Tsahal améliore sa logistique grâce à la technologie RFID

[GALIL10]

L’armée israélienne, une des meilleures au monde, connaît pourtant une contrainte majeure : elle ne peut faire qu’avec ce que le gouvernement lui alloue comme budget. Celui de la Défense est proportionnellement énorme en Israël, mais il n’en reste pas moins limité. Plus que jamais, ‘l’argent est le nerf de la guerre’. C’est dire l’importance des départements de gestion de Tsahal et la recherche de nouvelles méthodes pour améliorer l’efficacité de Tsahal tout en réduisant ses coûts.

C’est pourquoi l’armée s’apprête à mettre en œuvre la technologie RFID (pour Radio Frequency Identification), qui lui permettra de gérer au mieux ses stocks et d’améliorer ses approvisionnements et toute sa logistique. Tsahal a lancé au mois de juillet 2005 trois programmes pilotes d’études de faisabilité économique d’utilisation de la technologie. Les essais furent concluant et la décision a été prise en coordination avec le ministère de la Défense d’adopter à large échelle cette technologie. L’armée devrait pouvoir économiser des dizaines de millions de shekels chaque année.

Mais en quoi consiste la RFID au juste ?Il s’agit d’un système d’identification par fréqence radio, permettant à des objets ou des personnes d'être repérés ou identifiés à distance. Le principe est simple : une étiquette électronique (ou « tag ») est constituée d'une puce reliée à une antenne. Lorsqu'elle passe dans le rayon d'action d'un lecteur, elle transmet les données numériques contenues dans la puce. Le « tag » peut se présenter sous la forme d'une étiquette papier intégrant la puce et son antenne, mais il peut également être incorporé dans un objet moulé (badge d'identification, container, etc.). Les étiquettes sont soit « actives » (avec une batterie intégrée), soit passives (sans batterie, elles puisent leur énergie dans le champ généré par le lecteur RFID).

«Nous introduirons cette technologie graduellement», explique le Colonel Effy Khalifa, responsable de ce projet au sein de l’armée. «dans un premier temps, nous l’utiliserons pour la gestion du stock de carburant. Nous contrôlerons les réservoirs dans les bases militaires en intégrant des capteurs RFID qui nous permettront de recevoir des données précises, exactes et en temps réel.» Le but étant de réduire le phénomène de piratage de l’essence au sein de Tsahal.

La technologie sera ensuite étendue au suivi des équipements : les ‘tags’ sans fil suivront le matériel dans ses différentes affectations et les services logistiques pourront savoir automatiquement en temps réels où se trouvent les équipements. Ce qui permettra de lutter plus efficacement contre le gaspillage et les vols. On se souvient en effet de la crise suscitée par la disparition de centaines d’instruments de vision nocturne au cours des dernières années : les Etats-Unis, qui avaient réclamé un suivi pointilleux de chaque lunette, avaient alors menacé Israël de ne plus lui fournir de telles technologies. Grâce à l’adoption de la RFID, Tsahal pourra donc suivre à la trace ce type d’équipement ‘sensible’.