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Criminalité sous l'Empire romain


Kiriyama
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Bonjour,

Je voulais savoir s'il existait du temps de l’Empire romain une criminalité qu'on pourrait dire organisée (sorte de mafias avant l'heure, bandes de brigands de grands chemins...) et quels étaient les services qui étaient chargés de lutter contre. 

Est-ce qu'il existait déjà une police ou alors est-ce que ce travail était confié à l'armée ?

Un grand merci ! 

Modifié par Kiriyama
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Pour la "police" je peux déjà fournir une petite info : il existait à Rome et dans les grandes villes de l'empire des Vigiles qui regroupaient les fonctions de police et de pompier, pour faire une analogie avec nos services actuels. En fait ces Vigiles avaient en charge tout ce qui était du domaine de la sécurité, tant ce qui concerne les biens que les personnes.

Modifié par MakSime
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Bonjour,

 

Je voulais savoir s'il existait du temps de l’Empire romain une criminalité qu'on pourrait dire organisée (sorte de mafias avant l'heure, bandes de brigands de grands chemins...) et quels étaient les services qui étaient chargés de lutter contre. 

 

Est-ce qu'il existait déjà une police ou alors est-ce que ce travail était confié à l'armée ?

 

Un grand merci ! 

On l'avait évoqué ailleurs (sur le topic armée romaine, ou un autre); sous la république comme sous l'empire, il y a eu beaucoup de crime, comme dans toute société développée (et surtout fortement urbanisée) avec un faible niveau d'encadrement public (dans ce cas précis des forces de police permanentes et dédiées, ET des moyens de soutien aux populations: filet de sécurité social, assistance lors de catastrophes....).

Le niveau d'organisation du crime varie, et vu qu'on parle là d'une société culturellement différente, avec des bases et références différentes et une organisation différente, la notion de "crime" organisé sera aussi différente: les nombreux soulèvements de type divers qu'on peut voir peuvent à maints égards être considérés comme ressortant de nombre de logiques qui font augmenter le taux de criminalité de nos jours: des révoltes d'esclaves petites ou grandes aux soulèvements des "bagaudes" (essentiellement des paysans expropriés et classes moyennes et aristocrates déclassés qui se sont coalisés), il y a du grain à moudre dans ce registre. De même pour la piraterie, notamment celle dite des Ciliciens vers la fin de la République (véritablement massive, faite d'armadas énormes, et souvent basée en territoire romain). 

 

Dans les villes elles-mêmes, on peut voir par exemple les "collèges/clubs de carrefours", des sodalités religieuses (donc légales; on parle de droit romain ancien, donc religion et légalité sont la même chose. Ce ne sont pas des prêtres ou des moines, mais des gens normaux ayant une délégation de fonction publique pour agir comme fonctionnaires d'un culte particulier) chargées de l'entretien des carrefours importants de Rome (adduction d'eau, propreté.....) et de la vie religieuse qui va autour (notamment le festival annuel) en échanges d'un statut légal et de certains privilèges. Ces "collegia" (nom générique à Rome pour toute association, à but lucratif ou non) devinrent rapidement des associations de malfaiteurs se définissant un territoire rayonnant depuis leur carrefour de référence, et entretenant divers business communs au crime organisé: "protection" (contre leurs propres méfaits souvent), prise d'intérêts forcée dans des business locaux (ce qu'on voit notamment autour des dockers du Port de Rome au pied de l'Aventin).... Plutôt qu'être des actifs, libres ou non, faisant un devoir civique, ces groupes devinrent vite des criminels à temps plein, au moins pour le noyau d'entre eux, le reste étant des actifs locaux, rejoignant l'organisation pour se faire un complément et/ou participer à la vie de quartier que la sodalité continue d'animer, étant les "patrons" de l'endroit, à mi-chemin entre des parrains maffieux et des notables locaux (de petit échelon: on est là dans les classes populaires, soit quelque chose qui concerne essentiellement les Romains de la 2ème à la 5ème classe, des capite censi et des esclaves).

 

Le maintien de l'ordre professionnel spécifiquement à l'époque de l'Empire concerne essentiellement les grandes villes: à Rome, Lyon et Carthage, les cohortes urbaines se chargent du maintien de l'ordre, avec les cohortes de vigiles pour la garde de nuit, le génie civil et particulièrement la lutte contre les incendies. A noter que la chasse aux esclaves échappés est une de leurs occupations majeures. Les cohortes prétoriennes à Rome assurent aussi un rôle de police, principalement comme unités d'intervention. Les cohortes urbaines sont analogues aux prétoriennes (militaires signalés, intégrés dans ces unités et fonctionnant militairement), mais ne pèseront politiquement jamais autant: elles sont rattachées aux autorités de la ville de Rome (l'Urbs), et non à l'Etat, et ne pourront donc jamais se développer autant, contrairement aux voeux d'Auguste qui les avait initialement créées spécifiquement pour contrebalancer le risque potentiel des Prétoriens. 

Ailleurs, les villes ayant les moyens développent des équivalents, selon des modalités locales, et le tout se trouve assisté de divers niveaux de contribution de type milicien, donc dépendant de la volonté et de la capacité des habitants à dédier une partie de leur temps à ce genre d'efforts. 

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Le dernier G & H avait un article dessus, que j'ai trouvé pas très bon et même faux ou à côté de la plaque sur un certain nombre de points, mais je connais personnellement pas de livre sur le sujet spécifique de la piraterie de l'époque romaine (essentiellement républicaine; après, la piraterie est quasi enrayée jusqu'à la crise du IIIème siècle où des raiders maritimes et terrestres d'un nouveau genre sévissent, sortes de brigands étrangers, ni militaires, ni purement criminels: Saxons, Francs, Goths....). 

Cherche dans des livres sur l'histoire de la marine romaine, des biographies de Pompée et des livres ou développements sur la période allant essentiellement de Marius à l'imperium maius de Pompée sur les mers (années 100 av JC jusqu'aux années 60 av JC; c'est LA période chaude de piraterie, avec l'épisode de Sextus Pompée pendant la guerre civile). Cet "imperium maius" est l'un des moments cruciaux de la fin de la république, tant l'ampleur de ce commandement exceptionnel fut un changement majeur à une période de changements permanents, clouant graduellement le cercueil de la tradition romaine. De ce fait, et grâce à la documentation abondante de cette époque, tout ce qui entoure l'événement est bien connu et développé. La prise en otage du jeune César par des pirates (et sa vengeance), la mort ridicule du père de Marc Antoine (au cognomen jeu de mot: Creticus = "conquérant de la Crète", mais aussi "homme de craie"), le raid massif sur Ostie, l'Etat pirate de Sextus Pompée en Sicile.... Y'a du matos. 

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