 mois d'enquête).
Tout dépend de la chaîne industrielle contrôlée par le SCADA, et surtout du niveau de marge de sécurité dans le process.

Je ne dis pas que le vecteur cyber est exclu impossible, je dis simplement que je demande à comprendre et qu'il ne s'explique pas facilement. L'arme cyber c'est pas magique, en fait, ça a des effets extrêmement limités : tu peux juste (pour les SCADA) manipuler des commandes sur des machines. Donc les abimer, c'est facile, il suffit d'envoyer des commandes leur demandant de fonctionner en dehors de leur air de fonctionnement pour les dégrader. On peut également imaginer en faire crâmer en leur imposant des contraintes dégageant de la chaleur, ou inversement en déclanchant le système anti-incendie et en foutant de l'eau ou du gaz carbonique sur le matos.

Mais je persiste : pour provoquer une explosion, à part si tu manipules du chimique, c'est pas évident. A un moment, il faut que tu provoques une réaction chimique explosive en mélangeant des éléments sur place. Donc si pas de matière explosive par mélange sur place, ça va être compliqué. Et je souligne que là, le batiment a pété / crâmé.

Pour Triton, c'était de la chimie, donc "facile", et pour Stuxnet (le principe reste le même, c'était même plus facile à l'époque car beaucoup moins de sécurité informatique) il n'y a pas eu explosion, juste détérioration définitive du matériel, donc ça n'est pas la même situation.

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Il y a 7 heures, Nemo123 a dit :

Faudrait que ça ait décollé de juste à côté alors, parce qu'il y a peu de chance que ça ait passé une frontière et volé aussi longtemps. Le problème des petits drones, c'est qu'ils embarquent une charge explosive réduite. Or, là, le batiment semble avoir littéralement éclaté. S'ils en ont un en rab', qu'ils me le mettent de côté, ça a l'air pas mal comme joujou :laugh:

Quand on voit les perfs' des modèles commerciaux actuels, des modèles conçus par des officines militaires dédiées aux opérations spéciales doivent avoir des perfos bien supérieures encore dans tous les domaines.

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Le gvt iranien prêt à signer un accord ''secret'' avec la Chine d'une durée de 25 ans vu les sanctions américaines, merci Trump doit encore dire Pékin - souci réservé aux abonnés... - :

https://www.lepoint.fr/monde/l-accord-secret-avec-la-chine-que-prepare-l-iran-14-07-2020-2384300_24.php?_

L'affaire a uni deux personnalités que tout oppose : le fils du dernier shah d'Iran et Mahmoud Ahmadinejad. Ulcéré par les rumeurs faisant état d'un accord secret entre l'Iran et la Chine, Reza Pahlavi a accusé sur Twitter la République islamique de laisser les « trésors de l'Iran » être « pillés ». Deux semaines plus tôt, c'est l'ancien président ultraconservateur qui avait exprimé son mécontentement sur le réseau social Telegram : « La nation iranienne ne reconnaîtra pas ce nouvel accord secret de 25 ans entre l'Iran et la Chine. » ...

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il y a 1 minute, collectionneur a dit :

@hadriel Pas sur, côté économie, cela ce tient et ressemble aux accords avec le Pakistan.

Un tel niveau d'investissement chinois peut pas être caché si c'est vrai on le saura vite. Bon évidemment il y a pas de date de début donc ils pourront toujours dire c'est pour l'année suivante pendant un moment.

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il y a 5 minutes, fraisedesbois a dit :

Ca dit aussi que la Chine fait fi des sanctions US concernant le trading avec l'Iran.

Oui j'ai lu quelque part que la Chine est la seule qui achéte des hydrocarbures à l'Iran de façon officielle. Tous les autres clients le font de façon dissimulé.

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On peut aussi imaginer que ces fuites permettent à Pékin de faire pression sur Washington. Genre: "si tu veux un rapport de force, j'ai les moyens de jouer à ça, moi aussi. Tu es sûr que c'est ça que tu veux?"

Le problème, c'est qu'en face, ils ont Trump. Je crois le président US capable de répliquer en annonçant la prochaine installation d'une base militaire à Taiwan. (Un casus belli immédiat vis-à-vis de l' "île rebelle" à mon avis, ne serait-ce que pour empêcher l'armée américaine de s'installer)

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il y a une heure, collectionneur a dit :

@fraisedesbois

Merci, je comprends tout à fait l'impact économique mais des  Tu-22M Backfire modifiés par la Chine ?!? J'ai du mal a suivre, la Russie ferait moderniser ses bombardiers par Pékin ?

Modifiés en quoi?

La seule chose qui me vienne à l'esprit pour ce genre de coopération c'est la mise en compatibilité du Tu-22M avec les équipements chinois pour le rendre interopérable.

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J'ai pas tout lu en détail mais sur le passage qui défrise :

Citation

1. Ce processus commencera par la construction d'installations à double usage à côté des aéroports existants à Hamedan, Bandar Abbas, Chabhar et Abadan", a-t-il déclaré. OilPrice.com a appris de sources iraniennes que les bombardiers qui seront déployés seront des versions modifiées par la Chine des Tupolev Tu-22M3 russes à longue portée, avec une portée de 6 800 kilomètres (2 410 km avec une charge d'armes typique), et que les chasseurs seront le chasseur bombardier à moyenne portée supersonique tout temps Sukhoi Su-34, plus le nouveau Sukhoi-57 d'attaque furtive monoplace. Il est pertinent de noter qu'en août 2016, la Russie a utilisé la base aérienne de Hamedan pour lancer des attaques sur des cibles en Syrie en utilisant à la fois des bombardiers à long rayon d'action Tupolev-22M3 et des chasseurs d'attaque Sukhoi-34. Dans le même temps, les navires militaires chinois et russes pourront utiliser les installations à double usage nouvellement créées dans les principaux ports iraniens de Chabahar, Bandar-e-Bushehr et Bandar Abbas, construites par des entreprises chinoises.

2. Ces déploiements seront accompagnés par le déploiement de capacités de guerre électronique (GE) chinoises et russes, selon les sources iraniennes. Cela comprendrait chacun des trois domaines clés de la GE : le soutien électronique (y compris l'alerte précoce de l'utilisation d'armes par l'ennemi), l'attaque électronique (y compris les systèmes de brouillage) et la protection électronique (y compris le brouillage par l'ennemi). Basé à l'origine sur la neutralisation des systèmes C4ISR (commandement, contrôle, communications, informatique, renseignement, surveillance et reconnaissance) de l'OTAN, le système de défense anti-missile aérien russe S-400 ferait partie du nouveau déploiement en Iran de logiciels et de matériel provenant de la Chine et de la Russie, selon les sources iraniennes : "Pour contrer les attaques américaines et/ou israéliennes." Les systèmes Krasukha-2 et -4 sont également susceptibles de figurer dans l'architecture globale de GE, car ils ont prouvé leur efficacité en Syrie pour contrer les radars des avions d'attaque, de reconnaissance et sans pilote. Le Krasukha-2 peut brouiller les systèmes aéroportés d'alerte et de contrôle (AWACS) jusqu'à 250 km, ainsi que d'autres radars aéroportés tels que les missiles guidés, tandis que le Krasukha-4 est un système de brouillage multifonctionnel qui permet de contrer non seulement les AWACS mais aussi les radars au sol, les deux étant très mobiles.

3. Il est à nouveau pertinent de noter ici qu'une compagnie entière de GE (englobant les trois éléments de base de la GE) peut se composer de seulement 100 hommes et, selon les sources iraniennes, une partie de la nouvelle coopération militaire comprend un échange de personnel entre l'Iran et la Chine et la Russie, avec jusqu'à 110 hommes supérieurs iraniens du GRI allant s'entraîner chaque année à Pékin et à Moscou et 110 Chinois et Russes allant s'entraîner à Téhéran. Il est également pertinent de noter que le système de GE iranien peut facilement être relié à la 19e brigade de GE du Commandement stratégique conjoint du Sud de la Russie (Rassvet) près de Rostov-sur-le-Don, qui est reliée aux systèmes chinois corollaires. "Un des systèmes russes de brouillage aérien va être basé à Chabahar et sera capable de désactiver complètement les défenses aériennes des EAU et de l'Arabie Saoudite, au point qu'ils n'auraient qu'environ deux minutes d'avertissement pour une attaque de missile ou de drone en provenance de l'Iran", a déclaré une des sources iraniennes à OilPrice.com la semaine dernière.

1. On oublie tout "oh mon Dieu un Tupolev sino-russe modifié avec des armes bachkires". Là c'est du flan total. Par contre, que des avions russes et chinois passent plus souvent par les aéroports iraniens, c'est envisageable. Je pense par exemple à des vols de liaison vers la base chinoise de Djibouti pour la PLAAF par exemple. Mais à part ça, ça se touche furieusement la nouille ici... de 4G ou de 5G, qu'importe.

Après, si ce sont des sources iraniennes... on peut comprendre ce qui se cache derrière ces assertions.

2. C'est pas tant leur DCA que leur contre-espionnage qui prend l'eau ces temps-ci. J'ai l'impression que les Israéliens ont une sacrée filière en ce moment, ça pète de partout et ce n'est pas lié qu'à l'obsolescence des équipements locaux. Ca sent les accords avec certaines factions kurdes, Moudjahidin du peuple voire des copains en interne dans les forces armées... pas chez les Gardiens, faut pas déconner. Encore que. Mais bref, là encore secouage de gant bourré de farfalle. Peut-être quelques ventes de missiles mais sans doute pas plus.

3. De quoi les systèmes de GE russe du Caucase sont reliés aux équipements chinois ? En passant par-dessus le Taklamakan ? Qu'est-ce c'est que ces salades ? Et je ne parle pas des trucs qui désactivent complètement une DCA, même une Mary-Sue vegane aurait du mal.

...

Mon avis sur ces passages : bullshit à usage interne ("on avait déjà des couilles mais alors là POUAH elles vont être énormes grâce à nos deux ÉNORMES copains", ce qui n'est pas bête puisque Trump raisonne beaucoup par rapport à la taille) et/ou désinformation à usage externe ("oh mon Dieu, les Iraniens qui étaient déjà méchants vont devenir de méchants communistes !").

Sinon, il n'y a que moi ou c'est aussi mal ficelé que le scénario de Jane's Fleet Command ?

Modifié par Ciders
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Ce qu'il y a de sur, pour qu'un ancien président qui n'est pas connu pour être une colombe fasse des déclarations publiques contre le gvt, c'est que les contreparties demander par.Pékin doivent êtres vraiment conséquentes.

Gros rabais sur le pétrole, comme pour le Venezuela avant que Caracas fasse banqueroute, btp chinois.dans tout les projets importants et point d'appui pour l'aviation, cela me semble crédible, mais vu que Pékin fait aussi affaire avec les Saoudiens (IRBM tout de même, drones de combat), voir des avions chinois décoller de l'Iran pour aller en Afrique en passant par la péninsule arabique, cela peut-être jouable.

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ça me semble crédible, et ce, pour trois raisons:

- L'Iran est de plus en plus acculé et à terme voué à être écrasé économiquement comme un œuf par la pression à causes des sanctions américaines. La Chine est la meilleure - et la seule - chance pour l'Iran de se désenclaver et de se reconnecter à l'économie mondiale ; même si c'est au prix d'une vassalisation. L'alternative étant bien pire. 

- La Chine sous Winnie l'Ourson a clairement prise le parti d'une politique étrangère plus offensive et audacieuse. . 

- Le pétrole reste une ressource vitale. Les prix bas que nous connaissons ne doivent pas faire illusion. C'est pas comme si il y avait tant de pétrole que ça en rabs. Et ça va devenir d'autant plus prégnant que les promesses du pétrole de schiste et les énergies renouvelables seront déçues. Que la Chine cherche à s'accaparer le maximum de réserve, me semble logique.

 

Bref, pour moi ça tient la route.

Modifié par Shorr kan
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La Contribution du NYT (11/07, trad. Deepl):

Le partenariat commercial et militaire entre la Chine et l'Iran est un défi pour les États-Unis

https://www.nytimes.com/2020/07/11/world/asia/china-iran-trade-military-deal.html

Le pacte d'investissement et de sécurité élargirait considérablement l'influence de la Chine au Moyen-Orient, en jetant une bouée de sauvetage économique à l'Iran et en créant de nouveaux points chauds avec les États-Unis.

Par Farnaz Fassihi et Steven Lee Myers

Révélation

L'Iran et la Chine ont discrètement élaboré un partenariat économique et sécuritaire de grande envergure qui ouvrirait la voie à des milliards de dollars d'investissements chinois dans l'énergie et d'autres secteurs, sapant ainsi les efforts de l'administration Trump pour isoler le gouvernement iranien en raison de ses ambitions nucléaires et militaires.

 

Ce partenariat, détaillé dans un projet d'accord de 18 pages obtenu par le New York Times, élargirait considérablement la présence chinoise dans le secteur bancaire, les télécommunications, les ports, les chemins de fer et des dizaines d'autres projets. En échange, la Chine recevrait un approvisionnement régulier - et, selon un fonctionnaire iranien et un négociant en pétrole, (à prix) fortement réduit - de pétrole iranien au cours des 25 prochaines années.

 

Le document décrit également l'approfondissement de la coopération militaire, ce qui pourrait donner à la Chine un pied dans une région qui est une préoccupation stratégique des États-Unis depuis des décennies. Il appelle à des formations et des exercices communs, à la recherche commune, au développement d'armes et au partage de renseignements - tout cela pour lutter contre "la lutte inégale contre le terrorisme, le trafic de drogue et d'êtres humains et la criminalité transfrontalière".

 

Le partenariat - proposé pour la première fois par le dirigeant chinois Xi Jinping lors d'une visite en Iran en 2016 - a été approuvé par le cabinet du président Hassan Rouhani en juin, a déclaré le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, la semaine dernière.

 

Les responsables iraniens ont déclaré publiquement qu'il existe un accord en suspens avec la Chine, et un responsable iranien, ainsi que plusieurs personnes qui en ont discuté avec le gouvernement iranien, ont confirmé qu'il s'agit du document obtenu par le Times, qui est étiqueté "version finale" et daté de juin 2020.

 

Il n'a pas encore été soumis à l'approbation du Parlement iranien ni rendu public, ce qui alimente les soupçons en Iran sur les sommes que le gouvernement s'apprête à donner à la Chine.

 

A Pékin, les fonctionnaires n'ont pas divulgué les termes de l'accord, et il n'est pas clair si le gouvernement de M. Xi l'a signé ou, si c'est le cas, quand il pourrait l'annoncer.

 

S'il est mis en œuvre de manière aussi détaillée, le partenariat créerait de nouveaux points d'ignition potentiellement dangereux dans la détérioration des relations entre la Chine et les États-Unis.

 

Il représente un coup dur pour la politique agressive de l'administration Trump envers l'Iran depuis l'abandon de l'accord nucléaire conclu en 2015 par le président Barack Obama et les dirigeants de six autres nations après deux ans de négociations exténuantes.

 

Le renouvellement des sanctions américaines, y compris la menace de couper l'accès au système bancaire international à toute entreprise qui fait des affaires en Iran, a réussi à étouffer l'économie iranienne en faisant fuir le commerce et les investissements étrangers dont le pays a cruellement besoin.

 

Mais le désespoir de Téhéran l'a poussé dans les bras de la Chine, qui possède la technologie et l'appétit pour le pétrole dont l'Iran a besoin (la techno). L'Iran est l'un des plus grands producteurs de pétrole au monde, mais ses exportations, la principale source de revenus de Téhéran, ont chuté depuis que l'administration Trump a commencé à imposer des sanctions en 2018. La Chine tire environ 75 % de son pétrole de l'étranger et est le plus grand importateur mondial, avec plus de 10 millions de barils par jour l'année dernière.

 

À l'heure où les États-Unis sont sous le coup de la récession et du coronavirus, et de plus en plus isolés au niveau international, Pékin sent la faiblesse américaine. Le projet d'accord avec l'Iran montre que, contrairement à la plupart des pays, la Chine se sent en mesure de défier les États-Unis, suffisamment puissants pour résister aux sanctions américaines, comme elle l'a fait dans la guerre commerciale menée par le président Trump.

 

"Deux cultures asiatiques anciennes, deux partenaires dans les secteurs du commerce, de l'économie, de la politique, de la culture et de la sécurité ayant des perspectives similaires et de nombreux intérêts bilatéraux et multilatéraux communs se considéreront comme des partenaires stratégiques", indique le document dans sa première phrase.

 

Les investissements chinois en Iran, qui, selon deux personnes informées de l'accord, s'élèveraient à 400 milliards de dollars sur 25 ans, pourraient entraîner des mesures encore plus punitives à l'encontre des entreprises chinoises, qui ont déjà été visées par l'administration ces derniers mois.

 

"Les États-Unis continueront à imposer des coûts aux entreprises chinoises qui aident l'Iran, le plus grand État sponsor du terrorisme au monde", a écrit une porte-parole du département d'État en réponse à des questions sur le projet d'accord.

 

"En permettant ou en encourageant les entreprises chinoises à mener des activités sanctionnables avec le régime iranien, le gouvernement chinois sape son propre objectif déclaré de promouvoir la stabilité et la paix".

 

L'expansion de l'assistance militaire, de la formation et du partage de renseignements sera également considérée avec inquiétude à Washington. Les navires de guerre américains s'embrouillent déjà régulièrement avec les forces iraniennes dans les eaux surpeuplées du golfe Persique et contestent la revendication internationalement contestée de la Chine sur une grande partie de la mer de Chine méridionale, et la stratégie de sécurité nationale du Pentagone a déclaré que la Chine était un adversaire.

 

Lorsque des rapports sur un accord d'investissement à long terme avec l'Iran ont fait surface en septembre dernier, le ministère chinois des affaires étrangères a rejeté la question du revers de la main. Interrogé à nouveau la semaine dernière, un porte-parole, Zhao Lijian, a laissé ouverte la possibilité qu'un accord soit en cours de préparation.

 

"La Chine et l'Iran entretiennent une amitié traditionnelle, et les deux parties ont été en communication sur le développement des relations bilatérales", a-t-il déclaré. "Nous sommes prêts à travailler avec l'Iran pour faire progresser la coopération pratique".

 

Les projets - près de 100 sont cités dans le projet d'accord - sont tout à fait en accord avec les ambitions de M. Xi d'étendre son influence économique et stratégique à travers l'Eurasie par le biais de l'"Initiative ceinture et route", un vaste programme d'aide et d'investissement.

 

Ces projets, qui comprennent des aéroports, des chemins de fer à grande vitesse et des métros, toucheraient la vie de millions d'Iraniens. La Chine développerait des zones de libre-échange à Maku, dans le nord-ouest de l'Iran, à Abadan, où le fleuve Shatt al-Arab se jette dans le golfe Persique, et sur l'île du golfe Qeshm.

 

L'accord comprend également des propositions pour que la Chine construise l'infrastructure d'un réseau de télécommunications 5G, offre le nouveau système chinois de positionnement global, Beidou, et aide les autorités iraniennes à exercer un plus grand contrôle sur ce qui circule dans le cyberespace, probablement comme le fait la Grande muraille de Chine.

 

La campagne américaine contre une importante société de télécommunications chinoise, Huawei, comprend une action pénale contre son directeur financier, Meng Wanzhou, pour avoir cherché à dissimuler des investissements en Iran afin d'échapper aux sanctions américaines. L'administration Trump a interdit à Huawei de participer au développement de la 5G aux États-Unis et a essayé, sans grand succès, de persuader d'autres pays de faire de même.

 

La mise en place d'un vaste programme d'investissement en Iran semble signaler l'impatience croissante de Pékin à l'égard de l'administration Trump après son abandon de l'accord nucléaire. La Chine a demandé à plusieurs reprises à l'administration de préserver l'accord, auquel elle était partie, et a vivement dénoncé le recours américain à des sanctions unilatérales.

 

L'Iran a traditionnellement regardé vers l'ouest, vers l'Europe, pour trouver des partenaires commerciaux et d'investissement. Cependant, il est de plus en plus frustré par les pays européens qui s'opposent à la politique de M. Trump mais qui se sont discrètement retirés du type d'accords que l'accord nucléaire avait promis.

 

"L'Iran et la Chine considèrent tous deux cet accord comme un partenariat stratégique, non seulement pour étendre leurs propres intérêts, mais aussi pour affronter les États-Unis", a déclaré Ali Gholizadeh, un chercheur iranien spécialisé dans l'énergie à l'Université des sciences et des technologies de Chine à Pékin. "C'est le premier de ce genre pour l'Iran qui souhaite avoir une puissance mondiale comme alliée".

 

Le partenariat proposé a néanmoins alimenté un débat acharné au sein de l'Iran. Le ministre des affaires étrangères, M. Zarif, qui s'est rendu à Pékin en octobre dernier pour négocier l'accord, a été confronté à des questions hostiles au Parlement la semaine dernière.

 

Le document a été fourni au Times par une personne connaissant bien sa rédaction, dans l'intention de montrer l'étendue des projets actuellement à l'étude.

 

M. Zarif a déclaré que l'accord serait soumis au Parlement pour approbation finale. Il a le soutien du leader suprême de l'Iran, l'Ayatollah Ali Khamenei, ont déclaré deux responsables iraniens.

 

Le principal conseiller économique de l'Ayatollah Khamenei, Ali Agha Mohammadi, est apparu récemment à la télévision d'Etat pour discuter de la nécessité d'une bouée de sauvetage économique. Il a déclaré que l'Iran doit augmenter sa production de pétrole à au moins 8,5 millions de barils par jour afin de rester un acteur sur le marché de l'énergie, et pour cela, il a besoin de la Chine.

 

Les partisans iraniens du partenariat stratégique affirment qu'étant donné les options économiques limitées du pays, la monnaie en chute libre et la faible perspective de la levée des sanctions américaines, l'accord avec la Chine pourrait constituer une bouée de sauvetage.

 

"Toutes les routes sont fermées à l'Iran", a déclaré Fereydoun Majlesi, ancien diplomate et chroniqueur pour plusieurs journaux iraniens sur la diplomatie. "La seule voie ouverte est celle de la Chine. Quoi qu'il en soit, tant que les sanctions ne sont pas levées, cet accord est la meilleure option".

 

Mais les critiques de tout l'éventail politique iranien ont fait part de leurs inquiétudes quant au fait que le gouvernement "vend" secrètement le pays à la Chine dans un moment de faiblesse économique et d'isolement international. Dans un discours prononcé fin juin, un ancien président, Mahmoud Ahmadinejad, a qualifié cet accord de secret suspect que le peuple iranien n'approuverait jamais.

 

Les critiques ont cité des projets d'investissement chinois antérieurs qui ont laissé des pays d'Afrique et d'Asie endettés et finalement redevables aux autorités de Pékin. Les installations portuaires proposées en Iran, dont deux sur la côte de la mer d'Oman, sont particulièrement préoccupantes.

 

L'une d'entre elles à Jask, juste à l'extérieur du détroit d'Ormuz, l'entrée du golfe Persique, donnerait aux Chinois un point de vue stratégique sur les eaux par lesquelles transite une grande partie du pétrole mondial. Ce passage est d'une importance stratégique cruciale pour les États-Unis, dont la cinquième flotte de la marine est basée à Bahreïn, dans le golfe.

 

La Chine a déjà construit une série de ports le long de l'océan Indien, créant ainsi un collier de stations de ravitaillement et de réapprovisionnement depuis la mer de Chine méridionale jusqu'au canal de Suez. De nature apparemment commerciale, ces ports ont également une valeur militaire potentielle, ce qui permet à la marine chinoise en pleine expansion d'étendre son rayon d'action.

 

Il s'agit notamment des ports de Hambantota au Sri Lanka et de Gwadar au Pakistan, qui sont largement critiqués en tant que points d'ancrage pour une présence militaire potentielle, bien qu'aucune force chinoise n'y ait été officiellement déployée.

 

La Chine a ouvert sa première base militaire à Djibouti en 2015, soi-disant pour soutenir ses forces participant aux opérations internationales de lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. L'avant-poste, qui a commencé comme une base logistique mais qui est maintenant plus fortement fortifié, se trouve à quelques kilomètres de la base américaine dans ce pays.

 

La Chine a également intensifié sa coopération militaire avec l'Iran. La marine de l'Armée populaire de libération a visité et participé à des exercices militaires au moins trois fois, à partir de 2014. Le plus récent a eu lieu en décembre dernier, lorsqu'un destroyer de missiles chinois, le Xining, a participé à un exercice naval avec les marines russe et iranienne dans le golfe d'Oman.

 

L'agence de presse publique chinoise Xinhua a cité le commandant de la marine iranienne, le contre-amiral Hossein Khanzadi, déclarant que l'exercice montrait que "l'ère des invasions américaines dans la région est terminée".

 

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à l’instant, fraisedesbois a dit :

La Contribution du NYT (11/07, trad. Deepl):

Le partenariat commercial et militaire entre la Chine et l'Iran est un défi pour les États-Unis

https://www.nytimes.com/2020/07/11/world/asia/china-iran-trade-military-deal.html

Le pacte d'investissement et de sécurité élargirait considérablement l'influence de la Chine au Moyen-Orient, en jetant une bouée de sauvetage économique à l'Iran et en créant de nouveaux points chauds avec les États-Unis.

Par Farnaz Fassihi et Steven Lee Myers

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L'Iran et la Chine ont discrètement élaboré un partenariat économique et sécuritaire de grande envergure qui ouvrirait la voie à des milliards de dollars d'investissements chinois dans l'énergie et d'autres secteurs, sapant ainsi les efforts de l'administration Trump pour isoler le gouvernement iranien en raison de ses ambitions nucléaires et militaires.

 

Ce partenariat, détaillé dans un projet d'accord de 18 pages obtenu par le New York Times, élargirait considérablement la présence chinoise dans le secteur bancaire, les télécommunications, les ports, les chemins de fer et des dizaines d'autres projets. En échange, la Chine recevrait un approvisionnement régulier - et, selon un fonctionnaire iranien et un négociant en pétrole, (à prix) fortement réduit - de pétrole iranien au cours des 25 prochaines années.

 

Le document décrit également l'approfondissement de la coopération militaire, ce qui pourrait donner à la Chine un pied dans une région qui est une préoccupation stratégique des États-Unis depuis des décennies. Il appelle à des formations et des exercices communs, à la recherche commune, au développement d'armes et au partage de renseignements - tout cela pour lutter contre "la lutte inégale contre le terrorisme, le trafic de drogue et d'êtres humains et la criminalité transfrontalière".

 

Le partenariat - proposé pour la première fois par le dirigeant chinois Xi Jinping lors d'une visite en Iran en 2016 - a été approuvé par le cabinet du président Hassan Rouhani en juin, a déclaré le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, la semaine dernière.

 

Les responsables iraniens ont déclaré publiquement qu'il existe un accord en suspens avec la Chine, et un responsable iranien, ainsi que plusieurs personnes qui en ont discuté avec le gouvernement iranien, ont confirmé qu'il s'agit du document obtenu par le Times, qui est étiqueté "version finale" et daté de juin 2020.

 

Il n'a pas encore été soumis à l'approbation du Parlement iranien ni rendu public, ce qui alimente les soupçons en Iran sur les sommes que le gouvernement s'apprête à donner à la Chine.

 

A Pékin, les fonctionnaires n'ont pas divulgué les termes de l'accord, et il n'est pas clair si le gouvernement de M. Xi l'a signé ou, si c'est le cas, quand il pourrait l'annoncer.

 

S'il est mis en œuvre de manière aussi détaillée, le partenariat créerait de nouveaux points d'ignition potentiellement dangereux dans la détérioration des relations entre la Chine et les États-Unis.

 

Il représente un coup dur pour la politique agressive de l'administration Trump envers l'Iran depuis l'abandon de l'accord nucléaire conclu en 2015 par le président Barack Obama et les dirigeants de six autres nations après deux ans de négociations exténuantes.

 

Le renouvellement des sanctions américaines, y compris la menace de couper l'accès au système bancaire international à toute entreprise qui fait des affaires en Iran, a réussi à étouffer l'économie iranienne en faisant fuir le commerce et les investissements étrangers dont le pays a cruellement besoin.

 

Mais le désespoir de Téhéran l'a poussé dans les bras de la Chine, qui possède la technologie et l'appétit pour le pétrole dont l'Iran a besoin (la techno). L'Iran est l'un des plus grands producteurs de pétrole au monde, mais ses exportations, la principale source de revenus de Téhéran, ont chuté depuis que l'administration Trump a commencé à imposer des sanctions en 2018. La Chine tire environ 75 % de son pétrole de l'étranger et est le plus grand importateur mondial, avec plus de 10 millions de barils par jour l'année dernière.

 

À l'heure où les États-Unis sont sous le coup de la récession et du coronavirus, et de plus en plus isolés au niveau international, Pékin sent la faiblesse américaine. Le projet d'accord avec l'Iran montre que, contrairement à la plupart des pays, la Chine se sent en mesure de défier les États-Unis, suffisamment puissants pour résister aux sanctions américaines, comme elle l'a fait dans la guerre commerciale menée par le président Trump.

 

"Deux cultures asiatiques anciennes, deux partenaires dans les secteurs du commerce, de l'économie, de la politique, de la culture et de la sécurité ayant des perspectives similaires et de nombreux intérêts bilatéraux et multilatéraux communs se considéreront comme des partenaires stratégiques", indique le document dans sa première phrase.

 

Les investissements chinois en Iran, qui, selon deux personnes informées de l'accord, s'élèveraient à 400 milliards de dollars sur 25 ans, pourraient entraîner des mesures encore plus punitives à l'encontre des entreprises chinoises, qui ont déjà été visées par l'administration ces derniers mois.

 

"Les États-Unis continueront à imposer des coûts aux entreprises chinoises qui aident l'Iran, le plus grand État sponsor du terrorisme au monde", a écrit une porte-parole du département d'État en réponse à des questions sur le projet d'accord.

 

"En permettant ou en encourageant les entreprises chinoises à mener des activités sanctionnables avec le régime iranien, le gouvernement chinois sape son propre objectif déclaré de promouvoir la stabilité et la paix".

 

L'expansion de l'assistance militaire, de la formation et du partage de renseignements sera également considérée avec inquiétude à Washington. Les navires de guerre américains s'embrouillent déjà régulièrement avec les forces iraniennes dans les eaux surpeuplées du golfe Persique et contestent la revendication internationalement contestée de la Chine sur une grande partie de la mer de Chine méridionale, et la stratégie de sécurité nationale du Pentagone a déclaré que la Chine était un adversaire.

 

Lorsque des rapports sur un accord d'investissement à long terme avec l'Iran ont fait surface en septembre dernier, le ministère chinois des affaires étrangères a rejeté la question du revers de la main. Interrogé à nouveau la semaine dernière, un porte-parole, Zhao Lijian, a laissé ouverte la possibilité qu'un accord soit en cours de préparation.

 

"La Chine et l'Iran entretiennent une amitié traditionnelle, et les deux parties ont été en communication sur le développement des relations bilatérales", a-t-il déclaré. "Nous sommes prêts à travailler avec l'Iran pour faire progresser la coopération pratique".

 

Les projets - près de 100 sont cités dans le projet d'accord - sont tout à fait en accord avec les ambitions de M. Xi d'étendre son influence économique et stratégique à travers l'Eurasie par le biais de l'"Initiative ceinture et route", un vaste programme d'aide et d'investissement.

 

Ces projets, qui comprennent des aéroports, des chemins de fer à grande vitesse et des métros, toucheraient la vie de millions d'Iraniens. La Chine développerait des zones de libre-échange à Maku, dans le nord-ouest de l'Iran, à Abadan, où le fleuve Shatt al-Arab se jette dans le golfe Persique, et sur l'île du golfe Qeshm.

 

L'accord comprend également des propositions pour que la Chine construise l'infrastructure d'un réseau de télécommunications 5G, offre le nouveau système chinois de positionnement global, Beidou, et aide les autorités iraniennes à exercer un plus grand contrôle sur ce qui circule dans le cyberespace, probablement comme le fait la Grande muraille de Chine.

 

La campagne américaine contre une importante société de télécommunications chinoise, Huawei, comprend une action pénale contre son directeur financier, Meng Wanzhou, pour avoir cherché à dissimuler des investissements en Iran afin d'échapper aux sanctions américaines. L'administration Trump a interdit à Huawei de participer au développement de la 5G aux États-Unis et a essayé, sans grand succès, de persuader d'autres pays de faire de même.

 

La mise en place d'un vaste programme d'investissement en Iran semble signaler l'impatience croissante de Pékin à l'égard de l'administration Trump après son abandon de l'accord nucléaire. La Chine a demandé à plusieurs reprises à l'administration de préserver l'accord, auquel elle était partie, et a vivement dénoncé le recours américain à des sanctions unilatérales.

 

L'Iran a traditionnellement regardé vers l'ouest, vers l'Europe, pour trouver des partenaires commerciaux et d'investissement. Cependant, il est de plus en plus frustré par les pays européens qui s'opposent à la politique de M. Trump mais qui se sont discrètement retirés du type d'accords que l'accord nucléaire avait promis.

 

"L'Iran et la Chine considèrent tous deux cet accord comme un partenariat stratégique, non seulement pour étendre leurs propres intérêts, mais aussi pour affronter les États-Unis", a déclaré Ali Gholizadeh, un chercheur iranien spécialisé dans l'énergie à l'Université des sciences et des technologies de Chine à Pékin. "C'est le premier de ce genre pour l'Iran qui souhaite avoir une puissance mondiale comme alliée".

 

Le partenariat proposé a néanmoins alimenté un débat acharné au sein de l'Iran. Le ministre des affaires étrangères, M. Zarif, qui s'est rendu à Pékin en octobre dernier pour négocier l'accord, a été confronté à des questions hostiles au Parlement la semaine dernière.

 

Le document a été fourni au Times par une personne connaissant bien sa rédaction, dans l'intention de montrer l'étendue des projets actuellement à l'étude.

 

M. Zarif a déclaré que l'accord serait soumis au Parlement pour approbation finale. Il a le soutien du leader suprême de l'Iran, l'Ayatollah Ali Khamenei, ont déclaré deux responsables iraniens.

 

Le principal conseiller économique de l'Ayatollah Khamenei, Ali Agha Mohammadi, est apparu récemment à la télévision d'Etat pour discuter de la nécessité d'une bouée de sauvetage économique. Il a déclaré que l'Iran doit augmenter sa production de pétrole à au moins 8,5 millions de barils par jour afin de rester un acteur sur le marché de l'énergie, et pour cela, il a besoin de la Chine.

 

Les partisans iraniens du partenariat stratégique affirment qu'étant donné les options économiques limitées du pays, la monnaie en chute libre et la faible perspective de la levée des sanctions américaines, l'accord avec la Chine pourrait constituer une bouée de sauvetage.

 

"Toutes les routes sont fermées à l'Iran", a déclaré Fereydoun Majlesi, ancien diplomate et chroniqueur pour plusieurs journaux iraniens sur la diplomatie. "La seule voie ouverte est celle de la Chine. Quoi qu'il en soit, tant que les sanctions ne sont pas levées, cet accord est la meilleure option".

 

Mais les critiques de tout l'éventail politique iranien ont fait part de leurs inquiétudes quant au fait que le gouvernement "vend" secrètement le pays à la Chine dans un moment de faiblesse économique et d'isolement international. Dans un discours prononcé fin juin, un ancien président, Mahmoud Ahmadinejad, a qualifié cet accord de secret suspect que le peuple iranien n'approuverait jamais.

 

Les critiques ont cité des projets d'investissement chinois antérieurs qui ont laissé des pays d'Afrique et d'Asie endettés et finalement redevables aux autorités de Pékin. Les installations portuaires proposées en Iran, dont deux sur la côte de la mer d'Oman, sont particulièrement préoccupantes.

 

L'une d'entre elles à Jask, juste à l'extérieur du détroit d'Ormuz, l'entrée du golfe Persique, donnerait aux Chinois un point de vue stratégique sur les eaux par lesquelles transite une grande partie du pétrole mondial. Ce passage est d'une importance stratégique cruciale pour les États-Unis, dont la cinquième flotte de la marine est basée à Bahreïn, dans le golfe.

 

La Chine a déjà construit une série de ports le long de l'océan Indien, créant ainsi un collier de stations de ravitaillement et de réapprovisionnement depuis la mer de Chine méridionale jusqu'au canal de Suez. De nature apparemment commerciale, ces ports ont également une valeur militaire potentielle, ce qui permet à la marine chinoise en pleine expansion d'étendre son rayon d'action.

 

Il s'agit notamment des ports de Hambantota au Sri Lanka et de Gwadar au Pakistan, qui sont largement critiqués en tant que points d'ancrage pour une présence militaire potentielle, bien qu'aucune force chinoise n'y ait été officiellement déployée.

 

La Chine a ouvert sa première base militaire à Djibouti en 2015, soi-disant pour soutenir ses forces participant aux opérations internationales de lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. L'avant-poste, qui a commencé comme une base logistique mais qui est maintenant plus fortement fortifié, se trouve à quelques kilomètres de la base américaine dans ce pays.

 

La Chine a également intensifié sa coopération militaire avec l'Iran. La marine de l'Armée populaire de libération a visité et participé à des exercices militaires au moins trois fois, à partir de 2014. Le plus récent a eu lieu en décembre dernier, lorsqu'un destroyer de missiles chinois, le Xining, a participé à un exercice naval avec les marines russe et iranienne dans le golfe d'Oman.

 

L'agence de presse publique chinoise Xinhua a cité le commandant de la marine iranienne, le contre-amiral Hossein Khanzadi, déclarant que l'exercice montrait que "l'ère des invasions américaines dans la région est terminée".

 

Les chinois avaient fait de l'Iran une étape des nouvelles routes de la soie vers la mer caspienne, l'embargo de l'ONU avait gelé le projet je crois.

Gesticulations? Ou la Chine est-elle prête à s'affranchir des règles de l'ONU?

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Il y a 2 heures, debonneguerre a dit :

Les chinois avaient fait de l'Iran une étape des nouvelles routes de la soie vers la mer caspienne, l'embargo de l'ONU avait gelé le projet je crois.

Gesticulations? Ou la Chine est-elle prête à s'affranchir des règles de l'ONU?

"S'affranchir" de l'ONU, les US se sont bien retirés unilatéralement du "traité nucléaire Iranien" (JCPOA); sans parler de l'extraterritorialité de leur "droit". Alors...

Par contre les propos "rapportés" de certains officiels tant Iraniens que Chinois dans les articles de presse sont sans ambages: ils provoquent frontalement les Etats-Unis de Trump. Posture? Usage interne/externe?

Des projets en Iran analogues à ceux que les Chinois réalisent au Pakistan (le Corridor Economique Chine-Pakistan est l'une des artères prévue de leurs "Nouvelles routes de la soie")? Faut avoir les moyens. Comment dire, la conjoncture est morose (cf. les posts de rogue0 p.221 du thread "Chine")

Mais ce n'est pas une question de conjoncture puisque c'est un projet de 25 ans. "Partenariat stratégique", long terme. A petits pas... Mais les annonces sont fracassantes.

Par exemple, tout ce matos militaro-avionique russe dont la venue est annoncée en territoire iranien, heu... A t-on des "fuites" du côté Russie qui confirment? :biggrin:

Y'a une part de bullshit, je crois, oué.

Ces révélations, une diversion? Mettre un gros coup de projecteur Chinois sur l'Iran, afin de faire passer Hong-Kong dans l'obscurité?...

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