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Ordres de batailles: Valmy et Fleurus (1794)


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Bien sûr, tu crois qu'on a envoyé des masses populaires de volontaires bordéliques? Bon, je vais compulser mes archives et je vais voir ce que j'ai: si je n'ai pas d'orbat précis, je te détaillerais la structure de l'armée rébvolutionnaire, soit le moment où on a fusionné les vieux régiments pros avec les bataillons de volontaires dans les "demi-brigades" ("régiment" faisant trop monarchique) à 3 bataillons, pour juxtaposer les anciens et les bleus.

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Bien sûr, tu crois qu'on a envoyé des masses populaires de volontaires bordéliques? Bon, je vais compulser mes archives et je vais voir ce que j'ai: si je n'ai pas d'orbat précis, je te détaillerais la structure de l'armée rébvolutionnaire, soit le moment où on a fusionné les vieux régiments pros avec les bataillons de volontaires dans les "demi-brigades" ("régiment" faisant trop monarchique) à 3 bataillons, pour juxtaposer les anciens et les bleus.

A vrai dire, je ne pense pas que ce fut l'anarchie mais je doute d'une armée ayant la rigueur de l'organisation de son adversaire prussien.

Je ne vois pas l'armée française réorganisée avant 1793 et le travail de Carnot sur le sujet.

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Bien sûr, tu crois qu'on a envoyé des masses populaires de volontaires bordéliques? Bon, je vais compulser mes archives et je vais voir ce que j'ai: si je n'ai pas d'orbat précis, je te détaillerais la structure de l'armée rébvolutionnaire, soit le moment où on a fusionné les vieux régiments pros avec les bataillons de volontaires dans les "demi-brigades" ("régiment" faisant trop monarchique) à 3 bataillons, pour juxtaposer les anciens et les bleus.

D'avance merci Tancrède.

Par contre, vu que je prévoit de calquer les listes d'armées sur les ordres de batailles avec les régiments est-ce que par exemple pour la bataille de Watignies (par exemple) on peut dire qu'un bataillon sera constitué de "vrai" combattants et de deux bataillons de volontaire ?

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A vrai dire, je ne pense pas que ce fut l'anarchie mais je doute d'une armée ayant la rigueur de l'organisation de son adversaire prussien.

Je ne vois pas l'armée française réorganisée avant 1793 et le travail de Carnot sur le sujet.

Et tu aurais tort: ça a commencé dès le départ, dès avant l'entrée en guerre. Ce que Carnot a fait a été de poursuivre et de parfaire l'organisation de l'armée, mais son vrai apport a été d'organiser l'économie de guerre, l'organisation de l'équipement de l'armée (et là y'avait du boulot) et encore plus l'organisation de sa subsistance et de son commandement. Ce n'étaient plus 150 000h en temps de pauix et 250, voire 300 000h en temps de guerre (dont un tiers de milices en garnisons et patrouilles, avec de vieux fusils et des munitions peu utilisées) qu'il fallait soutenir et équiper, mais bien 550 000 en 1793 et 750 000 en 1794, et ce dans une France désorganisée et agressée de toutes parts.

Quand à l'armée prussienne post-frédéricienne (elle date en fait de la dernière partie du règne du grand Frédéric), il faut revenir de beaucoup d'illusions; certes elle est disciplinée au cordeau (à la trique plus exactement), mais la lubies de Frédéric le Granc, surtout sur sa fin, ont fini d'en faire un organisme assez inefficace. Malgré le règlement des troupes et le drill, c'est une armée complètement hors de son époque, et dont l'efficacité était due au génie du roi de prusse. D'ailleurs, à sa grande époque, elle n'était pas très disciplinée ni très homogène, et encore moins parfaitement équipée. L'Etat prussien manquait de tout, l'encadrement de l'armée était assez mauvais et la vraie capacité aux manoeuvres ne concernait qu'une partie réduite des troupes. Mais il y avait le génie militaire à sa tête, et il avait su s'entourer d'un Etat-Major compétent. Au début de la Révolution, la Prusse aggrandie par ses soins et réorganisée dans une paix assez longue a pu équiper son armée parfaitement et répandre l'entraînement. mais c'est un entraînement débile que les vieux généraux de Frédéric font répéter mécaniquement, ce qu'on appelllait la "tactique géométrique", où les unités s'entraîneent inlassablement à faire des mouvements coordonnés très complexes, mais conçus sur le papier et selon des théories abstraites et fumeuses. De plus, il n'y a guère d'officiers compétents aux hauts postes, et pour le reste.... C'est une armée d'Ancien régime: encadrement de base par des officiers propriétaires de leurs charges (donc corrompus et généralement inaptes, la formation n'étant pas bonne et limitée, et en plsu évitables pour qui a les relations), recrutement de qualité absolument médiocre (sans emploi, repris de justice et criminels, recrues de force, poitrines creuses, demi-débiles....). Il y a bien sûr toujours une part de bonnes recrues (motivés, chercheurs d'avancement social, patriotes, aventureux, carriéristes....) mais mal employée, ça ne change rien, et l'avancement est celui d'une société nobiliaire figée et sclérosée. Les sous-officiers sont corrects, voire bons, mais surtout pour garder les rangs, pas vraiment pour encadrer les hommes à tous les sens du terme. Et la discipline y est dure, au-delà de l'absurde, ce qui, avec d'autres facteurs, contribue, comme dans les autres armées d'ancien régime, à des taux de désertion records (l'armée anglaise, dernière armée d'ancien régime en 1815, sera la seule à connaître des taux de désertion énormes) qui soulignent la faiblesse de la motivation et le peu de sens du collectif et de la "big picture" pour la recrue qui se vit comme dans un bataillon disciplinaire permanent. Et comme les armées d'ancien régime, pas seulement à cause d'un commandement médiocre, l'armée est lente, peu décidée, peu motivée, peu surprenante et peu prête aux initiatives. Elle vit sur sa réputation déjà lointaine de la Guerre de 7 ans.

Watignies (par exemple) on peut dire qu'un bataillon sera constitué de "vrai" combattants et de deux bataillons de volontaire ?

A Watignies, l'une des particularités a été de devoir mettre de nombreux bataillons de côté, parce qu'avant l'effet des réformes de Carnot, il manquait en moyenne 10 à 20 000 fusils par armée, et les munitions manquaient encore plus (d'où notamment la triste tradition des armées révolutionnaires d'utiliser l'élan des volontaires pour la charge à la baïonnette); c'est ce qui fait que Wattignies n'a pu être un succès décisif, par manques de réserves et de munitions qui ont empêché la poursuite et l'exploitation.

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Bon, maintenant l'armée révolutionnaire....

La Constituante a rejeté le service militaire obligatoire comme attentatoire aux libertés dès le début, et c'est en fait la gloire de Dubois-Crancy que de l'avoir proposée en décembre 1789. Mais les partisans de l'armée de métier comme les libéraux refusèrent la chose. Même la Garde Nationale, considérée comme une réserve de recrutement initialement, fut complètement séparée de l'armée. Il y avait les Gardes Nationaux, la force publique (conscrite) et éventuellement de garnison, et la Ligne. Cette séparation fut cependant graduellement rognée entre 1790 et début 1791.

Les vraies réformes commencent en 1791 avec le rapport Lameth (agitations en certains endroits, menaces de l'armée des Emigrés, mouvements des autres puissances): l'armée de Ligne passe de 120 à 150 000h effectifs (les 120 étaient en fait le nombre réel sur un théorique de 150) et constitue une réserve d'auxiliaires de 100 000h (mais l'effectif n'est pas atteint, de loin), faite surtout d'anciens soldats. La milice, existant depuis toujours et réellement organisée depuis le XVIème siècle, est abolie.

Tout s'accélère avec les prémices de la guerre: l'armée est portée à plein régime (les 150 000h sont vérifiés et entraînés) et on décrète la conscription volontaire (et la réquisition dans certains cas) des Gardes Nationaux, chargés de constituer 169 nouveaux bataillons totalisant autour de 100 000h. C'est la première extension de l'ordre de bataille, et les premiers problèmes d'équipement; les 100 000h sont au rendez-vous à la déclaration de guerre, mais seuls 80 000 sont à peu près équipés. En mai 1792, 31 nouveaux bataillons sont levés, toujours de Gardes nationaux, et l'effectif du bataillon porté de 574 à 800h. La fuite du roi, l'armée des Emigrés et la guerre motivent déjà un premier mouvement patriotique efficace pour le volontariat.

La ligne et les nouveaux bataillons sont concurrents: ces derniers drainent les recrues (l'obligation est limitée à une campagne ou 1 an, pas une carrière, et la solde est meilleure) si bien que la ligne n'a que 138 000h fin 1791 (213 000 en théorie). On crée donc des incitations (prime) à l'engagement pour 3 ans, et on arrive péniblement à 190 000h dans la Ligne.

A ce stade, courant 1791, on a 2 armées:

- la Ligne, organisée traditionnellement

- les bataillons volontaires ont des officiers et sous-officiers élus et double solde, ce dont se plaignent les généraux car les élus sont, en partie les plus populaires, pas les meilleurs. Mais beaucoup sont quand même d'anciens militaires, et l'instruction est correcte.

Le 5 juillet 1792, tout change: c'est la guerre, la Patrie est déclarée en danger et la Garde nationale entièrement mobilisée. 42 nouveaux bataillons de volontaires sont donc levés et 50 000h complètent la Ligne, pour un objectif de 450 000h! Cependant, l'accélération du recrutement depuis 1791 a limité l'instruction au minimum, et les capacités d'équipement sont complètement dépassées.

En 1792, l'appel aux volontaires est moins efficace, malgré l'abaissement des critères et l'accroissement des réquisitions forcées. On est donc en présence d'une armée triple où une grosse part des bataillons récents, aux effectifs moindres, sont mis à l'écart et méprisés par les généraux. Parallèlement, on lève des légions et compagnies franches de volontaires (ex-militaires, déserteurs étrangers, cas particuliers....) formant des troupes légères voulues par les généraux. Ce sont des corps mixtes de cavaliers et fantassins, paradoxalement plus faciles à recruter, mais qu'on craint par leur fonctionnement autonome. On a 6 légions en 1792, puis plus. Il y a aussi, en plus, des légions étrangères (300 petites unités, qui seront réunies à l'armée rapidement).

Je ne m'étends pas plus sur le recrutement pour les années suivantes, mais le point est qu'on a ainsi une masse de nouveaux bataillons créés totalement ex nihilo, dont seuls ceux de 1791 ont été entraînés correctement, leurs remplaçants étant mauvais en 1792 et n'ayant pas le temps de s'entraîner en 1793: 166 de volontaires en 1791, puis 176 en 1792 et 173 en 1793 (avec la Levée en masse), sans compter les 300 légions et corps francs étrangers et les 6 légions franches (bien plus grosses et organisées). L'entraînement et l'équipement sont alors à la ramasse, si bien que la plus grosse partie des volontaires est sans uniforme après 1791 (les uniformes sont propriété personnelle: ce sont ceux de Gardes Nationaux). L'efficacité du recrutement est aléatoire: les 750 000h de 1793-1794 (550 000 levés dans l'année) ne sont qu'un moment, et l'effectif constant est de 220 000h (fin 1792), essentiellement à la Ligne. Mais sur la période 1793-1797, on ne passe plus en-dessous des 400 000h en permanence, et une part plus réduite à la Ligne en raison d'une attrition trop rapide. C'est ainsi qu'on arrive à une proportion moyenne d'un tiers pour les effectifs professionnels par rapport aux volontaires annuels, malgré l'extrême attrition en bataille et en marche de ces derniers.

Le "Grand Amalgame"

En 1789, l'orbat de l'infanterie est de 79 régiments français à 2 bataillons et 29 étrangers, 2 régiments de gardes (dissous dès le mois d'août) et 12 bataillons d'infanterie légère.

En 1791, on passe à 105 régiments de ligne (dont 6 régiments des colonies rapatriés et 4 régiments d'infanterie de marine rassemblant les ex-canonniers matelots) et 14 bataillons légers, les étrangers étant graduellement dégagés ou intégrés au niveau individuel.

En 1793, les Légions sont transformées en bataillons légers dont le nombre atteint 30. Premier problème organisationnel: les problèmes d'effectifs dans la Ligne empêchent d'envoyer 2 bataillons. Chaque régiment envoie alors 1 bataillon renforcé de la Cie de grenadiers du second, le reste devenant bataillon de dépôt et de formation, une institution qui fera florès dans l'armée révolutionnaire et surtout celle de Napoléon (jusqu'ici, le "dépôt" était un rebut symbolique en sous-effectif). S'y ajoutent évidemment les 173 bataillons de volontaires.

Le 12 février 1793 est sans doute la grande date militaire de toute la décennie: un an avant, le ministre de la guerre, Narbonne, propose d'incorporer les volontaires à la Ligne. Carnot réplique qu'on doit mélanger tout le monde, et c'est Aubert du Bayet qui propose de juxtaposer un bataillon de chaque dans tous les régiments. L'idée est rejetée au vote, mais Narbonne la retient et l'applique finalement en février 1793, sur recommandation de Dubois Crancé et du général de Valence (un très grand qu'on a oublié), avec des changements: 2 bataillons de volontaires (sous-dimensionnés par l'attrition et les problèmes de recrutement) sont adjoints à chaque bataillon de Ligne au sein des régiments rebaptisés demi-brigades. On espère ainsi joindre l'élan et le patriotisme à l'instruction et à la discipline.

L'amalgame est graduellement appliqué, car le combat est permanent. On affine l'application le 12 août, après une bataille politique dure, en prescrivant que les bataillons seront en fait fusionnés par compagnies, et non juxtaposés: chaque compagnie comportera désormais, 20 soldats de ligne et 40 volontaires. La part d'idéologie n'est pas à mésestimer et l'a emporté sur les arguments d'efficacité.

Dans les faits, la première demi-brigade est en place le 23 septembre 1793, et à la fin de l'année, 20 seulement sont prêtes. Fin 1794, 135 sont sur pied. 208 demi-brigades de ligne seront constituées, et 32 légères.

Mais surtout, l'amalgame par compagnie ne fut réellement fait que dans une centaine, et fin 1796, en raison d'une forte attrition, le nombre des demi-brigades retombe à 113 pour celles de ligne, et 31 pour les légères, par concentration des effectifs. A cette période, on constitue de nouveau des légions étrangères (Polonais, Irlandais, Grecs, Coptes, Maltais, Allemands).

La cavalerie

Elle comptait 62 régiments en 1789 (environs 30 000h), et fut la plus touchée par l'émigration qui la désorganise. Ses effectifs ont augmenté par accroissement de la taille et du nombre des escadrons, par création de régiments et par levée de corps francs montés, soit de façon très anarchique. Ils montent à 80 000h début 1793, puis retombent encore plus vite à la fin de l'année (40 000h ou moins: attrition, recrutement déficient). Tous les problèmes de l'infanterie sont multipliés dans la cavalerie: recrutement, équipement, querelles idéologiques (les révolutionnaires n'aiment pas l'arme aristo et la mentalité indépendante du cavalier), problèmes de discipline.... Avec en plus une désorganisation initiale massive par l'émigration, qui entraîne une vraie perte de savoir-faire (notamment sur le soin des chevaux, ce qui causera une attrition catastrophique des animaux jusqu'en 1815). Les cadres sont généralement mauvais sur cette période, et les recrues pas fabuleuses; les effectifs sont rarement homogènes et les unités très disparates. Le renouveau ne viendra, lentement, qu'à partir de 1796.

Au final, pendant la période révolutionnaire, la cavalerie pèse rarement plus de 5% d'une armée en campagne, parfois 10% mais c'est rare. Les guerre de la révolution se font à l'infanterie et à l'artillerie: Bonaparte en Italie n'a jamais eu plus de 7 régiments tragiquement sous-dimensionnés.

L'artillerie

10 000 canons en 1789, mais "seulement" 1300 de campagne, soit un parc destiné à appuyer 150 000h de troupe, pas 400 ou 750 000. Mais la Convention parvint rapidement à en fondre des milliers, calqués sur le système Gribeauval (les 1300 canons). En 1789, il y a 7 régiments (8 en 1792) qui sont en fait de gros réservoirs, dépôts, arsenaux et écoles. Parallèlement, on lève des compagnies d'artillerie à cheval: 9 en 1792, puis 90 en 1793! En 1794, on en fait 9 régiments à 6 compagnies (8 en 1795), et l'artillerie à pied est réorganisée et passe des 8 régiments-base à 20 régiments organiques de campagne. Mais la répartition se fait toujours par compagnie (nos batteries), la réelle unité organique, et on essaie de garder un ratio de 3 canons pour 1000h. C'est en 1794 qu'on militarise les équipages de charretiers de l'artillerie à pied (seuls les artilleurs étaient militaires), jusqu'ici des réquisitionnés, légendaires pour leur couardise et comptés hors effectifs: ils sont remplacés par des volontaires, comme dans l'artillerie à cheval.

Le vieux corps du Génie, rattaché à l'artillerie, devient aussi une arme à bataillons et compagnies en 1793 (en moyenne 1 bataillon de sapeurs et 1 compagnie de mineurs par armée), mais les pontonniers restent dans l'artillerie.

On pourrait enfin ajouter la gendarmerie, qui est en fait l'ancienne maréchaussée qui reprend le nom de la gendarmerie de France (l'élite de la cavalerie lourde depuis Charles VII) dissoute en 1789. Elle aussi est organisée en divisions, brigades et compagnies. Il y a autour de 10 000 gendarmes en 1793, répartis en 200 brigades de 5h. Avant tout une force d'ordre public, elle est cependant faite d'anciens militaires de facto rattachée à l'armée et réquisitionable rapidement.

L'organisation en bataille

Rapidement, pour les orbats: les divisions interarmes (système De Broglie) deviennent permanentes entre 1793 et 1796. Une division comporte 2 brigades ayant chacune 2 demi-brigades de ligne, 1 légère, 1 ou 2 régiments  de cavalerie, 1 Cie d'artillerie à pied et 1 à cheval. Une division complète tourne ainsi entre 12 et 15 000h en début de campagne (5000 à la fin en moyenne). Mais si elles sont une bonne unité de déplacement et manoeuvre en campagne, en bataille, elles se gênent et ne parviennent pas à s'organiser de concert et à se coordonner, agissant comme des armées autonomes (le système envisagé et mis en pratique par De Broglie concernait des effectifs bien moindres). C'est Bonaparte qui, en Italie, démolit le concept en leur enlevant l'essentiel de leur cavalerie et de leur artillerie pour constituer et concentrer des réserves d'intervention et d'appui et, en fait, nettement plus spécialiser les corps, ce qui implique parallèlement un Etat-Major plus efficace et fourni d'une part, et la création de l'échelon du corps d'armée d'autre part.

Mais pour ce qui concerne les orbats que tu recherches, c'est par les divisions interarmes que tu dois chercher.

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Merci Tancrède. Si tu me l'autorise, je copie-colle et imprime pour l'avoir sous les yeux en permanence.

Donc l'élément de manoeuvre de base durant la Révolution est la division ?

Si j'applique cela pour les listes d'armée je serais pas loin de la vérité historique ?

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J'ai un orbat partiel pour Valmy; je sais pas où trouver les références des unités d'artillerie (qui sont quand même les plus décisives dans l'histoire), vu le déploiement plutôt par compagnies, ni pour le génie. Mais voilà ce que j'ai:

Infanterie de ligne (régiments):

102

99, 94, 96, 98, 90

82, 85, 81, 83, 84, 89

78, 71

68, 62

55, 56, 54

43, 44, 45, 49

30, 31

29, 22, 24

12, 17, 19

1, 5, 6, 8

Légère (bataillons):

3, 6, 8

Cavalerie (régiments):

12ème chasseurs à cheval

2ème dragons

3ème hussards

16ème dragons

1er hussards

5ème hussards

4ème hussards

6ème dragons

1er dragons

11ème chasseurs à cheval

3ème chasseurs à cheval

9ème chasseurs à cheval

cuirassiers: 3, 4, 7, 8, 10, 11

Ce sont les régiments pour lesquels Valmy est inscrit au drapeau, pour l'essentiel, plus quelques autres. Il faut aussi savoir que pour certains, seul un de leurs bataillons était présent, soit que l'effectif de l'autre soit incomplet, soit que le second bataillon ait été affecté à tel ou tel poste (généralement garnison). De même, l'orbat de la cavalerie est sur à établir vu une propension à répartir les régiments, déjà très peu homogènes à ce moment (certains ont 6, voire 8 escadrons, d'autres 1 ou 2), plutôt par escadrons entre les divisions.  

Mais ce sont, pour l'essentiel, du moins côté armée de Ligne, les composantes des Armées du Nord (Dumouriez) et de la Moselle (Kellerman). On notera cependant que, contrairement aux mythes populaires, il y a assez peu de bataillons de volontaires présents à Valmy, et ce sont bien des Lignards qui ont hurlé "vive la nation"  :lol:. La 1ère raison en était l'extrême nullité des volontaires de cette année là (sans culottes, fédérés, braillards, agitaturs, émeutiers, mais aussi rebuts, criminels....), contrairement à ceux de 1791 que même les anciens généraux de l'armée de ligne regrettaient tant ils étaient "purs", bien formés, de bon comportement, de bonne volonté et disciplinés. Ceux de 1793 sont plus contrastés; c'est le premier effort de mobilisation un peu générale, et on a donc de tout.

Donc l'élément de manoeuvre de base durant la Révolution est la division ?

Si j'applique cela pour les listes d'armée je serais pas loin de la vérité historique ?

Il faut noter que la bataille de Valmy, symboliquement, mais surtout cette campagne, est sans doute la dernière où l'ancien système prédomine encore. C'est le chant du cygne de le vieille armée de métier. Les bataillons de volontaires ne sont encore qu'adjoints en renforts. Et il y a de forts contrastes d'organisation suivant les généréux: on est aussi dans un temps d'expérimentation, notamment pour sortir de l'impasse du modèle ancien des divisions qui est inapplicable sur un champ de bataille (quoique pratique en manoeuvres de campagne) vu la taille des dites divisions. Le système de Broglie était prévu pour des divisions de tournant autour de 6000h, et avec des cadres autrement plus formés et des troupes plus disciplinées.

Honnêtement, j'ai pas encore assez de trucs pour avoir l'organisation exate à Valmy. A Fleurus, tu auras déjà l'orga en demi-brigades et en divisions "standards" énormes (du moins en théorie).

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Une petite note supplémentaire pour expliquer l'orbat: les bataillons de volontaires sont juste une forme d'organisation fondée sur le recensement civique pour la Garde Nationale. Ils n'ont pas les pleins attributs d'unités militaires avant un moment, pas de régiments organiques et, avant l'amalgame, personne ne sait vraiment comment les intégrer dans l'ordre de bataille au sein de grandes unités. Déjà que les généraux newbe issus du rang ont du mal à manier des masses d'hommes, surtout de plus en plus grandes, que les EM sont novices et les dits bataillons inaptes aux grandes manoeuvres qui ne s'apprennent pas en un jour (même les volontaires de 1791, les mieux entraînés et les plus volontaires, n'ont pu recevoir qu'une bonne instruction de base et apprendre à manoeuvrer en bataillon au maximum....

Le dérivatif le plus commun, dès 1792 et jusqu'à l'amalgame, fut d'employer prioritairement les bataillons de volontaires aux armées de l'intérieur, contre les insurrections fédéralistes de marseille, Toulon et Lyon, et surtout en Mayenne, dans les Deux-Sèvres, et évidemment, plus que tout, en Bretagne et en Vendée. Ce facteur n'est pas à mésestimer, surtout quand on cherche à reconstituer les orbat: j'ai indiqué les effectifs globaux plus haut, et il suffit de se rendre compte qu'en 1793, on a 50, puis 75 000h en Vendée seule, pour voir à quel point on a utilisé le gros des volontaires bien loin de la guerre aux frontières (et ça explique aussi, en passant, les horreurs et le comportement inqualifiable des "Bleus", surtout en Vendée, mais aussi dans les répressions à Lyon et Toulon, mais aussi leur nullité militaire face aux insurgés).

A l'automne 1794, on a encore 65 000h en vendée (100 000 en avril) alors que le gros des troubles est passé, 70 000 en Bretagne et 17 000 dans le Cotentin. Dans le sud-est, la présence des troupes de ligne est plus grande, en raison de la proximité du front italien et du siège de Toulon contre les Anglais.

On le voit, le front intérieur mobilise le plus gros des volontaires; même en 1794, l'année des 750 000h (dont 400 000 volontaires), du moins pendant quelques mois, on a près de 250 000 volontaires occupés dans les 3 armées de l'intérieur (les gros fronts mentionnés, d'autres sur des troubles plus mineurs, un volant à son entraînement sommaire, plus quelques devoirs de garde nationale dans les grandes villes), le reste étant dispatché dans les quelques 8 armées "des frontières" qui existent entre 1793 et 1794 (avec un passage éphémère à 12).

Considérant que le total mythique de 750 000h (effectif réalisé; la Convention parlait plutôt de l'effectif théorique de près d'1,2 millions d'hommes) n'a pas duré plus d'un mois et qu'on est vite redescendu autour de 500 000 (puis à une moyenne de 400 000 après la mi-1794), on constate un truc vital pour l'orbat: la Ligne est totalement dominante dans laguerre aux frontières sur la période pré-amalgame. Bref, les seules "armées révolutionnaires" qui aient existé furent les 3 de l'intérieur, de très sinistre mémoire.

Côté guerre contre l'étranger, l'armée de ligne et ses unités sont restées le cadre fondamental et le plus gros des forces. Et ce d'autant plus qu'une bonne partie des bataillons de volontaires, après 1792, n'avaient pas l'équipement minimal (10 000 fusils manquant dans chaque armée en moyenne) et se trouvaient donc mis à l'écart, étant surtout là pour combler les trous. On le constate à Valmy, Jemmapes ou Fleurus où l'effectif théorique aligné côté français ne correspond pas aux forces réellement combattantes, dans un rapport plus qu'inhabituel.

On est loin de l'imagerie d'Epinal sur les volontaires de l'an II (déjà que, précisément, ceux de l'an II furent les plus pitoyables et les moins exemplaires). Mais il n'en reste pas moins que la minorité qui a pu participer aux combats est celle-là même qui a chargé sans entraînement et quasi sans munitions, en colonnes, sans arrêt pendant 3 ans. A la différence près que le gros des colonnes était fait de troupes de ligne.

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