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  1. Je lance ce topic avec appréhension, car on peut en faire tout et n'importe quoi, et c'est en ces temps où l'on choisit de parler d'identité que je propose de parler de cette guerre dont le récit marque symboliquement le début de la civilisation occidentale, puisque les civilisations se définissent moins par leurs sciences ou leur puissance que par leurs récits, qui portent leur manière de penser, de se penser et de voir le monde. Voici donc une guerre qui manquait à notre agenda: la Guerre de Troie, à la fois le mythe et la réalité probable ou devinée. Il s'agit d'utiliser le récit et la réalité que l'archéologie a permis de deviner pour évoquer les fondements éternels, réalités et enjeux de la guerre et du fonctionnement des Etats et civilisations. Et l'on voit que sous la mythologie, ses métaphores, ses archétypes et ses sublimations se dessinent des enjeux, des motivations, des personnages et des réalités bien humaines. On pourra ainsi évoquer l'affrontement entre les Grecs Mycéniens, Achéens, ou Egéens, peuples aussi guerriers que pirates, et les Troyens, et y voir la lutte des sédentaires contre les presque nomades, les installés contre les challengers. Ou encore discerner la lutte de 2 modèles militaires pas totalement similaires, des enjeux géopolitiques bien réels, le rôle des "opérations spéciales" avant la lettre, la place du raid et de la bataille rangée, le "management interculturel" d'une armée composite (Troie) contre une coalition monoculturelle.... Et voir par exemple que le schéma civilisationnel des Grecs à ce stade de leur histoire est exactement le même que celui suivi, plus tard, par les Romains, Francs, Goths, Vandales, Saxons, Vikings.... Pour commencer, je vais introduire les Troyens, qu'on connaît souvent trop mal: au XIIème siècle avant JC, Troie est une Cité-Etat située au nord de l'embouchure de la rivière Karamanderes, sur le pied du Mont Ida, à l'extrême ouest de l'Anatolie, très exactement à l'entrée, côté asiatique, du détroit des Dardanelles, soit une position stratégique pour le contrôle et la sécurité du trafic commercial entre la Mer Noire et la Mer Egée. Cela en faisait une Cité richissime pour l'époque, ce dont témoignent les restes archéologiques. La Troie ddont nous parlons correspond à la couche archéologique n°7a, car il a existé en fait de nombreuses Troie sur ce site de grand intérêt, et ce de façon ininterrompue jusqu'à l'avènement de Constantinople qui a repris son rôle et son importance stratégique, entraînant la désaffection graduelle du site. Cette Troie a existé en tant que telle entre le XIVème et le XIIème siècles avant JC, période où l'on situe la Guerre mythique, avec pour point d'orgue sa destruction par le feu autour des années 1190-1180 avant JC, période déduite de la chronologie mythique de l'histoire grecque et que semble confirmer la datation des marques d'incendie sur les ruines de Troie VIIa. Il s'agit d'une ville de 8 à 10000 habitants couvrant 200 000 mètres carrés, soit une ville importante: longtemps, les seules ruines apparentes nous donnaient l'impression d'une ville de la taille d'une grosse citadelle; dans les années 80, des excavations ont permis de voir que ces ruines n'étaient en fait qu'une grosse citadelle, et qu'un mur d'enceinte nettement plus vaste délimitait un périmètre urbain suffisant pour héberger 10 000 habitants permanents ainsi qu'une nombreuse population supplémentaire, paysans réfugiés et/ou commerçants étrangers itinérants pouvant facilement doubler la population. Les "murs cyclopéens" sont une réalité, puisque les murs des Troie VIh (détruite par un tremblement de terre) et VIIa sont faits de massifs blocs de pierre soigneusement imbriqués les uns dans les autres, donnant une enceinte à la hauteur moyenne de 3 à 4 mètres au-dessus du sol contemporain (sans compter des surélévations en bois et un fossé), et à l'épaisseur de 2 mètres au sommet (chemin de ronde et plate-forme de tir) et 3-4 à la base. Ce mur est parsemé de tours bien disposées pour le tir croisé et le tir d'enfilade, et de portes fortifiées complexes rappelant des barbacanes. Un parapet de terre tassée extérieur au mur a été trouvé, avec un fossé, sans doute une première position organisée. A l'intérieur, de vastes citernes ont été trouvées sous la puissante citadelle, fortification ultime et siège du pouvoir. Qui étaient les Troyens (nous verrons d'ailleurs que le mythe de l'énéide et de la fondation de Rome par des réfugiés troyens a bien des aspects tout à fait réalistes)? Vraissemblablement une population plus ou moins mélangée, mais directement apparentée aux Hittites, soient des Indo-Européens arrivés en Anatolie autour des XXème-XVIIIème siècles avant JC. Il faut préciser que cette population était mélangée avec les Hattis, ancien peuple (caucasien) de l'Anatolie, soumis par les nouveaux arrivants, et ayant déjà développé une culture urbaine très avancée que les Hittites ont poursuivie. Fondamentalement, ils appartiennent au même groupe originel que les Grecs, mais leur mélange avec les populations caucasiennes locales et l'adaptation à la culture locale en a fait une civilisation très distincte. Un fort degré de proximité culturelle a pu exister avec les grecs, notamment aux niveaux militaire, commercial et religieux, mais on ne peut le déterminer exactement étant donné la nature mythologique du récit d'homère où, par commodité, il n'y a pas de barrière au niveau de la langue et du panthéon. Une communauté de dieux, de noms, d'appellations.... n'a d'ailleurs rien de choquant dans ce monde méditerranéen très interconnecté, et surtout dans cette partie de la zone, où la proximité raciale et culturelle n'est pas négligeable. Le récit de Troie est d'autant plus crucial que l'on se situe à une période particulière, la fin du XIIème siècle avant JC étant celle de l'effondrement de l'Age du bronze, qui fut le début d'une période appelée l'Age Sombre pour la Grèce, mais aussi pour le Moyen Orient: déchirements internes en Grèce et fin de la période Mycénienne (symbolisés par la chute de la maison des Atrides, celle d'Agammemnon), effondrement du grand royaume/empire hittite, invasions des "peuples de la mer" dans toute la Méditerranée orientale, catastrophes naturelles majeures (surtout des tremblements de terre et sécheresses), chute des flux commerciaux, chute démographique généralisée, abaissements des puissances assyriennes et de Babylone (la ville est alors pillée), migrations massives (peuples en mouvements, mais aussi réfugiés fuyant les villes et devenant aussi des pillards et des armées), effondrement Egyptien sous Ramses VI, systèmes d'alliances fragilisés ou détruits, conflictualité surmultipliée (migrations dangereuses, raréfaction des ressources, tarissement du commerce).... Bref, le XIIème siècle avant JC fut sans doute l'un des plus horribles qui fut jamais. Où est Troie dans ce contexte? Troie est une Cité dirigeant une ligue ou fédération de 21 autres Cités-Etats de l'ouest de l'Anatolie, la ligue d'Assuwa (une des origines potentielles du mot "Asie"), anciennement une alliance militaire pour s'opposer aux hittites, mais qui fut défaite au XVème siècle. De ce fait, la Cité et ses alliées sont sous la suzeraineté lointaine de l'Empire hittite (pas plus qu'une alliance formelle et, éventuellement, un tribut symbolique) ou ses Etats-clients, mais de fait indépendantes, ce dont attesteraient les archives diplomatiques hittites (qui permettent de retrouver les dénominations de la ville: Troie/Troia/Ilion/Ilio/Ilios/Wilios/Wilusa/Wilusiya). L'historicité du roi Priam serait aussi confirmée par la correspondance diplomatique hittite mentionnant à plusieurs reprises un Piyama-Radu, évidemment très loin de l'archétype poétique d'Homère: apparemment, ce personnage était sans doute de sang royal hatti ou hittite, et un emmerdeur de première ayant fait la guerre un peu partout, foutu le bordel, s'est allié avec les Mycéniens pendant un temps. La mention de l'un des ses fils Alaksandu (Alexandros, c'est-à-dire Pâris), lui aussi un fouteur de bordel, pourrait presque faire comprendre la license poétique sur l'enlèvement d'hélène ;). Là on a le tableau du terrain. Je continuerai, si ça intéresse, avec celui des envahissseurs, pour une géopolitique complète, et j'essaiera un bilan analytique de la situation stratégique à la veille du conflit.
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