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Ambroise

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  1. Ambroise

    La MOAB a un pere...

    Si la MOAB américaine est utile (si l'on considère qu'une bombe peut être utile), alors cette bombe russe l'est davantage. La MOAB est difficile à mettre en oeuvre vu que sa taille gigantesque impose de la larguer par la porte cargo d'un C130, c'est à dire depuis avion lent et inapte au combat. En comparaison, la bombe russe est larguée par un Tu-160 (qui peut en emporter 4 en soute), à savoir un bombardier hypersonique à très grand rayon d'action qui a en plus démontré il y a quelques semaines sa capacité à pénétrer l'espace aérien américain sans être détecté. Et outre son utilité de défricheuse/dépierreuse - c'est de toute évidence une arme antipersonnel de premier ordre avec son onde de choc hypersonique probablement léthale dans n'importe quels bâtiments. Mais elle symbolise surtout un retour de la Russie comme puissance militaire de premier ordre : ces derniers mois ce pays a effectivement fait quelques demonstrations qui permettent aux russes de montrer, même si leurs forces militaires ne sont pas comparables en taille ou en budget aux forces américaines, qu'elles leur sont supérieures, dans bien des domaines, du point de vue technologique. Cette démonstration de puissance pourrait être de nature à calmer un peu les velleités unilatéralistes américaines.
  2. Ambroise

    La MOAB a un pere...

    L"image de la Russie n'est pas dégradée : cette bombe donne de la Russie l'image que les autorités russes veulent donner. Il n'y a qu'à voir la façon dont les images sont montées : la bombe larguée d'une soute de Tu-160, des images de l'explosion puis des images des dégats - il s'agit d'images provenant d'un service de communication de l'armée; et non pas d'images d'un journaliste ayant assisté à l'explosion. ça n'enlève rien à leur véracité - mais ça montre clairement que les autorités russes communiquent sur leurs capacités militaires - et qu'elles laissent clairement entendre que ces capacités n'ont pas d'equivalent dans le Monde.
  3. Effectivement le S-400 n'est pas prévu pour parer des attaques de missiles intercontinentaux : il est adapté aux menaces actuelles qui concernent la Russie. Mais la Russie a démontré il y a plus de 40 ans sa capacité à intercepter des ogives nucléaires - ça lui confère une avance historique indéniable. Je pense que les programmes américains pâtissent de budgets trop importants : une sorte de syndrôme du riche. Quand on dispose d'un budget quasi-illimité, on ne peut plus mettre de limites à ses ambitions - et ça peut-être suffisant pour rendre infaisables les projets très innovants. Si la France décidait de se doter d'un bouclier contre les missiles intercontinentaux, elle déterminerait quelles pourraient être les menaces potentielles pour les 20 prochaines années (on imagine un missile de 4000 km de portée embarquant 2 ogives), puis lancerait l'étude d'un système basé sur un satellite pour surveiller les départs de missiles dans des zones suspectes situées jusqu'à 4000 km de la métropole - et évaluer les trajectoires. Et concomitamment, il s'agirait de s'assurer qu'elle puisse lancer aux moins deux missiles à la poursuite du missile menaçant, pour en intercepter les ogives avec 4 à 8 véhicules tueurs. Les Etats-Unis choisiraient quand à eux un système global capable de contrer tous les types de missiles nucléaires, qu'ils soient ballistiques ou aéroportés. Le système devrait être basé sur deux douzaines de satellites d'alerte, quelques satellites de suivi, quelques centre de traitement des menaces faisant travailler 4000 analystes, une flotte de satellites équipés de lasers susceptibles de détruire les missiles pendant leur phase ascendante, des bases de missiles intercepteurs réparties sur toute la planète... Le marché colossal serait réparti entre Boeing, Lockeed et Raytheon qui au bout de 5 années demanderaient une rallonge budgétaire de deux cent milliards de dollars sur 10 ans pour financer l'ajout de lasers aéroportés, d'une permanence aérienne confiée à 400 drônes ou de toute autre technologie étudiée en interne et qu'ils aimeraient valoriser.... De plus des pays comme la Russie ou la France annonceraient des missiles nucléaires larguant une centaine de leurres en plus des ogives - les Etats-Unis décideraient donc de doter leur système de la possibilité d'engager plusieurs centaines de cibles à la fois ce qui transformerait les missiles intercepteurs en lanceurs de la puissance d"Ariane V - et comme d'habitude, le projet s'arrêterait lors du renouvellement du congrés américain. C'est aussi l'histoire du Rafale et du F-35 : le Rafale devait être un des avions les plus chers du monde compte tenu de son petit marché et du cahier des charges trop ambitieux donné par les armées françaises; le F-35 devait être un des avions les moins chers du monde grâce à un carnet de commande initiale de plusieurs milliers d'avions, et des capacités sommes toute limitées. Aujourd'hui les budgets de R&D illimités du F-35 ont conduit son prix à tripler, alors que le Rafale, faute de budget extensible, est resté a peu près dans son enveloppe - et apparaît soudain comme un des avions modernes les moins chers.
  4. Je ne sais pas pourquoi ils se sont laissé imposer le traité mais c'est clair que ce traité ne servait que les interêts américains. Les soviétiques ont déployé leur système en 1968, et lors de la signature du traité en 1972, ils ont du en diminuer les capacités. A l'époque l'URSS avait la technologie et les moyens pour protéger l'ensemble des grandes villes soviétiques. Le système ABM de Moscou est toujours en service aujourd'hui - et c'est le seul au monde. Les Etats-Unis n'ont déployé le leur qu'en 1975, et l'on arrêté quelques semaines après vu qu'il reposait sur des explosions nucléaires exoatmosphériques mais aussi atmosphériques.... Du point de vue opérationnel, seuls les russes ont pu déployer un système - donc on pourrait dire qu'ils ont 40 ans d'avance sur le reste du monde (d'autant plus que l'ABM de Moscou a été amélioré régulièrement depuis). Je me limite à 30 ans par rapport aux américains, parce que c'est au milieu des années 90 que les américains ont annoncé qu'ils avaient la capacité à produire industriellement des intercepteurs exoatmosphériques. Les soviétiques ont eux réussi leur première interception exoatmosphérique en 1961 (http://www.globalsecurity.org/wmd/world/russia/v-1000.htm) et ils ont industrialisé cette capacité dés le milieu des années 60.
  5. Oui, c'est bien ce qu'il me semble - mais je crois que ces tests se sont limités à des interceptions de cibles subsoniques : donc même si le système Aster est prometteur, ses capacités opérationnelles restent probablement au niveau des capacités des Patriot PAC-3. En fin de compte, Aster et Patriot sont des missiles anti-aériens : ils peuvent intercepter des avions ou des drônes mais rien n'indiquent qu'ils puissent avoir des capacités réelles contre des missiles (sous entendu avec moteur fusée ou statoréacteur, et grand nombre de mach). Quand au Patriot qui a intercepté un Tomahawk, ou à l'Aster qui a intercepté un Exocet - les cibles sont là des missiles subsoniques de croisière : la seule chose qui les différencient des drônes c'est qu'ils ne reviennent pas à leur base après leur mission (et encore, si on regarde l'arsenal des drônes français, on voit que le CL-289 est bien un missile de croisière récupérable....).
  6. Les américains ont une étonnante capacité à injecter des milliards de dollars dans des projets qui ne fonctionnent pas. Et pour la défense anti-missile ils ont une très longue histoire de budgets colossaux aboutissant à des échecs misérables. Je pense qu'on peut affirmer que l'interception de missiles à toujours été un point faible des Etats-Unis. Le meilleur exemple de cette faiblesse est donné à mon avis par le traité ABM initié en 1972 entre l'URSS et les US. A l'époque, le déploiement de boucliers anti-missiles a laissé l'impression qu'une course sans fin à l'armement s'entamait. Russes et américains se sont officiellement entendus pour ne pas déployer de boucliers antimissiles (à l'exception d'un site par pays). On a assisté alors à une illustration des doctrines et priorités des deux superpuissances assez troublante par rapport aux idées reçues françaises : les américains ont décidé de protéger des installations militaires et un site de lancement de missiles; tandis que les russes ont préféré protéger Moscou. Le système russe fut basé sur 4 sites de lancements de missiles intercepteurs; alors que le système américain reposait sur le lancement de missiles nucléaires qui en explosant en altitude, à proximité du site à protéger, auraient détruit en vol (par souffle et par impulsion electromagnétique) les missiles assaillants. Le système américain ne resta en service que quelques semaines, les parlementaires américains ayant pris conscience, quelques heures après sa mise en service, qu'une attaque du site par des moyens conventionnels entraînerait des tirs nucléaires américains au-dessus de leur propre territoire ! En pratique le traité ABM a plus ou moins été imposé par les US à la Russie compte tenu de l'avance incroyable que cette dernière avait dans ce domaine. ça n'est effectivement que plus de 30 ans après que les américains ont estimé qu'ils avaient atteint les capacités d'interception russes de la fin des années 60 - et par conséquent en 2001 l'administration Bush a rompu le traité ABM. A plus petite échelle, les américains sont connus pour leur fameux système anti-missile Patriot qui a connu ses heures de gloire pendant les deux guerres du Golfe. Appuyé par une propagande efficace relayée par tous les médias, les Patriot connaissent même une brillante carrière à l'export - et pourtant pendant la première guerre du Golfe, le taux d'interception des Patriot PAC-1 s'est maintenu à 0% : aucun Patriot n'a touché se cible ! (même si Bush affirmait publiquement que 97% des scuds avaient été interceptés) - les américains ont simplement estimé que lorsqu'un Scud ne touchait pas une cible de valeur (la cible estimée par les forces américaines), les Patriot avait réussi leur interception.... Pendant la deuxième guerre du Golfe, les américains ont annoncé une important taux de réussite des Patriot PAC-3 contre des missiles Al-Samoud irakiens - avant que l'on découvre que l'ensemble de ces missiles avaient été détruits par l'Irak avant la guerre, en application des résolutions de l'ONU concernant les armes de destructions massives. Des enregistrements radars ont révélés par la suite ques les interceptions réussies avaient eu lieu à chaque fois sur des cibles évoluant à basse vitesse - l'armée américaine a ainsi pu découvrir qu'elle avait réussi par erreur à intercepter un de ses missiles de croisière Tomahawk avec un Patriot PAC-3.... Cette capacité des Patriot à toucher les cibles lentes a été confirmée par la suite avec ses deux véritables interceptions incontestables : celle d'un Tornado britannique puis d'un F18 américain, tuant dans les deux cas les pilotes. Donc en pratique on peut dire que les américains n'ont toujours pas démontré de capacité à intercepter des missiles malgré le fait qu'ils ont consacré à cette tâche l'essentiel des budgets mondiaux. Leur seuls systèmes anti-missiles fonctionnels ont réussi des interceptions sur des cibles dont les trajectoires étaient programmées. Je suppose donc que les capacités françaises d'interception de missiles (sans tenir compte des systèmes electromagnétiques ou laser) sont assez comparables aux capacités américaines. Par contre, je pense que nous avons un retard important par rapport à la Russie.
  7. La capitalisme n'a sans doute rien à voir avec de tels choix : utiliser 2000 tonnes d'ergols supplémentaires pour réparer et renvoyer un objet qui pése 200 fois moins n'est ni économique, ni écologique, ni même sensé.
  8. En fait le budget spatial allemand est supérieur à 845 millions d'euros. Cette somme est bien un budget purement spatial (sans aeronautique), et ce n'est pas le budget de la DLR; la DLR n'en est que le gestionnaire. Quand au budget propre de la DLR (450 millions d'euros), il sert essentiellement à l'aéronautique - mais il me semble qu'une part non négligeable peut venir en soutien à la recherche spatiale. Quand à l'engagement des allemands dans Columbus, j'ai tendance à le trouver plutôt important du point de vue stratégique - parce que finalement, ce sont les allemands qui sont de fait les spécialistes européens du vol habité. De plus, c'est un engagement logique compte tenu de la forte implication de l'Allemagne dans SpaceLab. Mais je suis d'accord pour dire que l'Italie impressionne par ses projets (VEGA notamment) mais surtout par ses réalisations industrielles (Columbus, ATV, noeuds 2 et 3 de l'ISS, cupola pour l'ISS). Ils ont devenus également les spécialistes européens des moteurs à propulsion solide.
  9. Je parle bien sûr des contributions obligatoires. Pour le reste, ce que la France verse à l'ESA dans des programmes spécifiques retourne à 95% dans l'industrie française.
  10. L'Espace européen fonctionne fréquemment de cette manière. Les membres de l'ESA possèdent leur agence nationale et ont un programme en propre - la plus active sur les programmes nationaux étant le CNES. C'est une méthode assez efficace pour lancer des concepts innovants car il est difficile d'obtenir un consensus européen sur un programme qui n'est pas commencé. Quand un pays prend l'initiative et le risque de se lancer dans un projet innovant, et si le concept s'avère viable, il le propose à l'ESA et s'assure d'avoir la maîtrise d'oeuvre du projet. Le plus récent exemple doit-être le lanceur VEGA, initié par l'Italie. L'ESA n'aurait jamais pu prendre une telle initiative, car son principal contributeur, l'Allemagne, était déjà engagé sur un programme concurrent : les lanceurs Eurockot (en fait des missiles soviétiques SS-19 reconvertis en lanceurs spatiaux). L'Italie a donc lancé seule les études sur le petit lanceur, puis l'a présenté à l'ESA. L'Italie assure donc la maîtrise d'oeuvre du projet et en finance 65%. De façon similaire, Ariane ou Hermès ont d'abord été étudiés par le CNES avant d'être proposés à l'ESA.
  11. Sachant que traditionnellement les pays membres de l'ESA choisissent librement leur niveau de participation dans un programme (comme Hermès) en fonction de l'activité industrielle qu'ils en espèrent; ça paraît difficile d'envisager un quelconque rôle négatif de la Grande Bretagne. D'ailleurs, pour Hermès, alors qu'ils n'étaient pas intéressés au début, ils sont entrés en 87 ou 88 dans le programme avec une participation assez conséquente - ce qui avait amené le programme a être financé à plus de 100% à l'époque ! Et si les Etats-Unis ne voient pas d'un trés bon oeil l'activité spatiale commerciale européenne (qui a tout de même évincé du marché l'ensemble des lanceurs américains) - ils sont en revanche plutôt favorables à nos missions scientifiques - et carrément demandeurs pour un programme de vols habités européens. L'accident de Columbia les a mis dans une situation trés désagréable et politiquement complexe quand ils ont du avoir recours à des vols russes payants - et la Nasa a alors regretté publiquement que l'ESA n'ait pas mené à terme les différents programmes de navette, de capsules et de véhicule de secours qu'elle avait entamés - étant donné que l'achat de vols européens ne lui aurait posé aucun problème. De 2010 à 2016, ils se retrouveront à nouveau sans moyens de lancement habité - et encore une fois, ils regrettent notre manque de volonté politique.
  12. Il ne faut quand même pas être trop négatif vis à vis du programme de l'ESA et des différents programmes spatiaux européens. De nombreuses briques technologiques sont développées ou en cours de développement - et il y a peu de nations qui peuvent revendiquer une expérience et une industrie comparables. Pour les programmes de l'ESA par exemple, nous entrons dans une importante phase de recette de gros programmes qui vont faire de ces prochaines années de grandes années pour l'activité spatiale européenne : lanceur lourd Ariane V ECB à étage supérieur réallumable, véhicules ATV, et laboratoire spatial Colombus. Ces trois programmes sont considérables du point de vue technologique : ils montreront notre capacité à placer de lourdes charges en orbite basse (Ariane V ECB), à assurer des rendez-vous automatiques (ATV), à maintenir un véhicule habitable en orbite pendant de longues périodes (Colombus). Ils peuvent constituer les briques technologiques indispensables pour la mise au point de missions cargo vers la Lune; L'ESA a en outre une longue expérience des technologies liées au vol habité; par exemple avec les deux SpaceLabs qui ont volé 16 fois sur une période de 13 ans. Elle a montré qu'elle maîtrisait la totalité des technologies nécessaires au vol habité; tant au niveau du support vie - que du lancement et du retour sur Terre (capsule ARD). Enfin l'ESA reste une agence spatiale dont l'efficacité est de tout premier ordre, compte tenu du très faible taux d'échec des vaisseaux et sondes qu'elle a envoyé. Des technologies qui pourraient être essentielles à l'avenir sont également assez bien maîtrisées en Europe comme la propulsion électrique, qui par exemple a permis d'envoyer, avec un budget extrêmement limité, la sonde Smart-1 sur la Lune, en consommant quelques dizaines de kilos de carburant seulement. On peut tout à fait imaginer que l'Europe s'engage sur un programme mettant en jeu un module habitable de 20 tonnes de type Colombus, un module cargo de 20 tonnes de type ATV capable de faire des allers-retours entre la Terre et la Lune à faible vitesse avec une propulsion hybride (des moteurs chimiques et des moteurs electriques) - et dont le module Colombus serait réutilisable (restant en orbite autour de la Terre en fin de mission) pendant une dizaine d'années. Ariane V ECB serait alors capable de lancer une capsule et son module de propulsion de 10,8 tonnes en orbite de transfert lunaire. Ainsi, en se basant sur des technologies maîtrisées par l'ESA, il serait possible de faire des missions scientifiques circumlunaires pour 3 spationautes - nécessitant un premier lancement d'Ariane V pour un véhicule ATV, qui après rendez-vous avec le module d'habitation Colombus accelererait pendant 4 mois vers une orbite de transfert lunaire; un deuxième lancement d'Ariane V ECB permettrait, à l'issue de ces 4 mois, de lancer les spationautes qui rejoindraient le train lunaire au bout de 3 jours, avant de poursuivre un voyage supplémentaire de 3 jours vers la Lune, et une mission en orbite lunaire (ou pourquoi pas en un point de Lagrange) qui pourrait probablement durer plusieurs semaines. Et ces briques technologiques présentent encore plus de valeur quand on les regarde du point de vue de la collaboration avec d'autres agences spatiales.
  13. Dans les évolutions que l'A300 a connu pendant sa carrière, je pense qu'on peut citer : - la suppression du mécanicien (à partir des A310 et A300-600 je crois) avec le cockpit à écrans - les ailettes verticales marginales qui sont devenues de série dans les années 90 sur les A300-600 - les commandes de vol electriques (sur les commandes secondaires) (A310 et A300-600) - l'empennage vertical en composites J'ai un vague souvenir concernant l'installation de systèmes de contrôle du centre de gravité par déplacement du carburant, système hérité du Concorde - mais je ne me souviens plus si il a été installé de série sur des modèles d'A300.
  14. Je ne suis pas sûr que la mention "man-rated" ait beaucoup de sens appliquée à une fusée. Elle en a sans doute dans un systéme complet (porteur + charge utile). Ainsi Ariane V ECA dans son vol 177 n'est pas "man-rated", car hormis le fait qu'elle ne peut pas emporter de passager, il n'y a aucun système de sauvegarde. Mais les différentes Ariane V envisagées pour Hermès n'étaient pas différentes des Ariane V génériques. Le coté man-rated était assuré par les systèmes de sauvegarde d'Hermes (4 fusées à poudre de forte puissance assurant la séparation d'Hermes en cas de problème d'Ariane V, puis par la suite une cabine éjectable, et plus tard une partie avant détachable et propulsée; et enfin des sièges éjectables comme sur Bourane). La fiabilité calculée avec ces systèmes devait atteindre 99,99% (chances de récupérer l'équipage), soit des spécifications similaires aux spécifications russes, et très largement supérieures aux américaines (dans le cas américain, l'absence de systèmes de sauvegarde entraîne des calculs différents donc difficiles à comparer car ils sont basés sur la fiabilité des équipements qui n'est connue qu'au fur et à mesure que les navettes volent et évoluent : la fiabilité équivalente évaluée en 2007 serait de l'ordre de 99,2% soit un accident mortel tous les 125 vols - ce qui a incité la Nasa a arrêter au plus vite l'exploitation des navettes. Pour les Russes, du seul point de vue de la fiabilité, la navette américaine n'est pas "man-rated".
  15. Possible. Moi ce qui m'a choqué ces dernières années en voyant les propositions que faisait Energya à l'ESA pour collaborer sur Kliper, c'est le nombre de changements important qu'il y a eu dans les caractéristiques du futur vaisseau. Ces changements intervenaient au gré des possibilités commerciales, des budgets disponibles et des modes technologiques (par exemple l'accident de Columbia à cause de ses tuiles thermiques à remis en cause le choix d'une protection similaire sur Kliper). Et au gré de ces évolutions, la masse envisagée de Kliper a fortement augmentée, jusqu'à ce qu'il ne soit plus envisageable de le lancer sur une Soyouz. Or, la participation de l'ESA est difficile à envisager si le Kliper ne peut partir de Kourou. Ainsi il a été proposé une version 3 de Soyouz capabl e d'envoyer les 14 tonnes du Kliper en orbite basse (200km, 51 degres) - une évolution énorme qui amenerait la performance de Soyouz dans des domaines comparables à ceux d'Ariane V ESV (18 tonnes en orbite basse). On imagine mal l'ESA financer un projet qui va doter la Russie d'un lanceur supplémentaire capable de concurrencer Ariane. On peut également ajouter parmi les raisons possibles que les prévisions de coût du projet présentées par Energya étaient peu crédibles; et que l'ESA risquait de se retrouver à financer une part trop importante du projet. De plus, Energya proposait un projet quasi complet n'utilisant pas de technologies européennes - et donc dans lequel l'industrie européenne aurait eu du mal à s'intégrer - or c'est la principale motivation des pays membres de l'ESA quand on leur demande de sortir les chéquiers. Il y a de plus des technologies européennes qui auraient pu être bénéfiques au vaisseau (les moteurs cryotechniques de contrôle d'attitude par exemple) mais n'étaient pas intégrables au projet d'Energya.
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