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USA et Inde


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J'ouvre ce nouveau fil car j'ai le sentiment que nous assistons ces dernières semaines à un basculement géopolitique : le rapprochement franco-anglais marque symboliquement la fin du statut de "meilleur allié" des USA du Royaume-Uni, vestige de la Guerre Froide avec l'Union soviétique, et ce rapprochement américano-indien le début d'un nouveau partenariat stratégique en Asie, là désormais où se passent les choses décisives, alliance anti-chinoise bien sûr.

ONU : Obama soutient l'Inde

Par Marie-France Calle

09/11/2010 | Mise à jour : 09:18

Le président américain a conclu ce lundi la première étape de sa tournée asiatique en offrant son appui à l'Inde pour un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.

Barack Obama aura gardé le meilleur pour la fin. Aux dernières heures d'une visite de trois jours qui l'a conduit de Bombay à Delhi, le président américain a offert à l'Inde son soutien pour un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Un cadeau-surprise qui deviendra à coup sûr le «label Obama» dans un pays où il était attendu avec un certain scepticisme. «Je peux dire aujourd'hui : dans les années qui viennent, je me réjouis d'un Conseil de sécurité de l'ONU réformé incluant l'Inde comme membre permanent», a déclaré Obama devant le Parlement. Les députés ont aussitôt applaudi à tout rompre.

Les analystes indiens les plus aguerris n'avaient pas osé rêver d'une telle promesse; la classe politique non plus. «Si Obama pense que les relations avec l'Inde sont indispensables dans le monde du XXIe siècle, alors il faut ouvrir les portes à l'Inde» dans les grandes instances internationales, avait confié l'ancien secrétaire aux Affaires étrangères Kanwal Sibal avant l'arrivée du président américain. Sans trop y croire. Nirupama Rao, qui occupe actuellement le poste, s'était montrée prudente elle aussi, relevant combien l'affaire était «complexe».

La refonte du Conseil de sécurité de l'ONU prendra des années et le «cadeau» d'Obama relève davantage du symbole. Mais c'est un «signal fort» des États-Unis, souligne le conseiller adjoint à la sécurité nationale américain, Ben Rhodes. William Burns, sous-secrétaire d'État aux Affaires politiques, affirmait pour sa part: «Ce sera forcément un processus très difficile, qui prendra beaucoup de temps.» Il n'empêche, pour l'Inde, c'est une victoire. Et nombre de responsables politiques à Delhi affirmaient déjà ce lundi que la face du partenariat indo-américain en serait changée.

Elle le sera forcément, ne serait-ce que parce que l'annonce d'Obama est aussi une pierre dans le jardin de la Chine. Pékin s'est toujours opposé à l'accession de l'Inde à un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Or, la visite d'Obama en Inde est vue comme la volonté de Washington de contrebalancer l'influence de la Chine dans la région. Ce n'est pas un hasard si, ce lundi, le président américain a exhorté l'Inde à s'engager encore davantage dans sa Look East Policy. En clair, à renforcer sa présence dans les pays de l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est), voire à consolider ses liens avec le Japon. C'est exactement ce à quoi travaille Delhi depuis plusieurs mois. Pour tous ces pays, la Chine est une menace potentielle.

Le Pakistan stigmatisé

En portant aux nues les valeurs démocratiques indiennes, en soulignant combien elles étaient proches de celles des États-Unis, Obama a aussi, en creux, stigmatisé le régime de Pékin. «Le progrès ne doit pas obligatoirement se faire au détriment de la liberté», a-t-il glissé dans son discours. Ajoutant: «L'Inde a réussi, non pas en dépit de la démocratie mais grâce à la démocratie»; et notant enfin : «Nos deux Constitutions commencent par les mêmes mots : “We the people…” (“Nous le peuple...”).»

Barack Obama aura donc finalement apporté sa pierre au partenariat indo-américain. Mais il aura été contraint à quelques contorsions sur le Pakistan. Alors qu'il avait appelé Delhi à reprendre le dialogue avec Islamabad, il a été remis sur les rails sans ménagement par le premier ministre, Manmohan Singh, qui a qualifié le Pakistan de «machine à fabriquer du terrorisme».

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Je suppose que cela doit jouer bien sûr mais cela me semble réducteur. Je pense qu'il faut replacer tout cela dans un contexte plus large et durable de réorientation stratégique.

En plus des USA, tous les voisins de la Chine semblent en train de s'inquiéter de la spectaculaire montée en puissance de cette dernière : Japon, Inde, Vietnam, Philippines... Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, rien de nouveau sous le soleil...

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