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https://dokdoc.eu/fr/politique/23147/les-relations-franco-allemandes-meritent-mieux-que-cela/
Relations franco-allemandes
Les relations franco-allemandes méritent mieux que cela !
Quiconque s’intéresse de près ou de loin aux relations franco-allemandes a certainement souvent secoué au cours des derniers mois. La manière dont on parle du voisin au plus haut niveau politique, mais aussi dans les débats publics, ne fait pas honneur à la cause européenne. Très souvent, Français et Allemands n’ont plus qu’une vision caricaturale les uns des autres.
J’écoute tous les jours des émissions radio du service public français. Travaillant moi-même comme journaliste pour des chaînes de radio publiques de l’ARD, je suis très envieux de la qualité d’émissions telles que « C dans l’air », « C ce soir », « Affaires étrangères » ou « L’Esprit public ». Mon impression est que l’opinion publique française débat de questions complexes à un niveau plus élevé qu’en Allemagne – mais cela se limite peut-être aux émissions que j’ai moi-même sélectionnées.
Pourtant, ces émissions ne font malheureusement pas exception quand il s’agit de porter un regard critique sur l’actualité allemande. On a pu de nouveau le constater à la suite des déclarations d’Emmanuel Macron en février dernier à propos de la guerre en Ukraine : on ne doit plus rien exclure, pas même l’envoi de troupes au sol – des propos fortement critiqués même en France, Pascal Boniface allant même jusqu’à déclarer qu’il ne voulait pas mourir pour le Donbass. Dans le même temps, certains intellectuels très en vue, le théologien et éditeur Jean-François Colosimo par exemple, ont soutenu que le véritable problème était l’Allemagne du fait, notamment, de son refus de livrer le Taurus à Kiev.
L’Ukraine comme révélateur
À Berlin, en revanche, politiques et journalistes n’ont de cesse de rappeler qu’avec environ 14,5 milliards d’euros, l’Allemagne est le pays qui, après les États-Unis, soutient le plus l’Ukraine. La France, elle, n’arriverait qu’en sixième position avec 3,8 milliards d’euros. C’est du moins ce que dit l’Institut d’économie mondiale de Kiel. La France ne lui fait que partiellement confiance et souligne à l’envi que l’Allemagne promet beaucoup mais qu’elle ne tient pas toujours ses engagements, contrairement à Paris.
J’ai eu récemment un entretien très instructif avec le général Dominique Trinquand, un militaire aux multiples décorations et qui a travaillé pour la France aux Nations unies, à l’OTAN et à l’Union européenne. Le général Trinquand est un analyste calme et pondéré, et qui a de surcroît la capacité, si rare de nos jours, à se mettre à la place de l’autre. Lui aussi m’a dit que Kiel était en grande partie responsable des difficultés auxquelles la relation franco-allemande était aujourd’hui confrontée (« Il y est pour beaucoup »).
D’autres sont allés jusqu’à s’insurger : la France a mis à la disposition de l’Ukraine une grande partie de son artillerie, ainsi que des missiles de croisière à longue portée. De plus, contrairement à la Bundeswehr, les troupes françaises sont engagées dans de vraies opérations, elles ont donc besoin de matériel. C’est là que la discussion prend un tout autre caractère.
Ne pensez surtout pas qu’en tant que Français né en Allemagne, je vais m’ériger en défenseur du gouvernement fédéral : lui aussi aura droit à son lot de critiques. On a suffisamment insisté sur le fait qu’Angela Merkel n’avait pas répondu au premier discours de la Sorbonne, laissant le Président sur sa faim. L’actuel gouvernement n’a pas contribué non plus au dégel tant attendu. C’est l’incompréhension, voire même le désintérêt, qui semble aujourd’hui dominer. Tout le contraire des élites françaises, comme j’ai pu le remarquer à plusieurs reprises à Paris. Monique Dagnaud, chercheuse en sciences sociales avec qui je discutais récemment de la formation des élites françaises, me dit après notre entretien : « L’Allemagne est une énigme pour nous ». Journaliste au Monde, Sylvie Kaufmann me dit même qu’à Paris, elle observait une véritable obsession à vouloir comprendre les Allemands.
Se parlent-ils encore ?
Les deux parties semblent souvent s’ignorer, voire même ne plus communiquer. En avril 2023, dans l’avion qui le ramenait de Chine, Macron a déclaré que l’Europe devait devenir un troisième pôle dans le monde multipolaire, aux côtés des États-Unis et de la Chine – et qu’elle ne devait pas devenir le vassal de Washington. Nombreux furent alors ceux qui, à Berlin, en eurent le souffle coupé. Pas l’un d’entre eux n’a toutefois indiqué comment ils comptaient soutenir Taïwan en cas de blocus maritime. Ce faisant, une chose est de nouveau clairement apparue lors de la visite du chancelier Scholz à Paris en avril dernier : l’importance de la Chine pour l’industrie allemande.
La guerre de Gaza donne elle aussi à voir de nombreuses incompréhensions franco-allemandes. Après l’attaque du 7 octobre, Macron a cherché à former une alliance anti-Hamas et a dû essuyer un cuisant échec. Mi-novembre, le président français s’est prononcé en faveur d’un cessez-le-feu ; la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock s’y est promptement opposée. Début décembre, Macron a demandé aux autorités israéliennes de définir leurs objectifs militaires à Gaza. Peu après, Robert Habeck, le ministre de l’Économie, a déclaré dans une émission de télévision très populaire en Allemagne (Anne Will, 2007-2023) : « Je ne sais pas où Macron voulait exactement en venir. S’il voulait dire par-là qu’Israël doit accepter les bombardements du Hamas, je ne partage pas son avis ». De deux choses l’une : soit Habeck voulait nuire à son au président français, soit il ne l’a pas compris.
Ce furent ensuite les déclarations de Macron concernant l’envoi éventuel de troupes au sol en Ukraine. Une grande partie de l’opinion publique allemande y a vu une tentative du président français de plonger l’Europe dans la guerre. Là encore, rares furent ceux qui tentèrent de comprendre le point de vue français. La politologue Lova Rinel (Fondation pour la Recherche Stratégique) a comparé les propos de Macron à une scène de la deuxième partie de la série Harry Potter, « La Chambre des Secrets ». Dans cette scène, Harry parle à un serpent en Fourchelang, une langue que seuls lui et le méchant Lord Voldemort comprennent. Harry tente d’empêcher le serpent d’attaquer un élève, mais le public ne comprend pas ce qui se passe. Au lieu de cela, les camarades de classe de Harry pensent qu’il cherche à exciter le serpent. La comparaison est on ne peut plus pertinente : les puissances nucléaires parlent une langue que beaucoup, en Allemagne et dans le reste de l’Europe, ne comprennent pas. Ce que Macron a voulu faire, c’est de montrer à Poutine qu’il ne veut certes pas aller jusqu’à prendre pareille décision mais que s’il le fallait, il aurait les moyens de le faire. L’Allemagne n’a pas réussi à faire passer ce message, peut-être par que c’était moins risqué mais peut-être aussi par peur des conséquences. Il n’en reste qu’en France aussi, de nombreux citoyens s’interrogent sur la stratégie de leur président.
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Le 18/05/2024 à 16:24, Patrick a dit :
Merci pour la barre de rire.
Aucune capacité à analyser sereinement les choix pris par leurs politiques et leurs industriels.
Une mauvaise foi tellement à l'épreuve des faits qu'on pourrait s'en servir de blindage.
Pour vous donner une idée, en comparaison, nous passerions aisément pour des êtres dotés d'une impartialité transcendantale.
Eh bien, l'enquête parlementaire des Français doit être évaluée point par point.
Leur simple existence et la focalisation sur l'Allemagne est un symptôme typique, on regarde là-bas avec des yeux d'Argus outre-Rhin. L'inverse est moins vrai. Nous savons qu'en France, la politique, l'industrie et l'opinion publique forment une symbiose de lobbying pour l'armement.
On reproche aux Allemands de faire trop d'achats américains et d'avoir un comportement douteux dans certains projets de coopération : ok, ce sont des arguments.
On reproche à Rheinmetall de vendre des véhicules en Europe de l'Est : absurde. (Ou disons qu'on ne le scandalise pas, mais qu'on observe avec inquiétude).
Rien de nouveau sous le soleil, un âne traite l'autre de longues oreilles.Le 18/05/2024 à 16:24, Patrick a dit :Oui même les cas désespérés comme moi qui serait probablement moins con avec 3 grammes par litre (assertion invérifiable vu que je ne bois plus)
C'est toutefois très inquiétant, où va-t-on encore avec la France ?
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Quels sont les débris qui se trouvent sur le bâtiment à partir de 0:12 ? On dirait que quelqu'un a cassé tout un étage à la main et a laissé la ferraille sur place.
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il y a 29 minutes, olivier lsb a dit :
Les Russes saisissent près de 700 millions d'euros aux banques Deutsch Bank et Unicredit. @Manuel77 est-ce un sujet de débat en Allemagne ? Une surprise ou bien quelque chose qui était attendu ?
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Russes ne semblent pas s'inquiéter outre mesure des répercussions sur leur économie vis à vis des investisseurs étrangers. Alors à quand la réplique ?
https://x.com/nexta_tv/status/1791806947827593696
Eh bien, la Deutsche Bank ne semble pas avoir été prise au dépourvu, ils auraient constitué des provisions au préalable, ils ont en outre un "accord d'indemnisation avec un client", peu importe ce que cela signifie.
Je ne pense pas que cela surprenne particulièrement quelqu'un en Allemagne, des banques d'autres pays européens sont également touchées par des mesures similaires. De toute façon, le secteur bancaire se porte plutôt bien en ce moment, grâce à la hausse des taux d'intérêt. Elles ne vont pas mourir de faim.
Peut-être qu'à l'avenir, l'Allemagne ne freinera plus autant lorsqu'il s'agira de confisquer des actifs russes ? Difficile à prédire.
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En Allemagne, il y a un débat sur une aide plus active à l'Ukraine. Notez qu'il s'agit de députés individuels, pas encore très importants : https://www.welt.de/politik/deutschland/article251468000/Ukraine-Deutsche-Abgeordnete-befuerworten-westliche-Soldaten-bei-Flugabwehr.html
Des hommes politiques de la CDU, du FDP et des Verts veulent aider l'Ukraine en faisant tirer des missiles au-dessus de l'Ukraine par des troupes occidentales depuis les pays limitrophes de l'OTAN. Cela permettrait de créer une zone sûre "d'une largeur pouvant atteindre 70 kilomètres". L'exemple d'Israël montre que l'on ne devient pas pour autant un belligérant.
AnnonceDes députés allemands de premier plan de la CDU, du FDP et des Verts envisagent de protéger certaines parties de l'espace aérien au-dessus de l'Ukraine depuis le territoire de l'OTAN par la défense antiaérienne occidentale. Dans un entretien avec le journal Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (F.A.S.), ils ont soutenu une proposition présentée entre autres par l'expert militaire Nico Lange de la Conférence sur la sécurité de Munich.
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Plus importante est sans doute cette nouvelle en provenance des Etats-Unis. Ils réfléchissent probablement à l'envoi d'instructeurs en Ukraine : https://www.wsws.org/de/articles/2024/05/18/smzs-m18.html
Le chef d'état-major américain envisage l'envoi de troupes de l'OTAN en Ukraine
Dans une nette escalade de la guerre de l'Otan américaine contre la Russie en Ukraine, le chef d'état-major américain Charles Q. Brown a déclaré jeudi au New York Times que l'OTAN enverrait "finalement" un nombre considérable de soldats actifs de l'OTAN en Ukraine, ce qui, selon le journal, signifie que cet envoi est "inévitable".
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Il y a 3 heures, Conan le Barbare a dit :
C’était de l’ironie Manu… je souligne justement le fait que tous ces « Mozart de la finance » sont juste bon à cramer l’argent des autres et laissent des dettes. Notre Président qui était vendu comme le Mozart de la finance est le pire président de la 5eme république niveau finances… et le Covid n’excuse rien.
Je ne trouve pas les performances financières de Macron si exceptionnellement mauvaises. Certes, la dette de la France a augmenté ces dernières années, mais c'est aussi le cas de l'Italie, de l'Espagne, des Etats-Unis et du Royaume-Uni.
Il se peut que les Français regardent vers l'Allemagne, où la dette a baissé, mais ce sont des effets heureux qui proviennent de la structure du commerce extérieur.
L'autre jour, j'ai entendu une interview intéressante de l'économiste français Guillaume Plantin. Il y décrit l'état de l'euro comme un jeu de poulet/ chicken game entre l'Allemagne et les Pays-Bas contre le reste. Le gagnant est celui qui s'endette le plus. L'Allemagne est juste trop lâche pour se mettre sur une trajectoire de collision et s'endetter elle aussi.https://think-beyondtheobvious.com/stelter-in-den-medien/frankreich-steckt-in-der-schuldenfalle/
Si la France avait encore le franc, l'indépendance de la banque centrale serait terminée depuis longtemps. Les économistes parlent ici de "domination fiscale". Selon la théorie, la banque centrale ne peut se concentrer pleinement sur la stabilité de la valeur de la monnaie que tant que la solvabilité de l'Etat n'est pas menacée, parce que l'endettement n'est pas trop élevé ou parce que le potentiel d'imposition n'est pas encore épuisé.
Ce dernier point est toujours lié à la question d'une imposition politiquement réalisable. Dès que la solvabilité n'est plus assurée, le financement de l'État passe avant tout, et surtout avant l'objectif d'une faible inflation. Car l'inflation peut contribuer à rétablir la solvabilité de l'État en dévaluant la dette et en augmentant les recettes fiscales.
Or, le franc n'existe plus, ce qui ne facilite pas les choses. Formellement, la BCE est exclusivement tenue de respecter la valeur de la monnaie, mais d'un autre côté, nous savons, au moins depuis les célèbres mots de Mario Draghi "Whatever it takes", que la BCE a également pour objectifs le maintien de l'union monétaire et la préservation de la solvabilité des États membres. Ce dernier point est souligné par le rachat disproportionné d'obligations italiennes, même si la justification officielle est différente.
En fin de compte, les Etats fortement endettés comme l'Italie et la France placent les Etats économes comme les Pays-Bas et l'Allemagne devant un choix, estime l'économiste français Guillaume Plantin : soit ils acceptent une inflation plus élevée, soit ils acceptent des dettes communes supplémentaires au niveau de l'UE et des transferts financiers plus importants.
Pour les politiques allemands, la tentation pourrait être grande d'accepter un endettement européen supplémentaire et une aide cachée aux Etats fortement endettés, surtout s'ils parviennent à contourner leur propre frein à l'endettement en passant par Bruxelles.
Mais cela ne fait que gagner du temps pour quelques années. Au plus tard lorsque les pensions, les retraites et les frais de santé des sociétés européennes vieillissantes pèseront sur les budgets courants, il ne devrait plus s'agir pour la BCE que de garantir la solvabilité des Etats. L'euro a plus en commun avec la lire qu'avec le mark allemand.------
Guillaume Plantin explique ici le concept de "domination fiscale" : https://cepr.org/voxeu/columns/large-public-debts-need-not-imply-fiscal-dominance#:~:text=High levels of public debt,of the government – may emerge
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Il y a 3 heures, Lecteur de passage a dit :
"Le Joueur est aussi l'occasion pour Dostoïevski de fustiger les nations européennes qu'il détestait, en particulier la France et l'Allemagne, en dressant d'elles des portraits acides. C'est là toute l'ambiguïté du récit : si le romancier analyse implacablement sa maladie du jeu et la dénonce, son protagoniste n'en est pas moins l'occasion de vanter le caractère russe, qui vit de passion, plutôt que de se livrer à des calculs froids, tels que sont supposés le faire les personnages issus de l'Europe occidentale." (Wiki)
Tout est déjà là.
Oui, je me souviens que Dostoïevski faisait partie des slavophiles qui se sont attaqués à l'Europe occidentale.
Mais je me souviens aussi d'Oblomov, dans lequel l'"Allemand" nommé Stolz était opposé à l'inertie russe comme un exemple lumineux et sain. Vieux thème russe, "slavophiles" contre "occidentaux".
Mais si je mets en application mes recherches superficielles sur la théorie de Girard, je n'y vois qu'une invitation à la Russie à abandonner son ressentiment. Je ne comprends pas comment on peut être partisan de Girard tout en cultivant l'envie et en la présentant comme une justification. -
- C’est un message populaire.
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Il y a 18 heures, Phacochère a dit :Le génie allemand: Plus possible de travailler avec une Russie sous sanctions ? Alors c'est tout un pays qui se retrousse les manches pour trouver de nouveaux débouchés, de nouveaux clients, tel que le kryg... le Kirghizstan!
Les entendons-nous pleurer? Non, ils s'adaptent. Sont forts ces allemands!
Et, tu penses qu'il n'y a pas d'importations grises françaises en Russie ? Un beau sac à main de luxe assorti à une Mercedes ?
Au fait, où les Russes trouvent-ils l'argent ? Comme par hasard de la France, qui est depuis des mois le plus grand importateur de gaz liquéfié russe. Ce sont tous des problèmes qui doivent être résolus au niveau de l'UE, ce n'est pas facile.
Mais tant que le Commando Hubert fera sauter en même temps des stations radar à Belgorod, je ne ferai pas de reproches à Macron.- 1
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Il y a 1 heure, Lecteur de passage a dit :
Pour comprendre G4lly sur le sujet, il faut - me semble-t-il - convoquer René Girard, le plus grand anthropologue du XXème.
- Pour comprendre la Russie, lire Dostoïevski avec la grille mimétique.
Peux-tu expliquer cela ? Je connais très bien Dostoïevski, mais pas de grille mimétique.
Quel est le lien et qu'est-ce que cela dit de la Russie ? -
Il y a 1 heure, Conan le Barbare a dit :
Parce que les banquiers et autres administrateurs nous ont prouvé la qualité de leur « gestion »…
Tu n'as pas besoin d'administrateurs et de managers pour devenir riche. Ils sont même nuisibles.
La banque/assurance te vendra un produit qui lui permettra de gagner le plus possible en ayant des frais élevés. L'État va essayer de te vendre le plus d'obligations d'État possible en réglementant les grands acteurs (AXA, Allianz) de manière à ce qu'ils doivent acheter des obligations d'État.
Tu n'as besoin que de deux produits, tu peux les acheter sans conseil. Un fonds d'actions mondial par capitalisation boursière avec des frais aussi bas que possible (moins de 0,3 %) et de l'argent sûr sur un livret d'épargne avec de petits intérêts. Tu les mélanges en fonction de ta situation, tout ce dont tu as besoin dans les dix prochaines années, tu le mets sur le livret d'épargne. Tout ce qui est au-delà, tu le mets dans le fonds d'actions.
Tout le reste (or, crypto, immobilier, private equity, obligations risquées) sont des jeux que tu peux faire, mais en général, ils n'apportent rien. Tu n'as pas non plus besoin d'un physicien pour maçonner un mur droit. -
il y a 32 minutes, Lordtemplar a dit :
et la notion que le Ceasar se desintegre ne merite meme pas de reponse car c'est burlesque. le Ceasar a largement fait ses preuves depuis l'Afghanistan etc...tandis que le neant pour le PZH 2000. La "deutch qualitat" c'est un mythe largement debunke et apres on traite les Francais d'arrogant.
Histoire de remettre les pendules a l'heure
Pour les perturbations du PzH 2000 en Ukraine :
https://www.tagesschau.de/ausland/ukraine-waffen-deutschland-101.html
Le tube du PzH 2000 supporte 20000 tirs au lieu des 5000 attendus :
Je suppose que l'on ne peut pas prendre l'Afghanistan comme référence, ils ont probablement tiré quelques dizaines de projectiles par semaine.
Je suppose que ni Nexter ni Rheinmetall n'ont jamais tiré des milliers de balles réelles à travers leurs systèmes. Comment pourraient-ils le faire, cela coûterait une fortune et consommerait la moitié du stock national.
Cela n'a rien à voir avec la qualité allemande ou française, c'est simplement une contrainte mécanique où le problème n'est plus le tube, mais tout le reste. Comme pour une tondeuse à gazon à essence, tout le monde achète des Honda parce que le moteur est soi-disant si bon. Pourtant, le moteur n'a aucune importance puisqu'il ne tombe presque jamais en panne. Les roues tombent et les câbles Bowden se cassent. Je parle sur la base d'une longue expérience.- 1
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il y a 42 minutes, herciv a dit :
Bof.
C'est une fausse impression.
Le prblème principal d'une piece d'artilkerie c'est combien de coups de canon avant de le changer.
Les danois ont acheté suite a pot de vin. C'est en cour de jugement.
Pas sûr que ce soit vraiment le problème principal.
Les expériences (Ukraine) faites avec le PzH 2000 montrent que le tube du canon est bien plus résistant qu'on ne le croit, environ quatre fois plus de projectiles.
Le problème, c'est tout ce qui se trouve autour, les pièces rapportées, le système de chargement automatique, le guidage de l'arme. Si l'on part du principe que Nexter construit des tubes aussi bons que Rheinmetall, il est probable qu'un Caesar se désintègre avant que le tube en lui-même ne soit plus utilisable. -
il y a 22 minutes, Wallaby a dit :
Angela Merkel était aussi un peu comme ça, non ? Avec même un sous-entendu féministe supposant que les hommes sont prêts à perdre du temps dans des bagarres inutiles, alors que les femmes sont plus rationnelles, pensant à résoudre les problèmes plutôt qu'à "gagner" pour rechercher la gloire et la fierté :
Oui, c'est vrai, Scholz est devenu chancelier (il semblait n'avoir aucune chance, les sondages étaient mauvais) en émulant le style d'Angela Merkel - ou plutôt, il n'a pas eu à l'émuler, c'est de toute façon
sason personnalité.
Merkel n'a pas non plus fait de grande rhétorique, la phrase que l'on retiendra d'elle est celle qu'elle a prononcée en 2015 face à la crise des réfugiés, "Wir schaffen das ! (Nous y arriverons !).
Seulement voilà, Scholz est confronté à des défis bien plus importants que Merkel, on peut douter qu'il puisse se passer de rhétorique. Le mainstream médiatique et les think tanks exigent de lui un discours de sang, de sueur et de larmes, dans lequel il annonce qu'il demandera des sacrifices au peuple allemand, du moins sur le plan matériel. Scholz pense toutefois qu'il perdrait les élections avec de tels discours. Il a appris avec Merkel que le peuple veut être administré sans bruit.
Comme on l'a souvent dit, la pensée géopolitique avec la guerre et les chicken games est beaucoup moins familière aux Allemands qu'aux Français. Nous sommes plutôt comme un pétrolier lourd qui ne change de cap que lentement. Cependant, une fois le changement de cap effectué, nous sommes assez stables.- 4
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il y a 38 minutes, olivier lsb a dit :
Sur le fonds, ça reste quand même un problème justement comme tu dis: le fait qu'il conserve son attitude et sa rhétorique d'élu SPD d'un Länder, alors qu'il est question du conflit le plus sanglant en Europe depuis la 2e guerre mondiale. Est-ce trop français de s'attendre une attitude plus grave à ce sujet ? Ou quelque chose de légitime et entendable, quelque soit sa Kultur ?
Non, tes attentes ne sont pas trop françaises. En Allemagne aussi, et pas seulement à la CDU, mais aussi dans des médias ou des think tanks centristes, on se plaint que Scholz ne trouve pas la rhétorique adéquate sur l'Ukraine. Il a certes prononcé il y a deux ans un discours très remarqué sur le changement d'époque au Bundestag, mais il n'y a plus eu grand-chose par la suite.
La rhétorique est toujours une épreuve pour Scholz, au fond, il considère les auditeurs comme des enfants ignorants à qui l'on ne peut pas demander de tenir un discours objectif. Les auditeurs n'opposeraient après tout que des arguments émotionnels que Scholz considère comme indignes de lui. En fait, il veut gouverner sans être dérangé et aborder chaque sujet comme s'il s'agissait d'un acte administratif ou d'un problème mathématique.Oui, tu as sans doute raison, mais les Allemands connaissent dans leur histoire deux chanceliers qui ont particulièrement brillé sur le plan rhétorique, Willy Brandt et Helmut Schmidt, bien qu'ils soient originaires du nord de l'Allemagne (Lübeck et Hambourg).
Helmut Schmidt était très respecté par de nombreux conservateurs, qui disaient souvent qu'il était un très bon chancelier, mais dans le mauvais parti (c'est-à-dire le SPD). D'ailleurs, après avoir été chancelier, Schmidt a dit une fois que sa rhétorique, qui a toujours été considérée comme très crédible, avait aussi un élément théâtral.- 1
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- C’est un message populaire.
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Il y a 4 heures, olivier lsb a dit :Son attitude, physique comme politique, sur les Taurus est quand même invraisemblable et incompréhensible. Cette séquence assez polémique, ne fait pas vraiment honneur à la politique Allemande envers l'Ukraine. En dépit d'un effort réel, qui commençait tout juste compenser des décennies d'erreur de jugement.
Le sourire est la manière typique dont Scholz aime répondre aux questions (ou plutôt éviter de répondre). Il y a des années déjà, le ministre-président bavarois Söder lui avait dit de ne pas toujours avoir un sourire aussi schtroumpfant. (Oui, c'est ça, les petits schtroumpfs bleus, on les connaît aussi en France).
On peut trouver ce sourire schtroumpfant inapproprié au vu du sujet, mais lors d'une réunion électorale du SPD en province, c'est la méthode de communication typique de M. Scholz. Il se considère en effet toujours comme l'homme le plus intelligent de la salle, mais il est en même temps trop
fin(arrogant?) pour faire des efforts rhétoriques sérieux. C'est pourquoi il ne pourrait pas devenir président français, où l'on doit à tout moment faire preuve d'une certaine grandeur rhétorique avec joie.- 4
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Il y a 4 heures, olivier lsb a dit :Son attitude, physique comme politique, sur les Taurus est quand même invraisemblable et incompréhensible. Cette séquence assez polémique, ne fait pas vraiment honneur à la politique Allemande envers l'Ukraine. En dépit d'un effort réel, qui commençait tout juste compenser des décennies d'erreur de jugement.
Une chaîne d'arguments concernant le Taurus a fait son apparition dans les milieux de la sécurité en Allemagne et contient quelques éléments intéressants :
https://twitter.com/FRHoffmann1/status/1784553216816091536
1. le ministre de la Défense Pistorius, généralement très pro-ukrainien, a déclaré lors d'une interview que les raisons étaient si graves qu'elles ne pouvaient pas être discutées publiquement.
2. la capacité générale du Taurus à effectuer de longues distances serait indispensable à l'aptitude de l'Allemagne à la guerre.
3. Taurus joue un rôle dans la lutte préventive contre les armes nucléaires à Kaliningrad. Cette affirmation est toutefois contestée par le gouvernement.
4) Zelensky aurait déclaré que Scholz voyait Taurus comme un moyen de dissuasion contre l'utilisation d'armes nucléaires russes.
5) Il s'agit plutôt de rumeurs, car pourquoi l'Allemagne ne commande-t-elle pas d'autres Taurus ? Pourquoi les anciens Taurus ne sont-ils pas remis en état ? Pourquoi le Taurus n'est-il pas mis en œuvre sur EF ? Si la menace de Kaliningrad est si grande, pourquoi l'Allemagne a-t-elle cédé autant de Patriot à l'Ukraine ?
6) Si l'Allemagne considère prétendument le Taurus comme l'arme nucléaire du petit homme, elle devrait en avoir beaucoup plus, comme la Corée du Sud. La Corée du Sud pratique depuis longtemps la dissuasion avec des armes conventionnelles à longue portée.
7) L'Allemagne n'a pas de doctrine développée sur les armes à longue portée.--------------------
La situation reste donc confuse.
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Il y a 1 heure, Akilius G. a dit :
La Russie se caractérise par une aversion instinctive et profonde à ce type social et elle cherche à travers un régime autoritaire à exister comme intermédiaire entre Orient et Occident (réussira-t-elle ou devra t-elle prendre partie?).
Dans un contexte français, l'anomalie me semble moins être la sympathie pour la Russie que la relative distance avec l'Allemagne. Pour donner une formule imagée, certains français regardent à l'Ouest et d'autres à l'Est, c'est déterministe. A l'ouest on voie les Etats-Unis et à l'est on voie surtout la Russie. Une partie de cette sympathie pro-russe devrait être captée par l'Allemagne.
Je n'arrive pas à suivre ton argument sur la nécessité pour une partie des Français de regarder de manière déterministe vers l'Allemagne. Je ne comprends pas si tu veux dire cela géographiquement ou politiquement.
Si, comme je le suppose, tu l'entends politiquement, alors ma conviction serait que l'Allemagne est plus occidentale que la France dans la somme des catégories (démocratie, règne du droit, séparation des pouvoirs, droits de l'homme). De ce point de vue, on n'apprendrait rien en regardant l'Allemagne que l'on ne pourrait pas voir par exemple aux Pays-Bas ou en Scandinavie. C'est très
ennuyeux (boring?).La Russie, en revanche, est une tout autre affaire sur le plan politique. On peut y trouver des charmes obscènes.
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Il y a 2 heures, papsou a dit :Allemagne : un important incendie s'est déclaré dans une usine d'armement à Berlin, qui fournit du matériel à l'Ukraine
Propriétaire de l'usine, l'industriel Diehl, fabrique notamment un système de défense antiaérienne, baptisé « IRIS-T SLM ». L'Allemagne fournit ce système à l'armée ukrainienne pour l'aider à se défendre.
Il s'agit certes d'une usine de Diehl, mais pas du secteur de la défense. Il s'agit d'une usine de galvanisation du département Automotive.
A une époque, il y avait là un bureau de Diehl Defense, mais il a été déplacé. Aucun impact sur la production de matériel de défense.- 6
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il y a une heure, Tonton Charlie a dit :
A-t-on des exemples dans le passé de David qui gagne contre Goliath sur le temps long ?
Je veux dire, un petit pays qui vainc un gros en profitant de l'effet de surprise ou d'un avantage temporaire, oui ça s'est vu, mais lorsque la guerre dure, est-ce qu'un "petit" a malgré tout réussi à vaincre un gros (hors guerres asymétriques) ? Les Finlandais ont fini par perdre face à l'URSS, les Confédérés ont fini par perdre face à l'Union, l'Allemagne a fini par perdre face aux Alliés, pareil pour le Japon, les colons Français ont fini par perdre au Canada face aux Anglais... guerre soviéto-polonaise peut-être ? Et encore, la Russie était désordonnée par sa guerre civile.
La guerre de sept ans en 1756, au cours de laquelle les Habsbourg ont tenté en vain d'écraser la Prusse avec une alliance surpuissante. Le parallèle intéressant est la proximité géographique.
La gloire de la Prusse !
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il y a 19 minutes, prof.566 a dit :
Merci pour la précision concernant l'ironie, je n'avais pas capté. Celà dit la Bulgarie est membre de l'OTAN depuis 2004 je crois
Oui, je le sais, et Gressel aussi.
Il a dit que la Bulgarie avait livré des Su25, des Mi8 et des Mi29 à l'Ukraine et que ces armes étaient également entretenues dans un pays proche (il n'a pas précisé dans quel pays).
En revanche, les États-Unis ne semblent pas autoriser qu'un F16 livré à l'Ukraine, d'où qu'il vienne, soit entretenu/reparer sur le territoire de l'OTAN.La durée de la formation des pilotes ukrainiens de F-16 serait une excuse, le problème étant les possibilités de maintenance en Ukraine. Elles ne seraient créées que par crainte des Etats-Unis d'une escalade, la maintenance en Roumanie ou en Pologne serait judicieuse.
Je ne sais pas si les deux choses sont vraies.
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il y a 6 minutes, prof.566 a dit :
La Bulgarie puissante puissance nucléaire.L Bye bye, analyste suivant svp
Gressel a parlé avec une ironie mordante. Il partage la colère de l'Ukraine contre les Etats-Unis qui n'autorisent pas la maintenance des f16 sur le territoire de l'OTAN, alors que la Bulgarie le fait sur son propre territoire.
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- C’est un message populaire.
- C’est un message populaire.
Il y a 9 heures, Heorl a dit :Bref, à ce que j'en lis, les Allemands pensent que les Français font main basse sur tous les équipements du futur, et les Français pensent que les Allemands ont réussi à prendre la main sur tout ce qui ferait du MGCS un char.
Si personne n'est véritablement satisfait, c'est que c'est sans doute un bon compromis
Tu sembles très sage pour un jeune homme qui n'est pas encore marié.
On t'apprendra encore ce qu'est "un bon compromis"...- 1
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Il y a 2 heures, hadriel a dit :
Hmm du coup les allemands on le lead sur tous les éléments spécifiques nécessaires pour un char (chassis, tourelle, protection). Le reste ça se trouve un peu partout ailleurs. Si ils veulent nous éjecter plus tard pour faire un truc avec les italiens qui apporteraient des capteurs leonardo on va se retrouver sans beaucoup d'argument pour les retenir.
Ma première pensée a été : nous obtenons les trucs mécaniques ennuyeux que tout le monde sait déjà faire de toute façon et qui n'ont aucun potentiel de développement, tandis que Thales obtient ce qui est vraiment pertinent, l'IA et les capteurs.
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il y a une heure, John92 a dit :
C'est une turbine 'd'hélicoptère à la base , si j'ai bien compris l'épisode du collimateur) donc les 3'000 tours/min, j'ai du mal à y croire.
En tant que prof de méca, une turbine c'est plutot du 10/20'000 tours/min
Pour la propulsion du M1, je recommande de lire la Wikipédia allemande, qui semble même plus détaillée que la Wikipédia anglaise, bien qu'un peu chaotique.
https://de.wikipedia.org/wiki/M1_Abrams
Partout, on lit que la turbine tourne à 30000 tours à sa puissance maximale, alors que la Wikipedia allemande parle de 22500 tours.EDIT
La température des gaz d'échappement est d'environ 500 °C, car le récupérateur doit réchauffer au maximum l'air comprimé en amont de la chambre de combustion. La puissance d'entraînement de la turbine est transmise à l'engrenage principal par un réducteur monté dans le récupérateur, la vitesse de rotation dans le réducteur étant réduite de 22.500/min à la puissance nominale à 3000/min, tandis que le couple augmente[40]. Le débit massique à travers la turbine est d'environ 5,36 kg/s à la puissance nominale.
Quoi qu'il en soit, elle est réduite à 3000 tours, ce nombre de tours étant à son tour réduit par la "boîte de vitesses secondaire/l'arbre de transmission/Seitenvorgelege/Layshaft" directement sur l'entraînement.D'ailleurs, si je me souviens bien, la transmission intermédiaire a d'abord posé problème sur la Panther allemande du GM2 et sur la Leclerc.
Nous en revenons à la vieille leçon : si l'on parvient à déplacer un char de A à B de manière fiable et avec une logistique raisonnable, plus de la moitié du travail est faite. Tout le reste est seulement la cerise sur le gâteau, leçon importante pour MGCS.
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Allemagne
dans Politique etrangère / Relations internationales
Posté(e) · Modifié par Manuel77
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Sur l’énergie, des dissonances poussées à l’extrême
Il semble malheureusement que les accusations mutuelles, les malentendus et les insinuations ne vont pas en diminuant. Cela fait maintenant des années que les deux amis ne parviennent pas à mettre un terme à leur dispute pour ce qui est de la classification du nucléaire. Certains Français sont d’avis que les Allemands cherchent à affaiblir la filière française et qu’il leur est préférable de continuer à polluer avec leurs centrales à gaz et à charbon. Le récit prend. Je me suis récemment rendu dans la ville de Nogent-sur-Seine (6000 habitants), au sud-est de Paris, une ville qui profite de la centrale située sur la Seine depuis les années 80. C’est là que le propriétaire d’un magasin d’outillage m’a dit : « Grâce au nucléaire, je payais 50 euros par mois d’électricité ; à cause de l’Allemagne, je devrai bientôt en débourser 200. Vive l’Europe ! » Un sentiment dont les extrêmes, le Rassemblement national, a fait son lit !
Repassons le Rhin. Pour l’avoir couvert, je me souviens très bien du congrès des Verts organisé à Bonn en octobre 2022. Il avait été organisé peu après que le gouvernement fédéral a décidé de prolonger de quatre mois le fonctionnement des trois dernières centrales nucléaires du pays. Durant tout le congrès, il n’a été question que d’une seule chose : le nucléaire français. Ce n’est pas parce que la moitié des 56 centrales françaises ont été fermées cet été qu’il faut renoncer à prendre une décision qui fera date dans l’histoire du parti et à ne pas acter la fermeture de nos dernières centrales. C’est ce que j’ai entendu ! Un débat constructif ressemble à autre chose, me dit Camille Defard. Experte en énergie à l’Institut Jacques Delors de Paris, elle affirme que la France et l’Allemagne pourraient constituer l’épine dorsale du secteur énergétique européen : l’Allemagne du fait du niveau qu’elle a atteint dans les énergies renouvelables, la France dans le nucléaire.
Construire des ponts
L’énergie n’est qu’un exemple parmi d’autres. Berlin ne fait finalement que rarement des propositions et quand c’est le cas, personne n’entend le chancelier. Ainsi le discours sur l’Europe qu’il a donné à Prague en août 2022. Alors que Berlin rechigne encore à discuter publiquement de ce qui pourrait advenir dans le cas où Donald Trump viendrait à être réélu, Macron lui parle depuis des années de souveraineté européenne. Et le président français va de plus en plus loin : son souhait « d’ouvrir le débat » d’une défense européenne qui comprendrait aussi l’arme nucléaire s’inscrit dans cette dynamique. Au Bundestag, nombreux sont ceux qui pensent qu’il s’agit là d’une offre empoisonnée. Leur conviction : Macron veut en réalité que Berlin paie pour l’arsenal français. Pourtant, il n’est ni question de partager la décision ultime, ni les coûts qui sont liés à l’arme nucléaire. Macron se situe plutôt dans le sillage de ces prédécesseurs, dont le Général de Gaulle qui déclara un jour : « La France se sentira menacée dés lors que l’Allemagne le sera ».
La France et l’Allemagne sont tout à fait en droit d’avoir des intérêts différents. Mais ce qu’il faut à tout prix éviter, c’est de sombrer dans la médiocrité, de caricaturer l’autre ou bien encore de le rejeter. Emmanuel Macron et Olaf Scholz sont certes différents. Mais quel autre chef de gouvernement ou d’État européen est capable de tenir un discours tel celui qu’il a donné à la Sorbonne ? Et si on change la perspective : dans certaines parties du monde, en Afrique en particulier, le style allemand, plus discret, est mieux perçu que la « diplomatie du mégaphone » pratiquée par la France. Là encore, les deux pourraient utilement se compléter.
Les décideurs politiques ne sont pas les seuls à qui je souhaite ici m’adresser : professionnels des médias et scientifiques devraient également en tenir compte lorsqu’il s’agit de préparer une émission ou un débat. Nombreux sont les experts qui s’efforcent de comprendre les deux côtés, qui parlent les deux langues et qui peuvent et veulent œuvrer à une meilleure connaissance de l’autre. Au lieu de s’invectiver par-dessus le Rhin, il conviendrait de leur donner la chance de construire des ponts intellectuels par-dessus le fleuve.