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TBILISSI (AFP) - La Géorgie et sa région séparatiste d'Ossétie du Sud ont convenu d'une rencontre vendredi pour tenter de trouver une issue à la crise à l'issue d'une journée d'affrontements qui ont fait au moins quatre morts jeudi. "Nous sommes parvenus à un accord sur une rencontre demain (vendredi) aux environs de 13H00 (09H00 GMT) sous médiation russe" à Tskhinvali, capitale de la république autoproclamée d'Ossétie du Sud, a déclaré l'ambassadeur spécial russe Iouri Popov. Les entretiens auront lieu entre le ministre géorgien de la Réintégration, Temour Iakobachvili, et le vice-Premier ministre sud-ossète, Boris Tchotchiev, a-t-il ajouté. Le président géorgien Mikheïl Saakachvili avait appelé juste auparavant à un "cessez-le feu" et à une "reprise du dialogue" après une série d'accrochages qui ont déjà fait six morts le 1er août avant de connaître une nouvelle escalade jeudi. "Je viens d'ordonner - et c'est un ordre douloureux - un cessez-le feu", a déclaré M. Saakachvili lors d'une allocution télévisée à la Nation. "Il y a de nombreuses victimes, incluant des morts et de nombreux blessés", a-t-il ajouté. Deux soldats géorgiens ont été tués et trois grièvement blessés, a précisé à l'AFP le secrétaire du Conseil national de Sécurité géorgien, Alexandre Lomaïa. Un blindé léger géorgien a été détruit et trois soldats de maintien de la paix géorgiens blessés dans des "batailles de grande envergure" près du village d'Avnevi, avait auparavant déclaré un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili. Deux civils, victimes de tirs d'artillerie, ont aussi été tués dans le village de Khetagourovo, en Ossétie du Sud, ont annoncé les agences de presse russes Ria Novosti et Interfax, citant des responsables de la république autoproclamée. Une vingtaine de personnes avaient déjà été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi à la suite de tirs d'artillerie depuis des positions géorgiennes, avaient affirmé les autorités séparatistes. Le secrétaire du Conseil de sécurité de la République sud-ossète, Anatoli Barankevitch, cité par Ria Novosti avait aussi déclaré que "de nombreuses unités militaires géorgiennes se dirigent vers la frontière". Près de la zone de conflit, un journaliste de l'AFP a vu dans la soirée une colonne de 40 camions transportant des troupes géorgiennes en tenue de camouflage et armées de kalachnikov se dirigeant vers Tskhinvali, qui ont stoppé leur progression à une dizaine de kilomètres de la capitale. "Au cours de la journée, j'ai entendu des explosions et des coups de feu. C'était terrifiant", a raconté un villageois, Niko Gelomnishvili, près d'un point de contrôle géorgien. M. Saakachvili a réitéré sa proposition de "large autonomie" pour l'Ossétie du Sud, restée sans grand succès jusqu'ici, en l'assortissant d'une offre de garantie de Moscou. "J'offre à la Russie d'être le garant de l'autonomie de l'Ossétie du Sud en Géorgie", a-t-il dit. "Arrêtons la spirale de la violence. Reprenons les négociations sous quelque forme que ce soit", a-t-il ajouté. De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki moon, a exprimé sa "grande inquiétude" concernant la montée de la violence et appelé les parties à la retenue. A Bruxelles, la Présidence du Conseil de l'Union européenne a elle aussi exprimé sa "vive préoccupation" après ces nouveaux accrochages armés. Les tensions en Ossétie du Sud et dans une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, toutes deux soutenues par Moscou, se sont aggravées ces derniers mois, sur fond de rivalités russo-géorgiennes pour le contrôle de la région. L'Ossétie du Sud, qui compte quelque 70.000 habitants, a proclamé son indépendance en 1992 après la chute de l'URSS, et aspire à rejoindre la Fédération de Russie dont fait partie l'Ossétie du Nord. Après avoir "pacifié" la Tchéchénie, la Russie pourrait soutenir l'Ossétie du sud pour mieux l'annexer. Les accrochages deviennent de plus en plus violents.