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  1. Note du SCRS - La prolifération des armes et le complexe militaro-industriel de la République Populaire de Chine

    Service canadien du renseignement de sécurité, 2003-

    ------------------------------------------------------------------------------

    27 août 2003

    Introduction

    Depuis les années 80, les activités de prolifération de la Chine comprennent l'exportation d'armes et de matériaux liés à la production d'armes conventionnelles, nucléaires et chimiques, de missiles balistiques et de croisière, ainsi que de technologies liées à la production et d'assistance technique. Le présent rapport examine brièvement la relation entre le complexe militaro-industriel de la RPC et ses activités de prolifération. Il repose sur les documents de sources ouvertes disponibles en Amérique du Nord, dont les limites sont évidentes compte tenu du sujet traité. Une deuxième mise en garde s'impose : des changements importants ont été amorcés dans bon nombre des secteurs compétents en Chine, dont le cadre de réglementation, la bureaucratie chargée d'appliquer les règlements et les entreprises civiles et militaires engagées dans la production et le commerce des armes.

    Amélioration de la position à l'égard de la non-prolifération...

    La position de la Chine à l'égard de la non-prolifération s'est améliorée considérablement depuis dix ans. La RPC s'est engagée à l'égard des régimes multilatéraux de contrôle des armements en signant des accords comme le Traité sur la non-prolifération du nucléaire et la Convention sur les armes chimiques. Elle a aussi signé un certain nombre d'accords bilatéraux, notamment avec les États-Unis. Elle a renforcé les contrôles des exportations d'armes en adoptant son règlement sur le contrôle des exportations d'articles militaires en 1997 et ses lois sur le contrôle des exportations d'articles nucléaires à double usage et des technologies connexes l'année suivante. Ces règles avaient pour but de rendre le système chinois d'exportation d'armes plus transparent et codifié, d'améliorer les procédures de surveillance et de montrer que la Chine se conforme aux normes internationales. Toutes ces mesures semblent indiquer que les dirigeants chinois ont pensé aux intérêts de la Chine à plus long terme, conscients que la prolifération des armes de destruction massive pourrait nuire à ses propres intérêts, diminuer sa respectabilité à l'échelle internationale et menacer ses relations avec les États-Unis, relations dont elle dépend non seulement pour la technologie militaire dont elle a besoin pour sa propre militarisation, mais aussi pour d'autres technologies, investissements et marchés.

    … Mais poursuite de la prolifération

    Des organismes chinois, y compris celui qui porte le nom désarmant de Shandong Arts and Crafts Corporation (Société des arts et métiers de Shandong), sont accusés d'avoir vendu à l'Irak des systèmes de guidage de missiles et des fibres optiques pour la défense antiaérienne pas plus tard qu'en 2001. Dans son rapport non classifié le plus récent sur la prolifération des armes, qui porte sur la période de six mois se terminant en juin 2002, la CIA dit craindre que la Chine ne fournisse presque toutes les catégories d'armes. Elle constate que le lien n'est pas rompu avec l'Iran et ne peut écarter la possibilité que des contacts soient maintenus avec le Pakistan dans le cadre de programmes d'armements nucléaires. Elle note que la Chine continue de fournir de l'équipement et de la technologie à double usage liés aux armes chimiques à l'Iran et des articles à double usage, des matières premières et de l'assistance technique en vue de la production de missiles à l'Iran, à la Libye, à la Corée du Nord et au Pakistan. Enfin, elle affirme que la Chine continue de fournir des armes conventionnelles perfectionnées, y compris des avions de combat, à plusieurs pays. La Chine n'est pas un intervenant important sur le marché international des armes, mais ses activités de prolifération n'en sont pas moins préoccupantes. Ses ventes contribuent à la proliférationdes armes de destruction massive, elle vend à des régimes " voyous " déstabilisants et elle vend des quantités considérables de technologies à double usage.

    Tendances du marché

    Les exportations d'armes de la Chine ont énormément diminué, tant en chiffres absolus qu'en pourcentage du total des ventes d'armes à l'échelle mondiale, depuis le milieu des années 80, lorsque les ventes étaient en moyenne de 2 milliards de dollars par année et que l'Irak à lui seul en achetait pour 5 milliards de dollars. À l'heure actuelle, les ventes sont estimées à environ 600 millions de dollars par année, bien que ce chiffre ait connu une pointe spectaculaire à environ 3 milliards de dollars à cause de ventes ponctuelles en 1999. Il y a plusieurs raisons à cette diminution. La plus importante est la réorientation de la demande mondiale vers les armes de pointe que la Chine est incapable de produire. En deuxième lieu viennent les engagements bilatéraux que la Chine a pris et qui restreignent les exportations de ses produits les plus concurrentiels, à savoir les systèmes de missiles balistiques et de croisière. C'est ainsi que les pressions exercées sur elle par les États-Unis pour qu'elle adhère au Régime de contrôle de la technologie relative aux missiles ont entraîné l'annulation de ventes de missiles M-9 à l'Irak. Enfin, la composition des ventes d'armes de la Chine change également : alors que dans les années 80 elle vendait un large éventail d'équipements et de matières nucléaires ainsi que des systèmes de missiles complets, aujourd'hui elle vend surtout de la technologie nucléaire, chimique et relative aux missiles à double usage. Elle ne connaît qu'un seul véritable secteur de croissance, celui des systèmes SAMs et SSMs de bas de gamme.

    De plus en plus, la Chine est un fournisseur de dernier recours, approvisionnant les clients qui ne peuvent se payer des produits de plus haute qualité ou qui sont incapables d'avoir accès aux fournisseurs pour des raisons politiques. Par exemple, le Pakistan a acheté un avion de combat F-7 chinois parce qu'il faisait l'objet d'un embargo des États-Unis, parce que le marché russe lui était fermé en raison des liens plus étroits entretenus par Moscou avec l'Inde et parce que les avions de combats Mirage français étaient considérés comme trop coûteux. Elle est aussi un fournisseur de dernier recours en ce sens qu'elle fournit des armes qu'aucun autre pays n'est prêt à fournir, comme de l'équipement lié aux armes chimiques à l'Iran.

    Pourquoi la Chine poursuit-elle ses activités de prolifération ?

    Dans les années 80, Beijing s'est servi des transferts d'armes pour soutenir la bataille qu'elle livrait à Taïpei pour la reconnaissance diplomatique. Par exemple, elle a vendu des quantités importantes d'armes à l'Arabie saoudite au cours des années qui ont précédé la reconnaissance de la République populaire par ce pays. Cependant, cette bataille est en grande partie gagnée maintenant. Si la prolifération reste une part importante de la politique étrangère et de sécurité de la Chine de nos jours, c'est pour d'autres raisons. Ainsi, la Chine a cherché à renforcer les forces armées du Pakistan pour qu'elles lui servent de tampon contre l'Inde, qu'elle perçoit comme la principale menace en Asie du Sud. Elle a fait des transferts considérables vers des pays riches en

    pétrole de la région du Golfe pour accroître son influence politique et militaire sur la région et assurer ses futurs approvisionnements en pétrole. Cela fait partie de sa politique de sécurité énergétique, ainsi que d'une stratégie globale visant à contrer la puissance des États-Unis dans la région. Les Chinois se sont particulièrement intéressés au commerce des armes avec les pays dans lesquels les pétrolières américaines ne peuvent pas investir, comme le Soudan, l'Iran et autrefois l'Irak. Au cours des dernières années, la Chine a aussi établi un lien entre la prolifération et d'autres questions de politique étrangère, comme son opposition aux projets américains de bouclier antimissiles (NMD/TMD) et aux ventes d'armes par les États-Unis à Taïwan. Autrement dit, la Chine tente d'utiliser les transferts d'armes comme moyen de pression pour atteindre d'autres objectifs en matière de sécurité.

    Le complexe militaro-industriel

    Des considérations d'ordre économique sont une autre raison majeure pour laquelle la Chine poursuit ses activités de prolifération. Cependant, les ventes d'armes sont insignifiantes pour l'économie de la Chine dans son ensemble. Elles sont plutôt importantes sur le plan économique pour diverses entités à l'intérieur du complexe militaro-industriel, c'est-à-dire les organismes qui produisent et vendent les armes et les bureaucraties qui les réglementent. À l'heure actuelle, ces deux secteurs changent sans arrêt.

    Le secteur de la production et la vente d'armes en Chine peut être subdivisé en deux éléments distincts : les entreprises militaires passées et présentes, comme le Groupe Poly, et les entreprises civiles de la défense, qu'elles soient gouvernementales ou privées, comme NORINCO et Huawei.

    Pour arrondir les budgets militaires dans les années 80, l'armée chinoise a été autorisée à effectuer des opérations commerciales à but lucratif, aux termes de règles fiscales et d'investissement favorables. Vers le milieu des années 90, l'" APL Inc. " comprenait plus de vingt mille entreprises dans tous les secteurs, des affaires agricoles à l'électronique en passant par le tourisme et l'exportation d'armes. En 1998, préoccupés par la corruption et la discipline, les dirigeants ont ordonné à l'APL de se départir de ses entreprises à but lucratif en échange d'augmentations du budget militaire et ont déclaré peu après que le dessaisissement avait été un succès. Cependant, l'APL ne s'est pas retirée complètement de l'économie, tout comme les entreprises cédées n'ont pas rompu tous liens avec elle.

    L'exemple de Poly Technologies, fondée dans le courant des années 80 par le fils d'un prévôt de l'APL et actuellement dirigée par le gendre de Deng Xiaoping, est particulièrement éloquent. Avant 1998, Poly était un des principaux exportateurs d'armes et de technologies de la Chine. Elle avait plusieurs filiales américaines chargées d'acquérir des technologies ainsi que des bureaux de représentants à Rangoon, Bangkok et Islamabad. Ses employés ont été impliqués dans la tentative d'entrée en fraude d'AK-47 aux États-Unis en 1996. Les répercussions de l'ordre de dessaisissement sur Poly ne sont pas totalement claires. Ses éléments liés au commerce des armes auraient été conservés par la Division générale des armements de l'APL, nouvellement créée, où ils ne peuvent pas facilement être assujettis à un contrôle civil.

    Maintenant connue sous le nom de China Poly Group (Groupe Poly Chine), Poly s'est diversifiée en un vaste conglomérat, actif dans le tourisme, la construction des infrastructures et l'immobilier (elle a même joué un rôle d'intermédiaire pour la conclusion d'un marché visant à acheter des avions à réaction de Bombardier pour la compagnie aérienne chinoise administrée par l'APL). D'après les services de renseignements américains, la China Poly Ventures Company (Société d'investissement Poly Chine), filiale de Poly, aurait transféré des technologies liées à la production des missiles balistiques à moyenne portée Ghauri du Pakistan en 1999, et peut-être plus tard. Les entreprises nouvellement indépendantes sont fortement motivées sur le plan économique à poursuivre les ventes d'armes, puisque leurs dirigeants sont maintenant responsables des profits et des pertes de l'entreprise. Bon nombre des gestionnaires de Poly et d'entreprises comme elle sont d'anciens militaires ou des parents, qui entretiennent toujours des liens étroits avec les hautes personnalités officielles, ce qui rend ces entreprises difficiles à contrôler. Par contre, le dessaisissement a probablement affaibli les relations bureaucratiques sur lesquelles s'appuyaient les activités de prolifération par le passé. Par exemple, auparavant, Poly aurait influencé des organismes liés à la production de défense et à l'approvisionnement militaire pour qu'ils surapprovisionnent l'arsenal de l'APL, Poly vendant ensuite les surplus à l'étranger à prix réduits. Il est improbable que Poly et les entreprises comme elle continueront d'exercer une telle influence, ce qui rendra leurs exportations d'armes moins payantes.

    L'industrie civile de la défense est le deuxième élément de la production des armes en Chine. Il peut être subdivisé en deux : les entreprises qui appartiennent à l'État et le secteur privé, chacun étant probablement engagé dans les ventes internationales d'armes d'une façon légèrement différente. Les cinq principaux conglomérats de l'industrie de la défense appartenant à l'État n'ont pas de liens officiels avec l'APL et sont contrôlés par le Conseil des affaires d'État de la Chine par l'entremise de la Commission des sciences, de la technologie et de l'industrie pour la défense nationale (COSTIND). Protégé contre la concurrence pour des raisons politiques et de sécurité, le complexe industriel de défense appartenant à l'État est un secteur gonflé et inefficace, qui emploie environ 10 % de tous les travailleurs industriels de la Chine.

    Conscients de la nécessité de réformer ce secteur, les dirigeants chinois ont annoncé en 1998 un plan de réforme générale. Contrairement au dessaisissement de l'" APL Inc. ", cette réforme était axée sur la conversion, l'objectif étant en réalité de diversifier la production pour fabriquer plutôt des produits civils. Des subventions massives ont été versées dans ce but. Le conglomérat de la défense le mieux connu est NORINCO, société formée à partir de l'ancien ministère du Matériel militaire (cinquième ministère des Équipements mécaniques), qui compte maintenant 800 000 employés travaillant dans plus de 200 filiales, dont 11 aux États-Unis. Bien qu'elle produise maintenant aussi des produits civils, ses produits liés aux armes comprennent des véhicules blindés, des obusiers, des mortiers, des lance-roquettes, des armes antichars, des systèmes de missiles antichars, de petites armes, des munitions, des explosifs et des systèmes de protection contre les armes nucléaires, biologiques et chimiques.

    NORINCO et ses filiales suscitent depuis longtemps des préoccupations sur le plan de la sécurité. Dès 1984, le nom de l'entreprise figurait dans des documents sur les tentatives d'introduction clandestine en Chine d'articles de haute technologie liés au militaire en provenance des États-Unis. Trois employés de NORINCO ont été condamnés à des peines de prison en Chine dans l'affaire des AK-47 introduits en fraude aux États-Unis à la fin des années 90. NORINCO continue de vendre des armes conventionnelles à l'étranger. En mars 2000, elle a vendu pour 65,9 millions de dollars américains en armes, incluant des obus antipersonnel, des fusils d'assaut et des grenades, au gouvernement du Zimbabwe. Les améliorations apportées au char Al Zarrar T-59 du Pakistan, et annoncées récemment, ont été le résultat d'une coopération avec NORINCO. Plus récemment, le 23 mai 2003, le Département d'État américain a décrété une interdiction de deux ans des importations de produits de NORINCO et de ses filiales aux États-Unis, accusant l'organisme d'avoir vendu du propergol et des composants de missiles au Groupe industriel Shahid Hemmat, organisme du gouvernement iranien responsable de la mise au point et de la production de missiles balistiques. L'interdiction aura des répercussions sur au moins 200 millions de dollars américains en biens et, d'après les estimations de la CIA, jusqu'à cinq fois ce chiffre si les douaniers américains arrivent à identifier toutes les filiales de NORINCO, qui exporte tout, depuis les jouets et les souliers (Wal-Mart est un acheteur important) jusqu'aux pièces de rechange pour automobiles ou aux refroidisseurs en aluminium pour ordinateurs. D'autres entreprises de cette catégorie, comme la China Precision Machinery Import-Export Corporation (Société nationale chinoise d'import-export de machines d'usinage de précision) et la China Great Wall Industrial Corporation (Société industrielle chinoise Great Wall), sont parmi celles qui sont actuellement frappées par les sanctions prises par les États-Unis à la suite de transferts illégaux d'armes, de technologies et de matériaux à double usage à l'Iran.

    Les producteurs de matériel de défense appartenant à l'État sont soumis à de fortes pressions pour que leurs opérations deviennent lucratives. Cependant, la conversion n'a pas toujours été très réussie, et de nombreuses entreprises ont été incapables de trouver des produits civils pour lesquels elles sont concurrentielles. Les risques qu'elles s'engagent dans des transferts d'armes sont alors plus grands. Qui plus est, dans le cadre du processus de conversion, le nombre des entreprises a beaucoup augmenté, ce qui rend la surveillance extrêmement difficile. D'après les rapports, même NORINCO est dans le flou quant au nombre de ses filiales dans le sud de la Chine. Les entreprisesde ce secteur ont encore de puissants clients à l'intérieur du gouvernement, de l'armée et du parti. La peur des conséquences de l'agitation sociale et du chômage à grande échelle qu'entraînerait l'insolvabilité de ces entreprises d'État assure le maintien des subventions et le relâchement de la surveillance. Par contre, pour des raisons historiques,la plupart des entreprises de cette catégorie sont incapable de produire les armes de pointe exigées par les acheteurs internationaux.

    Outre les producteurs de matériel de défense appartenant à l'État, la Chine a des entreprises privées engagées dans la production de défense. Ainsi, l'entreprise de télécommunications Huawei, qui a des bureaux à Cuba, en Iran et en Birmanie, est un fournisseur important d'équipement de télécommunication à double usage. En 2001, sa filiale indienne a été accusée d'avoir adapté une commande pour le régime des talibans en Afghanistan. Toujours en 2001, Huawei a fourni à l'Irak des fibres optiques pour raccorder ses systèmes radar et antiaériens, ce qui a donné lieu à des bombardements américains et britanniques. Les entreprises privées de défense bénéficient aussi souvent de la protection de puissants clients. Huawei a été fondée par un ancien officier de l'APLet a profité de ventes rapides à cette dernière. Cependant, elle a aussi reçu un soutien de l'État sous la forme de privilèges fiscaux et de crédits parrainés par l'État parce qu'elle compte parmi les " champions nationaux " de la nouvelle technologie. Ses partisans comprennent le général en chef Yang Shangkun et le chef de la China International Trade and Investment Corporation (Société internationale chinoise de commerce et d'investissement), Wang Jun (qui est aussi président de Poly). Les entreprises privées sont plus susceptibles d'être lucratives que les producteurs de matériel de défense appartenant à l'État. Leurs activités de prolifération atteignent un autre niveau de complexité lorsque les entreprises étrangères qui cherchent à faire des affaires avec elles essaient de les protéger contre les sanctions américaines.

    Armes et bureaucraties de contrôle des armements

    Depuis 1998, la COSTIND est investie de la responsabilité ultime en matière de réglementation pour l'industrie de défense en Chine. Elle détermine quels biens militaires et nucléaires peuvent être exportés et supervise le processus d'octroi des licences d'exportation. Cependant, la façon dont la COSTIND évalue ce processus n'est pas claire, ni la façon dont elle consulte d'autres organismes compétents, comme la Division générale des armements de l'APL et le Bureau des affaires étrangères du ministère de la Défense nationale (le bruit court que ces deux derniers organismes se livrent une guerre de territoire). La mesure dans laquelle des organismes à Beijing peuvent contrôler ce que font les entreprises dont il a été question ci-dessus est une question plus fondamentale encore. Cette question a fait l'objet d'un long débat, quoique, comme le signale une récente étude de la Rand Corporation, le gouvernement chinois ait toujours affirmé qu'il ne contrôle pas toutes les activités de prolifération des entreprises chinoises, et que toutes les exportations sont autorisées. La prolifération des entreprises causée par le dessaisissement de l'" APL Inc. ", la conversion de l'industrie civile de défense et la croissance du secteur non gouvernemental de la haute technologie font qu'il est certainement plus difficile pour l'état de contrôler les activités de prolifération. C'est particulièrement vrai pour les technologies à double usage. Dans l'affaire la mieux connue des dernières années, la China National Nuclear Corporation (Société nucléaire nationale chinoise) a vendu des aimants toriques à un laboratoire associé au projet pakistanais d'armement nucléaire. Ces aimants ne figuraient pas sur la liste des marchandises d'exportation contrôlée, et la valeur de la transaction était inférieure à la limite qui déclenche d'autres mécanismes d'examen.

    À la fin de 2002, le gouvernement de la RPC a adopté une série de règlements plus détaillés sur le contrôle de l'exportation, dont le Règlement sur le contrôle de l'exportation des missiles et des articles et technologies liés aux missiles, le Règlement sur le contrôle de l'exportation des agents biologiques à double usage et de l'équipement et des technologies connexes ainsi que les Mesures sur le contrôle de l'exportation de certains produits chimiques et de l'équipement et des technologies connexes. Les mesures comprennent les systèmes de demande et d'octroi de licences, les dispositions relatives aux poursuites au criminel et les garanties des acheteurs et elles visent à renforcer les contrôles de l'exportation afin d'empêcher le détournement de technologies à double usage. Bien que le moment choisi pour publier ces documents ait sûrement été lié au sommet entre Jiang Zemin et George Bush, ils devaient néanmoins être en cours de rédaction depuis un certain temps. Évidemment, la rigueur avec laquelle ces nouveaux contrôles seront instaurés et exercés, et non les règlements eux-mêmes, en déterminera la portée en bout de ligne. À court terme, il est probable qu'il s'agira d'une question des plus importantes, le gouvernement chinois lui-même étant engagé dans une vaste campagne de rationalisation et de dégraissage de sa bureaucratie. Étant donné les incertitudes qui persistent au sujet du processus de réglementation, cela n'inspire pas confiance dans la capacité du gouvernement d'appliquer ses règlements.

    Un groupe d'universitaires de Harvard de passage en Chine en janvier 2003 a rapporté des informations prouvant qu'enfin le gouvernement chinois ne plaisante pas avec la prolifération. Outre les règlements de 2002, ces preuves comprennent des déclarations de sources fiables selon lesquelles les nouveaux dirigeants de la Chine ont l'intention de séparer le contrôle des armes des autres préoccupations liées à la sécurité dans les négociations avec les États-Unis, et la mutation de l'intransigeant Sha Zukang qui n'est plus chef du bureau de contrôle des armes du ministère des Affaires étrangères. D'après les universitaires, Hu Jintao est déterminé à contrôler les armes parce que cela se répercute sur la réputation internationale de la Chine, qu'il lui faut améliorer les relations avec les États-Unis et qu'il est conscient des dangers de la prolifération pour les intérêts de la Chine à long terme.

    La réaction de la Chine aux sanctions imposées à NORINCO est moins encourageante. Apparemment, Washington avait donné deux avertissements à Beijing l'an dernier au sujet des liens de NORINCO avec l'Iran, avertissements auxquels Beijingn'avait pas répondu. Le 27 mai, le ministère des Affaires étrangères de la Chine a réagi avec colère aux sanctions, soutenant que la Chine est un gouvernement responsable qui applique strictement ses propres règlements et niant que NORINCO soit venue en aide à l'Iran. Il est encore trop tôt pour dire si la position plus dure des États-Unis face aux activités de prolifération de la Chine persistera ou quels en seront les effets à long terme sur le comportement du gouvernement chinois et des producteurs d'armes chinois.

    Comme l'examen qui précède le démontre, d'importants problèmes persistent. Si la prolifération comporte toujours certains avantages sur le plan de la sécurité, elle présente aussi de sérieux inconvénients sur le plan politique. Les considérations d'ordre économique sont minimales pour le pays dans son ensemble. Cependant, divers intervenants à l'intérieur du complexe militaro-industriel sont fortement motivés sur le plan économique à poursuivre les ventes d'armes, et bénéficient de faveurs importantes ainsi que d'une protection contre la surveillance à l'échelle nationale et internationale. Bien que prometteurs, les changements bureaucratiques et réglementaires apportés au régime d'exportation d'armes de la Chine ne sont pas suffisants en eux-mêmes pour limiter la prolifération. Tout dépendra de la rigueur avec laquelle les règlements seront appliqués et de l'érosion des liens étroits et complexes entre les producteurs d'armes, l'APL et les représentants officiels de l'État. Par conséquent, la possibilité de ventes d'armes illicites et d'autres formes de prolifération augmentera probablement à court terme, même si les perspectives d'une surveillance plus institutionnalisée sont meilleures à long terme.

    Source : Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS)

    _____________________

    800 000 employés pour la seule NORINCO :shock:

    L'ensemble du complexe militaro-industriel du Satan Américain ne compte en 2003 "que" 547 400 personnes

    Et combien pour "les Arts et Métiers de Shandong"

    :?:

  2. Entre l'Egypte et la Jordanie, Israel a un littoral de 12 km sur la Mer Rouge avec un seul port, Eilat qui une des 3 bases navales de ce pays et une station de vacances 8) Allez sur Google, ils font des promos pour l'été :lol: Il n'y a pas de profondeur stratégique mais comme le Sinai est démilitarisée et que la Jordanie ne risque pas de lancer une offensive sur Israel, il n'y a pas trop de risque pour les batiments Israéliens ;)

  3. Voici un article tres interresant sur ce programme :arrow:

    http://www.glacis.org/release_2004_5/french/P9.html

    Le " Joint Strike Fighter " américain : concurrent de l’Eurofighter.

    LA STRATEGIE JSF : Motivations, logique de mise en œuvre et "failles" envisageables

    Au terme de nombreux développements, le besoin se fait sentir d’analyser en détail le phénomène JSF. Le présent mémorandum, fruit du travail commun de la DGA/DRI et de la CEIS, a pour objet de présenter la "stratégie JSF", théorisée puis pratiquée par les Etats-Unis, avec un incontestable succès à ce jour. Après en avoir rappelé les motivations, domestiques et internationales, puis la logique de mise en œuvre, il en identifie les "failles" envisageables, à court et moyen termes.

    Dès l'origine du programme "Joint Strike Fighter" (JSF), en 1994, les Américains ont tout fait pour convaincre un maximum de pays de participer d'abord au financement du développement du JSF, puis d'acquérir à terme cet avion pour satisfaire leurs propres besoins. Le JSF fut rebaptisé "F-35" le 26 octobre 2001, lorsque Lockheed Martin fut sélectionné comme maître d'oeuvre industriel du programme (avec Northrop Grumman et BAE Systems comme coopérants principaux), à l'issue d'une phase d'évaluation compétitive de deux démonstrateurs, le Lockheed Martin X-35 et le Boeing X-32.

    Cette stratégie a donc rencontré, jusqu'à présent, un succès indiscutable, puisque huit pays sont désormais partenaires des Américains dans la phase de développement et de démonstration (System Development and Demonstration, SDD) du programme. Le Royaume-Uni s'est engagé dans cette phase dès janvier 2001 et, au premier semestre 2002, le Canada, le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège, l'Italie, la Turquie et enfin l'Australie, ont suivi. Cependant, à l'exception de ce dernier pays, tous les autres n'ont fait, en somme, que prolonger leur engagement antérieur sur le JSF. A noter que la porte de ce que l'on pourrait appeler le "club SDD" (pays participant au développement du F-35/JSF et dont les industries de défense sont ainsi rendues éligibles à concourir dans l'espoir d'obtenir une part de travail sur le programme) s'est fermée en 2002 et les nouveaux pays, tels qu'Israël et Singapour, qui voudraient dorénavant entrer sur le programme ne seraient théoriquement considérés - en gros - que comme des clients "FMS" potentiels du JSF.

    Forts de ce succès, les Américains pourraient maintenant essayer d'appliquer cette "stratégie JSF" à d'autres segments d'armement, avec des modalités sans doute différentes selon le cas mais poursuivant des objectifs probablement similaires. On en sent les prémices sur les futurs drones de combat, ou "UCAV" (Unmanned Combat Air Vehicle). Le Pentagone envisage, comme pour le JSF, la création d'un "Joint Program" associant l'US Air Force et l'US Navy. Dans un premier temps, la "Jointness" ne devrait concerner que le niveau "briques technologiques", la possibilité ultérieure de développer une plate-forme commune, même si déclinée, à l'instar du JSF, en plusieurs versions pour satisfaire des besoins et répondre à des contraintes spécifiques à chaque utilisateur, n'étant pas acquise. En tant qu'échelon précurseur international, le Royaume-Uni, qui manifeste déjà son intérêt pour le démonstrateur UCAV X-45 de Boeing, pourrait un jour rejoindre le nouveau programme interarmes "UCAV" américain, imitant ainsi son engagement pionnier dans le JSF. Par ailleurs, les Américains pourraient être tentés de faire du nouveau programme de frégates côtières de l'US Navy (le "Littoral Combat Ship" ou LCS), lancé en octobre 2002, le "JSF naval" des années futures. Enfin, le programme de Missile Defense pourrait reprendre la matrice du JSF : les industriels et les pays se recoupent en effet. Ces programmes reflètent la géopolitique profonde des Etats dans le domaine de la sécurité.

    Le mot "clé" du programme F-35/JSF est "l'affordability"

    Dès le lancement du JSF, en 1994, l'Administration Clinton (c'est-à-dire Clinton lui-même, son secrétaire à la défense, Bill Cohen, et son directeur national d'armement, Jacques Gansler) a décidé que le mot "clé" du programme serait "l'affordability" de l'avion, selon les postulats "COPT" (Cost Operational Performance Trade, c'est-à-dire "design to cost") et "CAIV" (Cost as An Independent Variable).

    Cette exigence résultait d'une considération domestique d'une part et d'une considération export d'autre part.

    Au plan domestique, l'aviation de combat tactique, vieillissante et disparate, existant dans les trois services (US Air Force, US Navy et US Marine Corps), devait être renouvelée, pour éviter un "creux capacitaire" à terme, par un avion capable d'être produit à un rythme élevé (à terme 170 avions par an) calquant celui adopté dans les années 1980 (années "Reagan") sur les programmes F-16 et F/A-18, mais cela dans un contexte budgétaire plus défavorable (en tout cas avant l'année fiscale 2003). Il fallait donc un avion "bas coût" mais aussi unique, interarmes, pour disposer du volume critique de production nécessaire à la tenue du pari économique engagé. Les trois services furent donc sommés d'harmoniser leurs besoins afin de se satisfaire du même type d'avion, même si décliné en trois versions dont le taux de standardisation serait compris (selon les sources et...selon les jours) entre 70 et 90 %. On aura ainsi le F-35A/CTOL (décollage et atterrissage conventionnels) pour l'US Air Force, le F-35B/STOVL (décollage court et atterrissage vertical) pour l'US Marine Corps et le F-35C/CV (version "navalisée") pour l'US Navy.

    Remarque : le concept "jointness", appliqué à un avion de combat tactique américain, avait déjà été promu, sans succès, dans les années 60, sur le programme General Dynamics F-111, alias "TFX" (Tactical Fighter-X). Son "chantre" de l'époque, Robert S. McNamara, secrétaire à la défense de l'Administration Kennedy puis de l'Administration Johnson (1961-1968), n'avait pas su ou pu faire passer l'idée auprès d'utilisateurs exprimant des besoins trop divergents mais aussi bataillant pour sauvegarder, voire accroître, leurs rôles et missions respectifs. Sur le JSF, le "consensus" Administration/services semble mieux établi et plus solide mais l'US Navy reste néanmoins très attaché à son F/A-18E/F "Super Hornet" et l'US Air Force tient absolument à sauvegarder son F/A-22A "Raptor"...

    Au plan export, un avion à la fois "bas coût" et représentatif de la toute dernière génération technologique serait particulièrement attractif et permettrait de pérenniser (après le F-16) la domination américaine, voire d'atteindre l'hégémonie, sur le marché mondial des avions de combat au seuil d'une nouvelle phase d'expansion. Le F-35/JSF, qui pourrait arriver sur le marché international en 2012, devrait être proposé à un prix "fly away" (dollars 2002) compris entre 37 M US $ (version conventionnelle F-35A/CTOL) et 48 M US $ (version embarquée F-35C/CV). Ces prix sont considérés par "Pete" Aldridge, l'actuel directeur national d'armement américain, comme des "affordability numbers" intangibles. Ils ont été établis sur la base d'une production initiale de 3002 avions, soit 2852 pour les Etats-Unis et 150 pour le Royaume-Uni.

    Cependant, avant même d'attendre que l'avion soit développé, le gouvernement américain a entrepris de capturer un maximum de "prospects" futurs au profit du JSF, en mettant en oeuvre une habile stratégie d'association/participation de partenaires internationaux au programme, la "stratégie JSF", donc.

    La stratégie JSF

    Remarque liminaire : cette stratégie est, au départ, l'œuvre de l'Administration Clinton (poursuivie ensuite, avec une nouvelle "vigueur", par l'Administration Bush) ; elle a été imposée aux services (US Air Force, US Navy et US Marine Corps) par le Pentagone et est accompagnée, en arrière plan, par l'industrie de défense américaine. Sur ce programme, en effet, le gouvernement américain ne vient plus en soutien de son industrie mais se positionne en première ligne. C'est lui qui décide (seul et souverainement) du choix des pays partenaires ; c'est lui qui signe avec chacun d'eux un accord bilatéral de coopération sur le programme ; c'est lui enfin qui impose à ces pays une nouvelle règle du jeu, diamétralement opposée aux usages actuels accompagnant l'exportation d'armements et, en l'occurrence, d'avions de combat. Le langage tenu pourrait être, en substance, le suivant : "Puisque vous êtes partenaire du club, et non pas un simple client, vous ne pouvez prétendre (en cas d'acquisition du JSF) à des compensations ("offsets") et nous ne garantissons, dans le MoU, aucun retour de charge de travail à votre industrie. Celle-ci pourra simplement concourir sur des appels d'offres lancés par la maîtrise d'oeuvre et ne sera retenue que si elle est capable, face à la concurrence exercée par les autres pays du club, de présenter le meilleur produit au meilleur prix ; l'affordability impose en effet la mise en concurrence systématique à tous les étages."

    Les avantages de la stratégie JSF pour les Etats-Unis

    Pour les Etats-Unis, cette stratégie devrait :

    permettre la consolidation intérieure du programme (un programme estampillé "international" est, a priori, moins susceptible d'être malmené par le Congrès, en cas de vraie difficulté) ;

    apporter, grâce aux "tickets d'entrée" demandés aux autres pays du "club SDD", une provision financière généreuse et bienvenue en cas de dérapage des coûts de la phase de développement. La contribution des 8 pays associés aux Etats-Unis pour le développement du F-35/JSF s'élèvera en effet, sur dix ans, à 5,295 milliards de dollars, dont 4,82 milliards de dollars de crédits ("R&T") européens ;

    contribuer à assécher gravement, en parallèle, les crédits "R&T" européens, ce qui pourrait remettre en cause, à terme, la maîtrise des technologies et le maintien des compétences nécessaires au développement autonome d'un futur système de combat aérien européen ;

    renforcer la mise sous tutelle (vassalité ?), dans le cadre d'une coopération "du fort au faible", des entreprises de défense européennes, celles-ci devenant, à condition d'ailleurs qu'elles le méritent, un vivier de sous-traitants potentiels au profit des maîtres d'oeuvre américains du domaine, mais susceptibles de ne pouvoir travailler que sur des technologies "non critiques" de l'avion (quid des technologies "stealth", notamment ?) ;

    incidemment, donner aux Américains l'accès à certaines technologies spécifiques européennes (exemple : la technologie "STOVL" britannique) ;

    assurer la capture, dès aujourd'hui, des prospects "avions de combat" dans les autres pays du "club SDD" qui devront renouveler leurs flottes actuelles entre 2010 et 2020 (selon les estimations, ces prospects cumulés représenteraient entre 730 et 930 avions, dont 150 pour le Royaume-Uni) ; en effet, sauf déboires catastrophiques sur le programme, l'effort financier consenti par ces pays dans la phase de développement devrait les "obliger", en pratique (et notamment vis-à-vis de leur opinion publique), à acheter à terme l'avion pour satisfaire leurs propres besoins. A noter que les Américains estiment pouvoir vendre, in fine, entre 2500 et 3000 avions sur le marché "export", pour 3002 avions à acquérir par les Etats-Unis (2852 initialement) et le Royaume-Uni (150) ;

    affaiblir, en parallèle et là aussi dès aujourd'hui, les programmes "Rafale" et "Eurofighter" sur le marché à l'exportation voire, pour l'Eurofighter, dans les deux pays qui sont à la fois membres du consortium européen et partenaires du JSF : le Royaume-Uni et l'Italie, l'acquisition du JSF devant probablement conduire un jour ces derniers à réduire leur intention de commande de l'Eurofighter ;

    diminuer, grâce aux nouvelles commandes internationales espérées, les "affordability numbers" du JSF (donnés supra), ou à tout le moins les maîtriser en cas de révision à la baisse des intentions de commande américaines (le 3 février 2003, le Pentagone a ainsi annoncé que le nombre de JSF à acquérir pour les forces aériennes américaines ne serait plus de 2852 mais de 2443, soit 409 avions en moins).

    Mise en oeuvre de la stratégie JSF

    La stratégie JSF a prévu trois étapes d'engagement croissant des pays-cibles :

    1ère étape : participation à la phase de démonstration de concept, dite "CDP" (Concept Demonstration Phase), du JSF : fin 1996-été 2001, au cours de laquelle Lockheed Martin d'une part et Boeing d'autre part ont été en compétition dans la conception, la fabrication et les essais en vol des démonstrateurs X-35 et X-32.

    Trois statuts de participation à cette phase ont été définis avec, pour chacun, un niveau de "ticket d'entrée" différent :

    le statut "Full Collaborative Partner", rejoint dès décembre 1995 par le Royaume-Uni (participation : 200 M US $), donnant théoriquement droit à :

    la possibilité d'influencer le cahier des charges de l'avion pour l'adapter à un besoin technico-opérationnel spécifique,

    la coautorité de conception,

    la participation à des études technologiques ciblées,

    l'accès à l'ensemble de la liasse documentaire du programme.

    le statut "Associate Partner" ou "Informed Partner", qu'ont rejoint les Pays-Bas, la Norvège et le Danemark en 1997, puis le Canada et l'Italie en 1998 (participation par pays : 10 M US $), donnant théoriquement droit à :

    la participation à des études technologiques ciblées,

    l'accès à l'ensemble de la liasse documentaire du programme.

    le statut "Major participant", qu'ont rejoint, en 1999, Singapour, la Turquie puis Israël (le montant total de la participation financière des trois pays s'élevait à 10,3 M US $ : 0,5 M US $ pour Israël, 3,6 M US $ pour Singapour et 6,2 M US $ pour la Turquie), octroyant simplement à ces partenaires le droit d'accès aux informations non classifiées du programme.

    Remarque : les discussions avec l'Australie puis la Belgique en vue de leur adhésion à cette phase "CDP" n'avaient pas abouti.

    2ème étape : participation à la phase de développement et de démonstration, dite "SDD" (System Development and Demonstration) du Lockheed Martin F-35/JSF, engagée le 26 octobre 2001 et qui devrait se terminer fin avril 2012.

    Trois niveaux de participation à cette phase ont été définis :

    le "niveau 1", réservé au Royaume-Uni qui l'a rejoint dès janvier 2001 (en fait trois jours avant l'investiture du Président Bush, alors que le programme JSF semblait menacé par ce dernier). La participation financière correspondante, sur dix ans (2002-2012), est de 1,9 G US $ pour le développement du "tronc commun" du F-35/JSF, plus 870 M US $ destinés à l'adaptation de l'avion aux besoins spécifiques britanniques (principalement armements et intégration dans le C4I UK). Ce niveau donne théoriquement au Royaume-Uni :

    la co-autorité de conception,

    10 postes à la direction de programme multinationale F-35/JSF où la représentation est répartie comme suit : US Air Force (40 %), US Navy/Marine Corps (40 %) et partenaires internationaux (20 %),

    la capacité de faire participer son industrie au programme (en fait, vu l'engagement pionnier de leur gouvernement, les entreprises britanniques seront, après l'industrie américaine, de loin les mieux servies sur le programme JSF. Ainsi, par exemple, BAE Systems est dans l'équipe de maîtrise d'oeuvre aux côtés de Lockheed Martin et de Northrop Grumman ; cependant, il conviendra de distinguer le travail effectué sur le sol britannique et celui qui ira aux filiales américaines d'entreprises telles que BAE Systems ou Rolls-Royce),

    l'exemption des coûts non récurrents de production.

    Remarque : le Royaume-Uni avait également exigé de pouvoir coproduire sur son sol le F-35/JSF pour satisfaire ses propres besoins et ceux des autres pays européens ; à ce jour, aucune suite sur l'installation d'une deuxième ligne de production de l'avion en Europe (en Grande-Bretagne ou en Italie, cette dernière ayant formulé la même demande) n'a - à notre connaissance - été donnée par les Américains. La requête devrait normalement être refusée au motif, encore une fois, de "l'affordability" du programme. (un rapport de la RAND Corporation, daté de novembre 2002, concluait que toute alternative à la décision actuelle d'avoir une seule ligne d'assemblage de l'avion, installée chez Lockheed Martin à Fort Worth, Texas, se traduirait par des surcoûts). Ainsi, cette délocalisation des opérations d'assemblage de l'avion, qui avait séduit certains pays, au plan industriel, sur le programme F-16 notamment (installation de chaînes du F-16 en Belgique, en Corée du sud, aux Pays-Bas et en Turquie), ne serait pas, a priori, reconduite pour le JSF.

    le "niveau 2", rejoint par les Pays-Bas (ticket d'entrée sur 10 ans : 800 M US $) et par l'Italie (ticket d'entrée sur dix ans : 1 G US $) en juin 2002, donne théoriquement à chacun de ces pays :

    jusqu'à 5 postes à la direction de programme multinationale F-35/JSF,

    la capacité de faire participer son industrie au programme,

    l'exemption des coûts non récurrents de production en cas d'acquisition du F-35/JSF.

    le "niveau 3", enfin, rejoint successivement par le Canada (150 M US $), le Danemark (125 M US $), la Norvège (125 M US $), la Turquie (175 M US $) et l'Australie (150 M US $) entre février et juillet 2002 (à noter que l'Australie avait annoncé son adhésion le 27 juin 2002 mais n'a officiellement signé le MoU correspondant que fin octobre 2002), donne théoriquement à chacun de ces pays :

    un poste unique à la direction de programme multinationale F-35/JSF,

    la capacité de faire participer son industrie au programme,

    la déduction de son "ticket" d'entrée" du devis des coûts non récurrents de production appliqués à sa future commande éventuelle du F-35/JSF.

    Remarques :

    en dehors de l'Australie, tous les autres pays du "club SDD" avaient préalablement adhéré et cotisé à la phase "CDP" ; la mécanique de la "stratégie JSF" a donc, à ce stade, remarquablement fonctionné.

    Cependant, Israël et Singapour, pourtant partenaires du JSF dans la phase "CDP", ne sont pas membres du "club SDD" ; pour le premier, ce n'est pas faute d'avoir essayé ! Pour le second, l'analyse locale du contenu et de la valeur réels d'un "partenariat JSF" nous semble plus lucide et plus prudente : "nous ne sommes pas pressés ; attendons de voir".

    3ème étape : la commande effective du F-35/JSF par les pays du "club SDD"

    La participation à l'étape précédente, comme il a été dit plus haut, semble "contraindre" les pays concernés à acquérir à terme le JSF - eu égard aux investissements qui auront été consentis au cours de la phase de développement - pour satisfaire leurs besoins nationaux.

    Cependant, les accords "JSF" signés par certains pays (en tout cas par la Norvège, les Pays-Bas et l'Italie), prévoiraient une clause de sortie, à tout moment, de la phase "SDD". Ceci dit, plus le temps passera et plus cette clause devrait devenir politiquement impraticable.

    Pour autant, à ce jour et en dehors des Etats-Unis, seul le Royaume-Uni s'est officiellement engagé à acquérir jusqu'à 150 F-35B/STOVL. Le prochain pays qui devrait normalement se décider serait l'Australie qui a prévu de commencer à remplacer ses AF-18A/B "Hornet" dès 2012.

    L'argumentaire de promotion accompagnant la stratégie JSF auprès des pays partenaires

    Les pays qui sont entrés dans le "club SDD" du programme F-35/JSF se sont, à ce stade, laissés convaincre par l'argumentaire promotionnel suivant :

    Vous pourrez équiper à terme vos forces aériennes d'un avion de combat représentant un "saut de génération" par rapport aux autres produits du marché et "garantissant" l'interopérabilité avec nous (les Américains).

    Remarques :

    le F-35/JSF est en effet présenté comme un avion de 5ème génération, caractérisé par l'emport des armements en soutes internes et, d'une façon générale, par sa furtivité (au moins électromagnétique).

    les Américains assènent à leurs alliés le message simple (voire simpliste) disant que la meilleure - sinon la seule - façon d'être interopérable avec eux, c'est d'être équipé du même avion.

    Cet avion de 5ème génération sera proposé à un prix particulièrement attractif ("affordable", donc) compte tenu du concept "design to cost" retenu, du taux élevé de standardisation entre les trois versions du F-35/JSF mais surtout du nombre colossal d'avions à produire, jusqu'à 6000 !

    Remarque : 6000 avions, c'est-à-dire, encore une fois, 3000 avions pour les besoins américains et britanniques, et jusqu'à 3000 autres F-35/JSF pour satisfaire les besoins des autres pays du "club SDD" et ceux du "grand export".

    Vous aurez une capacité totale d'accès à l'information sur le programme et (pour le Royaume-Uni) vous pourrez influencer les spécifications du système F-35/JSF.

    Vous pourrez impliquer votre industrie nationale dans un programme aérospatial structurant, de très haute technologie et susceptible de rapporter à vos entreprises (sous réserve qu'elles soient compétitives au plan international) un volume de travail très important compte tenu de la quantité d'avions à produire (jusqu'à 6000) et représentant un enjeu financier bien plus considérable que votre investissement initial dans la phase "SDD".

    Remarque : ainsi, fin 2001, Lockheed Martin faisait miroiter à l'industrie néerlandaise un chiffre d'affaires global à terme (phases de développement puis de production du F-35/JSF) d'environ 8 milliards de dollars, soit un retour dix fois plus important en volume que le "ticket d'entrée" (sur 10 ans) de 800 millions de dollars payé par les Pays-Bas pour devenir partenaire de "niveau 2" sur la phase "SDD" du programme. A ce jour, 125 millions de dollars de contrats auraient été attribués aux entreprises néerlandaises.

    Les "failles" envisageables de la stratégie JSF, à court et moyen termes

    Si le point "a" du paragraphe 6.4 supra peut être discuté (discours "simpliste" sur l'interopérabilité ; est-ce que la "furtivité" constituera "l'alpha et l'oméga" de la guerre aérienne du 21ème siècle ?), il ne devrait néanmoins pas pouvoir être réellement remis en cause.

    En revanche, les autres points de l'argumentaire de promotion du JSF devront maintenant subir l'épreuve des faits.

    A court terme (2003-2005), les pays partenaires pourraient :

    douter de l'accès réel aux informations, notamment classifiées, relatives au programme F-35/JSF et se rendre compte d'une mainmise effective des Etats-Unis sur le "design" et les spécifications de l'avion et de ses systèmes ;

    constater que les transferts de technologies concédés devraient se limiter à des technologies "non sensibles" ;

    s'inquiéter de la réduction, désormais officielle, de la cible d'acquisition de l'avion par les forces aériennes américaines (- 409 avions par rapport à la cible annoncée en 2002), d'autant qu'après la coupe touchant aujourd'hui l'US Navy et l'US Marine Corps, l'US Air Force, à son tour, pourrait revoir un jour à la baisse son intention actuelle de commande de 1763 F-35A/CTOL (l'USAF est, de loin, le plus gros client potentiel du JSF) ; si cette réduction de cible - à condition qu'elle reste à son niveau actuel - pourrait être compensée par les futures commandes internationales et ne devrait donc pas, a priori, remettre en cause les fameux "affordability numbers" (sauf peut-être, à terme, celui de la version F-35B/STOVL), son effet pyschologique devrait cependant être détestable sur les pays partenaires ; elle affaiblit le discours des "6000 avions" à produire avec la participation (éventuelle) de leur industrie et elle est intervenue seulement 15 mois après le début de la phase de développpement ;

    juger enfin que le "compte n'y est pas" en matière de retour industriel, quand on comparera les résultats réellement obtenus à l'investissement consenti pour participer à la phase "SDD" et aux "promesses" faites ; déjà, des signes d'impatience, voire de préoccupation, commencent à se manifester officiellement en Norvège mais aussi dans certains milieux politiques aux Pays-Bas.

    Les vraies difficultés potentielles du F-35/JSF pourraient apparaître fin 2005, échéance prévue pour le vol inaugural du premier F-35/JSF de développement, et plus probablement en 2006 lorsque devra être prise la décision de lancement de la phase de production initiale "basse cadence" (465 avions à commander, sur 6 lots, au titre des années fiscales 2006-2011), moins d'un an après le premier vol ! Tant que le programme en est au stade "papier", aucune difficulté majeure n'est en effet à attendre mais les choses pourraient changer quand tout ceci se "matérialisera" dans les airs. Sur le programme Lockheed Martin F/A-22A "Raptor", dont la logique de développement comme le discours initial sur les risques technologiques assumés et les coûts maîtrisés rappellent étrangement ce qui est fait et dit sur le Lockheed Martin F-35/JSF, les ennuis ont commencé après les premiers essais en vol. Ce programme F/A-22A, dont le développement n'est toujours pas terminé, a aujourd'hui en moyenne 4 ans de retard par rapport aux prévisions initiales ; quant à son "affordability", elle n'est plus, depuis longtemps, d'actualité d'autant que la cible d'acquisition est passée, entre 1990 et début 2003, de 750 avions à... 276 (- 63 %). Qu'en sera t-il, un jour, du JSF ?

    Foulques de La Motte de Broöns, consultant.

    (Dans notre prochaine édition nous évoquerons les problèmes de l’Eurofighter) :lol: -a voir s'il est aussi documenté

  4. :lol: Vous ne le saviez pas :?: Il y a 3 versions de prévues :arrow: F-35A version terrestre à décollage classique B version STOVL pour remplacer les Harrier de l'USMC (l'USAF se montre aussi interréssé) C embarqué pour l'USN et la Royal Navy Il y a déja des retards pour la mise en service, elle est repoussée en 2012 :?

  5. Pour l'heure, souhaitons au moins que la version VSTOL fonctionne sinon tous les portes-aéronefs Européens seront convertit en porte-hélicos :lol: Ne pas oublier que le "harrier" n'est plus de 1re jeunesse et que le F-35 est le SEUL suceptible de le remplacer :?

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  6. D'aprés le "Selected Acquisition Report" du Département de la Défense US du 31/12/2002, le programme est estimé à 163,6 MM de $ pour 2 457 appareils à 67 M. de $ piéce. - le Raptor étant évalué à 264 M, le F/A 18 E/F à 91 M, le C 17 Globemaster III à 362 M- :shock: Ce programme sera, au total, le 2eme plus onéreux de ceux en court actuellement derriere le Ballistic Missile Défence avec ses 744 milliards envisagé mais au prix du détail, le F-35 serait l'avion de combat US le moins cher actuellement à l'étude 8)

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  7. Tirée du site stratégipage a propos des F-15 Vs Su-30 ;) :arrow: WARPLANES: Indian Su-30s Shoot Down American F-15s June 25, 2004: U.S. Air Force F-15s and Indian Air Force Su-30s held some combat exercises together earlier this year. The mock battles were a draw. The radars of the F-15 and Su-30 (an improved version of the basic Su-27, the Soviet Unions answer to the 1970s era F-15) enabled each aircraft to detect each other at about the same time. For purposes of the exercise, it was assumed that the American AMRAAM and Indian (Russian made) AA-10 missiles had similar hit characteristics. The American pilots had little to say about their experiences at the exercise, apparently having been ordered to keep quiet. The Indians, however, began to speculate that the Americans were deliberately holding back. One very important element left out of these simulated battles was the use of electronic countermeasures. The Indians feel that the Americans were just trying to get some experience with the Su-30, which is also the most advanced aircraft in the Chinese air force. The Indian Su-30 has better electronics than the Chinese or Russian models. The Indians insisted on installing Western fire control and computer equipment. The Russian radars are known to have good range and raw power, but poor fire control equipment (forcing the Russian pilots to work harder to get the same results than a pilot using Western fire control gear.) Another unknown was the actual combat performance of the AA-10 or AA-12 (again, a Soviet response to the AMRAAM.) The AMRAAM has been used in combat, and has a lot more actual use than the AA-10 or AA-12. Still, a 1:1 exchange rate is not what the U.S. Air Force is looking for, having long been accustomed to 1:5 or 1:10 or more kill ratios. Others see the results of the exercise as another portion of the air force effort to get more money to build more F-22s. Along these lines, the air force also pointed out the superior dog fighting capability of the highly maneuverable Su-30, which is equipped with a “look and shoot” helmet for the pilot and highly maneuverable heat-seeking missiles. Quelqu'un peut traduire :?: Apparement, les scores étaient à égalité entre les appareils mais l'USAF étant abitué à des scores 1 à 5, trouve cela mauvais 8)

  8. Pour Starpom, voici un court résumé du roman "Mutinerie sur le Sharck" de Patrick Robinson ;) :arrow: 2007: l'Iran et la Chine mine secretement le détroit d'Ormuz, ce qui attire toute la flotte US dans ce secteur. Grace a des leurres, des SM Chinois parviennent a endommager le seul P.A. en service dans le Pacifique. La Chine lance une attaque balistiques massive pour écraser le réseau de communications qui isolent l'ile du reste du monde et les bases Taiwanaises Des commandos en civil jouent au Spetnaz à Taipei, en s'emparant du musée National Opération aéroportée et amphibies dans le sud de l'ile qui attire les forces hors de Taipei. 2eme opération aéroportée et amphibie qui encercle la capitale. Raids d'hélicoptére dans le centre ville pour décourager la résistance. Le détroits reliant l'Océan Indien au Pacifique n'étant sur (on fait croire à la présence de mines) l'US Navy reste dans cette océan. Les USA et le Japon ne bouge pas n'étant pas en position de force et n'ayant pas d'infos précis sur la situation Malgré des pertes affolantes du cotés de l'APL, Taiwan est annexé en quelques semaines. En clair, sans soutien extérieur, Taiwan peut étre écrasée sous le nombre Au fait, la Chine a dépasser la France pour au rang des exportateurs :!:

  9. Une partie d'un article sur le groupe belge "Herstal" :lol: :arrow:

    Vous êtes presque plus américain qu'européen ?

    Nous sommes mondiaux. La Belgique fait 2%, selon les années. Le marché est important pour nous, mais pas comme marché. Les ventes, c'est selon les années, entre 30 et 40% pour les Etats-Unis, 30% pour l'Europe (pays de l'OTAN), le solde pour l'Europe. Depuis deux ou trois ans, avec la montée du budget militaire américain, nous sommes passés de 30% à 40%.

    Le budget américain a un impact sur le groupe Herstal ?

    Un impact sur l'usine américaine, à Columbia. La loi américaine (buy american act) impose que les armes qui leur sont fournies doivent être fabriquées, pour une très grande partie, aux Etats-Unis. Ainsi nous fabriquons les M16 de l'armée américaine, le fusil de base, bien qu'il ne soit pas conçu par nous. Les Américains ont l'approche suivante : lorsqu'ils veulent une arme, ils achètent une licence à un fabricant. Puis ils la mettent en open bidding pour tout le monde. Nous avons ainsi remporté l'offre alors que le fusil est conçu par Colt. Notre usine FNMI fait donc des M16, des Minimi, et des Mag. Ces deux dernières sont aussi fabriquées, pour le reste du monde, à Liège. (…)

    Les concurrents que vous affrontez le plus ?

    Dans le militaire, c'est Heckler & Koch (Allemagne), plus les pays qui veulent, pour des raisons stratégiques nationales, vendre à n'importe quel prix. Vous avez Israël, qui a besoin d'avoir ses armes, l'Afrique du Sud, certains pays d'Asie qui copient et veulent développer un secteur. Certains pays européens, jusqu'il y a peu, suivaient la même politique. La France, il y a 25 ans, estimait que ne pas fabriquer ses armes et ses munitions étaient une atteinte à la souveraineté nationale. (…)

    La concurrence, dans les armes militaires, n'est pas contrôlée par la Commission européenne, comme dans d'autres domaines ?

    Non. La Commission européenne a mis en place une agence de défense et d'armement, donc j'imagine que ces choses vont évoluer. Pour le moment, le Commissaire européen à la concurrence n'a pas voix au chapitre dans ce domaine. Il est évident que ça changera. (…)

    (Sur le marché du maintient de l'ordre)

    Ce marché change. Autrefois, la police utilisait des armes militaires pour maintenir l'ordre. Ce qui mène à des accidents. Quand on tire avec du 9 mm sur des voyous, ça ne sert à rien, ils ont des gilets pare-balles. En revanche, vous risquez de tuer la petite vieille qui marche pas loin. Si vous prenez du 5,56 mm, qui traverse les gilets pare-balle, la munition a une telle énergie qu'elle fait des ricochets partout. Avec le 5,7 mm que nous avons développé, la police aura pour la première fois une munition adaptée, qui peut traverser deux gilets pare-balles, et va neutraliser le truand qui fait un hold up, sans quitter son corps. Elle est très dangereuse pour le truand, pas du tout pour le voisinage.

    Le 5,7 mm vient d'être reconnu comme un excellent calibre, mais n'a pas été standardisé par l'Otan, car un pays s'y est opposé. Cela ne nous empêche pas de passer. Le Secret Service a viré tous ses 9 mm pour les remplacer par du 5,7 mm de chez nous. Un pistolet à ce calibre est reconnu aux Etats-Unis. (…)

    -----------------

    Et bien, ce petit groupe (en chiffre d'affaires non en compétence) se débrouille mieux que GIAT pour l'exportation :lol:

    Au fait, je ne connaisais ce calibre 5,7 mm :? Quelqu'uns a des renseignements :?:

  10. En tout, une chose est sur, c'est en Europe que nous produisont les meilleures armes individuels du monde :lol: Les USA ont bien acheté la licence des Berreta pour remplacer leurs Colt 45. mod. 1911. :) les Minimi, les XM-8 sont d'origine Européenne ainsi que les roquettes AT-4 qui remplace le LAW 8) Et les Hummers blindé ne valent pas le VBL de Panhars achété par leurs voisins mexicains :lol: Mais pour les systémes de TRES haute technologie, ou sont les lasers tactique MTHEL, les réseaux mondiaux de satellites espions, les drones de combat :?: On vient seulement de signer des accords entre Européens et avec Israel pour des drones tactiques de nouvelle génération :rolleyes: A voir l'Air Fan de ce mois pour les nouveaux joujous US et l'historique des drones en France ;)

  11. D'aprés l'auteur, une partie de l'armée étant pro unification ne bougerait pas. Quand a rassembler 50 000 h en - de 12 h en pleine nuit, cela me semble peut vraisenblable -méme Israel aurait des difficultées :lol: - Il est vrai que le scénario de Robinson prévoyant un débarquement de diversion pour attirer les forces hors de la capitale me parait plus sérieux ;) Voici une page sur les para. Chinois :arrow: http://www.sinodefence.com/army/special/airborne.asp 3 divisions de 8 a 10 000 hommes 8)

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