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1917 bataille de Caporetto


Charles XII
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  Les batailles célèbres de l'histoire   

 

La bataille de Caporetto

24 octobre - 16 novembre 1917

   

L'assaut

Fixée au 22 octobre 1917, l'offensive fut reportée de deux jours à cause de mauvaises conditions climatiques.

Au matin du 24 octobre, l'artillerie autrichienne ouvrit le feu le long d'un front de 40 kilomètres, entre Monte Rombon et Auzza, faisant un large usage des gaz contre des défenseurs aux masques inefficaces.

Le général Capello tomba malade et fut contraint de s'alliter mais décida, imprudemment, de garder le commandement de la deuxième armée italienne.

La douzième division allemande s'empara de Caporetto et s'avança dans les montagnes défendues par deux corps italiens.  En tête, un bataillon de montagne du Wurtemberg, commandé par le capitaine Erwin Rommel, traversa la première ligne italienne avant de bousculer la seconde.  Manoeuvrant rapidement, Rommel s'empara de la crête du Colovrat puis du Cragonza.  Sans prendre de repos, la troupe s'élança vers le Mrzli et le Matajur dont les pentes furent rapidement gravies.  1.500 Italiens de la brigade Salerne jettèrent leurs armes et se rendirent aux 100 fantassins allemands !  Quelques centaines de mètres plus haut, 1.200 Italiens supplémentaires furent capturés.  Une fois les hauteurs conquises, Rommel accorda du repos à ses hommes : 100 Allemands venaient de capturer 150 officiers, 9.000 soldats et 81 canons au prix de 6 tués et 30 blessés.  La victoire du capitaine Rommel, appelé  à se faire un nom, accéléra l'effondrement de la résistance italienne dans le secteur de Tolmino - Caporetto.

Le 25 octobre, le feu de l'artillerie autrichienne se prolongea tandis que l'infanterie montait à l'assaut sur toute la longueur du front.

Les ailes italiennes soutinrent  le choc mais le centre, entre Saga et Auzza, céda rapidement.

Le 26, le plateau de Bainsizza tomba aux mains des Centraux.  Cadorna, désemparé, transfera son quartier général d'Udine à Padoue.

Sur le point d'être encerclés, les effectifs italiens du secteur de Caporetto se décomposèrent rapidement.

L'organisation inepte des trois lignes de défenses italiennes s'avéra criante.  La première, tenue par l'essentiel des défenseurs, était intenable car chevauchant les positions avancées autrichiennes et suivant un tracé irrégulier.  Les seconde et troisième, plus profondes, étaient... discontinues.

Le 27 octobre, ayant franchi la région montagneuse, les Austro-Allemands marchèrent sur Cividale.

Du côté italien, ce fut la déroute.  Des divisions entières, avec leur artillerie, tombèrent aux mains de l'ennemi.  Une retraite générale prit rapidement des allures de panique.

De nombreux soldats jettèrent leurs armes, d'autres accueillirent l'ennemi aux cris de "E viva l'Austria !", phénomène sans précédent sur les fronts occidentaux.  De nombreux hommes quittèrent les rangs pour fuir plus vite; des dizaines de milliers de déserteurs fuirent jusqu'aux Abruzzes.

La désintégration de la 2ème armée italienne amena la 3ème armée à battre en retraite tout en abandonnant l'essentiel de son matériel aux envahisseurs.

Le 28 octobre, la ville de Cividale del Friuli tomba tandis qu'un sort identique attendait Gorizia et Udine.  Entre le 25 et le 28 octobre, 60.000 Italiens avaient été capturés ainsi que plusieurs centaines de pièces d'artillerie.

Dès le 2 novembre, les Autrichiens franchirent l'obstacle du fleuve Tagliamento et se dirigèrent vers la Piave.

A la nouvelle du désastre, la France et la Grande-Bretagne envoyèrent quelques divisions au secours des Italiens.

A partir du 10 novembre 1917, les forces limitées des Centraux et la surprise des Austro-Allemands devant l'ampleur de leur victoire commençèrent à jouer en faveur des Italiens qui s'étaient repliés derrière la Piave, à 130 kilomètres à l'ouest de Caporetto.

Le 16 novembre, le front se figea après l'échec de l'assaut autrichien contre le mont Tomba. 

 

Une défaite écrasante mais non décisive

A Caporetto, l'Italie faillit s'effondrer totalement.

Même si l'offensive germanique fut finalement contenue, l'Italie vit son front repoussé de près de 150 kilomètres et perdit, en un mois, 300.000 prisonniers et la moitié de son artillerie.  Si l'on ajoute aux prisonniers, les hommes tués, les blessés et les déserteurs, on atteint un chiffre de pertes proche des 800.000....  Les pertes allemandes et autrichiennes dans le secteur s'élevèrent à 5.000 hommes environ.

Les Italiens cédèrent à la panique car ils n'avaient aucune volonté de tenir, aucune confiance en leurs chefs, et aucun soutien de la population.  Caporetto fut au-delà d'une défaite militaire, ce fut une défaillance nationale.  Désespéré, le général Cardona commenta : "Ca n'a pas été une bataille... cela a été une grève militaire.  L'armée a été vaincue non par l'ennemi extérieur mais par l'ennemi intérieur."

Paradoxalement, l'ampleur du désastre poussa les Italiens à se dépasser.

En novembre 1917, le président du Conseil, Boselli, jugé trop âgé et incompétent, fut remplacé par Vittorio Orlando.  Le commandant en chef, Luigi Cardona, insouciant du sort de ses hommes et intolérant, fut destitué au profit d'Armando Diaz, un chef apprécié de la troupe.

Mis à part l'extrême gauche, les politiques formèrent un front commun.

Le 24 octobre 1918, ce sera une armée italienne revigorée qui franchira la Piave et percera la front autrichien à Vittorio Veneto, provoquant la demande d'un armistice par l'Autriche, le 30 octobre...

En ce sens, ce sera une seconde entrée en guerre que l'Italie connaîtra à la fin de 1917...

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Extrait de l'historique du 107ème Régiment d'Infanterie

Italie

Le régiment était depuis un mois au repos et à l’entraînement dans de coquets village de la montagne de Reims, il fut brusquement transporté en Italie, où le recul de Caporetto jusqu’au Piave avait fait envoyer en toute hâte des divisions françaises et anglaises.

Après avoir consacré quelques mois à l’organisation d’une portion du front du Piave, le 107° RI se trouva affecté en 4/1918 à la défense de l’Altipiano d’Asagio, où il avait de fortes présomptions de croire à une prochaine et puissante attaque des autrichiens. Le Commando supremo après quelques hésitations, s’était décidé à prendre l’offensive quand le 15/6/1918 l’armée Autrichienne nous devança.

En face des troupes française, elle trouva un mur infranchissable, à l’abri duquel les Anglais à gauche et principalement les italiens à droite purent rétablir une situation assez compromise. Le régiment qui était en réserve le 15, fut entièrement dépensé en renforts de la première ligne d’infanterie, le lieutenant Leblond et le capitaine mitrailleur Labarbarie se distinguèrent tout particulièrement. Un coup de main brillant exécuté le 19 par la compagnie Debat compléta la démoralisation de l’ennemi ; 72 Autrichiens restèrent entre nos mains.

Piave

Tout le monde sentait que l’instant était proche, qu’il allait être acteur dans le grand coup, si on voulait avoir part à la curée ; c’est sur le PIAVE que le Commando Supremo se décida à tenter sa chance. En tête des forces françaises, le 107° RI fut appelé en toute hâte. Le 23/10/1918 pour prendre sa position de départ à Pederobba. C’était un point vital de l’ensemble de l’opération, celui où le Piave sort des montagnes, celui par où l’ennemi eut pu inquiéter le flanc des armées italienne ayant franchi le fleuve avec succès.

Large de 2 Kms environ, le lit du Piave était limité par deux falaise à pic. Au pied de la falaise alliée, rive droite, coulait le fleuve en plusieurs bras impétueux (4,5 m/s) qui serpentaient sur des grève de galets. Ce terrain découvert se continuait par une plaine humide et broussailleuse, occupée par de petits postes autrichiens, jusqu’à la falaise rive gauche que ceux-ci avaient puissamment fortifié. Le tout était dominé par des montagnes. L’opération du 107° RI, comportait deux temps ; à la tombée de lnuit du 26/10/1918 le 3° bataillon passe en bateaux pour établir une tête de pont rapprochée, permettant la construction d’un pont de bateaux. Aussitôt construit, le pont est franchi par les autres bataillons qui élargissent le cercle de sureté.

La première partie de l’opération, admirablement combinée par le chef de bataillon Chabauty, commandant le 3° bataillon, rencontra le plus gros obstacle de la part du courant qui dispersa les bateaux transportant le bataillon sur un front de 1500 m. En pleine nuit, chaque fraction de débarquement s’organise, s’oriente tant bien que mal sur la direction primitivement donnée, et opère le nettoyage de tout ennemi dans sa zone. Malgré les circonstances si défavorables, le but fut atteint, le pont construit sous la protection du bataillon.

Pendant ce temps, mis en éveil par les premiers coups de feu, l’ennemi fouillait de ses projecteurs les rives du fleuve. Ayant enfin découvert le pont, il y concentrait un feu des plus puissants, des plus précis d’artillerie de tous calibres, accompagné d’un tir de barrage sur les deux rives. Les 1 et 2° bataillons venaient à peine de passer sur le pont enfin terminé que ce dernier atteint par un obus, était rompu et dispersé. Il faisait encore nuit noire.

Sans que ce grave incident jetât dans la troupe le moindre trouble , chacun va droit à sa mission ; occupation de la falaise par le 2° bataillon à droite, le 1° à gauche et le 3° en réserve. Héroïquement enlevé par son chef, le commandant Magord, blessé au cours de l’opération, le 2° bataillon attaque cette falaise de 40 m de haut dont la possession pouvait seule garantir la troupe et le pont. De nombreux fils de fer étaient tendus en travers dans les fourrés et sur la pente. Tous sont successivement cisaillés à la main, et entonnant la charge, le clairon Artigalas, bientôt suivi par les autres, redonne à chaque fois aux assaillants le courage pour un nouveau bond. C’est dans cet acte héroïque qu’il trouve la mort ; la même balle qui traversait son instrument, l’atteignit au front. Mais, peu importe la falaise était à nous, chèrement achetée il est vrai pour la moitié de l’effectif de ce bataillon. Les contre-attaques répétées ne nous l’enlèveront plus maintenant, car tous les grenadiers sont à leur poste, car toutes les mitrailleuses sont en barrage, dussent les chefs de peloton comme l’adjudant Devaloir, servir eux-mêmes les pièces.

Au bataillon de Beauhamp, où le succès fut complet le coup d’œil, l’habileté manœuvrière et le courage du lieutenant Leblond mérite une mention particulière. Chargé d’opérer avec ses 4 sections et 2 mitrailleuses sur un front de 1500 m, il se flanc-garde à Osteria-Nuova par la section d’infanterie du sergent Garcenat et la section de mitrailleuses du sergent Batout qu’il fixe en ces termes, la mission ; « je ne puis vous envoyer ni renforts, ni munitions, mais je vous rappelle qu’il faut tenir à Osteria-Nuova. Vous connaissez l’importance de cette position dont la perte mettrait la compagnie en danger, j’ai confiance en vous. » L’Osteria-Nuova nous resta malgré de violentes et nombreuse contre-attaques. On suppléa aux cartouches que la rupture du pont avait empêché de passer, en prenant aà l’ennemi, mitrailleuses et munitions, aussitôt retournées contre lui.

Pendant ce temps avec les 3 autres sections sous son commandement, le lieutenant Leblond s’infiltra à la faveur de l’obscurité, par les points non gardés de la falaise pour en attaquer les défenseurs par derrière au petit jour. Au tableau : 2 obusiers, 2 canons plus de 20 mitrailleuse, près de 300 prisonniers.

Par son héroïque ténacité, par son activité à mordre sans cesse, le 107° RI prit définitivement barre sur l’ennemi et le 28/10/1918, des troupes fraîches purent passer sur le pont enfin rétabli pour consommer notre victoire. C’est par ce fait d’armes, qualifié par toute la presse française et italienne comme l’un des plus beaux et des plus héroïques , que le 107° RI conquit la fourragère sous le commandement du lieutenant-colonel Berteaux et termina brillamment la guerre.

Source:

http://www.anciensditalie.net/historique_107RI.html

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