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Léviathan

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  1. Le complexe de Massada vous affecte Rochambeau! Voila une drôle de vision de la place de la France dans un monde qui voit effectivement de plus en plus de pays accéder à la puissance économique. Mais ça, c'est le mouvement de fond de l'histoire et il serait vain de s'y opposer à moins de persister sur une ligne de conduite "rejectionniste" qui révoque la réalité et qui provoque le déclin (non plus en termes relatifs mais cette fois absolus) de l'influence française dans le monde. Il reste à la France la possibilité qui est souvent offerte aux peuples en perte de vitesse (relative parce que quantitative : nous ne sommes que 64 millions face à des monstres de plusieurs centaines de millions): renforcer leur cohésion, augmenter leur dextérité en général et en particulier dans leur gouvernance et manifester une certaine "supériorité" sur le champ de bataille comme dans les affaires économiques (un peu à la manière d'Israël assiégé au Moyen-Orient). Cela implique d'améliorer notre efficacité tous azimuts, de nous fixer des objectifs limités et clairs, atteignables indirectement par de multiples voies et avec les bonnes alliances. Mais le maître mot de ce type d'approche c'est le réalisme et non la passion: quand on utilise les mots de "caniche" des USA, que l'on craint des évangélistes qui ne font que tirer profit de la liberté de conscience, un principe sacro-saint de la démocratie, ou que l'on éprouve du ressentiment à l'égard d'un monde extérieur tellement dynamique qu'il en paraît menaçant, on se trouve en réalité bien plus proche de la réaction et du repli dû au ressentiment que du relèvement de notre nation. ---- PS: La Russie a peut-être un taux de croissance supérieur à 6% l'an mais cela ne veut pas dire que son économie se développe et se complexifie d'autant plus que ce pays part de très bas. La Russie est un géant énergétique (situation exceptionnelle et temporaire) et un nain économique (situation destinée à perdurer si le pouvoir central continue de dilapider ses sous dans une politique de prestige tout à fait prématurée).
  2. J'ajouterai à la suite des commentaires de Davout que le livre de blanc de la défense de 1994 fait état d'opérations militaires qui, lorsqu'elles sont d'envergure (Kosovo, Afghanistan, Iraq, Bosnie) doivent être systématiquement entreprises dans le cadre de coalitions. En clair, la France ne fera plus la guerre seule (au delà d'un engagement supérieur à 5000 hommes). Lorsque cette prérogative des États souverains, la guerre, n'est plus envisagée que sous forme de guerre de coalition, le discours qui voudrait que la France agisse seule et défende des intérêts à tous antagonistes ne tient plus. Il est évident que nos intérêts sont tout à la fois et en même temps convergents et divergents avec ceux d'autres États (quand on prend en compte l’ensemble des sphères dans lesquelles ils s’expriment : militaire, économique, politique, financier, énergétique, etc.) mais il est également évident que si nous adoptons une ligne qui voudrait que nous nous associons à l'un et puis à l'autre (ou plutôt, en même temps à l’autre) selon l'intérêt défendu, nous allons droit au mur: l'association d'intérêts implique toujours des engagements et que vaudrait la parole d'une France versatile, quelle valeur aurait alors son alliance, cette forme extrême de son indépendance ne risque-t-elle pas de la conduire à l’isolement? Une alliance militaire permanente présente bien des inconvénients mais elle est plus stable et crée des liens forts d'interdépendance ce qui, au bout du compte, présente des avantages tels que nous n'avons, en réalité, jamais quitté l'OTAN.
  3. D'ailleurs quel gaspillage de ressources ce serait si nous devions construire une coalition européenne anti-américaine (en supposant que ô miracle, d'autres États veuillent bien devenir nos "partenaires")! Ça ne profiterait qu'aux russes et aux chinois dont les intérêts, pour le coup, sont encore plus divergents des notres que ceux des USA. EDIT et NB: Il y a écrit à la suite de mon dernier message : « Dernière édition: Mercredi Septembre 26, 2007, 00:00:08 par Léviathan » alors que je n'ai pas édité ce message après qu'on y ait répondu! Que pasa?
  4. Il faut préciser ce qu'on considère comme une relation d'égalité avec les USA. Nous ne sommes pas une superpuissance mais nous pouvons avoir de l'influence sur nos alliés. L'un des problèmes avec l'administration Bush était qu'ils ne nous écoutaient pas mais Bush passera... Concernant la souveraineté, je ne suis pas d'accord sur le fait que les USA soient les seuls souverains. Les modalité de la souveraineté ne s'appliquent pas pareillement à eux qu'à nous, c'est certain mais les USA voient le souveraineté contrainte par le reste du monde. Ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent, non plus. L'intégration dans l'OTAN ne me semble pas de nature à anesthésier "toute responsabilité politique et militaire" Que la plupart des pays OTAN se comportent ainsi c'est un fait mais ce ne sont pas des puissances de même niveau que la France. L'Allemagne, pour sa part, à un héritage historique difficile à gérer. Quant à la Grande-Bretagne, elle dépense plus pour sa défense que nous et assume pleinement ses choix. Je ne vois pas au nom de quoi nous devrions tenir compte d'une opinion publique arabe qui un jour loue l'ONU et la France parce qu'elles s'opposent à l'invasion de l'Iraq (alors que cette même opinion s'en prenait à l'ONU en 1991) et à Israël (alors que cette même opinion reproche à l'ONU la reconnaissance de cet État) et le lendemain manifeste contre la loi sur la laïcité et le droit à la caricature. Cette opinion publique est tout sauf éclairée, elle croit à la théorie du complot juif mondial, elle est antisémite et elle est travaillée en profondeur par l'idéologie totalitaire des islamistes. Plaire à cette opinion en allant dans le sens de ses préjugés ne me paraît pas judicieux, ce serait même déchoir (le retour du vichysme?). Nous devrions au contraire tenir un langage de vérité... les arabes passent un mauvais quart d'heure mais ils en sortiront bien un jour.
  5. Je viens de lire tous vos messages, c'était très éclairant mais à mon avis nous aurions tort de croire que la seule voie pour la France serait l'indépendance totale de sa politique étrangère. Il y a une bonne raison à cela, c'est que la souveraineté nationale est une abstraction, une conception qui ne colle pas à la réalité. Tous les États sont interdépendants et s'influencent mutuellement (avec d'autres acteurs de la scène internationale)... même les USA. En plus cette chimère, la souveraineté nationale, est une idée d'un autre temps, à l'époque où les États européens étaient extrêmement jaloux de leur autonomie et ça nous a menés à deux guerres mondiales. La France a parfois une guerre de retard, et la patrie de la Révolution a bien, deux siècles plus tard, une révolution de retard dans les mentalités. Ce n'est pas en nous faisant chauvins qu'on va enrayer le déclin (relatif) de la France ou lui assurer une position confortable sur ls scène internationale. Dans un monde qu'on voudrait multipolaire, les alliances sont changeantes, très volatiles et l'ensemble est instable. Dans un tel contexte, je doute que la France puisse peser de tout son poids là où 2 ou 3 grandes puissances se disputent déjà les "spoils of war" (sans compter les puissances régionales ici ou là qui viendront sans doute "enrichir" le dialogue). Ça serait nous réduire à une toute petite puissance dans un monde d'alliances incertaines où nous ne pourrions plus sécuriser notre sphère d'influence. Considérons aussi que l'OTAN est fondé sur un traité qui impose des obligations à ses membres. C'est une alliance militaire qui repose sur des institutions, une culture commune qui s'est développée au cours de ce dernier demi-siècle et c'est aussi une alliance de démocraties, de pays dépendants quant à leur approvisionnement énergétique, de nations dont les armées sont interopérables et qui échangent par ailleurs énomément dans tous les domaines de l'activité humaine. Je ne sache pas que nous puissions en obtenir autant de la part de la Russie (qui n'est pas une puissance économique) et de la Chine ni d'ailleurs que réintégrer le commandement de l'Alliance nous mette en porte-à-faux avec le monde arabe (dont l'ensemble des États sont déjà des alliés de l'Occident et n'ont jamais émis la moindre critique de l'Alliance Atlantique!) et l'Asie (nombre de pays asiatiques rêveraient de devenir membres d'une telle organisation et/ou de conforter la protection occidentale qu'ils reçoivent déjà). Enfin, là où l'on sait le mieux se battre, c'est dans les armées occidentales... dans l'OTAN, nous nous entrainons avec les meilleurs. Et, pour finir, si nous avons une dissuasion nucléaire autonome, relevons quand même que nous dépendons totalement du système d'alerte avancé de l'OTAN pour ne pas nous faire surprendre. Voilà de quoi mettre de l'eau dans notre vin et réfléchir plus intelligemment à notre avenir dans un monde qui n'est pas celui de nos fantasmes.
  6. Mieux vaudrait ne pas perdre Djibouti. Avec le détroit de Bab El Madeb, c'est un point d'appui stratégique essentiel surtout lorsque le seul p-a que nous avons rentre à la clinique pour p-a. D'un autre coté, on a qu'à se débarasser de Guelleh (La France osera-t-elle revenir à ces méthodes?), mettre un nouveau président qui n'est pas mouillé dans l'affaire du Juge Borrel et en plus faire de Djibouti ce que je Guelleh nous réclame expressément. Ça ne sera pas Singapour mais ça peut devenir touristique. À la Saint-Barth', mâchez du kat!
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