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Stéphane Mantoux

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  1. Stéphane Mantoux

    Cafés stratégiques

    Personnellement je me place bien dans la dimension "chercheur" et pas dans la catégorie "politique ou militaire"... si je comprends bien vous placez le conflit syrien comme enjeu dans le cadre d'une politique "nationale" (française), pour des raisons qui sont les vôtres (politique ? militaire ? ou voulant être associé à ces deux groupes ?) et j'ai l'impression que cela influe sur votre façon de voir le conflit. Se placer dans la posture de "chercheur" ne veut pas dire ne pas prendre en compte les jeux d'intérêts des Etats (j'ai parlé de l'Arabie Saoudite plus haut). Vous avez raison sur le deuxième point : on ne peut complètement séparer son opinion personnelle (ce que j'appelais ma casquette "citoyen") de celle du chercheur. Je ne vise pas l'objectivité pure mais l'objectivité la plus nette possible, pour tenter de cerner au mieux la réalité. Sur le conflit syrien, mais aussi sur le cas Ukraine par exemple, il serait bon que tout le monde fasse de même, ici, ou ailleurs. Bonne fin de journée.
  2. Stéphane Mantoux

    Cafés stratégiques

    Bonjour, Là encore, je pense que vous faites fausse route si vous croyez que le régime "protège" les minorités. En 2011 il y avait des alaouites, des chrétiens, etc dans les manifestations et certains ont été arrêtés et torturés comme les autres (!). Aujourd'hui encore Assad ne fait pas l'unanimité parmi les alaouites, pour des raisons à la fois historiques, depuis la prise du pouvoir par les Assad, et pour des raisons plus conjoncturelles liées au conflit. Et ce n'est qu'un exemple. Pour l'histoire des barbus ou semi-barbus (comment les sépare-t-on ?), je ne partage pas ce constat. Il me semble que vous allez beaucoup trop loin... Bonjour, Effectivement, je me place dans la position du chercheur ici. J'ai aussi mon opinion sur le conflit en tant que citoyen français ou du monde, c'est selon, mais je sépare bien les deux. Je n'ai pas l'impression que ce soit le cas de mon contradicteur ci-dessus. Pour le dire plus clairement, j'observe sur ce forum, sur le fil Syrie, des opinions pro-régime (je ne détaille pas plus) qui se font de plus en plus visibles au fil du temps. Et manifestement je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué. C'est dommage. Sur la stratégie de communication/information, c'est en effet crucial, car en France, par exemple, on voit très nettement que le régime a remporté cette bataille, jusque parfois dans nos médias. Il serait intéressant de décortiquer le pourquoi, même si des idées viennent rapidement à l'esprit. La comparaison avec la guerre d'Espagne est effectivement intéressante, je l'ai toujours en tête quand je travaille sur les volontaires étrangers des deux camps. Elle est bancale et anachronique mais elle soulève à mon avis des questions tout aussi passionnantes que d'autres sujets du conflit. Cordialement.
  3. Stéphane Mantoux

    Cafés stratégiques

    Bonjour, Sur les pays du Golfe, je ne minore pas : simplement je veux qu'on évite l'écueil, encore une fois "tous des barbus", etc, que je lis trop souvent. D'où ma distinction un peu artificielle, j'en conviens, acteurs officiels et privés, surtout effectivement vu la nature féodale de ces régimes. L'Arabie Saoudite en particulier a eu un rôle tout à fait discutable dans les développements du conflit syrien. Pour ma part, lisant quotidiennement depuis maintenant 9 mois une multitude d'articles en ligne, étant en contact régulier maintenant avec de nombreux spécialistes du sujet, sans compter les ouvrages et articles que je lis à côté, je mesure le chemin qui me reste à faire pour comprendre tous les enjeux et j'ai à vrai dire plus de questions que de réponses.
  4. Stéphane Mantoux

    Cafés stratégiques

    Ce discours n'est pas vérifié par les faits. Quand j'ai commencé à travailler sur le conflit syrien en septembre, je me suis laissé guidé par certains travaux de spécialistes qui penchaient trop dans un sens et qui restaient beaucoup trop généraux. Plus j'avance, plus je mesure combien, comme d'habitude, ce conflit est complexe et dépasse les grandes catégories et la dichotomie régime-parti Baas-Islamistes qui n'a que peu de fondements (dictature laïque et islamistes, on peut discuter des deux). Quant à soutenir que le monde arabe serait, par une sorte de fatalité, condamné aux dictatures, cela me dépasse un peu. Sur le discours français à propos du conflit, la tonalité anti-Assad, qui ne s'est pas traduite par un soutien massif, même discret (a-t-on effectivement livré des armes, clandestinement, aux rebelles syriens ? Probablement, mais combien, de quel type, on ne sait pas grand chose...), a déjà bien perdu en virulence, justement, aussi, à cause du départ de nombreux Français en Syrie. Quant à ce dernier problème, que j'ai également travaillé, je n'ai pas de réponse définitive et sûre sur l'attitude du gouvernement ou du service français, car tous les éléments ne sont pas publics, bien évidemment. Le rôle du Qatar et de l'Arabie Saoudite, par contre, est critiquable, c'est vrai. Avec cette nuance que le soutien aux djihadistes à travers le monde arabe et autre n'est pas forcément le fait, parfois, des autorités, mais d'acteurs privés. Là encore, il faut éviter tout généralisation (même chose pour le Koweït, principal soutien financier privé des djihadistes en Syrie).
  5. Stéphane Mantoux

    Cafés stratégiques

    Sur la radicalisation de la rébellion, oui et non. La coalition qui apparaît la plus nombreuse sur le terrain pour le moment (c'est probablement en train de changer depuis quelques mois), le Front Islamique, comprend 7 composantes très diverses, des salafistes proches d'al-Qaïda d'Ahrar al-Sham à un groupe comme la brigade al-Tawhid qui se signale plutôt par l'absence d'une ligne idéologique claire, comme de nombreux groupes rebelles. Même le front al-Nosra, dont l'idéologie est celle d'al-Qaïda, fait pour l'instant passer la défaite du régime avant l'instauration d'un Etat islamique (c'est d'ailleurs le principal point d'achoppement avec l'EIIL). Par ailleurs, comme je le dis aussi dans le café, ces grandes coalitions que l'on voit le plus citées dans les médias masquent mal la réalité très locale de l'insurrection et souvent l'absence de ligne idéologique claire, justement -on se définit souvent en négatif : contre le régime, contre l'EIIL, contre quelqu'un d'autre... sans parler des stratégies de communication pour obtenir soutiens et financement (vidéos ; la charte récente du Front Islamique signée par d'autres coalitions importantes très "modére" justement), etc. C'est effectivement toute l'astuce du régime syrien d'avoir joué de la confusion insurrection = djihadistes fanatiques barbus assoiffés de sang, un discours qui a beaucoup de prise en France, par exemple. Je le lis tous les jours ici même, sur Facebook, les réseaux sociaux, et ailleurs. On ne se demande plus pourquoi Damas a relâché tous les salafistes ou djihadistes emprisonnés depuis quelques années ou des années à partir de la fin 2011 ou du début 2012, l'objectif est évident. Et le régime arrive encore à faire croire que toute l'insurrection n'est composée que de "fous de Dieu", ce qui est loin d'être vrai. Quant aux armes, si l'on prend l'exemple des missiles TOW, cela montre que les Américains arrivent parfois à surmonter leurs réticences, même si les groupes choisis ont été triés sur le volet et que les Américains ont plutôt l'air d'appuyer des coalitions davantage anti-EIIL que proprement anti-régime. La percée de Lattaquié a atteint, sur le moment, son but, qui était psychogolique : redonner un coup au moral de l'insurrection. Depuis, évidemment, elle s'est transformée en guerre d'usure et d'autres revers l'ont estompée. Le régime cherche effectivement à consolider son emprise sur cette ligne reliant la bande côtière à Damas ; cette stratégie, qui semble correspondre aux souhaits des soutiens extérieurs (l'Iran veut que le régime contrôle une partie du pays pour pouvoir acheminer son soutien au Hezbollah), se heurte pourtant aux desidarata du régime, qui semble peu enclin à abandonner le reste du pays en dépit du manque d'effectifs pour le reconquérir rapidement (ça peut prendre encore des mois) : les offensives régulières sur Alep, par exemple, le montrent bien.
  6. Stéphane Mantoux

    Cafés stratégiques

    Effectivement depuis environ un an, l'insurrection armée est en difficulté. Mais pourquoi ? A cause d'une non-stratégie, comme je l'explique dans ma propre intervention du café, à cause de combats internes surtout depuis janvier 2014 et l'affrontement anti-EIIL qui n'a rien arrangé, et aussi parce que le régime a été littéralement "sauvé" par ses soutiens extérieurs -le Hezbollah, qui intervient directement et qui a joué un rôle clé dans les offensives que vous mentionnez (Qusayr, Qalamoun et maintenant ailleurs : Alep, est de la Ghouta, etc) ; l'Iran, qui abreuve littéralement le régime syrien financièrement, ce qui lui coûte cher, sans parler du soutien militaire -qui va probablement au-delà d'ailleurs des simples conseillers militaires et de la fourniture de drones, etc. Il suffit qu'un paramètre ou plusieurs changent et la situation peut évoluer rapidement. Qui aurait cru les rebelles capables, en mars, de faire une percée au nord de Lattaquié ? Ou de mettre la pression en avril sur la partie ouest d'Alep tenue par le régime ? J'ajoute que le recrutement étranger pour l'insurrection ne se tarit pas, même si la majorité des combattants rejoignent l'EIIL, un acteur qui mène finalement son propre combat en dehors de l'insurrection à proprement parler, ce qui est intéressant. Joseph, je pense, sait pertinemment que la situation des insurgés est difficile. Et je pense que c'est pour cela qu'il a choisi d'insister sur une approche un peu au-dessus de l'horizon situation militaire.
  7. Stéphane Mantoux

    Cafés stratégiques

    Le fait que le régime a connu, ces dernières semaines, des succès notables (Homs, Alep, etc). Pour autant, c'est aussi dû aux grandes faiblesses de l'insurrection et pas forcément aux qualités militaires du régime, les succès masquant aussi un certain nombre de désavantages qui restent. Et aux succès du régime répondent aussi des succès locaux des insurgés (Idlib ; la percée dans le nord de la province de Lattaquié, qui n'est toujours pas réduite par le régime ; etc). Par ailleurs le régime n'est pas épargné lui non plus par les querelles intestines (cf les miliciens du Parti National-Socaliste Syrien qui, à Homs, ouvrent le feu sur ceux des miliciens des Forces Nationales de Défense, qui apparemment pillaient les maisons chrétiennes "protégées" par le PNSS ; on aurait donc là le premier exemple d'une milice pro-régime qui bâtit un contrôle territorial, comme certains groupes rebelles). Joseph a privilégié une approche qui allait au-delà de la situation militaire sur le terrain, c'était un choix dans son intervention.
  8. Bonjour, Mettre à jour les billets sur les volontaires étrangers pro et anti-régime (lol). Pour le reste, j'en reparle ici dans quelques temps. Oui, c'est la limite de l'exercice : j'ai fait avec les sources disponibles, c'est à dire essentiellement des articles de presse recoupés etc, et cela se voit. Désolé. Mais c'est mieux que rien (lol). Cordialement.
  9. Sur les djihadistes français en Syrie, mon article publié ce jour ici. Bonne lecture.
  10. J'en ai justement indiqué quelques-uns en lien dans ma fiche... et merci pour les autres liens, que je rajoute de ce pas.
  11. Sur les Druzes, je n'ai pas raccourci, voilà ce que dis F. Burgat (p.24) : "Les Druzes, autre minorité musulmane chiite constituant environ 10% de la population, ont adopté une attitude de neutralité et, même s'ils ont fourni quelques individualités actives, notamment dans le domaine de l'action humanitaire, ils ne sont que très partiellement associés à la protestation."
  12. Oui, je me souviens du billet sur le blog de Landis. Il est possible que j'ai raccourci, comme je le disais, la pensée de l'auteur ; je vais relire le passage concerné pour confirmer. Le défaut de la synthèse est effectivement qu'elle est dépassée par l'évolution du conflit depuis l'été, pour les parties concernées. Mais tout n'est pas à jeter, loin de là. Certaines analyses restent à mon avis très pertinentes, notamment sur la révolution en 2011, son déclenchement, l'attitude du régime, le jeu de certains acteurs. Et F. Burgat n'intervient que dans quelques contributions sur les 25. J'ai un autre livre de lui seul en stock, je vais le lire dès que possible pour me faire mon propre avis, en demandant aussi à quelques spécialistes véritables du sujet ce qu'ils pensent de son travail.
  13. Comme annoncé, voici la fiche de lecture sur l'ouvrage Pas de printemps pour la Syrie. 28 chercheurs et spécialistes, sous la direction de F. Burgat et B. Paoli, éclairent le conflit syrien entre 2011 et début 2013 (en gros jusqu'à l'été, mais avant l'attaque chimique du 21 août). La fiche est longue, j'ai résumé cependant, donc pardon, à l'avance, pour les raccourcis (à force d'écrire, je fatigue...). Il y a beaucoup à prendre dedans, car il y des articles très intéressants, notamment sur les acteurs du conflit et sur la dimension régionale et internationale de la guerre. Par exemple l'article de B. Paoli sur les alaouites, qui à mon avis démonte pas mal d'idées reçues. Comme tout ouvrage collectif, il est parfois inégal, mais dans l'ensemble, c'est une bonne base, avec les références regroupées à la fin dans une longue bibliographie. Seul regret, la dimension militaire à proprement parler (de l'insurrection comme du régime d'ailleurs) est absente, ce qui est dommage, même sur le plan de la stratégie, par exemple, il y avait à dire (au moins pour le régime, c'était sans doute plus facile à faire). Cordialement.
  14. Comme vous le dites, l'enjeu de la bataille semble surtout symbolique, si je me souviens bien, Zara fait un peu figure de "pôle de résistance", d'autant que la localité est noin loin de Qusayr. On pourrait en déduire que la place est un enjeu de choix en termes de communication (faire tomber un bastion rebelle, et en face, tenir coûte que coûte contre le régime). Cordialement.
  15. Raccourci d'écriture (!). Le matériel lourd est fourni effectivement par le reliquat de l'armée syrienne pro-régime. Oui, même chose, il s'agit plus d'un poste avancé qu'une "base" de brigade, par exemple, évidemment. Cordialement.
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