Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Alskandre

Members
  • Compteur de contenus

    554
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Alskandre

  1. Alskandre

    Rafale en Grece?

    Là n'est pas la question. EADS n'est tout simplement pas une entreprise allemande ... Dire cela est abusif. C'est un consortium européen : - Origine ? Fusion de trois entreprises européennes : l'allemand DASA ; le français Aérospatiale Matra ; l'espagnol CASA. - Structure du capital ? Daimler AG (22,32 %), État français (15 %), groupe Lagardère 7,5 %, SEPI 5,44 %, CDC 2,25 % ... - Données boursières ? EADS est une entreprise de droit néerlandais cotée aux bourses de Francfort, Madrid et Paris (où elle entre dans la composition du CAC 40). - Siège social ? Munich pour les finances, les achats et la communication et Paris pour la stratégie, le marketing et les affaires juridiques ... - Direction ? Structure bicéphale respectant une certaine parité entre Allemands et Français. Les deux co-présidents sont Louis Gallois et Thomas Enders. Manfred Bischoff et Arnaud Lagardère sont co-présidents du directoire d'EADS. - Sites industrielles ? EADS emploie plus de 116 000 personnes sur environ 70 sites, principalement en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne, ainsi qu’aux Etats-Unis et en Australie.
  2. Alskandre

    Rafale en Grece?

    1) Les rapports économiques comptent, mais ne font pas tout, hélas. Il y a des arguments politiques aussi. Le fait de vendre des savonnettes ou des machines outils à la Grèce ne joue pas forcémement sur l'achat d'avions de combat. 2) EADS n'est pas une entreprise allemande. Demande à Louis Gallois pour voir ...
  3. Le corsaire Surcouf prenait parfois de grandes libertés avec le roi. Il n'hésitait pas à attaquer des bâtiments sans "lettre de marques", menant sa propre guerre ... En réalité, il bénéficiait, sous couvert de l'autorité du roi, d'une très grande autonomie. C'est cela, également, que les officiers baptisés "Surcouf" ont voulu évoquer. Et peut-être, aussi, brouiller quelque peu les pistes ... car visiblement, il s'agit surtout d'officier de l'armée de terre.
  4. Tout à fait d'accord. La droite n'est pas la droite lorsqu'elle fait une politique de gauche.
  5. Alskandre

    Marine Britannique

    Merci beaucoup pour cette réponse éclairante ^-^
  6. Alskandre

    Marine Britannique

    Un peu de réalisme ... Tout de même, 10 C1 + 8 C2 + 8 à 18 C3, vous y croyez vraiment ? Ou alors, il faut argumenter car le budget du Mod souffre en ce moment et des arbitrages douloureux se préparent. Il ne suffit pas de citer une seule source qui évoque, pour l'instant, de simples projets. Il serait intéressant de citer plusieurs sources détaillant les missions, les besoins, les capacités de financement de la RN. Bref, une discussion un peu plus rationnelle et raisonnée et non des effets d'annonce mirobolants. Il y a peu, je vous rappelle que certains sur ce forum interdisaient d'écrire que les T 45 ne seraient construits qu'à 6 unités (ce qui est déjà très bien au demeurant) et soutenaient mordicus le nombre de 8 unités. Je sais bien que les enjeux de fierté nationale sont très forts (et je suis moi-même sensible à cela) mais il faut aussi essayer de nous "informer" objectivement , au delà de toute passion (c'est aussi une question de crédibilité).
  7. Site France 3 Alsace, "Meyenheim: Sortie de piste d'un mirage Un F1-B au décollage" "Vers 17h, un mirage F1 biplace de l'escadron 1/30 Alsace a raté son atterrissage lors d'une séance d'entraînement. L'avion a glissé sur la piste de Meyenheim (68) puis est sorti. C'est à ce moment là que les deux pilotes se sont éjectés. Ils sont sains et saufs. Le mirage a continué et fini sa course dans l'herbe. Un périmètre de sécurité de 300 m a été mis en place. Une enquête est ouverte."
  8. @Tancrède, Tout à fait d'accord avec toi. Par rapport à l'Allemagne et l'Italie, tu oublies cependant de citer la "dissuasion nucléaire" ... C'est elle qui nous permet encore de jouer dans la cour des grands (et notamment d'avoir un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU). En outre, de ce point de vue, nous avons même un avantage par rapport aux Britanniques : - une dissuasion plus autonome et relativement plus récente (SNLE-NG et M 51). Dans les décennies à venir, les Brit. doivent renouveler à grands frais leur dissuasion et dépendent de tranferts de technologie américains. - une capacité d'intervention dite "pré-stratégique" (et plus souple d'emploi que les armes à vocation apocalyptique) avec les missiles aéro-portés ASMP-A.
  9. Alskandre

    Avenir de la gendarmerie

    Déjà posté ? Lettre TTU, 19/06/08, "Renault Trucks Défense a le vent en poupe. La DGA devrait bientôt lui notifier le marché VBG pour fournir à la Gendarmerie son nouveau véhicule blindé, en remplacement de la flotte de VXB vieillissant (dérivé du VAB). Ce marché, qui porte sur plus de 90 véhicules reste donc dans les mains de RTD, dont le montant est estimé à 60 millions d’euros. La décision de la DGA devrait mettre un point final au “feuilleton” de cet appel d’offre qui dure depuis plus d’un an. A moins que Panhard ne décide de faire appel. Il y a un an, la DGA avait choisi le véhicule AVXL de Panhard Général Défense comme successeur des VXB. Mais l’appel d’offre avait été annulé pour non respect du code des marchés publics, suite à un recours de RTD contre la DGA. La Gendarmerie avait alors trouvé l’offre de Panhard innovante, notamment en capacité de franchissement, grâce à sa chenille ventrale. Depuis, RTD a modifié son offre. Alors qu’il avait initialement proposé comme véhicule une solution basé sur le VAB, baptisé VBMO (Maintien de l’ordre), RTD a gagné le second appel d’offre en proposant un véhicule Sherpa (3A grand volume), équipé... d’une chenille ventrale! Dans cet appel d’offre, RTD aurait été le moins disant, avec une solution de près de 20 % moins chère que celle de Panhard. Il ne s’agit pas de la première commande pour la nouvelle gamme Sherpa de Renault. La NAMSA (agence de l’OTAN) en a commandé plusieurs dizaines, qui sont actuellement en production et seront bientôt livrés. Avec ce marché, RTD conforte sa place dans l’industrie terrestre. Outre un début prometteur de sa gamme Sherpa, la filiale de Volvo vient de signer un partenariat avec l’armée de terre (DCMAT) sur le maintien en condition opérationnelle du VAB (plus de 3 000 véhicules) et du parc de camions Renault (VTL, TRM...), en s’établissant à Fourchambault (transfert d’activité de la DCMAT à RTD). L’industriel serait de même bien placé dans l’appel d’offre PPT (Porteur Polyvalent Terrestre), qui vise au remplacement des camions logistiques de l’armée de terre. MAN, pourtant bien placé, a, en effet, choisi de jeter l’éponge en retirant son offre. Très présent dans le segment logistique, Renault s’attaque au segment véhicule de combat, avec la présentation durant Eurosatory d’un nouveau véhicule d’infanterie blindé multirôle baptisé AMC (en version 6X6 ou 8X8). Un créneau sur lequel RTD n’était jusqu’à aujourd’hui pas présent (sur le VBCI, RTD n’assure que la partie mobilité). La décision de la DGA d’attribuer le marché Gendarmerie à RTD semble augurer un changement de perception des autorités étatiques envers la filiale de Volvo. Une nouvelle approche qui devrait appuyer les ambitions de RTD sur le secteur “défense terrestre”. Tout porte à le croire. Alors que le Président Sarkozy jugeait dans son discours du 17 juin le regroupement des industriels de défense comme un axe prioritaire, RTD pourrait devenir un acteur clef de la consolidation sur le segment terrestre (voir l’article “L’offensive de RTD sur Nexter”). "
  10. Concernant ce groupe d'officiers des "trois armes" baptisé "Surcouf", d'après J.-D. Merchet,
  11. LeFigaro.fr, 19/06/08, "Livre blanc sur la défense : une espérance déçue Par le groupe «Surcouf» Un groupe d'officiers généraux et supérieurs des trois armées terre, air, mer , tenu à l'anonymat, commente le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale présenté le 17 juin par le président de la République. "Les éléments de la nouvelle politique de défense qui viennent d'être rendus publics ont été, ce qui est bien normal, présentés par leurs auteurs d'une manière très encourageante. La réalité est quelque peu différente. Personne ne peut, ou ne souhaite, à l'intérieur des armées, mettre en cause les choix politiques du jour. D'abord, ils sont incontestables par nature. Ensuite, le souhait du président de la République, chef des armées, est de disposer d'un instrument militaire plus efficace pour un moindre coût ; de raisonner en termes d'efficacité et non d'équipements de prestige ; de faire preuve de réalisme quant aux menaces ; et enfin de ne se laisser arrêter par aucun a priori dogmatique. Ce souhait ne peut rencontrer que l'approbation de tous ceux qui ont fait le choix de la carrière des armes et qui ont souffert, ces dernières années, de l'immobilisme des institutions de défense. Et, dirions-nous, plus que l'approbation, le désir, avec volonté et discipline, de faire passer ce souhait dans la réalité. La vérité oblige à dire, cependant, qu'au-delà des déclarations, la volonté présidentielle a été largement dénaturée par ceux, politiques, militaires ou personnalités qualifiées, qui avaient la charge de la mettre en œuvre. Voici pourquoi. Dès avant l'élection présidentielle et comme le président de la République l'avait bien vu, le système militaire français était à bout de souffle. En termes, tout d'abord, de capacités opérationnelles réelles : à cause du choix dicté par les groupes de pression de programmes d'équipement, sans considération particulière pour les nécessités nées de la réalité des engagements (cela aboutit, par exemple et dès cette année, à une rupture de la capacité de transport aérien stratégique, ce qui est à tout le moins regrettable pour une armée très engagée à l'extérieur) ; à cause de l'interdiction faite par les autorités politiques de l'époque à l'état-major des armées de poursuivre une véritable «étude capacitaire», qui eût révélé que, comme de nombreuses fois au cours de notre histoire militaire, une conception de la défense centrée sur les «programmes d'équipement» aboutissait à une dépense publique considérable pour une utilité opérationnelle faible ; avec en résultante, une «impasse financière» mettant en cause la crédibilité même du gouvernement dans son exécution des lois de programmation militaire. Ensuite, en termes de choix des engagements, la situation n'était pas plus satisfaisante. L'absence de critères politico-militaires d'intervention, le flou des priorités géopolitiques (Afrique), l'absence de gestion des engagements dans le temps (Kosovo) aboutissaient à un saupoudrage de forces dicté par les habitudes du passé et la logique moutonnière de la participation obligatoire («il faut en être»). Il en résultait un rythme d'emploi soutenu, indifférencié, affectant des unités aux équipements vieillissants, dégradant leur niveau de préparation opérationnelle. Et, dans l'autre sens, alors que les menaces terroristes prenaient plus d'ampleur, le gouvernement comme les armées se refusaient même à penser l'action militaire sur le territoire national, à partir d'un contrat opérationnel distinct (à la notable exception de l'action de l'État en mer). Enfin, en termes d'organisation, la situation était marquée par une grande confusion. Les choix d'interventions étaient opaques, ne donnant lieu à aucun débat, notamment parlementaire, à l'extérieur du cercle présidentiel, ce qui, les phénomènes de cour et les ambitions personnelles aidant, n'était certes pas un facteur de qualité des analyses préalables à la décision. La nouvelle définition des pouvoirs du chef d'état-major des armées n'avait entraîné aucune véritable réflexion, fondée sur la subsidiarité, entre la logique interarmées et la logique de milieu, notamment pour le soutien. Les organisations militaires restaient lourdes, «doublonnantes», peu centrées sur l'opérationnel. Les désignations aux postes les plus importants étaient délibérées entre militaires sur le fondement des couleurs d'uniforme, dans le cadre d'un «troc» presque permanent, aboutissant d'ailleurs à une durée d'exercice des responsabilités abusivement courte. La procédure de choix des programmes d'équipement, entre la direction générale pour l'armement (DGA) et les états-majors, était caractérisée par l'opacité et le conflit d'intérêt (le «service aux industriels») aboutissant à la dérive de coûts opaques, non maîtrisés, et à l'inadaptation des équipements. C'est dire si le début du quinquennat avait fait naître les plus grands espoirs. Il est malheureusement probable aujourd'hui qu'ils seront déçus. Tout d'abord, les instances de la décision n'ont pas fonctionné de manière satisfaisante, la mission budgétaire de la révision générale des politiques publiques (RGPP) ayant prévalu, y compris en termes calendaires, sur la mission conceptuelle du livre blanc. Quant à cette dernière, la sous-représentation des militaires compétents n'a pas permis d'y effectuer un travail réaliste, ce que ses conclusions montrent à l'évidence. L'ampleur enfin des conflits structurels internes propres au ministère de la Défense n'a pas permis un travail serein. Plusieurs points positifs sont à relever : le principe du resserrement des implantations (dont il faudra attendre la mise en œuvre, les militaires étant habitués à ce que les logiques politiques locales prévalent, ce qui est le cas depuis plus de vingt ans). L'insistance mise sur la protection «interne» de la nation elle-même, en termes d'organisation centrale et de contrat opérationnel. La revalorisation des fonctions de renseignement. Pour le reste, le modèle d'analyse présenté par le livre blanc est à notre sens déficient et, davantage, marqué par un certain amateurisme. Le livre blanc souffre en effet d'une quadruple incohérence. Incohérence, tout d'abord, par rapport à l'évolution générale des crises et des réponses généralement adoptées dans le monde. Alors que les crises se multiplient et se superposent sans se résoudre, l'Europe en général et la France en particulier diminuent leur effort de défense au moment même où chacun les augmente (les dépenses militaires mondiales ont progressé de 45 % en dix ans). On ne peut certes nier la crise budgétaire. Au moins devrait-elle donner lieu à une analyse «priorisante» des arbitrages, entre la défense et les autres budgets, et à l'intérieur du budget de la défense. Le livre blanc n'en fournit pas l'armature conceptuelle, puisqu'au titre des menaces il retient à la fois l'attentat terroriste, la guerre de haute intensité, le désordre dans le tiers-monde et la pandémie grippale. Incohérence, ensuite, par rapport à l'évolution de la «conflictualité», le paradigme de la «guerre industrielle» (entre arsenaux étatiques) ayant été remplacé par celui de la «guerre bâtarde», le plus souvent «au sein des populations». Ce dernier exige à la fois des forces terrestres plus nombreuses, une capacité de projection aérienne et navale plus affirmée, une réorientation des programmes en conséquence. Ces choix ont été faits par les Britanniques voici plus de cinq ans. Nous en sommes, nous, à la diminution des effectifs de l'armée de terre et au «report» de la décision de construire le deuxième porte-avions, qui signe une rupture capacitaire majeure. Notre incapacité à sortir de la «réduction homothétique», faute d'une véritable analyse que le livre blanc ne fournit pas, conduit le modèle 2008 à n'être que la version dégradée du modèle 1996, lui-même version amoindrie du modèle 1989. Autant dire qu'aucun choix sérieux, hors celui, purement budgétaire, d'une réduction proportionnelle, n'aura été fait depuis vingt ans. Sous ce rapport, la nouvelle orientation en faveur du satellitaire ou la création d'un «commandement interarmées de l'espace» font figure de gadgets, lorsqu'on connaît les besoins réels et actuels des armées. Non que de telles mesures soient en elles-mêmes absurdes. Mais elles ne pourraient valoir que si elles procédaient d'une véritable analyse doctrinale et pratique de la «conflictualité», fondée sur les exemples nombreux que présente l'actualité, du Proche-Orient à l'Asie centrale. Cette analyse est absente du livre blanc. Les «avancées» qu'il présente (satellites, etc.) ressemblent à des lubies parce qu'elles ne sont pas sérieusement argumentées en termes d'arbitrage (alors qu'on voit les intérêts industriels qu'elles servent). Une réduction prévisible et sans imagination du format des armées, à peine compensée par d'hypothétiques innovations technologiques et organisationnelles : il y a comme une imposture à présenter ces résultats comme un progrès dans l'efficacité de l'instrument militaire. Incohérence, en troisième lieu, par rapport à la volonté politique affichée à juste titre par le chef de l'État. Nous revenons dans l'Otan, avec une capacité militaire affaiblie, et tout en y revendiquant des postes de commandement. Nous prétendons faire de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) un dossier majeur du renforcement de la défense européenne sous présidence française, et nous baissons la garde au moment où nous souhaitons entraîner nos partenaires vers un renforcement de la défense européenne. Mais surtout, nous abandonnons aux Britanniques le leadership militaire européen, alors que nous connaissons la nature particulière de leurs relations avec les États-Unis. La France jouera désormais dans la division de l'Italie. Il est inutile de se payer de mots. Incohérence, en quatrième lieu, par rapport à la seule certitude que nous ayons : celle de nous engager vingt fois en Afrique dans les années qui viennent, pour y éviter des catastrophes humanitaires ou assurer l'évacuation de nos ressortissants. Si nous pouvons le faire aujourd'hui, c'est parce que notre réseau de bases nous confère une efficacité d'autant plus unique que l'ensemble des pays africains refuse le déploiement de l'US african command (commandement américain en Afrique) sur le sol africain. Pour gagner, et ceci est révélateur de la méthode retenue, 3 000 postes budgétaires, nous affaiblissons de manière définitive notre positionnement, avec ce paradoxe que nos abandons vont conduire mécaniquement à un accroissement du nombre de crises que nous ne pourrons plus prévenir et dans lesquelles nous ne pourrons intervenir qu'à un coût incomparablement plus élevé. En contrepartie, les structures administratives intermédiaires des états-majors n'ont pas été touchées par l'exercice RGPP, alors qu'elles représentaient un gisement d'économies d'au moins le double. Quant aux «bases de défense», il ne s'agira, faute de crédits budgétaires pour de vrais investissements d'infrastructure, que de circonscriptions administratives de mutualisation de certaines dépenses mineures (habillement, restauration, etc.), entraînant simplement la création d'un maillage administratif supplémentaire. La mise en regard de ces deux éléments permet de mesurer le caractère de trompe-l'œil des mesures présentées ces jours-ci. Le propos de cet article n'est pas de présenter le modèle qu'une réflexion plus avisée, et plus conforme aux volontés du chef de l'État, aurait permis d'élaborer. Nous voulons simplement souligner qu'une grande dépense d'énergie intellectuelle a simplement abouti à une réduction homothétique du format des armées. Au mieux, nous serons mieux renseignés, mais nous pourrons moins agir. Il eût fallu, au contraire, mieux définir les ambitions militaires de la France, puis ses priorités géostratégiques, y compris en termes concrets, en désignant les théâtres utiles ; en déduire un modèle pour notre armée et ses équipements, sans se refuser à porter le fer dans l'organisation militaire ou dans celle de la DGA ; ne pas s'illusionner sur les bénéfices à attendre de la «mutualisation des soutiens», dans un domaine où l'expérience (notamment britannique) enseigne qu'elle ne peut concerner que des secteurs de second ordre, la «logique de milieu» continuant de gouverner l'entretien des équipements majeurs. Pour ne l'avoir pas fait, les autorités de la défense ont laissé passer l'occasion historique que leur présentaient les circonstances et que justifiaient les ambitions du chef de l'État. Le reste est affaire de communication politique, qui ne saurait masquer la réalité d'un véritable déclassement militaire de notre pays, dans un monde bien plus dangereux qu'hier."
  12. Attention, je ne n'ai pas dit que c'était bien ... Evidemment, il faut prendre en compte le coût des programmes sur cette période, sinon cela ne veut rien dire. J'essayais de t'apporter une réponse puisque ...
  13. 2 % du PIB en 2020, c'est (normalement) plus que 2,3 % du PIB de 2008 ... Entre temps, notre PIB aura augmenté du fait de la croissance économique (et cela, même si la croissance est relativement faible d'ici là ...).
  14. En effet, Challenges.fr, 18/06/08, "Les Français mitigés sur le budget de la défense Nicolas Sarkozy doit présenter un nouveau Livre blanc définissant les orientations de la Défense pour les 15 prochaines années. L'effort budgétaire que consacre la France à sa défense est trop important pour 34% des Français, selon un sondage Ifop réalisé pour Acteurs Publics-Le Monde mardi 17 juin. Ils sont 22% à penser que cet effort budgétaire n'est pas assez important, et 42% à considérer qu'il n'est ni trop ni pas assez important. Le président Nicolas Sarkozy doit présenter un nouveau Livre blanc définissant les orientations de la Défense pour les 15 années qui viennent. Chez les sympathisants de gauche, 44% jugent que l'effort budgétaire est trop important, contre seulement 21% des sympathisants de droite. Une défense indépendante vis-à vis des Etats-Unis A propos de la coopération européenne en matière de défense, une large majorité des Français (87%) adhèrent à la nécessité pour les pays européens de mettre en commun leurs moyens de Défense. Ils sont même 46% à se dire tout à fait d'accord. Par ailleurs, sur l'indépendance face aux Etats-Unis, quatre personnes interrogées sur cinq approuvent l'idée d'une défense indépendante de la France vis-à vis des Etats-Unis. Sondage réalisé les 12 et 13 juin par téléphone auprès d'un échantillon de 956 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas."
  15. Alskandre

    SHARK, System Hard Kill

    Ok, mais bon, c'est tout de même dans les cartons ... Défense ouverte, 18/06/08, "Le véhicule blindé de combat d'infanterie opérationnel en septembre Par Jean Guisnel Imprimez Réagissez Classez La DGA (Délégation générale pour l'armement), organisme dépendant du ministère de la Défense, chargé de la gestion des programmes d'armement français, a signé le 30 mai 2008, mais n'a annoncé que le 17 juin dans le cadre du salon de l'armement terrestre Eurosatory, la "qualification" du véhicule blindé de combat d'infanterie VBCI , importante étape avant son entrée en service. Le VBCI est un véhicule à huit roues motrices, doté des blindages les plus modernes. Il doit progressivement remplacer les transports de troupe chenillés AMX-10 P , qui arrivent en fin de vie. Le gouvernement français a choisi de très longue date de privilégier une solution nationale pour cet engin de combat, afin d'assurer le plan de charge de Nexter , anciennement GIAT-Industrie. L'engin est coproduit par cette firme et par Renault Trucks Défense . Le programme est prévu au total pour 700 véhicules en deux versions : combat d'infanterie et commandement. À ce jour, 182 VBCI, à 4 millions d'euros l'unité, ont été commandés. Trois ont été livrés en mai dernier, trois autres le seront d'ici la fin du mois, et 14 autres fin juillet 2008. La production atteindra rapidement une centaine par an. Les premiers engins livrés sont pour l'instant consacrés à la formation des équipages, et l'Armée de terre commencera à les faire entrer en dotation dans ses régiments en septembre. L'engin pèse 25 tonnes avec ses munitions, son carburant et ses personnels équipés (trois membres d'équipage et huit fantassins), et peut atteindre une vitesse de pointe de 100 km/h. "La grosse difficulté, la laborieuse exportation du VCBI sur les marchés étrangers" Il pourra être transporté par le futur Airbus militaire, l' A400M , dont la présentation officielle aura lieu de 26 juin prochain à Séville. La DGA affirme que le VBCI sera "bientôt renforcé par une protection active contre les roquettes, les missiles à charges creuses et les missiles antichars". Le problème, c'est le bientôt , car ces technologies, sur lesquelles travaillent tous les industriels de l'armement du monde, se trouvent encore assez loin du stade opérationnel, malgré les crédits qu'elles engloutissent. Un prix scientifique a été remis par la DGA le 16 juin à TDA Armements SAS (filiale de Thales) et à l'Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL) pour leurs travaux sur l'initiation opto-pyrotechnique, technologie clé de ces systèmes dynamiques. Pour de nombreux armements de pointe français, la grosse difficulté actuelle n'est autre que leur laborieuse exportation sur les marchés étrangers. Jusqu'à plus ample informé, le VBCI ne sera pas l'exception qui confirme la règle, et n'équipera pas l'armée britannique. Celle-ci a indiqué le 8 mai dernier qu'elle retenait le modèle concurrent 8 x 8 Piranha 5, développé par Mowag , une entreprise suisse devenue en 2003 filiale de filiale de l'Américain General Dynamics. La première compétition pour la fourniture de 2.000 véhicules dans le cadre du programme FRES ( Future rapid effect system ) concernait donc trois blindés européens : le vainqueur helvético-américain, aujourd'hui standard mondial dans le secteur, le VBCI et le Boxer d'Artec, consortium associant les entreprises allemandes Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall Landsysteme , ainsi que la Néerlandaise Stork . La défaite française est d'autant plus malvenue que plusieurs contrats de remplacement de véhicules blindés vieillissants s'annoncent, notamment en Australie dans le cadre du projet Land 400 . Lors de son discours du 17 juin à la porte de Versailles, Nicolas Sarkozy a de nouveau fustigé la multiplicité des programmes d'armements en Europe"
  16. Alskandre

    SHARK, System Hard Kill

    DGA. Pour les délais, je ne sais pas ...
  17. Alskandre

    VBCI

    Site DGA, 18/06/08, "Le VBCI obtient sa qualification" "La DGA a signé le 30 mai 2008 la qualification du VBCI. Depuis septembre 2003, le calendrier de ce programme prévoyait la réception des 20 premiers véhicules en juillet 2008. Trois d’entre eux ont déjà été livrés fin mai 2008 et trois autres seront livrés fin juin afin de débuter la formation. Les quatorze suivants seront réceptionnés fin juillet 2008 pour une livraison à l’armée de terre prévue début septembre. La DGA a déjà commandé 182 VBCI à Nexter. Le programme est maintenant totalement entré en phase de production. La chaîne de montage permettra de produire, dés 2009, une centaine de véhicules par an. Le VBCI est un produit mature qui répond aux besoins opérationnels actuels de projection, de protection et d’adaptation. Véhicule blindé tout-terrain à 8 roues motrices, appelé à succéder à l’AMX 10 P, il offrira aux forces armées des performances très nettement accrues. Dans sa version VCI (combat d’infanterie embarqué ou débarqué), onze soldats peuvent prendre place à bord. Résultant d’un compromis entre capacité d’emport et puissance de feu, ce véhicule est doté d’un canon de 25 mm et d’une mitrailleuse de 7,62 mm. De l’ordre de 25 tonnes en ordre de marche, le VBCI peut atteindre une vitesse de pointe de 100 km/h et est aérotransportable sur le futur avion de transport A400M. Véritable « base vie » pour le fantassin, le VBCI offre un haut niveau de protection dont un système d’étanchéité NBC. Il est équipé d’un blindage résistant aux tirs de moyen calibre, aux éclats d’obus et aux engins explosifs improvisés (IED). Il offre également une haute protection contre les mines et dispose de leurres infrarouges. Ce dispositif sera bientôt renforcé par une protection active contre les roquettes (de type RPG), les charges creuses et les missiles antichars. Existant en version poste de commandement (VPC) ou en version de combat d’infanterie (VCI), l’architecture du VBCI offre une grande capacité d’évolution de la plateforme, aussi bien en termes d’équipements intégrés, que de protection ou de motorisation. La réalisation des VBCI est assurée par un groupement d’entreprises constitué par les sociétés Nexter Systems et Renault Trucks Défense."
  18. Alskandre

    SHARK, System Hard Kill

    A noter, le VBCI sera équipé du système SHARK.
  19. Alskandre

    SHARK, System Hard Kill

    Site DGA, 18/06/08 "L’initiation opto-pyrotechnique, une rupture technologique dans la protection active des véhicules blindés Le délégué général pour l’armement, Francois Lureau, a remis le 16 juin le 35e prix « ingénieur général Chanson » décerné par l’Association de l’Armement Terrestre (AAT). Il récompense cinq ingénieurs de la société TDA Armements SAS (filiale de Thales) et de l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL) pour leurs travaux sur l’initiation opto-pyrotechnique. Une rupture technologique Les travaux relatifs à ce prix concernent la mise au point d’une chaîne d’initiation opto-pyrotechnique fiable et ultra-rapide, seule capable de répondre à toutes les spécifications opérationnelles parmi tous les dispositifs mécaniques ou électroniques connus. Cette chaîne est constituée d’un DOP (détonateur opto-pyrotechnique) - conçu et développé à l’origine pour des applications spatiales - associé à une source laser (Nd:YAG) miniaturisée et à une fibre optique. Elle s’intègre facilement sur tout véhicule blindé et est insensible aux rayonnements électromagnétiques et aux perturbations électrostatiques. Le cœur du dispositif de protection active Shark Shark (système hard kill) est un démonstrateur de protection active pour véhicules blindés, réalisé par les industriels Thales (France) et IBD (Allemagne) dans le cadre d’un plan d’étude amont de la délégation générale pour l’armement (DGA). Ce nouveau type de blindage, appelé hard kill, est l’ultime ligne de défense d’un blindé face aux menaces - proliférantes sur les théâtres d’opérations - que représentent les missiles et les roquettes antichars ou encore les obus flèches. Grâce à cette nouvelle technologie, il est possible de déclencher, avec un délai d’armement extrêmement faible, les nombreux modules de riposte du système Shark. Ce système permet ainsi d’aller intercepter une munition assaillante – désintégration de sa charge explosive ou démantèlement en morceaux inoffensifs dans le cas d’un obus flèche – avant qu’elle n’atteigne le véhicule, avec un temps de réaction inférieur à 0,1 seconde. Capable de détecter et d’intercepter une munition tirée à 15 mètres du blindé, ce dispositif est particulièrement bien adapté aux attaques à courte distance caractéristiques des affrontements en milieu urbain. "
  20. Alskandre

    Les FREMM de la Marine Nationale

    MeretMarine, 18/05/08, "Et ce qui pourrait remplacer les avisos" "La flotte de surface française sera donc limitée, en ce qui concerne les frégates, à 18 navires de premier rang, y compris les frégates légères furtives du type La Fayette. La série des Frégates Européennes Multi-Missions (FREMM) sera réduite à 11 exemplaires au maximum, dont deux à vocation antiaérienne. Initialement, la marine souhaitait profiter de ce programme pour remplacer l'ensemble de ses 18 frégates et avisos par une nouvelle série homogène de bâtiments. La flotte aurait vu son tonnage augmenté mais l'effet de série et un rythme de production rapide devaient réduire considérablement le coût d'acquisition. Avec l'abandon d'un gros tiers du programme et un probable étalement dans le temps de la cadence de livraison des bateaux commandés, il reste maintenant à voir qui, des économies ou des surcoûts, sera finalement au rendez-vous. La réduction du nombre de FREMM pose, désormais, le problème du remplacement des 9 avisos actuels, types de bâtiments qu'on appellerait corvettes ou même frégates dans d'autres marines. Longs de 80 mètres pour un déplacement de 1400 tonnes en charge (contre 142 mètres et 6000 tonnes pour FREMM), ces navires commencent à vieillir sérieusement. Les plus anciens affichent un âge de 28 ans et les plus récents de 24 ans. S'il n'est pas possible d'inscrire leurs remplaçants dans la loi de programmation militaire qui sera votée à l'automne, il faudra impérativement le faire sur la prochaine LPM, c'est-à-dire en 2014. Pour succéder aux « A69 », la piste des corvettes Gowind de DCNS serait d'ores et déjà exclue, ces navires étant considérés comme trop onéreux. On imagine qu'il en sera de même pour la nouvelle frégate de l'industriel, la FM400, bâtiment de 4000 tonnes destiné à renouveler la famille La Fayette. Les marins seraient donc à la recherche d'un bâtiment « hauturier, robuste, rustique et pas cher ». La possibilité présentée par certains constructeurs d'adapter une coque dérivée des navires offshores ne suscite guère d'enthousiasme. « Ce qu'il faut c'est un navire de guerre, avec des capacités modestes certes, mais un navire de guerre quand même », explique un officier. Sans que le concept soit encore très poussé, les esprits s'orienteraient plutôt vers ce qu'on commence à appeler la « super Floréal », en référence aux six frégates de surveillance construites aux Chantiers de l'Atlantique entre 1992 et 1994. Longs de 93.5 mètres pour un déplacement de 3000 tonnes, ces bâtiments construits suivant les normes civiles présentent une grande autonomie à la mer. Ils disposent d'un armement léger mais suffisant (missiles Exocet, système surface-air Simbad, canons de 100 mm et 20 mm) et peuvent embarquer un hélicoptère. Le remplacement des avisos n'en est, toutefois, qu'au stade de la réflexion. Avec la réforme du ministère de la Défense et la nouvelle stratégie détaillée dans le Livre Blanc, la marine a déjà, comme les autres armées, du pain sur la planche."
  21. Pour toi Fusilier, http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoid=28239547
  22. Pour une fois, nous avons un coup d'avance ... Maintenant, il faut attendre la ré-actualisation du Livre blanc de la défense britannique ... Alors nous pourrons comparer les formats pour l'avenir et non nous référer à un format d'armée irréalisable (format 2015) ou dépassé (format type guerre froide années 70-80). Quelques infos : AFP, 17/06/08 : "Livre blanc de la Défense: moins de frégates à construire mais plus de satellites" "PARIS (AFP) — Le Livre blanc sur la Défense, présenté mardi par Nicolas Sarkozy, se traduira pour les industriels par moins de frégates commandées au groupe naval DCNS et un probable étalement des commandes de Rafale à Dassault, mais il ouvre de nouvelles opportunités dans le spatial. Le Livre blanc définit des priorités stratégiques mais fixe aussi des objectifs en termes de matériels: 250 chars Leclerc, 650 blindés de combat type VBCI, 300 avions de combat - Rafale et Mirage 2000-D modernisés - ou encore un total de 18 frégates de premier rang. La conséquence de ce dernier chiffre est que le groupe DCNS, détenu à 75% par l'Etat et 25% par Thales, ne devrait recevoir commande que de 11 frégates multi-missions FREMM sur les 17 initialement prévues. "Il y aura moins de FREMM que prévu, pas de décision sur le deuxième porte-avion avant 2012, donc à court terme tout ceux qui sont dans le naval perdent quelque chose", résume Etienne de Durand, directeur des études de sécurité à l'IFRI. Une perte -- plus de 3 milliards pour le porte-avion et 500 millions par frégate -- d'autant plus importante que le groupe dépend encore fortement de la commande publique. Mais il n'y aura "pas de plan social" chez DCNS, assure un porte-parole du groupe: "on va rapatrier dans nos établissements l'activité qui devait être sous-traitée". Du côté des avions de combat, un objectif de 300 appareils en comptant des Mirage 2000-D modernisés laisse peu de place aux 294 Rafale que devait s'offrir la France. "Le programme Rafale sera probablement un peu plus petit que prévu", commente M. de Durand. Chez Dassault Aviation "on n'y voit pas une suppression" de certains appareils mais plutôt "un étalement du programme". Dassault n'a pas trop de motif d'inquiétude: il réalise une bonne partie de son chiffre d'affaires (57% en 2007) avec ses avions d'affaires Falcon. Et il vient de s'allier à Thales et l'espagnol Indra pour concurrencer EADS sur le marché des drones MALE (moyenne altitude longue endurance) de surveillance, au moment où le Livre blanc en fait une priorité. Pour les appareils de transport, les avions A400M et les hélicoptères NH-90 restent des priorités et profiteront à son fabricant EADS. En armement terrestre, les 650 VBCI (Véhicule blindé de combat d'infanterie), sur les 700 prévus, constituent une réduction moindre que ce que pouvait craindre son fabricant, le groupe public Nexter. "Ca semble très raisonnable", commente Jean-Patrick Baillet, directeur des opérations de Nexter. Mais il faudra attendre pour savoir si "les cadences de production seront maintenues ou si le programme sera étalé" dans le temps, nuance-t-il. C'est la future loi de programmation militaire (LPM), pour la période 2009-2014, qui commencera à traduire les objectifs d'équipement en crédits. Le président s'est engagé à consacrer 200 milliards pour l'équipement des armées d'ici 2020. Pour l'instant, "les détails ne sont pas donnés parce que les arbitrages précis seront rendus dans les mois qui viennent avec la procédure budgétaire", explique Etienne de Durand. C'est aussi à cette occasion que pourront se traduire les ambitions affichées dans le domaine spatial. Le Livre blanc veut porter l'accent sur les satellites de renseignement et de détection des lancements de missiles. Ces programmes coûteux profiteraient aux deux grands fabricants européens: Astrium, filiale d'EADS qui assure aussi la maîtrise d'oeuvre de la fusée Ariane 5, et Thales Alenia Space (détenu par Thales à 67% et l'italien Finmeccanica à 33%)." Quelques réflexions : LesEchos, 17/06/08 "JACQUES HUBERT-RODIER La fin de la spécificité militaire française La chute du mur de Berlin n'a pas mis un terme à la guerre. Elle s'est transformée. Elle n'est plus un conflit « froid » entre deux blocs pratiquant des petites guerres par procuration dans d'autres pays et se livrant à une course aux armements pour rechercher un équilibre de la terreur. Mais elle s'est transformée en une multiplication de conflits entre des acteurs non étatiques. Ce que certains ont qualifié de « guerres asymétriques », les acteurs ne se retrouvant pas toujours sur les terrains sur lesquels les armées occidentales les attendent. Même si le nombre de conflits a diminué depuis les années 1990, le monde n'est pas rentré au XXIe siècle dans une paix perpétuelle, comme Kant l'avait évoqué au XIXe siècle. Ce qui a fondamentalement changé, ce sont les circonstances de la guerre dans l'ex-Yougoslavie, au Soudan, en Irak, en Afghanistan, au Liban en 2006. L'implosion de l'URSS a mis, presque mécaniquement, fin à l'exception militaire française, faite de dissuasion nucléaire et d'autonomie vis-à-vis des Etats-Unis. Ce qui oblige aujourd'hui la France à repenser les termes de sa défense nationale. Aujourd'hui, le président de la République, Nicolas Sarkozy, présente le « Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale », le troisième exercice du genre sous la Ve République. Pour réactualiser sa pensée en la matière, la France a dû tirer les grandes leçons des champs de bataille où elle a été directement engagée et de ceux, comme en Irak, où elle a été volontairement absente. A cela s'ajoute la réflexion, depuis le 11 septembre 2001, sur les moyens nécessaires pour lutter contre les nouvelles menaces, terrorisme, insurrection... La première leçon est infligée à la France par les guerres coloniales du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ces expéditions militaires débouchent sur de cuisantes déconvenues : celle de l'expédition ratée de Suez de 1956 en compagnie des Anglais, deux ans à peine après Diên Biên Phu, et celle de la guerre d'Algérie. Comme l'Angleterre alors, la France découvre qu'elle n'est plus maître de son destin, même si les deux pays en tirent des conclusions différentes. « Il s'agit alors de faire en sorte que l'on ne soit plus jamais dans une situation comme celle de Suez », souligne Etienne de Durand, responsable du centre de sécurité à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Ou, comme le dit François Heisbourg, membre de la commission sur le Livre blanc et conseiller de la Fondation pour la recherche stratégique (1), « 1956, c'est la logique impériale périmée ». La France fait alors le choix de la dissuasion nucléaire face à l'Union soviétique, c'est-à-dire celui de l'assurance de la destruction en cas d'attaque. « La stratégie qui en découle n'est plus de gagner la guerre mais de l'empêcher, en mettant au besoin sa propre existence dans la balance », comme l'explique l'ancien chef d'état major de l'armée de l'air, le général Jean Rannou (2). Mais, à la différence de la Grande-Bretagne, elle se donne une marge de manoeuvre vis-à-vis des Etats-Unis. En décidant, en mars 1966, de se retirer du commandement intégré de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan), le général de Gaulle opte ainsi pour l'indépendance de la dissuasion nucléaire française vis-à-vis de l'Alliance. Cette posture a eu une série de conséquences importantes. La première a été de privilégier la dissuasion dans les dépenses budgétaires en partie aux dépens de l'armée de terre. L'autre fut d'encourager une industrie nationale de défense comme Dassault, le grand maître d'oeuvre des Mirage, puis du Rafale. Au nom de la dissuasion, le premier Livre blanc de 1972, sous le président Georges Pompidou, combine la spécificité française dans l'Alliance atlantique et sa position militaire dans la guerre froide face à la menace soviétique (3). Pendant près de trente ans, cette doctrine est presque gelée et, militairement, l'armée française est confinée, à l'exception d'opérations coups de poing lancées largement pour tenir notre rang dans le pré carré africain, selon Etienne de Durand. La fin de la guerre froide inflige une nouvelle leçon à la France, aussi différente que profonde. Car le réveil est brutal avec la première guerre du Golfe contre l'Irak, en 1991 : pour les armées françaises, il s'agit de la première opération menée, depuis la rupture de 1966 au sein d'une coalition de forces dirigées par les Etats-Unis. Cette intervention a créé dans les armées un « traumatisme silencieux », note Etienne de Durand. Les équipements et les conditions d'emploi des forces se sont en effet montrées très inadaptées à ce champ de bataille. Difficile à accepter pour un pays qui a fait de son indépendance et de sa force militaires les principaux instruments de sa diplomatie d'influence dans le monde et la raison même de son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Sans revenir fondamentalement sur le concept de dissuasion nucléaire, le Livre blanc sur la défense de 1994 (4) remet l'accent sur la notion de projection des forces à l'extérieur et sur une réduction du poids du nucléaire. Il ne s'agit pas seulement d'économies budgétaires, mais également de décisions comme l'arrêt du missile sol-sol tactique Hadès, des essais nucléaires après une dernière campagne de tirs décidée par le président Chirac lors de son premier mandat, la fermeture du centre d'essais du Pacifique, le passage à la simulation ou encore le démantèlement des missiles sol-sol stratégiques du plateau d'Albion. Le nouveau Livre blanc que dévoile officiellement le président Sarkozy aujourd'hui doit intégrer le nouveau contexte géostratégique. Certes, comme le signale François Heisbourg, ce n'est pas un changement stratégique de l'importance de celui des années 1990, mais il s'agit de prendre en compte la mondialisation. « Il y a trente ans, on pouvait parler des problèmes du Liban, de la Syrie, des territoires palestiniens, de l'Iran séparément, aujourd'hui toutes ces crises convergent entre elles. » L'autre objectif est, en ajoutant la notion de « sécurité nationale » à celui de défense, de tirer la leçon de l'instabilité du monde. Une quadrature du cercle qui ajoute la notion d'anticipation à celle de dissuasion, prévention, protection et projection. Mais, comme le Livre blanc de 1994, la nouvelle doctrine confirme bien la fin de la spécificité française militaire. JACQUES HUBERT-RODIER"
  23. Portail premier-ministre.gouv.fr : "Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale : les prochaines étapes Mardi 17 juin Discours du Président de la République sur la défense et la sécurité nationale (Porte de Versailles) Mercredi 18 juin Communication du Premier ministre en conseil des ministres Jeudi 26 juin Déclaration du Gouvernement sur le Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale et débat sur cette déclaration (Assemblée nationale à 15 heures puis Sénat à 21 heures 30) Le Livre blanc sera publié par Odile Jacob, en co-édition avec la Documentation française. Il comportera 2 volumes : le Livre blanc et Les débats. Il sera disponible le mercredi 18 juin, à partir de 13 heures.
×
×
  • Créer...