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Alexis

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Messages posté(e)s par Alexis

  1. il y a 9 minutes, nemo a dit :

    Les comparaison avec les exemples de Mossoul et Raqqah est pourtant sans appel : regarde la proportion de civil tuer, les tortures systématiques dans les prisons...

    Les nombres de civils et de terroristes tués pendant la bataille de Mossoul, avec de fortes incertitudes sur chaque, sont globalement équivalents de l'ordre de 10 000 soit 1 pour 1

    A ce jour, ces nombres concernant la guerre à Gaza sont inconnus. Les sources israéliennes disent qu'ils sont équivalents

    Au début du mois, le gouvernement israélien a présenté sa première estimation du nombre de victimes de l'opération, affirmant que ses troupes avaient tué 14 000 terroristes et 16 000 civils

    Ces sources ne peuvent être considérées comme définitives naturellement, mais ce sont les seuls chiffres avec ne serait-ce qu'un peu de crédibilité disponibles pour l'instant. Les sources terroristes ("Ministère de la Santé de Gaza") n'ont de manière intrinsèque aucune crédibilité

    La torture est systématique pour les civils israéliens otages du Hamas. As-tu des sources pour des tortures systématiques des terroristes du Hamas dans les prisons israéliennes ?

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  2. Le 22/05/2024 à 21:25, CANDIDE a dit :

    Un extrait du rapport de MM. Thiériot et Larsonneur https://www.opex360.com/2024/05/22/armement-selon-un-rapport-la-france-a-mise-trop-exclusivement-sur-la-cooperation-avec-lallemagne/

    Cela étant, ce « déficit de coopération entre industriels européens peut être attribué à un manque de volonté politique », avancent MM. Thiériot et Larsonneur. Mais pas seulement car, poursuivent-ils, il provient « avant tout des difficultés rencontrées par les programme en coopération eux-mêmes ». Difficultés dues notamment aux « modalités de structuration » de ces derniers, lesquelles « engendrent des délais supplémentaires significatifs », comme en témoigne, par exemple, le projet de drone MALE européen [ou EuroDrone], qui devrait se concrétiser en 2030, soit dix-sept ans après les premières discussions à son sujet.

    « De tels délais sont non seulement peu compatibles avec les exigences actuelles de l’économie de guerre, mais peuvent surtout aboutir à ce que les spécifications du produit, une fois livré, ne correspondent plus aux besoins des armées, compte tenu de l’évolution du contexte stratégique », soulignent les deux députés.

    Qui plus est, le principe du « meilleur athlète » s’efface généralement devant le concept de « retour géographique », qui régit la répartition du travail entre les industriels impliqués dans une coopération entre plusieurs États membres. D’où, d’ailleurs, la difficulté d’augmenter les cadences de production, comme c’est actuellement le cas pour le missile franco-italien de défense aérienne Aster.

    Enfin, une autre raison tient à la stratégie des États membres, comme celle suivie par l’Allemagne, qui cherche à se « positionner comme le taulier de la sécurité européenne, sous parapluie américain ». Au point d’être une sorte de « Cheval de Troie » pour les industriels d’outre-Atlantique, ceux-ci ayant multiplié les contrats de sous-traitance en Europe.

    Ainsi, selon le rapport, Berlin « considère que le développement d’intérêts économiques américains en Europe constitue un moyen efficace d’assurer la présence des États-Unis en cas de crise majeure ». Ce qui est vu d’un très bon œil [mais comment s’en étonner ?] par Ursula von der Leyen, ancienne ministre allemande de la Défense et actuelle présidente de la Commission européenne.

    « Nous devons avoir un retour sur investissement. C’est-à-dire développer une production européenne. Cela ne signifie pas automatiquement avoir des compagnies européennes […] Le bon exemple c’est […] la fabrication des Patriot sur le sol européen. L’important est de se doter d’une capacité de montée en puissance et d’avoir de bons emplois européens », a-t-elle en effet déclaré lors de la conférence de Munich sur la sécurité de février 2024.

    En attendant, pour MM. Larsonneur et Thiériot, la « présence d’emplois locaux issus de ces productions sous licence américaines constitue un vecteur d’influence fort pour les États-Unis afin de contrecarrer toute tentative d’autonomie stratégique européenne ». Et cela leur permet également de soulager les chaînes de production de leurs industriels…

    En outre, les rapporteurs mettent en avant le fait que, dans le même temps, Berlin suit une « stratégie d’influence non coopérative en Europe », laquelle repose notamment sur le projet de bouclier antimissile européen [ESSI – European Sky Shield Initiative], qui fait la part belle aux systèmes allemands Skyranger [Rheinmetall] et IRIS-T SLM [Diehl Defence], ainsi qu’au Patriot américain et à l’Arrow 3 israélien. « L’Allemagne a pleinement tiré parti du Framework Nation Concept [FNC] de l’Otan pour s’imposer comme Nation-cadre des 21 États aujourd’hui membres de cette initiative », notent-ils.

    Waouh. J'ai vérifié dans le rapport complet en ligne, cette citation est exacte

    Selon le général Franz Chapuis, attaché de défense à l’ambassade de France en Allemagne, la sous-traitance par les industriels allemands des produits américains est un moyen pour l’Allemagne de se positionner comme le « taulier de la sécurité européenne », sous parapluie américain

    Taulier est un terme très familier. Une expression (beaucoup) plus diplomatique, avec un sens proche, aurait pu être par exemple "se placer dans la position d'un relais d'influence et intermédiaire obligé"

    Les choses sont dites. Et l'expression vient d'un membre de l'ambassade de France en Allemagne :blink: !

    Je ne crois pas que la coopération de défense franco-allemande ait de très beaux jours devant elle. A un autre moment, plus tard peut-être. Le MGCS par exemple est le troisième programme de char commun entre Berlin et Paris

    - Le premier à la fin des années 1950 "Europa-Panzer" a échoué, d'où AMX-30 et Leopard 1

    - Le deuxième "EPC" (engin principal de combat) a échoué, d'où Leclerc et Leopard 2

    - Le MGCS en est à la décision de réaliser deux versions différentes, un char commun franco-allemand "français" et un char commun franco-allemand "allemand"... bref il prend la direction de l'Europa-Panzer et de l'EPC

    Ce qui reste à faire tout de même, c'est conserver les formes. L'attaché d'ambassade et le rapporteur parlementaire se sont fait plaisir avec une expression à la Audiard, en interne pourquoi pas, reste tout de même à séparer les activités sans insulter qui que ce soit. Il est possible qu'il y ait eu erreur à vouloir coopérer sur ce sujet entre France et Allemagne, reste que les deux côtés du Rhin ont fait cette erreur donc il serait trop facile de rejeter la responsabilité de l'échec sur la partie allemande seule

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  3. il y a 6 minutes, nemo a dit :

    Je trouve tes propos très limite. Que tu présentes comme indispensable l'élimination du Hamas est une chose (discutable) mais là tu sous entends que les crimes contre l'humanité commis actuellement en Palestine serait "inévitable". Or le discours génocidaire des israéliens est très clair. Il est "inévitable" lui aussi? Il ne nous dis rien de ce qui se passe là bas? Ce genre de justification de crimes est extrêmement choquant

    Il y a guerre contre une organisation terroriste à Gaza, et en pratique guerre urbaine. Comme à Mossoul, comme à Raqqah.

    Le sang des Irakiens, des Syriens, des Palestiniens innocents tués dans les opérations anti-terroristes en 2016-17 contre l'E.I. et en 2023-24 contre le Hamas est de toute façon et au même degré un sang innocent. Sang dont la responsabilité retombe en dernière analyse sur ceux qui ont déclenché la guerre par leurs massacres, et qui forcent à la poursuivre en refusant de se rendre, en 2017 comme en 2024.

    Il n'y a ni crime contre l'humanité ni génocide à Gaza, de même qu'il n'y en avait pas à Mossoul ni à Raqqah. Et cependant, dans chaque cas, des milliers de morts civils, que la puissance anti-terroriste cherchait et cherche à minimiser.

    Attention, la propagande des soutiens du Hamas est efficace, mais elle vise à instrumentaliser afin de "sauver le soldat Hamas". C'est assez clair notamment s'agissant de Al Jazeerah, et pas seulement.

     

    il y a 6 minutes, nemo a dit :

      et j'imagine ta réaction si quelqu'un te présentait comme "inévitable" pour la libération de la Palestine les crimes du 7 Octobre.

    La même réaction que si quelqu'un m'avait présenté comme "inévitables" les crimes de l'E.I. au Bataclan ou à Nice. Et j'imagine assez facilement que tu partagerais cette réaction :smile:

    • Confus 1
  4. Nouvelle intéressante rapportée par Reuters - Exclusif : Poutine veut un cessez-le-feu en Ukraine sur les lignes de front actuelles

    Qui le dit ? Des sources proches du président russe.... Je vais me permettre de donner aussi mon analyse ensuite :happy:

    Le président russe Vladimir Poutine est prêt à arrêter la guerre en Ukraine avec un cessez-le-feu négocié qui reconnaît les lignes actuelles du champ de bataille, ont déclaré quatre sources russes à Reuters, disant qu'il est prêt à se battre si Kiev et l'Occident ne répondent pas.

    Trois de ces sources, au fait des discussions au sein de l'entourage de M. Poutine, ont déclaré que le vétéran russe avait exprimé sa frustration à un petit groupe de conseillers à propos de ce qu'il considère comme des tentatives de blocage des négociations soutenues par l'Occident et de la décision du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy d'exclure les pourparlers.

    « Poutine peut se battre aussi longtemps qu'il le faudra, mais il est également prêt à un cessez-le-feu - à geler la guerre », a déclaré une autre des quatre personnes, une source russe de haut rang qui a travaillé avec Poutine et qui est au courant des conversations au plus haut niveau au Kremlin.

    Comme les autres personnes citées dans cet article, il s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat en raison du caractère sensible de la question. (...)

    En réponse à une demande de commentaire, le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que le chef du Kremlin avait à plusieurs reprises indiqué que la Russie était ouverte au dialogue pour atteindre ses objectifs et que le pays ne voulait pas d'une « guerre éternelle » (...)

    Les sources ont déclaré que M. Poutine, réélu en mars pour un nouveau mandat de six ans, préférerait profiter de l'élan actuel de la Russie pour mettre la guerre derrière lui. Elles n'ont pas commenté directement le nouveau ministre de la défense.

    Se fondant sur leur connaissance des conversations dans les hautes sphères du Kremlin, deux des sources ont déclaré que M. Poutine était d'avis que les progrès réalisés jusqu'à présent dans la guerre étaient suffisants pour vendre une victoire au peuple russe. (...)

    « Nous sommes prêts à discuter. Nous n'avons jamais refusé", a déclaré M. Poutine en Chine.

    Le Kremlin affirme qu'il ne commente pas les progrès de ce qu'il appelle son opération militaire spéciale en Ukraine, mais il a déclaré à plusieurs reprises que Moscou était ouvert à l'idée de discussions basées sur « les nouvelles réalités sur le terrain ».

    En réponse aux questions posées dans le cadre de cet article, un porte-parole du département d'État américain a déclaré que toute initiative de paix devait respecter « l'intégrité territoriale de l'Ukraine, à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues » et a décrit la Russie comme le seul obstacle à la paix (...)

    En apparence, la Russie se dit prête à en rabattre sur ses objectifs, qui incluent aussi neutralité et démilitarisation de l'Ukraine... En apparence seulement

    Dans les faits, ce sont seulement des "sources" qui ont affirmé que Poutine y serait prêt. Si par extraordinaire Washington et Kiev tentaient de prendre ces "sources" au mot, Poutine aurait tout loisir de réinsérer ces "petites" conditions supplémentaires originelles de neutralité et démilitarisation, qui rendraient l'Ukraine indéfendable de manière permanente contre une éventuelle nouvelle "opération spéciale" de Moscou, donc ne lui laisserait d'autre choix que d'être très obéissante, façon Pologne ou Tchécoslovaquie pendant la Guerre froide. Et alors, soit ça marche et la Russie a gagné, soit plus probablement Kiev se récrie... ah là là ils veulent la guerre ces gens-là !

    Révélation

     

    Et surtout, Poutine a bien du se rendre compte que ce n'est pas nécessairement l'habileté qui étouffe ceux d'en face... Plutôt que de mettre Poutine en position de devoir dire non donc d'avoir le "mauvais rôle", ils le laissent faire exactement cela. Et ça n'a pas manqué, le porte-parole du département d'Etat a rappelé la condition des frontières de 1991, ce qui est conforme au droit international mais non seulement irréaliste militairement c'est aussi malhabile au possible !

    Résultat des courses, Poutine continue sans opposition sa propagande comme quoi c'est l'autre côté qui veut continuer la guerre. Propagande utile vis-à-vis des populations occidentales (Zelensky n'est-il pas trop extrémiste ?), de la Chine (N'est-ce pas Zelensky qui refuse ?) et bien sûr des Russes (Notre président est très modéré voire cœur tendre et ça ne marche pas, pas de doute il faut continuer jusqu'à la victoire !)

  5. Le premier vice-premier ministre Denis Mantourov a annoncé que le prochain plan d'armement porterait sur la période 2025-2034

    La Russie développe un nouveau programme d'armement d'État pour une période de dix ans, a déclaré le premier vice-Premier ministre Denis Manturov.

    "Actuellement, un nouveau programme d'armement d'État est en cours de formation pour la période 2025 à 2034", a déclaré le premier vice-président du gouvernement.

    Manturov a précisé que les travaux étaient menés en coopération avec le ministère de la Défense, le ministère de l'Industrie et du Commerce et la Commission militaro-industrielle. Les principaux paramètres et l'apparence du programme sont en cours de formation (...)

    En octobre dernier, Manturov a annoncé que le nouveau document comporterait une section distincte consacrée à la recherche dans le domaine de l'intelligence artificielle. Selon lui, l’attention accrue portée aux technologies de l’IA est justifiée par les nouvelles réalités du combat

    On devrait donc avoir des nouvelles d'ici la fin de l'année sur les objectifs de capacité et de production d'armements de la Russie pour les dix ans à venir

  6. il y a 11 minutes, FAFA a dit :

    ll faut tout de même faire attention avec les raccourcis. La CPI est jeune et il me semble que son timide démarrage ne s'est fait qu'en 2002. Les premiers cas durant lesquels elle a ouvert une enquête date de 2004 et le premier procès a commencé en 2009.  Alors oui il y a de nombreuses lacunes mais j'ai la faiblesse de penser que désormais même des chefs d'Etat occidentaux ne sont plus totalement à l'abri. 

    Je ne vois pas de raccourci. Les crimes contre la paix et crimes de guerre commis par ou sous l'égide de George W Bush ou de Mohamed Ben Salman ont eu lieu après 2002... de même que ceux de Poutine, qui lui est inculpé (à raison) et eux non

    Et j'aurais pu ajouter Trump pour les batailles de Mossoul et Raqqah contre l'Etat islamique en 2017, dont on peut penser (c'est mon cas) qu'elles étaient indispensables et leurs pertes civiles inévitables donc que la CPI n'avait pas à s'en occuper, mais Netanyahou lui pourrait être mis en cause alors que la situation est similaire avec la guerre contre le Hamas, et Trump non

    Pour Kagamé ton point est peut-être valide, ses crimes à lui c'est plutôt lors de la deuxième guerre du Congo qui se termine en 2003 et le délai de prescription en l'absence de poursuite devant la CPI semble être de cinq ans (règle 164 dans ce document) donc ils n'ont peut-être pas eu le temps matériel d'agir

    • Confus 1
  7. Le 21/05/2024 à 13:47, loki a dit :

    Selon le site de la CPI il y a 31 cas jugés ou en cours de jugement,  exclusivement des chefs d'états ou des chefs de guerre africains.

    Il y a aussi des enquêtes en cours avec mandat vis à vis de Poutine notamment et donc des demandes de mandats vis à vis des dirigeants du Hamas et d'Israël..

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    ...et d'autres encore

    La justice borgne n'est pas la justice

    Or une justice internationale ne peut être que borgne car il n'existe pas d'autorité mondiale indépendante et impartiale

    Donc il ne peut exister de justice internationale

  8. Le 22/05/2024 à 21:29, Wallaby a dit :

    https://www.aspistrategist.org.au/defining-success-in-ukraine/ (20 mai 2024)

    Un cessez-le-feu provisoire ne déboucherait presque certainement pas sur quelque chose qui ressemble à la paix, qui devra probablement attendre l'arrivée d'un dirigeant russe qui choisira de mettre fin au statut de paria du pays. Cela pourrait ne pas se produire avant des années, voire des décennies. En attendant, l'Ukraine se porterait beaucoup mieux que si la guerre se poursuivait.

    De tels arrangements - paix non permanente, moins que formelle - ont bien fonctionné dans d'autres contextes, notamment dans la péninsule coréenne et à Chypre.

    Richard Haass, ancien président du Council on Foreign Relations

    Le texte de Haass pose pas mal de problèmes qui se résument en un fait fondamental : Moscou n'est pas du tout intéressé par un cessez-le-feu qui signifierait pour lui abandonner ses objectifs déclarés et maintenus depuis mars 2022. Même un cessez-le-feu temporaire jouerait contre lui étant donné que la stratégie russe est l'attrition, il s'agit d'épuiser humainement et matériellement l'armée ukrainienne pour qu'elle finisse par s'effondrer, et une pause permettrait à l'Ukraine de renforcer son armée

    Il y aurait bien un avantage, que Haass explique

    L'Ukraine et ses partisans devraient faire une dernière chose : proposer un accord de cessez-le-feu provisoire sur la base des lignes existantes.

    Poutine rejettera probablement une telle proposition, mais en agissant ainsi, il devrait être moins difficile de remporter les débats aux États-Unis sur l'aide à apporter à l'Ukraine, car la Russie sera ainsi désignée comme la partie responsable de la poursuite de la guerre. Cela pourrait même créer un contexte dans lequel l'aide militaire américaine à l'Ukraine se poursuivrait si Donald Trump reprenait la présidence en novembre

    ==>Poutine rejetterait à coup sûr cette proposition en effet, mais cela gênerait sa propagande par la suite

    L'autre problème le plus important est que ce que propose Haass n'est par ailleurs guère différent de ce qui se pratique déjà, et en tout cas insuffisant pour stopper la dégradation de la situation ukrainienne et la protéger du risque d'un effondrement militaire qui condamnerait son indépendance

    Premièrement, l'Ukraine devrait mettre l'accent sur la défensive, une approche qui lui permettrait d'exploiter ses ressources limitées et de frustrer la Russie.

    Deuxièmement, l'Ukraine devrait avoir les moyens (capacités de frappe à longue portée) et la liberté d'attaquer les forces russes partout en Ukraine, ainsi que les navires de guerre russes dans la mer Noire et les cibles économiques en Russie même. La Russie doit finir par ressentir le coût d'une guerre qu'elle a initiée et qu'elle prolonge.

    Troisièmement, les bailleurs de fonds de l'Ukraine doivent s'engager à fournir une aide militaire à long terme.

    - Le premier item est déjà en place

    - Le deuxième serait nouveau, mais soyons clairs si des frappes ukrainiennes au missile de croisière ou au balistique courte portée (ATACMS) sur des cibles en Russie pourraient aider la défense ukrainienne, leur impact ne doit pas être surestimé. La Russie c'est grand, les missiles seraient peu nombreux et portant d'ailleurs assez court

    - Le troisième ne dépend pas seulement du gouvernement américain actuel, ou des gouvernements européens actuels, mais aussi du suivant et des suivants. "S'engager" c'est bien, mais en régime démocratique ça peut être remis en question par les suivants. Et puis bien sûr le soutien matériel occidental jusqu'ici n'a réussi qu'à ralentir l'avancée russe et l'affaiblissement ukrainien, pas à les stopper. Je ne vois pas de raison de penser que la poursuite de ce soutien, comme c'est le cas maintenant, ait d'autres conséquences

     

    Comme il ne propose en réalité aucune réelle piste de solution au problème du maintien d'un Etat ukrainien indépendant, ce texte peut aussi être interprété comme une indication comme quoi le débat public aux Etats-Unis en arrive à la troisième étape du processus de deuil dans le modèle de Kübler-Ross (déni, colère, marchandage, dépression, acceptation) Dans ce modèle, ce texte est équivalent à 

    Bon pas l'Ukraine entière, mais un gros bout va rester libre au moins ?

    Bref, il peut être vu par les pro-russes comme un signe encourageant :mellow:

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  9. Le 10/05/2024 à 16:45, Wallaby a dit :

    L'optimisme de Marie Mendras :

    https://www.telos-eu.com/fr/la-guerre-de-trop.html (4 mai 2024)

    De fait, je partage et au-delà les doutes de Dominique Schnapper, pour la simple (et je crois bonne) raison que Marie Mendras base son optimisme sur des assertions non seulement qu'elle ne prouve pas (en l'état, ce sont de simples affirmations gratuites) mais qui sont aisément critiquables

     

    Le 10/05/2024 à 16:45, Wallaby a dit :

    Marie Mendras a une thèse qu’elle résume clairement dans sa conclusion : « Il existe un lien de causalité entre la perte d’autorité en interne et la tentation de la guerre extérieure. Poutine déstabilise l’Ukraine parce qu’il est sur le qui-vive dans sa forteresse. (…) C’est bien un régime en mode survie qui cherche une protection dans l’intervention extérieure.

    Le régime de Poutine aurait été "en mode survie" vers 2020-2021. Affirmation gratuite

    Affirmation critiquable aussi, car les opposants les plus en vue tels Navalny n'avaient que peu d'écho en Russie, tandis que l'économie allait globalement dans le bon sens et la population se déclarait globalement soutien du régime. Le pourcentage d'approbation avait certes baissé du fait de la réforme des retraites (brutale) en 2018 mais restait supérieur à l'étiage des 60

     

    Le 10/05/2024 à 16:45, Wallaby a dit :

    prévision optimiste : « L’invasion de l’Ukraine est la guerre de trop, celle qui mettra probablement le point final à l’entreprise dévastatrice d’un régime tyrannique »

    Là encore, affirmation gratuite. Mendras ne donne pas d'argument à son appui

    Affirmation critiquable là encore, car l'économie est stable (secteur civil en surplace, secteur militaire en croissance forte), l'emploi est fort, et le pourcentage d'approbation est remonté au-dessus du niveau 80 suite au déclenchement de la guerre. Certes, on ne peut lui donner le même sens vu la propagande que subit la population, qui est protégée de toute information pouvant créer des doutes sur la justesse de la cause, mais il reste un fait incontournable

     

    Le 10/05/2024 à 16:45, Wallaby a dit :

    Imprévisible, le dictateur est aussi vulnérable, il vit dans la méfiance généralisée et la peur d’être lui-même assassiné. L’armée ne peut qu’être dysfonctionnelle. L’isolement de Poutine sur la scène internationale est grandissant.

    Série de nouvelles affirmations gratuites. Sans argument à leur appui. Et critiquables, toujours

    Que Poutine soit imprévisible c'est douteux ou au minimum à nuancer, il faut rappeler que les objectifs déclarés de la Russie en Ukraine sont stables depuis mars 2022 au plus tard soit neutralisation, démilitarisation, alignement idéologique ("dénazification") et série d'annexions, seul ce dernier point ayant varié par extension

    Que l'armée russe soit dysfonctionnelle, ce n'est pas ce que décrivent ni les reporters de terrain ni les analystes militaires

    L'isolement international de la Russie est limité à un groupe de pays représentant 15% de la population mondiale et 50% de son économie. C'est certes important, mais il reste 85% de la population et 50% de l'économie, et surtout cet isolement n'est pas croissant il est stable depuis 2022

     

    Je pense que Marie Mendras verse dans le conte de fées. La réalité est plus dure

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  10. il y a 48 minutes, Ciders a dit :

    Pas vraiment d'accord. Donner des armes et piller les mines africaines ne rapporte pas vraiment. Et les RS, ça n'est pas véritablement objectif puisqu'on ne peut pas faire la différence entre les bots et les vrais comptes.

    En revanche, on ne voit pas beaucoup d'Africains émigrer à Moscou. Ou même y aller en vacances. Et Pouchkine se vend mal au Mali. C'est sûrement plus parlant.

    Un signe pertinent du degré d'influence "douce" d'un pays est son image. De ce point de vue, il existe des données, comme cette étude de Pew Research en 2023 dans 24 pays dont 8 n'étaient pas occidentaux ni alignés sur l'Amérique tels Japon ou Israël

    Sans surprise, l'image de la Russie comme de Poutine ("confiance pour prendre de bonnes décisions dans la politique mondiale") est catastrophique dans les 16 pays soit membres de l'OTAN soit alignés sur l'Amérique... avec Pologne et Suède sur le podium :smile:

    En revanche, dans 5 des autres pays sondés (Inde, Indonésie, Nigeria, Kenya, Afrique du Sud), l'image est beaucoup plus partagée. Et ces cinq pays pris ensemble ont à peu près une fois et demi le total de population des 19 autres

    Même s'il est vrai que ces pays aussi ont vu une dégradation de l'image globale de la Russie et de Poutine, le résultat reste partagé. C'est-à-dire que Russie et Poutine conservent une capacité d'influence "douce" notable dans des pays assez représentatifs d'une majorité de l'Humanité

    Révélation

    gap_2023.07.10_russia-nato_0-03.png

    En ce qui concerne Mexique, Argentine ou Brésil en revanche, l'image de Poutine s'est fortement dégradée. Dans ce dernier particulier par exemple, elle est devenue pratiquement aussi catastrophique... qu'elle l'est en Hongrie

    Ce qui souligne aussi qu'une mauvaise image de la Russie et de Poutine ne débouche pas nécessairement loin s'en faut sur une volonté appuyée de s'opposer à eux. Mais ce n'était pas la question

     

    il y a 48 minutes, Ciders a dit :

    Si il y a un monstre sous ton lit le soir, tu devrais envisager de déménager.

    Je n'ai pas déménagé, parce que mes parents n'étaient pas d'accord. Ils insistaient pour que j'aille à l'école maternelle, en revanche

    Depuis cette époque, le monstre a bizarrement disparu :happy:

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  11. il y a 13 minutes, Ciders a dit :

    C'est bien le seul soft power qu'il leur reste : faire peur.

    La seule puissance d'influence qu'il leur reste en Europe (et encore...) Dans le reste du Monde, c'est différent... Mais justement, cette puissance d'influence ça vaudrait le coup de la limiter, en considérant les événements à leur juste mesure

    Une surprise est toujours possible sur un cas spécifique, peut-être est-ce que Moscou a vraiment fait brûler ce centre commercial

    Sur le cas général cependant, la Russie est assez loin d'être le seul problème des pays européens, encore moins de la France. Mais comme les actions de la Russie sont a priori indéterminées et obscures, une tendance assez humaine peut être de voir sa main derrière tout problème, ce qui n'est pas forcément exact

    S'il y a bien un monstre sous mon lit quand je m'endors le soir, ce monstre ne s'appelle pas forcément Vladimir :happy:

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  12. il y a 7 minutes, Rivelo a dit :

    Incroyable que l'on en soit arrivé là !!! :blink:

    Elon Musk est de toute évidence un personnage historique

    Je pense qu'il donne aussi la mesure du déclin occidental actuel par comparaison avec la période de progrès fulgurant du 16ème au 20ème siècle. Musk peut être considéré comme un Occidental qui ne décline pas

     

    La Chine quant à elle n'est pas en déclin merci pour elle. Elle dépasse l'Occident, l'a déjà dépassé par certains côtés. Et elle accélère

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  13. il y a 29 minutes, olivier lsb a dit :

    La Russie accusée par Tusk d'être derrière l'incendie d'un centre commercial

    https://x.com/golub/status/1793131893744898178

    Attendons de voir s'il y a des éléments concrets à l'appui de cette affirmation

    J'ai tendance à penser que la Russie, malgré sa mobilisation à presque 7% du PIB pour la défense, n'a que des moyens limités et doit donc se concentrer sur des cibles prioritaires. J'ai du mal à imaginer qu'un centre commercial en Pologne puisse être une cible prioritaire. Cela pourrait même être contre-productif du point de vue de Moscou, en poussant les Occidentaux à se mobiliser davantage

    Il existe aussi un risque, étant donné que la Russie est devenue une menace potentielle et une "ombre" pesant sur la tête notamment des pays les plus proches, à commencer à voir la main de Moscou partout

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  14. Le 11/05/2024 à 13:26, Ciders a dit :

    Ils sont à Dijbouti. Tu as vu un changement ?

    Du reste, si demain les Chinois veulent des points d'appui, ils les auront sans demander aux Russes. Mais pour en faire quoi ?

    Le plus probable je dirais : pour faire comme les Américains 

    L'instinct mimétique / compétitif est très ancré dans l'être humain. Pékin se méfie visiblement de la tendance à déployer ses moyens militaires partout dans le monde, ils donnent la priorité à l'influence commerciale et financière, mais... ça ne suffit pas tout à fait :happy:

     

    En passant, si c'était la France qui avait atteint en quelques décennies la position de N°2 mondial au sens du PIB, et N°1 pour commerce et industrie... Vous imaginez le déploiement militaire mondial "pour assurer le rang de la France" et les accusations de manque de patriotisme sur ce forum contre ceux qui proposeraient de ne construire que dix porte-avions :happy: ?

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  15. ... suite du post précédent

    Si la situation est difficile pour les nouveaux arrivants, les troupes plus anciennes ont désespérément besoin que d'autres prennent la relève. Si leur esprit et leur corps sont encore à peu près intacts, les mariages s'effritent souvent.

    Certains se disent simplement : « J'en ai assez fait, je me suis battu ici pendant deux ans », explique Vladislav Pinchuk, un commandant de 31 ans qui se bat à Chasiv Yar.

    « Ils subissent également la pression de leurs femmes, qui ont des amies dont les maris ont trouvé le moyen d'être transférés hors de la ligne de front, et qui demandent à leurs propres partenaires pourquoi ils ne peuvent pas faire de même. Les maris répondent : « Ecoute, nous tuons des Russes et c'est un travail important ».

    Mais je connais un homme dont la femme a divorcé - elle lui a dit : « OK, si tu veux participer à la guerre, reste là-bas ».

    Tom Brewer, 65 ans, ancien soldat américain qui a perdu un œil à la suite d'une blessure causée par une grenade en Afghanistan, faisait partie des vétérans aguerris présents sur le terrain d'entraînement du 22e régiment la semaine dernière. Aujourd'hui sénateur républicain du Nebraska, il est la preuve qu'au moins certains hommes politiques de son parti se préoccupent encore de l'Ukraine. Depuis le début du conflit, il a effectué quatre voyages d'information dans ce pays afin de tenir ses collègues politiques américains correctement informés de la guerre.

    Il estime que l'Ukraine « paie le prix » de neuf mois de querelles politiques américaines et soutient la fourniture à Kiev de toutes les armes américaines dont elle a besoin. Il précise toutefois que ses voyages en Ukraine ne sont plus seulement une question d'altruisme. Les leçons que les troupes de Kiev apprennent si douloureusement autour de Chasiv Yar sont celles que les nations occidentales devront également apprendre si la Russie n'est pas stoppée rapidement, dit-il.

    « Il s'agit maintenant d'une guerre de drones que ni les États-Unis ni l'OTAN ne sont équipés pour combattre, et nous allons remplir beaucoup de housses mortuaires si nous ne nous en rendons pas compte », a-t-il déclaré.

    ==>Ce point est essentiel

    Les personnes qui envisagent une éventuelle guerre de la France contre la Russie en Ukraine doivent se poser très sérieusement la question du degré d'adaptation des troupes françaises à l'utilisation des drones (quels drones sont disponibles, en quel nombre, qui est formé à leur utilisation, comment sont-ils intégrés à la doctrine ?) comme à la protection contre les drones (les mêmes questions, s'agissant des moyens antidrone)

    « Et comme l'Ukraine, nous allons devoir penser à des armées de conscription, sinon nous n'aurons tout simplement pas la main d'œuvre pour nous battre. C'est une expérience difficile, mais les gens gardent aussi à l'esprit ce qui arrivera à leurs familles s'ils vivent sous la coupe des Russes ».

    Les pays limitrophes de la Russie doivent clairement se poser la question. L'Allemagne, je ne sais pas

    ==>La France, certainement pas

    C'est une perspective à laquelle est déjà confronté Ignat Zarechnyi, 41 ans, conscrit de la 22e brigade, ancien chauffeur-livreur de Kharkiv, qui se trouve maintenant avec les troupes russes à 25 miles à peine de sa ville natale.

    « Ma femme a pleuré lorsqu'elle a appris que j'étais mobilisé, mais elle comprend qu'il n'y a pas d'autre option », a-t-il déclaré. « Mon fils de huit ans sait lui aussi qu'une guerre est en cours. Mais il ne sait pas que je vais me battre. Je lui ai dit que j'allais simplement travailler dans une ville voisine pendant un certain temps.

  16. Témoignages individuels "au niveau humain" sur les conscrits en Ukraine. A multiplier bien sûr par des centaines de milliers, à la fois en Ukraine et en Russie :mellow:

    Et la fin de l'article nous concerne aussi...

    Les recrues ukrainiennes sortent de l'abattoir et passent au "hachoir à viande"

    Gennady Daskal n'est pas étranger au sang et aux tripes. Jusqu'au mois dernier, ce jeune homme de 27 ans travaillait dans un abattoir du centre de l'Ukraine, où il tuait des porcs et des vaches pour gagner sa vie. Aujourd'hui, après avoir été appelé sous les drapeaux, il se prépare à entrer dans un abattoir d'un genre très différent. Faisant partie d'une unité d'assaut d'infanterie débutante, il est formé pour la ligne de front du Donbas, une zone de combat éprouvante que beaucoup surnomment le « hachoir à viande ».

    « J'ai reçu mes papiers de recrutement, alors me voilà », a-t-il déclaré au Telegraph, alors qu'il s'entraînait au tir au fusil et au lance-grenades dans un champ de tir situé dans une carrière d'argile du Donbas. « Bien sûr, je suis inquiet, car je connais beaucoup de gars qui sont déjà morts - peut-être 10 ou 20. Mais que peut-on faire ? »

    Comme les autres conscrits de la 22e brigade mécanisée, M. Daskal essaie de canaliser le guerrier qui sommeille en lui. Son indicatif est Pitbull, et il affiche un sourire enjoué aux dents d'or. Mais lorsqu'on lui demande de parler de sa femme et de ses enfants, il s'étouffe soudain d'émotion. « Bien sûr qu'elle est inquiète », dit-il, les larmes aux yeux. « Et les enfants veulent que je revienne le plus vite possible.

    À l'heure actuelle, les chances que le souhait des enfants de M. Daskal se réalise ne sont pas très élevées. D'une part, l'espérance de vie est courte dans les unités d'infanterie de première ligne, où le taux de pertes peut atteindre 70 % de morts ou de blessés. D'autre part, la fin de la guerre semble plus éloignée que jamais, la Russie ayant intensifié sa campagne dans le Donbass et ouvert une nouvelle ligne de front la semaine dernière à la frontière nord-est, autour de Kharkiv.

    La semaine dernière, Anthony Blinken, secrétaire d'État américain, a reconnu que l'Ukraine traversait sa période la plus difficile depuis le début de la guerre, en admettant, lors d'une visite à Kiev, que les choses étaient « très difficiles ».

    Il était là pour démontrer le soutien continu de l'Amérique après que Washington a finalement signé un programme d'aide de 60 milliards de dollars, après neuf mois d'impasse politique.

    Mais le manque d'armes n'est qu'un des problèmes actuels de Kiev. La pénurie croissante de soldats capables de les utiliser est tout aussi préoccupante. Comme l'a admis la semaine dernière Kyrylo Budanov, le chef des services de renseignement ukrainiens : « Toutes nos forces sont soit à Kharkiv, soit à Chasiv Yar. Nous n'avons pas de réserves.

    C'est pourquoi l'Ukraine a recours à de nouvelles mesures de mobilisation sévères, alors que les décès, les blessures et la fatigue au combat sapent ses lignes de front. Les nouvelles lois qui entreront en vigueur samedi prévoient des peines plus lourdes pour les réfractaires, tandis que l'âge de la conscription a été abaissé de manière controversée de 27 à 25 ans.

    Mais la conscription ne touche pas seulement les jeunes, libres et célibataires, comme le montre un coup d'œil sur les nouvelles recrues du 22e. Certains sont des hommes d'une cinquantaine d'années qui devraient envisager la retraite et qui peinent à faire plus que quelques pompes lorsqu'on le leur demande. D'autres, comme M. Daskal, sont des pères de famille qui ont dû annoncer à leurs jeunes enfants que papa ne serait plus là pendant un certain temps.

    « Il est trop jeune pour tout comprendre, mais il sait qu'il y a une guerre et on lui a dit que son père allait devenir un héros », explique Oleh Gorpenyuk, 38 ans, ingénieur dans une usine. « Nous n'avons pas beaucoup parlé de la guerre avant mon départ. J'ai simplement joué à de nombreux jeux avec lui et j'ai essayé de passer le plus de temps possible ensemble.

    Les recrues de la 22ème devraient faire leurs premières armes dans les environs de Chasiv Yar, que les forces de Moscou convoitent depuis qu'elles ont pris Bakhmut, à 10 miles à l'est, l'année dernière à la même époque.

    Ville argileuse délabrée de 10 000 habitants, son seul titre de gloire était d'être le lieu de naissance de feu Joseph Kobzon, un crooner de l'ère communiste surnommé le « Frank Sinatra soviétique » (notamment en raison de ses liens présumés avec le crime organisé).

    Comme Bakhmut, Chasiv Yar a acquis une certaine notoriété en tant que Passchendaele du Donbass, combinant les horreurs des tranchées de la Première Guerre mondiale avec la guerre des drones du XXIe siècle. Les deux parties au conflit s'appuient désormais massivement sur des drones à vue subjective (FPV) : des mini-drones porteurs d'explosifs qui peuvent traquer des soldats individuels sur le champ de bataille comme des moustiques géants et mortels.

    La semaine dernière, les troupes ukrainiennes stationnées à Chasiv Yar ont déclaré que malgré le rétablissement du robinet de l'aide militaire américaine, elles étaient toujours surpassées en termes de drones et d'artillerie.

    « Les Russes poussent très fort et, récemment, nous avons dû reculer de nos positions, » explique le Sgt junior Nikita, brandissant un fusil de chasse qu'il utilise pour abattre les FPV russes. « Le moral est en dents de scie, nous avons de petites victoires et de petites défaites, mais nous n'avons pas assez de nouveaux éléments qui rejoignent les rangs.

    Dans un tel environnement, dit-il, la chance ne sourit qu'aux courageux suicidaires - ou tout simplement aux suicidaires. « Parce que les Russes ont plus de troupes et de chars que nous, ils peuvent se permettre de lancer des attaques kamikazes, et nous n'avons tout simplement pas assez d'artillerie pour les arrêter.

    En raison de la menace que représente les FPV, la plupart des soldats de première ligne passent aujourd'hui la quasi-totalité de leur temps dans des abris souterrains - des abris exigus aux murs de terre qui sont glacés en hiver et étouffants en été. Ils ont l'impression d'être dans une tombe toute prête, et c'est parfois le cas, grâce aux nouvelles bombes planantes russes de 250 kilogrammes, qui sont suffisamment puissantes pour pénétrer profondément sous terre.

    Dans un tel environnement, il n'est pas surprenant que l'armée ukrainienne d'aujourd'hui dispose également de psychologues et d'aumôniers de la vieille école.

    « Beaucoup de gens ont tout simplement vu trop de morts ou de blessés », explique Julia (nom fictif), 28 ans, la psy attitrée du 22e, qui exerce dans une maison abandonnée. « C'est particulièrement traumatisant pour les personnes qui viennent d'être mobilisées et n'ont pas encore connu le combat, et qui voient soudain quelque chose d'horrible.

    « Nous leur rappelons de penser à eux, et non aux camarades qui ont été tués, car s'ils ne vivent que dans le monde des morts, leur esprit peut y rester bloqué à jamais. »

    ... à suivre...

    • Triste 2
  17. il y a 35 minutes, Clairon a dit :

    "le ton français" qui reste encore très souvent mal accepté ... Un seul exemple, exagéré je sais mais montrant la réalité : tout le monde en France critique vertement le président Macron pour son ton, son côté pédant et tutti quanti ... ne vous étonnez pas qu'il soit perçu de la même manière à l'étranger et vu comme tous les autres français ...

    Il est possible que nous fassions des erreurs de communication, que ce soit le président ou quelqu'un d'autre 

    Mais comment de simples erreurs de communication pourraient elles expliquer des problèmes non pas transitoires mais répétitifs et durables au point de sembler permanents ?

    Pourquoi d'ailleurs les erreurs de communication des Français seraient elles plus graves que celles des Allemands, des Italiens, Britanniques ou de qui que ce soit d'autre :huh: ?

    De mon point de vue, seules des divergences profondes d'objectifs et d'intérêts peuvent expliquer les difficultés persistantes dans la coopération de défense franco-allemande 

    Autant les reconnaître. D'autant que ça n'a rien de grave. En matière de défense, le tts Français coopéreront davantage avec d'autres pays qu'avec l'Allemagne, les Allemands avec d'autres pays qu'avec la France, voilà tout 

    Ça n'empêche d'ailleurs pas de développer la coopération ailleurs. Défense et énergie mises à part, je ne vois pas pourquoi il y aurait des difficultés spécifiques à la coopération franco-allemande, parce qu'il y a pas mal de domaines où les intérêts devraient être proches. En matière commerciale notamment, je pense à la Chine par exemple 

     

    il y a 35 minutes, Clairon a dit :

    Et même si c'est faux, beaucoup d'européens ont le sentiment "les Français essayent de faire payer leur politique étrangère et militaire par les autres"

    Étant donné que c'est faux, si ce sentiment est effectivement toujours présent, n'est ce pas à ces Européens là de se demander d'où vient au juste ce "sentiment" ?

     

    il y a 35 minutes, Clairon a dit :

    C'est pas pour rien que l'on parle de "l'exception française ..."

    Cette expression n'a jamais fait partie du discours français 

    L'origine est la négociation par la France d'une exception culturelle aux traités de libre-échange dans les années 1990, au grand dam des États Unis, furieux que la France en fasse une condition à la signature du traité 

    L'expression "exception française" fait partie de la communication américaine de l'époque, dénonçant la France et l'idée que la culture pourrait être autre chose qu'un produit commercialisable en l'attribuant à quelque orgueil démesuré dont les Français seraient coupables 

    Elle est malheureusement restée :dry:

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  18. il y a 6 minutes, gustave a dit :

    Et un blocus n’est pas un acte de guerre contre d’autres que la ou les cibles, et encore si les moyens utilisés sont militaire

    Merci pour le lien, je ne l'ai pas encore écouté mais juste sur ce point, il me semble que quand on tire sur des navires français, militaires ou civils, on cible bien la France et pas la Bolivie ni le Népal. Et il me semble que des drones d'attaque sont des moyens militaires.

    N'es-tu pas d'accord :smile: ?

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  19. il y a 1 minute, gustave a dit :

    l’embargo est le fait d’un mouvement qu’il est, de l’avis de tous les chercheurs que j’ai écouté, très inexact d’assimiler pleinement à l’Iran

    Si tu as une source, je serais intéressé à lire leurs arguments ?

    L'Iran se décrit à la tête de l' "axe de la résistance", en guerre contre Israël. Je sais qu'un régime peut exagérer son propre rôle, mais j'ai quand même tendance à accorder un certain poids à leurs déclarations 

     

    il y a 1 minute, gustave a dit :

    D’autre part il est assez inexact également d’assimiler mise en place d’un blocus et déclaration de guerre, même si l’un peut mener à l’autre 

    Le blocus est un acte de guerre :smile:

    Les Houthis font la guerre à la France, l'Amérique et pas mal d'autres nations, en plus naturellement d'Israël 

  20. Un point de vue sur la disparition de Raïssi :

     

    Alinejad est une opposante iranienne 

     

    Un autre :

     

    L'imam de la Paix est un religieux émirati musulman 

     

    Et encore un :

    Sifaoui est un militant républicain français musulman 

     

    Un autre point de vue enfin, comme dit par @Am39Exocet, est que c'est un risque de plus pour la stabilité régionale et mondiale

     

  21. Il y a 19 heures, Ciders a dit :

    @Vince88370 Vague à venir sur les RS de "mon Dieu, nous allons tous mourir de froid, de faim et de la peste".

    "Et quand Poutine ouvrit le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième Vivant qui disait : « Viens ! »

    Alors j’ai vu : et voici un cheval verdâtre ; celui qui le montait se nomme la Mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Et il leur fut donné pouvoir sur un quart de la terre pour tuer par le glaive, par la famine et par la peste, et par les fauves de la terre"

    N'oublie pas les fauves...

    (Apocalypse, 6, 7-8... Nan j'ai modifié aucun mot, pourquoi :happy: ?)

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