Oui, j'aime bien taquiner l'anglo-saxon de temps en temps (mais j'essaie de rester correct).
Les briques d'un radar à balayage actif sont ce qu'on appelle des MMIC (Monolithic Microwave Integrated Circuit) avec une voie d'émission et une voie de réception qui amplifient chacune les signaux (la voie d'émission tente de balancer le plus possible de puissance tandis qu'en récpetion on cherche à amplifier des signaux très faibles en ajoutant le moins de bruit).
Les composants GaAs/GaN sont utilisés comme étage final de la voie d'émission car ils permettent d'amplifier avec un bon rendement des signaux hyperfrèquences sans les déformer. Le rendement est ici le rapport entre la puissance consommée par le circuit et la puissance radio en sortie dans la plage où les signaux en sortie restent suffisamment linéaires par rapport à ceux de l'entrée.
Les premiers amplis GaAs avaient un rendement de moins de 10%. Ca veut dire que le radar "brûlait" 90% de la puissance électrique envoyée. Avec les améliorations technologiques on atteint 25% en GaAs et 50% en GaN.
A titre de comparaison, le tube un radar "classique" c'est 50-60% auxquels in faut encore ajouter toutes les pertes entre le tube et l'antenne elle-même, pertes qui sont minimes avec des MMICs (vu que la puissance radio est émise juste à côté de l'endroit où elle est utilisée). On tombe alors aux alentours des 30.
Donc niveau puissance de sortie un radar mécanique fait aujourd'hui légèrement mieux que les radar AESA GaAs dernière génération si on suppose que le facteur limitant est le refroidissement et/ou l'alimentation électrique. En GaN, on fait presque deux fois mieux niveau rendement donc on fait... trois fois mieux niveau puissance de sortie si l'alimentation suit (100 en entrée avec 25% -> 25 emis, 75 à refroidir, 150 en entrée avec 50% -> 75 emis, 75 à refroidir).
La portée d'un radar variant en fonction de la racine quatrième de la puissance emise, ça donne grosso modo 30% de portée en plus (ça reste très théorique).
A ma connaissance le Rafale utilise un bus STANAG 3910 (du PCI quoi) pour l'EMTI. L'évolution vers un bus PCI-express devrait même être possible (y a pas de grande différence architecturale entre PCI et PCI-E niveau architecture même si la couche physique est totalement différente).
Mais là où ça coincera c'est dansla couche logicielle. Je doute que Dassault se soit amusé à virtualiser les reesources de calcul donc c'est au minimum recompilation de tous les softs + debuggage.