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fraisedesbois

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  1. (la marine philippine déclare la guerre à la Chine):

    http://www.opex360.com/2021/03/26/manille-envoie-des-navires-pres-du-recif-julian-felipe-conteste-par-pekin/

    "... les États-Unis ont apporté leur soutien aux Philippines. « Nous partageons les préoccupations de nos alliés philippins. La République populaire de Chine utilise des milices maritimes pour intimider, provoquer et menacer d’autres nations, ce qui nuit à la paix et à la sécurité dans la région », a déclaré l’ambassade américaine à Manille, ajoutant que les « bateaux chinois sont présents dans la région depuis de nombreux mois, en nombre toujours croissant et quelle que soit la météo ». Et d’insister : « Nous sommes aux côtés des Philippines, notre plus ancien allié en Asie »... ".

    #popcorn

     

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  2. Je heu signale la publication de: Les guerres de l'information à l'ère numérique, Céline Marangé, Maud Quessard (dir.), PUF, Paris, 2021

    [Céline Marangé est docteure en science politique (Institut d’études politiques de Paris) et spécialiste des relations internationales et de la politique étrangère et de défense de la Russie. Ancienne fox fellow à Yale, elle a enseigné à Harvard et à Columbia avant de rejoindre l’IRSEM. Elle est consultante permanente au Centre d’analyse et de prévision stratégique du Quai d’Orsay. Maud Quessard est directrice du domaine « Espace Euratlantique » à l’IRSEM, maître de conférences des universités, diplômée de Sciences Po Bordeaux et spécialiste de politique étrangère américaine. Elle a enseigné à l’université de Poitiers, à Sciences Po Paris et à l’Université Paris 2. Elle a été visiting fellow à l’Université de Harvard. Elle est l’auteur de Stratégies d’influence des États-Unis (PUR, 2019).]

     

    Résumé: En transformant et en décuplant les capacités de communication, la révolution numérique a bouleversé les rapports que les États entretiennent entre eux et avec leur société. Si les partisans de la mondialisation ont d’abord cru que les outils numériques contribueraient à la diffusion du modèle libéral, force est de constater que l’information crée des vulnérabilités nouvelles qui peuvent compromettre le fonctionnement de la démocratie. Au xxie siècle plus qu’auparavant, la puissance des États se fonde sur le contrôle de l’information et sur leur capacité à influencer des audiences extérieures et à diffuser leur interprétation du monde. L’étude des guerres de l’information à l’ère numérique permet de comprendre comment différents États, démocratiques ou autoritaires, se servent de l’information pour accroître leur influence et redessiner les équilibres de pouvoir sur la scène internationale. De la présentation de la dimension technique des manipulations de l’information à l’exploration des doctrines et des pratiques de dix pays suivant une grille d’analyse commune, cet ouvrage propose une approche globale et des comparaisons inédites avant de s’interroger sur les effets de la désinformation et les possibilités de régulation par le droit

    SOMMAIRE

    Révélation

    Préface. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer Introduction. Le nouvel âge des guerres de l'information I. Techniques et usages de l'information Chapitre 1. L'arme de l'information dans les conflits armés. Nicolas Mazzucchi Chapitre 2. Les couches basses du cyberespace : contrôle des flux et cartographie d'Internet. Kevin Limonier Chapitre 3. Les techniques d'amplification sur les réseaux sociaux. Ben Nimmo II. Les guerres de l'information en contexte autoritaire Chapitre 4. La Russie : « l'espace informationnel » comme terrain de conflictualité. Maxime Audinet et Céline Marangé Chapitre 5. La Chine : une modernisation des pratiques de guerre de l'information. Valérie Niquet Chapitre 6. Corée du Nord : la stratégie informationnelle de Kim Jong-un. Marianne Péron-Doise Chapitre 7. L'Iran : stratégie asymétrique et diplomatie de masse. Pierre Pahlavi Chapitre 8. Les monarchies du Golfe : les guerres de l'information dans la crise de juin 2017. Fatiha Dazi-Héni   III. Les démocraties face aux guerres de l'information Chapitre 9. Le Royaume-Uni : appréhender une sécurité réputationnelle. Nicholas J. Cull Chapitre 10. Les États-Unis : la militarisation de la diplomatie publique. Chapitre 11. Israël : de la hasbara à la guerre cognitive. Amélie Férey Chapitre 12. Le Japon : une prise de conscience récente des enjeux informationnels. Valérie Niquet Chapitre 13. La France : quelle stratégie de résilience face aux manipulations de l'information ? Benjamin Pajot IV. Les réponses scientifiques, juridiques et politiques Chapitre 14. Les enjeux de la réception : comment mesurer l'influence de la désinformation ? Divina Frau-Meigs Chapitre 15. Les menaces numériques en période électorale.François Delerue Chapitre 16. Panorama des mesures prises contre les manipulations de l'information. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer Chapitre 17. La régulation pour contrer les manipulations de l'information en ligne : l'impossible consensus international ? Frédérick Douzet et Aude Géry Glossaire-Bibliographie sélective

    https://www.puf.com/content/Les_guerres_de_linformation_à_lère_numérique

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  3. Je signale la parution de Guérilla 2.0. Guerres irrégulières dans le cyberespace, Bertrand Boyer, éditions de l'école de guerre, Paris Déc. 2020.
     

    Alors que les technologies de l’information et de la communication favorisent le développement d’une société plus ouverte, interconnectée, elles permettent également l’émergence de nouvelles menaces et conflits.
    La guerre irrégulière connaît un développement inédit : la guérilla 2.0.

    Pour autant, la nature du combat insurrectionnel a-t-elle évolué ? La révolte 2.0 est-elle si différente des barricades de 1848 ? Comment la mondialisation des menaces et les nouvelles formes de terrorisme se nourrissent de la société de l’information ?

    Autant de questions que se propose d’explorer l’auteur car la bataille ne se joue plus sur un champ clos, où s’opposent des forces armées, mais au cœur des populations, sous le regard des caméras et des influenceurs.

     

    https://ecoledeguerre.paris/livres/guerilla-20/

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  4. (warning beaucoup de pub pour le bouquin, (et aussi du coup pour le commanditaire de l'étude))

    [Le Monde du 21/22 mars]: « La France sera peut-être le théâtre de la nouvelle génération djihadiste »
    Auteur d’une étude statistique approfondie sur les militants djihadistes, l’essayiste Hakim El Karoui décrypte l’évolution du phénomène

    L’étude réalisée par Hakim El Karoui et Benjamin Hodayé pour Les Militants du djihad (Fayard, 336 pages, 22 euros) porte sur les djihadistes français actifs entre 2010 et 2019, soit 2 500 personnes. Par djihadiste actif, les auteurs entendent les femmes et les hommes qui ont adhéré à l’idéologie djihadiste et sont passés à l’acte, en commettant un attentat, en rejoignant une zone de combat, ou en tentant de le faire. Les parcours de 700 djihadistes français ont été étudiés de façon plus approfondie, à partir de sources ouvertes.

    Hakim El Karoui a dirigé une enquête sociologique approfondie sur les militants djihadistes français et européens de ces dix dernières années pour le compte de l’Institut Montaigne. Elle a débouché sur un livre, corédigé avec Benjamin Hodayé : Les Militants du djihad. Portrait d’une génération (Fayard, 336 pages, 22 euros).

    ENTRETIEN:

    Révélation

    Qu’estce qui vous a frappé en vous livrant à cette étude statistique ?
    Le plus frappant, en France, c’est qu’il n’y a qu’une typologie, un seul profil de djihadiste, y compris chez les convertis : jeune, issu des quartiers défavorisés, socialement précaire et lié à l’immigration, c’estàdire ayant un questionnement identitaire. Il y a 300 000 à 400 000 personnes avec ce profil. Làdessus, on compte 10 000 « fichés S » pour radicalisme religieux. C’est à la fois beaucoup et peu puisque cela ne représente que 2 à 3 % des personnes qui correspondent à ce profil sociologique. Il n’y a donc pas de déterminisme : si les données sociologiques étaient déterminantes, il y aurait beaucoup plus de djihadistes en France.

    Qu’estce qui est déterminant ? Vous mettez l’accent sur l’adhésion idéologique.

    90 % des djihadistes ont connu une rupture spirituelle. Ils ont littéralement changé de religion. Les djihadistes sont, en fait, des « convertis», qui vivent une forme de néoislamisation. Ce phénomène de conversion ne concerne pas que les « vrais » convertis : tous ont connu une rupture avec leur passé. Le salafisme promeut une démarche d’extériorité et de rupture, il opère une séparation entre « eux », les kouffars [infidèles], et « nous », les élus, ceux qui détiennent la vérité. Même si le salafisme rejette la politique, son choix d’un mode de vie totalement alternatif est déjà une façon de faire de la politique, de perturber l’ordre de la cité. Notre étude montre, en outre, que le salafisme peut mener au djihadisme.

    Mais le salafisme conduitil nécessairement à la violence ?

    50 % des djihadistes que nous avons répertoriés sont passés par le salafisme ! Le salafisme ne conduit pas forcément à la violence, mais il la facilite. Le débat entre djihadistes et salafistes porte sur les moyens, mais la fin est la même, les références théologiques sont les mêmes. Alors que le djihadisme d’AlQaida était influencé par les grands auteurs des Frères musulmans, celui de Daech puise aux sources du salafisme.

    Si le salafisme peut conduire au djihadisme, estil une menace pour la démocratie ?

    Le terrorisme salafodjihadiste, tel que nous l’avons connu cette dernière décennie, est une menace pour notre sécurité, mais pas pour notre système politique. La preuve, c’est la résistance des démocraties. Il y a un enjeu de cohésion, évidemment, parce que la violence crée de l’angoisse et de la peur. Mais l’édifice démocratique n’a pas été remis en cause par les salafistes, ni même par les terroristes. En revanche, cela perturbe énormément les dynamiques d’intégration, le regard que l’on porte sur les musulmans, sans compter les victimes directes qu’il ne faut jamais oublier.

    En quoi le salafisme estil dangereux ?

    La force des salafistes tient dans leur capacité à produire de la norme pour l’ensemble des musulmans. Je pense aux musulmans d’Europe, qui sont des musulmans « ignorants » par rapport à ceux des pays arabes, où il y a une infrastructure religieuse traditionnelle. C’est notamment le cas chez les jeunes, où les salafistes, bien plus attractifs que les Frères musulmans, ont la capacité d’imposer un kit identitaire fondé sur l’appartenance religieuse. Ils disent en substance : « De toute façon, on ne veut pas de vous ici. » Cela va influencer l’ensemble des communautés musulmanes, qui vont regarder les salafistes comme les plus pieux des musulmans. Ils réussissent à imposer l’idée que l’islam, c’est eux.

    Une forme de djihadisme non violent peutelle émerger ?

    Tout à fait, c’est l’un des deux scénarios que nous esquissons. C’est le djihadisme idéologique : on fabrique des enclaves où l’on vit entre soi ; et les choses peuvent devenir violentes si l’on s’attaque à eux, ou si des « individus fusibles » décident de passer à l’acte pour défendre leurs idées, comme ce fut le cas, par le passé, de Mohamed Merah ou, plus récemment, dans l’affaire Samuel Paty. La différence, c’est qu’en dix ans, les salafistes agressifs, ces djihadistes idéologiques, sont devenus très présents dans les quartiers pauvres, ils disent la norme et font du prosélytisme. Ce sont eux qui tiennent le marché des questionsréponses religieuses.

    Qui sont les leaders ou les référents de cette mouvance ?

    Les grands référents sont des cheikhs salafistes saoudiens âgés. Le site Internet francophone le plus fréquenté en France est « La science légiférée », un blog de recueil de fatwas salafistes consulté chaque mois par plus de 300 000 personnes. Il y a aussi Rachid Eljay, ancien imam de Brest qui, entraîné vers un discours plus modéré par la masse énorme de son 1,8 million de followers, ne peut pas rester dans un salafisme radical. Avec son ami Abdelmonaïm Boussenna, imam de Roubaix, de tendance Frères musulmans, ils ont créé une chaîne YouTube payante – 30 euros par mois, quand même ! – et monétisent leur audience : ils font des cours de prière, organisent le pèlerinage. D’autres, comme l’imam Nader Abou Anas, ont une agence matrimoniale. Cela va jusqu’aux adolescents des quartiers qui font leur mix avec les cheikhs saoudiens, les stars des prédicateurs français, des sites de « conseils islamiques » et créent ainsi leur chaîne YouTube. Tout cela représente du monde.

    Estce que, pour qu’il y ait passage à la violence, un mot d’ordre donné par une structure extérieure est nécessaire ?

    C’est la question du moment. Jusqu’à présent, il y a toujours eu un, voire plusieurs centres du djihad : le GIA en Algérie, AlQaida en Afghanistan, Daech en Irak et en Syrie. Il y avait un appel d’air créé par les désordres géopolitiques en vue d’un djihad contre l’Occident. Notre hypothèse, en l’absence de théâtre extérieur, c’est que la nouvelle génération du djihad pourrait très bien agir sur le théâtre intérieur. Notamment en appelant à se défendre contre la pseudo« islamophobie d’Etat » ou contre les atteintes à la personne du prophète Mohammed, qui a été divinisée, à rebours d’ailleurs de la théologie musulmane. L’islam est devenu une identité absolue. Aujourd’hui, il manque le leader qui va lancer l’appel sur le mode « Je suis musulman et je suis chez moi, je veux qu’on respecte le coeur de mon identité. Charlie, c’est l’Etat, donc je prends les armes contre l’Etat ». Mais la finalisation de la formalisation théorique du djihad armé intérieur est proche. Il y a un troisième scénario, celui d’un effet de mode qui va se dissoudre avec le temps. Mais cela me paraît peu probable dans un contexte où le sujet qui compte le plus pour la jeunesse, toutes tendances et religions confondues, est le respect.

    On semble pourtant être dans une période de reflux des attaques djihadistes…

    Cela fonctionne par vagues. Pour comprendre ce qui peut arriver, il faut revenir à la situation d’avant 2012. Il y a eu, dans les années 2000 en Europe, l’émergence d’un salafisme très agressif et visible avec des groupes comme Sharia4Belgium, Forsane Alizza en France. Cela a débouché sur Merah, qui est un déçu des djihads afghan et irakien, auxquels il n’a pas pu participer et qui a donc ciblé des objectifs politiques et symboliques : la communauté juive et des soldats français de confession musulmane. Puis, la génération Merah a été aspirée par le conflit syrien, où elle a fourni les cadres français de l’EI. Une deuxième génération a suivi, avec des gens moins formés : ce sont les gamins de banlieue qui n’ont pas étudié l’arabe ni l’islam. Ils ont formé la troupe des attentats du 13 novembre 2015. Maintenant que l’épisode syroirakien se referme, on peut faire un bilan. Les militants djihadistes étaient 1 000 il y a dix ans, aujourd’hui ils sont 10 000, selon le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Cette nouvelle génération s’est constituée via différents réseaux: les quartiers, la Syrie, les prisons. La génération 2010 a profité de la précédente, qui n’était pas nombreuse mais a su animer des réseaux militants très puissants. La génération qui arrive ne va pas aller en Syrie, en Libye ou au Mali. La France sera peutêtre son théâtre. Et il se peut tout à fait qu’un jour, un attentat d’ampleur soit piloté, non pas depuis la Syrie, mais depuis FleuryMérogis.

    Y atil une problématique spécifique à la prison ?

    Vous avez aujourd’hui 1 300 personnes en prison, dont 500 terroristes confirmés et 800 individus identifiés comme radicalisés. Le problème n’est pas seulement comment on les contrôle en prison et pendant combien de temps on les suit après leur sortie. Il faut traiter l’enjeu idéologique et religieux en prison. Et une façon de le traiter, c’est de les désengager de la violence – je préfère cette expression à la « déradicalisation » –, en les faisant douter sur le coeur de leur engagement: la religion. L’Etat a compris que le contrediscours religieux pouvait être utile. Reste la question des moyens : il y a 13 médiateurs du fait religieux en prison, qui sont des superaumôniers, des gens très bien formés. Mais qu’estce que 13 médiateurs peuvent face à 1 300 détenus dont les plus endurcis sont regroupés dans trois ou quatre prisons ?

    Estce que le projet de loi confortant les principes républicains est une réponse appropriée ?

    La loi a pour objectif d’entraver : limiter les financements, mieux contrôler les associations, les mosquées, les clubs de sport, voire les dissoudre, élargir le champ de la laïcité. Mais sur une problématique idéologicoreligieuse, l’Etat ne peut pas agir luimême, il n’a pas le droit, n’est pas légitime. Il faut donc un partenariat avec la société civile. La vraie question est : comment l’Etat peut aider les musulmans de bonne volonté à se mobiliser pour faire le travail idéologique et religieux nécessaire auprès des jeunes en utilisant notamment les réseaux sociaux ? En finançant le discours non religieux et en aidant à lever des fonds privés pour le discours religieux. Or, le budget de la Fondation de l’islam de France est inférieur à 1 million d’euros. Le programme d’accompagnement individualisé et de réaffiliation sociale de sortie de prison concerne une centaine de personnes seulement, et encore pas les plus dures. C’est bien mais c’est peu : l’Etat a dépensé 9 milliards d’euros depuis 2015 dans la lutte antiterroriste, essentiellement en Syrie ! Comme toujours, la répression mobilise plus que la prévention. Mais il faut aussi que les musulmans s’organisent alors qu’une très grande majorité d’entre eux considère encore que ce n’est pas leur problème. Ils sont les seuls à pouvoir diffuser une autre vision de l’islam que celle des salafistes et des djihadistes qui, au passage, salissent l’image de l’ensemble des musulmans. L’alliance de l’Etat et des musulmans éclairés doit travailler à désengager ces jeunes que l’on connaît finalement très bien. On sait où il faut aller : 12 départements, 50 communes représentent la moitié des djihadistes connus. Donc il faut réprimer, certes, mais aussi mettre en place un dispositif de discours alternatif, qui part d’en bas, conçu pour toucher la jeunesse musulmane, diffusé par des visiteurs de prison, par les réseaux sociaux, par des individus motivés dans les quartiers les plus gangrenés par le salafisme. Mais aujourd’hui, le compte n’y est pas : l’argent – privé ou public – manque et il y a trop peu de militants de l’islam éclairé.

    propos recueillis par christophe ayad

     

    INFOGRAPHIE (la double-page du journal est riche en infographie; je ne puis en mettre qu'une toute petite partie)

    Révélation

    Portrait sociologique

    Djihadistes  Moyenne France


    Des proportions comparables à la moyenne française
    Etrangers: 6 %  6,5 %
    Immigrés: 11 %  9,2 %

    Un lien familial important avec l’immigration
    76 % des djihadistes appartenaient à la première, deuxième ou troisième génération issue de l’immigration
    20 %

    Plusieurs fragilités sociales qui ont pu faciliter la rupture djihadiste. Au moins...
    15 % ont connu des troubles familiaux (absence du père, foyer ou familles d’accueil…)
    14 % étaient en échec scolaire ou sans diplôme connu
    13 % avaient déjà été condamnés avant leur engagement djihadiste
    10 % étaient au chômage au moment du passage à l’acte
    7 % souffraient de troubles psychologiques importants
    4 % souffraient d’une ou de plusieurs addictions

     

    [Le Monde, même date]: Quand la délinquance prédispose à la violence plus que la religion (par Christophe Ayad)

    Révélation

    Islamisation de la radicalité contre radicalisation de l’islam. Ce débat n’en finit pas d’agiter la recherche universitaire française sur le djihadisme. La querelle entre les politistes Gilles Kepel, tenant d’une explication religieuse du phénomène, et Olivier Roy, pour qui la religion est secondaire (le problème est social), a pris une tournure parfois caricaturale, attisée par des enjeux de pouvoir et des positionnements politiques. Mais plusieurs travaux continuent de tenter de cerner le phénomène djihadiste, sans forcément donner lieu à des tribunes et anathèmes. Ainsi, le livre de Hakim El Karoui et Benjamin Hodayé, Les Militants du djihad. Portrait d’une génération (Fayard, 336 pages, 22 euros), accorde une prépondérance à l’adhésion politicoreligieuse au salafodjihadisme, sans nier le terreau sociologique sur lequel elle se déploie : l’appartenance à un quartier défavorisé, l’échec scolaire, la précarité économique. A l’inverse, une autre étude, parue presque au même moment, illustre l’importance du facteur délinquant dans la violence politicoreligieuse. Publiée dans l’ouvrage collectif The Post ISISera: Regional and Global Implications (« L’AprèsEtat islamique: implications régionales et globales », non traduit) par l’université GeorgeMason (Virginie), elle a été menée par Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS, Omer Bilen, professeur assistant à l’université de Bursa (Turquie), et Sandrine Astor, professeure à l’université de GrenobleAlpes.

    « Rebelles sans cause »
    Cette étude se base sur une grosse enquête d’opinion menée par questionnaire auprès de quelque 10 000 adolescents (13-16 ans) de la région de Marseille,
    trois mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Son intérêt est justement de ne pas porter sur la radicalisation en tant que telle mais sur les facteurs de préradicalisation, c’estàdire essentiellement deux facteurs : le rejet de la France et la disponibilité à justifier une violence de nature politique. Le questionnaire a été adapté à l’âge du public et ainsi, la question posée sur la violence ne portait pas sur la justification d’attentats mais sur le fait de
    «caillasser» la police et d’insulter des individus en raison de leur religion, leur race ou leur appartenance à un groupe qui peut être l’Etat (dans le cas des militaires et des policiers). « Notre objectif était d’observer les facteurs associés, les déterminants de ces deux attitudes – la désaffiliation à la nation et la disponibilité à la violence politique – généralement associées à la radicalisation », explique Sebastian Roché, également enseignant à Sciences Po Grenoble. Ce qui ressort de l’étude, c’est que l’appartenance à l’islam est le facteur principal de nonidentification à la France et de son rejet. « Mais, précise M. Roché, il s’agit plus d’un islam d’identité sociale que d’une adhésion à des convictions religieuses fondamentalistes. » Les critères supplémentaires ajoutés à l’étude (soutien à l’égalité femmeshommes, adhésion à une croyance transcendant les lois de la cité) ne changent pas significativement le niveau d’identification à la nation. En revanche, en ce qui concerne les comportements violents, les déterminants principaux sont bel et bien l’expérience de la délinquance et la fréquentation de délinquants. La corrélation entre justification de la violence et critères d’ordre religieux n’est pas opérante dans l’enquête. « Ce sont ce que j’appelle des rebelles sans cause », explique Sebastian Roché, dont les conclusions sont proches de la thèse de l’islamisation de la radicalité, chère à Olivier Roy, même si l’étude menée par Roché, Bilen et Astor ne porte que sur des adolescents sans passif et non des adultes radicalisés.

     

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  5. Le 22/03/2021 à 13:24, Bastion a dit :

    Bonjour,

    Des nouvelles de la guerre au yemen ?  J'ai entendu parler d'une grande bataille pour Marib . Les houthis peuvent ils prendre Marib ? ( terrain plats à découvert ) , s'ils la prennent , cela changera quoi ?

    [cit.]: "Ces dernières années, les rebelles ont tenté plusieurs fois de conquérir cette province, dont de larges pans restent sous contrôle gouvernemental. Cette région est l'une des rares restées aux mains des loyalistes, alors que le nord du pays est largement contrôlé par les Houthis. C'est par ailleurs une ville stratégique puisque, outre le fait qu'elle soit le dernier bastion du pouvoir dans le nord du pays, elle est située près de champs pétroliers."

    https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/yemen-tout-comprendre-a-la-bataille-de-marib-qui-fait-rage_2145818.html

  6. Il y a 17 heures, collectionneur a dit :

    Attaque de missile balistique sur un quartier résidentiel d'Aramco a Dharan et un drone venu de la mer contre un dépôt pétrolier sur le Golfe Persique, cela commence à faire beaucoup... :

    https://www.20minutes.fr/monde/2993183-20210307-arabie-saoudite-deux-attaques-contre-port-installations-petrolieres

    Cà, et la frappe US à la frontière Irak-Syrie, et le trollage du ro-ro Israélien etc, rappelle beaucoup la "séquence printemps/été" 2019: https://en.wikipedia.org/wiki/2019–2021_Persian_Gulf_crisis

     

    Sur le forum (12mai):

     

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  7. Il y a 1 heure, Ciders a dit :

    Oui mais non, là encore. C'est l'avocat qui parle d'une détention illégale.

    Le touriste en question a été arrêté au nord-est de l'Iran près de la frontière turkmène en possession d'un drone, ce qui a fait tiquer les autorités locales (et en ferait tiquer bien d'autres). Mais il n'est pas au secret, il reçoit régulièrement des visites consulaires et on précisait ce matin (France Info ?) qu'il avait été en contact à trois reprises par téléphone avec sa sœur. Je ne dis pas que tout va bien mais il n'est pas à Erin ou au cachot

    :smile: Personne (ni l'article, ni moi-même) ne parle de cachot ni de mise au secret, où as-tu vu cela?

    Mais d'illégalité de la détention (c'est certes l'avocat qui l'avance), dans la mesure où, je cite:

    - Les avocats n'ont pas été autorisés à accéder au contenu de l'affaire pendant cette période [mai2020 - maintenant]

    - les autorités n'ont pas fourni le moindre dossier ni la moindre explication sur sa détention.

    D'accord avec ta dernière phrase.

  8. Le 24/02/2021 à 14:27, collectionneur a dit :

    Étrange, Une experte française des Nations Unies déclare que l'Iran ment a propos de l'avion de ligne abattu au décollage à Téhéran. L'erreur de tir ne serait pas une erreur ?

    https://www.20minutes.fr/monde/2984507-20210224-boeing-ukrainien-abattu-iran-experte-onu-accuse-iran-mensonges

    En même temps, le même jour, Le Point révèle que l'Iran détient illégalement emprisonné un touriste français, depuis mai 2020:

    https://www.lepoint.fr/monde/un-francais-emprisonne-illegalement-en-iran-24-02-2021-2415371_24.php

     

    Offensive diplomatique?

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  9. Il y a 4 heures, Alexis a dit :

    Ah, les adeptes de Léon (*), des points de vue certes intéressants - au même titre que ceux des adeptes de Oussama, de Zedong et d'Adolf - et une phraséologie quand même plus légère que celle des maos… mais bon, le rapport avec la réalité reste quand même assez distant :rolleyes:

    Oui, ils abusent; c'est très exagéré. Sont pas crédibles. Je l'ai toujours dit: Trotski tue le ski.

    ---> [ ]

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  10. Il y a 1 heure, christophe 38 a dit :

    en meme temps, il la faut, la boule de feu ..........parce que, si le canot' coule, il y aura de l'attrition...

    "(...) l’embarcation permet d’engager et de récupérer une patrouille avec ses matériels, par voie fluviale, lagunaire ou côtière. Sa particularité́ est d’être aérotransportable par C130H (et hélitransportable, via des hélicoptères lourds type Chinook) et de disposer d’une forte puissance de feu capable de soutenir un échange de tirs de plusieurs minutes : 5 affûts protégés par des panneaux balistiques, soit 1 pour 12,7, M134 Gatling ou lance-grenades de 40mm derrière, ou devant en optionnel, +2 MAG 58 jumelées avec protection balistique +2 MAG 58 simples avec protection en latéral. Ses atouts sont sa stabilité́ en navigation, une prise en main aisée, un trim automatique, et l’ergonomie de la console centrale. L’embarcation peut également faire un demi-tour sur place, et être modulable (la disposition des sièges passagers et de l’armement collectif est flexible). Les trois unités de série ont une longueur de 9,1m (moteurs inclus), sont propulsées par deux moteurs de 300ch. L’embarcation a un tirant d’eau de 0,6m en charge. La masse à vide est de 5T avec remorque, et la charge utile est autour de 2,1T (dont le carburant). (...)"

    https://mars-attaque.blogspot.com/2019/09/mme-innovation-pirennsas-embarcation-forces-speciales-agence-defense-armees-fluvilae-combat.html

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  11. Belgique : un diplomate iranien condamné à vingt ans de prison pour un projet d'attentat en France

    Assadollah Assadi avait été arrêté le 1er juillet 2018 en Allemagne, dans le cadre de l'enquête sur un projet d'attentat près de Paris, visant le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/belgique-un-diplomate-iranien-condamne-a-20-ans-de-prison-pour-un-projet-d-attentat-en-france_4283355.html

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  12. Le 10 février, une visioconférence de l'IFRI à partir de 12h30: Quelle stratégie militaire pour la France au Sahel ?

    Un débat autour du Général de division Pascal Facon, chargé de mission auprès du Chef d’Etat-Major des Armées, commandant de l’opération Barkhane (2019-2020)

    Huit ans après le lancement de l’opération Serval au Mali, les coups subis par les groupes armés terroristes, la signature d’un accord de paix et de réconciliation (APR), et la mise en place d’une nouvelle architecture régionale de sécurité autour du G5 Sahel, la situation demeure préoccupante. Les ressources et les sacrifices consentis par l’opération Barkhane et les forces partenaires ont démontré d’incontestables résultats militaires mais tardent à se traduire en succès politiques. Alors que se prépare à N’Djamena un sommet entre chefs d’Etat français et sahéliens, quelle stratégie peut être envisagée pour renouveler l’action militaire française au Sahel ?

    https://www.ifri.org/fr/debats/strategie-militaire-france-sahel

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  13. Il y a 18 heures, FATac a dit :

    Mais alors, "torse", c'est quoi ?

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    Je l'aurais bien vu aussi comme une forme féminine.

     

     

    Oui tout à fait. Torse et torte sont synonymes. Mais cette dernière forme est très peu usitée (déjà que "torse" est peu commun; en général on dit "tordue"...).

  14. Le 31/01/2021 à 09:39, FATac a dit :

    Le soucis, pour la mnémotechnique, c'est que ce qui est tortueux est généralement tordu. (sérieux)

    https://www.cnrtl.fr/definition/tors

    Tors:

    C. − [En parlant de certaines parties du corps de l'homme ou de qq. animaux] Qui présente une ou des courbures anormales, irrégulières. Synon. arqué, difforme.Des nains aux pieds tors, au corps gibbeux et difforme, dont les grimaces avaient le privilège de dérider la majesté granitique du Pharaon (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 236).Des cordons multicolores serraient étroitement ses jambes torses (Flaub., Hérodias, 1877, p. 166).

    D. − Littér. Synon. de sinueux, tortueux.Branches tortes. Une tempête d'équinoxe, bouleversant la mer, emprisonna les îliens sur leur récif − et ce furent veillées et conciliabules, courants d'air glapissants dans les ruelles tortes, repas chiches coupés de phrases lentes (Queffélec, Recteur, 1944, p. 36).− Au fig. Retors, pervers. C'est deux pays qui se sont battus: le mien et un autre. Le mien, droit et solide, l'autre tors et le cœur pourri (Giono, Baumugnes, 1929, p. 20).

    Rem. C'est dans ces deux dernières accept. que l'on trouve parfois la forme fém. torte.

    :biggrin:

  15. L'opposant iranien Rouhollah Zam, un temps exilé en France, a été exécuté samedi 12 décembre. Qualifié de "contre-révolutionnaire" par la télévision d'état, le journaliste a été pendu en raison de la "sévérité [de ses] crimes" contre la République islamique d'Iran, a annoncé la chaîne (...):

    https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/iran-l-opposant-au-regime-rouhollah-zam-qui-disposait-du-statut-de-refugie-en-france-a-ete-execute_4217003.html

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