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Non inultus premor

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  1. Il y a 8 heures, Patrick a dit :

    D'accord.
    Donc est-ce qu'ils comptent aussi acheter aussi autant d'avions que la France quand il faudra s'équiper?
    Le vrai financement sera là. Le démonstrateur en comparaison ce sera de la petite monnaie.
    Alors?

    On verra quelle sera la répartition à ce moment là. Je parlais de la phase 1B uniquement. Mais je te retourne la question, dois-je comprendre que tu préconises un partage selon le principe du retour géographique ? Du coup, si l'Allemagne annonce qu'elle va commander 600 NGF, ça se passe comment ?

    Il y a 8 heures, Patrick a dit :
    Il y a 12 heures, Non inultus premor a dit :

    Le ministre Lecornu aurait demandé à la DGA et aux armées de travailler sur le plan B en cas d'échec notamment si l'Allemagne adopte une loi encore plus restrictive sur les exportations.

    Personne ne l'a attendu pour cela.

    Dassault n'a attendu personne pour travailler sur le plan B. Mais il n'y a encore pas si longtemps, le général Parisot affirmait devant l'Assemblée Nationale ne pas connaître le plan B de Dassault.

    Il y a donc une évolution à ce niveau là.

    Il y a 8 heures, Patrick a dit :

    Mais cette "victoire" qui n'en est pas une puisque les "partenaires" ont accepté les conditions de Paris, pourrait tout aussi bien être remise en question si d'aventure les conditions de leur obtention n'étaient plus réunies à l'avenir.

    Si les conditions sont remises en cause par nos partenaires, on fera le plan B. Je ne sais pas si on peut parler de "victoire", mais en tout cas ça contredit le narratif de certains qui déclame que notre gouvernement tord le bras de Dassault et pousse à la coopération européenne aux détriments des intérêts de la France.

  2. il y a une heure, Coriace a dit :

    Marrant dans le même article j'ai lu que l'état essayait de forcer la main a Dassault

    ? Où est-ce que tu as lu ça ?

    il y a une heure, Coriace a dit :

    il a pourtant avec Thalès et Safran plus d'expertise que tous les industriels Espagnols et Allemands concernés

    Mouai, enfin c'est le principe de la coopération. A partir du moment où on demande à l'Allemagne et à l'Espagne de financer à la même hauteur que la France le développement du programme, il est normal que les industries allemandes et espagnoles s'y retrouvent.

    il y a une heure, Coriace a dit :

    Je ne vois pas où sont les bonnes nouvelles pour la France. 

    Airbus aurait cédé sur les commandes de vol du démonstrateur qui seront fournis par Dassault. Le ministre Lecornu aurait demandé à la DGA et aux armées de travailler sur le plan B en cas d'échec notamment si l'Allemagne adopte une loi encore plus restrictive sur les exportations. En bref, le SCAF se fera en coopération uniquement si nos partenaires respectent les conditions initialement conclues. Sinon, on partira sur le plan B. Pour moi, c'est une bonne nouvelle. 

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  3. Il y a 6 heures, Teenytoon a dit :

    Du coup tu me confirmes que le 225 pour la France est fantaisiste parce que jusque là on était sur 210 commandés + 24 revendus donc une commande totale normalement de 234 avions par la France.

    Les autres ? Quelqu'un a suivi les commandes fermes par la France ? 

    225, c'est la cible fixée pour l'horizon 2030 par la LPM 2019-2025.

    Si on parle d'avions commandés, on en est à 192 actuellement (en comptabilisant les 24 revendus à la Grèce et à la Croatie), sachant qu'une commande de 42 rafales doit être passée en 2023, soit 234 au total (dont 210 pour la France). 

    Le site omnirole-rafale tient un historique des différentes tranches de commande. 

  4. Regain de tension entre l'exécutif et les militaires sur la prochaine LPM.

    Selon le journal L'opinion, le conseil de défense du 28/09 s'est mal passé. La proposition budgétaire du CEMA aurait été refusée par Emmanuel Macron.

    L’EMA proposait un montant de dépenses d'environ 435Md€ sur 7 ans. Le MINARM avançait le chiffre de 410Md€ et Bercy, toujours à la recherche d'économies, de 375. Par année, cela ferait 62Md€ pour l'EMA, 58 pour le ministre et 53 pour le Budget - en moyenne.

    Emmanuel Macron n'a donc pas validé l'enveloppe souhaitée par l’EMA, sans trancher en faveur d'une autre. Plutôt qu'un cadrage budgétaire initial, il a exigé une autre méthode : ne pas partir d'un montant de crédits, mais « de ce que nous avons le plus besoin » pour la défense du pays.

    https://www.lopinion.fr/politique/regain-de-tension-entre-executif-et-armees-sur-la-future-loi-de-programmation-militaire

     

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  5. Le discours de Scholz sur l'Europe à Prague entièrement traduit en français par le journal Le Grand Continent :

    https://legrandcontinent.eu/fr/2022/08/29/discours-de-prague-comprendre-le-tournant-de-scholz-sur-lunion/

    La partie concernant l'Europe de la défense :

     

    Citation

    Permettez-moi d’aborder un autre point, car il revêt un aspect crucial en matière de souveraineté et en ce qui concerne la guerre en Europe de l’Est. Nous avons besoin d’une meilleure synergie en Europe en ce qui concerne nos capacités de défense. Nous devons renforcer notre interopérabilité. 

    Par rapport aux États-Unis, il y a beaucoup plus de systèmes d’armes différents dans l’UE. C’est inefficace, car cela signifie que nos troupes doivent s’entraîner sur des systèmes différents. L’entretien et les réparations sont également plus coûteux et difficiles.

    La réduction non coordonnée des forces armées européennes et des budgets de défense du passé devrait maintenant être suivie d’une croissance coordonnée des capacités européennes. Outre la fabrication et l’achat en commun, nos entreprises devront coopérer encore plus étroitement sur les projets d’armement.

    Cela rend indispensable une coordination encore plus étroite au niveau européen. Il est donc grand temps d’avoir des réunions spécifiques à Bruxelles, et pas seulement de nos ministres de l’agriculture ou de l’environnement. Nous avons besoin d’un Conseil des ministres de la défense.

    Pour améliorer très concrètement la collaboration de nos forces armées, nous disposons déjà d’un certain nombre d’outils. Outre l’Agence européenne de défense et le Fonds de défense, je pense surtout à une coopération comme celle qui se pratique déjà au sein de l’OCCAR, l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement. De la même manière que nous avons commencé à ouvrir les frontières de l’espace Schengen avec sept pays au départ, l’OCCAR peut devenir le noyau d’une Europe de la défense et de l’armement communs.

    Pour que ces évolutions se concrétisent, nous devrons revoir toutes nos réglementations nationales, notamment celles qui concernent l’utilisation et l’exportation de systèmes fabriqués en partenariat. Mais cela doit être rendu possible dans l’intérêt de notre sécurité et de notre souveraineté, qui dépendent  des capacités d’armement européennes.

    L’OTAN reste le garant de notre sécurité. Mais il est également juste de dire que chaque avancée vers une plus grande compatibilité entre les structures de défense des États membres de l’Union européenne, renforce l’OTAN.

    Nous devons tirer les leçons de ce qui s’est passé en Afghanistan l’été dernier. À l’avenir, l’UE doit être en mesure de réagir rapidement et efficacement. C’est pourquoi l’Allemagne travaillera avec d’autres États membres pour faire en sorte que la force de réaction rapide de l’UE soit prête à être projetée en 2025 – et fournira les troupes nécessaires à son déploiement.

    Cela nécessitera une structure de commandement et de contrôle claire. Nous devons donc doter la capacité militaire de planification et de conduite de l’UE – et, à moyen terme, un véritable quartier général de l’UE – de tous les moyens financiers, personnels et technologiques nécessaires. L’Allemagne assumera cette responsabilité lorsque nous dirigerons la force de réaction rapide en 2025.

    Par ailleurs, nous devons, à terme, rendre nos processus de décision politique plus flexibles, notamment en temps de crise. Pour moi, cela signifie exploiter pleinement la marge de manœuvre offerte par les traités de l’UE. Et oui, cela implique notamment de recourir encore davantage à la possibilité de confier des missions à des groupes d’États membres prêts à les assumer, appelés « coalitions de volontaires ». C’est la division du travail de l’UE dans ce qu’elle a de meilleur.

    Il a déjà été convenu que l’Allemagne soutiendrait la Lituanie avec une brigade rapidement déployable et l’OTAN avec des forces supplémentaires à haut niveau de préparation. Nous soutenons la Slovaquie dans le domaine de la défense aérienne et dans d’autres domaines. Nous fournissons à la République tchèque et à d’autres pays des chars de fabrication allemande en compensation de la fourniture de chars soviétiques à l’Ukraine. En même temps, nous avons conclu un accord pour que nos forces armées collaborent de manière beaucoup plus étroite.

    Les 100 milliards d’euros avec lesquels nous allons moderniser la Bundeswehr en Allemagne dans les années à venir renforceront également la sécurité européenne et transatlantique.

    Nous avons beaucoup de retard à rattraper en Europe en matière de défense contre les menaces aériennes et spatiales. C’est pourquoi, en Allemagne, nous allons investir de manière très significative dans notre défense aérienne au cours des prochaines années. Toutes ces capacités pourront être déployées dans le cadre de l’OTAN. Dans le même temps, l’Allemagne concevra cette future défense aérienne de manière à ce que nos voisins européens puissent être impliqués si nécessaire – comme les Polonais, les Baltes, les Néerlandais, les Tchèques, les Slovaques ou nos partenaires scandinaves.

    Non seulement un système de défense aérienne développé conjointement en Europe serait plus efficace et plus rentable que si chacun d’entre nous construisait ses propres systèmes coûteux et très complexes, mais il constituerait également un gain de sécurité pour l’Europe dans son ensemble et un exemple remarquable de ce que nous entendons par renforcement du pilier européen au sein de l’OTAN.

     

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  6. Il y a 6 heures, Manuel77 a dit :

    Cette paralysie s'observe particulièrement bien en Allemagne, l'État dans lequel des forces politiques sérieuses voulaient même, il y a peu, abandonner la participation nucléaire, ce qui aurait gravement affecté, sinon la capacité de dissuasion de l'Alliance dans son ensemble

    La dissuasion nucléaire de l'OTAN repose sur les ICBM américains et dans une moindre mesure, sur les ICBM français et britanniques. L'abandon des quelques dizaines de bombes B-61 stationnées en Europe ne changerait pas grand-chose.

    Il y a 6 heures, Manuel77 a dit :

    Un petit nombre d'armes nucléaires américaines (actuellement une vingtaine) sont ainsi stationnées sur le sol allemand, dans le cadre de la dissuasion élargie, afin d'une part de protéger la République fédérale et d'autre part de s'assurer que les États-Unis restent fidèles à leurs alliés européens.

    Ou plutôt pour s'assurer que les Etats européens restent dépendant des Etats-Unis. 

    Il y a 6 heures, Manuel77 a dit :

    Une européanisation complète du dispositif français d'armes nucléaires sous l'égide du Comité militaire de l'UE ou même de la Commission européenne semble totalement impossible.

    Probablement la seule phrase sensée de l'article. 

    Il y a 6 heures, Manuel77 a dit :

    Les armes nucléaires françaises stationnées dans les pays partenaires resteraient la propriété de la France, seul le transfert en cas de défense serait pris en charge par les partenaires. Cette répartition des tâches souderait les partenaires entre eux, même en temps de paix.

    Admettons. Ce pose toujours la question : quel est l'intérêt d'avoir des armes nucléaires française en plus des B-61 américaines déjà stationnées en Allemagne ? Vous voulez faire une collection des armes nucléaires de tous les pays occidentaux ?

    Il y a 6 heures, Manuel77 a dit :

    Elle ne remplace cependant pas la participation existante, ce qui serait en même temps un signal que cette forme d'intégration de la défense n'est pas dirigée contre les États-Unis, qui restent l'épine dorsale de la défense de l'Europe.

     

    Très discutable, je suis à peu près sur que les américains verraient cela comme une manœuvre française pour saper l'influence américaine en Europe. 

    Il y a 6 heures, Manuel77 a dit :

    En perspective, un soutien pourrait même inclure un financement supranational direct des plates-formes de déploiement correspondantes, par exemple sous la forme du Future Combat Air System (FCAS).

    On arrive déjà pas à se mettre d'accord sur le SCAF tel qu'il est défini actuellement, alors si on complique encore plus les choses...

    Il y a 6 heures, Manuel77 a dit :

    Il faudrait en outre au moins deux groupes de porte-avions européens, qui pourraient être constitués de manière flexible par des unités nationales de membres de l'UE intéressés, autour du porte-avions français de nouvelle génération (PANG).

    Il devrait être complété par un autre porte-avions européen, que l'UE pourrait cofinancer en tant que plateforme (à propulsion nucléaire) pour les avions de combat européens - de la même manière que les capacités AWACS sont aujourd'hui maintenues de manière supranationale par l'OTAN.

    Et bien évidemment, en échange de ce cofinancement, l'Allemagne exigerait que le nouveau porte avion soit codéveloppé de manière égale avec Thyssenkrupp :rolleyes:.

    Et que désigne-t-on par "avions de combat européens" ? Car dans les prochaines décennies, les marines britannique, italienne et très probablement espagnole mettront en œuvre des F35-B qui ne seront pas interopérables avec le futur porte-avion français.

  7. Interview de Bruno Fichefeux, responsable du programme SCAF chez Airbus :

    « Q : Quels sont les principaux obstacles politiques au FCAS ?

    R : Nous avons commencé en 2019 et nous avançons très vite. Aujourd'hui, nous nous apprêtons à lancer la phase suivante, le développement de prototypes, qui nécessite plus de budget et est plus complexe. Avant de le lancer, les trois pays et les industries veulent s'assurer qu'un accord a été atteint sur les attentes du niveau de collaboration. Chaque pays dit : je vais en payer un tiers. Chaque industrie qui souhaite préciser ce que signifie travailler en collaboration. En cela, nous avons aujourd'hui une difficulté majeure, car nous n'avons pas tous la même idée de ce que signifie la collaboration entre les industries. Il y a les avions de chasse, les drones, les problématiques de cloud de combat, les capteurs… Sur tous les sujets nous avons conclu des accords industriels basés sur la collaboration, sauf un : sur le chasseur, entre Dassault, d'une part, et Airbus Espagne et Allemagne, d'autre part. Entre ces deux entreprises, nous n'avons pas atteint cette compréhension commune de ce que signifie la coopération.  

    Q : Qu'est-ce que cela reflète ? 

    R : Ce n'est pas seulement un problème entre la France et l'Allemagne. La compréhension et les règles de ce que signifie la coopération sont définies entre l'Espagne, l'Allemagne et la France. L'Espagne a le même intérêt à ce que le programme soit coopératif. Nous sommes maintenant en dialogue entre les trois pays et les deux entreprises sur ce que signifie collaborer. 

    Q : C'est un peu abstrait, qu'entendez-vous par « définir ce que signifie collaborer » ? 

    R : C'est comme une équipe de football. Chaque joueur apporte ses compétences pour que l'équipe gagne. Ce que nous voulons, c'est que chacun apporte ses capacités, mais aussi que chacun puisse prendre des décisions. Dans le chasseur il y a un leader industriel, Dassault en France, qui n'est pas disposé à travailler en coopération, pour permettre à chaque partenaire d'apporter ses compétences et de participer à la conception de l'avion de manière appropriée. 

    Q : Est-ce un problème de savoir qui fabrique quoi et où (les ailes en Espagne et la queue en Allemagne), ou le contrôle de la technologie ?

    R : Je ne dirais pas contrôle. C'est une question de conception et de technologie, pas de fabrication. De plus, à partir du prototype, nous en fabriquerons un ou deux. L'important n'est pas qui le fabrique, mais qui le conçoit et qui peut apporter ses connaissances et ses capacités technologiques. Airbus Espagne et Allemagne ont participé en tant que partenaires à de grands programmes de conception de chasseurs, tels que l'Eurofighter, dans de nombreux aspects (communications, commandes de vol, etc.). Ce qu'Airbus veut, c'est apporter ces connaissances et les maintenir ».

     https://www.epe.es/es/internacional/20220729/airbus-sistema-combate-aereo-europeo-14183802

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  8. L'engagement de l'Australie en faveur de la non-prolifération est mince comme du papier - nous construirons un arsenal nucléaire si notre sécurité nationale l'exige.

    L'Australie n'a jamais exclu de se vanter de posséder son propre arsenal nucléaire - sachant très bien que les États-Unis pourraient ne pas être là pour fournir une protection en cas de crise mondiale.

    Joseph M. Syracuse SkyNews.com.au Contributeur et commentateur politique.

    La participation de l'Australie au pacte sous-marin AUKUS est à nouveau dans le collimateur de Pékin.

    Un rapport récemment publié par deux grands groupes de réflexion chinois sur la recherche nucléaire a exhorté la communauté internationale à utiliser la prochaine 10e Conférence d'examen sur la non-prolifération nucléaire, prévue à New York en août, pour dissuader les États-Unis et le Royaume-Uni de transférer des matières nucléaires de qualité militaire. sous-marins à propulsion nucléaire.

    Le rapport se concentre sur la façon dont le transfert de ces matériaux à l'Australie – à peu près assez pour construire de 64 à 80 armes nucléaires – créerait un dangereux précédent et saperait l'intégrité, l'autorité et l'efficacité du régime international de non-prolifération nucléaire.

    Plus sérieusement, il affirme également que l'Australie reste déterminée à acquérir des armes nucléaires.

    Est-ce vrai, et est-ce important ?

    Le TNP

    Le Traité de 1968 sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), parrainé par les Nations Unies, était considéré comme le pilier central de l'architecture de la non-prolifération.

    Avec l'Union soviétique (1949), le Royaume-Uni (1952) et la France (1960) rejoignant le club nucléaire fondé par les États-Unis (1945), la communauté internationale s'est inquiétée de savoir où une telle prolifération - le soi-disant «problème du Nième pays» - pourrait conduire.

    Il était évident que la prolifération des armes nucléaires augmenterait sérieusement le risque d'éclatement d'une guerre nucléaire.

    Pour atténuer ce danger, un soi-disant «grand marché» a été conclu, bien qu'il n'y ait rien de particulièrement grandiose à ce sujet.

    Les puissances nucléaires sont tenues de ne pas transférer d'armes nucléaires ou d'engins explosifs à des États non dotés d'armes nucléaires, tout en facilitant et en encourageant les utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire dans ces pays.

    Les puissances nucléaires se sont également engagées à abolir leurs armes nucléaires à l'avenir.

    Pour leur part, les parties non nucléaires étaient tenues de ne pas fabriquer ou acquérir d'armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires, un engagement qui est devenu juridiquement contraignant lorsque le traité est entré en vigueur en mars 1970.

    L'Australie des deux esprits

    Après un intense débat interne entre la Défense et les Affaires extérieures, le Premier ministre Gough Whitlam signe le TNP en janvier 1973.

    Comme d'autres nations, l'Australie, une « petite puissance » pratiquante, était déterminée à démontrer son intérêt à contrôler la propagation des armes nucléaires.

    Pourtant, il n'y avait aucune illusion alors - ou maintenant - que le TNP arrêterait à lui seul la prolifération.

    Canberra pensait toujours que le TNP enregistrerait des inquiétudes sur la question et servirait d'« opération de maintien » pour arrêter la propagation mondiale des armes nucléaires.

    Tout aussi important était que l'Australie ait finalement cru qu'elle avait un intérêt dans la configuration de la politique internationale.

    Le partenaire junior de l'alliance ANZUS, toujours sous pression pour s'aligner sur Washington, ne pouvait tout simplement pas se permettre de rester à l'écart.

    L'Australie est toujours le bon allié et le citoyen du monde, désireux d'aider les États-Unis et l'Union soviétique à relever les défis des nouveaux venus nucléaires tels que la République populaire de Chine.

    Dans le même temps – et moins connu – l'Australie a clairement fait savoir qu'elle n'excluait pas la possibilité de développer un jour sa propre capacité nucléaire.

    Au contraire, Canberra soutenait un système politique qui pourrait rendre la prolifération mondiale moins probable - tout en reconnaissant que ce système pourrait encore s'effondrer.

    Tant que la sécurité australienne de la guerre froide était ancrée à Washington, on pensait qu'il était hautement improbable que l'île-continent se retrouve dans une situation dans laquelle son seul espoir de protéger ses intérêts nationaux et sa survie dépendait de la production d'armes nucléaires.

    "Couvrir leurs paris"

    Protégeant leurs paris, les politiciens et les planificateurs australiens savaient qu'il n'était pas au-delà de leurs ressources et de leurs connaissances de produire des armes nucléaires d'ici sept à dix ans, avec ou sans aide ou fournitures extérieures.

    À cette époque, les gisements d'uranium de l'Australie en faisaient l'Arabie saoudite du 21e siècle.

    Ils savaient qu'ils pouvaient y arriver malgré l'amère déception du Royaume-Uni qui avait initialement refusé les demandes de l'Australie d'obtenir des armes nucléaires tactiques pour couvrir leurs craintes régionales.

    À cette époque, les planificateurs de guerre australiens se concentraient clairement sur l'Indonésie.

    Mais la gratitude du « grand et puissant ami » d'hier, pour reprendre l'expression heureuse de Robert Menzies, n'allait pas plus loin.

    De plus, Washington avait promis aux Soviétiques qu'il ferait sa part pour garder ses alliés et ses clients en ligne.

    Concourir pour la suprématie nucléaire tout en exigeant la non-prolifération nucléaire pour les autres était à l'ordre du jour.

    Le double standard n'a pas été perdu pour l'Australie, mais il n'y avait pas grand-chose qu'elle pouvait faire à ce sujet.

    Le réaliste sceptique

    L'adhésion de l'Australie au TNP a été celle d'un signataire sceptique.

    Canberra protégeait ses paris contre la valeur du traité ANZUS, tout en se réservant la possibilité d'acquérir ses propres armes nucléaires plus tard.

    Dépendre des autres pour fournir une couverture nucléaire dans une « crise existentielle » posera toujours un problème, car un État client ne peut jamais savoir avec certitude si son garant échangera ses villes contre la vôtre.

    Le général de Gaulle n'a jamais cru une seule minute que Washington échangerait un jour Chicago contre Paris.

    Né et élevé à Chicago, j'apprécie pleinement son point de vue.

    Le professeur Joseph Siracusa est professeur d'histoire politique et de diplomatie internationale à l'Université Curtin.

    https://www.skynews.com.au/opinion/australias-commitment-to-nonproliferation-is-paper-thin-we-will-build-a-nuclear-arsenal-if-our-national-security-demands-it/news-story/124001f740d9e83e69ddacfd1ea7771c

     

    Un professeur américain qui cite De Gaulle pour justifier le pacte Aukus et un potentiel armement nucléaire de l'Australie, je trouve ça magnifique :bloblaugh:

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  9. il y a une heure, Manuel77 a dit :

    Soyons réalistes : La France ne renoncera pas à sa souveraineté sur les armes nucléaires

    Oui, et c'est bien normal.

    il y a une heure, Manuel77 a dit :

    Seule exception : des armes nucléaires supplémentaires sont conservées par des Français en Allemagne et éventuellement transmises à des pilotes allemands. Ces armes font l'objet d'une décision à deux clés (les deux doivent approuver leur utilisation). Le modèle américain.

    Notre interprétation du traité de non prolifération diffère sur ce point. Le modèle américain a été mis en place avant la signature du TNP. Répliquer ce modèle aujourd'hui me paraît totalement irresponsable. Et si en réaction, la Russie ou la Chine décidait à leur tour de déployer leurs armes nucléaires dans des pays étrangers ? Souhaite-t-on vraiment prendre le risque d'une escalade nucléaire ?

    Et puis, je ne suis pas convaincu que les USA soient ravis que la France installe des bases militaires avec des armes nucléaires en Allemagne. Ils percevraient cela comme une tentative de diminuer le rôle de l'OTAN. En résumé, la France se fâcherait avec tout le monde si elle prenait une telle décision. Et pour obtenir quel gain ? Le "prestige" de participer à la défense de l'Allemagne ? LOL.

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  10. il y a 31 minutes, Boule75 a dit :

    Pour que ça devienne explicite, ce qui peut présenter un intérêt.

    Sauf que l'Allemagne (pas plus que les autres pays européens d'ailleurs) n'a jamais répondu aux multiples appels français pour un dialogue sur la dissuasion nucléaire. 

    Macron avait même proposé en 2020 aux pays européens d'être associés à nos exercices de dissuasion. Aucun retour, il a tout simplement été ignoré par nos voisins. Pourtant il s'agissait d'une proposition concrète qui aurait eu un message symbolique très fort. 

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  11. Il y a 8 heures, Manuel77 a dit :

    En ce qui concerne le traité de non-prolifération, les juristes qui conseillent l'Allemagne ont affirmé qu'il était compatible avec la participation nucléaire. Il est également possible de financer des armes nucléaires étrangères

    Si l'Allemagne souhaite simplement donner de l'argent à la France pour aider à financer la dissuasion nucléaire française, alors effectivement, il n'y a pas de violation du traité de non prolifération. Par contre, si l'Allemagne demande le déploiement d'armes nucléaires françaises sur son territoire ou à obtenir un contrôle/pouvoir de décision sur tout ou partie de l'arsenal nucléaire français, alors c'est une violation du traité.  Or ça m'étonnerait que l'Allemagne accepte d'accorder des financements à la France sans contrepartie.

    Il y a 8 heures, Manuel77 a dit :

    Qu'y gagnerait la France ? Elle aurait le prestige de compléter les Etats-Unis en tant que puissance protectrice de l'Allemagne (voire de les remplacer dans le cas extrême), on serait enfin sur un pied d'égalité avec Washington. Les Français aiment le prestige international.

    Dans les faits, la dissuasion nucléaire française couvre déjà l'Allemagne, il suffit de lire tous les discours des derniers présidents français à ce sujet :

     

    « Il s’agit de tirer toutes les conséquences d’une communauté de destin, d’une imbrication croissante de nos intérêts vitaux. Compte tenu des différences de sensibilité sur l’arme nucléaire qui existent en Europe, nous ne proposons pas un concept achevé, mais une démarche progressive, ouverte aux partenaires qui souhaitent s’y engager ». « La dissuasion nucléaire française, par sa seule existence, devient un élément incontournable de la sécurité du continent »

    Jacques Chirac

     

    « S'agissant de l'Europe, c'est un fait, les forces nucléaires françaises, par leur seule existence, sont un élément clef de sa sécurité. Un agresseur qui songerait à mettre en cause l'Europe doit en être conscient. Tirons-en, ensemble, toutes les conséquences logiques : je propose d'engager avec ceux de nos partenaires européens qui le souhaiteraient, un dialogue ouvert sur le rôle de la dissuasion et sa contribution à notre sécurité commune ».

    Nicolas Sarkozy

     

    « La définition de nos intérêts vitaux ne saurait être limitée à la seule échelle nationale, parce que la France ne conçoit pas sa stratégie de défense de manière isolée, même dans le domaine nucléaire ». « Qui pourrait donc croire qu’une agression, qui mettrait en cause la survie de l’Europe, n’aurait aucune conséquence ? »

    François Hollande

     

    « Nos forces nucléaires jouent un rôle dissuasif propre, notamment en Europe. Elles renforcent la sécurité de l'Europe par leur existence même et à cet égard ont une dimension authentiquement européenne ». « Soyons clairs : les intérêts vitaux de la France ont désormais une dimension européenne »

    Emmanuel Macron

     

    Donc pourquoi l'Allemagne paierait pour quelque-chose dont elle bénéficie déjà, même si c'est plus ou moins officieux ?

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  12. Il y a 4 heures, herciv a dit :

    SCHAÜBLE veut placer tout ou partie de la dissuasion française dans un cadre européen. 

    Dîtes, le traité de non prolifération nucléaire, ça s'applique uniquement pour les iraniens ?

    Article 
premier :

    Tout État doté d’armes nucléaires qui est Partie au Traité s’engage à ne transférer à qui que ce soit, ni directement ni indirectement, des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires explosifs, ou le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ; et à n’aider, n’encourager ni inciter d’aucune façon un État non doté d’armes nucléaires, quel qu’il soit, à fabriquer ou acquérir de quelque autre manière des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires explosifs, ou le contrôle de telles 
armes 
ou 
de 
tels 
dispositifs 
explosifs.


    Article 
II :

    Tout État non doté d’armes nucléaires qui est Partie au Traité s’engage à n’accepter de qui que ce soit, ni directement ni indirectement, le transfert d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ou du contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ; à ne fabriquer ni acquérir de quelque autre manière des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires explosifs ; et à ne rechercher ni recevoir une aide quelconque pour la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires
 explosifs.


     

    De plus, l'Allemagne fait déjà partie du partage nucléaire de l'Otan. Donc soit l'Allemagne croit à la dissuasion nucléaire de l'Otan, auquel cas elle n'a nul besoin d'un partage nucléaire avec la France. Soit l'Allemagne ne croit pas à la dissuasion nucléaire de l'Otan, auquel cas il faut m'expliquer pourquoi elle achète des F-35.

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