Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

DAR

Members
  • Compteur de contenus

    1 509
  • Inscription

  • Dernière visite

Messages posté(e)s par DAR

  1. il y a 4 minutes, penaratahiti a dit :

    Maxime Borodine, un journaliste qui avait enquêté sur la mort de membres de compagnies paramilitaires privées russes en Syrie, est décédé hier, il a "chuté" du 5e étage d'un immeuble à Ekaterinbourg la semaine dernière :

    https://newdaynews.ru/ekb/633323.html

    http://m.leparisien.fr/international/russie-questions-sur-la-mort-suspecte-d-un-journaliste-16-04-2018-7666575.php

     

    La dérive autoritaire/dictatoriale du régime se poursuit...

    Un régime né, ne l'oublions pas, sur une très probable manipulation d'ampleur : le FSB est fortement suspecté d'être derrière les attentats sanglants de 1999 attribués par les autorités russes à des indépendantistes tchétchènes (trois attentats au total dans différentes villes, tandis que dans une quatrième ville, Riazan, le FSB a été pris la main dans le sac...). Ceci pour justifier l'invasion/la reprise en main dans la foulée du Daghestan, et le déclenchement de la Seconde guerre de Tchétchénie (très sale guerre). Depuis des tas d'assassinats, dont ceux de journalistes et d'opposants politiques, ont de même été attribués par Poutine aux "suspects habituels" tchétchènes. Commode.

    Bizarrement, certains forumeurs, prompts à déceler des complots un peu partout, n'en ont jamais vu dans ce cas précis, où pour le coup il y en aurait un de réel. ^^ Au contraire, ils le nient mordicus. C'est vrai qu'ici ce ne serait pas l'oeuvre de ploutocrates élitistes judéo-reptilo-wasp mais d'un fascinant autocrate nationaliste à la mâchoire carrée et au torse bombé comme ils les aiment. ^^

    • J'aime (+1) 1
    • Upvote (+1) 3
  2. Il y a 1 heure, leclercs a dit :

    Citation 1 : "Quant à l’hypothèse avancée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, d’une opération britannique, ça n’a rigoureusement aucun sens. On n’attaque pas les transfuges qu’on accueille."

    Citation 2 : "Les relations internationales sont un jeu dynamique, jamais stabilisables. [...] La politique russe actuelle n’est pas anormale. Ce qui est plus surprenant pour moi, c’est que ça paraisse positif pour certains politiques européens. La Russie ne cherche pas le bien commun de l’Europe."

    • J'aime (+1) 1
  3. il y a 28 minutes, TarpTent a dit :

    Après ce n’est qu’une histoire de croyances, d’impressions : face à tous ceux qui trouvent une raison logique à l’empoisonnement de Skripal par le gouvernement russe, moi je n’en vois aucune. Et la suite est tellement mal goupillée depuis la couverture médiatique jusqu’à cette enquête de l’OIAC que ça renforce mon impression

    Non, ce n'est pas qu'une question de croyances : la réalité existe (et résiste au wishful thinking et à la pensée magique). Si tu ne trouves aucune raison logique à l’empoisonnement de Skripal par le gouvernement russe (d'autres en connaissent), tu dois tout aussi logiquement en trouver au gouvernement britannique. Nous sommes tout ouïe...

    • Upvote (+1) 1
  4. il y a une heure, g4lly a dit :

    En pratique le monsieur en sait pourtant beaucoup plus que toi ...

    Si je comprends bien, lorsqu'il s'agit d'un officiel russe, on doit se soumettre au principe d'autorité : lui sait tout et ne peut bien sûr que révéler publiquement la vérité vraie. Par contre, lorsque c'est un officiel d'un pays occidental quelconque, dont celui de ton propre pays, là la machine interprétative complotiste/hypercritique se met de suite en marche (et s'emballe rapidement).

    • Upvote (+1) 1
  5. On se souviendra que la Première Guerre mondiale est partie d'un assassinat à Sarajevo. Espérons que l'humanité, ou du moins les individus au pouvoir, ont un peu progressé en un siècle.

    Si cette affaire se règle sans trop de casse ni humiliation d'un côté ou de l'autre, gageons que pour ce qui est du côté russe, on réfléchira à deux fois avant de s'immiscer à nouveau dans les élections américaines : la créature (Trump), hors contrôle, se retourne contre l'apprenti marionnettiste (Poutine). En comparaison, ses relations avec Obama étaient moins dangereuses politiquement et militairement et moins coûteuses économiquement.

    Sinon, les Russes ont semble-t-il récemment progressé en matière de guerre électronique comme g4lly l'a signalé. Donc de mauvaises surprises pour les missiles et avions occidentaux sont très possibles en cas de dérapage guerrier. Si en revanche une parade a pu déjà être trouvée par les pays otaniens contre ce brouillage, alors le rapport de force sur ce terrain régional apparaît clairement en leur faveur. (Mais bon si une guerre par malheur éclatait, il n'y aurait que des perdants au final.)

  6. Le 07/04/2018 à 09:21, kalligator a dit :

    Mauvais de la cible qui est sans intérêt

    Mauvais choix du toxique qui n'est pas mortel

    Mauvais choix du vecteur qui n'est pas discriminant

    Mauvais choix du moment cf élections et coupe de foot

    Les britanniques affirment savoir ou a été fabriqué le novichoc alors que ceux qui font l'enquête l'ignorent

    Les britanniques ont lancé ultimatum et sanction diplomatique avant que l'enquête n'aie progressé

    Je le dis et redis : false flag

    Bravo kalligator, bien dit. Je suis toujours impressionné par la rigueur implacable de tes raisonnements. Je suis à présent convaincu : false flag, sans aucun doute. Heureusement que Poutine, droit dans ses bottes, est là pour défendre le peuple russe de tous ces vils complots de l'étranger. Merci encore de nous rappeler le danger otano-occidentalo-sémito-islamo-homo...

    • Haha (+1) 1
  7. il y a 56 minutes, Akhilleus a dit :

    Solution 4 : Westminster pipote et fait aussi de la désinformation (cough cough uranium nigerien, cough gough ADM irakiennes, cough cough) en balançant le nom d'un site sulfureux qui est soupçonné d'effectuer des tests d'armes chimiques de 3e générations

    A propos de Shilkany, voir ce qui était écris en 2001 : https://books.google.fr/books?id=ZzlNgS70OHAC&pg=PA257&lpg=PA257&dq=Shikhany-2&source=bl&ots=qba-UjmTKZ&sig=LvdtT4fHBn_JW8rm36tbBWZ6ObY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiQ-dSnjqbaAhXpKMAKHUcSAGgQ6AEIWjAK#v=onepage&q=Shikhany-2&f=false

    Donc on soupçonne, on soupçonne

    Mais soupçonner ce n'est justement pas avoir de preuves

    Et puis subitement on a une confirmation de ce qu'on soupçonne comme ça, parachuté dans les médias ?

    Donc 1- Soit les SR occidentaux auraient donc laissés faire une production d'armes chimiques de 3e génération pendant 30 ans sans s'en servir jamais dans aucun dossier

    Et  la Russie, à la connaissance de tout le monde,  n'aurait respecté aucun de ses accords de non developpement et de non production d'armes chimiques depuis 1990

    Si cette dernière option est vraie c'est bien plus sérieux qu'un agent double gazé (dans les 2 cas)

    2-Soit c'est le syndrome de l'Uranium nigerien cad on parcelle un rapport bancal d'éléments qui peuvent paraitre plausibles aux yeux des noms avertis (Shilnay-2 ça sonne bien, ca fait bien russe et village Potemkine/Secret) sans que le fond ne soit réellement solide

    Bref, tu soutiens en fait la solution 2 exposée par Alexis : "La Grande-Bretagne continue la désinformation". Donc pour toi de facto c'est encore un coup machiavélique de ces affreux Anglo-Saxons qui cherchent toujours des noises à cette virginale Sainte Russie qui elle ne fait jamais, dans tous les cas, que se défendre pour laver son injuste humiliation passée.

    Au moins tu as le mérite de la constance puisque tu défends assez systématiquement en filigrane ce genre de position dans toutes les affaires tordues où est impliqué le régime poutinien. A minima tu jettes le doute, multipliant les hypothèses alternatives tout en te montrant hypercritique envers les explications officielles pour peu qu'elles viennent du camp occidental (souvenons-nous par ex du vol MH17).

    Et dire que tu oeuvres bénévolement depuis toutes ces années pour défendre l'honneur russe / slave orthodoxe alors que les trolls de St Pétersbourg eux sont payés pour ça. Le monde est trop injuste. ^^

    • Upvote (+1) 1
  8. Il y a 4 heures, Alexis a dit :

    Andreï Kondrachov, le porte-parole du QG de campagne de Vladimir Poutine, s'exprimant à la télévision russe, a remercié Londres pour le taux élevé de participation à l’élection présidentielle.

    Eh ben voilà. Kondrachov n'a pas été jusqu'à remercier, après Londres, les commanditaires de l'attentat de Salisbury - ou faut-il dire le commanditaire ? - mais il est allé aussi près qu'il était envisageable de confirmer la motivation de cette attaque chimique, comme on en parlait il y a quelques jours déjà.

    (je sais, c'est pas bien de s'auto-citer, mais :tongue: )

    Sinon, la moquette dans le salon chez nos voisins britanniques reste souillée par les bottes crottées que Vladimir a essuyées de manière si démonstrative. Le président russe se doutait bien non seulement que Londres ne réagirait pas dangereusement, mais ne ciblerait pas non plus les avoirs de ses copains oligarques au Royaume-Uni... car c'est une question de bizeness pour cette capitale du recyclage de l'argent sale.

    Pour les Britanniques, l'humiliation se double d'un danger. Il a été démontré qu'on peut quasi-impunément se nettoyer les bottes sur la moquette chez eux tout en leur riant au nez. Un dirigeant comme Poutine ne le refera sans doute pas sans raison - pour lui - ni sans calculer "jusqu'où il peut aller trop loin". Mais toutes sortes de gens ont reçu ce message - y compris sans doute des nettement moins calculateurs.

    Je partage ton analyse. Il m'est également paru évident dès le début que l'objectif principal visait à augmenter le taux de participation à l'élection présidentielle. Dans un régime autoritaire, le vainqueur (ici Poutine) étant connu d'avance, le paramètre important, significatif, est le taux de participation. Une faible participation était prévue par le pouvoir russe : la suppression d'un "traître" en Occident, plus un peu de bourrage d'urnes et de pression sociale, auront permis d'obtenir un taux acceptable.

    Le jour même de sa réélection, Poutine en a rajouté une couche avec un cynisme remarquable (vous aurez noté l'incroyable cynisme du pouvoir russe tel qu'il se manifeste ces dernières années) : faire passer la Russie pour la victime et le Royaume-Uni pour le méchant de l'histoire, qui refuse de coopérer sur la tentative d'assassinat de citoyens russes sur le sol britannique.

    • J'aime (+1) 3
  9. Citation

    Catalonia - victim of populist tug-of-war?

    Katya Adler Europe editor

    Emotions are running high in Catalonia today. Of course they are.

    "The Spanish government is like an abusive husband," one activist raged at me today. "He says he loves you, that he can't live without you. Then, he beats you to stop you from leaving."

    Sunday's scenes during the Catalan referendum were awful and played over and over again across social media.

    Barca football idol and Catalan-born Gerard Pique wept openly on Spanish television when questioned about the violence.

    But it would be wrong to interpret the anger and anguish so palpable in Catalonia right now as an expression of political unity.

    Catalans are as divided as ever on the question of independence.

    Anti-establishment backlash

    What unites them today is a seething fury and resentment at the heavy-handedness of the Spanish government, represented by Prime Minister Mariano Rajoy, with what Catalans perceive as his Madrid-centric arrogance, brutishness and disregard for the rights of individuals.

    This is far less about separatism than populism. Anti-establishment, nationalist sentiment a la Catalana.

    While the majority of Catalans say they don't actually want to leave Spain, they demand the right to choose. Legally and with dignity, in contrast to the chaos and intimidation on show at the weekend.

    They are frustrated that their region pays more in taxes to Madrid than it gets back in investment, such as new infrastructure.

    They are irritated that pledges of increased autonomy for Catalonia (already one of Europe's most autonomous regions) were then watered down, and still smarting that ordinary people in Catalonia - as across Spain - suffered so much in the 2008 economic crisis, while their tax contributions were used to bail out the banks.

    To give you an idea - Catalonia is one of Spain's wealthiest regions. Youth unemployment is far lower here than across the rest of Spain. But it's still a shocking 35%.

    Catalans want change, but that does not amount to a common call for independence.

    So what now?

    Before this weekend, Mariano Rajoy - nicknamed by opponents as "The Robot", as he could never be accused of having the common touch - had all the cards:

    the legal argument (Spain's constitutional court deemed this weekend's referendum illegal)

    public opinion (most Spaniards opposed the vote)

    EU support

    and a fractious, disunited front (until this weekend) of Catalan independence parties.

    But he's thrown those cards away.

    Catalonia in numbers

    16% of Spain's population live in Catalonia, and it produces:

    25.6% of Spain's exports

    19% of Spain's GDP

    20.7% of foreign investment

    Ministry of Economy, Industry and Competitiveness, Eurostat, Bank of Spain

    Getty

    He and the Catalan President, Carles Puigdemont, have walked if not arm-in-arm then at least back-to-back, duel-like, to the cliff's edge.

    Diverting attention

    A cynic might point out that both men benefit personally from this constitutional crisis - arguably Spain's most severe in the 40 years since the transition to democracy.

    Mr Rajoy heads a minority government, so short of support that it recently withdrew plans for the 2018 budget, for fear it wouldn't make it through the Spanish parliament. Meanwhile, Mr Puigdemont presides over one of the largest regional debts in Spain.

    Both men are tainted by allegations of corruption, which swirl persistently around their governments.

    The Catalan question is a very public distraction from unwelcome financial questions.

    Both men score political points from standing their ground now, as opinions in Catalonia and across Spain harden.

    As for the EU, some analysts have painted a picture of Eurocrats quaking in their blue and yellow boots. Refusing to condemn Sunday's violence, as they fear the flames of separatism will now spread from Catalonia to Corsica, northern Italy, Flanders and beyond.

    But that was the early 2000s, when Basque separatist violence raged too.

    Now Basque separatists sit in government with Prime Minister Rajoy in Madrid. Regional separatism is not a 2017 problem for the EU. Populism is.

     

  10. Le 17/02/2017 à 12:02, Nicks a dit :

    Il semblerait d'ailleurs que Wikileaks ait pas mal d'infos à venir à propos de certains candidats.

    A propos des candidats hostiles à la politique poutinienne serait plus juste, Macron en l'occurrence, Assange/Wikileaks ne sortant plus que des infos sur les ennemis de Moscou... "Macron candidat du lobby gay", "Macron candidat de la banque Rothchild", etc, et autres "révélations" propres à plaire aux pourritures d'extrême droite qui sévissent sur un peu tous les forums actuellement...

    Sinon, la Russie poutinienne est incriminée encore dans un autre dossier (je fais confiance aux fan boys de Poutine pour balayer d'un revers de manche / discréditer ces accusations, un peu comme ils le faisaient à l'époque à propos de la présence des forces spéciales russes dans le Donbass, aujourd'hui tenue pour une évidence par eux mêmes...) :

    http://www.itv.com/news/2017-02-19/russia-plotted-to-overthrow-montenegros-government-by-assassinating-prime-minister/

  11. Il y a 12 heures, totochez78 a dit :

    en tout cas sur cette vidéo, on ne voit pas les tourelles voler... a mon avis il y a eu de la "mise en scène" par la suite.

    Certainement. Ces quelques chars devaient simplement être suffisamment amochés pour ne pas être récupérable/réutilisable tel quel (du moins par ISIS). Ceux-ci ont dû ensuite les bourrer d'explosifs pour obtenir le résultat que l'on voit et ainsi frapper les imaginations. C'est de la guerre psychologique. Les dernières versions du Léopard 2 demeurent excellentes (elles restent parmi ce qui se fait de mieux dans le monde). Les chars turcs sont des versions plus anciennes et ont été mal utilisés tactiquement. A partir de là, aucun char n'est invulnérable.

  12. Le 29/12/2016 à 00:50, kalligator a dit :

    La quantité d'armement ou le budget militaire sont une chose, le bon usage, un entrainement poussé, des exercices de mobilisation/manœuvres de grande ampleur en sont une autre tout aussi importante.

    D'autre part la position de V.Poutine sur l'islamisme est claire et clairement exprimée tant par la parole que dans les actes. C'est ce qui fait sa force au grand dam de certains.

    Certes mais on pourrait dire la même chose de la France, qui possède une armée tout aussi bien entraînée et une position tout aussi claire tant par la parole que dans les actes sur l'islamisme, n'en déplaise à certains...

    Bombarder jour et nuit pendant quelque 6 semaines de vieux quartiers d'une ville, hôpitaux compris, défendue par des miliciens dépourvus de moyens antiaériens et d'une artillerie réduite n'a rien d'un exploit militaire. Si la France avait décidé de soutenir pareillement le dictateur syrien avec la même absence de scrupule humanitaire, elle aurait obtenu des résultats semblables. Les Rafales aussi sont capables de viser et détruire des hôpitaux, par exemple...

    • Upvote (+1) 1
  13. Le 16/12/2016 à 19:21, Philippe Top-Force a dit :

     

    Citation

    C’est tout le paradoxe russe. La richesse de la Russie, son PIB, est celui de l'Italie, son budget militaire, celui de la France, ni plus ni moins : voilà la réalité.

    Et pourtant, on n'entend parler que d'elle et du triomphe militaire, politique et géostratégique de Vladimir Poutine, nouveau Tsar, nouvel maître de l'ordre mondial.

    Pourtant, la Russie joue clairement au-dessus de ses capacités militaires et économiques. Elle n'a, par exemple, qu'un seul porte-avions contre 10 pour les Etats-Unis.

    Mais elle joue bien, vite et surtout sans pitié. Or en matière militaire, c'est cela qui compte : non pas menacer d'utiliser ses armes mais les utiliser pour de vrai et de façon décisive au bon moment.

     

  14. Non, il lui parlait en russe a priori, avec l'aide d'un traducteur. Il est normal que Nicolas Hénin ne cite pas nommément sa source, puisque manifestement de l'entourage proche de l'ancien président français.

    L'information n'est pas mise en doute par les médias sérieux :

    Citation

    Les deux hommes auront-ils l'occasion de discuter des révélations du journaliste Nicolas Hénin ? Dans son livre La France russe, ce dernier raconte comment, en 2007, le président russe a "humilié" et "écrasé" son homologue français au cours d'un entretien parallèle à un G8. Selon son récit de cette fameuse conférence de presse où Nicolas Sarkozy avait paru totalement ivre, ce dernier venait en réalité de "se faire donner une leçon de caïd par Poutine", qui lui aurait expliqué "à quel point il [était] petit", le tançant "comme on pourrit un gamin". "Tu continues à parler sur ce ton, et je t'écrase", lui aurait notamment lancé le président russe. Dur.

     

  15. En fait, Nicolas Hénin affirmait hier dans les Matinales de France Culture (émission téléchargeable pour ceux qui voudraient se faire leur propre opinion) avoir été informé par une personne présente lors de cette rencontre de 2007. Poutine aurait bien, un peu à la manière de Don Corleone, copieusement insulté, humilié et directement menacé Sarkozy (qui n'avait donc pas bu, mais était simplement encore sous le choc lors de la conférence de presse). On nous parle toujours de Russie maltraitée, humiliée par les Occidentaux mais il semble que faire de même à la France ne pose pas problème...

  16. N'étant plus venu sur le forum depuis un moment (tant mieux diront certains j'imagine ^^), je poste cette info publiée avant l'été, intéressante au moins pour voir le comportement hallucinant de Poutine envers un homologue étranger, en l'occurrence le président français Sarkozy, un comportement digne d'un chef mafieux envers un de ses subordonnés selon les mots de l'auteur du livre (lien ci-dessous vers une page en jpg du livre de Nicolas Hénin). Ce serait chouette un monde dominé par le grand frère russe plutôt que par ces affreux yankees (en attendant les Chinois qui vont sûrement nous en faire voir aussi maintenant qu'ils sont les plus forts)...

    https://bembelly.files.wordpress.com/2016/05/img_20160528_180939.jpg

    Citation

    La France russe (Nicolas Hénin; Editions Fayard; mai 2016)

    2 juin 2016 par Maxime PINARD

    La Russie est un acteur géopolitique majeur qui revient sur le devant de la scène internationale suite à son conflit avec l’Ukraine et son intervention dans le conflit syrien. Les traitements médiatiques de son actualité, de sa stratégie diplomatique, suscitent de vifs débats en France, entre ceux accusés de ne prendre en considération que les opinions des opposants à Vladimir Poutine et ceux à l’inverse présentés comme des défenseurs acharnés du Kremlin, occultant les aspects négatifs du pouvoir russe. Cette absence de modération conduit à une réflexion biaisée sur la Russie et à une impasse, chaque camp se proclamant détenteur de la vérité et accusant l’autre d’être instrumentalisé par des acteurs russes. Cela s’est vérifié lors du conflit ukrainien où chaque information était discutée, remise en cause, discréditée, tant et si bien qu’il était parfois impossible d’obtenir des données de base fiables pour produire une analyse raisonnée. Cela doit nous interroger quant à notre rapport avec la Russie et comment cette dernière mène à notre encontre une politique d’influence de grande envergure.

    C’est dans ce contexte que nous présentons le dernier ouvrage de Nicolas Hénin, « La France russe ». L’auteur est connu du grand public pour avoir été otage en Syrie de juin 2013 à avril 2014 et pour avoir écrit l’excellent essai « Jihad Academy » (éditions Fayard, 2015). Ce grand reporter et journaliste d’investigation livre ici une enquête fouillée sur la stratégie russe en France en matière de politique d’influence et cherche à démontrer en quoi cette dernière est différente des autres politiques de puissances comme celles des Etats-Unis ou de la Chine.

    Le livre se compose de onze chapitres thématiques permettant d’avoir une vue d’ensemble de la stratégie d’influence russe en France : diplomatie, religion, médias, etc…  Dans une première partie, Nicolas Hénin commence par rappeler la spécificité du cas russe puisque la Russie exerce un soft power alors que son modèle n’est pas vraiment attractif (cf situation de l’économie, respect des droits de l’homme, etc…). L’auteur évoque à bon escient le concept de « maskirovka », technique qui couvre à la fois les opérations psychologiques et la notion de « déception » (envoi d’un message informant l’ennemi que l’on a une intention, alors que l’on souhaite en réalité agir d’une autre façon). La Russie cherche à proposer un discours multiforme pour draguer un public large et vend l’idée qu’elle peut constituer un modèle alternatif.

    Cette stratégie s’incarne à travers un homme, Vladimir Poutine, qui se présente « comme l’homme qui redresse la Russie après une grosse décennie de décadence » (p.25). Nicolas Hénin questionne le concept de « poutinisme » et livre une analyse précise et subtile du dirigeant russe qui a l’art de concilier la nostalgie d’un glorieux passé avec la nécessité d’une politique stratégique pragmatique. Cela peut s’observer lorsque l’auteur cite Vladimir Poutine : « celui qui ne regrette pas la dissolution de l’Union soviétique n’a pas de cœur. Celui qui veut ressusciter l’Union soviétique n’a pas de cerveau » (p.38).

    Nicolas Hénin présente ensuite la liste des structures en France, plus ou moins visibles, plus ou moins puissantes, qui œuvrent au renforcement de l’influence de la Russie en France : associations, clubs et think tanks ont ainsi été créés par des étrangers ou des Français avec le soutien d’intermédiaires russes afin accroître la visibilité de la parole russe sur le territoire national. Citons de manière non-exhaustive l’Institut de la démocratie et de la coopération (IDC fondé en 2008), la fondation Monde russe (qui subventionne entre autres des cours de langue), le Centre de Russie pour la science et la culture (CRSC), le Conseil de coordination du Forum des Russes de France (CCFRF) et enfin l’association Dialogue franco-russe, co-présidée par le député Thierry Mariani, et présentée par l’auteur comme la « vitrine la plus efficace » de la politique d’influence russe. L’auteur ne se contente pas de lister ces relais d’influence, il décrit avec minutie leurs modes de fonctionnement, leurs réussites et leurs limites.

    Il poursuit son enquête en abordant le rapport des hommes politiques français avec Vladimir Poutine, constatant qu’une bonne partie de la droite française est sous le charme du dirigeant russe, mais aussi l’extrême droite avec Jean-Marie Le Pen (chapitre 5) et l’extrême gauche avec Jean-Luc Mélenchon. En d’autres termes, le message politique et sociétal porté par Vladimir Poutine est suffisamment « souple » pour s’adapter aux différentes sensibilités politiques. L’auteur livre une anecdote intéressante et amusante sur celui qu’il présente comme le « converti le plus spectaculaire » (p.109) : Nicolas Sarkozy. D’abord très atlantiste et souhaitant montrer sa puissance diplomatique à son homologue russe, l’ex président français va radicalement changer de point de vue suite à une entrevue avec Vladimir Poutine lors du sommet du G8 de Heiligendamm en 2007. Ce dernier va faire comprendre d’après l’auteur en des termes peu diplomatiques que Nicolas Sarkozy va devoir cesser ses provocations verbales et rentrer dans le rang, c’est-à-dire à ne pas s’opposer aux positions russes.

    Le président russe renforce sa stratégie en France avec la présence de nombreux agents des services secrets (la moitié des diplomates russes en poste en France en feraient partie), la France étant considérée par la Russie comme un terrain facile à pénétrer pour ses agents, d’après une note sur les activités des renseignements russes qu’a pu consulter l’auteur.

    La guerre d’influence menée par la Russie se matérialise également par la création d’un lobby aux multiples dimensions dont l’objectif est de diviser les opinions, et de manière plus grave de proposer un discours alternatif qui abolit la différence entre le vrai et le faux. Pour mener à bien cette politique, la Russie s’appuie sur les médias russes ou des médias français pro-russes, sur des hackers dans une démarche de stratégie numérique offensive (cf le virus Snake qui a infecté les ordinateurs ukrainiens) mais également sur l’Eglise russe qui est un très puissant outil d’influence, renforçant par un argumentaire religieux les positions diplomatiques du Kremlin auprès du public français, comme en témoigne la rhétorique sur la protection des Chrétiens d’Orient.

    Face à ce constat pour le moins inquiétant, l’auteur conclut pourtant son analyse de manière assez mesurée, notant que bien que « la Russie se joue de la France », les réseaux russes ont cependant leurs limites. Les enquêtes dénonçant le lobby russe sont nombreuses et mettent en évidence le jeu de la Russie, ce qui lui nuit mécaniquement. Nicolas Hénin n’est toutefois pas très optimiste pour l’avenir puisqu’il indique, page 318, que « l’influence russe, de fait, ne vise pas une « rentabilité immédiate » ». Il s’agit donc d’un combat et d’une vigilance à opérer sur le long terme pour y faire face efficacement.

     A travers ce livre, Nicolas Hénin propose une enquête passionnante sur la guerre d’influence russe en France. Son talent d’écrivain et sa capacité à rendre son ouvrage accessible à tous sont indéniables. Il évite intelligemment de tomber dans le piège d’une analyse engagée, stéréotypée, caricaturale, prenant le parti au contraire d’être mesuré à chaque instant et de baser systématiquement son analyse sur des faits. Les chapitres sont d’un niveau équivalent, même si les chapitres 7 et 8 (sur l’influence du religieux et des mafieux) nous semblent par moments un peu déconnectés du sujet, à savoir la matérialisation de l’influence russe sur le territoire français.

    « La France russe » a de grandes chances de connaître un fort succès, bien mérité, auprès d’un public très large. Ce livre est vivement recommandé, car il participe, de manière plus proche qu’on ne l’imagine avant sa lecture, à notre formation de citoyen en nous donnant les clés pour ne pas subir la stratégie d’influence d’une puissance étrangère. C’est un pari intellectuel et éditorial risqué qu’a pris Nicolas Hénin avec ce projet littéraire, mais c’est un pari largement remporté !

    Recension réalisée le 28 mai 2016

    Lien vers le site de la maison d’édition: http://www.fayard.fr/la-france-russe-9782213701134

     

    • Upvote (+1) 3
  17. Il y a 3 heures, Akhilleus a dit :

    Sauf que depuis de l'eau a coulé sous les ponts et la réthorique anti russe s'est renforcée depuis 2008 précisément (guerre en Géorgie et bouclier ABM) et s'emballe depuis dans certains cercles

    La rhétorique anti-occidentale de la Russie s'est également renforcée depuis 2008 précisément. Je ne doute pas que dans ta vision des choses c'est évidemment les USA/l'Occident/l'OTAN qui ont commencé et que la Russie ne fait toujours que réagir à des provocations/humiliations/intrusions dans sa sphère d'influence. C'est en tout cas le discours que tu défends depuis des années avec constance, bien soutenu par les pro-russes habituels qui squatent le forum.

    Peut-être que la réalité est plus floue, que les torts sont partagés et qu'au final des intérêts convergents permettront de se rabibocher, une fois que le "Tsar" Poutine aura passé la main ?...

  18. Il y a 1 heure, Bat a dit :
    • En Europe, soutien notamment à différents partis populistes qui flirtent avec l'extrême-droite, la mouvance néo-nazie, voire en sont une composante essentielle: le Jobbik (Hongrie), Ataka (Bulgarie), le FPÖ et des groupuscules dissidents du FPÖ (Autriche),  le MSFT (dissidence du MSI italien), le Vlaams Belang (Belgique), le Parti Populaire (Belgique), UKIP (Royaume-Uni), Aube Dorée (Grèce)... Mais on note également des groupuscules ou des ONG groupusculaires comme l' "Observatoire eurasien pour la Démocratie et les Elections" dirigé par des gens se revendiquant ouvertement du III° Reich (le belge Luc Michel notamment), rassemblant des membres de groupuscules plus ou moins violents (et pour certains interdits dans leurs pays respectifs). Précisions que la nature du soutien est variable.
    • En France, le soutien principal tourne autour du FN.

    Moscou soutient les partis d'extrême-droite europhobes et toutes les forces sécessionnistes régionalistes dans le but de fissurer et faire imploser l'Union européenne. Une Europe divisée composée d'Etats lilliputiens ne ferait pas le poids face à l'Etat géant russe. Diviser pour mieux régner, une tactique politique vieille comme le monde...

    • Upvote (+1) 2
  19. Le 10/3/2016à22:15, judi a dit :

    Bah en même temps, que cherche-t-elle à conquérir ? De l'influence ? Les américains le font de manière plus soft, c'est tout. 

    Il me semblait pourtant bien, fait inédit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, que la Russie poutinienne avait récemment annexé une partie d'un Etat européen voisin, au mépris de ses engagements internationaux. Précédent fâcheux pour le moins, qui n'incite guère à la confiance. Par ailleurs, elle a téléguidé et plus ou moins pris possession à la suite de divers conflits gelés d'autres portions d'Etat (Moldavie, Géorgie). Qui sait quel aurait été son comportement envers les pays baltes si ceux-ci n'avaient pas heureusement adhéré à l'Otan quand il en était encore temps ?... Hard power (aka impérialisme à l'ancienne) et soft power (aka impérialisme moderne) se concrétisent différemment...

  20. Il y a 2 heures, EOA a dit :

    140 chasseurs polyvalents modernes opérationnels (60 Su 30 + 50 Su 35S + 30 Mig 29 SMT) et une centaine d'intercepteurs modernisés (et encore) Mig 31 pour couvrir toutes les frontières : arctique, pacifique, frontière chinoise, caucase, europe et nord, plus l'intervention extérieure en Syrie

    Oui, la Russie a perdu son avantage numérique et ne le retrouvera pas dans un avenir prévisible. Et elle ne dispose pas non plus d'un avantage qualitatif. La Russie ne peut aligner autant d'avions de combat moderne sur son flanc ouest que l'Europe occidentale, toute molle soit cette dernière. Même situation face à la Chine ou face à l'Amérique du Nord.

    La Russie poutinienne roule des mécaniques, cherchant à susciter la crainte de ses voisins dans sa quête de hard power, mais elle ne peut rien conquérir de significatif. Les fan-boys de Poutine se plaisent à dire que personne ne peut attaquer la puissante Russie, c'est vrai, mais l'inverse est aussi vrai... A moins évidemment de sortir l'arme atomique, ce qui mènerait à un anéantissement mutuel.

×
×
  • Créer...