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Hommage à un résistant bordelais : Mohamed Taleb


Rochambeau
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Hommage à un résistant bordelais : Mohamed Taleb

En consultant des archives relatives à l’Algérie, au Centre des Archives d’Outre-Mer d’Aix-en-Provence, j’ai été attiré par une information concernant un Bordealis, M. Mohamed Taleb, dont une note émanant du ministre de l’Intérieur du 15 octobre 1945 (conservée au Centre des Archives d’Outre-Mer, à Aix-en-Provence souligne en ces termes les mérites :

Ex maréchal des logis au 2è Spahis algérien, Mohamed Taleb qui habitait Bordeaux : “au cours des années 1941 et 1942, durant l’occupation, a créé dans cette ville une officine secrète grâce à laquelle les évadés nord-africains et français des fonstalags et du Sud-Ouest de la France purent trouver asile, nourriture et tous moyens de passer de zone occupée en zone libre. Ce ne fut qu’après avoir réussi à contribuer à la libération de plusieurs centaines de prisonniers que Taleb fut arrêté par la Gestapo allemande.

“Torturé, menacé de mort dans le but de la faire parler et de dénoncer ceux qui l’avaient aidé dans la dangereuse mission qu’il s’était donnée, Taleb eut le courage et l’énergie de ne trahir aucun de ceux [qui] de près ou de loin secondnaient son action.

“Déporté en Allemagne en juin 1943, il séjourna [sic!] aux camps de Buchenwald et de Dora dont il vient de rentrer. Son état physique indique les souffrances cruelles qu’il eut à endurer. De plus, de son commerce à Bordeaux, de ses économies, il ne reste rien. Taleb est entièrement ruiné et démuni de tout. Déporté en Allemagne en juin 1943, il séjourna [sic] aux camps de Buchenwald et de Dora dont il vient de rentrer. Son état physique indique les souffrances cruelles qu’il eut à endurer. De plus, de son commerce à Bordeaux, de ses économies, il ne reste rien. Taleb est entièrement ruiné et démuni de tout.”

Source :

http://www.blog-lefeuvre.com/?p=18

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L’Allemand qui a sauvé Bordeaux

Par Daniel Laurent

 

Heinz Stahlschmidt est né le 13 novembre 1919 au 39 de la Wielandstrasse à Dortmund. Il grandit au milieu d’une famille unie, protestante, mais faisant face aux terribles difficultés économiques de l’époque de la République de Weimar. Il suit une formation pour devenir installateur en sanitaires afin de prendre la suite de son père.
En 1937, il perd son père dans un accident de la route et décide peu après de devancer l’appel de 6 mois pour pouvoir choisir l’arme et donner ainsi une suite à sa formation en évitant l’infanterie et l’aviation. La guerre ne l’intéresse pas. Il veut se perfectionner en mécanique, maîtriser l’électricité et retourner en Westphalie.
Il se retrouve donc dans la Kriegsmarine où il est toujours quand la guerre éclate. Le 9 avril 1940, il coule avec le cuirasse Blucher dans le fjord. Puis, le 21 juin 1940, il coule de nouveau sur un petit bateau de pêche reconverti dans la Flak. Et enfin, le 2 septembre 1940, entre le Danemark et la Norvège, une torpille coule un transporteur de troupe dans lequel il se trouve. Il parvient à nager jusqu’à la cote. 560 de ses camarades y laisseront leur vie.

En 1944, Heinz est à Bordeaux au sein du Marine-Regiment Kühnemann de la Marine-Brigade Weber qui dépends organiquement de la 159ème Division d’Infanterie du Leutnant-Général Nake.
Le 19 août 1944, Nake reçoit l’ordre du QG de la 64ème Armée de retraiter non sans avoir au préalable détruit les infrastructures du port. La date est fixée au 26 août.
Heinz Stahlschmidt, qui était en charge des explosifs, reçoit l’ordre de Kühnemann qui le charge de préparer le plan d’explosion du port (dix kilomètres de quai entre le cours du Médoc et les abattoirs).
Heinz sentait bien qu’il serait tenu pour responsable de l’exécution de ce projet et il ne voulait pas " être le destructeur " du port de Bordeaux.
Le matin du 22 août 1944 à 11h, Heinz Stahlschmidt rend une dernière visite à Dupuy, un instituteur résistant avec qui il était en contact, pour savoir s'il a trouvé quelqu'un pour empêcher l'explosion du port de Bordeaux. Mais Dupuy lui annonce, embarrassé, qu'il n'y a "ni hommes, ni armes" pour cela. Malgré tout, Dupuy lui propose de le cacher quand il aura réalisé l’opération. A 18h, il se rend au blockhaus de la rue Raze où étaient entreposés les explosifs et détonateurs destinés à la destruction du port pour libérer les dockers et éloigner les sentinelles qui se trouvaient sous son autorité.
A 20h, il pénètre dans le bunker. Il déclenche toutes les amorces, il ne lui reste que quatre minutes pour fuir.
Il est au Jardin Public lorsqu'il entend la terrible explosion du blockhaus.
Dans sa fuite, il arrive à la Place de Longchamp, la chaîne de son vélo saute ; l'angoisse d'être arrêté le tenaille, pourtant il est encore loin du Bouscat où habite son ami Dupuy. Ses efforts pour acheter un autre vélo à des Français échouent. Il n'a donc pas le choix et c'est à pied qu'il poursuit sa fuite. La chance est avec lui : il arrive sain et sauf.
Il a été estimé à environ 3000 le nombre de personnes qui auraient été tuées ou blessées si l’opération de destruction avait été menée à bien, aucune alerte d’évacuation n’ayant été prévue par les Allemands.
En allumant les détonateurs, Heinz était parfaitement conscient des risques qu'il prenait : il pouvait être rattrapé par la Gestapo et exécuté sur place.
Sans moyens matériels de remplacement, Nake est oblige de retraiter après avoir négocié avec la résistance un "droit de passage" en échange de l’absence de représailles. Le mardi 29 août, 1944, les unités de la Résistance entrent triomphalement dans une ville non détruite, entièrement évacuée par l'ennemi.
Caché par le réseau de résistance de Dupuy, Heinz Stahlschmidt reste en France, épouse Henriette avec qui il vit toujours. En 1947, il est naturalisé français sous le nom d’Henri Salmide. Le 1er avril 1947, il intègre le corps des sapeurs-pompiers forestiers.
Par la suite, il occupera le poste de démineur dans l’armée, avant d’être muté le 1er août 1952 au bateau-pompe de la ville de Bordeaux.
Depuis le 22 août 1944, la feuille de route du soldat Heinz mentionne un long silence. Heinz Stahlschmidt devenu le citoyen français Henri Salmide en 1947, a échappé à la Gestapo, mais pas à l’ignorance de ses nouveaux concitoyens. Longtemps, on a cru que c’était la Résistance française qui avait fait sauter le fameux blockhaus.
Certains se sont cependant activés pour qu’il soit enfin honoré pour son geste. Dans la majorité des cas, la demande est adressée à la préfecture ou au ministère par une autorité publique ou privée. Adrien Claude Tisné a joué ce rôle. Le président de l’Union française des associations de combattants et victimes de guerre de la Gironde a entrepris d’expédier le dossier en 1994 à la préfecture, avec son avis. "J’ai pensé que c’était une honte, dit-il, qu’on n’ait pas eu un geste pour cet homme. Il mérite largement l’insigne".

Cinquante ans après les faits, le dossier, à l’évidence, a progressé lentement. Henri n’a jamais oublié Heinz. "J’ai vu trop de gâchis dans ma vie. Avant d’avaler mon bulletin de naissance, je suis heureux que l’on admette qu’un Boche ait eu un jour un problème de conscience et se soit opposé seul à la bêtise".
Henri Salmide recevra, enfin, la croix de chevalier de la légion d’honneur le 6 décembre 2000 après avoir été nommé par le président Jacques Chirac le 19 avril. Mais le décret ne parle pas de sa bravoure en 1944 :
"Par décret du Président de la République en date du 19 avril 2000, pris sur le rapport du Premier ministre et des ministres et visé pour son exécution par le grand chancelier de la Légion d'honneur, vu les déclarations du conseil de l'ordre portant que les présentes promotions et nominations sont faites en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur, sont promus ou nommés, pour prendre rang à compter de la date de réception dans leur grade :
Grande chancellerie de la Légion d'honneur.
Au grade de chevalier : M. Salmide (Henri), adjudant-chef (er) du corps des sapeurs-pompiers de la ville de Bordeaux ; 23 ans de services civils."
Le facteur, depuis quelques années, apporte à Henri Salmide des nouvelles qu’il n’attendait plus. Ce sont des lettres de remerciements. Tous semblent connaître intimement celui qui fut un soldat sans convictions guerrières, un jeune homme comme tant d’autres, en deuil de sa jeunesse. Ils savent que sa vie a basculé en 1944, le 22 août, le jour où il n’a pas accepté la destruction programmée du port de Bordeaux. Le jour où il s’est retrouvé seul sur les quais, malgré ses demandes réitérées à la Résistance, pour faire sauter le blockhaus de la rue Raze où étaient entreposées les amorces, les munitions, les mèches et les détonateurs sans lesquels l’exécution du plan était impossible. Le jour où il a perdu son identité allemande, sa famille, ses rêves de devenir installateur en sanitaire chez lui, à Dortmund, comme il l’avait toujours prévu si la mort l’épargnait.
Si vous pensez qu’il le mérite, vous pouvez lui écrire : Son adresse est dans les pages blanches de France-Telecom et, il y a 3 mois, une association d’anciens combattants du Bordelais m’a confirmé qu’il était toujours en vie.
Sources : Internet.
Notamment les pages mises en ligne par les élèves des classes d’allemand du Lycée Saint Exupery de Bordeaux, les registres de la Grande chancellerie de la Légion d'honneur, le blog du Port de Bordeaux et le lexicon-der-whermacht.
Je n’ai pas trouvé d’écrits, livres ou articles, mais cela ne veut pas dire qu’il n’en existe pas.
J’ai par contre tenté un contact avec lui en 2006 et ai reçu une réponse d’une amie de la famille. Monsieur Salmide a pu lire mon projet d’article mais n’a pas pu y répondre, la maladie l’ayant atteint.

Source :
http://www.histoquiz-contemporain.com/Histoquiz/Lesdossiers/LaFrance19391945/bordeaux/Dossiers.htm


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Je connaissais cette histoire et je me demande quel est son statut vis à vis de l'Allemagne qui considère comme déserteurs des hommes qui ont refusé d'obéir au nazis.

Vu la manière avec lequel on a "humilié" les allemands après la seconde guerre mondiale, je crois pas qu'ils ont grand chose a exprimer.

1940 : des coloniaux dans l'armée régulière et dans la Résistance

L’appel aux soldats de l’Empire

178 000 Africains et Malgaches et 320 000 Maghrébins sont appelés en 1939-1940.

Selon les chiffres du sous-secrétariat d’État aux Anciens combattants, 21 500 Africains et Malgaches, et 16 600 Maghrébins sont tués entre 1939 et 1945. Environ 25 000 Africains et Malgaches et 18 000 Algériens sont fait prisonniers et restent bloqués en métropole durant toute la durée de la guerre, d'abord dans des frontstalag allemands en France, puis transformés en “travailleurs libres”, et enfin “recrutés” par l'organisation Todt pour construire des fortifications sur la côte méditerranéenne.

En 1945, les troupes Nord-africaines sont de tous les combats pour la libération du continent, entre autres durant la campagne d’Italie, à Monte Cassino, où s’illustrent les tirailleurs algériens, tunisiens et marocains, ainsi que dans la plaine des Flandres, sur les bords du Rhin ou à Marseille, libérée par les tabors marocains.

Les Indochinois dans les usines de guerre

Les Indochinois sont quant à eux recrutés pour faire tourner cette fois encore les usines de guerre.

20 000 sont envoyés en France, réquisitionnés ou travailleurs volontaires.

Organisés militairement en compagnies dépendant du service de la Main-d’œuvre indigène (la MOI, à ne pas confondre avec la Main d’œuvre immigrée, l’organisation communiste qui regroupe les résistants étrangers), ils sont capturés lors de la défaite et emprisonnés pour une bonne part d’entre eux dans les frontstalag Á partir de 1942, les 14 000 qui sont encore en France sont mis au service de l’armement de guerre de l’occupant.

La Résistance

5 000 tirailleurs africains et malgaches, déserteurs ou évadés des camps de prisonniers, gagnent les rangs des FFI (Forces françaises de l’intérieur).

On en trouve au combat dans les maquis de 38 départements métropolitains. De même, on dénombre 52 tirailleurs sénégalais dans les maquis du Vercors, qui sont de tous les combats et participent à la libération de Romans-sur-Isère le 22 août 1944, puis du quartier de la Part-Dieu, à Lyon, le 3 septembre 1944. On comptera 14 Africains parmi les 1030 compagnons de l'Ordre de la Libération, la plus prestigieuse des décorations de la France libre.

De même, des militants nord-africains de la cause indépendantiste se battent pour la liberté universelle aux côtés des Français durant l’Occupation. Sahli-Mohand Chérif, par exemple, militant du Parti du peuple algérien de Messali Hadj en 1937, édite en métropole durant la guerre El Hayat, une feuille clandestine de résistance à l’occupant de la France, avant de reprendre son combat pour l’indépendance algérienne après 1945.

Il faut citer également le martyr du militant communiste algérien Mohamed Lakhdar, ouvrier métallurgiste, engagé dans les FTP en 1942, arrêté en 1943 par la police française et exécuté, mort pour que vive la France et la liberté de l’homme

Le tirailleur Addi Bâ

Né en 1923 à Conakry (Guinée), Addi Ba arrive jeune en France, à Langeais (Indre-et-Loire). Il s’engage dès le début de la guerre dans le 12e Régiment de tirailleurs sénégalais, avant d’être capturé, en juin 1940, avec presque toute sa compagnie.

Il est conduit à Neufchâteau, dans les Vosges, d’où il s’évade avec quelques camarades africains. Dès octobre 1940, il entre en contact avec le réseau “Ceux de la Résistance”. En mars 1943, il participe à l’établissement du premier maquis des Vosges, baptisé “Camp de la Délivrance”, qui abrite quatre-vingts réfractaires français au STO (Service du travail obligatoire), dix-huit Russes et deux Allemands, tous déserteurs de la Wehrmacht. Le maquis est attaqué en juillet : traqué par la police allemande, aisément reconnaissable, Addi Ba est arrêté le 15 juillet et conduit à Épinal. Là, il est atrocement torturé mais ne parle pas alors qu’il n’ignore rien des réseaux de la Résistance dans les Vosges. Il est fusillé le 18 décembre 1943 sur le plateau de la Vierge, à Épinal. Une rue de Langeais porte son nom depuis 1991.

Source :

http://www.histoire-immigration.fr/index.php?lg=fr&nav=19&flash=0

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