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[USA] Effets de la "Séquestration" sur le budget de la Défense


FATac
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J'ouvre spécifiquement un nouveau fil de discussion pour faire un peu suite à [/url=http://www.air-defense.net/forum/index.php/topic,15279.msg692455.html#msg692455]celui-ci.

Depuis ce message, j'ai reçu quelques précisions sur les divers impacts de la séquestration sur le Pentagone, et surtout sur les aspects opérationnels.

C'est assez alarmiste (voire catastrophiste) : c'est à peu près aussi délicat et poétique que la SDSR britannique menée à grand coup de hache qui a vu des appareils cédés à vil prix ou passés à la pelleteuse faute de moyens pour les maintenir/développer à leur terme.

Allez ... revue de détail :

US Air Force :

  • Les missions jugées prioritaires sont maintenues en l'état jusqu'à épuisement des fonds qui leurs sont alloués :

    • Opération Enduring Freedom
    • Support présidentiel (Air Force One, escorte associée et tout le tralala)
    • Dissuasion nucléaire
    • Entrainement initial et de base

    • Ces missions de base représentent 2/3 de l'activité de l'USAF. Les réductions liées à la séquestration vont donc impacter en priorité le 1/3 restant des missions ; à savoir :

      • Les conséquences envisagées :

        US Navy :

        On connaît déjà le report du départ en mission du USS Harry S. Trumann et le report du rechargement du USS Abraham Lincoln. On sait aussi que l'activité des Blues Angels va être drastiquement réduite.

        On sait moins que les déploiements de l'US Navy dans les Caraïbes et autour de l'Amérique latine sont tous supprimés pour 2013. De même, les déploiements en Europe seront limités aux seules unités ayant un rôle dans la défense anti-missiles balistiques.

        Le nombre de navire et d'avions déployés va être très réduits, et le nombre de jours de présence à la mer va être largement diminué ("slashed" qu'ils disent).

        L'entraînement, en vol comme à la mer, va être réduit - au delà des minimums souhaitables. Les heures de vol allouées aux "carrier wings" déployés seront diminuées. Les heures de vol allouées aux 4 "carrier wings" non déployés seront purement et simplement supprimées dès fin-mars.

        Tous les contrats de maintenance (navale et aérienne) placés auprès du secteur privé ont été annulés. Les emplois de personnel civil ont été suspendus. Les constructions en cours de bases ou d'installations de maintenance ont été stoppées. Le budget de support et d'entretien des bases navale a été réduit de 10%.

        Le niveau de préparation opérationnelle est planifié pour diminuer graduellement jusqu'à octobre 2013. A cette date, un seul Carrier Strike Group et un seul Amphibious Ready Group seront aptes à être placés en situation de "réponse de crise". Les autres nécessiteront une remontée en compétence et en préparation d'une durée d'environ 9 mois.

        US Army :

        80% des unités de l'Army vont devoir diminuer leur niveau et leur programme d'entraînement.

        La diminution du nombre des heures de vol pour les pilotes (avions et hélicoptères de l'Army) peut faire perdre leurs qualifications à près de 500 pilotes d'ici à la fin de l'année. Le déficit de formation qui en résultera ne pourra pas être réduit avant 2 ans dans le meilleur des cas. La seule solution pour l'éviter est une déflation des effectifs (et une réduction des capacités opérationnelles).

        Plusieurs projets sont gelés, comme le déploiement des AH-64E, l'Armed Aerial Scout Helicopter, le Future Vertical Lift Helicopter, les nouveaux appareils d'entraînement et le Future Utility Aircraft.

        Je n'ai pas de détails spécifiques pour le Marine Corps, mais ça ne va pas être plus joli, j'en ai peur !

    • Les capacités opérationnelles sont attendues en baisse rapide, faute d'entrainement avancé, notamment avec les systèmes d'arme. La préparation commencera à chuter dès la fin mars, pour passer dès mai-juin sous les standards, et dès juillet certaines unités ne seront plus aptes aux opérations sans une période de "recyclage" sur les procédures et actes techniques nécessaires aux missions de combat.
    • La disponibilité des appareils pourrait chuter rapidement, faute d'entretien adéquat. 146 grandes visites sont reportées à l'année prochaine, avec les appareils immobilisés dans l'attente, et 85 appareils seront retirés de service faute de budget pour les entretenir/maintenir (toute la flotte est touchée, sauf les furtifs : C-17, A-10, C-130, KC-135, F-15, F-16, B-52, RC-135, U-2, E-8)
    • La surveillance anti-missile aura de gros trous dans la raquette, la "situationnal awareness" spatiale va être un peu lacunaire, et la communauté du renseignement risque de découvrir certains trucs après coup !
    • Il est possible que, en milieu d'année, les unités de l'Air Force Mobility Command soient aussi à sec, ce qui restreindra les activités de déploiement aéroporté, de ravitaillement en vol et la mobilité "intra-théâtre".
Réduction globale des heures de vol (-18%, soit 200000 heures de moins, environ)Maintenance et entretien (réduction de 18%, aussi)Veille anti-missile et surveillance spatiale passant de h24 à h8Les activités commanditées par le MoD mais dont le coût est supporté par l'USAF :

- Sécurité des installations sur les théâtres d'opérations,

- Permanence opérationnelle de bombardiers,

- Exercices aériens ou inter-armes (Bright Star, Commando Sling, Vigilant Eagle, Red Flag et Green Flag),

- Patrouilles acrobatiques et participation à des meetings aériens

- Entrainement et instruction avancés

- Support des communications satellites (réduction de coût de 75% s'accompagnant d'une réduction de bande passante du même niveau ... impact mondial sur les communications US de défense !)

- Test et évaluations opérationnels, R&D, ...

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Avec les roulements de tambour en Asie de l'Est, cela m'étonnerai que la surveillance du coin soit relâché, peut être que ce qui était prévu sur l'Amérique latine voir la Russie soit redirigé la bas.

Il y a un sénateur qui a proposé un projet de loi pour que la défense antimissile ne soit pas touché par les restrictions budgétaires.

En tout cas, voir qu'une baisse de régime pendant quelques mois peut mettre des années avant d'être comblé doit faire réfléchir nos "comptables"...

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Vu le niveau de budget qu'il leur reste je ne me fait pas trop de soucis, surtout que la séquéstration est dut a une guerre entre democrates et républiquains et rien d'autres et puis ils on un gros black budget pour le pentagone, donc beaucoup de programmes seront quand même menés au bout. Et il y a les élections du midterm, si les démocrates reprennent la main au congrés ça va rebouger.

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  • 2 weeks later...

Pas grand bouleversement , l'équivalent pour nous de passer de 31.4 Milliards à 30 milliards (mais nous on ne pourrait pas appliquer les meme principe)

Ils ne touchent pas au programmes majeur eux...

Je reviens là dessus ... ils ne touchent pas aux programmes majeurs (pour le moment), mais ils sapent les fondations de l'avenir. Ils coupent leur blé en herbe. Je ne sais pas ce qui est le mieux.

... et puis ils on un gros black budget pour le pentagone, donc beaucoup de programmes seront quand même menés au bout ...

Comme c'est "black", justement, il y a deux aspects :

- on n'en sait rien.

- ça ne pourra pas servir à payer des dépenses classiques retoquées ailleurs.

Sinon, une petite mise à jour issue de la presse aéronautique anglo-saxonne (AFM #301, Avril 2013) :

Barack Obama l'a annoncé : « C'est complètement débile et ça va faire mal ! ». Le processus de « poursuite d'activité » en cours depuis le début d'année se terminera le 27 mars et les conséquences de la loi de séquestration que le président a été contraint de signer le 1er mars se mettront en place dès le 1er avril.

Les réductions de budget vont être astronomiques : 85 milliards de dollar sur l'année 2013 pour l'ensemble des agences gouvernementales, dont 46 milliards pour les seuls organismes de défense. Mais le pire reste à venir, avec 1300 milliards à économiser au cours des 10 prochaines années, sur les mêmes budgets et avec la même clé de répartition. Le secteur de la défense devra donc vivre pendant 10 ans avec un budget amputé de 70 milliards de dollars chaque année.

Les effets sur le personnel civil dépendront de chaque administration, mais l'Air Force a déjà annoncé son intention de passer ses personnels civils à mi-temps, quand la Navy, moins impactée sur ce point, s'attend à les placer en chômage partiel pendant 22 jours au cours de l'année fiscale en cours (jusque fin septembre).

Tous les shows aériens (sauf un) ont été annulés. Aucune démonstration des Thunderbird, aucun défilé aérien, aucun passage au dessus d'une manifestation sportive ou de funérailles militaires n'auront lieu cette année. Le budget alloué à ces événements est habituellement prélevé sur l'excédent des budgets dédiés à l'entraînement. Le choix de l'annulation vise donc à préserver les bases et le cœur de métier en garantissant une formation minimale correcte, autant que faire ce peut. Les escadrons voleront juste ce qu'il faut pour maintenir les compétences élémentaires, mais certainement pas assez pour maintenir leur caractère opérationnel. Un délai de 6 mois sera probablement nécessaire à chacun pour pouvoir reprendre un rôle actif dans des opérations.

Le chef d'état major de l'Army, le Général Raymond Odierno confirme que les économies imposées à ses services (17 milliards de dollars) se traduiront par une baisse d'activité et un passage des niveaux de préparation sous les minimums opérationnels pour une majorité des unités. Les qualifications de 500 pilotes ne pourront pas être renouvelées d'ici septembre, et ce retard ne pourra pas être résorbé tant que la séquestration durera. Cet impact est inévitable car l'US Army reçoit ses crédits de manière fléchée, affectée, et les économies réalisées sur un domaine ne peuvent pas être transférées en dépenses dans un autre. Ainsi, la répartition imposée des économies touchera prioritairement la maintenance et l’entraînement/formation, avant d'avoir un impact sur d'autres activités.

Jim Amos, le commandant du US Marine Corps, reprend déjà la formule : « avec ces réductions, nous grattons sur l'os, il n'y a déjà plus de muscle ». Il doit économiser 1,7 milliards cette année, et 2 milliards par an les 10 années suivantes.

Outre les réductions de flotte, les unités aériennes de la Navy vont être durement secouées. 4 Carrier Air Wings seront dissous :

- le CVW-2 du CVN-76 (USS Ronald Reagan) qui regroupe le VFA-2 Bounty Hunters, le VFA-34 Blue Blasters, le VFA-137 Kestrels, le VFA-151 Vigilantes, l'escadron de guet aérien avancé VAW-116 Sunkings, l'escadron de guerre électronique VAQ-131 Lancers, l'escadron de support logistique VRC-30 Providers, et les unités de voilures tournantes HSC-12 Golden Falcon et HSM-77 Saberhawks.

- le CVW-7 du CVN-69 (USS Dwight D Eisenhower. Seront touchés les VFA-83 Rampagers, VFA-103 Jolly Rodgers, VFA-131 Wildcats, VFA-143 Pukin Dogs, VAW-121 Bluetails, VAQ-140 Patriots, VRC-40 Rawhides et l'escadron d'hélicoptères anti-sous-marins HS-5 Nightdippers.

- le CVW-9 du CVN-74 (USS John C Stennis), avec les VFA-146 Blue Diamonds, VFA-147 Argonauts, VFA-154 Black Knights, VFA-192 Golden Dragons, VMFA-323 Death Rattlers, VAW Golden Hawks, VAQ-138 Yellow Jackets, VRC-30 Providers (deuxième détachement), HSC-8 Eightballers et HSM-71 Raptors.

- le CVW-17 du CVN-70 (USS Carl Vinson) : VFA-22 Fighting Redcocks, VFA-81 Sunliners, VFA-25 First of the Fleet, VFA-113 Stingers, VAW-125 Tigertails, VAQ-134 Garudas, le second détachement du VRC-40 rawhides et le HS-15 Red Lions.

De plus, les CVW-1 du CVN-71 (USS Theodore Roosevelt) et CVW-11 du CVN-68 (USS Nimitz) vont être placés en condition de « préparation minimale », laissant seulement 3 Carrier Strike Groups pleinement opérationnels et aptes à déployer la puissance aéronavale US dans le monde. L'état-major de la Navy estime qu'il faudra près d'un an pour ramener les escadrons à leur niveau pleinement opérationnel, et que cela coûtera près de trois fois la dépense nécessaire à leur strict maintien au niveau actuel ; mais la crainte est que la réactivation ne soit pas à l'ordre du jour, ni des prochaines années.

Le recrutement de nouveaux pilotes et de nouveaux équipages volants est, d'ores et déjà stoppé car les fonds actuels ne permettent pas leur formation initiale.

La patrouille de la Navy, les Blues Angels, a déjà annulé 4 démonstrations en avril, faute de crédits, et étudiera, mois par mois, les opportunités de se produire ou non – mais les chances de les voir en vol cette année sont déjà presque réduites à néant.

Les projets aussi sont impactés à divers titres. Une revue générale est en cours pour trouver des portes de sortie des contrats avec les industriels concernés. Le mot d'ordre est : « annuler les projets que nous ne pouvons plus nous offrir ».

Ainsi, le AH-64E Apache Guardian, bien que considéré comme prioritaire par l'Army, est sur la sellette. Les administrateurs tiennent à le considérer comme un nouveau programme – donc visé par les réductions et suspensions – quand les techniciens le présentent comme un programme de mise à jour de cellules existantes.

Le F-35, lui, semble épargné par les réductions immédiates. Toutefois, le programme d'économies sur la prochaine décade ne pourra pas l'ignorer si aucune solution politique n'est trouvée au congrès pour arrêter la séquestration. La variante B, requise par les Marines risque alors de subir la première coupe au prétexte que le Corps pourra continuer à utiliser et améliorer ses F/A-18 Hornet, ses AV-8B Harrier et acheter de nouveaux Super-Hornet. Cette hypothèse ne ferait pas les affaires des britanniques et des italiens qui ont, eux aussi, commandé cette variante. Il est, d'ailleurs, souvent évoqué que le maintien du design STOBAR des porte-aéronefs britanniques, ainsi que le retrait complet de leur flotte de Harrier, seraient des moyens de faire pression pour éviter l'annulation du programme et de la version B. Et les partis favorable à cet abandon de rappeler qu'il sera alors possible de dédommager ces alliés en leur retournant des Harrier de seconde main, tels que ceux stockés dans le désert de l'Arizona – oui, les appareils ex-RAF cédés pour pour pièces (!) …

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« avec ces réductions, nous grattons sur l'os, il n'y a déjà plus de muscle » 

Trop l'habitude d'avoir des moyens surnaturel

Ce gars là prêche pour sa paroisse. Quels sont les moyens "surnaturels" dont le US Marine Corps a pu faire usage ces 20 dernières années ?

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