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[Uchronie-prospective] L'alter-Russie


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(1/3) Quelques rappels sur la Russie post-soviétique pré-Putine
 

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La Russie et la construction européenne

Au sein du cadre ex-soviétique, sobrement rebaptisé Communauté des États indépendants (CEI), les autorités russes font le choix d’un amarrage à l’Occident : la politique étrangère de Moscou se résume à un suivisme de la diplomatie occidentale dans le but d’instaurer un climat extérieur propice à la mise en œuvre d’une politique intérieure cohérente. Quant au programme de réformes économiques qui fut introduit par le Premier ministre Egor Gaïdar, la « thérapie de choc », il fut directement inspiré des thèses d’éminents économistes d’Harvard. Somme toute, les nombreux efforts déployés par Moscou pour s’intégrer à l’Ouest sont censés attirer l’aide « occidentale » et permettre l’entrée de la Russie dans des structures occidentales comme le G 7. Enfin, rejoindre la « maison commune » européenne fut considéré par Boris Eltsine et ses conseillers comme l’antidote de la désintégration interne de la Russie, elle-même sujette à un nombre grandissant de revendications indépendantistes.

 

Source : CAIRN

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Ce que la Russie et l'Europe doivent à Boris Eltsine

Georges Nivat, professeur de langue et de littérature russes, est peiné de voir les reproches caricaturaux répétés après la mort du premier président de Russie, et dresse un bilan positif.

Voir réapparaître à l'occasion de sa mort les mensonges éculés sur le défunt président Eltsine (le tsar Boris, l'alcoolique invétéré, le provincial mal dégrossi, etc.) fait mal au cœur quand on sait ce que la Russie, et par conséquent l'Europe aussi, doit à cet homme.

Pourquoi est-ce lui, et pas Gorbatchev, qui a mené le vrai changement décisif? Parce que cet homme simple, ancien apparatchik, a vécu dans son être la rupture avec le système de l'appareil communiste et qu'il est donc le seul de l'ancien appareil à avoir rompu le lien d'allégeance avant la débandade. Le seul aussi à avoir compris qu'il fallait, pour que la Russie fût libre, que l'empire russe et soviétique offrît la liberté aux républiques nationales.

Au demeurant la maison de l'URSS était déjà en ruine, comme dit le président du Kazakhstan: les accords de Bieloviej qu'il a signés avec Koutchma et Chouchkiévitch ont donné la liberté à la Russie et à l'Ukraine, à la Russie et à la Biélorussie, les autres déclarations d'indépendance ont suivi. Sans cet acte de courage politique, qui sait quelle situation politique empoisonnée régnerait aujourd'hui, à côté de quoi les différends sur le prix du gaz sembleraient des broutilles.

A l'intérieur de la Fédération russe il a su contenir le grondement en disant aux Tatares de Kazan: prenez autant de liberté que vous en pouvez prendre! Les Tatares ont pris cette liberté, en jouissent jusqu'à aujourd'hui, et sont restés dans le giron russe où ils se trouvent depuis le XIVe siècle.

Le moment de gloire a été sa montée sur un char en août 1991, devant la foule de Moscou, et la révolution de velours qui en a suivi: qui eût cru que la dictature communiste pourrait s'écrouler sans le sang d'une guerre civile?

La libération des prix que le gouvernement de Egor Gaïdar a décidée après son feu vert a débloqué cet immense pays, qui était au bord de la catastrophe et de la disette (je me souviens fort bien des queues pour le pain à Moscou, sans parler des immenses queues pour l'essence). C'est oublier l'immense pénurie qui régnait dans tout le pays que de continuer à le vilipender pour s'être vendu aux conseillers américains ultra-libéraux. C'est oublier que le général Barkachov et ses hommes à la svastika campaient dans le parlement, que l'accuser d'avoir en 1991 déclenché un putsch alors qu'en somme, c'est lui qui a mis la Russie sur la voie démocratique.

Certes cette voie fut (et reste) tortueuse, traversée par des erreurs politiques, dont la première fut la guerre déclenchée contre le général Doudaïev en Tchétchénie. Mais il eut le courage d'écouter tant les mères des soldats que les conseils du général Lebed, et de signer les accords de Khassaviourt, malheureusement, après l'expédition de Basaïev à Boudionnovsk, il relança la guerre, dont hérita son successeur. Et la deuxième grande erreur fut la banqueroute partielle de l'Etat et de nombreuses banques en 1998, avec la ruine de la classe moyenne naissante, et de nombreux et cruels dysfonctionnements (non-paiements des salaires et pensions, en particulier, à quoi mit fin le président Poutine avec beaucoup de peine).

Mais dans le domaine des libertés - dix ans de pouvoir du «tsar Boris», caricaturé à l'envi, et pas un journal censuré! pas un journaliste assassiné! est-ce rien? aucune vindicte envers des ennemis qui annonçaient vouloir le pendre par les pieds, comme Khazboulatov, le président du Soviet suprême.

L'humoriste Jvanetski, l'homme le plus populaire de Russie, avait raison de rappeler dans le film de Svanidze consacré à Eltsine pour son 75e anniversaire, l'an dernier (et que la TV russe a rediffusé à l'occasion de sa mort), qu'en 1991 personnes ne savait quoi faire, qu'il restait du pain dans tout le pays pour deux mois et pas plus, qu'après la proclamation de la privatisation, personne ne voulait rien prendre, pas même pour un rouble, parce que rien ne fonctionnait.

Sa sortie du pouvoir a été un geste éducateur pour la Russie: un homme tout-puissant qui se retirait sans y être contraint, sans le vote secret d'un Politburo contre lui, sans une révolution de palais, c'était plus qu'inédit, cela n'avait jamais eu lieu dans l'histoire russe! Et le discours du 31 décembre 1999 où il demandait pardon au peuple russe pour les fautes commises avait de la grandeur, et lui a gagné le cœur de beaucoup de ses opposants. C'était fait «à la russe», et dans le sens généreux de ce mot!

Oui, il avait des amis peu recommandables, qui d'ailleurs l'ont trahi, il était économiquement analphabète dans une situation inédite où personne ne connaissait la solution, mais en revanche quelle leçon de tolérance! Nous devons rendre hommage à ce premier président de la république de Russie, au lieu de renouveler les outrages.

 

Source : Le Temps

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De la dissolution de l’Union soviétique à la démission de Boris Eltsine (1991-1999)

Le 25 décembre 1991, l'Union soviétique a été dissoute et la Communauté des États indépendants, une association des républiques constituantes de l'ex-URSS (à l'exception des États baltes), a été formée. La République socialiste fédérative soviétique de Russie est devenue un État indépendant qui a hérité du statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et qui s'est proclamée le successeur de l'URSS.

Les relations entre la Russie et les États-Unis restent généralement chaleureuses sous le président russe, Boris Eltsine, le président américain George H. W. Bush, puis les administrations de Bill Clinton dans les années 1990. En 1993, les parties signent le traité sur le contrôle des armements START II, qui visait à interdire l’utilisation de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) équipés de plusieurs têtes à cibles indépendantes (MIRV). Le traité a finalement été ratifié par les deux pays, mais il n'a jamais été mis en œuvre et est officiellement abandonné en 2002, à la suite du retrait des États-Unis du traité de 1972 sur les missiles anti-balistiques. En 1994, Boris Eltsine met en garde les Occidentaux contre de nouvelles adhésions à l'OTAN que réclament plusieurs pays d'Europe centrale et orientale, en réaffirmant qu'un tel élargissement pourrait provoquer une « déstabilisation politique et militaire »8

À la fin des années 1990, les relations commencent à s'effriter, Moscou se méfiant des intentions de Washington à la lumière de la première phase de l'expansion de l'OTAN vers l'est. La Russie s’oppose farouchement à l’opération militaire menée par l'OTAN contre la Serbie et le Monténégro dans le cadre de la guerre du Kosovo amorcée fin mars 1999. En décembre 1999, alors qu’il se rend en Chine, le président Boris Eltsine agresse ainsi verbalement le président américain Bill Clinton pour avoir critiqué la tactique russe en Tchétchénie (au début de la deuxième guerre de Tchétchénie) rappelant avec force que la Russie demeurait une superpuissance nucléaire.

 

Source : Wikipedia

 

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(2/3) La démocratie de Eltsine, une occasion manquée par l’UE

De la Chute du mur à l’arrivée de Putine, il existait donc une Russie démocratique, non expansionniste, non europhobe, une sorte de « République de Weimar » des Russes. Sous l’égide de Boris Eltsine, la Fédération de Russie a fait certains efforts pour rentrer dans ce qu’on pourrait qualifier de « concert des Nations occidentales » et tenter de s’allier avec l’UE. Qu’a-t-elle obtenu ?

Les anciens pays soviétiques se sont fait admettre dans l’UE avec l’appui des USA. D’une part, ils ont fait opposition à toute intégration politique au motif qu’ils ne voulaient pas d’une nouvelle URSS. D’autre part, ils se sont venger sur la Russie des horreurs de l’URSS en soutenant la politique de « containment » décidé par les USA. L’UE, pourtant très dépendante de la Russie, a simultanément confiné son voisin dans le rôle d’adversaire et omis de s’unifier face à elle. Que pouvait-on espérer d’une telle politique ? Des lendemains qui chantent ?

La démocratie russe a laissé la place à un régime autoritaire et xénophobe qui n’a cessé d’empoisonner la vie des Européens. Aujourd’hui, elle tente d’envahir un continent divisé et affaibli, déjà infesté de partisans de Putine. Pour le moment, la survie de l’UE ne repose pas sur ses efforts maladroits mais bien sur la détermination des Ukrainiens multiplié par le soutien fourni par les USA. Mais nous, Européen, étions nous condamné à vivre cette situation ?

La défaite de la Russie n’est pas impossible. L’envahisseur est coriace mais pas invulnérable. Il existe une chance que le pays soit boutée hors d’Ukraine et que Putine soit éliminé d’une façon ou d’une autre. La Russie de Putine fut une démocratie comme l’Allemagne nazie. Il n’est pas impossible qu’elle redevienne un Etat démocratique. Que fera-t-on alors ? Allons-nous traiter la seconde démocratie russe comme celle de Eltsine ou la RFA ?

On peut évidemment faire valoir que l’intégration de la RFA dans la CEE et l’OTAN n’ont été possible que dans le cadre de l’unification de l’Occident sous le leadership européen face à l’URSS. Eh bien, justement, il existe un Etat qui est un problème économique pour l’UE, une menace potentielle pour l’Extrême-Orient russe, un rival pour les USA, un prédateur pour les Etats asiatiques.

Maintenant, voyons ce qui aurait pu être et ce qui pourrait être…

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