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Capital politique


Tancrède
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Je commence ce sujet qui en fait pourrait trouver sa place ailleurs qu'en Histoire, mais la vision historique est celle capable de fournir le plus d'exemples de ce domaine qui n'est JAMAIS abordé en tant que tel en France: on y fait référence ponctuellement et indirectement sans le nommer, mais au final, il est essentiel en ce qu'il est réellement l'art de la politique et de ce qu'elle peut obtenir ou pas, des combinaisons qu'elle implique, des rapports de force qu'elle représente, des contraintes qu'elle impose, du niveau local au niveau international. Eloigné du sujet militaire? Pas du tout, et c'est essentiel de le comprendre, et ce avant tout pour éviter les facilités genre "l'Etat n'a qu'à", "si les politiques avaient des couilles", "pourquoi il fait pas ça, c'est si facile et évident"....

Difficile à définir précisément, plutôt plus aisé à circonscrire, le capital politique est une appellation anglo-saxonne qui résume assez bien la marge de manoeuvre d'un décideur politique de tout niveau et la façon dont se déroule son activité et son action proprement dite. Quelqu'un s'est jamais demandé:

- pourquoi la plupart des grandes nations et entités conquérantes passaient souvent un siècle ou plus à se mettre en ordre et moins d'une décennie pour conquérir un territoire immense, abaisser un grand empire ou toute autre action déterminante (les Mongols en sont l'exemple même)?

- Pourquoi Darius n'a pas pu s'opposer efficacement à Alexandre malgré l'énorme différentiel de moyens?

- Pourquoi tel monarque/décideur peut être réellement brillant, visionnaire, fort en tant qu'individu et n'avoir qu'une action minable en tant que décideur, alors qu'à l'inverse un médiocre (entendez le vrais sens du terme, à savoir "moyen") peut en revanche présider à des accomplissements significatifs?

- Pourquoi tel monarque, par exemple, dans l'histoire de France, est présenté dans les livres d'histoire comme "ayant favorisé le commerce et l'artisanat", donc développé le pays et accru ses recettes fiscales lui permettant d'avoir une armée plus maousse et plus efficace, ce qui fait dire sur d'autres monarques qu'ils sont cons et nuls parce qu'ils n'ont pas favorisé ces activités alors que c'est si évident comme politique à suivre?

- Pourquoi Henri IV a pu imposer l'Edit de Nantes et la pacification du royaume alors qu'avant lui, d'autres Edits en substance similaires avaient été établis depuis François II sans effets réels, au moins pas durables?  

- pourquoi tel roi a choisi tel général notoirement nullissime pour diriger une armée?

La réponse ne vient qu'en analysant sous l'angle du capital politique et de la distinction claire établie entre 2 choses:

- le fait de diriger un pays/une entité politique: il s'agit de ce qu'on attend au final d'une direction politique, à savoir mener les "grandes" politiques, décider de la politique extérieure et bien en mener l'exécution, avoir une armée efficace, tenir le pays uni et calme, le faire prospérer, le préparer à l'avenir, avoir des réserves, veiller à ce qu'il y ait une justice majoritairement satisfaisante, assurer l'ordre et le calme en usant le moins possible de la force et en créant un consensus social, un vivre ensemble, une volonté commune....

- le fait de gouverner un pays: c'est le pendant qui a mauvaise presse, mais qui est aussi important sinon plus que l'autre, celui dont une partie des circonvolutions le font qualifier de "petite" politique", d'arrangements sordides entre politiques.... Mais le fond est que c'est l'essentiel, à savoir que seul ce "niveau" permet de diriger un pays, de trouver les équilibres nécessaires à la définition et à l'application d'une "grande" politique. C'est l'aspect brutal des rapports de force internes à une entité politique qui fait que dans le monde réel, on n'obéit pas au président/roi/chef parce qu'il est le président/roi/chef, mais parce que dans tout système, même non démocratique, une direction repose sur un équilibre entre les groupes qui comptent. A noter en outre que la "petite" politique nationale est aussi une composante de la "grande" politique d'une région, d'un département, d'un Etat fédéré, d'une simple circonscription, d'un groupe social/professionnel/religieux.... Et les négociations entre Etats procèdent bien plus de ce registre que d'une réalité réellement contraignante du "droit" international, parce que l'échelon international n'a que peu d'autorité centrale arbitrant les litiges de ces "citoyens" du monde que sont les Etats: le monde n'est pas uni, les Etats sont opposés les uns aux autres, il n'y a donc pas de consensus à trouver et de loi unique à laquelle se conformer absolument sous peine de sanction (hors quelques cas extrêmes)

Le "capital politique", c'est l'ensemble de ce qui donne à un décideur (individu ou groupe), à tous les échelons hiérarchiques, des moyens d'agir (donc de prendre une décision ET de la faire appliquer dans une mesure plus ou moins large) et/ou de négocier un compromis pour obtenir une décision politique. Pour schématiser, c'est donc la différence, réactualisée en temps réel et en permanence, au gré de ce qui est su/cru et "à disposition", de qui appuie ou pas, entre ces moyens et ressorts d'action et les contraintes et limites subies.

Les moyens sont de nombreuses natures: attributions et pouvoirs formels du politique en question, moyens financiers et autres à disposition, organisations/administrations/services contrôlés (de fait et/ou de droit), appuis de groupes et individus de tous types, ensemble des services qui sont dus à ce politique et dont il peut s'assurer qu'ils lui seront repayés, intelligence personnelle et connaissance des rouages, mais aussi le "brouillard de guerre" qu'il peut faire jouer pour utiliser ses outils au mieux, donc dans le cadre de tactiques et de stratégies. Les idéologies, le charisme personnel, les courants d'idée.... Sont autant de facteurs non quantifiables (sauf via les organisations qui peuvent les représenter) qui jouent à plein au même titre.

Les limites sont en fait essentiellement la mesure de ces outils, rarement absolus et variant en importance, et les outils et desideratas des autres acteurs du jeu.

Certains ont beaucoup de marge de manoeuvre, d'autre peu, certains ont des moyens importants (de façons diverses), d'autres non, certains, malgré l'énormité de leurs moyens, ont en fait plus de contraintes et sont réduits à l'impuissance, alors que d'autres ont des moyens réduits mais peu de contraintes.

L'histoire de la monarchie française, de sa recréation sous les capétiens en particulier, est un exemple révélateur de ce fonctionnement: les comtes de Paris ont été chosis parmi les grands féodaux parce que s'ils étaient raisonnablement riches, leurs domaines étaient centraux, exposés à tous, mais aussi assez petits. Et l'autorité royale, théorique et n'ayant une partie de réelle effectivité que face à une menace majeure pour la majorité des féodaux, même pas unis par un "sentiment national" très fort (et la décision d'une guerre majeure était de toute façon dure à prendre). En tant que roi de France (plutôt "roi des Francs" au début), le roi capétien avait peu de capital politique à faire valoir, et peu de moyens d'actions: pas d'impôt permanent (le principe même était allergène aux mentalités d'alors), pas de troupes permanentes hors d'un micro-effectif lié à la personne du roi, pas d'administration natioanle ou de justice unifiée, le capétien n'était qu'un "primus inter pares", et encore seulement en titre. Son seul ressort était une menace extérieure perçue comme tel par la majorité des féodaux, et l'appui de l'Eglise (force morale, sociale, politique et économique) qui, bien que divisée elle-même avait une tendance de fonc poussant à l'unification progressive des royaumes chrétiens (par la suite de la chrétienté elle-même).

Et toute l'histoire des Capétiens fut une lutte poussant à la centralisation face au pouvoir féodal, en partant de très bas, soit le fait, à la fois comme but et moyen, de gagner assez de capital politique pour pouvoir imposer une direction unique et diriger le pays. Il y eut un mouvement de hauts et de bas constants jusqu'à Louis XIV dont le règne fut l'établissement définitif de l'Etat central comme premier acteur de la politique du pays. Mais pas le seul, parce que si Louis XIV avait beaucoup de capital politique, il n'en avait pas non plus un si énorme que ça, qui est caricaturalement présenté comme la "monarchie absolue". Et Louis XV fut l'exemple même du monarque qui, avec en plus un caractère faible, avait plus de contraintes que de possibilités, malgré les moyens théoriquement à sa disposition.

Et aujourd'hui la politique, c'est quoi en France: tout part de la plus petite circonscription. Il suffit d'aller voir comment fonctionne une permanence pour s'en rendre compte. Il s'agit de personnes, individus (pesant beaucoup ou non) et de groupes qui demandent des services à un élu en échange de leur soutien (électoral et/ou financier, mais aussi médiatique/moral, bénévole....) quel qu'en soit l'échelle. Et l'élu est, outre un élu en lui-même avec des devoirs en tant que tel (envers sa criconscription dans l'absolu et le niveau supérieur, communal, départemental, régional ou national), le représentant de ces groupes qui le soutiennent. Mais il est aussi "redevable" et "créditeurs" du même type d'arrangements au sein de son parti, pour avoir eu la nomination à la candidature, le soutien et les fonds pour faire campagne, et soutenu d'autres personnes au sein de ce parti. D'échelon en échelon, on arrive au niveau national avec ainsi une somme de choses dues et "en crédit" dont la différence définit vos marges d'action et de décision. Ce à quoi s'ajoute la situation de l'appareil d'Etat (finances publiques en premier lieu). Hors de personnages ayant des circonstances exceptionnelles, comme le Général de Gaulle ou Pompidou qui avait encore derrière lui la solidité d'une organisation et d'une mentalité gaulistes (avec en plus la droite conservatrice), et un Etat bien géré disposant de marges de manoeuvres.

Pour comprendre l'histoire et les décisions politiques en général, et les décisions stratégiques et militaires en particulier, tant dans la définition d'un outil militaire que dans son usage, s'affranchir de ce crtère d'analyse invalide absolument toute opinion et fait sombrer dans le café du commerce. Aucune stratégie ou campagne militaire n'est exempte de cet angle d'analyse. Par certains côtés, ça revient souvent à asséner des évidences et vouloir poser le brever du fil à couper le beurre. par d'autres, c'est un mode de lecture qu'on ne se force pas assez à utiliser pour juger facilement tel ou tel décideur.

Qu'en pensez-vous? Avez-vous des exemples? Avez-vous déjà revus des sujets sur lesquels vous portiez un jugement donné à l'aune de ce type de critères?

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Il s'agit d'analyser l'acquisition de capital politique ou de son exercice ?

Comme point d'entrée on pourrait peut-être mesurer les effets d'une guerre sur le fonctionnement de la politique interne d'un État et l’émergence au sein dudit État d'un ou de plusieurs individus qui grâce à la guerre, à des victoires ou à des défaites, finissent par gagner en "puissance" et finissent par faire appliquer leur volonté sans rencontrer de résistance, même de la part d'institutions faites pour diminuer leur pouvoir.

Je pense surtout pour l'instant à quelqu'un comme le finlandais Mannerheim, qui tout au long des deux guerres que livre la Finlande dans les années 39-45 gagne en prestige et en "capital" au point de devenir de facto le dirigeant de Finlande, de prendre le contrôle de sa diplomatie et du fonctionnement d’institutions civiles et de mine de rien négocier la sortie de la Finlande de la seconde guerre mondiale en des termes très avantageux pour l'époque (surtout avec ce que d'autres États vont connaître).

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gagne en prestige et en "capital"

C'est en fait une très bonne mention d'un vieux terme qui est une partie du capital politique, mais dont on use souvent à tort et à travers au point d'en faire un objet en soi (pas le cas dans l'usage que tu en as fait ;)): on utilise souvent ces mots de "gloire", de "prestige", comme s'il s'agissait de monnaies en soi, au point de penser que les gens qui cherchaient à les acquérir n'étaient qu'en quête de satisfaction d'ego, ou que le fait d'en avoir, pour un Etat, vous donnait droit à quelque chose de concret :rolleyes: :P.

Dans une certaine mesure seulement, gloire et prestige correspondent à du concret et sont donc du capital politique:

- ils signifient par exemple le succès, ce qui dans certains cas vous donne des trucs: les gens ont envie de bosser pour vous ou d'être de votre côté parce que les probas sont meilleures de grapiller quelque chose. En politique, cela attire les soutiens, les gens compétents et ambitieux (pas les honnêtes particulièrement). Ca vaut à tous les niveaux: un capitaine victorieux, aux XVème-XVIème siècles, voyait les meilleurs professionnels de la guerre radiner vers lui, et les autres aussi. Il pouvait accroître ses effectifs, plus sélectionner, négocier plus facilement les salaires et parts de pillage, demander plus à ses hommes, les faire attendre plus longtemps entre 2 campagnes.... Le succès, à tort ET à raison, donne confiance. Le succès appelle le succès: dans le cas du domaine militaire, cela donne meilleur moral aux troupes, ce qui est un facteur de succès futurs.

- le prestige, dans le cas d'un chef, donne un certain aura de crédibilité (dans une mesure indéfinissable), il met à part, donne une autre dimension. Un exemple con: la cote de Sarkozy en ce moment a plus de chances de remonter parce que tout simplement, c'est lui qui est à la barre pendant la tempête des crises économiques, ce qui renforce un certain aspect de crédibilité et le place un peu à part malgré le fait que son bilan soit jugé mauvais et qu'il ne soit pas sympathique à une grande majorité de Français. Cela jouera dans les élections, dans une mesure difficilement chiffrable, mais réelle.

- dans le cas d'une nation qui gagne du prestige (accru ou non par sa propagande), il y a un effet psychologique sur les esprits qui lui donne une place donnée et incite à copier des trucs chez elle, à aller chez elle, à faire des trucs avec elle: cela peut être des investissements, copier la mode, acheter ses bouquins, engager en priorité des gens de cette nation (dans un domaine particulier: par exemple des oenologues et vignerons français, malgré le fait qu'il y en ait de tout aussi bons ailleurs.... Mais aussi des contractors militaires ricains issus d'unités FS alors qu'il y en a d'autres ailleurs)....

Mais en terme de politique à l'international, ou même à l'intérieur, le "prestige" est quand même un apport de "capital politique" limité dans ses effets globaux. Sauf pour la crédibilité d'un personnage particulier (Mannerheim en est un exemple, Louis XIV un autre) qui fait qu'on le prend plus au sérieux, qu'on le factorise de façon plus importante dans les analyses stratégiques.... C'est rare, cependant. pour une nation qui a un prestige de ce type, qui change des choses au-delà de ce à quoi peut aboutir une analyse lambda, c'est encore plus rare: la France des XVIIème-XVIIIème siècle, l'ANgleterre du XIXème (et une certaine vision des nations européennes dans le monde "colonisé"), les USA après 45, Rome en son temps, font partie de ce club fermé.

s'agit d'analyser l'acquisition de capital politique ou de son exercice ?

Tout en fait, mais surtout l'impact de ce que le capital politique permet et empêche sur les grandes politiques, les stratégies militaires.... Des Etats que l'on juge souvent trop superficiellement en oubliant ce facteur, ce qui amène à des discussions de café du commerce là où, il faudrait en fait se rendre compte que la politique au sens large est un art global où les choses ne sont pas séparées (politique intérieure et extérieure, politique dite "politicienne"). Et sous l'angle préféré du forum, à savoir l'histoire de la guerre, se rendre compte qu'aucune stratégie, parfois aucune tactique, n'échappe à cette chose, là où on voudrait trop souvent compartimenter la réflexion. Le choix des généraux, leur position, leurs préférences stratégiques/opérationnelles/tactiques, leurs moyens.... Est une composante permanente à toutes époques de la direction de la guerre et des armées: Wellington en Espagne faisait en fait aussi à moitié campagne à londres :lol:, Marlborough et toute la situation stratégique du front des Flandres pendant la guerre de sucession d'Espagne était une émanation directe de ce niveau d'analyse, Patton illustre encore plus récemment la chose, de même que Mc Crystal en Afghanistan.
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L'approche que vous proposez est tout à fait passionante - notamment parce qu'elle rappelle que les décisions strictement militaires se prennent toujours dans un cadre plus large qui inclut d'autres dimensions (économiques, psychologiques, sociologiques, religieuses, etc ...).

Je voudrais vous proposer par compléter votre approche par deux idées.

Je trouve la première dans F Hayek : il s'agit du concept d'information. L'efficacité d'un système politique est pour une large partie liée à la circulation de l'information sous trois points

- il faut que le sommet sache la réalité de ce qui se passe à la base - or toute hiérarchie est naturellement opacifiante et tend à enfermer le chef suprême (Napoélon, Hitler ou Gamelin)  sans un monde simplifié dans lequel tout va bien..

- qualité de l'interprétation des informations : il ne suffit pas de connaître les faits mais aussi d'en mesurer le sens et la portée - ce qui implique compétence et une certaine liberté de pensée ...

- il faut aussi que la base ait confiance dans les ordres reçus (qui doivent donc être clairs et réalistes) et les exécute sans état d'âme.

Sur les deux premiers plans la démocratie a une incontestable supériorité. On peut citer en référence la conduite de la guerre par  Roosevelt - la seule erreur commise par les Etats Unis fut de sous-estimer la brutalité cynique de Staline à la fin de la guerre - et là l'erreur vient de haut : Mr and Mrs Roosevelt ayant toujours refusé de voir l'URSS comme elle était.Exemple typique d'erreur d'analyse due à l'obstination orgueilleuse du chef. ne parlons pas des illusions dans lesquelles vivaient les dirigeants du Reich au début de 1945 ...

Sur le troisième, les régimes autoritaires prennent moins de gants et peuvent sans doute dire les choses plus clairement (quoique les jeux de cours impliquent parfois des discours curieux).

Pour la seconde je retiens l'idée de Berzerker : le prestige ou la réputation accroissent considérablement l'efficacité d'un système. Par exemple une circulaire de Napoléon aux préfets en 1810 a certainement plus de poids que la même venant de Louis XVIII en 1820. On sait que Napoléon punit ceux qui lui désobéissent et récompense ses bons serviteurs - on sait aussi qu'il change rarement d'avis et qu'un ordre ne sera pas annulé le lendemain par un contre ordre.

De même la France de 1919 pouvait parler fort car son armée victorieuse et ses maréchaux étaient respectés partout en Europe...De même Bismarck après 1871 ...

A l'inverse un pays qui a subi plusieurs échecs ou a souvent changé de ligne politique (comme l'Italie au XXè siècle) devra mobiliser beaucoup de moyens pour être entendue...

Bon tout cela n'est pas définitif et vise à alimenter le débat de façon constructive.

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