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Wagram brillante victoire ou debut du declin de la grande armee ?


Charles XII
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C'est une des plus celebres batailles napoleonienne

La bataille decisive de Wagram s'est terminée par une victoire française sur l'Autriche apres deux jours de combats acharnés.

De nombreux historiens considerent Wagram comme le commencement du declin de la grande armee notamment parce que les pertes furent severes et que l'armée autrichienne n'a pas été detruite.

Quel est votre avis ? Wagram est elle une brillante victoire ?

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En effet. Et n'a-t-il pas attendu des renforts pendant toute la bataille? Amenés il me semble par son frère l'archiduc Jean qui se mit en route beaucoup trop tard par rapport aux ordres reçus.

Son arrivée aurait peut-être influé sur le résultat.

Et le carré adopté par Macdonald fut une tactique dangereuse pour couper l'armée autrichienne en deux,qui occasionna beaucoup de pertes et aurait pu échouer.

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Le fait n'est pas là; il ne faut pas oublier que la stratégie, c'est ce qui se passe bien avant la bataille. La bataille, ce n'est que de la tactique au niveau des chefs de corps au maximum. En l'occurrence, la surprise n'était pas possible comme à Austerlitz, parce que l'objectif était connu: l'anéantissement de la force adverse. Napoléon exécute néanmoins un beau mouvement en traversant le Rhin pour rendre la bataille jouable et tourner les fortifications autrichiennes. Ce mouvement est vraiment brillant dans le sens où, à son habitude, Napoléon a séparé les armées autrichiennes pour se jeter sur elles individuellement; en l'occurrence, il est toujours admirable de le voir prendre sa décision en un éclair pour attaquer l'archiduc sans attendre que celui-ci reçoive ses renforts. Une bataille est toujours un coup de dés, et celui-là est un des grands (pas le plus grand, certes, certes et re-certes); c'est le mouvement qui est beau. On juge cela facilement, mais regardez l'Histoire: il est TRES rare qu'un chef/général/chef d'Etat (Napoléon a l'avantage d'être tout cela à la fois: il est tous les échelons décision/stratégie/grande tactique/tactique/exécution) prenne ses décisions aussi vite. Et je ne sais pas si vous arrivez à imaginer la somme de décisions et le risque encouru qui se jouent en un éclair.

Après, ça se joue à l'usure en attendant le coup, la brêche, la faille qui se révèle en face; ca, c'est 99% de toutes les batailles. Il n'y a pas de vraie supériorité numérique française; les effectifs engagés effectivement n'ont pas reflété un tel déséquilibre (même s'il est vrai que leur seule présence influait sur les calculs de l'archiduc). Entre les dispositifs de terrain et les réserves, on ne change pas un dispositif tactique ainsi; les Autrichiens sont en défense, par ailleurs, ce qui est le plus souvent garant de moindres pertes (sauf si le défenseur craque et doit subir, sur certaines divisions ou l'ensemble de l'armée, une poursuite où l'essentiel des pertes se fait). Et avant tout, le terrain décide, qui ne permet pas d'étendre la ligne pour un débordement.

L'objectif stratégique de Napoléon est, au final, atteint, d'abord à Wagram, puis à Znaim quelques jours après: l'armée autrichienne comme force combattante, n'existe plus pour un bout de temps (pas énorme, mais qui se chiffre en années), laissant la route de Vienne (encore) ouverte. La paix est inévitable, et se fait en octobre à Schönbrunn 3 mois après l'armistice, et d'autant plus que la victoire de Bernadotte en décembre sur les Anglais à Walcheren (un désastre parmi d'autres qu'ils oublient toujours, et qui leur coûte une fortune, crée un krach à la City et tape dans leurs troupes de première ligne). Wagram est une grande victoire et une victoire décisive, mais elle n'a rien de brillant dans son exécution (une bataille l'est rarement): la campagne est efficace, brillante même par certains aspects. Et le mouvement qui décide l'engagement est vraiment brillant (je suis prêt à le défendre pied à pied). C'est d'ailleurs pour cela que Wagram (au-delà de la propagande impériale) est toujours vue comme une manoeuvre exceptionnelle.

Après, y'a toutes les conneries qui se font toujours sur le champ de bataille (en fait, le gagnant est souvent celui dont les conneries ont le moins de conséquences plus que celui qui en fait le plus; ce n'est certainement pas celui qui n'en fait pas ou peu car celui-ci n'existe qu'à l'école de guerre  ;)). Le tir fratricide sur les Saxons fut une erreur cruelle, et le bordel qu'elle entraîna au milieu du dispositif a été un facteur majeur dans l'impossibilité de l'anéantissement (le tempo a été perdu, la brêche potentielle non exploitée).

Il faut aussi noter le fait que la Grande Armée de 1809 est une armée en fin de campagne, qui plus est qui sort d'un tempo opérationnel soutenu de plusieurs années: l'armée n'a pas pu se remettre totalement des 3ème et 4ème coalitions et de la guerre en Espagne. Mais surtout, elle a fait une campagne rapide, épuisante et sanglante en 1809 contre un ennemi sur son terrain. La proportion de conscrits y est très élevée, le nombre et la qualité des chevaux en baisse et les rangs y ont été bien percés (avec remplissage de conscrits et de transferts qui amoindrissent toujours la cohésion); qui plus est, les conscrits ont peu de temps pour s'entraîner entre 1805 et 1809 et doivent le faire en route le plus souvent. Le déséquilibre est beaucoup plus sensible dans certains corps que dans d'autres. Mais on notera aussi qu'elle est faite de contingents très inégaux (l'armée d'Italie est moins équipée, moins entraînée, moins motivée, par exemple, mais les contingents de la Confédération du Rhin aussi); on pourra signaler aussi le débat sur l'inflation de la Garde (création de la Jeune Garde) qui draine beaucoup d'éléments de qualité. Même si le but est d'en faire des unités de formations de sous-offs, en 1809, la ventilation ne se fait pas encore bien (elle sera bonne en 1810).

Bref, cette armée, mais en fait surtout son infanterie, n'est plus aussi mobile, aussi décisive, et aussi agile au niveau tactique que celle des campagnes de 1805 à 1807. Elle est l'aboutissement d'une usure importante qui limite les capacités de créer et d'exploiter une brêche, d'emporter un dispositif défensif du premier coup et de s'engouffrer sans temps d'arrêt dans et derrière lui.... C'est peut-être aussi cela qui vous déçoit par rapport à Austerlitz. L'outil n'est plus aussi affuté et rapide, et en conséquence, la victoire est moins éclatante. Une infanterie qualitativement moins supérieure a contraint Napoléon (qui savait jauger de ses forces) à se reposer plus sur l'artillerie et la cavalerie. mais la cavalerie ne crée pas la brêche, et l'artillerie oblige à un dispositif tactique de lignes massives centrées sur des batteries puissantes. La colonne de MacDonald en est la conséquence obligatoire et sans recours: il faut percer au plus vite. Sinon, c'est la bataille d'attrition.

Faut voir que l'armée qui sort du Camp de Boulogne en 1805 est unique dans toute la période napoléonienne: elle est sans comparaison dans toute la période (et sans doute dans une bonne portion de l'histoire de l'occident). Elle réunit toutes les conditions idéales à une armée:

- un Etat-Major ultra-compétent et jeune

- des généraux et officiers issus du rang, jeunes et respectés quand ils ne sont pas aimés

- des troupes qui sortent de plus de 10 ans de guerre quasi-permanentes (mais avec encore de la réserve de population jeune mais pas trop) et donc à la fois aguerries et écrémées (le darwinisme de la guerre est sans appel)

- un moral en béton, l'élan révolutionnaire battant à plein

- plus de 3 ans de paix et d'entraînement intensif (individuel et surtout en formations et en grandes manoeuvres; aucune armée européenne n'approchait un tel rythme d'entraînement)

- une bonne organisation, de bons appros, un bon matos

- des spécialités excellentes: cavalerie, artillerie et Génie

Et par-dessus le marché, elle se permet d'avoir un chef incomparable qui concentre à lui seul la décision politique (stratégie), la gestion de la campagne (grande tactique) et le commandement opérationnel (tactique).

En 1809, le petit tondu voit où en est son outil, et les 2 ans qui séparent la paix de Schönbrunn de la campagne de Russie lui permettent de remettre sur pied l'armée française qui atteint de nouveau une qualité approchant celle de 1805. S'il ne l'avait pas envoyée en Russie....  =(

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Oui, c'est quelque chose que rétrospectivement j'ai du mal à comprendre.Napoléon était  un  grand général avec des années d'expériences. La stratégie ne devait pas avoir de secret pour lui, pourtant il lance une immense armée sur des distances énormes et pratiquement sans précédent(si je me trompe dites le moi) pour une armée à pied.Comment se fait-il que l'ampleur de l'entreprise ne l'ai pas rendu prudent?Pourquoi la résistance imprévue des espagnols ne l'a pas fait hésiter, après tout, c'etait la démonstration que les peuples ne se jettent pas à vos pieds simplement à vos pieds quand vous déposez le Roi?Mystérieux.

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