Je me suis inscrit à ce site pour apporter quelques précision en ce qui concerne la déclinaison #1 de l'AMX 32, car c'est moi qui l'avait assemblé à la section Protos de l'AMX/APX pour sa présentation à l'exposition Satory II en 1979. Il me semble qu'il était déjà équipé du canon de 120 mm. J'ai installé la tourelle sur le châssis, mais j'avoue ne plus me rappeler.
Il était bien équipé du HS110, mais la puissance maximale était de 720 CV en lieu des 680 CV du HS110 standard. La boite de vitesse était la "4AD", transmission semi-automatique élaborée par l'AMX. La direction restait conventionnelle par freinage sur le différentiel, les rapports se passaient par le biais d'impulsions électriques. Cette transmission "Maison" ne sera pas validée, jugée trop fragile, et les essais de la future ENC200 de la SESM et du moteur hyperbar ex Poyaud ne débuteront qu'en 1980 dans un châssis construit pour l'occasion; le VHM (véhicule de haute mobilité); j'ai participé, brièvement, aux premiers essais, car je quitterai l'AMX en Septembre 1980 pour poursuivre d'autres intérêts.
La première mouture du V8 hyperbar Poyaud était une usine à gaz, sans jeu de mots.... le temps de réponse du turbo était effroyable, et les accélérations faisaient sortir des flammes à plus d'un mètre de l'échappement unique. Lors de notre première sortie sur les pistes d'essais de Satory, la température dans le compartiment GMP avait déclenché l'alarme incendie. Par chance l'extinction n'avait pas fonctionné ce qui avait permis de ne pas noyer le moteur sous la mousse. Le VHM était déjà équipé des suspensions par vérins du même type que celles déjà expérimentées sur le 10 RC.
La vitesse et les accélérations étaient impressionnantes, le VHM étant comparativement extrêmement léger par rapport à un char de bataille en ordre de marche. Je me rappellerai toujours de ce tour de circuit, juste avant l'alarme incendie, qui m'avait valu un rappel à l'ordre du chef d'exploitation pour vitesse "excessive". Il est vrai que nous avions embarqué une pléthore d'ingénieurs et que tous les systèmes étant nouveaux, la prudence était de rigueur, mais grisé par ce poste de conduite équipé d'un volant, une direction hydrostatique, on pouvait finalement négocier les virages sans que le rapport engagé ne détermine le rayon de braquage. Voilà pour les quelques anecdotes. Je possède quelques photos du 32, car j'ai participé à la séance de photographie avant l'acheminement sur son emplacement de présentation de Satory II; je ne sais malheureusement pas où elles se trouvent.