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  1. N'était-ce pas là l'un de leurs problèmes majeurs? Justement parce que cela rendait la maintenance impossible, mobilisait des effectifs énormes pour la réaliser, ainsi que des stocks de pièces détachées à la fois insuffisants dans l'ensemble, mais aussi impossiblement complexes à gérer?
  2. Non, non.... Depuis, on a retrouvé l'oeil manquant de Jan Zizka: ça change absolument tout ce qu'on connaît sur la période . Très forte à cette époque, l'Eglise: elle se contentait pas d'un seul pape, mais en a eu jusqu'à trois (entre les conciles de Pise et Constance). Forces bleue, rouge et verte! Mais bon, s'ils avaient écouté Hus, personne n'aurait eu à se coltiner la lecture de 95 propositions clouées sur une porte d'Eglise. Mais pour revenir à l'évolution du warfare sur la dernière période du Moyen Age, isoler les Hussites n'é qu'un sens limité: peut-être vaut-il mieux l'inscrire dans le cadre de la multiplication, pour différentes raisons, d'infanteries populaires et mercenaires, avec et/ou contre les forces d'Etat/féodales, suite à la croissance démographique globale, à la densification (relative) du continent, à l'organisation plus grande qui en découle au niveau de villes et de régions.... Ainsi des Suisses (depuis le Bundesbrief de 1291 et la première Eidgenossenschaft de 1307, suivies d'effet à morgarten en 1315), des cités-Etats du nord de l'Italie (y compris les thalassocraties) et des Flandres, des Hussites (pour un motif au départ ponctuel lié à une protestation religieuse), des populations espagnoles pour la reconquista (en raison du manque d'aristos), de la yeomanry anglaise, mais aussi du mercenariat qui englobe graduellement des groupes plus vastes et plus permanents (grandes compagnies) et parfois émanant de l'Etat (armée "noire" des Hunyadi en Hongrie).
  3. Qu'entends-tu par là? Je demande honnêtement, hein? Je ne comprends pas très bien à quoi tu fais référence, là, spécifiquement.
  4. Ce qui est bien l'un des problèmes majeurs de notre époque: le collectif existe t-il encore, ou sommes nous plus dans le cas d'un ensemble amorphe de tribus et factions, avec juste un reliquat de tissu connectif, qui continue juste par quelques acquis encore fonctionnels et l'inertie accumulée? Et je mentionne la chose dans ce fil sur la LPM, parce que le niveau d'unité/sentiment national/engagement patriotique est un atout de facto budgétaire qu'on est juste incapable de chiffrer: il facilite énormément de choses, en rend d'autres plus ou moins gratuites ou beaucoup moins coûteuses, a un effet incitatif profond sur beaucoup de choses... Sans cela, l'impôt rentre moins bien (j'ai lu quelques trucs dessus), le consensus social minimal pour toute décision est infiniment plus dur, la croyance dans l'importance de la perpétuation du corps social et des institutions n'existent plus, et, dans le cas de l'armée, on est de plus en plus à risque d'avoir des forces plus ou moins détachées de la société et de l'idée de la nation, bref, une armée qui, à bien des égards, se mercenarise de diverses façons (et là, on peut puiser dans l'Histoire pour multiplier les exemples ad nauseam -et j'utilise le latin, parce que Rome en serait le premier exemple). Ce genre d'armées finit toujours par coûter plus cher, à plus conditionner son emploi, à entrer dans le jeu politique...
  5. J'avais pas pris l'hypothèse d'une conscription... Ceci dit, conscription + contraintes réalistes de taille d'une armée opexable équipée (coûteusement) telle qu'il le faut aujourd'hui + contraintes de standards physiques (pour la troupe déployable) = pas beaucoup de femmes rentreraient dans les unités de combat. La question redeviendrait celle de la proportion de l'opinion (et donc de la classe politique) qui serait touchée par les pertes "classiques" de jeunes hommes en grand nombre, si tant est qu'on soit impliqué dans une guerre-boucherie de grande échelle. Ca retombe toujours sur une question de "combien"/"quelle proportion" a un impact sur une part de taille critique de l'opinion. Les 30 dernières années et quelques séjours (et beaucoup de relations) en politique m'ont peut-être rendu blasé, mais j'ai eu quelques aperçus des choses en fait très peu nombreuses qui font réellement bouger opinion publique et politiciens.
  6. Qu'est-ce qui te dit qu'il y aurait des images? Ou beaucoup d'entre elles? Ou qu'elles seraient en première page? Ou que Sandrine Rousseau/Alice Coffin ont les moyens de faire un patacaisse au-delà de leurs petites bulles Twitter, si tant est qu'elles s'intéressent même au sujet? Ou encore que ce genre de polémique ait les moyens de durer plus longtemps qu'une mini indignation virale de quelques jours (un cycle d'info ou deux, à tout péter)? Tu as vu beaucoup d'émotion nationale sur les morts en OPEX au cours des 30 dernières années (même Surobi)? Ca touche directement, ou même indirectement, bien trop peu de monde pour faire plus qu'une courte tempête dans un verre d'eau. Juste pour dire que ce n'est pas un truc qui constitue un réel facteur en politique/dans l'opinion. Les seuls problèmes reviennent à la quantité et à la qualité du recrutement potentiel, le niveau de motivation/volontariat/patriotisme dans le vivier de recrutement général, les réelles possibilités et limites d'intégration des femmes à divers niveaux dans les forces armées, et évidemment toutes les questions budgétaires, organisationnelles, techniques et pratiques qu'amèneraient les diverses solutions potentielles pour un accroissement net significatif des forces, par augmentation du nombre d'engagés, par conscription, ou par extension et modification de la réserve (une plus nombreuse, plus entraînée et plus sollicitée).
  7. L'armée n'a pas les moyens de fournir les doses de "stimulants" et autres substances chimiques consommées par de telles donzelles à l'année. Sans compter les rasoirs et produits dépilants rendus nécessaires par ces suppléments. C'est comme ça que les budgets déraillent. Rien de tout cela n'est du luxe: c'est à peine combler des vides devenus béants, et ça ne compense pas tout ce qu'il faut faire qui n'est pas "sexy" en matière de maintenance/réparations pour que les forces réelles aient un peu moins de décalage avec ce à quoi elles ressemblent sur le papier. Mais ce que tu évoques là est acté? C'est dans les tuyaux (= un certain niveau de probabilité)? Ou c'est encore une liste au Père Noël? Personnellement, j'ai jamais cru que c'était un vrai argument, surtout de nos jours: depuis la professionnalisation, ce n'est pas une question de "prêt ou pas prêt" à voir cela, c'est un sujet dont le citoyen moyen, et encore plus l'électeur moyen, se fout éperdument. Pas qu'ils soient inhumains, mais les morts/blessés au combat d'une petite armée pro (= touche une proportion beaucoup trop faible de familles), c'est lointain, et ça n'a jamais été une question impactant un vote dans l'ère post guerre froide. Alors hommes ou femmes tués au combat, ce n'est pas vraiment une question politiquement impactante, cad une qui empêcherait un politicien de dormir ou de continuer à voter n'importe quoi. Triste, mais vrai.
  8. Plus que seulement la logistique, il semble que ce soit l'entièreté de la manoeuvre mécanisée interarme qui soit problématique, pour euphémiser sévèrement. A tout le moins au-delà de l'échelon bataillonnaire: ce n'est apparemment pas que le terrain qui empêche les unités en progression de s'épauler/s'appuyer mutuellement, et la coordination des unités de base semble gravement faible, comme si la progression était décidée génériquement tout en haut, et que les chefs de bataillons interarmes décidaient par eux-mêmes quoi faire ensuite, bougeant au petit bonheur selon leurs propres calculs, avec rien ou presque entre ces deux échelons.
  9. Mauvais ordre: la vérité se prend un bombardement et des rafales largement avant le plan: c'est plus rapide de mentir que d'envahir. La logistique est moindre.
  10. Mieux vaut rester silencieux (ou inactif) quitte à laisser croire qu'on est con (ou impotent) plutôt que de l'ouvrir (ou d'agir) et ne laisser aucun doute à ce sujet.
  11. Tu veux dire.... Comme l'EM français dans les années 30 ?
  12. C'est justement ça, le coeur de la critique que j'ai vu chez les experts écoutés aujourd'hui: l'armée russe, selon la réforme menée depuis une douzaine d'années au moins, est organisée en 4 grands commandements couvrant le territoire (ou 3 grandes régions militaires plus une "centrale"), où les forces disponibles sont censées être intégrées à tous échelons, habituées à travailler ensemble, où les EM de tous échelons développent connaissance mutuelle, routines, automatismes, capacités d'adaptation... Et là, l'os serait que des dizaines d'unités de base auraient été prélevées un peu partout au petit bonheur, assemblées sur la frontière ukrainiennes, foutues sous des EM amenés pour l'occasion et implantés "hors sol" pour cette opération, en mode "plug and play". Un truc dont on connaît les limites, et surtout les conditions nécessaires pour que ça ait une chance de marcher (énorme professionalisme, forte proportion de gens très rôdés à tous les niveaux, procédures bien déterminées et suivies par tous, entraînement très homogénéisé et permanent, préparation opérationnelle stricte avant déploiement, avec des minimas bien fixés et non négociables).
  13. Oui, mais c'est là toute l'intrigue: ces battalion tactical groups sont un bon échelon tactique organique, avec ses qualités et ses limites (et beaucoup dépend du niveau d'entraînement qu'ils ont, mais pour ça, j'en sais trop peu), mais c'est l'organisation au-dessus de cet échelon qui semble merder, soit qu'elle n'ait pas été aussi bien pensée, soit que l'assemblage de cette force offensive pour les opérations en Ukraine ait chamboulé leur cadre normal d'emploi opérationnel trop peu de temps avant la mise en oeuvre, de par, précisément, la composition de l'orbat qui a été voulue pour des raisons X ou Y, ou en raison de limites X ou Y. De fait, quelque chose a gravement merdé. On peut aussi soupçonner qu'une partie des rumeurs déjà évoquées sur ce fil (une armée où on ne dit pas les problèmes à voix haute, où chaque échelon cache ses merdages et limites à l'échelon supérieur, et ce jusqu'au sommet) soient un peu vraies à certains égards, et que cela ait suffi pour que la Stavka ait pu se faire quelques illusions, ou assumer trop de choses, surtout si on y ajoute une grave sous-estimation de la résolution ukrainienne à tenir et de la qualité de leurs forces. Beaucoup de petites choses, et des moins petites, qui s'accumulent, pour créer un merdier. Ensuite, la chose peut être amplifiée parce que le plan initial était ambitieux: en finir en quelques jours en se focalisant sur des frappes de décapitation un peu partout, y compris en s'emparant de la tête de l'Etat ukrainien (ou en le tuant), quelques opérations "punchy" sur la partie mobile des forces ukrainiennes, et au global peu de dommages sur le pays, ses villes, sa population, pour garder l'aspect "clean" que Poutine semblait vouloir initialement (histoire de s'aliéner moins de monde, surtout dans sa propre population qui ne voit pas les Ukrainiens comme des ennemis). Ambitieux, mais sans les moyens réels de réussir une telle martingale. Ce qui ramène à la réalité présente, qui semble condamnée à être sale et sanglante, avec un Poutine jusqu'au boutiste et, au moins dans le discours, prêt à l'escalade nucléaire.
  14. Ne m'en veuillez pas si le sujet a déjà été abordé, une ou plusieurs fois (ce fil, comme tous ceux qui sont chauds bouillants, est difficile à suivre de par son extrême abondance), mais je viens d'écouter plusieurs "experts" (terme à géométrie variable) qui se sont lâchés sur la critique technique de l'offensive russe, et qui se sont apparemment penchés sur la composition de l'orbat russe dans le détail: il apparaît que les forces russes, dont une partie seulement a été envoyée en Ukraine, est essentiellement composée d'unités disparates prélevées d'un peu partout sur le territoire et sans réelle intégration. L'organisation des forces de mêlées/offensives en "battalion tactical groups", à laquelle l'essentiel des forces russes semble avoir été converti à marche forcée, impose non seulement des limites tactiques inhérentes à la composition de ces unités de base (très bon punch y compris à longue portée, mais très faibles effectifs d'infanterie -une grosse compagnie ou 2 normales- assez peu de chars et une dépendance à des forces annexes non entraînées conjointement), mais aussi rend toute force opérationnelle difficile à manier si ces unités n'ont pas été entraînées à le faire pendant de très longues périodes de temps. Ainsi, les unités de mêlée en Biélorussie viendraient de plus d'une quinzaine de structures de forces venant d'aussi loin que l'extrême orient russe, ce qui dément la réorganisation de la carte militaire russe en 4 grands commandements territoriaux organiques, censée justement éviter une telle chose, ou limiter les transferts d'unités en urgence à un minimum gérable. Là, composer une force offensive avec un patchwork d'unités de base (même pas des brigades entières, pourtant la force organique de base de l'armée russe) semble avoir été le modèle d'assemblage. Cela peut expliquer pourquoi, par exemple, beaucoup de "pointes" offensives sont en fait réalisées par des unités de petite taille, qui se coordonnent mal entre elles, ne se flanquent pas, n'ont pas de bon timing commun au-delà de cette taille bataillonnaire (protection des flancs, rythmes d'avance différents, coordination logistique très mauvaise...) et peuvent se faire infliger des pertes significatives par des forces ukrainiennes de retardement qui sont, sur le papier, complètement dépassées. Essentiellement, ces experts disent que les Russes ont assemblé une foultitude de ces battalion tactical group sans en faire une force intégrée: ce qu'il y aurait sur le terrain, en fait, ce serait la version russe de petits bataillons interarmes agglomérés mais pas vraiment organisés pour devenir des brigades/divisions/corps/armées qui soient autre chose qu'improvisés. Comme vouloir une armée d'unités de tous échelons fonctionnant sur le mode "plug and play", mais sans avoir réellement travaillé cette capacité, malgré le temps passé à opérer ces concentrations sur la frontière ukrainienne depuis des mois (j'imagine qu'il faut plus qu'un entraînement de dernière minute pour pouvoir réellement créer cela). Si c'est avéré, on serait très loin des GMO des années 80 ou des fronts de 1945. Avec pour résultat qu'on doit en fait avoir des bataillons semi indépendants et mal coordonnés qui avancent en essayant de suivre un plan générique, mais sans le tissu connectif et l'infrastructure organisationnelle rigoureusement adaptés à la tâche et entraînée pour l'exécuter au mieux. Un comble au pays de l'art opératif.
  15. Ben, ça rappelle à quel point Poutine se fout complètement des desideratas des populations, y compris la sienne. Le mec semble raisonner sur cartes. Et celles d'un autre siècle. Sinon, sur le front économique, qui semble devenir le plus déterminant, sinon le plus urgent ou important, je trouve assez indicatif que plusieurs oligarques russes aient commencé à ouvrir leur gueule, même si c'était pour parler en termes plats et génériques et déblatérer sur "la paix". Que ces mecs plus ou moins liés au régime et à Poutine personnellement trouvent les couilles pour s'exprimer à voix haute et visage découvert en dit long sur l'impact qu'ils ont commencé à sentir, et laisse supposer beaucoup de choses sur ce qu'ils peuvent essayer de faire et de pousser en interne. S'il devait y avoir du mouvement dans le régime, ils en sont/seraient une cheville ouvrière incontournable, dans un sens ou un autre. De même, pas mal de célébrités russes, sur place ou à l'étranger, accompagnent cette posture et ouvrent leur gueule aussi, en écho aux manifestations qui se multiplient en Russie. Rien ne dit qu'il y a une majorité, ou même une masse critique, de Russes opposés à la guerre, ou du moins prêts à (et capables de) faire quelque chose contre la guerre, mais ça fait désormais partie du climat où un Poutine plus coupé du pays qu'auparavant semble opérer désormais de façon assez solitaire.
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