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Chronologie de la chute des tribunaux islamistes


Grognard
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Pendant les incidents de décembre dernier, j'ai enregistré chacune des dépêches AFP trainant sur Yahoo News relatant des évènements en Somalie.

Les islamistes somaliens en guerre contre l’Éthiopie

Retour | Rubrique International

Les Tribunaux islamiques appellent les musulmans du monde entier au Jihad contre Addis-Abeba, alors que les combats continuent de faire rage en Somalie.

MOGADISCIO n’aura goûté à la paix que peu de temps. À peine six mois après la prise de la capitale somalienne par les milices islamistes, qui a mis un terme à quinze ans de guerre civile, les combats sont de retour. «  La guerre que nous attendions avec l’Éthiopie a commencé. Elle ne s’arrêtera plus  », assure Mohammed Amin, rédacteur en chef de Shabelle, une radio locale.

Jeudi, le cheikh Hassan Dahir Aweys, un haut responsable des tribunaux islamiques qui tiennent Mogadiscio, a ordonné le djihad contre l’ennemi ancestral, au nom de l’islam et de la sauvegarde de la nation. Dans les rues poussiéreuses de la capitale somalienne, où chaque maison n’est presque plus qu’une ruine, l’annonce semble avoir été bien accueillie. Sous les arbres, de petits groupes d’hommes agenouillés, des transistors collés à l’oreille, attendent les nouvelles dans le calme.

Tous se disent prêts à monter au front. «  C’est notre devoir. L’Éthiopie veut nous attaquer, car elle n’a pas de port et rêve de prendre les nôtres  », s’énerve Ali Salim, un infirmier. La foule acquiesce et quelques cris « Allah akbar» fusent. Dans Mogadiscio, des centres de recrutement ont été montés à la hâte pour recevoir les combattants volontaires de cette vaste mobilisation improvisée. Les écoles, les facultés ont été fermées; les examens reportés.

Certains, comme Ahmed Cheick Abdi, se sont engagés il y a un mois déjà. Le garçon au visage poupin dit avoir 20 ans. Sous le regard inquisiteur d’un officier barbu, il affirme avoir rejoint seul l’armée «  pour défendre sa religion et sa dignité  ». La trentaine d’adolescents cintrés dans des uniformes neufs qui l’entoure récitent tous, peu ou prou, la même profession de foi. Pendant trois mois, ces jeunes, dont bon nombre ont servi dans des milices au temps de la guerre civile, ont suivi un entraînement militaire et religieux. «  Ils ont été formés à tous les postes de combat », glisse un officier.

« L’Éthiopie veut la guerre »

Nul ne semble échapper à cette union sacrée. Abdulaye Ali, un quinquagénaire cloué sur une chaise roulante, assure qu’il se rend désormais chaque jour à l’hôpital pour porter secours aux blessés. Même les femmes qui, traditionnellement en Somalie, se tiennent à l’écart des guerres, se font un devoir de lutter. « Je soutiens les tribunaux islamiques et je suis prête à servir dans une brigade féminine  », glisse Adyan Oumar. Les voix discordantes sont rares. Tout juste si quelques Somaliens concèdent «  préférer la paix  ». «  Mais que peut-on faire ? s’interroge Abdulaye, l’Éthiopie a choisi la guerre.  »

Les autorités islamiques accusent Addis-Abeba d’avoir concentré des troupes en Somalie. Longtemps le gouvernement éthiopien a démenti. Il ne concédait que l’envoi de «  quelques instructeurs  » pour soutenir le gouvernement fédéral de transition. Formé sous l’égide de l’ONU, ce gouvernement était censé remettre de l’ordre en Somalie. Miné par des querelles internes, désarmé, le gouvernement n’a réussi qu’à prendre le contrôle de la bourgade de Baidoa, dans le centre du pays. «  Il est évident que sans l’aide de l’Éthiopie pour défendre Baidoa, le gouvernement de transition n’existerait plus. Or, l’Éthiopie, soutenue par les États-Unis, n’est pas prête à accepter un pouvoir islamiste en Somalie », souligne un expert.

Hier, les combats se sont intensifiés autour de Baidoa. Selon plusieurs sources, l’Éthiopie aurait déployé des chars et de l’artillerie. Les deux camps diffusent des bilans aussi sanglants qu’invérifiables. Confrontées à cet engrenage, les Nations unies semblent impuissantes. Ses appels pour l’envoi d’une force de paix restent vains. Abdel Ahmed Janaqoc, responsable militaire des tribunaux islamiques, balaye l’idée d’un revers de main : «  Pourquoi les pays étrangers veulent-ils venir aujourd’hui , quand nous sommes envahis par une puissance hostile, alors qu’ils n’ont rien fait pendant la guerre civile?»

dimanche 24 décembre 2006, 21h27

L'Ethiopie "contrainte" d'entrer en guerre en Somalie

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BAIDOA, Somalie (Reuters) - Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a annoncé dimanche que son pays était en guerre contre les islamistes somaliens pour défendre sa souveraineté, ce qui pourrait être le prélude à l'élargissement d'un conflit qui menace toute la Corne de l'Afrique.

C'est la première fois que le gouvernement éthiopien reconnaît publiquement son implication dans le conflit somalien.

Autre première, l'aviation éthiopienne, qui défend le gouvernement intérimaire somalien retranché à Baïdoa, a bombardé dimanche des miliciens islamistes en divers points du pays. Islamistes et forces gouvernementales se sont par ailleurs affrontés pour la sixième journée consécutive.

Les responsables éthiopiens affirment que les combattants de l'Union des tribunaux islamistes (UTI) sont des terroristes soutenus par l'Erythrée, le vieil ennemi d'Addis Abeba, et qu'ils constituaient une menace pour le gouvernement éthiopien.

"Les forces de défense éthiopiennes ont été contraintes d'entrer en guerre pour protéger la souveraineté de la nation et repousser les attaques répétées des terroristes des tribunaux islamiques et des éléments anti-éthiopiens qui les soutiennent", a déclaré Meles à la télévision publique.

"Nos forces de défense quitteront (la Somalie) dès qu'elles auront terminé leur mission."

Il a ajouté que son pays était favorable à l'idée de négociations entre le gouvernement éthiopien de transition et les tribunaux islamiques pour mettre en place un gouvernement conjoint.

CONDAMNATION DE L'UE

Un peu plus tôt, le ministre éthiopien de l'Information, Berhan Hailu, avait dit que l'opération aérienne visait plusieurs secteurs, dont ceux de Dinsoor, Bandiradley et Baladwayne ainsi que la ville de Buurhakaba, proche du siège gouvernemental de Baïdoa, dans le Sud.

"Après une trop longue patience, le gouvernement éthiopien a pris des mesures d'autodéfense et entrepris de contre-attaquer face aux forces extrémistes agressives des Tribunaux islamiques et des groupes terroristes étrangers", a dit Berhan à Reuters.

Les diplomates redoutent que l'implication de l'Ethiopie en Somalie ne confirme le scénario redouté d'un nouveau conflit entre ce pays et l'Erythrée, ancienne province éthiopienne ayant acquis son indépendance en 1993. Conflit auquel pourraient aussi se mêler des "djihadistes" étrangers susceptibles de provoquer des attentats suicides en Afrique orientale.

Berhan n'a pas fourni de précisions, mais des témoins somaliens ont dit que des avions éthiopiens avaient largué des bombes et tiré des missiles sur deux zones.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a dit avoir largué 14 tonnes de fournitures dans des villages touchés par les inondations dans le Sud, peu après l'annonce des raids aériens. Une autre agence de l'Onu a noté que le conflit risquait d'avoir des effets désastreux sur l'action humanitaire en faveur de 1,4 million d'habitants touchés par les inondations.

L'Union européenne a condamné les bombardements aériens et les combats au sol et exhorté les différentes parties à retourner à la table des négociations.

QUATRE FRONTS

L'ambassadeur de Somalie en Ethiopie, Abdikaran Farah, a affirmé dimanche à Addis-Abeba que les forces gouvernementales somaliennes avaient tué 500 islamistes, en majorité érythréens, en deux jours de combats. Il a ajouté que les islamistes avaient tué dix soldats gouvernementaux et en avaient blessé treize. Il a aussi fait état de 280 combattants ennemis capturés, dont certains venaient du Pakistan, d'Afghanistan et du Soudan.

Chaque camp affirme avoir fait des centaines de morts dans les rangs adverses depuis que les combats ont éclaté mardi. Les agences humanitaires parlent quant à elles de dizaines de morts.

L'UTI a engagé samedi les musulmans à se joindre à sa "guerre sainte" contre l'Ethiopie. Le gouvernement transitoire installé à Baïdoa est censé stabiliser un pays privé de pouvoir central depuis le renversement de Mohamed Siad Barre en 1991.

Selon des témoins, les adversaires ont commencé à s'affronter dimanche à l'aube sur quatre fronts à l'arme lourde, au mortier et à la mitrailleuse.

Dans le port de Kismayo, sous contrôle islamiste, des centaines de femmes et d'enfants ont dit adieu à un millier d'hommes qui s'étaient portés volontaires pour le front. Vêtus de treillis en lambeaux, ces derniers montaient à bord de camions militaires en scandant "la victoire est à nous". Des stations de radio diffusaient des chants patriotiques.

Les experts militaires estiment que l'Ethiopie a déployé de 15.000 à 20.000 soldats en Somalie et que l'Erythrée fournit environ 2.000 hommes aux islamistes, ce qu'Asmara dément. Addis-Abeba reconnaissait précédemment avoir envoyé quelques centaines d'instructeurs militaires à Baïdoa.

lundi 25 décembre 2006, 9h06

L'aviation éthiopienne cible l'aéroport de Mogadiscio, un blessé

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MOGADISCIO (Reuters) - Des chasseurs éthiopiens ont bombardé le principal aéroport de Mogadiscio, blessant une personne, annonce un responsable de cet aéroport.

"L'aéroport a été touché. Un chasseur MiG a largué quelque chose", a déclaré par téléphone Abdirahim Adan, le directeur général de l'aéroport international de la capitale somalienne. "Nous sommes en train d'évaluer les dégâts. Une personne a été blessée".

lundi 25 décembre 2006, 8h10

Raid de l'aviation éthiopienne contre l'aéroport international de Mogadiscio

MOGADISCIO, Somalie (AP) - Des chasseurs de l'armée de l'air éthiopienne ont bombardé lundi l'aéroport international de la capitale somalienne de Mogadiscio, ont rapporté des témoins. Il s'agit de la première attaque directe sur le siège du Conseil des tribunaux islamiques (CTI), un mouvement islamiste qui tente de prendre le pouvoir aux mains du gouvernement légal reconnu par la communauté internationale.

On ignore encore si ce raid aérien a fait des victimes. Dimanche soir, le Premier ministre éthiopien a annoncé que son pays était "forcé à entrer en guerre" avec le Conseil des tribunaux islamiques après que ce groupe a décrété la guerre sainte contre ce pays à majorité chrétienne.

A la mi-journée, les chasseurs éthiopiens de fabrication russe ont effectué des passages à très basse altitude, larguant au moins deux bombes sur le plus grand aéroport de Somalie qui venait de rouvrir après la prise de contrôle de Mogadiscio par les miliciens du CTI.

Cette frappe aérienne survient quelques heures seulement après que les troupes régulières somaliennes, soutenues par l'armée d'Addis-Abeba, a pris une ville frontalière clé tôt lundi à la grande joie de ses habitants tandis que les forces somaliennes continuaient leur progression vers le sud à la poursuite des miliciens islamistes, a déclaré un officier somalien.

Dimanche, la Somalie avait connu un regain de violence avec le bombardement par des avions éthiopiens de plusieurs villes contrôlées par les milices islamiques. L'Ethiopie a confirmé pour la première fois participer aux affrontements chez son voisin, alors que des témoins signalaient cette présence depuis des semaines.

Le Conseil des tribunaux islamiques, dont les forces ont pris le contrôle de la capitale Mogadiscio et de la majeure partie du pays depuis juin, entend chasser les troupes éthiopiennes soutenant le gouvernement de transition appuyé par les Nations unies. La Somalie, livrée aux rivalités de clans, ne possède plus d'Etat depuis le renversement du dictateur Mohamed Siad Barré en 1991. Les Etats-Unis accusent les Tribunaux islamiques, qui rappellent les talibans afghans, d'avoir des liens avec le réseau terroriste d'Al-Qaïda, ce que les islamistes démentent.

La question des frontières a provoqué deux guerres en 45 ans entre l'Ethiopie et la Somalie, et les Tribunaux islamiques insistent pour former une Grande Somalie intégrant des groupes qui vivent dans l'est de l'Ethiopie, le nord-est du Kenya et à Djibouti. Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, dont le pays est un allié de longue date du président somalien Abdullahi Youssouf, estime pour sa part qu'Addis Abeba a l'obligation légale et morale de soutenir et défendre l'exécutif intérimaire somalien. Il accuse les Tribunaux islamiques de soutenir les rebelles somaliens qui luttent pour l'indépendance sur son territoire, ce qu'il considère comme un acte de guerre. AP

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mardi 26 décembre 2006, 9h34

Somalie: les forces islamistes battent en retraite

Par Mustafa HAJI ABDINUR

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MOGADISCIO (AFP) - Face à la pression des troupes gouvernementales et de l'armée éthiopienne, les combattants islamistes somaliens avaient évacué mardi plusieurs positions dans le sud et le centre de la Somalie, évoquant un retrait "tactique" après une semaine de combats.

Selon des habitants et des responsables islamistes, les miliciens ont abandonné leurs lignes autour de Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), siège des institutions de transition somaliennes, et objectif proclamé des forces islamiques. Ils se sont également retirées de Dinsoor (120 km au sud-ouest de Baïdoa) et de Burhakaba (60 km au sud-est de Baïdoa).

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Ce retrait intervient après l'entrée en action lundi de l'aviation éthiopienne, qui a notamment bombardé l'aéroport de Mogadiscio tenu par les combattants des Tribunaux Islamiques depuis la chute en juin de la capitale somalienne entre leurs mains. Auparavant, Addis Abeba avait officiellement annoncé sa participation à ces combats, qui ont commencé le 20 décembre, et risquent de déstabiliser davantage la Corne de l'Afrique, région stratégique notamment dans la lutte contre le terrorisme international.

Lundi, l'Union africaine (UA) a condamné "l'escalade dans la crise" en Somalie, et décidé d'organiser une "réunion de concertation" mercredi à Addis Abeba avec la Ligue arabe et l'Igad (l'Autorité intergouvernementale de développement - 7 pays d'Afrique de l'Est)". "Il y a beaucoup de pression sur toutes les lignes de front et dans le but de gagner cette guerre, les combattants islamistes ont évacué plusieurs positions, dont Dinsoor et Burhakaba", a déclaré sous couvert d'anonymat un commandant des forces des tribunaux islamiques. Il a expliqué qu'il s'agissait d'une "tactique militaire", "une sorte de retraite militaire".

A Burhakaba, les forces islamistes ont déserté la ville dans la nuit en abandonnant du matériel sur place, selon des habitants. "Ce matin, on ne voit pas un seul combattant islamiste. Ils ont laissé des équipements dans les positions où ils étaient installés", a raconté Osman Adan Rafiyo, dirigeant d'une association locale. A Dinsoor, "on n'a pas dormi de la nuit à cause des violents combats qui ont duré jusque minuit", a expliqué Mahdi Abdirasak. "Les combattants des tribunaux ont quitté la ville. Je pense qu'ils ont souffert et ont été battus". "Les forces du gouvernement sont toujours à l'extérieur de la ville", a-t-il ajouté.

Sur le second front, dans le centre du pays, des habitants ont indiqué que les forces gouvernementales et l'armée éthiopienne avançaient. "De Bandiradley (630 km au nord de Mogadiscio) à Adado (40 km au sud de Bandiradley), toute la zone a été prise par les forces gouvernementales soutenues par les Ethiopiens. C'est très triste pour les islamistes qu'ils n'aient pas gagné", a déclaré un habitant d'Adado, Gaarane Ali Jumale, joint depuis la capitale somalienne.

Ces revers pour les combattants islamistes interviennent après plusieurs mois d'une poussée progressive qui leur a permis de prendre le contrôle de la majorité du centre et du sud de la Somalie, un pays en guerre civile depuis 1991. Les institutions de transition somaliennes, mises en place en 2004, se sont avérées incapables de rétablir l'ordre dans le pays face à la montée en puissance, depuis 2006, des islamistes.

L'intervention de l'armée éthiopienne, qui bénéficie de l'appui des Etats-Unis, fait craindre dorénavant une extension des combats dans cette zone fragile de l'Afrique de l'Est. L'Erythrée qui a un différend frontalier avec l'Ethiopie depuis des années, est soupçonnée soutenir et armer les combattants islamiques. Washington accuse ces derniers d'être liés à l'organisation terroriste d'al-Qaïda, ce qu'ils démentent.

mardi 26 décembre 2006, 14h33

Des troupes éthiopiennes font route vers Mogadiscio

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MOGADISCIO (Reuters) - Pressentant une victoire sur ses ennemis islamistes somaliens, l'Ethiopie a bombardé mardi leurs combattants en retraite et a menacé de prendre Mogadiscio, leur bastion, après une semaine de guerre dans la Corne de l'Afrique.

"Les forces éthiopiennes sont en route pour Mogadiscio. Elles se trouvent à 70 km environ et pourraient être en mesure de s'en emparer dans les 24 à 48 heures", a déclaré Abdikarin Farah, ambassadeur de Somalie en Ethiopie, à des journalistes à Addis-Abeba.

Les islamistes affirment que toute tentative pour reprendre le contrôle de la capitale s'achèverait par un cuisant échec pour les assaillants.

"Ce sera leur destruction et leur apocalypse", a déclaré Abdi Kafi, porte-parole des islamistes. "Le moment viendra où nous les frapperons de tous les côtés."

L'Ethiopie soutient le gouvernement intérimaire laïque de la Somalie contre les milices de l'Union des tribunaux islamiques (UTI) qui tiennent la plus grande partie du Sud après s'être rendus maîtres de Mogadiscio en juin. Addis-Abeba et Washington accusent Al Qaïda et l'Erythrée - ennemie de l'Ethiopie - d'appuyer le mouvement islamiste.

Deux chasseurs éthiopiens au moins ont tiré des missiles mardi sur des combattants islamistes qui se retiraient des lignes de front, notamment de la ville de Buur Hakaba que les gouvernementaux ont reprise cette nuit avec une autre localité. Le gouvernement a aussitôt proclamé une victoire partielle.

L'Union africaine (UA) a reconnu à l'Ethiopie le droit d'intervenir, ce qui pourrait inciter Addis-Abeba à aller plus loin, notent des analystes. Selon des diplomates, Washington a aussi apporté son soutien tacite aux Ethiopiens.

Patrick Mazimhaka, vice-président de l'UA, a déclaré à la BBC que l'Ethiopie avait "amplement avisé" l'organisation panafricaine - chargée de mettre fin aux conflits sur le continent - qu'elle se sentait menacée. "Il revient à tout pays de mesurer ce qui peut menacer sa souveraineté", a-t-il dit.

"PREMIERE ETAPE"

Les islamistes s'attribuent un large soutien populaire et assurent avoir pour but de rétablir l'ordre en Somalie par l'instauration de la charia (loi islamique) après l'anarchie qui régnait depuis l'éviction du dictateur Siad Barré en 1991.

Les affrontements à l'arme lourde et au mortier qui opposaient islamistes et forces gouvernementales depuis une semaine ont tourné à une guerre ouverte dont les deux camps estiment déjà le bilan à des centaines de morts.

Mardi, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a déclaré que les islamistes battaient massivement en retraite et qu'un millier d'entre eux avaient été tués en une semaine de combats.

Les diplomates craignent que ces affrontements ne poussent l'Erythrée à s'engager militairement aux côtés des islamistes.

"Ce qui se passe en Somalie est très, très dangereux et aura des conséquences dans la Corne", a déclaré à Reuters à Asmara le ministre érythréen de l'Information, Ali Abdu.

Selon des sources diplomatiques, le Kenya, qui accueille des réfugiés somaliens près de sa frontière nord, s'emploie en coulisse à favoriser des négociations sur un cessez-le-feu.

Les islamistes ont présenté leur retrait et leur regroupement comme une tactique de préparation à une guerre de longue durée. "Nous combattrons jusqu'au dernier pour qu'il n'y ait plus de soldats éthiopiens dans notre pays", a affirmé Kafi.

Des milliers de miliciens islamistes somaliens, embarqués dans des camions équipés de pièces de DCA, quittaient Mogadiscio et d'autres bases pour aller renforcer des combattants refoulés sur les fronts de la région de Baïdoa, où siège le gouvernement.

Au troisième jour de ses raids aériens, l'Ethiopie a pris pour cibles les secteurs de Leego et de Jama'aada, à l'est de Buur Hakaba - reprise mardi par les forces gouvernementales.

Après le retrait des islamistes, habitants et miliciens locaux se sont mis à piller Buur Hakaba, à 30 km à l'est de Baïdoa, en faisant main basse sur les vivres et les médicaments, ont rapporté des témoins. "La ville est dans un chaos total", a déclaré un habitant, Adan Hassan.

L'artillerie lourde et les chasseurs MiG de l'Ethiopie lui ont permis de stopper une offensive islamiste et d'éviter au gouvernement intérimaire de perdre son bastion de Baïdoa.

"C'est le premier volet de la victoire (...) Quand ce sera fini, nous entrerons pacifiquement à Mogadiscio", a déclaré de Baïdoa le porte-parole du gouvernement, Abdirahman Dinari. "Le gouvernement ne se vengera pas."

Addis-Abeba redoute l'apparition d'un Etat islamiste à sa porte et accuse les tribunaux islamiques de vouloir annexer la région éthiopienne de l'Ogaden, où domine l'ethnie somalie.

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mercredi 27 décembre 2006, 7h41

Somalie: reprise de violents combats dans le nord de Mogadiscio

MOGADISCIO (AFP) - De violents combats entre les forces somaliennes islamiques et les troupes gouvernementales soutenues par l'armée éthiopienne ont éclaté mercredi au nord de Jowhar, à environ 140 km au nord de Mogadiscio, ont annoncé des responsables locaux et des habitants.

Selon des habitants cités par ces responsables, les combats ont éclaté après que des combattants islamiques dissimulés dans des tranchées à l'extérieur du village de Jimbiley (environ 50 km de Jowhar), eurent ouvert le feu pour empêcher les forces éthiopiennes d'avancer vers le sud.

"De très violents combats ont éclaté à l'extérieur de Jowhar. Les forces islamiques ont affirmé qu'elles continuaient de se battre", a déclaré Mohamed Abdi Ali, un habitant de cette ville, située à environ 90 km au nord de Mogadiscio.

"Les Ethiopiens n'ont pas encore commencé à utiliser leur aviation, mais nous n'excluons pas qu'ils le fassent", a-t-il ajouté.

Le gouvernement de transition a confirmé ces combats en indiquant que l'objectif était la prise de Johwar, dernière ville importante sur la route menant à Mogadiscio. "On m'a dit que les combats étaient très violents mais nous nous attendons à prendre la ville dans les prochaines heures", a jugé le porte-parole du gouvernement, Abdirahman Dinari.

Les combats entre forces loyalistes soutenues par l'armée éthiopienne et les combattants islamistes ont débuté le 20 décembre, principalement près de Baïdoa, siège du gouvernement de transition, et dans le centre du pays.

Mardi le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a déclaré que les forces éthiopiennes et les troupes loyales au gouvernement somalien "ont brisé les forces terroristes internationales dans les environs de Baidoa" et avancent sur tous les fronts.

De leur côté, les islamistes ont évoqué "un retrait tactique" de leurs forces après l'entrée en action de l'aviation éthiopienne dans les combats.

A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni mardi à huis clos pour examiner la situation en Somalie, n'est pas parvenu à trouver un accord sur un texte demandant le retrait des forces étrangères notamment éthiopiennes.

Les quinze membres du Conseil de sécurité se sont réunis d'urgence durant plus de trois heures après que Meles Zenawi eut affirmé mardi que les combats entre les forces des tribunaux islamiques somaliens et celles du gouvernement de transition, appuyées par l'Ethiopie, ont fait plus de 1.000 morts et plus de 3.000 blessés depuis le 20 décembre.

Un projet de texte, une déclaration non contraignante, présenté par le Qatar qui préside le Conseil de sécurité en décembre, demandait que "l'Ethiopie retire immédiatement ses forces et cesse ses opérations militaires en Somalie". Le texte, dont une copie a été obtenue par l'AFP, demandait également le retrait de "toutes les forces étrangères" de Somalie, "la fin immédiate des hostilités" et la reprise "sans délai" des négociations de paix.

Mais, malgré de nombreux amendements, il n'a pas été possible de trouver un accord. Plusieurs délégations dont celles des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne étant hostiles au paragraphe demandant que "toutes les forces étrangères se retirent immédiatement des territoires de Somalie et cessent leurs opérations militaires en Somalie".

"Demander simplement un retrait des forces étrangères sans rien d'autre ne résoudra rien", a estimé le représentant britannique Paul Johnston qui a plaidé pour un cessez-le-feu et un dialogue entre les parties.

Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont fait remarquer que les forces éthiopiennes sont intervenues à la demande du gouvernement de transition somalien. Washington a apporté son soutien à l'Ethiopie contre les miliciens des tribunaux islamiques en Somalie tout en demandant au gouvernement d'Addis Abeba de faire preuve d'une "retenue maximum" dans son intervention.

La France était pour sa part favorable à un retrait des forces étrangères de Somalie.

Tous les regards sont désormais tournés vers l'Union africaine qui a convoqué pour mercredi une "réunion de concertation" avec la Ligue arabe et l'Igad (Autorité intergouvernementale de développement, 7 pays d'Afrique de l'Est) à Addis Abeba, siège de l'UA.

mercredi 27 décembre 2006, 12h20

Somalie: le gouvernement prend Jowhar, se rapproche de Mogadiscio

Par Mustafa HAJI ABDINUR

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MOGADISCIO (AFP) - Les forces gouvernementales somaliennes, appuyées par l'Ethiopie, s'approchaient mercredi de Mogadiscio après la prise du bastion islamiste stratégique de Jowhar quelques heures avant une réunion sur la situation en Somalie convoquée par l'Union africaine à Addis Abeba.

Réuni d'urgence mardi pour examiner la situation en Somalie, le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas trouvé d'accord sur un texte demandant le retrait des forces étrangères, notamment éthiopiennes.

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Les regards sont désormais tournés vers l'Union africaine (UA) qui a convoqué ce mercredi une "réunion de concertation" sur la situation en Somalie avec la Ligue arabe et l'Igad (Autorité intergouvernementale de développement, sept pays d'Afrique de l'Est) à Addis Abeba, siège de l'UA.

Confirmant leur avancée face aux combattants des tribunaux islamiques, les forces gouvernementales et l'armée éthiopienne qui les soutient ont pris mercredi la ville stratégique de Jowhar, à environ 90 km au nord de Mogadiscio contrôlée par les islamistes.

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"Nous avons perdu la ville mais nous continuons les combats, nous avons organisé une retraite militaire", a annoncé un commandant islamiste posté dans les environs de Jowhar, cheikh Yonis Haji Idris, joint par téléphone depuis Mogadiscio.

"Nous avons battu l'ennemi d'Allah plusieurs fois ce matin mais nous avons battu retraite de la ville un peu plus tard, nous nous battons toujours contre l'ennemi, la guerre n'est pas terminée", a-t-il martelé.

Des responsables gouvernementaux ont confirmé la prise de ce bastion islamiste.

"Nous avons repoussé les terroristes et leurs alliés vers la capitale, ils perdent de plus en plus d'emprise tous les jours et Jowhar est tombée entre les mains des forces du gouvernement", a annoncé un commandant gouvernemental à Jowhar, Hassan Abdulahi Jiis, joint au téléphone.

Les islamistes "n'ont pas la capacité de résister et ils fuient, les habitants nous accueillent de façon cordiale", a-t-il dit.

Un habitant de Jowhar a affirmé avoir "vu des forces armées éthiopiennes avec des armes lourdes entrer dans la ville" et qui se "dirigent vers Mogadiscio".

Mardi, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi avait pourtant précisé que les forces éthiopiennes et les troupes loyales au gouvernement somalien "ne visaient pas" Mogadiscio.

Il avait asséné qu'elles avaient "brisé les forces terroristes internationales dans les environs de Baïdoa", siège des institutions somaliennes et objectif proclamé des islamistes, et avançaient sur tous les fronts.

Les islamistes avaient évoqué "un retrait tactique" après les raids aériens éthiopiens.

Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mercredi la suspension de ses opérations aériennes en Somalie et l'évacuation temporaire de son personnel étranger.

Mais le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a maintenu "son projet d'acheminer du matériel médical et chirurgical par avion" en Somalie, a indiqué sa porte-parole à Genève.

Face à l'escalade du conflit dans ce pays de la Corne de l'Afrique ravagé par 15 ans de guerre civile, les appels à la cessation des hostilités se poursuivent.

Mardi, Djibouti, frontalier de la Somalie et de l'Ethiopie, a réclamé "le retrait des forces éthiopiennes de Somalie". Le gouvernement kényan, qui craint l'arrivée massive sur son territoire de nouveaux réfugiés somaliens, a demandé à l'Ethiopie de cesser ses opérations militaires en Somalie et affirmé qu'il tentait d'organiser une réunion régionale d'urgence.

L'Organisation de la conférence islamique (OCI) a exigé mardi un retrait "immédiat" des troupes éthiopiennes.

Washington, allié de l'Ethiopie dans la région, a apporté son soutien à l'attaque éthiopienne contre les milices islamistes, tout en demandant à Addis Abeba de faire preuve d'une "retenue maximum".

mercredi 27 décembre 2006, 14h15

Les forces du gouvernement somalien comptent assiéger Mogadiscio

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ADDIS-ABEBA (Reuters) - Les forces gouvernementales somaliennes soutenue par l'Ethiopie vont assiéger Mogadiscio pour obtenir la reddition des combattants islamistes qui tiennent la capitale somalienne, a déclaré mercredi l'ambassadeur de Somalie en Ethiopie.

"Nous n'allons pas tenter de prendre Mogadiscio afin d'éviter les pertes civiles (...). Nos forces vont assiéger Mogadiscio jusqu'à ce qu'ils se rendent", a déclaré Abdikarin Farah lors d'une conférence de presse à Addis-Abeba.

mercredi 27 décembre 2006, 15h01

Somalie: les forces gouvernementales se rapprochent de Mogadiscio

Par Mustafa HAJI ABDINUR

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MOGADISCIO (AFP) - Les forces gouvernementales somaliennes, appuyées par l'Ethiopie, s'approchaient mercredi de Mogadiscio après la prise du bastion islamiste stratégique de Jowhar, alors qu'une réunion sur la crise somalienne, convoquée par l'Union africaine (UA), se tenait à Addis Abeba.

Cette réunion de "concertation" de l'UA, de la Ligue arabe et de l'Igad (regroupant 7 pays d'Afrique de l'Est), ouverte au siège de l'UA à Addis Abeba, vise à obtenir un arrêt des combats et une reprise des pourparlers de paix entre le gouvernement de transition somalien et les islamistes, selon l'organisation panafricaine.

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Confirmant leur avancée face aux combattants des tribunaux islamiques, les forces gouvernementales appuyées par l'armée éthiopienne se trouvaient mercredi, selon le gouvernement, à seulement 60 km au nord de Mogadiscio et étaient sur le point de prendre la localité de Balad.

"Nos forces se rapprochent de Balad", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Abdirahman Dinari, affirmant que les islamistes avaient déserté la localité.

De son côté, un commandant islamiste a indiqué que des combats violents se déroulaient mercredi dans la localité de Leggo (120 km à l'ouest de Mogadiscio).

Plus tôt dans la journée, les forces loyalistes avaient pris la ville stratégique de Jowhar, à 90 km au nord de Mogadiscio contrôlée par les islamistes.

"Nous avons perdu la ville mais nous continuons les combats, nous avons organisé une retraite militaire", avait annoncé à l'AFP un commandant islamiste posté dans les environs de Jowhar, cheikh Yonis Haji Idris.

"Nous avons repoussé les terroristes et leurs alliés vers la capitale, ils perdent de plus en plus d'emprise tous les jours et Jowhar est tombée entre les mains des forces du gouvernement", avait commenté de son côté un commandant gouvernemental à Jowhar, Hassan Abdulahi Jiis, joint au téléphone.

Mardi, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi avait pourtant précisé que les forces éthiopiennes et gouvernementales "ne visaient pas" Mogadiscio.

Il avait asséné qu'elles avaient "brisé les forces terroristes internationales dans les environs de Baïdoa", siège des institutions somaliennes et objectif proclamé des islamistes, et avançaient sur tous les fronts.

Les islamistes avaient évoqué "un retrait tactique" après les raids aériens éthiopiens.

Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mercredi la suspension de ses opérations aériennes en Somalie et l'évacuation temporaire de son personnel étranger.

Mais le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a maintenu "son projet d'acheminer du matériel médical et chirurgical par avion" en Somalie, a indiqué sa porte-parole à Genève.

Face à l'escalade du conflit dans ce pays de la Corne de l'Afrique ravagé par 15 ans de guerre civile, les appels à la cessation des hostilités se poursuivent.

Réuni mardi pour examiner la situation en Somalie, le Conseil de sécurité de l'ONU n'a cependant pas trouvé d'accord sur un texte demandant le retrait des forces étrangères, notamment éthiopiennes.

Djibouti, frontalier de la Somalie et de l'Ethiopie, a lui réclamé "le retrait des forces éthiopiennes de Somalie". Le gouvernement kényan, qui craint l'arrivée massive sur son territoire de nouveaux réfugiés somaliens, a demandé à l'Ethiopie de cesser ses opérations militaires en Somalie et affirmé qu'il tentait d'organiser une réunion régionale d'urgence.

L'Organisation de la conférence islamique (OCI) a exigé mardi un retrait "immédiat" des troupes éthiopiennes.

Washington, allié de l'Ethiopie dans la région, a pour sa part apporté son soutien à l'attaque éthiopienne contre les milices islamistes, tout en demandant à Addis Abeba de faire preuve d'une "retenue maximum".

jeudi 28 décembre 2006, 9h16

Le gouvernement somalien prêt à entrer dans Mogadiscio

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MOGADISCIO (Reuters) - Les dirigeants islamistes somaliens ont évacué Mogadiscio, leur bastion depuis juin dernier, et les forces gouvernementales se préparent à prendre le contrôle de la capitale dans les prochaines heures, a annoncé jeudi un porte-parole du gouvernement intérimaire.

"Les dirigeants des tribunaux islamiques se sont volatilisés", a déclaré à Reuters Abdirahman Dinari, porte-parole du gouvernement, ajoutant que les islamistes s'étaient enfuis vers le port méridional de Kismayo.

"Nos forces contrôlent déjà de fait Mogadiscio, car nous avons pris les deux points de contrôle des principales routes desservant la ville, a-t-il dit. D'ici deux à trois heures, nous nous emparerons de toute la ville."

Dinari a assuré que le gouvernement intérimaire tenait 95% du pays de la Corne de l'Afrique en guerre depuis une semaine.

Le Premier ministre Ali Gedi et le président Abdullah Yusuf se trouvent toujours à Baïdoa mais gagneront Mogadiscio dès que possible, a fait savoir Dinari.

Le gouvernement renouvelle son offre d'amnistie à l'ensemble des combattants islamistes qui déposeront les armes, a-t-il dit.

En revanche, a-t-il souligné, les éléments radicaux étrangers venus faire cause commune avec les islamistes seront poursuivis et traduits en justice.

"Nous demandons au Kenya et à tous nos autres voisins de nous aider à capturer ces éléments terroristes", a-t-il dit.

Avant de quitter Mogadiscio, les dirigeants islamistes ont ouvert leurs dépôts d'armes, a ajouté Dinari.

Un peu plus tôt, un dirigeant islamiste, le cheikh Charif Ahmed, avait déclaré à la chaîne de télévision qatarie Al Djazira que toutes les milices avaient quitté la capitale.

"Nous avons évacué tous les dirigeants et membres qui opéraient dans la capitale", avait-il dit en affirmant que les islamistes restaient unis. Il a expliqué leur retrait par un changement de tactique face aux troupes éthiopiennes venues défendre le fragile gouvernement intérimaire de Baïdoa.

Une force conjointe du gouvernement provisoire et de l'armée éthiopienne était parvenue mercredi à une trentaine de kilomètres de Mogadiscio, apparemment dans le but d'assiéger la capitale plutôt que de l'attaquer.

Des témoins ont signalé des pillages mercredi soir dans la capitale, où un semblant d'ordre prévalait depuis que les milices des tribunaux islamiques en avaient pris le contrôle en juin après avoir évincé des chefs de guerre soutenus par les Etats-Unis.

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jeudi 28 décembre 2006, 14h54

Les forces gouvernementales pénètrent dans Mogadiscio

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MOGADISCIO (Reuters) - Les forces du gouvernement somalien et leurs alliés de l'armée éthiopienne ont pénétré dans les faubourgs de Mogadiscio, abandonnée par ses anciens maîtres islamistes que l'Ethiopie a promis de pourchasser s'ils tentent de quitter le pays par la mer.

Un habitant de la capitale, Abdikadar Abdulle, a vu des dizaines de soldats d'infanterie suivis d'une centaine de véhicules des forces pro-gouvernementales pénétrer dans la ville. "La foule en liesse agite des fleurs en direction des soldats", a-t-il dit au téléphone à Reuters.

Des tirs ont retenti dans plusieurs quartiers de la capitale et des pillages ont été signalés après la désertion des lieux par les combattants de l'Union des tribunaux islamiques, fuyant l'avancée des forces somaliennes appuyées par des chars et des chasseurs éthiopiens.

"Nous sommes vaincus. J'ai enlevé mon uniforme. La plupart de mes camarades ont eux aussi enfilé des vêtements civils", a déclaré à Reuters un ancien combattant islamiste. "La plupart de nos chefs ont pris la fuite."

Un peu plus tôt, un dirigeant islamiste, le cheikh Charif Ahmed, avait déclaré à Al Djazira que toutes les milices avaient quitté la capitale. "Nous avons évacué tous les dirigeants et membres qui opéraient dans la capitale", a-t-il dit, assurant toutefois que les islamistes restaient unis.

"NOUS NE LAISSERONS PAS MOGADISCIO BRÛLER"

Il a expliqué leur retrait par un changement de tactique face aux troupes éthiopiennes venues défendre le fragile gouvernement intérimaire de Baïdoa.

L'UTI avait rétabli un semblant d'ordre à Mogadiscio en y instaurant la loi islamique après en avoir chassé, en juin, des chefs de guerre soutenus par Washington. A Addis-Abeba, le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a dit vouloir éviter que la ville "sombre dans le chaos". "Nous ne laisserons pas Mogadiscio brûler", a-t-il déclaré.

"Les chefs de l'Union des tribunaux islamistes, les Erythréens et les djihadistes internationaux sont en train de fuir (...) mais nous continuerons à les pourchasser, c'est notre plan."

Un porte-parole de l'Alliance nationale somalienne, milice alliée au gouvernement somalien, a annoncé avoir pris le contrôle de plusieurs bâtiments stratégiques, dont le palais présidentiel. "Maintenant que les islamistes ont quitté Mogadiscio, nous avons repris légitimement tous les lieux que nous contrôlions auparavant", a déclaré Abukar Osman Cheikh.

L'ANS est affiliée à l'ancien chef de faction Hussein Mohamed Aïdid, aujourd'hui ministre de l'Intérieur et vice-Premier ministre du gouvernement de transition.

Le porte-parole du gouvernement somalien, Abdirahman Dinari, a assuré que le gouvernement intérimaire tenait 95% du pays. Le Premier ministre Ali Gedi et le président Abdullah Yusuf se trouvent toujours à Baïdoa mais gagneront Mogadiscio dès que possible, a-t-il souligné.

Le gouvernement renouvelle son offre d'amnistie à l'ensemble des combattants islamistes qui déposeront les armes, mais les extrémistes étrangers venus soutenir les islamistes seront poursuivis et traduits en justice, a-t-il ajouté.

Il a indiqué ensuite que son gouvernement avait déclaré l'état d'urgence "pour assurer la sécurité et la stabilité".

INCERTITUDE A MOGADISCIO

Dans un message diffusé sur internet et daté du 27 décembre, dont l'authenticité n'a pas pu être confirmée, un groupe soutenu par Al Qaïda en Irak a exhorté les musulmans à venir en aide aux islamistes somaliens en fuite.

Meles a de son côté appelé le gouvernement intérimaire à collaborer étroitement avec les chefs de clans à Mogadiscio afin de stabiliser la ville et d'ouvrir des négociations de paix. "Le gouvernement fédéral transitoire ne devrait pas tolérer l'influence des chefs de guerre à Mogadiscio", a-t-il jugé.

En tout, selon lui, 2.000 à 3.000 combattants islamistes ont été tués dans le conflit qui a éclaté la semaine dernière, et 4.000 à 5.000 autres blessés. Les forces éthiopiennes compteraient quant à elles plusieurs centaines de blessés.

Meles a accusé les islamistes en fuite de distribuer leurs armes à de jeunes chômeurs "pour semer le chaos dans leur retraite". Des témoins avaient fait état de pillages dès mercredi soir à Mogadiscio et les tirs qui ont retenti dans la capitale font craindre qu'elle ne retombe dans la violence.

"Ma pire crainte c'est que la capitale ne sombre à nouveau dans l'anarchie. Le gouvernement devrait venir et prendre les choses en main, c'est sa meilleure occasion de le faire avant que la ville ne retombe dans les mains des chefs de guerre", a déclaré un habitant, Muktar Abdi.

Le gouvernement a longtemps considéré Mogadiscio comme étant trop difficile à prendre, mais son retour pourrait contribuer à affirmer sa légitimité et constituer une 14e tentative de restauration d'un pouvoir central, dans ce pays, depuis la chute en 1991 du dictateur Mohamed Siad Barré.

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vendredi 29 décembre 2006, 10h35

Somalie: des centaines de soldats stationnés à Mogadiscio

Par Mustafa HAJI ABDINUR

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MOGADISCIO (AFP) - Des centaines de soldats éthiopiens et somaliens étaient stationnés dans Mogadiscio vendredi, au lendemain de la fuite des islamistes et dans l'attente de l'arrivée prévue du Premier ministre Ali Mohamed Gedi dans la capitale somalienne où la situation était calme mais tendue.

Des chars éthiopiens, plus de 70 camions militaires et des centaines de soldats, essentiellement éthiopiens, étaient positionnés près de l'hôpital de Banadir dans le sud de Mogadiscio, l'ancien quartier général des islamistes, situé face à l'ancienne ambassade américaine.

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La situation sécuritaire restait cependant confuse à Mogadiscio, où des milices locales, se disant alliées au gouvernement, ont affirmé jeudi avoir pris le contrôle de sites clés.

Des centaines de chars éthiopiens étaient en outre stationnés vendredi aux entrées nord et ouest de la capitale, où la nuit a été calme, et les magasins étaient fermés pour le second jour consécutif, selon des habitants.

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Cet important déploiement militaire, essentiellement de l'Ethiopie, pays frontalier qui appuie le gouvernement somalien de transition, précède l'arrivée, prévue vendredi dans la journée, d'une délégation gouvernementale somalienne dirigée par M. Gedi.

"Nous entrerons dans Mogadiscio. La population nous attend", a déclaré vendredi matin à l'AFP M. Gedi à Afgoye, localité située à 20 km à l'ouest de Mogadiscio.

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"Nous irons au port, à l'aéroport, au palais présidentiel, à la radio, au ministère des Communications, nous visiterons le quartier général de la police", a-t-il ajouté, après avoir passé la nuit sur une simple natte à Mundul Sharey, le village de son clan à 80 km au nord de Mogadiscio où il n'avait pu se rendre depuis deux ans "à cause de la guerre".

Samedi, "nous irons à la prière à la plus grande mosquée de Mogadiscio" pour l'Aïd-el-Kébir, la fête musulmane marquant le sacrifice d'Abraham, a déclaré le vice-Premier ministre Mohamed Hussein Aïdid, qui accompagne M. Gedi.

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Jeudi, les islamistes ont fui Mogadiscio qu'ils contrôlaient depuis juin dernier. Ils ont justifié leur départ pour raisons "tactiques".

Dans la foulée, des troupes somaliennes et éthiopiennes sont entrées dans certains secteurs de la capitale, huit jours après le début de combats violents dans le pays entre miliciens islamistes et troupes loyales au gouvernement appuyées par l'armée éthiopienne.

Avant d'entrer dans Mogadiscio, M. Gedi a souhaité rencontrer des chefs coutumiers et religieux à Afgoye. "Ils ont dit qu'ils voulaient la démocratie (...) et être consultés. Ils ont dit qu'ils soutiendraient le gouvernement à ces conditions", a affirmé à l'AFP M. Aïdid.

En une semaine, les islamistes ont enregistré une déroute dans plusieurs régions du centre et du sud du pays qu'ils contrôlaient depuis des mois et où ils ont imposé la loi islamique. Ils sont soupçonnés par des services de renseignements occidentaux d'abriter des membres du réseau al-Qaïda dans ce pays pauvre de la Corne de l'Afrique, épuisé par quinze ans de guerre civile.

Selon le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, les combats ont pu faire "entre 2.000 et 3.000 morts" chez les islamistes. Le dernier bilan du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui date de mardi, faisait état de "dizaines de morts" et de plus de 800 blessés dans les deux camps.

Sur le front diplomatique, le Kenya a organisé jeudi des pourparlers avec des représentants des islamistes. Ces discussions, auxquelles le gouvernement somalien et les autorités éthiopiennes avaient refusé de participer, n'ont rien donné.

Les Etats-Unis, qui soutiennent Addis Abeba, ont appelé à une reprise des négociations de paix entre tribunaux islamiques et gouvernement somalien, qui avaient été reportées sine die début novembre.

Quatorze oulémas saoudiens ont accusé violemment Washington de terrorisme international pour son alliance avec "l'agresseur éthiopien" dans son "invasion" de la Somalie.

vendredi 29 décembre 2006, 16h04

Le Premier ministre somalien entre dans Mogadiscio

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MOGADISCIO (Reuters) - Le Premier ministre somalien, Ali Mohamad Gedi, est entré vendredi dans Mogadiscio, où des centaines de personnes se sont rassemblées en bord de route pour le saluer à son passage, a rapporté un correspondant de Reuters accompagnant le convoi gouvernemental.

Gedi ne s'était jamais rendu à Mogadiscio en tant que Premier ministre. Il est arrivé vendredi à bord d'un convoi de 22 véhicules comprenant notamment six pick-ups surmontés de mitrailleuses.

Les forces gouvernementales appuyées par l'Ethiopie sont entrées jeudi dans la capitale somalienne, abandonnée par les combattants islamistes qui la contrôlaient depuis juin

samedi 30 décembre 2006, 19h00

Les islamistes bientôt cernés par les troupes somaliennes et éthiopiennes à Kismayo

MOGADISCIO (AP) - L'armée somalienne, appuyée par son alliée éthiopienne, faisait marche samedi vers la ville portuaire de Kismayo, dernier bastion où étaient retranchés environ 3.000 miliciens du Conseil des tribunaux islamiques (CTI). Le Premier ministre Ali Mohamed Gedi a invité les anciens maîtres de Mogadiscio au dialogue, les avertissant que toute tentative de résistance serait réprimée dans le sang.

Des petits groupes de civils somaliens ont commencé samedi à quitter Kismayo, en prévision d'une attaque.

"Nous allons avancer de différents points pour tenter d'encercler la ville et contraindre le groupe islamique à se replier, afin de minimiser les pertes civiles", a expliqué à l'Associated Press Abdirahman Dinari, le porte-parole du gouvernement.

"Nous appelons les représentants somaliens des Tribunaux islamiques à se joindre à nous et à dialoguer", a lancé le Premier ministre Ali Mohammed Gedi. Deux jours après l'entrée dans Mogadiscio des forces gouvernementales, soutenues par des contingents éthiopiens, il rencontrait sous un acacia, dans la banlieue de la capitale, les aînés des clans locaux afin de calmer le jeu.

Samedi en effet à Mogadiscio, quelque 300 personnes scandaient "Nous soutenons le gouvernement" tandis que, dans d'autres quartiers, de nombreux manifestants dénonçaient l'ingérence éthiopienne.

Ali Mohammed Gedi a voulu se montrer ferme avec les 3.000 miliciens du CTI retranchés à Kismayo. "Si le reste des terroristes tente d'attaquer, oui bien sûr, du sang sera versé", a averti le Premier ministre somalien.

Le gouvernement légitime, investi en 2004 avec le soutien de l'ONU, n'avait jamais contrôlé Mogadiscio, ni d'ailleurs une large partie du pays, jusqu'à l'intervention en force des troupes éthiopiennes la semaine dernière. Exilé pendant ces années à Baidoa, une poussiéreuse ville agricole située à 250km de Mogadiscio, il envisageait samedi de s'installer enfin dans la capitale, selon le président Abdullahi Youssouf.

Pendant ce temps, des milliers de soldats somaliens et éthiopiens faisaient route vers Kismayo. Seize chars, des véhicules blindés et de l'artillerie avançaient vers le fief où se sont retranchés les derniers combattants islamistes, entre l'océan Indien et la frontière avec le Kenya.

Le chef du Conseil des tribunaux islamiques, dont les troupes ont quitté Mogadiscio jeudi avant l'arrivée de l'armée régulière, a affirmé samedi à Kismayo qu'elles étaient encore "prêtes à se battre contre les ennemis d'Allah".

"Nous avons quitté Mogadiscio pour éviter un bain de sang dans la capitale", a assuré Cheikh Sharif Cheikh Ahmed. "Mais ça ne veut pas dire que nous ayons perdu la guerre sainte contre nos ennemis", a ajouté le chef du CTI qui veut faire de la Somalie un Etat musulman.

Le gouvernement somalien, qui accuse le CTI d'abriter des membres d'Al-Qaïda, espère les coincer à Kismayo avant qu'ils ne gagnent le Kenya voisin ou qu'ils ne prennent un bateau. Des combattants étrangers auraient tenté de s'enfuir par voie terrestre ou maritime. AP

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dimanche 31 décembre 2006, 15h45

La bataille pour le contrôle de Jilib a commencé en Somalie

KISMAYO, Somalie (Reuters) - Des combats ont commencé dimanche avec pour enjeu le contrôle de la petite ville de Jilib, dans le sud de la Somalie, où s'est retranchée une partie des islamistes ayant fui en milieu de semaine la capitale Mogadiscio, fait savoir un député somalien.

"Les combats ont commencé ici. Nous sommes dans la banlieue de Jilib", a déclaré à Reuters le député Abdirashid Hidig.

Les forces éthiopiennes et les troupes gouvernementales somaliennes, après avoir repris la capitale, ont talonné les islamistes, qui se sont retranchés dans le Sud, notamment à Jilib et dans la ville portuaire de Kismayo.

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dimanche 31 décembre 2006, 20h51

Somalie: les islamistes fuient Jilib, s'affrontent dans Kismayo

Par Mustafa HAJI ABDINUR

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MOGADISCIO (AFP) - Les miliciens islamistes, confrontés à une offensive de l'armée éthiopienne alliée aux forces somaliennes, battaient en retraite dimanche soir de la ville de Jilib, sur la route de Kismayo (sud) dans laquelle, après avoir fui Mogadiscio, ils se sont retranchés, et où ils se battraient.

"Les forces islamistes battent en retraite, c'est une tactique militaire", a annoncé à l'AFP l'un de leurs commandants, Dahir Hashi, joint par téléphone à Jilib.

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"Les combats se sont arrêtés à 19 heures (16H00 GMT). Nous avons deux tués et quatre blessés dans nos rangs", a-t-il ajouté.

L'armée éthiopienne et les forces gouvernementales somaliennes avaient lancé quelques heures auparavant une offensive contre Jilib, un important point stratégique sur la route de Kismayo.

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Par ailleurs, dans Kismayo même, des combats ont éclaté dimanche soir entre miliciens islamistes, selon des témoins.

"Les islamistes se battent entre eux", a affirmé un habitant de Kismayo, Ahmed Abdulkadir, joint par téléphone depuis Mogadiscio. "Un groupe a refusé d'aller à la guerre, ce qui a rendu furieux un autre groupe (d'islamistes)", a-t-il expliqué.

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"Les combats ont lieu entre les islamistes à Kismayo", a confirmé un commerçant, Ibrahim Olad.

Les combats à Jilib impliquent environ 600 miliciens islamistes et 1.500 soldats éthiopiens et somaliens, a précisé le vice-ministre de la Défense, Salad Ali Djeleh.

Des affrontements à l'arme lourde avaient commencé en fin d'après-midi.

"Nous échangeons des tirs d'obus, sur deux lignes de front. Ce sont eux qui nous ont attaqués, ils utilisent des chars et des missiles contre nous", a déclaré à l'AFP un commandant islamiste, Dahir Hashi, basé à Jilib.

Jilib, située au bord du fleuve Juba, constitue une porte d'accès stratégique vers Kismayo, deuxième ville de la Somalie.

"Nous allons encercler la ville (Kismayo) mais laisser la porte ouverte pour le dialogue et des négociations pour qu'ils (les islamistes) désarment", avait déclaré dimanche matin le vice-Premier ministre somalien Mohamed Hussein Aïdid.

Mais les islamistes ont rejeté l'appel au dialogue lancé à plusieurs reprises par le gouvernement.

A Kismayo, l'un des principaux commandants islamistes, Cheikh Mohamed Ibrahim Bilal, a affirmé qu'ils ne "négocieront pas avec l'ennemi". L'Ethiopie, pays voisin de la Somalie et berceau de la chrétienté en Afrique, soutient de façon déterminante le gouvernement somalien de transition contre les islamistes qui avaient pris le contrôle de plusieurs régions en Somalie ces derniers mois, jusqu'à leur revers cette semaine.

C'est de Mogadiscio que M. Gedi a prévenu dimanche que les troupes conjointes poursuivront les "terroristes internationaux" jusqu'à ce qu'ils aient quitté la Somalie, "en particulier ceux qui ont organisé les attaques terroristes" contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salaam qui avaient fait 224 morts en 1998.

Dans Mogadiscio, la situation était relativement calme dimanche. Deux civils, dont une enfant de 12 ans, ont cependant été tués dans une explosion samedi soir, vraisemblablement une grenade selon des témoins.

Depuis le début de combats violents le 20 décembre entre les combattants islamistes et les troupes éthiopiennes et somaliennes, plusieurs centaines de personnes ont été tuées.

Enfin, M. Gedi a rencontré dimanche dans la capitale des parlementaires d'opposition ainsi que des membres de la société civile.

lundi 1 janvier 2007, 10h24

Somalie: les islamistes somaliens perdent leur dernier bastion, Kismayo

Par Mustafa HAJI ABDINUR

MOGADISCIO (AFP) - Les combattants islamistes ont fui lundi matin leur dernier bastion, Kismayo, dans le sud de la Somalie, devant l'avancée rapide des troupes éthiopiennes et somaliennes, qui ont repris en une dizaine de jours la totalité des régions qu'ils contrôlaient depuis des mois.

Dans la capitale abandonnée par les combattants islamistes la semaine dernière, le gouvernement somalien va organiser à partir de mardi le désarmement, a annoncé lundi le Premier ministre Ali Mohamed Gedi.

Ce dernier avait affirmé auparavant que la deuxième ville du pays, Kismayo (à 500 km au sud de Mogadiscio), était désormais "aux mains du gouvernement" après le départ des islamistes.

"L'aéroport et le port sont libérés, il y a encore quelques opérations de nettoyage", avait-il déclaré à l'AFP à Mogadiscio.

Cependant, aucun soldat somalien ou éthiopien n'était visible lundi dans Kismayo, selon des habitants.

"Nous attendons que les forces gouvernementales prennent le contrôle de la ville parce que les tribunaux islamiques sont partis", a déclaré à l'AFP un chef coutumier local, Mohamed Sheik Hussein.

"Personne ne contrôle la ville", a confirmé un autre habitant de Kismayo, Ali Mohamed Farhan, joint de Mogadiscio. "On voit seulement des milices locales avec leurs armes prendre le contrôle de sites stratégiques comme le port et l'aéroport". Avant de se rallier aux islamistes, ces milices locales soutenaient le gouvernement somalien.

Dimanche soir, les forces alliées éthiopiennes et somaliennes avaient pris le contrôle de Jilib (à une centaine de km au nord de Kismayo), qui constitue un accès stratégique vers Kismayo. Elles se dirigeaient lundi vers Kismayo, selon des habitants.

"J'ai vu les combattants islamistes quitter la ville après avoir été battus à Jilib, ils ont abandonné Kismayo sans bain de sang", a raconté un chef coutumier de Kismayo, Mohamed Sheik Hussein. "Dans les rues, il y a des milliers de gens qui se demandent où sont passés les islamistes qui contrôlaient la ville" depuis fin septembre.

Des habitants ont manifesté leur joie de voir la ville libérée. Mais deux d'entre eux ont été tués par des islamistes en fuite.

"Les islamistes étaient très en colère contre la population qui criait +Nous n'avons pas besoin de vous+ (...). Ils ont ouvert le feu et tué deux personnes", a raconté un résident, Leileila Sheik Adam.

"Des milliers de gens sont dans les rues et se réjouissent. Ils sont heureux de voir que le gouvernement a gagné et que les islamistes ont perdu la bataille", a expliqué Bile Abdullah, un ancien membre de l'Alliance de la vallée de Juba, une milice qui contrôlait la région avant l'arrivée des islamistes.

Les tribunaux islamiques ont perdu toutes les régions qu'ils contrôlaient depuis des mois en une dizaine de jours de combats contre les troupes éthiopiennes aguerries et bien équipées, alliées aux forces somaliennes. Jeudi, ils avaient fui la capitale, Mogadiscio.

Les affrontements ont fait plusieurs centaines de morts depuis le 20 décembre.

Un commandant islamiste, Cheikh Yaqub Moalim Ishak, a confirmé lundi la perte de Kismayo, assurant qu'il s'agissait d'"une tactique militaire". "Nous sommes juste dans la brousse où nous pouvons organiser des attaques de résistance", a-t-il déclaré, joint par téléphone de Mogadiscio et refusant de donner sa localisation précise.

"Nous sommes en Somalie (...). Ne pensez pas que les tribunaux islamiques ont abandonné le pays, nous avons quitté les villes, mais on reste actif et nos ennemis feront face à une insurrection", a-t-il prévenu.

La Somalie, pays pauvre de la Corne de l'Afrique et frontalier de l'Ethiopie, est ravagée par 16 ans de guerre civile qui ont fait au moins 300.000 morts. Elle n'a pas de gouvernement central depuis le renversement en 1991 du général Mohamed Siad Barre. Le gouvernement de transition de M. Gedi, en place depuis 2004, s'était jusqu'à présent montré impuissant à établir son autorité.

lundi 1 janvier 2007, 19h55

Somalie : les soldats éthiopiens chassent les derniers islamistes

Par EuroNews

 

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Une dizaine de jours auront suffi pour chasser les islamistes de Somalie

Ce matin, les troupes somalo-éthiopiennes rentraient à Kismayo, la deuxième ville du pays. Les combattants islamistes ont fui leur dernier bastion, devant l'avancée rapide de l'armée. Kismayo, grande ville portuaire, était contrôlée depuis six mois, comme d'autres régions du pays, par les tribunaux islamiques. La capitale Mogadiscio a été libérée la semaine dernière par les forces éthiopiennes, venues épauler les troupes somaliennes. Sans bain de sang, les islamistes ont fui Kismayo, abandonnant derrière eux leurs armes. Ils tentent de quitter le pays. Le Premier ministre somalien demande au Kenya voisin de fermer sa frontière aux fuyards, et propose même à ces derniers de se rendre : "Ceux qui ont fui la capitale sciemment, ou entraînés par les mensonges des terroristes, sont appelés à revenir, le gouvernement va les amnistier." La Somalie ne cache pas sa joie, mais a-t-elle pour autant retrouvé la stabilité ? Il y a 6 mois, elle accueillait avec le même espoir l'arrivée des islamistes.

mardi 2 janvier 2007, 9h41

Les islamistes somaliens en fuite

MOGADISCIO (AP) - Les forces gouvernementales somaliennes pourchassaient mardi les islamistes dans une zone boisée et difficile d'accès du pays, alors que l'armée kenyane a fermé sa frontière avec la Somalie.

Mardi marque également le début d'une période de trois jours pendant laquelle les Somaliens peuvent remettre volontairement leurs armes sur des sites précis prévus par le gouvernement. Les soldats éthiopiens, qui ont prêté main forte aux forces gouvernementales, ont précisé que personne n'avait pour l'instant apporté d'armes dans un des points installé dans la capitale.

Parallèlement, des diplomates de la région oeuvraient pour tenter de déployer rapidement une force africaine de maintien de la paix afin d'aider le gouvernement somalien à établir l'ordre dans ce pays en proie à l'anarchie depuis une quinzaine d'années.

Alors que le dernier bastion du Conseil des Tribunaux islamiques (CTI) a été repris lundi par les forces gouvernementales, l'étau se resserrait autour des combattants islamiques, soupçonnés de liens avec al-Qaïda.

Le Kenya voisin a fermé sa frontière pour empêcher ces combattants de fuir la Somalie. Dix étrangers ont été déjà arrêtés alors qu'ils tentaient de franchir la frontière, a précisé lundi Anthony Kibuchi, commandant de la police provinciale frontalière.

Selon les médias, huit hommes étaient originaires d'Erythrée, et deux autres prétendent être canadiens. D'après un rapport de l'ONU, l'Erythrée a envoyé 2.000 hommes pour soutenir le mouvement islamique éthiopiens.

Les routes maritimes dans le sud de la Somalie étaient également contrôlées par l'armée américaine, qui recherche trois membres d'al-Qaïda qui appartiendraient au CTI et qui auraient participé aux attentats de 1998 contre les ambassades américaines de l'Afrique de l'Est. AP

mardi 2 janvier 2007, 10h39

Somalie: le gouvernement assure contrôler toutes les ex-régions islamistes

Par Mustafa HAJI ABDINUR

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MOGADISCIO (AFP) - Le gouvernement somalien a affirmé mardi avoir repris le contrôle de toutes les régions aux mains des islamistes depuis des mois, mais le début de la délicate et indispensable opération de désarmement à Mogadiscio prenait du retard.

Pour sa part, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a affirmé que l'armée éthiopienne "pourrait" se retirer "dans deux semaines" de Somalie. M. Zenawi, dont les forces ont permis au gouvernement somalien de défaire les islamistes, a demandé instamment au gouvernement somalien d'empêcher le retour au pouvoir des chefs de guerre, après la défaite des forces des tribunaux islamiques.

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"Nous appelons le gouvernement de Somalie à travailler dur pour empêcher le retour aux affaires des chefs de guerre et pour créer un environnement dans lequel les Somaliens puissent participer au gouvernement", a déclaré M. Meles devant le Parlement éthiopien.

Les chefs de guerre somaliens ont régenté la capitale somalienne du début de la guerre civile en Somalie en 1991, jusqu'à leur défaite à Mogadiscio face aux milices islamistes en juin-juillet 2006. Selon des habitants, certains sont rentrés à Mogadiscio après la fuite, le 28 décembre de la capitale, de la plupart des combattants islamistes.

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Ces derniers ont été défaits par l'armée éthiopienne et les forces somaliennes en douze jours de combats meurtriers, qui ont débuté le 20 décembre. Le gouvernement somalien a ainsi affirmé mardi avoir le "contrôle le sud et le centre de la Somalie", à savoir toutes les régions tenues depuis des mois par les islamistes. "Nous allons nous assurer du rétablissement de la loi et de l'ordre dans cette partie du pays", a déclaré le ministre de l'Information Ali Jama.

Dans la capitale, le désarmement, qui devait commencer mardi sur une base volontaire, n'avait pas débuté à la mi-journée. Les deux centres prévus pour recevoir des armes se sont pas encore prêts, a-t-on expliqué de source proche du gouvernement. Mais de nombreux habitants de Mogadiscio semblaient très réticents à rendre leurs armes. "Mon arme, c'est mon métier. Quiconque a besoin d'une arme devrait payer pour ça", a estimé le chef d'une milice locale, Mohamed Emir Abdi.

Le gouvernement n'a pas prévu de compensation financière pour les personnes qui accepteraient de rendre leurs armes, mais a promis de les intégrer dans les forces de sécurité et de leur donner des formations professionnelles si ils le souhaitent. "Ce ne sera pas possible pour le gouvernement de récupérer les armes des milices (qui) sont utilisées pour tuer et voler les gens", a prévenu une mère de famille, Fuleqa Mohamed.

Le Premier ministre somalien Ali Mohamed Gedi a par ailleurs affirmé mardi que onze combattants islamistes, parmi lesquels des Erythréens, avaient été arrêtés par les autorités kényanes alors qu'ils tentaient d'entrer au Kenya. La police kényane a confirmé détenir huit hommes - dont des Erythréens - soupçonnés d'avoir combattu aux côtés des islamistes en Somalie. Ils ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de traverser la frontière entre la Somalie et le Kenya, à Liboi (550 km au nord-est de Nairobi). Mais la police a estimé que dans l'immédiat il était difficile de savoir si ces individus étaient "des commerçants, des réfugiés ou des combattants".

"Nous poursuivrons (les combattants islamistes) jusqu'a ce que nous soyons sûrs qu'ils sont à l'extérieur du pays", a affirmé le ministre de l'Information. Les combattants islamistes ont fui en direction du Kenya, et se cacheraient dans une forêt au niveau de Ras Kamboni, à la frontière entre les deux pays, a-t-il précisé.

Selon des services de renseignements occidentaux, les tribunaux islamiques somaliens abriteraient des personnes recherchées pour les attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie (224 morts).

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Ouai, c'est pas encore terminé avec les TI. Ils sont apparemment plus forts pour la guerrilla que pour les batailles rangées, la faute sans doute à un infériorité materielle face aux ethiopiens qui disposaient d'avions et de chars. En tout cas, beaucoup sont restés a Mogadiscio et se sont fondus dans la population, ce qui leur a permi de prendre les armes il y a quelques mois, provoquant de violents combats. La situation est donc un peu la même qu'à Bagdad.

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