Nationalisme arabe et son déclin

[Tomcat]

Lors d'une discussion avec des mais nous avons trébuché sur les raisons du déclin du nationalisme arabe (au sens laic, baathiste). Est ce que les dirigeants arabes pan-arabistes qui se sont décridibilisé tout seul ou c'est les tendants de la doctrine de la Ceinture verte (visant à favoriser les islamistes dans les pays musulmans afin de limiter l'influence soviétique) comme Brezneski qui ont eu raison du nationalisme arabe?

[kimkim]

Dans un pays arabe et musulman le nationalisme n'a pas lieu d'etre en vrai car c'est "interdit" donc peut etre que les dirigeants commencent un peu à se tourner vers la religion.. chose qu'ils ont ommis depuis belle lurette.Ou il y a une autre alternative a cela comme d'hab c'est stratégique ; on met de coté le nationalisme pour mieux gresser la patte aux autres non arabes

[Shorr kan]

Il y a probablement toute une collection de raisons, et les torts des nationalistes arabes eux-mêmes et un environnement particulièrement adverse peuvent aussi bien être considérés l’un comme l’autre, à part égal, comme les raisons de son échec.

Pour moi, ça a été le manque parmi les nations arabes d’une puissance qui sort du lot par sa puissance et son activisme, capable d’entrainer et faire entrer de gré ou de force les autres, d’être un protecteur de la cause, l’hégémon en somme ; comme l’ont été la Prusse pour l’Allemagne, ou le Royaume de Macédoine pour le monde grec.

L’Egypte aurait pu jouer ce rôle, mais la guerre de 67 lui a cassé les reins. éventuellement l'Irak post-guerre avec l'Iran si elle avait réussie l'annexion du Koweit.

On peut ajouter l’ingérence étrangère, le morcèlement extrême, l’incapacité à retranscrire économiquement et socialement le projet politique,  l’absence de bases économiques et militaires suffisantes, et surtout le changement de rapport de force en faveurs de monarchies pétrolières particulièrement réactionnaires et donc hostile, et qui ont leur propres projet de société…etc.

[Rochambeau]

Georges Corm avance dans son livre le manque de soutien (si ce n'est pas ouvertement de l'hostilité) de la part des pays occidentaux, et qu'en règle en général le occidentaux font de meilleurs affaires avec les radicaux qu'avec des nationalistes laïques.

[Joab]

Avant de parler de déclin, il faudrait savoir le degrés de popularité et d'ancrage social dudit nationalisme. Il me semble que seul le nasserisme (ou plutôt Nasser) à été populaire, du Maghreb à l'Irak. Mais la guerre des Six Jours a anéanti les prétentions égyptiennes. Et même avant, Nasser malgré son charisme n'a pas sauvé l'union avec la Syrie. Par contre il ne me semble pas que des mouvement du type Baas ou FPLP n'aient été populaires en dehors des minorités religieuses de chaque pays. Et en Irak et en Iran, le mouvement a servi a légitimer le monopole du pouvoir par une communauté sous couvert de laïcité, sans aller jusqu'à remettre en cause le rôle et l'emprise de la religion. En Syrie, malgré une laïcité de façade, il n'est pas possible juridiquement de se marier entre chrétiens et musulmans, et il n'est pas possible à un musulman de changer de religion. Voilà le genre de contradictions auquel est confronté le nationalisme arabe laïque.