Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Alexis

Members
  • Compteur de contenus

    14 312
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    227

Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Concernant la "Nouvelle-Russie" (Novorossiya) dont Poutine a confirmé aujourd'hui que la Russie en défendait la "souveraineté" c'est-à-dire la possession, le Figaro publie une carte utile En termes d'oblasts (provinces) ukrainiennes, on parlerait de 4 supplémentaires, du nord-est au sud-ouest : Kharkiv, Dnipro, Mykolaïv, Odessa. Plus la Transnistrie. Et plus si affinités, évidemment Plus, comme déjà clarifié dans les propositions d' "accord de paix" de mars-avril 2022, la "neutralité" et la "démilitarisation" (approfondie) du reste de l'Ukraine, en plus de sa "dénazification" (c'est-à-dire interdiction des organisations nationalistes et égalité de droits pour la langue russe). C'est-à-dire la transformation de ce qui resterait (nominalement) indépendant de l'Ukraine en un Etat "à souveraineté limitée" car de manière permanente vulnérable à toute nouvelle incursion russe, donc ne pouvant sauvegarder le peu qui lui resterait d'autonomie qu'en prenant bien garde à toujours suivre Moscou, par exemple en politique étrangère et dans tout autre sujet où Moscou lui ferait des demandes Rien de tout cela n'est nouveau. Mais c'est exprimé encore plus clairement maintenant qu'au début de l'opération militaire spéciale. A Moscou, je soupçonne qu'on ne considère plus si utile que ça de maintenir l'Occident dans l'illusion sur une potentielle "négociation" qui serait autre chose que l'acceptation pure et simple des conditions russes. Ce n'est pas exactement "faire tomber le masque" car il n'y a jamais eu de masque. Mais les illusions occidentales qu'il était autrefois peut-être plus prudent de ne pas trop déranger... ne sont plus utiles à la Russie
  2. Ah OK. Les Etats-Unis opèrent 480 lanceurs Patriot en 2023, avec plusieurs milliers de missiles en stock (total construit > 10 000, mais certains ont été exportés, d'autres consommés, d'autres sont peut-être obsolètes) Un bataillon Patriot inclut un centre de contrôle et 4 à 6 batteries chacune à 6 lanceurs. On peut donc en conclure que les Etats-Unis ont 80 batteries Patriot en service C'est-à-dire 10 fois plus que le nombre de nos batteries SAMP/T. Bon, d'un autre côté, avec un budget total 15 à 20 fois supérieur au nôtre (quand on inclut les dépenses pour les vétérans, de même que les pensions sont incluses dans nos dépenses militaires)... ce n'est pas très surprenant Je ne pense pas que l'Ukraine ait des centaines de systèmes équivalents. Peut-être a t elle des centaines de systèmes en incluant tous les types de défense aérienne y compris courte et très courte portée mais... ce n'est pas la même chose que des Patriot ou des Aster Sauf erreur de ma part, parmi ses 8 systèmes la France affecte 4 batteries SAMP/T à la protection de ses principales bases aériennes, et 4 autres peuvent être déployées par l'armée de l'air en support d'un déploiement à l'étranger de l'armée de terre Je ne dis pas que la France n'aurait pas l'utilité de quelques SAMP/T supplémentaires, mais c'est davantage les systèmes plus petits qui semblent manquer. A la fois en protection de points sensibles du territoire (bases navales, centrales électriques...) et en support d'un déploiement à l'étranger de l'armée de terre. Mica VL... Mistral 3... On ne peut absolument pas "tout" donner. La protection des BA est indispensable à la sécurité de la France, sinon il serait assez facile de nous désarmer préventivement, y compris de nous priver de la 2ème composante nucléaire Rafale + ASMP. Et il faut plusieurs batteries pour pouvoir déployer l'armée de terre hors du territoire national De ce que j'ai compris, nous avons donné 1 batterie. C'est déjà énorme
  3. Le discours annuel du président russe à la nation est en cours en ce moment. De ce que j'ai compris, il est retransmis dans les cinémas, sur les écrans dans la rue... difficile d'y échapper. Ce n'est pas 1984 de George Orwell cependant. C'est très différent. Par exemple, Poutine n'a pas de moustache ... Premiers éléments remarquables : - "La Russie défend sa souveraineté en Nouvelle-Russie" - confirmation définitive de ce qui se devinait déjà largement, Odessa fait partie intégrante des objectifs minimaux de la Russie en Ukraine - Les essais du missile Bourevestnik sont presque terminés - il s'agit du missile aérobie à propulsion nucléaire, arme futuriste, que Poutine avait pour la première fois évoqué lors de son discours annuel de 2018 - "Les États étrangers (...) parlent d’envoyer des troupes en Ukraine. Les conséquences pour les interventionnistes seront très tragiques. Nous disposons également d'armes capables de toucher des cibles sur leur territoire" - réponse de Vladimir à Emmanuel, et incitation pour les dirigeants occidentaux qui ne s'appellent pas Emmanuel à persévérer dans leur refus d'envisager d'envoyer des troupes en Ukraine
  4. A mon avis, il y a dans ce que tu dis un rappel bienvenu des réalités concrètes et brutes de la puissance (je ne dis pas que j'en approuve tous les termes peut-être un peu excessifs ) Et il est vrai que tout n'est pas possible, notamment empêcher la Russie de l'emporter complètement en Ukraine je crains qu'on en soit arrivé à la limite extrême de la possibilité pratique, et permettre à Kiev de s'en sortir tout à fait c'est fichu depuis longtemps déjà. Il y a aussi un peu d'exagération sur le rapport de forces, ce que peut faire la Russie, et ce que pourraient faire les Français, ou les Européens plus généralement. Nous ne sommes pas si démunis que ça si nous abandonnons (toutes) nos illusions et que nous nous mettons au travail. Si nous n'abandonnons pas nos illusions ? Si nous ne les abandonnons qu'en apparence, mais continuons en pratique à nous payer de mots ? Alors oui, tu as tout à fait raison, la situation peut encore se dégrader beaucoup ...
  5. Et encore, dans des limites assez étroites en fait. Voir les délais pour reconstituer le stock des Stinger donnés en nombre à l'Ukraine en 2022 - Difficultés nombreuses pour relancer la production (avril 2022) d'une munition qui n'est plus produite qu'à petite échelle - Augmentation de 50% du rythme de production, mais pas avant 2025 (janvier 2023) alors qu'au rythme de production actuel de 40 par mois reconstituer les 1500 missiles Stinger donnés par l'Amérique à l'Ukraine début 2022 prendrait 3 ans, et 2 ans au rythme de 60 par mois prévu en 2025. Ceci notamment parce qu'augmenter le rythme de production nécessite de concevoir une nouvelle version de la tête chercheuse du missile, dont certains composants ne sont plus en fabrication. Les livraisons de la nouvelle version commenceront en 2026 A supposer même que les Etats-Unis soient prêts à donner l'ensemble de leur nouvelle production à l'Ukraine, ou à la vendre aux Européens pour qu'ils la donnent à l'Ukraine (ça me paraît personnellement douteux, Washington n'a vraiment pas que l'Ukraine comme "point chaud" potentiel à prendre en compte), 40 missiles par mois cette année et 60 l'année prochaine... c'est vraiment pas beaucoup On pourrait rajouter certes des Mistral, et des missiles équivalents d'autres pays occidentaux voire japonais et sud-coréen (je ne connais pas les noms). Mais il est à prévoir que même dans le meilleur des cas ça ne pèsera toujours pas très lourd Ça pourrait permettre de forcer la chasse russe à tirer de plus loin. Mais la FAB le leur permet de toute façon, donc l'avantage pour l'Ukraine ne serait pas très grand. Pour ce qui est des drones, et des bombes guidées elles-même... non, les missiles de DA sont beaucoup trop rares
  6. C'est là que je mesure à quel point il est essentiel de maintenir la paix dans les ménages. Pas trop envie, si mon épouse et moi ne nous entendions pas et qu'elle vienne à passer un coup de fil, d'entendre Peskov déclarer "La protection des intérêts des habitants de chez Alexis, nos compatriotes, est l'une des priorités" Et un peu après, des petits hommes verts qui débarquent chez moi pour organiser un référendum spontané sur le rattachement de mon jardin à la Rodina ... Logistiquement ça n'aurait pas de sens. On parle d'un petit territoire enclavé où la Russie maintient environ 1 700 soldats... Du point de vue militaire, ça aurait beaucoup plus de sens de prendre Odessa d'abord, et de répondre ensuite à un appel parfaitement spontané de la Transnistrie pour être protégée par la Mère Patrie Je ne sais pas trop quoi en penser. C'est téléphoné, mais d'une manière qui n'a guère de sens. Ça ressemble à la préparation d'un rattachement, mais qui commence trop tôt. Est-ce que ça pourrait être autre chose ? Ou est-ce que Moscou est en train de prendre la grosse tête au point d'envisager, non seulement de prendre Odessa (malheureusement réaliste à terme), mais de la prendre d'ici un ou deux mois ? C'est après tout un classique que le succès puisse mener à l'hubris S'il y a un endroit où la stratégie du piéton imprudent pourrait avoir du sens, et du sens y compris pour un pays aux moyens militaires non négligeables mais tout de même loin d'être très grands comme la France, ce pourrait être la Moldavie. Pas pour aller faire le coup de feu en Transnistrie naturellement. Mais, à condition que le gouvernement moldave soit intéressé par la manœuvre, pour signer une alliance réelle - pas l' "accord de sécurité" que tout le monde signe en ce moment avec Kiev - et déployer dans le même temps 1 000 à 2 000 soldats, de l'artillerie, de la défense sol-air et 4-6 Rafale dans une base que la Moldavie mettrait à disposition. L'objectif général étant non pas d'empêcher les Transnistriens de faire ce qu'ils veulent, c'est-à-dire ce que Moscou voudra. Mais de sécuriser la Moldavie elle-même contre un possible probable "débordement" d'éventuelles troupes russes qui une fois conquis le sud de l'Ukraine et Odessa placé sous contrôle en profiteraient non seulement pour "rattacher" la Transnistrie - ce serait alors inévitable - mais pour placer sous influence directrice voire sous la botte les 85% de la population et du territoire de la Moldavie qui sont sous contrôle de Chisinau. Soit 2,7 millions de personnes qui ne demandent qu'à vivre tranquillement, mais il y a une petite quarantaine de millions d'Ukrainiens qui début 2022 voulaient exactement la même chose cependant... eh bien Poutine n'était pas d'accord Il est fort probable, vu l'enjeu réduit pour la Russie, que Moscou même s'il en arrivait à contrôler toute l'Ukraine du sud ne serait pas intéressé à déclencher une guerre contre une puissance militaire non négligeable juste pour récupérer une influence sur la Moldavie. Les forces "de maintien de la paix" en Transnistrie (russes) et "de garantie de la paix" en Moldavie (françaises) se regarderaient en chiens de faïence, et voilà tout. Avantages - Politique active plutôt que réactive, prévention de problèmes potentiels plutôt que tentative de réparation arrivant souvent trop tard - Première "limite" mise devant le dirigeant russe autre que celles qui existaient déjà c'est-à-dire les frontières de l'alliance atlantique. Potentiel de le faire s'interroger sur d'autres initiatives potentielles donc le pousser à un peu plus de prudence - Sécurisation de 2,7 millions de personnes et 30 000 km² du côté "alliance occidentale" de la future ligne de guerre froide. Ce n'est pas énorme à l'échelle du continent européen, mais enfin ce n'est pas négligeable, en application du principe "Ça fait déjà ça que les Russes n'auront pas" - A la mesure des moyens militaires actuels d'un pays comme la France Inconvénients - Le risque de confrontation réelle - ça tire et y a des morts - est faible, mais il n'est pas nul. Il est d'ailleurs d'autant plus faible qu'on en est conscient et qu'on l'accepte, c'est le principe même de la stratégie du "piéton imprudent", si on est déterminé à tenir la position et que l'autre côté le comprend il sera moins tenté de jouer ou de tenter un coup "à tout hasard allons voir" - La manœuvre devrait être clairement expliquée aux Français. Pas une dissertation en trois parties et soixante-douze envolées lyriques, mais des phrases claires factuelles et concises. Pas forcément le point fort de notre président... mais bon il pourrait se faire aider - Les Ukrainiens comprendraient ce que ça signifie, et ils n'apprécieraient guère, parce que le sens sous-jacent est évident. Mais d'un autre côté, l'objectif n'est pas de leur mentir de toute façon...
  7. Ah ben Moscou réagit au quart de tour dis donc ! Quelle surprise... ou pas Moscou a promis d'examiner la demande d'aide de la Transnistrie Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié de priorité la protection des intérêts des habitants de la RMP et de ses compatriotes. "La protection des intérêts des habitants de Transnistrie, nos compatriotes, est l'une des priorités. Toutes les demandes sont toujours soigneusement examinées par les services russes compétents", a noté le ministère des Affaires étrangères (...) En 2006, un référendum a eu lieu dans cette république non reconnue, au cours duquel 96,62 % de la population a voté en faveur de l'adhésion à la Russie. Cependant, aucune décision n’était encore attendue de la part de Moscou. C'est marrant, j'ai l'image d'un spectacle de ventriloque, avec un type qui parle à sa marionnette, et la marionnette qui "répond" ...
  8. La réunion complète du Congrès de Transnistrie s'est terminée en adoptant une résolution La Transnistrie s'est tournée vers la Russie pour obtenir de l'aide en raison du blocus économique Un congrès des députés de tous niveaux, l'organe consultatif le plus élevé, qui ne s'est réuni que sept fois depuis 1990, s'est tenu en Transnistrie. Les députés, en raison de l'introduction de droits de douane par la Moldavie, se sont tournés vers la Russie, l'ONU et l'OSCE pour obtenir de l'aide. «Il a été décidé de s'adresser au Conseil de la Fédération et à la Douma d'État de Russie pour leur demander de mettre en œuvre des mesures visant à protéger la Transnistrie face à la pression croissante de la Moldavie, en tenant compte du fait que plus de 220 000 citoyens russes résident en permanence en Transnistrie et l'expérience positive unique du maintien de la paix russe sur le Dniestr, ainsi que le statut de garant et de médiateur dans le processus de négociation », indique la résolution (...) Dans la déclaration, la Pridnestrovié appelle également l'Assemblée interparlementaire des États membres de la Communauté des États indépendants à empêcher « l'escalade sur le Dniestr » (...) L’Occident, en particulier l’OTAN et l’Union européenne, « tue » le format 5+2, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en novembre 2023 lors d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) Je ne sais pas trop décrypter cette "demande d'aide". Je suppose que Poutine en fera ce qu'il veut. Au minimum, pression diplomatique supplémentaire sur Chisinau pour cesser cette "pression croissante" dont se plaint Tiraspol. Éventuellement, une première étape qui pourrait en appeler d'autres plus tard. Notamment si la Russie prend le contrôle de la région d'Odessa.
  9. Le chancelier Scholz a dit que les Français et les Britanniques ne font pas confiance aux Ukrainiens pour respecter leur engagement de ne frapper que des cibles situées sur leur territoire légal, pas sur celui de la Russie, et que Berlin ne peut pas livrer de missiles Taurus par manque de capacité technique à exercer le même contrôle que Paris ou Londres. Londres réplique en disant qu'il n'a aucun problème de confiance envers Kiev et n'éprouve pas le besoin de s'assurer par lui-même qu'aucun missile britannique n'est utilisé sur le sol de la Russie. J'aurais tendance à supposer que c'est Scholz qui dit la vérité, que le dire est indélicat de sa part, et la réaction de Londres est compréhensible. Mais je peux me tromper, Scholz pourrait aussi avoir inventé quelque chose contre les appels à donner des Taurus, pour avoir la paix. Dans tous les cas, l'ambiance est mauvaise c'est clair. Ce qui est un mauvais signe de plus. John Kennedy disait "Victory has a thousand fathers, but defeat is an orphan", le fait que les disputes s'étalent sur la place publique et que chacun cherche à se renvoyer la balle suggère que chacun craint d'avoir bientôt à expliquer "Non non ce n'est pas ma faute !" Je crains que ce contributeur pro-russe n'ait raison de dire Le fait que Macron tente frénétiquement d'évaluer le soutien à l'envoi de forces de l'OTAN en Ukraine est probablement l'une des indications les plus fiables que les choses sur le terrain vont aussi mal pour les FAU que nous le pensions https://twitter.com/witte_sergei/status/1762551432539222131
  10. La Grèce et la Turquie c'est hors cadre OTAN car il s'agit d'un membre de l'alliance contre un autre. Le périmètre de l'alliance se limite à leurs territoires métropolitains et à l'Atlantique nord. Les Malouines n'y sont pas, pas davantage que l'outre-mer français. Je ne connais pas de cas où un pays aurait fait usage de l'article 5 sans recevoir une assistance militaire des autres
  11. Juste, même l'article 5 peut être interprété à géométrie variable. Enfin ça aurait quand même des conséquences irréversibles notamment sur la crédibilité à l'avenir du pays qui choisirait de l'interpréter avec un soutien humanitaire seulement
  12. Comment ça t'es pas du GRU ? C'est un scandale, on avait bien dit que seul le GRU intervenait ici. Si tu es du SVR c'est un dépassement de périmètre Mon supérieur aura un mot avec le tien Ah non @Boule75 est du service extérieur de l'UE. Il poste depuis le sous-sol du Berlaymont La CIA a d'autres représentants sur le forum
  13. Hmmm oui tu as raison la thèse de la manipulation par Wagner ne peut être écartée. Cela dit même si l'attaque n'a en fait jamais eu lieu, l'option d'organiser ce genre d'attaque au besoin, et surtout le fait qu'aucune escalade incontrôlée ne serait a priori à craindre, semble établie. Même si ça n'a jamais eu lieu, le fait qu'ils aient créé un tel mensonge (si c'en est un) montre bien que "ce sont des choses qui arrivent" dans ce métier. EDIT - Soit dit en passant, l'époque n'était pas aux déclarations d'amour fou entre Prigojine et la France. Deux semaines plus tard, le chef de Wagner exigeait que la France soit reconnue comme État sponsor du terrorisme La déclaration de Prigojine a été précédée d’une tentative d’assassinat contre le chef de la Maison russe en République centrafricaine, Dmitri Sytoy. Il a été rapporté qu'il avait reçu un colis anonyme et qu'une explosion s'était produite lors de son ouverture. Satiy a été hospitalisé à Bangui, son état est jugé grave, mais ses jours ne sont pas en danger. Le vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Mikhaïl Bogdanov, a qualifié ce qui est arrivé à Sytyy d'attaque terroriste Bon, peut-être que le colis piégé n'était pas la version française - le classicisme, y a que ça de vrai - du Novichok. Toujours est-il que lorsqu'un Etat veut faire passer des messages, il peut trouver un moyen de le faire.
  14. Un petit détail, c'est que des pilotes de F-16 retraités et hors contrat ne se reposeraient sans doute pas à Orange, parce qu'ils ne seraient pas français. Mais bon le principe vaut aussi pour des pilotes retraités de Mirage 2000. Tout ceci rappelle une légende qui a cours dans l'armée russe, et dont j'avais parlé il y a un an. Il y a une chanson dessus "Phantom", d'après le nom des chasseur-bombardiers américains utilisés pendant la guerre du Vietnam contre lesquels luttaient les MiGs vietnamiens donnés par Moscou. Des MiGs pilotés par des Vietnamiens naturellement. La légende veut que certains au moins de ces pilotes vietnamiens s'appelaient Nicolaï ou Ivan. Mais bien sûr, c'est seulement une légende
  15. Je pense que la France pourrait le faire sans être repérée oui... d'ailleurs quelqu'un l'a déjà fait en novembre 2022 D’après Bangui, l’aéronef aurait franchi les frontières du pays, au Nord, et aurait bombardé la ville de Bossangoa. L’appareil aurait pris pour cible les bases militaires centrafricaine et russe, ainsi qu’une usine de coton. Il me semble que feu Evgueni Prigojine avait accusé la France.
  16. Rien n'interdit d'intervenir militairement en Ukraine en effet, rien n'interdit de faire la guerre à la Russie, de même que s'il s'agit de faire la guerre à la Russie il serait possible de la faire d'une autre manière - comme évoqué déjà par @Stark_Contrast - ailleurs qu'en Ukraine. La guerre de Crimée était une guerre indirecte, attaquer la Russie à un endroit plus vulnérable la Crimée afin d'obtenir des concessions de sa part ailleurs. Et la France et la Grande-Bretagne ont gagné la guerre de Crimée. Ce n'est pas pour rien que nous avons à Paris une station de métro Sébastopol, un pont de l'Alma ou une ville de banlieue qui s'appelle Malakoff ! Et il peut sembler probable en effet que l'arme nucléaire ne serait pas utilisée dans une telle guerre. Le point concernant l'absence d'alliance avec l'Ukraine c'est que nous n'y sommes pas obligés. Alors que si c'était l'Estonie par exemple ou la Finlande il n'y aurait pas de question, la parole de la France a été donnée. A partir de là, et dans le cas où la guerre évoluerait très mal pour Kiev, il s'agit d'évaluer si l'enjeu - c'est-à-dire là où passera la ligne de la future guerre froide entre Europe de l'ouest et centrale d'une part et "Monde russe" de l'autre, et si une partie de l'Ukraine au moins restera de notre côté - vaut de déclencher une guerre généralisée en Europe. Y compris les coûts multiples, et tout d'abord en vies de citoyens français mais pas seulement, y compris les chances de succès (à évaluer de manière réaliste, ni "les Russes sont nuls et se débineront en un mois", ni "les Russes sont les dieux de la guerre et sont prêts pour cent ans de guerre"), les risques de dérapage là aussi multiples pas seulement les armes nucléaires, etc. Si une partie au moins des alliés de la France l'envisageait sérieusement, ou était du moins ouvert, la question de l'opportunité d'une telle guerre pourrait être discutée. En l'état actuel des choses, confirmé par les réactions à la "sortie" de Macron - que ça ait été celles qu'il attendait en fait, c'est-à-dire Macron habile manipulateur, ou qu'il se soit pris les pieds dans le tapis - la question ne se pose pas. La France n'a aucun intérêt à faire seule la guerre à la Russie, les chances d'un résultat moindrement positif sont très faibles et ce serait d'ailleurs extrêmement difficile d'un point de vue logistique - comment aller en Ukraine sans passer par les pays intermédiaires qui ne l'accepteraient pas, quelle capacité de bombardement conventionnel sur la Russie vu le faible stock de munitions et les interdictions de survol à prévoir etc. Les Etats-Unis sont intervenus dans la seconde guerre mondiale parce qu'ils avaient été attaqués par le Japon, et parce que Hitler leur a déclaré la guerre quatre jours plus tard en solidarité avec l'allié japonais. Tout ce qu'ils ont fait auparavant - soutien économique à la Grande-Bretagne, réarmement à partir de 1940 - était un choix. En novembre 1940, Roosevelt n'a pu obtenir sa réélection qu'après avoir promis et juré ses grands dieux que non, jamais il n'interviendrait en Europe. Il n'a pas choisi d'intervenir, peut-être l'aurait-il voulu, mais il ne le pouvait pas de toute façon. A partir de décembre 1941, tout a changé. Heureusement pour nous d'ailleurs ! Je n'ai pas l'impression que qui que ce soit l'a dit. Et en tout cas pas moi Il y a un monde entre "pas d'intervention militaire en Ukraine" et "on n'en a rien à faire de l'Ukraine" Tout cela est vrai, mais la question ici est de savoir si l'indépendance de l'Ukraine est une cause qui vaut d'être défendue par l'union, le sang et les sacrifices du peuple français (et des peuples polonais, allemand etc.), au besoin pendant des années voire des décennies de guerre. Le président français a dit que cette question était ouverte. L'ensemble des dirigeants des autres nations de l'OTAN ont dit que non. La question de savoir si l'indépendance de l'Estonie, ou de la Lituanie, ou de la Pologne, est une cause qui vaudrait d'être défendue par l'union, le sang et les sacrifices du peuple français (et des peuples allemand, italien etc.), au besoin pendant des années voire des décennies de guerre... est une question différente. A mon avis, la réponse à cette autre question est Oui, sans hésitation. Une alliance, c'est quelque chose qui a du poids. J'espère que l'ensemble des dirigeants alliés sont du même avis. De ce que je comprends des mots précis utilisés par Lecornu, oui on reste stoïque, ce qui veut dire que les missions continuent, malgré les tentatives d'intimidation. A ce stade, c'est la réponse correcte. En cas d'attaque russe contre l'une de ces missions il faudrait faire davantage, de toute évidence. Oui c'est exactement la situation. Depuis le 24 février 2022. C'est extrêmement dur pour les Ukrainiens, mais cela ne change pas la situation. La Russie est aujourd'hui, non pas une menace (c'est-à-dire un danger qui pourrait survenir dans le futur), mais un danger existentiel pour l'indépendance de l'Ukraine. Lorsque cette guerre sera terminée, sauf si la Russie reste en échec ce qui n'est pas le plus probable, la Russie deviendra immédiatement une menace existentielle pour l'indépendance de la Moldavie, et possiblement rapidement aussi pour celle des pays Baltes. La question de la protection contre ces menaces se pose à l'évidence. De manière différente suivant l'hypothèse optimiste ou pessimiste sur la disponibilité de l'Amérique à continuer son niveau actuel d'engagement dans cette protection.
  17. Les Ukrainiens aussi l'ont entendu. Ce qui est plus positif, parce que même s'ils n'aiment pas ces réactions, au moins ceux qui peuvent entretenir de faux espoirs sur une intervention militaire occidentale en cas de catastrophe chez eux ont une chance de revenir de cette illusion. Les illusions, c'est toujours mauvais. Même quand la réalité est très sombre, il vaut mieux la regarder en face. [ Incidemment, si j'étais Ukrainien, je ne sais pas sur quelle ligne je serais. Pas seulement parce qu'on ne peut pas savoir à l'avance si on aurait le courage ou non de faire la guerre pour son pays, mais pour une raison de principe. Est-ce que je serais plutôt sur la ligne Zelensky, la ligne Zaloujny, la ligne Arestovitch ? Je suis vraiment content de ne pas avoir à faire ce genre de choix ... ]
  18. Selon le maréchal Montgomery, La règle 1, à la page 1 du livre de guerre, est la suivante : "Ne marchez pas sur Moscou"... [La règle 2] est la suivante : "N'allez pas vous battre avec vos armées terrestres en Chine" Personnellement, je n'apprécie guère que les concepts opérationnels utilisés pour parler de l'Ukraine soient - trop souvent à mon goût - une référence à la seconde guerre mondiale vue du côté allemand, ici "Festung Europa", la forteresse Europe. Ce n'est même pas pour raison politique, c'est plutôt parce que ça n'est pas exactement une référence encourageante... Evidemment, de l'autre côté, on s'en donne à cœur joie ! Raison politique pour eux, puisqu'il s'agit de croire que ceci est la "deuxième grande guerre patriotique". C'est ainsi que Konstantin Sivkov, vice-président de l'Académie russe des sciences des missiles et de l'artillerie pour la politique de l'information ( ...) a pu écrire une analyse sur l'échec de la contre-offensive ukrainienne de 2023 intitulée Effondrement de l'opération Citadelle 2.0 (pas inintéressante en fait, à condition d'enlever la couche de propagande qui y a été rajoutée)
  19. Je n'avais pas songé à cette possibilité. Parce qu'elle est trop tordue, ou parce que je suis trop naïf ? Je suis d'accord pour ne pas l'exclure. Cela dit, même si c'était le véritable objectif de Macron que de "tuer" cette possibilité, les coûts en terme d'image et de perception de sérieux de la part de la France sont significatifs, et le bilan est nettement négatif. Si c'était une ruse, c'était une ruse trop intelligente pour être efficace. Contrairement au président Gérald Ford, tu veux dire ? Lyndon Johnson, qui avait la dent dure, disait de Ford qu’il ne pouvait à la fois marcher et mâcher un chewing-gum Tout ce qui est excessif est insignifiant Voici la version complète de l'édito du Spiegel. Cela dit, Der Spiegel tape à la fois sur Macron et sur Scholz. Et il donne à ce dernier une part de responsabilité dans la "sortie" de Macron (Les Européens) ont fait comprendre au monde de manière choquante qu’ils n’étaient pas à la hauteur de ce moment historique. Parce qu’ils travaillent les uns contre les autres plutôt que les uns avec les autres. Un échec historique dont deux hommes sont les principaux responsables : le président français Macron et le chancelier fédéral Olaf Scholz. Tous deux ne sont que trop heureux de se présenter comme des moteurs en Europe, comme des leaders d’opinion et des acteurs. Mais leur vanité et leur rivalité ont rendu Scholz et Macron aveugles aux dégâts qu’ils causent en Europe (...) Lundi après-midi à Berlin, le chancelier Scholz a expliqué publiquement pour la première fois pourquoi il refusait à Kiev les missiles de croisière à longue portée Taurus qu'il avait demandés. Quelques heures plus tard, Macron a fait réagir à Paris en affirmant qu'il n'excluait pas l'envoi de troupes terrestres occidentales en Ukraine . Scholz et Macron ont lié leurs messages au fait qu’ils se sont mutuellement exposés. Scholz veut absolument éviter de donner l’impression que l’Allemagne est partie prenante à la guerre. Il a donc souligné que l’Allemagne ne peut pas aider les Ukrainiens dans le ciblage de missiles guidés de la même manière que les Français et les Britanniques le font avec leurs missiles de croisière. Ce faisant, il suggérait toutefois que les Britanniques et les Français étaient activement impliqués dans les hostilités. Scholz défend sa décision en dénonçant ses alliés. Cela les expose potentiellement à de grands risques. La revanche de Macron ne s'est pas fait attendre. Le Français a défendu son aventureuse avancée terrestre en soulignant que de prétendues lignes rouges avaient déjà été franchies dans le passé. Quiconque répond aujourd’hui à son idée de troupes par « jamais, jamais » criait il y a deux ans « jamais, jamais de chars ». Et comme s'il voulait s'assurer que la presse rassemblée comprenait bien à qui Macron s'adressait, il a poursuivi : "Je vous rappelle qu'il y a deux ans, beaucoup autour de cette table disaient : 'Nous enverrons des sacs de couchage et des casques'". L'Allemagne qui a fait un grand geste en donnant à Kiev 5 000 casques peu avant le début de la guerre. Les relations entre Scholz et Macron sont tendues depuis l’entrée en fonction du chancelier. Ils n’ont jamais été sympathiques. Ce qui est nouveau en revanche, c'est qu'ils s'exhibent en public. Ils démontent de leurs propres mains le moteur franco-allemand en Europe. A Moscou, les gens apprécient certainement le spectacle (...) Scholz, Macron, l’Occident tout entier doivent comprendre : l’heure n’est pas aux égoïsmes Effectivement... je n'avais pas relevé l'allusion aux "casques", qui visait clairement l'Allemagne. Je pense qu'ils ont raison. Il semble y avoir un élément personnel dans la discorde entre Macron et Scholz - au-delà de divergences d'intérêt entre pays qui font partie de la vie. Mais laisser cela s'exposer en public n'est pas un comportement responsable pour un dirigeant. Hmmm je crois que Hahn Kiesewetter exagère. Il est déjà arrivé que les relations franco-allemandes soient pires qu'aujourd'hui J'irais même jusqu'à dire que les relations franco-allemandes sont excellentes. La meilleure preuve étant que lorsque leurs dirigeants respectifs se disputent, ou lorsque divers conflits d'intérêt créent des tiraillements, cela dégage l'impression d'une véritable anomalie. Alors que ce genre de choses fait partie de la vie.
  20. C'est le concept de "ligne sur la carte", en l'occurrence la limite d'une alliance militaire - En-deçà de cette ligne ? C'est chez nous ==>On tire - Au-delà de cette ligne ? Ce n'est pas chez nous. On déplore, condamne, envoie de l'aide humanitaire ou militaire, donne du renseignement, etc. ==>On ne tire pas Pour dire les choses clairement, il me semble qu'il y a 1 certitude et 2 questions pour l'architecture de sécurité européenne dans les décennies qui viennent - La certitude, c'est que l'Europe sera partagée par une ligne entre deux régions, dont l'une sera la partie européenne de l'OTAN (ou de l'organisation qui suivra) et l'autre sera sous domination de la Russie - La première question, c'est où passera cette ligne au juste ? L'Ukraine sera-t-elle d'un côté, de l'autre, sera-t-elle partagée ? La Moldavie ? La Géorgie ? - La seconde question, c'est qui défendra du côté occidental ? Comme maintenant, c'est-à-dire un rôle prépondérant et directeur des forces américaines ? Ou autre chose, avec un rôle américain plus réduit, voire à la limite un rôle négligeable ?
  21. Ah bon ? Il me semblait que le nouveau mot à la mode était afuera ?
  22. Ce qui interroge, c'est plutôt le symbole du Soleil noir sur la poitrine
  23. Comme sa constitution pacifiste lui en fait obligation, le Japon n'entretient aucune armée Il a donc des forces d'autodéfense Par ailleurs, la marine que le Japon n'a pas, et qui sauf pour la propulsion nucléaire est plus grande que la Royal Navy, n'a bien évidemment pas de porte avions Elle a donc des "destroyers multifonctions" (dont l'une des fonctions est de porter des F-35) D'autre part, les forces d'autodéfense japonaises n'ont bien entendu qu'une stratégie défensive De ce que j'ai compris, le Japon est toutefois en train de préciser que dans certains cas, la défensive peut être "active" ==>Donc, si des pays partenaires du Japon (étant pacifiste il n'a bien sûr aucun ennemi) reçoivent un jour des bombes sur la gueule, ils pourront être rassurés : c'est juste l'armée que le Japon n'a pas qui déploie des F-35 à partir de bâtiments (d'autodéfense) multifonctions, dans le cadre d'une stratégie strictement défensive (quoique certes active) Cet exemple clarifie bien la différence fondamentale entre armes défensives et offensives
  24. Dans cette phrase, le mot le plus important est le deuxième... Il me semble qu'un pays autrement plus puissant militairement que France, Royaume Uni ou Allemagne, qui il y a un an utilisait la rhétorique de soutenir l'Ukraine "tant qu'il le faudra" est passé depuis à la rhétorique "tant que nous pourrons" Rhétorique d'ailleurs plus honnête que la précédente Oui. Ces jeunes gens, et ces gens moins jeunes, souffrent et sont tués pour défendre l'indépendance de leur pays L'Ukraine n'est ni la France, ni un allié de la France, ni un allié d'aucun autre des membres de l'OTAN. Ce fait doit être bien gardé à l'esprit Macron a déclaré que bien qu'il n'y ait pas eu d'unanimité, le sujet avait été évoqué Il a été immédiatement contredit par le premier ministre néerlandais Rutte "Non, nous n'en avons pas parlé"
×
×
  • Créer...