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  1. 45 minutes ago, Rob1 said:

    Pas encore eu le temps de lire, mais y'a l'air d'y avoir des infos là-dedans :

    Wirecard fugitive helped run Russian spy operations across Europe

    https://www.ft.com/content/c3b50060-aa53-40fd-a698-579e8e1ae67d

    Jan Marsalek used agents in Vienna to plot break-ins and assassinations by Russian hit squads, prosecutors claim

     

    DeepL:

    Quote

    Le fugitif de Wirecard a aidé à mener des opérations d'espionnage russes dans toute l'Europe

     

    Sam Jones à Berlin

     

    Jan Marsalek, directeur de l'exploitation de Wirecard, a utilisé des agents de renseignement compromis à Vienne pour espionner des citoyens européens et préparer des cambriolages et des assassinats par des escadrons d'élite russes. Il s'est également procuré la machine de cryptographie de pointe d'un gouvernement de l'OTAN et a fait passer en contrebande à Moscou des téléphones volés à de hauts fonctionnaires autrichiens.
    Ces allégations, fondées sur de nouvelles preuves obtenues par les services de renseignement britanniques, sont contenues dans un mandat d'arrêt de la police autrichienne à l'encontre d'un ancien fonctionnaire de la police et des services de renseignement autrichiens, Egisto Ott.
    M. Ott a été placé en garde à vue vendredi dernier.
    Le Financial Times a pu consulter une copie du mandat. Le contenu du rapport a été rapporté pour la première fois par le journal autrichien Der Standard. 
    Il s'agit des allégations officielles les plus complètes à ce jour, selon lesquelles Marsalek, 44 ans, n'a pas seulement été compromis par la Russie, mais pourrait avoir été l'un des agents de renseignement européens les plus puissants du Kremlin, utilisant sa position de chef des opérations à la tête d'une société cotée au Dax qui a failli racheter la Deutsche Bank, pour faciliter de violentes opérations clandestines sur tout le continent et en Afrique.

    Le mandat de 86 pages affirme que Marsalek a chargé Ott et un autre haut responsable de la sécurité, Martin Weiss, chef des opérations de renseignement autrichiennes, de faciliter le travail d'infiltration pour le renseignement militaire russe (GRU) et le renseignement intérieur (FSB) sur le sol européen sur une période d'au moins cinq ans à partir de 2017. Depuis, Weiss a fui l'Autriche et vit désormais à Dubaï. Il n'a pas pu être joint immédiatement pour un commentaire.
    Ces révélations renforcent les craintes selon lesquelles Wirecard elle-même, une société de traitement des paiements qui était autrefois la coqueluche de la scène fintech européenne avant d'être révélée comme une fraude par le FT, pourrait avoir été utilisée pendant des années comme un réseau financier clandestin pour payer et faciliter des opérations d'infiltration russes échappant à la détection des services de sécurité de l'OTAN
    Les liens obscurs de M. Marsalek avec la Russie et les soupçons de trois agences de renseignement européennes quant à sa qualité d'espion russe ont été révélés pour la première fois par le FT en 2020, peu après l'effondrement de Wirecard.
    D'autres détails sur les liens de Marsalek avec Moscou - où il vit aujourd'hui, après avoir fui l'Europe avec l'aide de son réseau autrichien - ont lentement émergé au cours des dernières années, à mesure que les enquêteurs et les journalistes examinaient les débris de Wirecard. 
    Le mois dernier, un rapport d'un consortium de médias européens, dont Der Spiegel, ZDF, The Insider et Der Standard, a affirmé que Marsalek avait été recruté dès 2014 par des agents du Kremlin. Le groupe a décrit en détail les relations de longue date de Marsalek avec des agents des services de renseignement russes. 
    Le mandat délivré à l'encontre de M. Ott contient de nouvelles informations importantes et indique que l'Autriche - un pays qui entretient des liens étroits avec Moscou, dont les lois sur l'espionnage sont permissives et dont l'establishment politique est miné par la corruption et les scandales ces dernières années - était au cœur du réseau de M. Marsalek. 
    Il affirme, en se basant largement sur les preuves fournies à l'Autriche par le MI5 britannique au cours des dernières semaines, que :
    -
    Ott a utilisé son habilitation de sécurité pour demander à d'autres autorités policières européennes, notamment britanniques et italiennes, des informations policières confidentielles sur des personnes que le gouvernement russe souhaitait suivre. Ott a également utilisé le système d'information Schengen - une base de données sur les visiteurs qui entrent et sortent de l'espace sans frontières de l'Europe - pour suivre les mouvements des individus. Ces personnes comprenaient des dissidents russes, ainsi que des agents de la Russie.
    -
    Ott a préparé une analyse des "enseignements tirés" pour les services de renseignement russes, à la suite de l'assassinat par le GRU d'un dissident tchétchène dans le centre de Berlin en août 2019. L'assassin russe, Vadim Krasikov, a été capturé et condamné en Allemagne. Il a été proposé dans le cadre d'une tentative d'échange de prisonniers qui a échoué lorsque l'opposant russe Alexei Navalny est décédé dans une prison russe au début de l'année. L'analyse d'Ott s'est appuyée sur sa connaissance des pratiques policières et d'échange de renseignements pour suggérer des moyens permettant aux agents russes d'éviter d'être capturés ou détectés lors de futurs meurtres en Europe.
    -
    Ott a fourni à Marsalek des informations sur l'adresse et les mesures de sécurité de Christo Grozev, un journaliste d'investigation résidant à Vienne qui a révélé la tentative d'assassinat de Sergei Skripal par la Russie et d'autres opérations du GRU. Marsalek a utilisé ces informations pour coordonner une équipe d'élite d'agents du FSB qui s'est introduite dans l'appartement de Grozev et a volé un ordinateur portable et des clés USB. M. Grozev a quitté Vienne en 2023 après avoir été informé par les services de renseignement que la Russie pourrait préparer une tentative d'assassinat à son encontre.
    -
    Ott a aidé Marsalek à faire passer en contrebande un ordinateur volé de la SINA à Moscou. On ignore comment Marsalek a obtenu l'ordinateur. Semblable à une machine à énigmes moderne, l'ordinateur portable est l'un des outils cryptographiques les plus avancés utilisés par les gouvernements occidentaux pour transmettre des informations classifiées. L'ordinateur SINA a été envoyé à la "Loubianka", a écrit Marsalek dans un SMS, en référence au siège du FSB.-
    Ott a donné à Marsalek le contenu complet des téléphones portables de trois hauts fonctionnaires du ministère autrichien de l'intérieur, dont le chef du ministère responsable de l'ensemble des services de police et de renseignement autrichiens. Les téléphones sont tombés entre les mains d'Ott après avoir été jetés dans le Danube par accident lors d'une excursion en bateau. Les fonctionnaires pensaient que les experts de la police pourraient en récupérer les données. Au lieu de cela, Ott en a reproduit le contenu et l'a transmis à Marsalek, qui a fait transférer les informations sensibles "à Moscou pour une analyse plus approfondie". La presse autrichienne a ensuite publié plusieurs articles très embarrassants d'un point de vue politique, basés sur le contenu des messages WhatsApp des téléphones.
    L'avocat d'Ott n'a pas répondu à une demande de commentaire. M. Ott a déjà insisté sur son innocence et a qualifié de "jeux" les éléments de preuve retenus contre lui. Il a admis sa relation avec Marsalek, mais a nié avoir su qu'il avait pu être compromis par la Russie.

    La ministre autrichienne de la justice, Alma Zadić, du parti des Verts, a promis jeudi de revoir d'urgence la législation autrichienne sur l'espionnage en réponse à ces révélations.


    Le débat sur la modification de la législation autrichienne en matière d'espionnage - qui permet aux agents étrangers d'opérer en toute liberté dans le pays, à condition qu'ils n'espionnent pas l'État autrichien lui-même - dure déjà depuis des mois, mais aucune législation n'a encore été proposée malgré la pression croissante des alliés et des politiciens de l'opposition.
    Vienne est l'un des principaux centres d'espionnage politique en Europe. Selon des responsables occidentaux, un tiers des 180 diplomates russes accrédités en poste dans le pays sont des agents secrets infiltrés.

     

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  2. Voici la transcription d'une rencontre entre le président Clinton et Boris Eltsine qui a récemment été portée à mon attention via Twitter. Je la publie ici parce qu'elle est à la fois stupéfiante par le type de propos tenus par Eltsine (comme "donner l'Europe à la Russie") et instructive quant à la façon dont la Russie perçoit le monde/l'Europe.

    Je ne peux qu'imaginer ce qu'Eltsine dit le soir après une bouteille de vodka.

    J'ai traduit la partie que j'ai mentionnée ci-dessous, mais l'ensemble est assez intéressant à lire (il n'est pas trop long), alors voyez le lien si cela vous intéresse. Il y a une option pour voir une version OCR de la transcription qui facilite l'entrée dans un traducteur si la lecture de l'anglais est trop épouvantable pour vous.

    Transcript Source

     

    Quote

    President Yeltsin: Bill, Bill, j'ai reçu votre note. Elle aborde toutes ces choses avec une précision incroyable. Je l'ai lue et j'ai été satisfait. Je n'ai pas encore cessé de croire en vous. Je vous demande une chose : donnez l'Europe à la Russie. Les États-Unis ne sont pas en Europe, l'Europe devrait être l'affaire des Européens, la Russie est à moitié européenne et à moitié asiatique.

    The President: Vous voulez donc aussi l'Asie ?

    President Yeltsin : Bien sûr, Bill. Nous finirons par nous mettre d'accord sur tout cela.

    The President : Je ne pense pas que les Européens apprécieront beaucoup.

    President Yeltsin : Pas tous. Mais je suis un Européen, je vis à Moscou, Moscou est en Europe et cela me plaît. Vous pouvez prendre tous les autres États et leur assurer la sécurité, je prendrai l'Europe et je lui assurerai la sécurité, mais ce n'est pas moi, c'est la Russie qui le fera.

    Nous mettrons fin au conflit en Tchétchénie Je n'ai pas dit tout ce que je pensais dans son discours Je vous ai écouté attentivement J'ai fait une pause juste avant. Je peux même répéter ce que vous avez dit Bill, je suis sérieux. L'Europe ne s'est jamais sentie aussi proche de la Russie qu'aujourd'hui. Nous n'avons aucune divergence d'opinion avec l'Europe, sauf peut-être sur l'Afghanistan et le Pakistan.

     

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  3. On 10/28/2023 at 2:35 PM, Patrick said:
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    C'est peut-être l'heure du Vexit (contraction de Vega et exit)... C'est le nom de code donné pour le divorce entre Arianespace et Avio, le constructeur italien des lanceurs de la famille Vega, qui pourrait être très certainement consommé lors du sommet spatial de Séville prévu les 6 et 7 novembre prochain. Ce dossier est d'ailleurs inscrit à l'agenda de ce sommet qui sera important pour la filière européenne notamment dans le domaine des lanceurs et de l'exploration spatiale. Contacté par La Tribune, Avio a répondu qu'« il n'avait aucune information à ce sujet ». Quant à l'Agence spatiale européenne (ESA), interrogée par La Tribune, elle n'a pas donné suite à nos demandes.

    Selon nos informations, le gouvernement italien a fait une demande officielle pour retirer les lanceurs Vega de l'orbite d'Arianespace, la société qui commercialise actuellement les lanceurs Ariane et Vega. Pour autant, « il n'est pas sûr encore que le sommet de Séville donne une réponse définitive à l'issue de ce sommet », explique-t-on à La Tribune. Il y sera notamment question des modalités de sortie d'Avio.

    Un vieux rêve de Giulio Ranzo
    La rupture semble définitive entre la France et Avio même si son PDG Giulio Ranzo souhaite rester... au Centre spatial guyanais (CSG) pour lancer Vega-C, et puis très certainement Vega E (+ 20% de performances), qui pourrait se révéler être un futur concurrent pour Ariane 62 et dont le premier vol est actuellement prévu en 2026. C'est un vieux rêve de Giulio Ranzo de voler de ses propres ailes sur le plan commercial depuis la fin des années 2010 pour des questions d'autonomie stratégique. Son rêve de bâtir un « Vega Space » avait été mis entre parenthèses à la suite du premier échec de son lanceur Vega en juillet 2019, suivi d'un deuxième en novembre 2020.

    Cette nouvelle initiative n'est donc pas surprenante. Il l'a relancé en 2022 et avait réussi à convaincre l'ancien gouvernement de le suivre dans cette aventure. Mais les élections parlementaires italiennes ont désigné en octobre 2022 une nouvelle majorité. Résultat, toute la filière des lanceurs a été suspendue pendant des mois à la position du nouveau gouvernement italien. « Je constate aujourd'hui que le gouvernement italien suit les positions de Giulio Ranzo », précise-t-on à La Tribune. Tout comme le groupe Leonardo, actionnaire à hauteur de 29% du constructeur des lanceurs Vega.

    Le PDG d'Avio, lui-même actionnaire d'Avio à travers un véhicule d'investissement In-Orbit SpA créée en 2016 avec 50 cadres de la société (4,07 % du capital), a été tenace. Pour autant, cette nouvelle initiative arrive au moment où Vega-C est cloué au sol jusqu'au dernier trimestre de l'année prochaine en raison d'un problème récalcitrant de tuyère. En décembre 2022, le deuxième lancement de Vega-C (VV22) a été un échec total.

    Un départ inéluctable
    En France, tout le monde s'est résolu à ce départ même si beaucoup estiment qu'Avio fait une erreur stratégique. Mais « on ne force pas des gens à rester ensemble. Et forcer des gens à rester ensemble s'ils n'ont pas envie de le faire, cela ne marche jamais », explique-t-on à La Tribune. Très clairement la décision de l'Italie n'est pas une bonne décision pour l'Europe spatiale des lanceurs, qui devient de plus en plus un champ de ruines en matière de coopérations. Avio et ArianeGroup devront néanmoins faire vivre leur coopération sur les boosters P120C qui équipent à la fois Vega C et Ariane 6. Dans le cadre de la rationalisation du modèle industriel des lanceurs Ariane et Vega, les deux industriels fabriquent chacun une partie de ses boosters, contenant 142 tonnes de propergol solide au décollage des deux lanceurs.

    « Arianespace comme beaucoup d'initiatives dans le secteur spatial a été créée à une époque où l'Europe n'était absolument pas dans une logique de compétition ou de concurrence, mais dans des logiques de pures coopérations », analyse-t-on.

    A partir du moment où cette logique de compétition est en train de supplanter la logique de coopération, beaucoup de questions doivent être reposées dans le secteur spatial européen, dont celle concernant Arianespace. Et pourtant la France a tout fait pour retenir l'Italie et Avio dans une logique de coopérations. Arianespace a toujours joué le jeu pour Avio en allant gagner des satellites pour Vega puis pour Vega-C, dont le carnet de lancements est rempli (17 lancements prévus) alors que la famille des lanceurs italiens traverse une période extrêmement compliquée. Surtout, en dépit du pessimisme du gouvernement français, ArianeGroup a essayé de convaincre Avio de se lancer à deux dans une coopération sur un programme en commun à Avio. En vain...
    Michel Cabirol

    Bon, allez, qui prend les paris que personne chez nous n'aura simplement les bollocks de leur expliquer qu'il faut qu'ils aillent se chercher un autre pas de tir que Kourou? :laugh:

    "L'europe du spatial". Une belle aventure. Tout ça pour se faire cracher à la gueule de cette façon, et bien c'était pas la peine.

    La vérité c'est que tout le monde s'en fout de l'Europe, que ce mépris ne vient pas (que) de politiques extrémistes mais de capitaines d'industrie et de financiers, qu'aucun politique ou capitaine d'industrie ou financier français ne semble avoir intégré ce facteur, et qu'on est donc encore très logiquement les seuls à essayer d'y croire et de faire marcher la barraque "européenne", allant jusqu'à nous imposer des interdépendances en forme de mariages forcés pour s'inventer l'excuse de ne pas pouvoir faire tous seuls!!!

    C'est insupportable. Les responsables de cette gabegie généralisée dans tous les domaines nous  envoient dans le mur, et il est devenu impossible de le cacher désormais.

    Si le lancement près de l'équateur (Guyane) présente un certain intérêt pour les charges utiles destinées à des orbites géostationnaires, Vega lance généralement des charges utiles vers des orbites polaires, ce qui peut être fait assez facilement à partir de presque n'importe quel endroit de la planète où l'on peut construire un pas de tir et qui dispose d'une zone non peuplée acceptable à proximité immédiate du pas de tir. Cela dit, rien n'indique qu'Avio souhaite quitter le CSG et, pour autant que je sache, ArianeGroup/ArianeSpace ne décide pas qui peut lancer à partir du CSG. Arianespace n'est que la société de commercialisation, elle empoche un pourcentage des bénéfices pour avoir essentiellement négocié des contrats au nom d'Avio. Il semble assez logique que toute personne dans la position d'Avio envisage éventuellement d'éliminer l'intermédiaire supplémentaire si elle est confiante dans l'exécution de ces mêmes fonctions contractuelles/de commercialisation par elle-même. Il ne s'agit pas du "coup de poignard dans le dos" que certains croient ou que certains médias dépeignent.

     

    Et c'est sans parler du conflit d'intérêt très évident, qu'aucune entreprise, quel que soit le secteur industriel, n'accepterait normalement, dans la mesure où ArianeSpace vend à la fois Vega et ses propres services de lancement d'Ariane.

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  4. 13 hours ago, Bechar06 said:

    ATOS à la dérive ... Rattrapée ... Airbus pense ( pensait ? ) se l'accaparer ...

     

    J'ai commencé à suivre cette histoire il y a un certain temps et plus je lis, en particulier les opinions des analystes du secteur et des personnes qui connaissent bien Atos, plus je ne comprends pas cette préoccupation pour tout ce qui est "stratégique" ou qui mérite d'être nationalisé (avec l'argent des contribuables). Même les services les plus sérieux fournis par Atos ne sont pas révolutionnaires ou à forte valeur ajoutée. Il semble plutôt qu'ils soient assez banalisés et qu'ils fassent facilement l'objet d'un appel d'offres auprès d'entreprises alternatives. C'est sans parler de l'autre aspect de l'entreprise qui semble être le résultat d'un surpaiement pour l'acquisition de contrats d'affaires à faible valeur ajoutée d'autres entreprises. Atos semble être la définition de ce que Wall Street appelle une "entreprise zombie", mieux vaut lui donner une exécution rapide et propre que de gaspiller l'argent des contribuables pour une telle entreprise avec peu de perspectives réelles. À moins que vous ne soyez un politicien et que vous pensiez que cela vous permettra de gagner les faveurs d'une partie mal informée de l'électorat. C'est à la fois mon opinion et une distillation de tout ce que j'ai lu au cours de l'année écoulée de la part de personnes plus intimement familières avec Atos. On peut se poser des questions sur Thierry Breton, qui semble constamment changer de poste avant qu'il ne se soit écoulé suffisamment de temps pour que l'on puisse juger de ses performances, une stratégie qui a fait ses preuves dans les rangs des cadres supérieurs et qui permet de préserver un certain degré de réputation et une capacité continue à trouver de nouveaux postes bien rémunérés/profilés.

  5. 13 hours ago, TarpTent said:



    L’article d’origine est paru dans Usine Nouvelle :

    "Après neuf mois de conception, ArianeGroup a procédé au premier allumage du démonstrateur de son projet d'étage supérieur réutilisable de lanceur Susie, depuis son site des Mureaux, en Île-de-France, mercredi 25 octobre. D’une hauteur d’environ deux mètres pour 100 kilogrammes, ce modèle réduit et simplifié de la future super-coiffe permettra à la coentreprise Airbus-Safran de développer un système d’atterrissage contrôlé."

    https://www.usinenouvelle.com/editorial/premier-allumage-reussi-pour-le-demonstrateur-du-module-reutilisable-susie-d-arianegroup.N2187048

     

    Je ne comprends pas pourquoi ils ne veulent pas commencer par une capsule de base, comme tout le monde l'a fait.

    C'est exactement ce qui s'est passé avec Hermès, beaucoup trop ambitieux, complexe, coûteux, et finalement trop lourd pour la fusée prévue (Ariane 5). Si l'on regarde les spécifications annoncées pour SUSIE, on constate qu'il atteint déjà la masse maximale pour Ariane 6.

    Je ne doute pas qu'ArianeGroupe et ses sous-traitants puissent éventuellement développer un tel véhicule, mais je suis certain que cela prendra plus d'une décennie, et coûtera plus cher que quiconque ne peut l'imaginer aujourd'hui... ce qui est une recette parfaite pour un autre projet avorté.

    Il n'y a tout simplement pas de raison impérieuse pour un tel dispositif, en particulier l'aspect de l'atterrissage motorisé, il serait sage de valider cela avec Themis au préalable. SUSIE devrait effectuer de nombreux (centaines ?) atterrissages avant de mettre de la viande humide à l'intérieur avec la responsabilité de faire atterrir ces âmes en toute sécurité avec une confiance raisonnable.

    En outre, il y a des besoins et des projets plus sérieux et immédiats à financer, comme la mise sur orbite d'Ariane 6 et probablement le début d'un travail de développement sérieux sur le successeur d'Ariane 6. Si j'étais nommé roi de l'ESA/CNES/ArianeGroup, SUSIE resterait un graphique sur un powerpoint, une très faible priorité.

    Si l'on veut un espace habité, il vaut mieux commencer par quelque chose de moins cher, de plus rapide, de plus conventionnel, et dont les principaux éléments constitutifs sont déjà partiellement maîtrisés (grâce au travail sur le module de service Orion et le véhicule de ravitaillement ATV).

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  6. 20 hours ago, Stark_Contrast said:

     

    Je m'excuse, mais c'est pertinent pour ce fil dans ce cas. 

    L'orateur était un républicain et, bien que cela ennuie les démocrates, il n'était au moins pas complètement à droite et était prêt à faire des choses comme continuer à financer l'Ukraine. 

    Le gouvernement américain était menacé de fermeture. McCarthy a négocié et prolongé une suspension de 45 jours à condition que le financement de l'Ukraine soit supprimé pour que la prolongation de 45 jours soit adoptée.

    Cette condition a été remplie, mais l'aile droite de son propre parti a fait démettre McCarthy de ses fonctions de président du Parlement, ce qui ne s'était jamais produit dans l'histoire des États-Unis. 

    Le poste de speaker est désormais vacant et l'aile droite du parti républicain, qui en a fini avec le financement de l'Ukraine, l'a officiellement évincé. 

    Que se passera-t-il ensuite ? Je n'en sais rien. 

    La population américaine commence à s'aigrir du financement de l'Ukraine, et maintenant l'aile qui s'oppose au financement de l'Ukraine a lancé une attaque et y est parvenue.

    Peut-être que le prochain orateur sera tout aussi favorable à l'Ukraine. Cependant, il se peut que le prochain orateur ne soit pas favorable à l'Ukraine, voire qu'il soit beaucoup moins favorable à l'Ukraine. Pendant longtemps, l'Ukraine a été un sujet bipartisan aux États-Unis. Les deux partis étaient prêts à fournir de l'argent et des armes, tandis que les extrêmes des partis respectifs étaient mécontents. 

    Cependant, un consensus s'est généralement dégagé et l'Ukraine a reçu beaucoup d'aide. 

    Il n'est pas vraiment audacieux de prédire que les Américains commenceront à se lasser de la guerre, mais il y aura des élections en 2024, et les vainqueurs de ces élections prêteront serment en janvier 2025. 

    L'Ukraine a probablement eu au moins 14 mois de soutien américain continu devant elle. 

    Le retrait de McCarthy remet cela en question. Et l'Ukraine a bien remarqué le retrait de McCarthy et ce qu'il pourrait signifier pour son soutien futur.  Cela accélère considérablement le calendrier potentiel de la fin de l'aide à l'Ukraine. 

    Les démocrates ont manqué de perspicacité en se joignant aux républicains pour démettre McCarthy de ses fonctions. Ils ont essentiellement aidé la rébellion du MAGA qui pourrait désormais contrôler les deniers publics en fonction de l'identité du nouveau président du Parlement. 

    Je ne sais pas ce qui va se passer, mais l'horloge s'est rapprochée d'une minute de minuit.

     

    @Akilius G.

    Le problème avec ton analyse, c'est que les 20 partisans de la droite dure ne représentent que 4,6 % des 50 % des 33 % du gouvernement fédéral (soit moins de 1 % du pouvoir politique global du gouvernement fédéral pour ceux qui souhaitent compter les points). Ils sont actuellement trop stupides pour comprendre qu'ils n'arriveront pas à leurs fins avec leurs politiques (étant issus de districts non compétitifs, ils ne représentent certainement pas la majorité de la population américaine), mais la réalité finira par s'imposer à eux, probablement après qu'ils auront causé un peu plus de dégâts, sans aucun doute. Même si tu augmentes le nombre de membres de la droite dure, cela ne représente qu'une toute petite partie du pouvoir politique. Les membres les plus lucides du parti tentent déjà d'expliquer à ces pyromanes qu'ils ne peuvent pas tout avoir dans un gouvernement divisé.

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  7. On 8/13/2023 at 10:41 AM, PolyPhen said:

    Une analyse intéressante qui illustre la prise de distance des Etats-Unis vis-à-vis de la politique française en Afrique et plus singulièrement à l'aune des événements qui secouent actuellement le Niger.

    https://www.iveris.eu/list/notes/573-au_niger_la_france_lachee_par_ses_allies

    L’activisme américain au Niger n’a rien de surprenant, compte tenu de leurs intérêts stratégiques dans le pays. Cependant, la visite de Victoria Nuland à Niamey, qui n’était pas inscrite à son agenda, a surpris tout le monde. Quelques jours plus tôt, Catherine Colonna s’enorgueillissait d’être sur la même ligne que celle de Washington, apparemment ce n’était pas réciproque. En s’asseyant et discutant pendant deux heures à la table des militaires, Victoria Nuland a signifié à Paris qu’elle prenait la direction des opérations. Dans le langage fleuri de la diplomate cela pourrait se résumer ainsi : « On ne peut pas laisser les mangeurs de grenouilles gérer ce dossier, ils vont nous ramener Wagner. » !

    Deuxième message envoyé à l’Elysée et au camp des durs de la CEDEAO qui se préparaient à employer la manière forte : nous privilégions le dialogue. En cela, la Secrétaire d’Etat par intérim, réitérait la position d’Anthony Blinken qui dès le 2 août s’accordait avec le Président de l’Union africaine, Moussa Faki, pour convenir qu’ « il n'y a pas de solution militaire acceptable » à la crise au Niger. 

    Il ne faut pas se méprendre, l’administration Biden ne souffre pas d’un brusque accès de pacifisme. A quelques mois de l’élection présidentielle de 2024, ils ne peuvent tout simplement pas prendre le risque de soutenir un nouveau conflit. Ils sont embourbés en Ukraine où la contre-offensive patine pendant que leur aide à Kiev devient chaque jour plus impopulaire à l’intérieur du pays. Ils sont également dans une position délicate en Syrie et dans le détroit d’Ormuz face à l’Iran où la marine américaine vient de déployer 3000 hommes. Pendant ce temps les tensions en mer de Chine persistent.

    Rome et Berlin, tous deux présents militairement au Niger, se sont ralliés à la position américaine. Depuis le départ des troupes françaises du Mali, les deux capitales cherchent à se démarquer de Paris sur les dossiers africains pour ne pas être contaminés par la bronca envers la politique française. Si l’Allemagne a fait dans la sobriété en indiquant « privilégier la médiation », l’Italie n’a pas pu s’empêcher de tacler la France. Dans un entretien à la Stampa, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a ainsi déclaré « L'Europe ne peut pas se permettre un affrontement armé, nous ne devons pas être vus comme de nouveaux colonisateurs. Au contraire, nous devons créer une nouvelle alliance avec les pays africains, qui ne soit pas basée sur l'exploitation. Nous devons reporter l'option de la guerre le plus possible. »

    Il est intéressant de noter qu’aucun des alliés de la France ne s’est exprimé sur le départ des troupes françaises demandé par les militaires au pouvoir à Niamey. Pas un n’a repris l’argument de Paris sur l’illégitimité de la décision. Pas de grandes déclarations non plus autour du rôle de la France dans la lutte contre le terrorisme, dans la protection de la frontière sud de l’Europe, de l’immigration, autant d’arguments pourtant assénés depuis des années par ses alliés.

    Cerise sur le gâteau, interrogé sur le Niger par la télévision publique ivoirienne lors de son passage à Abidjan, Victoria Nuland a déclaré « notre position est pareille à celle de la Côte d’Ivoire, à celle de la CEDEAO, de l’Union africaine, de l’Union européenne » Oups… elle n’a pas cité la France, ça ne peut être qu’un oubli…

    La balle dans le camp nigérien…

    Toutes ces raisons militent donc pour une non-intervention. Car aucun déploiement de la force en attente de la CEDEAO ne peut avoir lieu sans, a minima, l’aide logistique, l’appui aérien et les renseignements satellitaires de la France et des Etats-Unis. Sauf que bien sûr, il faut compter aussi avec les militaires nigériens. Accepteront-ils les conditions américaines ? C’est LA question qui déterminera la suite de l’histoire.

    Si personne n’est dans le secret des dieux pour connaître la teneur des deux heures d’entretien que Victoria Nuland a eu avec les représentants de la junte, le compte rendu du département d’Etat mentionne deux points essentiels : l’assurance pour les USA de garder leurs bases militaires et de fermer la porte à Wagner. Précision d’importance, à aucun moment il n’est question de "réinstaller dans ses fonctions le Président démocratiquement élu", Mohamed Bazoum, selon la formule désormais consacrée. Toujours selon ce document, elle a eu « une discussion franche et difficile » avec Moussa Salaou Barmou « leur type », « leur atout » au sein de la junte, comme le souligne le long article du WSJ qui lui est spécialement dédié. « Barmou est devenu le principal canal diplomatique entre les Etats-Unis et la Junte. » Celui qui pourra « aider à l’atterrissage en douceur de cette affaire ». Mais si Barmou est leur « gars », il est avant tout Nigérien et il n’est pas seul. Compte tenu de la montée des pressions, il semble que Victoria Nuland n’ait pas obtenu des assurances fermes sur ces deux points précis. Selon une source sécuritaire à Niamey, le CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, organe créé par les militaires au pouvoir) serait sur une ligne ni les uns, ni les autres…

    En attendant la suite, les négociations tous azimuts se poursuivent. Le 10 août, le ministre des Affaires étrangères algérien était à Washington où il s’est entretenu avec le futur sous-secrétaire à la Défense, Derek Chollet. Selon le communiqué, ils ont tous deux évoqué « les développements de la crise au Niger et les voies et moyens à même de coordonner les efforts des deux pays tendant à renforcer les chances d’un règlement pacifique de la crise. » Une rencontre et une petite phrase qui en disent long sur la mise hors-jeu de la France dans la résolution de ladite crise…

     

    Eh bien, s'il est si important pour la France que quelque chose soit fait au sujet du coup d'État au Niger, alors elle devrait agir. Il est ridicule de regarder les autres avec déception ou de prétendre que des bâtons sont mis dans vos roues par d'autres qui sont loin d'avoir le même niveau d'intérêt ou d'histoire dans la région que la France. Selon le Président Autonomie Stratégique, la France peut faire et fera ce qu'elle veut sans les États-Unis de toute façon, alors cette préoccupation et cet examen minutieux du sens caché des mots, et des omissions de mots, de la bouche de quelqu'un d'aussi peu pertinent (oui) que Nuland, eh bien cela en dit plus long sur l'auteur de l'article qu'autre chose.
     

    Il en irait de même, mais à l'opposé, si nous parlions du Guatemala, là je doute que Washington attende avec angoisse un engagement sans équivoque et à gorge déployée pour restaurer le dirigeant guatémaltèque élu venant de Paris, ou de n'importe qui d'autre, d'ailleurs. C'est la réalité et aussi une question très simple pour l'Elysée, si c'est dans votre intérêt d'agir, alors pour l'amour de Dieu, agissez !
     

    Je trouve que le point de vue/écriture de l'auteur est détestablement dégoulinant de narcissisme. Je ne comprends pas très bien non plus ce qu'il veut que les États-Unis fassent ou disent. Il est vraiment contrarié à ce point qu'un petit bureaucrate américain ait mentionné l'Europe, mais pas la France en particulier, alors qu'il s'adressait à une tierce personne sans aucun lien avec elle ? C'est soit un niveau de sensibilité pathologique, soit le reflet d'une haine sous-jacente plus profonde chez l'auteur.


    Comme Pol l'a déjà astucieusement observé et expliqué, Washington est absolument reconnaissant que quelqu'un d'autre ait généralement pris l'initiative de s'occuper de ces problèmes dans une région à laquelle il est tout simplement impossible pour le gouvernement américain et ses citoyens de s'intéresser au niveau et à la priorité des principaux objectifs et engagements politiques qui sont déjà bien connus de tout le monde.  
     

    Le Niger et l'Afrique se situent à un tout autre niveau de priorité et d'intérêt pour la France. C'est juste la réalité de base de la situation quand il s'agit de l'Afrique vis-à-vis des États-Unis, et il faut s'y habituer si ce n'est pas déjà le cas, cela ne changera probablement jamais, pour le meilleur ou pour le pire.


     

    Tu as aussi commodément omis les parties de l'article qui trahissent l'auteur comme étant un suppôt inconditionnel de la Russie, manifestement un membre dévoué de l'église aveuglément anti-américaine. Si ton but était de me faire perdre du temps à considérer le texte comme un point de vue sincère, mais mal informé et mal orienté, alors je te félicite pour la mission accomplie.

     

    On 8/14/2023 at 6:29 AM, BPCs said:

    Les USA savent surtout qu'en approche d'une année électorale, ils ne veulent surtout pas être entraînés dans une guerre, d'où l'option qu'ils semblent pousser d'un dialogue avec la junte  avec conditions drastiques pour prix de son maintien en place.

    Tu accordes trop de crédit et d'importance aux élections de l'année prochaine, la situation serait très peu différente si nous étions en 2021, le public américain n'est tout simplement pas intéressé à s'impliquer financièrement, politiquement, et absolument pas avec des troupes, dans un pays africain comme le Niger de sitôt, et tes voisins européens non plus (selon l'auteur mentionné plus haut). Il est évident qu'un niveau élevé d'engagement et d'intérêt pour la région est tout à fait spécifique à la France (de façon compréhensible, à mon avis).

    Le Niger ne fait pas la une des journaux ici aux États-Unis, alors la France devrait faire ce qu'elle désire, car attendre des États-Unis qu'ils s'impliquent massivement ne fera qu'entraîner des retards et des déceptions.

    Dans cette situation, il ne fait aucun doute que la junte est moins souhaitable qu'un gouvernement élu, mais pour les États-Unis, il y a un désir primordial de favoriser la position la plus facile, la moins impliquée et la moins explosive.

    D'après ce qu'il semble, Washington veut simplement 1) conserver sa base militaire et 2) ne pas se laisser entraîner dans une situation encore plus merdique que celle que connaît déjà le Niger. Si d'autres sont capables de rétablir le président élu sans faire sombrer toute la région dans le chaos et la violence, alors c'est un bonus pour lequel les États-Unis seraient reconnaissants.

    Si je devais deviner, tout en admettant que je me trouve ici sur les rives opposées de l'Atlantique, pour la France il s'agit 1) d'une base militaire dans la région, 2) du potentiel d'une crise de réfugiés/migration, et 3) de garder un pied géopolitique/influent dans les anciennes colonies de l'Afrique de l'Ouest. Ceci est mon humble, et étrangère, opinion, je n'ai aucun doute que tout le monde ici a un sens beaucoup mieux que moi des intérêts de la France dans ce contexte, donc je serai heureux d'intégrer tous les commentaires relatifs aux intérêts français dans le Sahel/Afrique.

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  8. On 7/7/2023 at 5:12 PM, Titus K said:
     
    Pourquoi pas du brimstone ?

    Pourquoi 1515 ? Pourquoi pas 1513 ou 1511 ? Ou... 1500 ?

    Il y a un intello obsessionnel compulsif à ton ministère de la Défense qui a parfaitement planifié les choses dans les moindres détails, peut-être a-t-il déjà sélectionné et compté les cibles prévues pour être détruites et est-il arrivé au nombre 1515. :ohmy:

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  9. On 7/6/2023 at 9:03 AM, Alexis said:

    Ce qui est marquant je trouve, c'est que la position américaine semble être au fond la même que la position française : "après la contre-offensive ukrainienne", ouvrir des négociations en tenant compte des "résultats que l'Ukraine aura pu obtenir sur le terrain". Ce n'est pas une position ouest-européenne, c'est une position américano-ouest-européenne.

    Je viens de lire l'article cité en référence dans Foreign Affairs. Il ne ressemble pas à ce que vous décrivez, ni dans le ton, ni dans le contenu. L'article préconise de renforcer l'armée ukrainienne et de maintenir les canaux de communication ouverts. Ils n'espèrent pas ou ne voient pas d'efforts pour contraindre l'Ukraine ou tenter de négocier dans son dos. L'article ne révèle vraiment rien de nouveau ou d'extraordinaire. Il a été publié en avril, et s'il y avait quelque chose de vraiment significatif dans leur éditorial, car c'est exactement ce qu'il est, un simple article d'opinion, il aurait été digne d'intérêt il y a plusieurs mois.

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  10. 4 hours ago, Bocket said:

    L'article de Newsweek sur la CIA et son supposé quasi rôle de chef d'orchestre  fait causer sur LCI . Pas mal de choses dans ce papier (accès libre), sans doute un peu (beaucoup) à la gloire de la CIA. Quelques points

    https://www.newsweek.com/2023/07/21/exclusive-cias-blind-spot-about-ukraine-war-1810355.html

    *  Une forme d'accord à l'origine , négocié par la CIA, pour cantonner le conflit à l'Ukraine et ne pas dépasser certaines limites :  L'administration Biden s'est engagée à ce que les États-Unis ne combattent pas directement et ne cherchent pas à changer de régime. La Russie limiterait son assaut à l'Ukraine et agirait conformément à des lignes directrices non énoncées mais bien comprises pour les opérations secrètes.

    *La CIA qui fait la chasse aux infiltrés : Les services de renseignement russes sont très actifs en Ukraine, selon les experts du renseignement, et presque tout ce que les États-Unis partagent avec l'Ukraine est supposé parvenir également aux services de renseignement russes. D'autres pays d'Europe de l'Est sont également truffés d'espions et de sympathisants russes, en particulier les pays de la ligne de front. .. "Nous avons réussi à identifier des espions russes au sein du gouvernement et de l'armée ukrainiens, ainsi qu'à divers autres points de la chaîne d'approvisionnement. Mais la pénétration russe dans les pays d'Europe de l'Est, même ceux qui sont membres de l'OTAN, est profonde et les opérations d'influence russes sont une source de préoccupation directe".

    * Un circuit d'approvisionnement "gris" : les États-Unis entretiennent deux réseaux massifs, l'un public et l'autre clandestin. Des navires livrent des marchandises aux ports de Belgique, des Pays-Bas, d'Allemagne et de Pologne, et ces fournitures sont acheminées par camion, par train et par avion vers l'Ukraine. Dans la clandestinité, une flotte d'avions commerciaux (la "flotte grise") sillonne l'Europe centrale et orientale, acheminant des armes et soutenant les opérations de la CIA.

    * La CIA combat la corruption que ce flot d'armes entraine : La lutte contre la corruption, qui s'est avérée être un problème majeur, est l'une des tâches auxquelles s'attelle la CIA. Il s'agit non seulement de rendre compte de la destination des armes, mais aussi de mettre fin au chapardage et aux pots-de-vin liés à l'acheminement d'une grande quantité de matériel vers l'Ukraine.

     

    * Le dire sans le dire : "Le point de vue avancé par de nombreuses personnes selon lequel la CIA joue un rôle central dans les combats - par exemple en tuant des généraux russes sur le champ de bataille ou en menant d'importantes frappes en dehors de l'Ukraine, comme le naufrage du navire amiral Moskva - ne passe pas bien à Kiev", déclare un haut responsable du renseignement militaire à la retraite qui a accepté de parler à Newsweek sous le couvert de l'anonymat. "Si nous voulons que Kiev nous écoute, nous devons nous rappeler que ce sont les Ukrainiens qui gagnent la guerre, pas nous.  Cette formulation est  bizarre : c'est grâce à nous mais il ne faut pas le dire, ou bien comprendre ce n'est vraiment pas nous ? 

    Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

     

    Newsweek a changé de direction il y a quelques années après avoir subi le même sort que de nombreuses autres publications à l'ère numérique et n'est plus qu'un tabloïd avec des histoires sensationnalistes et des appâts à clics. Je ne ferais pas confiance à un seul mot qu'ils publient, même s'il couvrait de gloire mes convictions personnelles.

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  11. 16 hours ago, Pol said:

    Risible de voir des gens qui cherchent encore à diffuser l'idée que les ukrainiens sont des nazis et que l'invasion de l'Ukraine se justifie.

    Les russes font une réelle fixation sur le nationalisme ukrainien qu'ils cherchent à faire passer pour un nazisme hitlérien car ils ne supportent pas l'idée du courant nationaliste en Ukraine qui remet en question l'envie d'y voir une "région" russe. Par contre partout ailleurs en Europe, les nationalistes extrêmes qui vont arborer parfois le même genre de symboles sont étrangement très appréciés par les russes, car là le nationalisme est utile pour sortir des pays de l'UE ou de l'OTAN.

    Hitler n'a pas inventé le nationalisme, il n'a pas inventé la croix gammée, il n'a pas inventé l'usage de la tête de mort comme symbole, sinon faudrait regarder de travers les petits enfants qui jouent aux pirates!

    Les russes se racontent se qu'ils veulent entendre car ils se cultivent encore aujourd'hui à coup de grande guerre patriotique. En laissant croire qu'ils combattent les descendants d'Hitler et des SS ils se donnent bonne conscience dans une guerre ou ils oublient que les agresseurs, ce sont eux! Le fait d'être l'agresseur n'est pas assumé, encore aujourd'hui ça continue à se faire passer pour la victime cherchant à se défendre. Quand les allemands donnent des chars, que fait la propagande russe si ce n'est vouloir donner l'impression d'un remake de l'opération Barbarossa avec le retour des chars nazis en Ukraine? Que fait la propagande russe quand elle voit un char allemand détruit si ce n'est vouloir faire croire qu'ils vont gagner car auparavant ils ont vaincus Hitler?

    Et quand les russes détruisent un char occidental, on a l'impression qu'ils sont dans une telle excitation symbolique que ça en devient pittoresque. Il y a un tel complexe d'infériorité, une telle idéalisation de l'Otan, de l'occident que la symbologie prédomine sur tout le reste. Ils peuvent perdre une bataille, mais si derrière ils ont l'image de blindés occidentaux détruits, ils en feront une victoire et ils se rassureront ainsi, comme les serbes qui ont abattus un F-117, ou comme des palestiniens qui se féliciteront d'avoir tué un israélien pour venger 100 des leurs.

    Wow. L'un des résumés les plus précis de la culture et de la pensée politique russes contemporaines que j'ai lu depuis février 2022. Je passe beaucoup plus de temps que je ne veux bien l'admettre, ou que c'est sain, à lire le discours de l'internet russe, et je n'aurais pas pu le caractériser mieux que vous ne l'avez fait. C'est tout à fait exact.

    15 hours ago, olivier lsb said:

    C'est très juste, le narratif russe n'assume pas l'idée qu'ils sont agresseurs, mais plutôt qu'ils se défendent. Une farce quand on a suivi un peu sérieusement les événements dans la région depuis 2006.

    Toutefois, le niveau d'influence de leur propagande est tel que je reste convaincu qu'elle pourrait être utilisée pour favoriser un accord de paix, où sur le papier les russes perdent tout ou presque, mais que dans l'imaginaire collectif, le peuple russe s'estime vainqueur. 

    Et d'étaler l'éclatement de la vérité sur 20 ou 30 ans ou plus. A ce stade, c'est aux russes de devoir gérer et payer le prix de leur auto intoxication collective. 

    Mais voir Simonian s'exciter sur 2 léopards détruits, ça peut faire sourire ici, mais c'est peut être ce qui permettra demain une paix durable, dans laquelle les ukrainiens récupèrent leur pays, les siloviki s'étrippent en silence pour le pouvoir, et le russe lambda écoute Solovyov et Simonian calmer le lumpenproletariat et flatter les bas instincts nationalistes en faisant tourner en boucle les images de leo2 et Bradley détruits. 

    Et si ça peut aider à la paix, je crois même que les ukrainiens laisseront volontiers un échantillon d'un peu tous les matos se faire détruire au Lancet et au krasnopol, filmé en 4k, si ça peut permettre de faire passer la pillule. 

    Le film est filmé sous dix angles différents, sous la direction des meilleurs directeurs de la photographie russes, et des dignitaires et hommes politiques de premier plan y font des apparitions. Les séquences supplémentaires seront utilisées pour sortir des suites et des éditions director's cut chaque jour pendant les deux semaines suivant la sortie de l'original. @CortoMaltese aura une crise cardiaque :wink:

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  12. From the Financial Times this morning:
    L'ESA veut envoyer des astronautes sur la Lune à bord d'une fusée européenne.

    Quote

    L'ESA veut envoyer des astronautes sur la Lune à bord d'une fusée européenne.

    Le chef de l'Agence présente les plans visant à développer une capacité de lancement humain indépendante d'ici dix ans.

    par Peggy Hollinger et Clive Cookson

    L'Agence spatiale européenne élabore des propositions visant à développer, au cours de la prochaine décennie, des engins spatiaux qui pourraient transporter les astronautes de l'ESA en orbite et sur la Lune, selon son directeur général Josef Aschbacher.

    S'adressant au Financial Times avant le sommet FT Investing in Space à Londres, M. Aschbacher a déclaré que le développement d'une capacité de lancement humain indépendante était crucial pour que l'Europe rattrape son retard dans une course mondiale à l'espace qui évolue rapidement.

    "Ce qui se passe aux États-Unis, en Chine et en Inde est assez impressionnant", a-t-il déclaré. "Si l'on prend du recul et que l'on regarde la position de l'Europe dans le monde, on constate que l'Europe ne s'est pas engagée au même niveau. Je vois tant d'opportunités, dont certaines ont été perdues".

    Un récent rapport indépendant commandé par l'ESA sur l'exploration humaine et robotique de l'espace a révélé que plus de 100 missions lunaires avant 2030 avaient été annoncées, tant par des agences spatiales nationales que par des entreprises privées. "À l'heure actuelle, l'Europe n'est à la tête que de deux d'entre elles.

    Le rapport note que l'Europe n'a pas de capacité de lancement humain indépendante et qu'elle dépend de partenaires non européens pour envoyer des personnes dans l'espace, "ce qui menace son avenir en tant qu'acteur crédible dans l'espace".

    Actuellement, l'ESA travaille en tant que partenaire junior avec l'agence spatiale américaine Nasa sur des projets d'exploration lunaire. "Il n'y a pas de calendrier convenu [avec la Nasa] sur la date à laquelle un astronaute européen se rendra sur la Lune", a déclaré M. Aschbacher, "mais j'espère que nous y parviendrons avant la fin de la décennie".

    Le programme de l'ESA visant à développer un vaisseau spatial capable de transporter des astronautes européens en orbite basse et au-delà pourrait améliorer la façon dont l'Europe gère les achats d'espace, a déclaré M. Aschbacher.


    La décision de la Nasa au début des années 2000 d'acheter des services de transport de fret au secteur privé, plutôt que de développer ses propres véhicules, a été le moteur de la montée en puissance de SpaceX d'Elon Musk, qui est aujourd'hui le fournisseur de lancement dominant. "C'est exactement le modèle dont nous discutons", a-t-il déclaré.


    L'ESA prépare "différents scénarios et différentes estimations de coûts" à présenter lors d'une réunion des ministres des États membres en novembre. La décision de poursuivre ou non un programme entièrement financé sera prise l'année prochaine.

    L'agence, qui est indépendante de l'UE mais agit comme son agence d'approvisionnement, comprend des États non membres de l'UE tels que le Royaume-Uni et la Suisse. "Nous aurons certainement suffisamment d'éléments sur la table pour que les responsables politiques nous donnent des indications claires sur la manière dont l'Europe souhaite procéder", a déclaré M. Aschbacher.

    Cependant, l'Europe a toujours du mal à résoudre une crise concernant les capacités de lancement de satellites existantes après avoir perdu l'accès aux fusées Soyouz à la suite de l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie. Sa fusée Ariane 5, qui a lancé en avril le vaisseau spatial européen Juice, d'une valeur de 1,6 milliard d'euros, en mission vers les lunes glacées de Jupiter, doit effectuer son dernier vol ce mois-ci, tandis que la fusée Ariane 6, qui lui succède, a été retardée pendant des années. La nouvelle fusée Vega C est clouée au sol dans l'attente d'une enquête sur l'échec d'une mission l'année dernière.


    Toutefois, M. Aschbacher a déclaré que l'Europe disposait déjà d'un grand nombre des éléments nécessaires pour développer sa propre capacité de lancement humain au cours de la prochaine décennie.


    Il s'agit notamment du module de service européen, qui fournit de l'électricité, de l'eau et de l'oxygène au vaisseau spatial Orion de la NASA, qui enverra des astronautes sur la Lune. L'Europe possède également le véhicule de transport automatisé qui transporte chaque année du fret vers la station spatiale internationale en orbite basse.

    Bien qu'Ariane 6 puisse éventuellement être améliorée afin d'offrir une capacité de lancement humain, cela n'est pas une évidence. "D'autres véhicules pourraient être développés, de la même manière que la stratégie de la NASA a encouragé l'émergence de SpaceX.


    En novembre, l'ESA a dévoilé 17 nouveaux membres de son corps d'astronautes - dont le premier para-astronaute handicapé au monde - lors d'un sommet ministériel à Paris, qui a convenu d'augmenter les dépenses de 17 % pour atteindre 16,9 milliards d'euros au cours des cinq prochaines années.


    Original (en anglais):

    Spoiler

    ESA aims to send astronauts to Moon on European rocket.

    Agency chief outlines plans to develop independent human launch capability within a decade.

    by Peggy Hollinger and Clive Cookson 

    The European Space Agency is drawing up proposals to develop spacecraft over the next decade that could fly ESA astronauts into orbit and to the Moon, according to its director-general Josef Aschbacher.

    Speaking to the Financial Times ahead of the FT Investing in Space summit in London, Aschbacher said developing an independent human launch capability was crucial for Europe to catch up in a rapidly evolving global race to space. 

    “What is happening in the US, China and India is quite impressive,” he said. “If you step back and see where Europe stands globally, you see that Europe has not engaged at the same level. I see so many opportunities, some of them lost opportunities.” 

     

    A recent independent report commissioned by ESA on human and robotic exploration of space found that more than 100 lunar missions before 2030 had been announced, by both national space agencies and private companies. “At present, Europe is only leading two of them,” it stated.

    The report noted that Europe had no independent human launch capacity and relied on non-European partners to send people into space, “which is threatening its future as a credible actor in space”. 

    At present, ESA is working as a junior partner with the US space agency Nasa on lunar exploration projects. “There is no timetable agreed [with Nasa] on when a European astronaut will be on the moon,” said Aschbacher, “but my hope is that we can achieve this before the end of the decade.”

    ESA’s programme to develop a spacecraft capable of carrying European astronauts to low-earth orbit and beyond could improve the way in which Europe manages space procurement, Aschbacher said.
     

    Nasa’s decision in the early 2000s to buy cargo transportation services from the private sector, rather than developing its own vehicles, was the driver behind the rise of Elon Musk’s SpaceX, which is now the dominant launch provider. “That is exactly the model we are discussing,” he said. 
     

    ESA was preparing “different scenarios and different cost estimates” to present to a meeting of member-state ministers in November. A decision whether to go ahead with a fully funded programme will be made next year.

    The agency, which is independent of the EU but acts as its procurement agency, includes non-EU member states such as the UK and Switzerland. “We certainly will have enough elements on the table for politicians to give us clear guidance on how Europe wants to proceed,” Aschbacher said. 

    However, Europe is still struggling to resolve a crisis over existing satellite launch capability after losing access to Soyuz rockets following Russia’s full-scale invasion of Ukraine. Its Ariane 5 rocket, which in April launched Europe’s €1.6bn Juice spacecraft on a mission to Jupiter’s icy moons, is due to make its last flight this month, while the successor Ariane 6 has been subject to years of delay. The new Vega C rocket is grounded pending an investigation into a failed mission last year.
     

    But Aschbacher said Europe already had many of the building blocks required to develop its own human launch capability within the next decade. 
     

    These included the European service module, which provides electricity, water and oxygen to Nasa’s Orion spacecraft that will send astronauts to the moon. Europe also has the automated transport vehicle that hauls cargo to the International Space Station in low-earth orbit every year.

    While Ariane 6 could eventually be upgraded to have a human launch capability, this was not a given. “Other vehicles could be developed” in the same way that Nasa’s strategy had encouraged the emergence of SpaceX, he said.
     

    In November, ESA unveiled 17 new members of its astronaut corps — including the world’s first disabled para-astronaut — at a ministerial summit in Paris, which agreed to raise spending by 17 per cent to €16.9bn over the next five years.

     

     

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  13. 2 hours ago, Dedieu said:

    Vous croyez que le pouvoir russe, son armée de terre vaincue, ayant perdu la Crimée, accepterait une ligne Maginot

    (en supportant au mieux une guerre hybride avec ses "révolutions colorées",

    tout en espérant que Zelensky tienne "ses hommes" de son coté de la ligne et que l'épuration ne soit pas trop sale) ?

    En tout cas, c'est, je crois, ce qui nous est vendu, avec derrière l’exemple pour le pouvoir chinois,

     qui voyant cela renoncerait à prendre Taïwan par la force, accepterait un endiguement

    et une "guerre hybride avec ses révolutions colorées", jusqu'à ce que le PCC devienne un vassal démocrate?

    Si la Russie perdait la Crimée, ça permettrait de relancer la campagne contre la "Syrie-Iran-Hezzbollah",

    c'est aussi un des objectifs de cette guerre, mais je doute que tout ceci soit possible, je dois être défaitiste.

     

    Pourquoi la démocratie ferait-elle de la Chine un vassal ? Je pense que cela renforcerait leur pouvoir et leur influence. En disant vassal, voulez-vous dire que les citoyens chinois feraient du PCC leur vassal ? Si c'est le cas, je ne vois pas comment ce ne serait pas un développement merveilleux pour 99,99999999% du monde, à l'exception des élites du PCC bien sûr.

    Est-ce que je vous ai mal compris ?

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  14. On 5/20/2023 at 6:36 AM, Alexis said:

    Non, selon la Constitution russe, ce n'est pas la Crimée qui est non négociable. C'est la Crimée... Plus quatre autres provinces ukrainiennes. 

    Ce depuis les "référendums" de septembre 2022, qui étaient certes des simulacres ridicules, mais n'en ont pas moins pris force constitutionnelle en Russie. Vladimir Poutine a brûlé ses vaisseaux en les organisant. Il s'est interdit de faire marche arrière.

    Si une offensive ukrainienne réussit à atteindre la mer d'Azov et à progresser dans le Donbass, voire à atteindre l'isthme de Crimée... La guerre n'en sera pas terminée pour autant. Ni les objectifs de Moscou modifiés. 

    A la fin des fins, soit l'Ukraine sera écrasée, soit la Russie connaîtra un effondrement/ une révolution.

    J'ai déjà dit ce que je pensais des probabilités respectives de ces deux scénarios.

     

    Un gouvernement ukrainien désespéré pourrait être conduit à des actions désespérées, oui. Façon "Samson dans le temple des Philistins"

    Cela dit, les Ukrainiens ne disposent pas d'ATACMS. Et leur capacité technique à utiliser leurs Storm Shadows en dehors de leur territoire est sujette à caution - qu'en est il de l'outil de planification de mission et de programmation du missile, en ont ils vraiment le contrôle absolu, Londres a t il été si imprudent ? Quant aux F-16 voire Mirage 2000, les Ukrainiens auront ils le contrôle total, sans "sécurité logicielle" permettant à Washington / respectivement Paris de bloquer une mission de bombardement en territoire russe ?

    Je n'y crois pas, perso. Si je me trompe sur ce point, alors nous nous rapprochons de l'option 5 du sondage... La guerre qui finirait par dériver vers une guerre généralisée.

    C'est justement à cause de ce risque que je ne crois absolument pas au don aux Ukrainiens de moyens de frappe capables d'atteindre la profondeur du territoire russe sans "garde-fou" sous contrôle d'un pays occidental 

    Ne prétendons pas que la constitution russe est une loi physique immuable ou même un contrat sacré vénéré par les hommes depuis des décennies ou des siècles.

    Elle est hautement malléable, et surtout, elle est soumise aux caprices, aux émotions, aux nécessités et à l'opportunisme politique du mafioso en chef. Lorsque vous contrôlez une société de manière aussi complète, y compris toutes les informations, et que vous brandissez la menace de la violence de manière aussi arbitraire sur la population, vous pouvez faire n'importe quoi, y compris changer ou violer une imposture totale comme la constitution russe. Il n'y a pas d'État de droit au sens où les sociétés représentatives modernes appliquent cette notion. Une constitution est censée incarner les pouvoirs accordés à un gouvernement par les citoyens et codifier les limites du gouvernement, ce qui n'est manifestement pas le cas en Russie. La constitution n'est qu'une feuille de vigne qui cache la véritable nature de la hiérarchie du pouvoir en Russie, qui remonte à l'an 0 de la civilisation russe.

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  15. 7 hours ago, TarpTent said:

    L’administrateur Associé en charge du développement des systèmes d’exploration Jim Free vient de présenter 3 trajectoires possibles pour les prochaines années en ce qui concerne le Programme Artemis :

    - l’un respectant le budget actuellement défini 

    - le second drivé par le respect des dates contractuelles

    - le troisième basé sur l’atteinte des objectifs avec apport budgétaire complémentaire en 2024


    Ci-dessous le troisième slide en question :


    Parmi les observations faites lors de cette réunion :

    - Le planning pour un lancement d’Artemis 2 à fin 2024 est en bonne voie sans risque a priori de report

    - il pourrait y avoir quelque report concernant le lancement d’Artemis 3, actuellement prévu fin 2025, en raison principalement d’incertitudes sur le développement de l’atterrisseur et des combinaisons spatiales.

    - La Nasa s’est par ailleurs félicitée du succès global de la mission Artemis 1, considérant qu’ils en tiraient les enseignements qu’ils en attendaient ("we got what we paid for" ).

     

    L’estimation financière : il faudrait 41 milliards de dollars qur les 5 prochaines années pour pouvoir déposer 2 humains sur la Lune en 2028. 

     

     

    C'est passionnant, mais j'ai toujours été déçue par des promesses de ce genre.

    Je me souviens encore très bien qu'à l'âge de 6-7 ans, un astronaute est venu dans ma classe et a présenté un diaporama visuellement époustouflant (de vraies diapositives, pas de PowerPoint à l'époque) de la nouvelle station spatiale que la navette visiterait régulièrement. L'image de ces modules et de ces panneaux solaires étincelants est véritablement gravée dans ma mémoire permanente. Tous les garçons de cette classe voulaient devenir des astronautes de la NASA. Le temps a passé, la catastrophe de Challenger s'est produite (également à l'école, en direct sur un téléviseur que le professeur avait fait entrer dans la salle), la guerre froide a pris fin... cette station spatiale qui m'avait tant enthousiasmé ? Eh bien, elle a été supprimée du budget et transformée en ce qui est aujourd'hui l'ISS, une station spatiale dont le premier module n'a été lancé que près de 20 ans après que l'astronaute nous a montré à nous, les enfants, ce diaporama sur la station spatiale, et elle n'est toujours pas vraiment terminée, alors que son démantèlement est en cours de planification. Ai-je l'air amer à propos de tout cela ? Oui ? Eh bien, c'est parce que je le suis !:angry: Mes propres enfants auront presque l'âge qu'avaient mes parents lors de la mission Apollo 11 d'après le calendrier de la NASA Artemis, et je suis là, à avoir vécu entièrement dans l'âge des ténèbres de la conquête spatiale humaine.

    Je prie vraiment pour vivre assez longtemps pour voir un atterrissage sur Mars, habité bien sûr.

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  16. 10 hours ago, BPCs said:

    Et cela, alors que le dimensionnement du PA est dicté par celui de l'avion ...sauf qu'on ne sait plus quelle sera sa taille :dry:

    J'ai peut-être manqué un épisode du feuilleton du SCAF. À un moment donné, la taille était connue, mais maintenant (grâce, sans doute, ze Germans!) elle ne l'est plus ?

    C'est G4lly qui le dit le mieux

    13 hours ago, g4lly said:

    Bienvenue dans la vraie vie ...

     

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  17. 12 hours ago, olivier lsb said:

    Un fil très intéressant sur la Pobedobesie, à savoir le culte et la fétichisation du fait militaire soviétique de la 2nde GM, dans le contexte de la Russie d'aujourd'hui.

     

     

     

     

    C'est donc un peu comme la Corée du Nord. Ce serait simplement amusant s'il n'y avait pas le sang versé par tous ces Ukrainiens au nom de ce qu'on appelle cette stupidité. Molotov-Ribbentrop, opportunément effacé de l'histoire, sans doute. Tout le monde (d'après ce que nous voyons) est tellement prêt à se déguiser et à faire semblant comme des enfants (et comme leurs propres enfants), ce doit être une belle époque pour être Russe, rien ne peut aller mal quand on pervertit l'histoire de cette façon.

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  18. 4 hours ago, Alexis said:

    L'un des journalistes allemands les plus connus Gabor Steingart, publie un article choc sur les perspectives de la guerre en Ukraine. Tout est dans le titre, qui recense les "huit faits gênants pour l'Occident"

    À moins que l'Occident ne change de stratégie, l'Ukraine deviendra le nouveau Kaboul

    L'Ukraine exige une multiplication par dix de l'aide militaire occidentale dans la lutte contre l'agression russe, et les sanctions occidentales sont trop faibles pour avoir un effet sur Poutine. À moins que l'Occident ne change de stratégie, l'Ukraine pourrait devenir le nouveau Kaboul.

    Si vous êtes cynique, vous pourriez dire : l'Ukraine se rapproche de la paix. Ce serait alors la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle, cependant, suit immédiatement : selon tout ce que nous voyons maintenant, ce sera une paix dictée par la Russie. Les mauvaises nouvelles dévorent les bonnes nouvelles.

    Ce qui s'est passé? L'Ukraine sent le souffle chaud de l'agresseur sur sa nuque. Dans la lutte contre l'invasion russe, elle réclame le décuplement de l'aide militaire occidentale. Le vice-ministre des Affaires étrangères Andriy Melnyk a écrit sur Twitter samedi. "L'Ukraine a besoin de dix fois plus pour mettre fin à l'agression russe cette année."

    L'Occident devrait enfin cesser de tracer "des lignes rouges artificielles de soutien". Il a plutôt exigé que les États de l'OTAN libèrent 1 % de leur produit intérieur brut pour les livraisons d'armes à l'Ukraine. Dans le cas de l'Allemagne, cela représenterait plus de 35 milliards d'euros, soit presque le double des dépenses annuelles de la Bundeswehr.

    Une tempête de merde a éclaté immédiatement, que même Melnyk n'avait peut-être pas connue auparavant. Dégustation:
    "Tu devrais avoir honte."
    « Que diriez-vous des bombes atomiques ?
    "Complètement fou."
    "Votre guerre, votre argent."
    "Nous ne vous devons rien."
    "Je pensais que l'Ukraine gagnait ?!"
    « Mendier ailleurs.

    Les huit faits gênants pour l'Occident

    Quiconque regarde à travers la fumée peut voir que l'Ukraine ne va pas bien – ni dans l'opinion publique ni sur le champ de bataille. La résistance occidentale est grande en mots et petite en succès. Voici les huit faits extrêmement inconfortables pour l'Occident :

    1. À environ 1 300 kilomètres, la ligne de front est trop longue pour que la relativement petite armée ukrainienne puisse gagner du terrain ici. L'Ukraine ressemble de plus en plus à un État croupion. Les zones autour de Luhansk, Donetsk et Melitopol, ainsi que la ville portuaire de Marioupol, ont été perdues. La centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud de l'Ukraine, est toujours occupée par la Russie. Comme la Crimée. Leur reconquête est impossible avec les anciens équipements militaires.

    2. Même des experts indépendants - du moins indépendants du gouvernement ukrainien - supposent que l'équipement militaire de l'Ukraine est insuffisant. Le patron de Rheinmetall affirme que l'Ukraine a besoin d'un multiple de ses stocks de chars précédents. L'ex-général Egon Ramms confirme cette évaluation : "Afin de relancer l'opération ukrainienne, un plus grand nombre de chars de combat et de véhicules blindés de transport de troupes sont nécessaires pour la bataille interarmes mobile. De plus, une artillerie à longue portée et un équipement encore meilleur pour la défense anti-aérienne"

    3. Les sanctions économiques n'ont eu aucun effet en Russie qui pourrait forcer Poutine à abandonner. Pour cette année et la suivante, le FMI prévoit des augmentations du PIB russe de 0,7 et 1,3 %. Des marchandises occidentales importantes telles que des composants électroniques pour l'armée parviennent à Poutine via des pays comme l'Iran ou les Émirats arabes unis. S'il ne peut plus déchaîner ses approvisionnements en pétrole et en gaz en Occident, il peut le faire en Inde et en Chine . L'acquisition de nouveaux clients par Poutine est intacte.

    4. Après son invasion, la Russie est-elle devenue le paria de la communauté mondiale, comme le voulait l'Occident ? C'est ce qu'a demandé Claudia Major de la Fondation Science et Politique vendredi lors de la Journée des entrepreneurs familiaux. Elle a immédiatement donné la réponse : Non. Une grande partie de la communauté internationale est d'avis que l'Amérique est aussi une grande puissance chère et n'est pas innocente de ce conflit.

    5. Avec la Chine, Poutine a réussi à attirer un joueur important à ses côtés. Xi Jinping a récemment qualifié Poutine de son "ami estimé". Ainsi encouragé, l'ambassadeur de Russie à Paris, Lu Shaye, a déclaré qu'en ce qui concerne les États ex-soviétiques, dont la Crimée, il n'y a « aucun accord international qui établit le statut de certains en tant que nation souveraine ».

    6. Jusqu'à présent, l'Occident - tous alliés confondus - n'a pas fourni 55 milliards de dollars américains, comme le dit Melnyk, mais a investi plusieurs fois cette somme dans l'aide directe, plus les amortissements sur les investissements occidentaux en Russie, plus les conséquences économiques des sanctions occidentales en Russie. ce conflit. Selon l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, les États-Unis et l'UE ont déjà promis à eux seuls plus de 130 milliards d'euros d'aide gouvernementale à l'Ukraine. Le prix monte, les succès restent.

    7. Le public autrefois pro-ukrainien descend dans la rue. Au sein de la population américaine, le soutien à l'Ukraine est tombé à moins de 50 % en février, contre 60 % en mai 2022. Selon un sondage Ipsos de mars, 30 % des Allemands pensent que les sanctions contre la Russie réduisent l'impact économique sur l'énergie locale et les prix des aliments n'en valent pas la peine.

    8. Entre-temps, l'unité de l'OTAN était considérée comme le plus grand succès vérifiable, même s'il s'agissait essentiellement d'une unité rhétorique. En vérité, tous ne livrent en aucun cas leurs armes à Kiev de la même manière. Et : Macron a clairement indiqué que sa vision du rôle de l'Amérique diffère considérablement de la lecture officielle de l'OTAN. Faisant référence au rôle de la Chine et de l'Europe dans le conflit de Taiwan, il a expliqué : "Le paradoxe serait que nous paniquions et pensions que nous ne sommes que des partisans de l'Amérique".

    Conclusion : L'Occident, dans toute son unité, trébuche. Mesuré par rapport au déploiement brutal de l'armée russe, ses réserves d'armes sont trop faibles, les sanctions trop inefficaces et il n'y a pas de plan de paix du tout. La suite des événements n'est pas difficile à prévoir : sans changement de stratégie, Kiev deviendra le nouveau Kaboul.

    Le pavé est dans la mare...

    Steingart n'a pas de stratégie alternative à proposer. Mais la critique de la stratégie actuelle est à mon avis bien sentie. Ainsi que l'énoncé de ses conséquences les plus probables.

    La Russie n'a toujours pas les effectifs nécessaires pour contrôler un territoire de la taille de l'Ukraine. Elle aura beau dépenser temps et argent pour essayer, elle n'en sera que plus pauvre au bout du compte. Ils n'ont tout simplement pas assez de soldats et d'équipements pour prendre le contrôle d'une zone aussi vaste qui ne veut pas être conquise. Je ne sais pas comment dire en français, mais en anglais "they've shot their load already" ils ne peuvent que futilement essayer de revenir de cet abîme (désolé, mais c'est une métaphore parfaite, et Poutine a 70 ans donc... ).

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  19. On 3/22/2023 at 12:30 PM, PolluxDeltaSeven said:

     

    A mon sens, le GCAP (et le Tempest et le F-X avant lui) a justement pour but d'intégrer le NGAD à la marge


    Tout porte à croire que les USA ne refourgueront pas leur chasseur de 6e génération, même à leurs plus proches alliés, pour les mêmes raisons qu'ils n'ont pas exporté le F-22. Néanmoins, Washington aura clairement l'intention de dominer le marché de la 6e génération comme ils dominent aujourd'hui celui de la 5e.

    Pour cela, il n'y aura pas 20.000 solutions possibles:

    - Soit ils vont proposer une version "Lite" du NGAD.
    - Soit ils vont principalement imposer leur cloud de combat et leurs loyal wingman (CCA) comme base de la 6e génération, le F-35 venant combler les trous
    - Soit ils s'appuieront sur un consortium international pour développer le volet piloté "export" du NGAD.

    Et il me semble que c'est sur ce dernier point que se positionne les membres du GCAP. De leur point de vue, l'affaire ne peut être que rentable.
    - Si les USA refusent tout partage sur le NGAD (hautement improbable vu le standard imposé avec le F-35), ils pourront toujours développer leurs propres solutions.
    - Si les USA partent sur l'option Cloud+CCA+F-35, ces trois pays (clients du F-35) seront bien positionnés pour proposer à l'exportation un avion plus performant que le F-35, mais compatible avec le système de combat de 6e génération NGAD.
    - Si les USA souhaitent activement promouvoir une solution internationale développée en collaboration, alors ce n'est qu'une question de temps avant que le GCAP ne développe un "partenariat privilégié" avec Boeing, Lockheed Martin ou Northrop Grumman. A tous les coups, Washington voudra réitérer l'expérience JSF. Mais dans ce dernier cas de figure, en s'étant regroupés très en amont, le Japon, le Royaume-Uni et l'Italie auront clairement des arguments beaucoup plus solides à opposer aux Américains, leur permettant d'obtenir un workshare et surtout un pouvoir décisionnaire nettement plus important que ce qu'il avait été possible d'établir dans le cadre du JSF.

     

    Très sincèrement, je ne vois pas trop comment une autre grille de lecture des évènements récents serait possible.
    D'autant plus que ça explique en partie pourquoi la Suède a quitté le projet. Elle était intéressée par le développement de nouvelles technologies exploitables en interne, pas pour refourguer de l'expertise au NGAD américain (après, voir si leur adhésion à l'OTAN changera ce point de vue). Je trouve d'ailleurs que le fait qu'on n'ai toujours pas démarché activement Stockholm pour l'inclure dans le SCAF révélateur de notre aveuglement politique sur ce projet, mais bon, ce n'est pas le sujet.  

     

    Quand à l'Italie, pour revenir sur ce point précis, il faut bien voir que Rome tient Londres par les c**** sur le plan industriel. Aujourd'hui, la seule réelle plus-value des Britanniques, c'est Rolls Royce. L'expertise de BAE Systems sur les cellules et les commandes de vol ne vaut plus grand chose aujourd'hui, en tous cas pas plus que celle de Mitsubishi ou de Leonardo. Par contre, sur toute la partie électronique, l'expertise britannique est aujourd'hui détenue en grande partie... par Leonardo UK. Et là encore, Leonardo It et les électroniciens japonais n'ont pas grand chose à leur envier, au contraire.

    Bref, politiquement, il serait difficile pour les Anglais de faire jeu égal avec les Japonais si les Italiens quittent le projet et mettent la pression sur Leonardo.

     

    Je ne pense pas que les ventes d'avions de combat de la 6e génération à des pays autres que les pays constructeurs auront une quelconque ressemblance avec les ventes d'avions de combat de toutes les générations précédentes.

    Le principal argument de vente d'un chasseur de sixième génération par rapport à la cinquième génération est qu'il est hyperconnecté. Il augmente considérablement la profondeur et la dépendance des intégrations des éléments terrestres, aériens, spatiaux et des données en dehors de l'avion de combat physique solitaire proprement dit. En d'autres termes, il sera beaucoup plus cher que les chasseurs précédents et n'offrira pas grand-chose de plus que les jets actuels s'il est vendu sans tous ces accessoires, effecteurs et liens coûteux.

    En outre, en supposant que tous les programmes actuels qui prétendent développer un système de 6ème génération soient réellement menés à terme (je doute fortement qu'ils le soient tous, je dirais qu'environ la moitié d'entre eux le seront et que, dans certains cas, les spécifications seront manifestement revues à la baisse pour être complètes), alors, à un moment donné, lorsque le dernier d'entre eux sera terminé, ils seront tous "disponibles" à la vente. Cependant, le problème est que la majorité des pays qui seraient des clients potentiels évidents pour l'avion de combat moderne le plus sophistiqué d'une nation auront déjà été profondément impliqués dans le développement de leur propre avion ou auront fait partie d'un consortium pour en développer un. Il ne resterait donc plus que les alliés les plus riches et les plus fiables, qui n'ont pas développé d'avion de combat de sixième génération ou qui n'ont pas participé au développement coopératif d'un tel avion, et qui ont également un problème de sécurité important lié à un rival potentiel suffisamment sophistiqué pour avoir besoin d'un avion de sixième génération coûtant au moins deux fois plus cher (en monnaie réelle, et non nominale) que l'avion de la génération précédente, afin de maintenir l'équilibre face à la menace sécuritaire. Cela n'augure rien de bon pour les grandes idées des vendeurs concernant l'exportation d'un nombre significatif de jets.

    C'est du moins la logique que j'entrevois pour 2035-2060. Il n'y a pas d'avis autorisé sur l'avenir dans 15 à 35 ans, de sorte que cette hypothèse est tout aussi valable que n'importe quelle autre prédiction.

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  20. C'était le sujet de l'article "The Big Read" du FT hier (un article plus long qui est produit environ une fois par semaine).

    Je l'ai passé au traducteur automatique sur mon téléphone et j'espère que je ne me suis pas trompé. Le FT a pris des mesures pour que même le copier-coller de son texte soit une tâche extrêmement fastidieuse.


    L'anglais original est dans le spoiler box.

    Spoiler

    The week Macron’s grand diplomatic project floundered

    A furore over the French president’s remarks on Taiwan has left him isolated on the world stage as well as at home


        The low point in a dire week for President Emmanuel Macron came during a press conference on Wednesday when a reporter confronted him with a jibe from an old adversary: Donald Trump.

    The former US president, who alternately embraced and clashed with his French counterpart, had taken issue with Macron’s state visit to Beijing earlier this month. “Macron, who’s a friend of mine, is over with China kissing [Xi’s] ass,” Trump told Fox News.

    Macron, who was on a state visit to the Netherlands, declined to respond. But the fact that he faced the question at all four days after his return to Europe was a sign of how badly he had mangled both the symbolism and the messaging around his carefully planned China trip.

    Not only did Macron have little to show from efforts to convince Xi to limit his support for Russia, he created a diplomatic uproar with an interview on the flight home in which he called on Europe to develop its own stance independent of the US to deal with tensions between Beijing and Taiwan.

    “The great risk” for Europe is that it “gets caught up in crises that are not ours, which prevents it from building its strategic autonomy,” Macron said, warning against becoming “vassals” to the US or China. Politicians, diplomats and analysts on both sides of the Atlantic called the remarks tone-deaf and ill timed given the US has backed European security by bankrolling Ukraine’s defence.

        At the press conference in Amsterdam, an exasperated-looking Macron tried to draw a line under the episode by explaining that France is for the status quo on Taiwan, remains a staunch ally of the US and wants Europe to present a united front on China. But he could not resist repeating a line that had enraged many of his European partners: “Being an ally does not mean being a vassal.” 

    For François Heisbourg, a European security analyst, this week encapsulated all that has gone wrong with Macron on foreign policy since the war in Ukraine upended the global security order.

    Although the French president arguably has the right diagnosis that Europe needs to become a stronger, more independent power, he says, Macron has been an ineffective messenger and displayed a dangerous naivete, first towards Russia in the run-up to war and now with China.

    “It is a romantic way of doing foreign policy,” Heisbourg says. “Macron really believes that with his intellect and his charm, he can convince leaders like Vladimir Putin or Xi Jinping to act differently.” 

    Macron remains, like other modern French presidents since General Charles de Gaulle, guided by the idea that France has a special role to play in foreign affairs — with a seat on the UN Security Council and now the sole EU country with the nuclear bomb — and that means defining its own foreign policies apart from the US. He is wedded to the concept of France as a “balancing power” between superpower-aligned blocs.

        But in trying to put the theory into practice he has often provoked diplomatic controversies. He infuriated Berlin and the EU’s eastern members in 2019 with a freelance initiative to reset relations with Vladimir Putin and Russia. He followed up by declaring Nato “braindead”. In the middle of Russia’s brutal war against Ukraine, he said Moscow must not be “humiliated” and would need security guarantees.

        Several of these controversies have been triggered by unguarded interviews to the media, often on the plane back from foreign trips, prompting some observers to quip the president perhaps has a problem with cabin pressure.


        But his comments this week, appearing to blame the US for the tensions over Taiwan, have caused the widest-ranging furore so far.

    Although other EU capitals share French concerns about Sino-American brinkmanship over Taiwan and US pressure for economic de-coupling from China, the president’s remarks eclipsed efforts by Brussels to engineer a more coherent EU stance on Beijing. 

    On her own visit to China this week, German foreign minister Annalena Baerbock disavowed the French leader’s comments and warned China not to use military force on Taiwan.

    Governments in eastern Europe were especially irritated by Macron’s plea for the EU to acquire greater “strategic autonomy” and become a “third superpower” instead of being “followers”, accusing him of failing to learn the lessons of Putin’s invasion of Ukraine. Without US military and financial aid to Kyiv — more than 30 times that of France — Ukrainian resistance would have crumbled.

    Speaking in Washington this week, Polish prime minister Mateusz Morawiecki countered Macron’s viewpoint, saying the EU needed a “strategic partnership” with the US rather than “concepts formulated by others in Europe, concepts that create more threats, more question marks, more unknowns”.

        The French president’s apparent disregard for the fundamental security interests of the countries on the EU’s eastern flank has undermined trust in him and his capacity to articulate an EU viewpoint, say analysts and EU officials.

    With his approval ratings plummeting domestically after months of protests over his unpopular pensions reform, Macron might have hoped his trip to China would strengthen his claim to be Europe’s strategic thinker and diplomat in chief. Instead he looks increasingly isolated and out of favour with his European partners.

    “He wants to shake up things and wake up people,” says Jana Puglierin, head of the Berlin office of the European Council on Foreign Relations and a strong advocate of European strategic autonomy. “But he’s frightening people and dividing countries from each other.”

    The think-tanker-in-chief

    It’s a far cry from 2017, when Macron celebrated his election in front of the Louvre in Paris to the strains of the EU anthem. He had campaigned on a pro-EU ticket and had defeated the Eurosceptic, far-right leader Marine Le Pen. After the populist shocks of the Brexit vote and Trump’s election, he carried the hopes of pro-Europeans and aspired to fill a leadership void in Europe created by Angela Merkel as she entered her twilight years as German chancellor.

    Macron laid out his ambitions for a stronger Europe in a speech at the Sorbonne University later that year. The EU should strive for “strategic autonomy,” he said — an amorphous concept meaning the union should have its own capacity to act and not be hindered by dependencies on other powers. It was not his original idea, but he gave it propulsion.

    The Sorbonne proposals received short shrift in Berlin, but many of them have since taken shape and the EU undeniably carries a greater French imprint since then.

    The French president persuaded Merkel to support a pandemic recovery fund backed by common EU borrowing, a watershed moment in integration. The EU has also embraced industrial policy and adopted multiple policies to protect its internal market from unfair competition.

    To a degree, the strategic autonomy agenda has also taken root. The EU is taking measures to reduce its supply chain dependencies, such as on chips and electric batteries, and has created instruments, such as a facility to fund military operations, which has been used to support Ukraine.

        But autonomy in security and defence, given temporary momentum by the Trump presidency, was always contentious with many EU capitals seeing it as the latest manifestation of France’s drive to weaken the Atlantic alliance — a suspicion only magnified by Macron’s “vassal” comment this week.

    “You cannot build European strategic autonomy explicitly against the United States, although Macron would always say, ‘Oh, I’m not doing this. I’m not against the United States. I just want Europe to be independent,’” says Puglierin. “But his rhetoric and the way he puts it and especially in this latest interview, always has this anti-American tone in it.”

    Macron’s foreign policy approach to the US stems from the historic line France has held since de Gaulle — namely to be “a friend and ally, but not aligned”, says Hubert Védrine, a former foreign minister and top Élysée Palace official under François Mitterrand. Paris would stand with allies in tough moments but still keep its freedom.

    Védrine, an intellectual influence on Macron who still regularly speaks to the president, was once an ardent proponent of the concept, but he admits that it may no longer be realistic. “The idea is still good even today, but France truly can’t play this role any more — its economy has weakened too much to make it credible as a power,” he said.

    Macron’s foreign policy woes stem as much from his method as from substance, say former officials and analysts. Strong on concepts, he is weaker at diplomatic bridge-building and sometimes says too much publicly. He relishes debate and eschews short answers to questions, offering instead historical context and complexity, symbolised by his catchphrase en même temps (at the same time).

        This earned him the label of a “think-tanker-in-chief” who brilliantly analyses issues, yet cannot deliver results given France’s role as a midsized power.

    “Macron is a narcissist who cannot recognise his errors,” says one former French diplomat. “His big problem is that he thinks above all about ideas and concepts and not about tactics, so he says the wrong things at the wrong time.”

    Can Macron change his ways at home or abroad? Sceptics doubt it.

    He has repeatedly promised to govern in a less top-down manner and be more sensitive to the struggles of the working class, such as after the gilets jaunes crisis in 2018. On the night of his re-election against Marine Le Pen last year, he vowed to heal divisions and recognised that some voters had backed him to block the far right and not because they agreed with his policies.

    Those conciliatory words have proven hollow: he chose to ram through the pensions reform to raise the retirement age to 64, which is opposed by two-thirds of the population, without a parliamentary vote even after months of street protests. His ability to govern has been hampered by his party losing its parliamentary majority, imperilling second-term agendas, such as reaching full employment.

    Macron also seems ready to stick to his guns on foreign policy. In a speech in the Netherlands this week that focused largely on economic independence and competitiveness, he said making Europe more “sovereign” was “central to my political project”.

    But now, isolated both at home and on the world stage, it is unclear where Macron can find the political capital to bring his project to fruition.
     

    Quote

    La semaine où le grand projet diplomatique de Macron a vacillé

    La fureur suscitée par les propos du président français sur Taïwan l'a isolé sur la scène internationale et dans son pays.


    Par Leila Abboud à Paris et Ben Hall à Saint-Malo


        Le point le plus bas d'une semaine désastreuse pour le président Emmanuel Macron est survenu lors d'une conférence de presse mercredi, lorsqu'un journaliste l'a confronté à une raillerie d'un vieil adversaire : Donald Trump.

    L'ancien président américain, qui a tour à tour embrassé et affronté son homologue français, s'était opposé à la visite d'État de M. Macron à Pékin au début du mois. "Macron, qui est un de mes amis, est en train de lécher le cul de Xi en Chine", a déclaré M. Trump à Fox News.

    M. Macron, qui était en visite d'État aux Pays-Bas, a refusé de répondre. Mais le fait qu'il ait été confronté à la question quatre jours après son retour en Europe montre à quel point il a mal géré à la fois le symbolisme et le message de son voyage soigneusement planifié en Chine.

    Non seulement M. Macron n'a rien montré de ses efforts pour convaincre M. Xi de limiter son soutien à la Russie, mais il a créé un tollé diplomatique en accordant une interview sur le vol de retour, dans laquelle il appelait l'Europe à développer sa propre position indépendamment des États-Unis pour gérer les tensions entre Pékin et Taïwan.

    "Le grand risque pour l'Europe est d'être prise dans des crises qui ne sont pas les siennes, ce qui l'empêche de construire son autonomie stratégique", a déclaré M. Macron, mettant en garde contre le risque de devenir des "vassaux" des États-Unis ou de la Chine. Des deux côtés de l'Atlantique, des politiciens, des diplomates et des analystes ont qualifié ces remarques de sourdes et de malvenues, étant donné que les États-Unis ont soutenu la sécurité de l'Europe en finançant la défense de l'Ukraine.

        Lors de la conférence de presse à Amsterdam, M. Macron, l'air exaspéré, a tenté de tirer un trait sur cet épisode en expliquant que la France était favorable au statu quo sur Taïwan, qu'elle restait un allié fidèle des États-Unis et qu'elle souhaitait que l'Europe présente un front uni face à la Chine. Mais il n'a pas pu s'empêcher de répéter une phrase qui avait mis en colère nombre de ses partenaires européens : "Être un allié ne signifie pas être un vassal".

    Pour François Heisbourg, analyste de la sécurité européenne, cette semaine résume tout ce qui n'a pas fonctionné avec M. Macron en matière de politique étrangère depuis que la guerre en Ukraine a bouleversé l'ordre mondial de la sécurité.

    Bien que le président français ait sans doute le bon diagnostic, à savoir que l'Europe doit devenir une puissance plus forte et plus indépendante, M. Macron a été un messager inefficace et a fait preuve d'une dangereuse naïveté, d'abord à l'égard de la Russie dans la période précédant la guerre, et maintenant à l'égard de la Chine.

    "C'est une façon romantique de faire de la politique étrangère", déclare M. Heisbourg. "Macron croit vraiment qu'avec son intelligence et son charme, il peut convaincre des dirigeants comme Vladimir Poutine ou Xi Jinping d'agir différemment.

    Macron reste, comme les autres présidents français modernes depuis le général Charles de Gaulle, guidé par l'idée que la France a un rôle particulier à jouer dans les affaires étrangères - avec un siège au Conseil de sécurité de l'ONU et maintenant le seul pays de l'UE doté de la bombe nucléaire - et que cela signifie définir ses propres politiques étrangères en dehors des États-Unis. Il est attaché au concept de la France en tant que "puissance d'équilibre" entre les blocs alignés sur les superpuissances.

        Mais en essayant de mettre la théorie en pratique, il a souvent provoqué des controverses diplomatiques. En 2019, il a exaspéré Berlin et les membres orientaux de l'UE en lançant une initiative indépendante visant à rétablir les relations avec Vladimir Poutine et la Russie. Il a suivi en déclarant que l'Otan était "en état de mort cérébrale". En pleine guerre brutale de la Russie contre l'Ukraine, il a déclaré que Moscou ne devait pas être "humiliée" et aurait besoin de garanties de sécurité.

        Plusieurs de ces controverses ont été déclenchées par des entretiens non protégés avec les médias, souvent dans l'avion du retour de voyages à l'étranger, ce qui a incité certains observateurs à dire que le président avait peut-être un problème de pression en cabine.


        Mais les propos qu'il a tenus cette semaine, semblant rendre les États-Unis responsables des tensions sur Taïwan, sont ceux qui ont suscité le plus de fureur jusqu'à présent.

    Bien que d'autres capitales de l'UE partagent les inquiétudes de la France concernant la rivalité sino-américaine sur Taïwan et les pressions américaines en faveur d'un découplage économique avec la Chine, les remarques du président ont éclipsé les efforts déployés par Bruxelles pour élaborer une position européenne plus cohérente à l'égard de Pékin.

    Lors de sa propre visite en Chine cette semaine, la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a désavoué les commentaires du dirigeant français et averti la Chine de ne pas recourir à la force militaire contre Taïwan.

    Les gouvernements d'Europe de l'Est ont été particulièrement irrités par le plaidoyer de M. Macron pour que l'UE acquière une plus grande "autonomie stratégique" et devienne une "troisième superpuissance" au lieu d'être des "suiveurs", l'accusant de ne pas avoir tiré les leçons de l'invasion de l'Ukraine par M. Poutine. Sans l'aide militaire et financière des États-Unis à Kiev - plus de 30 fois supérieure à celle de la France - la résistance ukrainienne se serait effondrée.

    S'exprimant à Washington cette semaine, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a contré le point de vue de M. Macron, affirmant que l'UE avait besoin d'un "partenariat stratégique" avec les États-Unis plutôt que de "concepts formulés par d'autres en Europe, des concepts qui créent plus de menaces, plus de points d'interrogation, plus d'inconnues". 

        Le mépris apparent du président français pour les intérêts de sécurité fondamentaux des pays situés sur le flanc oriental de l'UE a sapé la confiance en lui et sa capacité à exprimer le point de vue de l'UE, affirment des analystes et des fonctionnaires européens.

    Avec une cote de popularité en chute libre après des mois de manifestations contre son impopulaire réforme des retraites, M. Macron aurait pu espérer que son voyage en Chine renforce son statut de penseur stratégique et de diplomate en chef de l'Europe. Au lieu de cela, il semble de plus en plus isolé et en disgrâce auprès de ses partenaires européens.

    "Il veut secouer les choses et réveiller les gens", déclare Jana Puglierin, directrice du bureau berlinois du Conseil européen des relations étrangères et fervente partisane de l'autonomie stratégique de l'Europe. "Mais il effraie les gens et divise les pays les uns des autres.

    Le think-tanker en chef

    On est loin de l'année 2017, lorsque Macron a célébré son élection devant le Louvre à Paris au son de l'hymne européen. Il avait fait campagne sur un programme pro-UE et avait battu la dirigeante d'extrême droite eurosceptique Marine Le Pen. Après les chocs populistes du Brexit et de l'élection de Trump, il portait les espoirs des pro-européens et aspirait à combler le vide créé par Angela Merkel au crépuscule de sa carrière de chancelière allemande.

    Dans un discours prononcé à l'université de la Sorbonne plus tard dans l'année, M. Macron a exposé ses ambitions pour une Europe plus forte. L'Union européenne doit viser l'"autonomie stratégique", a-t-il déclaré, un concept amorphe qui signifie que l'Union doit avoir sa propre capacité d'action et ne pas être entravée par des dépendances à l'égard d'autres puissances. Ce n'était pas son idée originale, mais il lui a donné une impulsion.

    Les propositions de la Sorbonne n'ont pas été retenues à Berlin, mais nombre d'entre elles ont pris forme depuis et l'UE porte indéniablement une plus grande empreinte française depuis lors.

    Le président français a persuadé Mme Merkel de soutenir un fonds de relance en cas de pandémie, financé par un emprunt commun de l'UE, ce qui a marqué un tournant dans l'intégration. L'UE a également adopté une politique industrielle et de multiples mesures pour protéger son marché intérieur de la concurrence déloyale.

    Dans une certaine mesure, le programme d'autonomie stratégique a également pris racine. L'UE prend des mesures pour réduire la dépendance de sa chaîne d'approvisionnement, notamment en ce qui concerne les puces et les batteries électriques, et a créé des instruments, tels qu'une facilité de financement des opérations militaires, qui a été utilisée pour soutenir l'Ukraine.

        Mais l'autonomie en matière de sécurité et de défense, dynamisée temporairement par la présidence Trump, a toujours été controversée, de nombreuses capitales européennes y voyant la dernière manifestation de la volonté de la France d'affaiblir l'alliance atlantique - une suspicion amplifiée par le commentaire "vassal" de M. Macron cette semaine.

    "On ne peut pas construire une autonomie stratégique européenne explicitement contre les Etats-Unis, bien que Macron dise toujours, 'Oh, je ne fais pas ça. Je ne suis pas contre les Etats-Unis. Je veux juste que l'Europe soit indépendante", explique M. Puglierin. "Mais sa rhétorique et la façon dont il s'exprime, en particulier dans cette dernière interview, ont toujours un ton anti-américain.

    L'approche de la politique étrangère de M. Macron à l'égard des États-Unis découle de la ligne historique de la France depuis de Gaulle, à savoir être "un ami et un allié, mais pas aligné", explique Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères et haut fonctionnaire de l'Élysée sous François Mitterrand. Paris se tiendrait aux côtés de ses alliés dans les moments difficiles, tout en conservant sa liberté.

    M. Védrine, qui exerce une influence intellectuelle sur M. Macron et s'entretient encore régulièrement avec le président, était autrefois un fervent partisan de ce concept, mais il admet qu'il n'est peut-être plus réaliste. "L'idée est encore bonne aujourd'hui, mais la France ne peut vraiment plus jouer ce rôle - son économie s'est trop affaiblie pour qu'elle soit crédible en tant que puissance", a-t-il déclaré.

    Selon d'anciens fonctionnaires et analystes, les difficultés de M. Macron en matière de politique étrangère tiennent autant à sa méthode qu'à sa substance. Fort en concepts, il est moins doué pour jeter des ponts diplomatiques et en dit parfois trop en public. Il aime les débats et évite les réponses courtes aux questions, offrant plutôt un contexte historique et de la complexité, symbolisé par sa phrase fétiche "en même temps".

        Cela lui a valu l'étiquette de "think-tanker en chef" qui analyse brillamment les problèmes, mais ne peut pas obtenir de résultats compte tenu du rôle de la France en tant que puissance moyenne.

    "Macron est un narcissique qui ne peut pas reconnaître ses erreurs", déclare un ancien diplomate français. "Son grand problème est qu'il pense avant tout à des idées et à des concepts et non à des tactiques, ce qui fait qu'il dit les mauvaises choses au mauvais moment."

    Macron peut-il changer ses habitudes à l'intérieur ou à l'extérieur du pays ? Les sceptiques en doutent.

    Il a promis à plusieurs reprises de gouverner de manière moins descendante et d'être plus sensible aux luttes de la classe ouvrière, comme après la crise des gilets jaunes en 2018. Le soir de sa réélection face à Marine Le Pen, l'année dernière, il a promis d'effacer les divisions et a reconnu que certains électeurs l'avaient soutenu pour faire barrage à l'extrême droite et non parce qu'ils étaient d'accord avec ses politiques. 

    Ces paroles conciliantes se sont révélées creuses : il a choisi de faire passer en force la réforme des retraites pour porter l'âge de la retraite à 64 ans, à laquelle s'opposent les deux tiers de la population, sans vote parlementaire, même après des mois de manifestations dans les rues. Sa capacité à gouverner a été entravée par la perte de la majorité parlementaire de son parti, ce qui a mis en péril les programmes du second mandat, tels que la réalisation du plein emploi.

    M. Macron semble également prêt à rester sur ses positions en matière de politique étrangère. Lors d'un discours prononcé aux Pays-Bas cette semaine, qui s'est largement concentré sur l'indépendance économique et la compétitivité, il a déclaré que rendre l'Europe plus "souveraine" était "au cœur de mon projet politique".

    Mais aujourd'hui, isolé à la fois dans son pays et sur la scène internationale, il n'est pas certain que M. Macron puisse trouver le capital politique nécessaire pour mener à bien son projet.

     

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  21. 20 minutes ago, olivier lsb said:

    Certes Medvedev doit prouver sa loyauté à Poutine, après une expérience très contrastée à la tête de l'Etat Russe. Mais au point de faire quasiment aveu de crime de guerre, pour ne pas évoquer pire ?

    Cette logorrhée qui n'a aucun intérêt sur le fond, me laisse perplexe sur la forme: pourquoi prendre un tel risque en tant que représentant d'une autorité officielle ? On sait déjà que le mandat d'arrestation de la CPI à l'encontre de VVP et Maria Alekseyevna Lvova-Belova pour déportation d'enfants, a largement été permis les éléments de preuve diffusés par les intéressés eux même, notamment cette dernière. 

    Il semble déterminé à être le prochain bénéficiaire de l'insigne d'honneur du Kremlin, un mandat de la CPI.

    Cela laisse perplexe, à moins que son statut de membre du cercle de Poutine et de loyauté incontestable ne soit beaucoup plus ténu à l'intérieur qu'il ne nous apparaît.


    Sur un autre sujet, je pensais avoir été banni. Je dois avoir mauvaise conscience. Je jure qu'il y a quelques jours, ce site web m'a dit que j'étais banni. À qui dois-je mon pardon ?

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