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Charles XII

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Tout ce qui a été posté par Charles XII

  1. j'ai plutôt l'impression inverse.... Pourquoi a t'il été célebré Trafalgar alors ? Ca ne tient pas ce discours. Quand on mélange histoire et politique ça ne fait jamais bon ménage.... il faudrait aussi arrêter avec les anachronismes. Non ils étaient un peu moins d'1 million et demi tu fais bien de préciser à la fin de la guerre.....
  2. incomparable, ces défaites n'ont pas abouti à la rédition de ces pays. les allemands ont perdu après avoir tenu tête à toute l'Europe, ce n'est pas ce que j'appele une humiliation militaire, quand un pays a tout le monde contre lui ben il fini par perdre, logique. Incomparable avec notre défaite éclair de 1940.
  3. c'est simple à comprendre mai 40 a une influence majeure dans le déroulement de la 2ème GM, Bir Hakeim et les FFL non.
  4. l'armistice était pourtant la seule solution, le pays était aux deux tiers envahis, l'armée n'existait plus en temps que force de combat organisée, la population était sur les routes et les regions industrielles du nord envahies. L'armistice devait être signé, un armistice n'est pas une capitulation après ce qui s'est passé par la suite c'est autre chose.
  5. C'est sur la france est une grande puissance économique. :lol: Actualité du jour http://fr.news.yahoo.com/afp/20070814/tbs-france-economie-croissance-budget-f41e315_2.html Ca s'annonce mal pour le 2éme PA....
  6. L'objectif quand on déclare une guerre c'est quand même d'éviter que le pays soit occupé et démembré.... Des campagnes qui ont rendus de la dignité à ce pays certe je ne l'ai jamais nié, mais elles n'ont pas eu un role déterminant dans la victoire finale et dépendaient de l'aide alliée. la victoire ou plutôt la participation à la victoire des FFL FFI (si glorieuse soit elle) ne compense pas et n'est pas du tout de la même nature que la défaite de 40. au final la victoire gaulliste de 45 est moins grande et incomparable à la victoire allemande de 40. La 2eme GM est donc globalemnt une defaite pour la France qu'il serait peut être temps d'admettre afin d'analyser les causes d'un désastre de cette ampleur afin de ne pas les reproduire dans l'avenir. soyons serieux c'est facile de se dire vainqueur une fois le pays vaincu occupé et libéré surtout par les autres.
  7. Oui et non. Les Français sont conscients de la défaite de 40 ( sans plus en fait) mais pensent que les resistants ont eu un rôle important dans la victoire, en fait tout ça est très confu pour le français moyen. En gros ils pensent que la France a gagné la guerre mais sans l'armée , ce qui est une absurdité que De Gaulle leur a inculqué... et que les livres d'histoire ne font qu'accentuer en accordant une place et un rôle largement excessif à la resistance a quoi bon l'armée, on sera resistants... :lol: ca ne fait qu'accroître l'antimilitarisme dans l'esprit des gens. Les Français ont honte de cette défaite par ses conséquences.....Vichy ça d'accord mais aucunement sur le déroulement du conflit et les années précédents la guerre que la plupart ne connaissent pas. avoir conscience d'une défaite permet d'éviter de faire les même erreurs( ce qui a été fait en Prusse après 1806) ce travail n'a pas été fait en france car on vie sur un mythe "la France victorieuse" mais la France n'est pas victorieuse, elle l'est certe politiquement mais pas militairement et c'est pas la resistance qui chance quoi que ce soit.
  8. En effet et il serait peut être temps d'admettre cette realité , la France a perdue la guerre. Je parle militairement.
  9. faut quand même garder à l'esprit que c'était l'armée Polonaise face à la Wehrmacht. La disproportion des forces est écrsante aussi bien effectifs qu'en qualité des matériels. Un tel écart n'existait pas à l'ouest, l'armée Française était même considérée comme la meilleure du monde.
  10. la bataille de Bzura s'est terminée le 19 septembre... Et l'historien Pierre Miquel dit que la France a perdu la guerre en l'espace de 5 jours, après la percée des ardennes...
  11. Au delà du chiffre sur le nombre de divisions, regardons le nombre de soldats et le nombre de chars et d'avions. Campagne de Pologne armée Allemande : 1 800 000 soldats, 3472 chars 1500 avions. armée Polonaise : 950 000 soldats 880 chars 400 avions Et bien sur si on ajoute les armées sovietiques les chiffres sont encore plus écrasants en défaveur de la Pologne. Campagne à l'Ouest armée Allemande : 3 350 000 soldats 7 378 canons 2 445 chars 5 638 avions. armées alliées : 2 862 000 soldats 13 974 canons 3 384 chars 2 935 avions
  12. C'est l'URSS qui a porté le coup de grâce à la Pologne. les polonais pensaient que les Français attaqueraient les Allemands à la mi septembre comme les accords le prévoyaient mais malheureusement c'est l'URSS qui est entrée en ligne....
  13. L'URSS a attaqué la Pologne seulement le 17 septembre scellant le sort de la Pologne. Les Français leur avait promis de les aider mais en vain.... C'est à partir de l'attaque de l'URSS qu'on peut considerer que la pologne fut battue. A par une campagne facile d'1 moi en Pologne et quelque unités ayant combattu en Norvège quelle est cette la fameuse experience de l'armée Allemande ? Il est plus approprier de parler d'experience pour l'armée Allemande au moment de l'opération Barbarossa mais au 10 mai 1940 pas vraiment. Ce qui ne les a pas empêcher de lancer des contre offensives à Arras qui ont d'ailleurs causées pas mal de dégats aux Allemands. Sympa pour les pilotes qui sont morts... Je ne sais pas si je connais bien ou pas la periode mais je connais bien le nombre d'avions Anglais qui ont été détruits pendant la campagne de mai juin 40 la RAF enregistre la perte de 944 avions dont 67 spitfires. près d'un millier d'appareil soit à peu près autant que pour l'armée de l'air, ce n'est pas ce que j'appel un soutient partiel moi surtout que l'Angleterre devait penser à assurer sa propre défense. c'est sur qu'après juin 1940 la France avait une grande crédibilité.... Une phrase célèbre dit : " on a les dirigeants que l'on mérite" c'est bien sur excessif mais il y a parfois un fond de vérité... Et le pire dans tout ça c'est que les Français n'ont jamais retenus les leçons de cette défaite, persuadés qu'ils sont d'avoir gagner la guerre... :lol: Même les Allemands ne comprenaient pas ce que faisait l'armée française chez eux en 1945, ils ne savaient même pas qui était De Gaulle ou Leclerc. :lol:
  14. Voilà 50% dans une armée de 300 000 combattants au plus.... taux d'ailleurs plus important que pour la campagne d'italie. Pour "les français de souche" O0 la plupart étaient des pieds noirs mais peu de métropolitains. en Italie c'étaient surtout des troupes coloniales qui se sont battus, je constate que tu ne postes pas les chiffres pour le CEF.... Pourquoi le faire pour la premire armée Française et pas pour le CEF ? On peut aussi ajouter la légion étrangère
  15. citation de Rommel après Bir Hakeim : "Une fois de plus, la preuve était faite qu'un chef français, décidé à ne pas jeter le fusil après la mire à la première occasion, peut réaliser des miracles, même si la situation est apparemment désespérée." :lol: admirez la condition.... faut dire qu'après ce qu'il avait vu pendant la campagne de 1940.... :lol: Comme je l'ai mentionné déjà plus haut il y avait peu de français dans ces troupes Des soldats ce sont bien battu. Des membres du commando kieffer ont déclaré leur ecoeurement quand ils voyaient des centaines de soldats Français déposer les armes et se rendre à deux allemands en Side car.... C'est bien de le preciser pour ceux qui prennent toujours la défense du gouvernement Blum... La défaite de 1940 est celle d'un peuple qui n'était en aucun cas pret à la guerre totale et en assumer les sacrifices necessaires. Un exemple : si les alliées n'ont pas bombardé l'Allemagne en 39 40 c'est parce que le gouvernement Français ne voulait pas risquer des bombardements en représailles.... autre exemple : pendant la débâcle des groupes de civils empêchaient y compris par la force les militaires Français qui voulaient continuer à se battre et certains de nos officiers ont été tués par ces foules hystériques. le fait que l'armée Française ait eu un armement correct rend encore plus crédible l'idée selon laquelle c'est la France qui n'avait pas le moral necessaire pour se battre. Car en comparaison l'armée Polonaise (bien plus mal équipée que la Française) a résisté aussi longtemps que la nôtre et la Pologne fut attaquée par l'Allemagne et l'URSS... et n'avait le soutient de personne( euphémisme) alors que les français avaient le soutient anglais (et un soutient massif de la RAF) Dans ces conditions on peut se poser les questions suivantes : Pourquoi le gouvernement Français (qui je pense était au courant de l'impreparation Française) a t'il déclaré la guerre à l'Allemagne à ce moment là ? Est ce parcequ'il avait en plus haute estime la Pologne que la Tchechoslovaquie ? j'en doute.... A t'il cédé aux pressions Britanniques ? ou bien * a t'il voulu qu'un pareil désastre se produise ? un livre éxiste à ce sujet http://www.amazon.fr/choix-d%C3%A9faite-%C3%A9lites-fran%C3%A7aises-ann%C3%A9es/dp/2200267843 *des soupsons semblables éxistent pour Dien Bien Phu mais c'est un autre sujet.
  16. L'armée a adapté sa stratégie en fonction de l'opinon publique qui ne voulait pas d'une guerre mobile(peur des morts pendant les offensives mauvas souvenir de 14 18) alors elle s'est contentait d'une stratégie défensive et d'une troupe peu mobile justement pour eviter le plus possible les pertes afin de ne pas heurté l'opinion.... La stratégie de l'armée a été dictée par le pacificisme de la population Française. Ce n'est pas qu'une simple légende. quelque citations de Blum: 1938 pendant les accords de Munich: "La guerre est probablement écartée; mais dans des conditions telles que moi, qui n'ai cessé de lutter pour la paix, qui, depuis bien des années, lui avais fait d'avance le sacrifice de ma vie, je n'en puis éprouver de joie et que je me sens partagé entre le lâche soulagement et la honte." "À l’issue d’une longue guerre nationale, la victoire bouleverse comme la défaite." On ne peut pas dire qu'il a vraiment preparé psychologiquement les Français à une guerre que ses ministres (Daladier Mendès France etc...) déclareront à l'Allemagne et ses déclarations démontrent clairement qu'il n'a rien fait pour tenter de stopper Hitler quand il en était encore tant.
  17. C'est surtout parce que la 2eme DB etait la seule unité Française présente en Normandie.....
  18. Les maquis en 1944... Des témoignages on en trouve pour tout et n'importe quoi. Ce qui est énorme surtout si l'on tient compte du nombre de naissances annuelles en France à cette époque ( moins de 800 000) soit environ 3 millions d'enfants en 4 ans. 200 000 sur 3 000 000 c'est presque 7%, loin d'être négligeable comme taux surtout que les Allemands étaient guère plus d'1 million en France.... ajoutons à ça les couples qui n'ont pas fait d'enfant, Ces chiffres montrent que d'une certaine manière pour un nombre non négligeable de Françaises la défaite de 1940 n'était pas traumatisante plus que ça.... A ceci près qu'entre 1940 et 1944 c'est l'Allemagne qui occupe la France, ça fait une sacrée difference.... ps: les relations avec les prisonniers en Allemagne étaient interdites. Mais non ce sont des differences imposées par le système colonial Français. Les USA (surtout avec Roosevelt) ont toujours réfuté le colonialisme européen. La France n'est pas le seul pays à avoir connu les horreurs de la guerre. Ne pas assumer ses responsabilités est une forme de faiblesse. Sur les 10 millions qui ont pris la poudre d'escampette, beaucoup n'avaient pas entendu le bruit des bombes.
  19. elle produit encore des effets et notamment l'antimilitarisme des Français (même si ils l'étaient déjà depuis 1918) et le denigrement de l'armée, voir "l'humour et les blagues" sur les mésaventures du CDG (pathetique il est vrai), mais ça n'avait pas l'air de gêner les Français au contraire ils y prenaient un certain plaisir à voir l'armée trainée dans la boue. D'autres peuples n'ont pas cette repulsion envers la chose militaire. Jean D'ormesson " le fatidique mois de mai. Nous sommes tous des enfants de mai - non pas de mai 68, péripétie psychologique et morale, à la signification ambiguë, un peu gonflée par les médias, mais de mai 40, où s'écroulent en quelques heures une nation millénaire et son bonheur de vivre. La France naît en 843 avec le traité de Verdun. Elle règne presque sans partage, par la démographie - elle est de loin, au XVIIe, la nation la plus peuplée d'Europe -, par les armes, par la langue, par la littérature, par les arts, par le charme et l'esprit, pendant près de trois cents ans - des traités de Westphalie aux chars de Guderian. Grâce au général de Gaulle, nous avons fini par gagner la guerre en 1945. Mais nous avons gagné une guerre que nous avions d'abord perdue. C'est à ce drame que remonte - avec la trahison, le chagrin, la honte, les déchirements affreux entre Français et au sein même des familles - le désenchantement de la France. «Comment va la France, Môssieur ? - Elle broie du noir, Môssieur.» Voilà plus de soixante ans qu'elle souffre du mal de vivre. Elle ne s'amuse plus beaucoup. Elle grimace. Elle ricane. Fille du chagrin, de l'amertume, d'un malaise, la dérision règne partout : elle a remplacé la gaieté. " le peuple Français a toujours accusé l'armée pour la défaite de 1940, il a refusé de se remettre en question mais cette armée n'était que l'armée du peuple et reflettait la France d'alors. Ce n'est pas l'armée qui a dit aux Français de voter Blum en 1936 ou encore de fuir par millions en 1940 ( ce qui a gravement handicapé les capacitées manoeuvrières de l'armée alliée ).
  20. Quand on tient ce genre de propos il faut des chiffres et surtout à partir de quelle année ce soutient fut massif A partir de l'été 1944 c'est la libération, les problèmes sont moindres que sous l'occupation, les gens font la fête ils applaudissent de Gaulle (comme ils applaudissaient Petain lors de sa visite en mai 1944) Nombres de Françaises sont comblées avec tous ces jeunes boys venus d'outre Atlantique....c'est moins gênant que de s'afficher avec les beaux guerriers teutons..... en plus eux ils partent.... Et pourtant à la fin 1944 de nombreux rapports montrent le faible nombre de recrutements dans l'armée nouvelle.... les "cocus" comme on les appelait à leur retour.... Ce n'est pas moi qui les differencie, mais les faits. Dans l'armée d'afrique il y avait des *differences de droits entre pieds noirs et métropolitains et la guerre d'Algérie n'a fait que démontrer et accentuer cette differenciation. *inutile de parler des differences avec les "indigènes" (voir le film à ce propos).
  21. Combien de Français métropolitains y ont pris part ? à par les pieds noirs et les tirailleurs, des Français de métropole il y en avait pas des masses dans ceette armée hein.. Et les recrutements se faisaient rares à la fin 1944, "ben ouais pourquoi s'engager notre ville est libérée non ?" C'est sur le peuple Français avait vachement conscience d'être dans la guerre et d'y prendre part....
  22. Sur le fond il n'a pas tord le but de ces films est de rire ( à défaut d'en pleurer) du côté pathétique des personnages et de la france de l'epoque. c'est une façon d'exprimer des sentiments collectifs refoulés.
  23. La France n'a pas pu se réarmer avec le front populaire à cause des "evenement" de 1936 la production industrielle n'a redémarrer qu'à la fin 1938.....
  24. Reflexion historique interessante sur l'attitude post 1945 de la société Française. http://www.cndp.fr/magphilo/philo13/dossierImp.htm La guerre a-t-elle eu lieu ? La question serait alors la suivante : que faire d’une guerre qui n’a de guerre que le nom, c’est-à-dire d’une guerre déjà fictive ? Que faire d’une guerre tellement absurde, tellement contraire à tout ce que nous pouvons légitimement comprendre sous le nom de guerre, qu’elle ne révèlerait, n’apprendrait rien, ne permettrait de tirer aucune leçon ? d’une guerre dont un peuple ne pourrait tirer aucune règle si ce n’est celle de son déclin, de sa ruine morale, de son raidissement sur le passé, tous si criants pour les autres, mais insensibles pour lui qui se repose sur la suffisance de ses lauriers d’antan ? Si certains ont espéré l’inévitable (« la guerre de Troie n’aura pas lieu »), que faire d’une « guerre qui n’a pas eu lieu », c’est-à-dire non pas d’une guerre qui a été évitée, mais d’une guerre qui a lieu sans être une guerre, d’une guerre caricaturale ? Il en irait de même d’un individu qui, dans sa vie, serait défait sans coup férir, d’un individu sûr de lui, qui aurait tout mis en œuvre pour bien vivre et se protéger, pour « assurer ses arrières », pour garantir ses relations utiles, mais à qui il arriverait d'être quitté, ou que son corps le trahisse, et qui ne pourrait résister car ne disposant plus des forces nécessaires à ce redressement. Il en ressortirait comme affecté d’un nouveau masque, le visage vrillé, inanimé, abruti. Un tel individu rendu paralysé par la vie peut bien faire pitié, il fait pitié, mais rien ne peut nous empêcher non plus de constater qu’il n’y a pas en lui de lutte, de sursaut, mais simplement un effondrement, une débâcle. Il n’y a pas eu de guerre livrée aux forces hostiles ; derrière sa suffisance, il n’abritait qu’une faiblesse déjà bien accusée et qui allait, ainsi couvée, toujours croissante. Jusqu’à l’effondrement final – qui n’est même pas un traumatisme – qui nous laisse devant la question suivante : comment raconter une telle expérience, qui n’en est pas une, car le sujet qui aurait pu le faire a disparu en elle – sans même être mort, ce qui aurait pu être une manière de faire l’expérience, mais s’effaçant, en étant incapable de digérer l’expérience, ou plus simplement de la faire ? Comment raconter ce qui s’est passé pour un individu qui fuyait l’expérience dans une certaine suffisance puis, au moment de la rencontrer, perd simplement la face et s’y voit substitué un masque de mort-vivant ? Comment représenter l’hébétude ? Cette question ni cette comparaison ne sont gratuités ou cas d’école… Car il y a bien eu, fort récemment, une guerre qui prêterait à rire si l'on pouvait faire autrement que d’en pleurer. Elle fut d’ailleurs nommée, dans sa phase initiale, d’attente, la « drôle de guerre », et, dans sa phase d’action, courte d’un mois, « l’étrange défaite ». « Drôle », « étrange », un simulacre, une caricature, une fiction de guerre, mais aussi quelque chose qui se passe et que l'on ne parvient pas vraiment à nommer, quelque chose dont on ne fait pas vraiment l’expérience, puisqu’il manque les mots pour la dire. Le sujet de cette non-expérience est un peuple qui se croyait toujours au faîte de sa puissance militaire, géopolitique et internationale, et qui en un mois subit une défaite sans qu’une véritable bataille soit livrée, même si le nom qui a cours en histoire pour la qualifier, peu usité en réalité, en tous cas beaucoup moins que des expressions comme la « débâcle », est la « bataille de France ». Bataille qui ne recouvre aucune autre réalité que la panique d’une armée dépassée : rappelons-nous cette comparaison avec l’homme au visage qui se vrille d’hébétude, car il est bien possible que le visage de la France se soit vrillé pour longtemps durant cette « drôle de guerre ». Si nous disons qu’il n’y a pas vraiment eu de bataille, que celle-ci n’a pas été livrée, c’est que, sur le champ des opérations, il n’y a rien de stratégiquement commensurable qui pourrait permettre d’évoquer une telle bataille : entre le Blitzkrieg allemand, guerre de mouvement intégral, et la tactique défensive et immobile des troupes françaises, il n’y a pour ainsi dire rien de ce qui fait le préalable à une guerre, c’est-à-dire une rencontre dans des conditions à peu près similaires. Le sentiment que rien ne s’est passé ne vient pas seulement de cette hétérogénéité stratégique mais aussi d’une sorte de décalage historique : tandis que la stratégie allemande situe ce pays dans la modernité technique la plus avancée, celle qui fait primer le mouvement et le moteur sur l’immobilité – ce que Heidegger avait appelé en le célébrant le « nihilisme achevé » –, l’attitude de la France la place dans un temps qui est quasiment celui d’Aristote. Comme si la France ne s’était pas vue vieillir à cause de ses illusions et de sa suffisance ; elle prend subitement, et sans pouvoir l’analyser, un coup de vieux : elle ne subsiste plus dans ce nouveau monde que dépassée, le visage vrillé. La tragédie bouffonne Comment représenter une telle « drôle de guerre » ? La réponse du cinéma français, et même mondial, de l’après-guerre est, semble-t-il, sans appel : il n’y a rien là qui soit représentable. Il n’y a pas de fiction, en tous cas marquante, qui prenne pour objet la « bataille de France ». Pourtant, la représentation de cet événement a bien eu lieu, même si c’est de manière indirecte, et telle est au fond la seule hypothèse que nous voudrions défendre ici. Dans l’après-guerre voué à la paix et à la reconstruction surgit très vite une représentation étrange de la guerre de 1939-1945, car si l'on considère que la guerre est chose sérieuse, et même grave, voire tragique, de nombreux films français abordent la guerre ou la chose militaire sur un ton délibérément léger et comique : de La Grande Vadrouille à Papy fait de la résistance, en passant par les films des Charlot sur l’armée française, autant de témoignages d’une manière comique, voire bouffonne, de traiter la dernière grande guerre à laquelle le peuple français ait eu à faire face. Plus encore : ces films rencontrent une audience immense – La Grande Vadrouille est, et cela peut paraître absurde, le plus grand succès cinématographique français de tous les temps en termes d’audience. À travers ces films comiques, nous prétendons que s’exprime une réaction après-coup à la « drôle de guerre ». Quand une expérience ne se fait pas, qu’elle est une « drôle d’expérience », quand son existence même est incertaine, si incertaine même que les différentes modalisations possibles de l’être ne suffisent pas à l’appréhender, alors la solution la plus adéquate semble de nier que quelque chose se soit réellement passé là. Le mode comique – mais il faudrait un autre terme, car on a là quelque chose de spécifique, qui relève plus de la bouffonnerie, de la gaudriole, de la gauloiserie, de la vulgarité épaisse, permet ici de « déréaliser » la guerre, donc de faire comme si elle n’avait pas eu lieu. L’ensemble de ces films qui sont autant de symptômes affirment la même chose : la « bataille de France » n’a pas eu lieu ! De la « drôle de guerre » à la « guerre drôle », il y a comme une volonté de ne pas savoir, un constat forcé d’inexistence. Il faut faire appel ici à des mouvements plus profonds de la sensibilité du spectateur pour deviner et comprendre : le visage vrillé dans l’hébétude, voire l’abrutissement de la « drôle de guerre », c’est Bourvil, ce naïf à la limite de l’imbécillité ; le ricanement grand-guignolesque, la pantalonnade et le rire hystérique qui font oublier, c’est Louis de Funès. Bourvil-de Funès, ce couple inénarrable des Trente Glorieuses, ces comédiens irréels et tellement adulés par tout un peuple. Ce Janus bifrons est celui par lequel on pénètre dans la France malade de la guerre de 40. Le vieillard hébété qui émerge d’un seul coup de la « drôle de guerre » s’est miraculeusement survécu – à la différence de l’Allemagne qui est morte dans son aventure – et ne peut plus exister qu’en éclatant d’un rire nerveux, idiot, symptomatique. Ces films sont historiquement intéressants parce qu’ils sont historiquement névrotiques, malsains et symptomatiques. Ce vieux corps abruti qui, de temps à autre, est pris d’un rire imbécile, c’est celui de la France d’après 1945. À travers ces films, en représentant une guerre qui n’a pas eu lieu, la France fait une tentative pour « mourir de rire ». Quelques caractéristiques de La Grande Vadrouille peuvent nous donner la mesure de ce malaise : – Le film commence en anglais, avec ces aviateurs héroïques venus sauver la France ; il se poursuit en allemand, avec les petits soldats mécanisés manœuvrant une batterie anti-aérienne ; enfin, dans la troisième scène, toujours en anglais, les aviateurs héroïques se donnent rendez-vous au Bain turc de la Mosquée de Paris. Bref, la grande absente de ce début de film, ce qui a disparu, c’est la France, escamotée de l’histoire. On pourrait introduire ce film d’un sous-titre, à la manière de Jarry : « La scène se passe nulle part, c’est-à-dire en France. » – Entre l’aviation héroïque de la RAF, qui compte dans ses rangs les seuls jeunes gens modernes et séduisants du film, et les soldats disciplinés de la Wehrmacht, nous avons les deux seules réalités modernes du film auxquelles fait face l’humour de farce théâtrale des Français : Louis de Funès joue la comédie de la dispute avec l’officier allemand dans une des premières scènes où il intervient, plus tard, il s’engage avec un autre officier allemand, avec qui il partage malencontreusement son lit, dans une querelle domestique où chacun veut ramener à soi le plus de drap possible. Le comique maître/valet, lors de la fameuse scène où Louis de Funès est juché sur les épaules de Bourvil, la bouffonnerie des déguisements, tout cela rappelle les principes comiques de la commedia dell’arte, ou au mieux les ressorts les plus faciles de l’humour des pièces de Molière. Face au « nihilisme achevé » des Allemands et à l’engagement total des Anglais, la France a refoulé la réalité de la guerre : « c’est pas un endroit pour atterrir », dit Bourvil à l’aviateur allemand qui se pose sur son échafaudage de peintre, ou encore les deux compères appellant l’officier allemand qui les interroge « commissaire » au lieu de « major ». Là encore, un qualificatif entré dans l’histoire depuis Jarry peut servir à désigner à la fois l’aspect général de cet humour, et son décalage par rapport à la modernité : ubuesque. Car outre la bouffonnerie prononcée, il s’agit bel et bien d’exposer la réalité d’un humour suranné, que la rencontre avec la modernité rend sénile, en suscitant le malaise : « Vous estes un fort grand voyou, Père Ubu », disait la mère Ubu dès le début d’Ubu roi. – Il est d’ailleurs révélateur que, face à la jeunesse ou bien héroïque des Anglais ou bien dynamique des Allemands, la France soit représentée par un couple de vieux un peu séniles et très déphasés. C’est ce déphasage que la bouffonnerie représente et surmonte à la fois. Nul doute qu’on ne puisse rire devant un tel film ; nul doute non plus qu’on ne puisse, en s’y arrêtant un peu, en ressentir un certain malaise. Toute la sénilité historique de la France dans la guerre ressort à merveille dans la tentative de séduction très maladroite de Bourvil envers la « belle jeune fille française » : elle se refuse à son baiser sans crainte, comme devant un vieillard un peu pitoyable, puis le sermonne d’un : « La guerre n’est pas finie, Augustin. » Selon le même principe, elle devrait se refuser au jeune anglais ; pourtant, elle cède à son charme, car c’est le charme de celui pour qui la guerre est encore actuelle, de celui qui est encore de plain-pied dans la guerre. À certains égards, Papy fait de la résistance reprend, à trente ans de distance ou presque, les mêmes recettes que son illustre aîné. Le côté ubuesque et hystérique de la représentation de la collaboration et de la Résistance y est poussé à son paroxysme. Il ne s’agirait donc que d’un surenchérissement de la veine « vadrouillesque », si ne s’y ajoutait un final assez audacieux, sous la forme d’une parodie des « dossiers de l’écran », émission très suivie dans les années soixante-dix. Dans cette scène, tous les personnages tentent d’embellir leurs motivations passées, de se donner le beau rôle, de se justifier ; bref, cette séquence met en scène, de manière quasiment explicite, la mythomanie française à propos de la guerre et de la Résistance. Cela revient à mettre sur le même plan deux types de réaction, aussi fictives l’une que l’autre, à la guerre 39-45 : soit la mythomanie officielle, qui recouvre d’un voile pudique certaines réalités honteuses, soit l’humour excessif et burlesque, à travers lequel on peut à la fois refouler certaines de ces réalités, mais aussi s’en débarrasser plus activement qu’en mentant. À travers lequel, aussi, certaines vérités parviennent, soit indirectement soit directement – mais plutôt indirectement, à transpirer : l’humour peut être la solution à un conflit d’ordre psychique, comme dit Freud ou, plus simplement, et avec plus de pertinence peut-être pour un pays resté à maints égards si monarchique, c’est le bouffon dans son délire hystérique qui peut glisser au roi quelques vérités sur ses propres mensonges.
  25. cette source http://www.corlobe.tk/breve584.html date de janvier 2007 Philippe, plus tellement d'actualité.... 8) Sinon j'ai une bonne nouvelle, Lellouche va participer à la rédaction du nouveau livre blanc pour la défense et lui il s'y connait. =)
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