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  1. un autre article interressant de chez bakchich-info:

    Juste avant d’être nommé le 1er septembre directeur du renseignement militaire, le général Puga a fait une dernière saillie en tant que n°2 des opérations de l’État-major des Armées, en dévoilant des objectifs savoureux pour l’armée française en Afghanistan, le 28 août. Faire la guerre et gagner les combats.

    Pendant que le général en retraite François Cann s’épanchait par écrit sur l’embuscade en Afghanistan du 18 août, où dix soldats français ont péri, le général Puga, nouveau directeur de la Direction du renseignement militaire (DRM) donnait exceptionnellement une conférence de presse sur le même sujet le 28 août, en tant que numéro deux des opérations à l’Etat-major des armées. Pour lui, la France en Afghanistan doit infliger « une sacrée raclée à l’adversaire »… Ce qui signifie en clair faire la guerre et gagner les combats.

    Cette guerre, la voilà : sur le terrain, les contingents français luttent contre des « insurgés » et des « rebelles ». Ceux-ci « ressemblent » à s’y méprendre « aux paysans croisés dans les villages » afghans. Et ils « connaissent parfaitement le terrain ». Normal, c’est encore un peu chez eux… Terroristes étrangers d’Al-Qaida déguisés en locaux ou pas, ce sont d’abord à des combattants « aguerris et endurants » que les soldats ont affaire, reconnaît le général. Contre eux, ils mènent, comme ce 18 août, « un combat difficile et coûteux en vies humaines ». Voilà ce que les Français et les responsables politiques doivent savoir de la réalité de cette « lutte contre le terrorisme » - argument officiel de la présence des bidasses tricolores dans le pays-, quand elle a les mains dans le cambouis.

    Vieille recette de bidasse

    Reste à mettre tout en œuvre pour gagner les combats. Même asymétrique, la guerre a ses vieilles recettes : le coup de l’affichage. Dix soldats français tués dans une opération ayant mobilisé 500 personnels de la coalition. Sans compter le renfort aérien, contre « une quarantaine » de Talibans mis hors de combat, c’est ce qu’on appelle une « mission réussie » chez les gradés de la hiérarchie militaire… Et c’est le général qui a « suivi cette bataille en direct toute l’après-midi puis toute la nuit » qui vous l’affirme, droit dans ses bottes : « l’adversaire a été repoussé et durement touché ». Voilà ce que l’ennemi doit savoir : c’est lui qui a perdu. Merci de relayer. Les familles des soldats tués et leurs camarades encore au front comprendront : ce message est un « leurre » destiné à déstabiliser l’adversaire et affecter son moral. Plutôt bon signe. Preuve que l’armée française connaît mieux son ennemi. Au point d’utiliser ses armes. A cette différence près : aux Talibans la propagande, à l’armée française la contre-propagande.

    Quant à la paix en Afghanistan, elle reste évidemment à construire et, pour cela, il faut d’abord « sécuriser » le pays. Les missions de reconnaissance, comme celle du 18 août, relève de cet objectif fixé par l’OTAN aux forces de la coalition. Ce qui veut dire « être présent sur le terrain et se l’approprier », comme le résume le général Puga. Et plus d’hommes en terrain ennemi conduit à provoquer plus de réactions de sa part. D’où, « l’accroissement des opérations des insurgés. Il s’agit là d’une adaptation à l’augmentation des opérations menées par la coalition ». Logique. A force de « pacifier », donc, les forces françaises ont observé des transformations. « L’ennemi a changé. Il s’est adapté aux techniques de combat des armées occidentales et sa stratégie d’action a évolué », constate le haut gradé. Logique. Plus de troupes étrangères auxquelles se frotter, c’est autant d’occasions pour les Talibans d’en apprendre toujours davantage sur les tactiques opérationnelles.

    Les Talibans aussi font leur com’

    Côté communication, les Talibans témoignent d’ailleurs depuis le début août d’une confiance sans faille à l’égard de la victoire promise contre « les forces occupantes ». Les bilans comptables soigneusement actualisés des pertes ennemies confirment à la fois la tendance à la hausse et un élargissement des cibles. En quelques jours et deux opérations, la case réservée aux « forces françaises » s’est brutalement gonflée de six, puis de quatre morts, tous dans la région Est du pays, nouvellement investie par les renforts français envoyés sur décision présidentielle. Et la bonne nouvelle commençait à se répandre dans les montagnes afghanes.

    Les premiers à annoncer l’opération du 18 août n’auront pas été les équipes de l’Elysée mais bien les Talibans. Sans les chiffrer, le communiqué faisait état de « pertes lourdes » du côté des soldats français au cours « de violents affrontements pendant une heure », conduisant l’ennemi « à se retirer ». Pire. Le 21 août, au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à Kaboul, les Talibans, qui n’en demandaient pas tant, remettaient ça, motivés. « Cette perte de l’ennemi n’a pas seulement eu pour effet de créer la peur au sein de l’ensemble des forces occupantes, mais elle a aussi forcé le président d’un « grand » pays – d’après ce que les gens disent – comme la France, à se rendre en urgence en Afghanistan ». Quelle marque de reconnaissance de la capacité d’action des Talibans !

    Tant d’intérêt à la cause afghane mérite d’être prise en compte et honorée. Aussi conseillent-ils à la France de Nicolas Sarkozy, qui « envoie des soldats pour satisfaire les Etats-Unis » de « ne pas sacrifier son crédit national et international sur l’autel des intérêts américains » et mettre ainsi en péril « les relations positives que le peuple afghan fier veut tisser avec elle »… Persister dans ce sens ne pourra que « forcer les Afghans (sic) à reproduire à l’encontre de l’un ou l’autre des pays appartenant aux forces d’occupation des attaques et des pertes similaires »… A se demander à qui le général Puga a le plus envie d’envoyer « une sacrée raclée » !

    http://www.bakchich.info/article4861.html
  2. voici les propos en entiers du  Général F. CANN

          AMICALE

    des ANCIENS du "8" et du "7"

          Général F. CANN

          Président

    26 rue de la Bergerie    81090 LAGARRIGUE  Tél : 05 63 35 36 64  Fax : 05 63 35 80 08

    Lagarrigue, le 27 août 2008

    Embuscade en Afghanistan (18 août 2008)

    L’accrochage  qu’a  douloureusement  vécu  en  Afghanistan  une  section  de  la  4ième

    compagnie du 8ième R.P.I.Ma et surtout  la polémique qui s’en est suivie (et qui se poursuit)

    générée par des journalistes, spécialistes autoproclamés de Défense, m’incitent à vous livrer

    quelques réflexions. 

    Je me devais de les exposer en « 8 » chapitres. 

    1.  Géopolitique. 

    Ayant découvert, peu de  temps avant  le siècle nouveau,  l’existence d’un groupe du

    nom d’Al Qaïda, le monde occidental a soudainement pris conscience, le 11 septembre 2001

    avec la destruction du World Trade Center, du potentiel terrifiant de ce groupe prêt à toutes

    les  actions  extrêmes  pour  déstabiliser  et  défaire  le monde  occidental.    Ce  groupe  Al

    Qaïda,  originaire  d’Arabie  Saoudite  et  du  Yémen,  a  choisi  l’Afghanistan  pour  sanctuaire 

    parce  que  la  topographie  lui  est  favorable  et  que  la population  a historiquement  toujours

    rejeté l’infidèle (les lanciers du Bengale dans le Khyber Pass au XIX° siècle et, plus près de

    nous, l’armée soviétique). 

    Par un choix incompréhensible (en dehors de considérations économiques en général

    et pétrolière en particulier),  les Etats-Unis ont, à  la  fin de 2001, placé  leur effort principal

    (3/4 des  forces) sur  l’Irak et  leur effort secondaire  (1/4 des  forces  ) sur  l’Afghanistan alors

    que des dispositions  inverses  se  seraient avérées plus  cohérentes.    Il semblerait d’ailleurs

    que les deux candidats à la Présidence américaine s’accorderaient sur cette inversion de la

    répartition actuelle.

    Depuis 2001 les attentats commis au nom d’Al Qaïda n’ont cessé de proliférer, tel un

    cancer, de par  le monde,  l’Algérie étant  le dernier pays atteint en cette  fin du mois d’août

    2008.

    Il n’y a aucune raison d’espérer que ces attentats prennent fin demain, de même qu’il

    est vain de croire qu’ils vont épargner la France.

    Dès lors, l’alternative qui se pose à nous aujourd’hui est d’une simplicité biblique :

     

    2

    -  ou bien nous tolérons  l’existence du sanctuaire afghan d’Al Qaïda en espérant que cette

    entreprise terroriste s’essoufflera et s’éteindra d’elle-même.

    -    ou  bien  nous  décidons  d’éradiquer  le  mal  à  sa  source  et  de  « mettre  le  paquet »  en

    Afghanistan.

      Cette tragique alternative revêt la forme d’un pari mortel pour notre société dont les

    citoyens,  mal  informés  du  danger,  souhaitent  à  55%,  comme  pour  se  donner  bonne

    conscience morale, que nos troupes engagées là-bas soient rapatriées.

    2.  Géostratégie.         

    Nous,  les  Français,  nous  savons  d’expérience  qu’une  rébellion  qui  bénéficie  du

    soutien  d’un  arrière-pays  ne  peut-être  éradiquée.    Le  Vietminh  en  Indochine  avait

    quasiment gagné la partie dès l’avènement du communisme en Chine en octobre 1949.

      Inversement, le F.L.N. n’a jamais pu, quoiqu’il dise, gagner la guerre sur le terrain en

    Algérie dès lors que les frontières de ce pays avec la Tunisie et le Maroc avaient été rendues

    totalement hermétiques.

      L’Afghanistan  partage  avec  le  Pakistan  une  frontière  de  1.500  kms  en montagne. 

    Dès lors, la réponse à nos opérations actuelles en Afghanistan ne se trouve ni à Paris, ni à

    Washington mais à Islamabad, capitale du Pakistan.  De deux choses l’une :

    -  ou  bien  le  gouvernement  pakistanais  accepte  la  réalisation  d’opérations  militaires

    conjointes permanentes et alors la rébellion peut être vaincue, 

    -    ou  bien  il  refuse  et  alors  il  faudra  que  l’Occident  renonce  avec  ses moyens  actuels  à

    combattre ce  « tonneau des Danaïdes » et s’organise différemment c’est à dire en doublant

    ses effectifs et ceux de l’armée afghane afin de pouvoir contrôler le terrain en totalité. 

    3.  Tactique.

    Les principes de la guerre sont immuables : concentration des efforts, économie des

    forces et  liberté d’action.  Actuellement  les talibans sont  les seuls à pouvoir  les appliquer :

    ils choisissent l’heure et l’endroit où frapper ainsi que leur mode d’action, ils se concentrent

    pour leur opération et se dispersent aussitôt pour s’économiser.

      Nous  avons  connu  ce  genre  de  situation  en  Algérie.    Qu’avons-nous  fait ?    Avec

    patience et beaucoup de ténacité,  nous avons renversé les rôles en occupant le terrain et en

    retournant l’insécurité contre les rebelles.

      J’ai  vécu  ce  renversement,  comme  lieutenant  chef  de  section  au  3ième  R.P.C.  du

    colonel Bigeard.  Nous nous sommes « immergés » dans le djebel où nous avons pris la place

    des  rebelles  en  étant,  selon  l’expression  de  notre  colonel,  « rustiques,  souples,  félins  et

    manœuvriers ».  Les experts autoproclamés qu’on voit aujourd’hui à  la  télévision  peuvent

    bien se gausser de cette époque en affirmant que nous ne sommes plus à l’heure des « p’tits

    gars »  (allusion perfide à Bigeard).  Je suis désolé mais cette guerre on a beau  la baptiser

    « asymétrique »  (un néologisme  militaire qui passe bien dans  les salons)  il s’agit encore et

    toujours de guérilla.  Et là on sait  ce qu’il faut faire et surtout ce qu’il ne faut pas faire. 

      On sait d’expérience que, contre une guérilla ,une opération mécanisée ou motorisée

    frappe  presque  toujours  dans  le  vide,  tellement  ses prémices  sont  voyants  et bruyants  et

    surtout parce qu’elle est liée à un réseau routier précaire.

     

    Largement  prévenus,  les  rebelles  ont  tout  leur  temps  pour  prendre  le  large  et

    attendre  que  l’opération  prenne  fin  pour  réoccuper  le  terrain,  surtout  la  nuit.    Ces

    opérations  SOP  (Standard  Ordning  Procedures)  de  l’OTAN  sont  immuables.    Elles  se

    réalisent toujours de la même manière et interdisent toute initiative ou improvisation.  Elles 

    3

    sont    stériles.  Les  seuls  bilans  réalisés  à  ce  jour  en  Afghanistan  sont  le  fait  de  Forces

    Spéciales immergées dans les zones suspectes.

      Le  bon  sens  voudrait  qu’on  oriente  nos  forces  vers une  fluidité  qui  lui  permettent

    d’occuper  le  terrain de ces  zones suspectes pour y  retourner  l’insécurité  et gêner  l’action

    des rebelles.

      Mais comme nous sommes censés être en Afghanistan pour aider ce pays à accéder

    à la démocratie, l’enjeu dans les zones d’insécurité est la population.

      Les opérations de contre guérilla, pour nécessaires qu’elles soient, sont insuffisantes. 

    Il faut pouvoir les compléter par des actions de pacification.

      Sur ce chapitre aussi nous avons, nous  les Français, une solide expérience avec ce

    système ingénieux et efficace des Sections administratives spécialisées chargées de prendre

    le contrôle des populations  jusqu'alors soumises aux  rebelles.  Leur succès  fut patent :  je

    vous renvoie au remarquable ouvrage du commandant Oudinot « Un béret rouge… en képi

    bleu ».      En  Afghanistan,    cette  tâche  civilo-militaire  devrait  être  assumée  par  l’armée

    afghane …  tâche ardue dans un pays qui, en coulisse, produit 22 tonnes d’opium par jour

    (8.200 tonnes en 2007, source Figaro 23/08/08).

      Très sincèrement,  les  formes d’action en Afghanistan doivent être modifiées du tout

    au tout.  Point n’est besoin d’inventer, il suffit de refaire ici  ce qui a réussi ailleurs. 

      Il  y  a  malheureusement  dans  les  armées  françaises  une  allergie  à  tirer  des

    enseignements des actions passées :

    Le  7  octobre  1950  en  Indochine,  lors  de  l’opération  de  repli  de  la  garnison  de

    Langson,  le  1er  Bataillon    Etranger  de  parachutistes  disparut  corps  et  biens  dans  les

    calcaires de Coc Xa.  Or, en 1884,  le chef de bataillon Gallieni avait  interdit, sous quelque

    prétexte que ce fut, de traverser cette zone mortelle.

      Dans nos armées, l’expérience n’est pas transmissible.  Beaucoup plus pragmatiques

    et modestes, les Britanniques et les Américains n’hésitent pas à faire appel aux officiers à la

    retraite qui ont déjà exercé un commandement dans une zone revenue à  l’actualité et, à  la

    demande, ils organisent un Conseil de véritables experts. 

    La principale utilité de ces Conseils d’experts n’est pas tellement de suggérer ce qu’il

    faudrait  faire mais de rappeler ce qu’il ne  faut surtout pas refaire.  Du  fait de son passé

    militaire, notre pays  regorge d’experts mais il ne sait pas en profiter.  C’est bien regrettable. 

    4.  Le renseignement.

      Le règlement de manœuvre nous apprend que « le renseignement met le chef à l’abri

    de  la  surprise »  ce  que  le  général  Grant  pendant  la  Guerre  de  Sécession  des  Etats-Unis

    (1861-1865)  illustrait  en  souhaitant  avoir  « des  officiers  qui  sachent  ce  qui  se  passe  de

    l’autre  côté  de  la  colline ».      A  Beyrouth,  dans  les  années  80,  notre  brigade  de  la  Force

    multinationale de  sécurité a perdu près de 90 de  ses hommes  sans  savoir qui  « venait de

    l’autre côté de la colline » pour les tuer.  Nos services de renseignement affichèrent alors une

    ineptie coupable. 

      Aux extrémités de la gamme des moyens d’acquisition du renseignement se situent le

    satellite  et  les  informations  données  par  la  population.  Cette  dernière,  terrorisée  par  les

    talibans,  ne  parle  pas.    Quant  au  premier,  le  satellite,  il  est  inopérant  au-dessus  d’un

    accrochage, en raison même de la fluidité et du caractère contingent de l’action.  Restent les

    moyens intermédiaires : forces spéciales dans la profondeur, hélicoptères et drones au profit

    desquels  il  faut  appliquer  un  effort  urgent  et  prioritaire  car  cette  gamme  de  moyens

    d’acquisition souffre cruellement d’un déficit grave. Il est criminel de laisser crapahuter nos

    unités terrestres en aveugle. 

    4

    5.  L’articulation des forces.

      C’est avec surprise qu’à  l’occasion de  l’embuscade de Carmin 2, nous avons appris

    que la 4ième compagnie (carmin) était détachée du 8ième R.P.I.Ma, à 200 kms de là, auprès du

    Régiment de Marche du Tchad.

      Nous n’avons pas été moins surpris d’apprendre que l’infirmier de Carmin 2 était un 

    caporal-chef du 2ième R.E.P. ! 

      Il y a sûrement de bonnes raisons  du moment et de circonstances pour expliquer ce

    mélange d’unités.

      Nous,  les « Anciens patrons », nous avons sans cesse  lutté avec  force, en particulier

    dans  les années 80, contre  le non-respect des  filiations organiques.  Le  « 8 » s’est entraîné

    cinq mois durant avec ses quatre unités et, dès son arrivée,  il  a dû se séparer de sa 4ième

    compagnie,  laquelle a  « débarqué » au R.M.T. dans un environnement  inconnu.  La qualité

    du R.M.T., largement reconnue, ne saurait être en cause mais a-t-on déjà vu une équipe de

    rugby entamer un match avec des joueurs qu’elle ne connaît pas ? 

      Il  est  vital  à  la  guerre  de  ne  pas  toucher  aux  structures  qui  se  sont  rodées  à

    l’entraînement.

    6.  La fausse polémique.

    Les Anciens du 8ième R.P.I.Ma, éprouvés par la mort au champ d’honneur de huit de

    leurs jeunes frères d’armes, ont mal vécu l’insidieuse polémique lancée par de faux experts

    sur la jeunesse des paras, leur insuffisante préparation et leur mauvaise protection.

    a.  Il n’y a pas de vieux soldats dans l’infanterie.  Depuis sa création en Indochine, le « 8 » a

    perdu plus de 500 des siens :

    -  Michel Bornet, tombé en Indochine, en 1951 n’avait pas dix-neuf ans,

    -  Michel Lagathu, tué en Algérie, en 1958 avait fêté ses dix-neuf la veille de sa mort,

    -  Pierre Jacquot, tombé au Sud Liban en 1979, avait 21 ans, 

    -  Jean Carbonnel, assassiné par un sniper à Sarajevo en 1994, avait vingt deux ans,

    -  Carmin « 2 », (indicatif radio de la section du 8ième  R.P.I.Ma tombée dans une embuscade

    en Afghanistan ce 18 août), avait une moyenne d’âge de 24 ans et 8 mois pour un effectif de

    11 gradés et 19 paras, ces derniers ayant 20 ans,  lesquels se  trouvent d’ailleurs humiliés

    qu’on leur reproche d’être trop jeunes.   

    b.  La jeunesse n’a rien à voir avec l’ancienneté et l’expérience.  Engagés à 18 ans le 1er juin

    2007, les jeunes paras avaient plus de 14 mois de service : 4 mois de formation de base + 3

    semaines de stage para + 5 semaines de stage commando.  Au sixième mois de service, c’est

    à dire le 1er décembre 2007, la section a rejoint la 4ième compagnie (Carmin) et, depuis le 1er

    mars,  s’est  entraînée  jour  et  nuit  pour  une  seule mission  spécifique :  l’Afghanistan.    De

    mémoire de para, nous n’avons jamais vu une unité bénéficier d’un tel préavis, cinq mois en

    l’occurrence.    Le  nombre  de  fois  où  nous  avons  découvert  la  veille  notre mission  pour  le

    lendemain !

    J’ajoute au chapitre de l’expérience que le chef de section et son adjoint avaient déjà

    accompli  dix  opérations  extérieures  et  les  chefs  de  groupe  et  les  caporaux,  une  demi-

    douzaine en moyenne.

     

    5

    c.  On dit que les paras  étaient mal protégés.  Le nouveau CEMAT, le général Irastorza, m’a

    dit qu’il y a deux ans, nous aurions eu, selon  l’avis des chirurgiens, deux morts de plus à

    déplorer : le nouveau gilet pare-éclats (EFB) les a sauvés.

    Nous  enrageons,  nous  les  Anciens  du  « 8 »,  de  voir  se  pavaner  à  la  télévision  des

    spécialistes autoproclamés de la Défense, qui pour la plupart n’ont jamais tenu un fusil de

    leur vie, venir nous expliquer comment il faut faire la guerre.  C’est insupportable … je dis

    avec force que Carmin 2 n’a pas reculé devant un ennemi largement supérieur en nombre et

    qu’elle a ramené ses morts et ses blessés. 

    Carmin 2 était donc une excellente section.

    7.  L’inquisition médiatique.

      Hier, 26 août 2008, le régiment a accueilli, en son quartier Fayolle, le Président de la

    République venu passer une heure pour lui parler et aussi pour rencontrer les familles.  Les

    survivants de Carmin 2, blessés  légers et valides étaient sur  les  rangs :  il paraît que c’est

    une  règle  Otan    de  rapatrier  une  section  « traumatisée »    (quelle  entreprise  c’eut  été  en

    Indochine et en Algérie !).  A la dislocation, on vit une meute de journalistes s’abattre  avec

    avidité  sur  ces  pauvres  gars  qui  se  demandaient  bien  ce  qui  leur  arrivait.    Et  ces

    journalistes  en  mal  de  copie  s’évertuaient,  sans  gêne,  à  arracher  à  nos  paras  quelques

    reproches  ou  autre  récriminations  contre  le  commandement  susceptibles  d’être

    triomphalement  exploités  dans  la  presse.  Manque  de  chance  pour  les  journalistes,  nos

    jeunes ne tarirent pas d’éloges pour leur chef de section, l’adjudant  Evrard, ainsi que pour

    leur gradés avec lesquels ils vivaient en permanence depuis plus de quatorze mois (1er juin

    2007).  On voyait dans leurs regards que l’admiration était sincère.  Leurs yeux s’embuaient

    lorsqu’ils  évoquaient  le  souvenir    de  leur  trois  caporaux-chefs,  Buil,  Grégoire  et  Penon,

    tombés sous leurs yeux.

      Ce  jeu de  la  culpabilisation déteint des médias  vers  les  instances dirigeantes.  J’ai

    sous  les  yeux  l’éloge  funèbre  prononcé  le  21  août  aux  Invalides  par  le  Président  de  la

    République ;  je cite :  «  … en  tant que chef des Armées,  je n’ai pas  le droit de considérer  la

    mort d’un soldat  comme une  fatalité.  Je verrai  les  familles dans quelques minutes,  je veux

    qu’elles sachent tout.  Elles y ont droit.  Je veux que vos collèges ne se retrouvent jamais dans

    une telle situation.  Je veux que tous les enseignements  soient tirés de ce qui s’est passé … » .

      Hier, au quartier Fayolle il a dit (je cite de mémoire) : «  assurer les familles que toute

    la  lumière  serait  faite  sur  les  circonstances de  l’embuscade  et  les  responsabilités  établies ». 

    Les militaires présents ont mentalement complété : « et les coupables seront punis ».

      Vouloir  traiter  les  circonstances  d’une  embuscade  dans  une  opération  de  guerre 

    comme  celles  d’un  accident  civil  de  la  route  est  une  dérive  inquiétante  pour  les  chefs

    militaires.  S’ils doivent se  retrouver  « en  taule » pour avoir débordé par  la gauche au  lieu

    d’avoir manœuvré par la droite, la source de recrutement de nos officiers risque de se tarir

    rapidement.

    8.  La ferveur d’une ville.

      Vieille ville de garnison, Castres (le castrum romain)  a dévoilé, de façon admirable et

    émouvante, sa véritable nature.

      Dès l’annonce du drame, le Maire a fait mettre en berne tous les drapeaux de la ville

    et a ouvert un  livre d’or à  l’hôtel de ville.  Le 20 août au soir,  il  fallait  faire une heure de

    queue pour accéder au registre.

      Les murs grillagés du quartier Fayolle furent dans la journée recouverts de fleurs par

    des automobilistes et des piétons anonymes. 

     

    6

      L’office oecuménique célébré le 23 août matin a regroupé un millier de fidèles dans la

    cathédrale Saint Benoît  et  tout  autant  de personnes  sur  le parvis  où  avait  été dressé un

    écran  géant.    Ce  mardi  soir  26  août,  le  C.O.  (club  de  rugby  local)  accueillait  l’Aviron

    Bayonnais  pour  son  premier  match  de  championnat.    Les  tribunes  populaires  étaient

    bordées d’une énorme affiche : « Loin des yeux, près du cœur, tous avec nos gars du « 8 » ».

      Le speaker  fit observer une minute de silence après avoir demandé au Président du

    Club  ,  Monsieur  Revol,  au  Maire  de  la  ville,  Monsieur  Bugis  et  au  Lieutenant-colonel

    Meillan,  commandant  en  second  du  régiment,    de  venir  prendre  place  au  centre  de  la

    pelouse.  A l’issue de la minute de silence, il demanda au public d’applaudir le « 8 » pendant

    une minute également, lequel public, debout, se prit au jeu : c’est à qui applaudirait le plus

    fort !

      Il faut voir dans tous ces signes d’amitié l’aboutissement d’une harmonie forgée entre

    les Maires  et  les  Chefs  de  corps  successifs,  depuis  l’arrivée  du  Régiment  en  août  1963. 

    Depuis cette date, et surtout depuis 1969, année où débuta la professionnalisation du « 8 »,

    plus  de  deux  cents  cadres  et  parachutistes  ont  pris  leur  retraite  à  Castres  et  dans  les

    environs immédiats. 

    Ils  ont  exercé une  seconde  carrière  dans  les  entreprises  locales  où  ils  se  sont  fait

    apprécier  pour  leur  ponctualité,  leur  politesse,  leur  solidarité  et  leur  conscience

    professionnelle. 

    Ils ont, pour la plupart, épousé des Castraises avec lesquelles ils eurent en moyenne

    trois enfants de sorte que cette communauté particulière d’un millier de personnes, digne et

    fière d’elle-même, est devenue un solide maillon de la chaîne socio-économique locale.

    Cette complicité, longtemps mûrie, a eu pour apothéose le parrainage officiel du « 8 »

    par « sa ville »  en 1999.  Depuis lors, les paras du « 8 » portent sur l’épaule droite l’écusson

    aux armes de  la ville dont  la devise est :  « Debout » et qui, associée à celle du  « 8 », donne

    étrangement :

    « Volontaires Debout »

    Il y a en France des coins où il fait bon vivre.

  3. ouais mais sans accord du gouvernement somalien ca s'apparente à de l'intervention sur un sol souverain (ce qui equivaut à une declaration de guerre)

    On a clairement un problème de droit international là (encore que il doit bien exister de la jurisprudence datant des années de chasse au pirate entre 1800 -1880, quand les brits et les marines US faisaient le coup de feu et le storming de forteresses qui de pirates/escalvagistes dans le Golfe de Guinée, qui contre les Barbaresques en Afrique du Nord ...)

    ah bon! y a un gouvernement en somalie?

    je pensais que la somalie en tant que tel n'existait plus.

    et puis tu sais, on est pas obligé d'aller la bas avec un petit drapeau. hélicoptère ou bateau tout noire, uniforme sans grade et sans identification, comme arme, on prend des kalash, des RPG7, des RPK. on peut prendre aussi des M16 et voilà, le tour est joué et on rase le coin 

  4. 1er: faire naviguer les navires par convois. convois escorté par un ou plusieurs navires de guerre.

    2eme: réunir un commando pour aller à Eyl pour détruire un maximum de navires de pirates et surtout éliminer (ou essayer) de faire prisonnier (ou tuer) les pirates. je suis pas sur que cela est un effet important sur la piraterie mais l'effet psychologique peut jouer.

    je ne vois pas ce qu'on peu faire d'autre

  5. Dans 10 ans on y sera encore, la situation n'aura pas évolué, et comme les soviétiques, on finira par s'en aller pars que le jeu n'en vaut pas la chandelle, que ce pays c'est un tas de cailloux pourris, avec des emmerdeurs qui habitent dessus et qui détestent tout le monde.

    tout à fait d'accord avec toi. on devra partir pas parce qu'on perd la guerre mais parce que l'opinion publique en aura marre de voir des cerceuil revenir de la bas au journal de 20h.

    les britaniques sont partis la queue entre les jambes au XIXeme siècle, les soviets aux XXeme siècle et nous, ça sera au XXIemme siècle.

    et le jours ou ça arrivera, ça sera pas bon pour nous (je parle des occidentaux)

  6. tu veux couler le budget de l'AdA?  :lol:

    Avec le B-2, ça doit probablement le bombardier le plus cher jamais construit.  :lol:

    Sans parler de la maintenance.

    Surement trés cher en effet! mais il manque des bombardiers lourds à long rayon d'action dans notre arsenal, à termes l'europe devra bien envisager de s'équiper de ce genre d'appareil TU95 ou B52, B2 ou TU160, du moins c'est mon avis.

    je vois pas trop l'interet pour l'europe d'avoir ce genre d'engin.

    pour moi, l'UE devrais acheter des avions ravitailleurs (airbus bien sur), des avions de transport (C130, A400, C5 voire des antonv 124), des navires de transport (type TCD Foudre ou plus gros)...

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