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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://rahmane.substack.com/p/fascism-much (29 janvier 2024) Le souverainisme a dispensé les putschistes de s’embarquer dans cette direction qui les aurait ramenés dans leurs casernes. Pour les militaires maliens, qui étaient très humbles face à la Cédéao dans les premiers temps de leur régime, ce fut la divine surprise. Grâce aux intellectuels engagés et aux réseaux sociaux en ébullition permanente, le souverainisme était devenu une source d’énergie politique apparemment infinie, un pactole de contrôle des masses exploitable à souhait dans un périmètre qui s’étend du sud du Mali à presque l’intégralité du Burkina Faso et à tout l’ouest du Niger. Ajoutez à cela l’état de guerre à l’intérieur précisément de ce périmètre, qui faisait croire aux masses naïves qu’un pouvoir militaire serait mieux à même d’en finir avec cette situation qu’un pouvoir civil. L’occasion faisant le larron, les militaires maliens se sont transformés de putschistes en patrons, créant un modèle qui parut viable et séduisant à certains de leurs collègues du Burkina et du Niger. Le problème, c’est que le souverainisme n’est pas un projet politique positif. C’est un trou noir, une énergie essentiellement négative qui se définit avant tout par le mot « anti » et qui se cherche perpétuellement des ennemis. La grande chance des souverainistes sahéliens, ce fut la France. Bien qu’en transition depuis des années vers une rupture avec la « Françafrique », i.e., le néocolonialisme jadis mis en place par les gaullistes, la France était le super-vilain idéal pour les superhéros souverainistes. On pouvait l’accuser de tout et son contraire, puisqu’il y avait une prédisposition universelle à croire en ces accusations, y compris d’ailleurs hors du Sahel. La première fois que je me suis rendu au Mali après l’arrivée au pouvoir de la junte, j’entendais tellement de choses pleines d’espoir et de lumière que je gardai l’esprit ouvert et m’attendis à observer des traces de changement révolutionnaire dans un pays désormais sur les rails. Mais dès l’aéroport, un policier me demanda un pot de vin. Et en fait de révolution, je ne vis que des gens qui ne craignaient pas de claironner les plus grossières énormités et d’autres qui avaient peur de chuchoter même l’évidence la plus sensée. Lors de mon dernier voyage à Bamako, en juin de l’an dernier, deux amis bobolais (du Burkina) vinrent m’y rencontrer. Le plus jeune, dont c’était le premier voyage à l’étranger, avait été traumatisé par le fait que les policiers maliens l’avaient totalement dépouillé à travers une série de trois points rackets entre la frontière et Bamako, alors qu’il était tout à fait en règle, au point qu’il avait dû s’endetter auprès de son compagnon de route pour arriver à destination (j’ai dû régler cette dette et lui donner de l’argent pour la corruption sur le trajet retour). Il me dit : « Je ne comprends pas, on dit pourtant que le Burkina et le Mali sont devenus des amis ! » Lorsque j’étais étudiant au Sénégal et que je rentrais au Niger par la route en passant par le Mali, je devais toujours prévoir un budget racket à dépenser sur pas moins de six postes de contrôle. Fantasme autarcique : on n’a besoin de personne, ni des humanitaires (la junte de Niamey, dans son addiction au filon anti-français, a récemment refusé l’accès au territoire au représentant du Programme Alimentaire Mondial du fait de sa nationalité française), ni de la Cédéao (y compris donc le Golfe de Guinée, région où se trouvent tous les ports du Sahel et où vivent des dizaines de millions de ressortissants sahéliens). Le souverainisme s’oppose à la souveraineté. Or, on en est arrivé au point où, au nom de la souveraineté nationale, la souveraineté du peuple est annulée ou plutôt transférée tout entière audit fada/grin, qui peut prendre des décisions monumentales, aux conséquences et ramifications incalculables, sans formalités, débats, sans consultation populaire (le Brexit a eu lieu après un référendum; le “Sahelexit”, (...) est un oukase), sans processus politique.
  2. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240315-sénégal-les-opposants-ousmane-sonko-et-bassirou-diomaye-faye-sont-sortis-de-prison-scènes-de-liesse-à-dakar Scènes de liesse à Dakar après la libération des opposants Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye L’opposant numéro 1 du pays, le fondateur du parti dissous Pastef, Ousmane Sonko, et son fidèle lieutenant et candidat à la présidentielle du 24 mars, Bassirou Diomaye Faye, ont quitté la prison de Cap Manuel ce jeudi soir. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaires-etrangeres/senegal-la-democratie-sur-la-braise-2211382 (16 mars 2024) 08:22 Jean-François Bayart : Ousmane Sonko représente comme d'autres figures dans le reste de l'Afrique de l'Ouest, une espèce de remontée d'huile nationaliste, une affirmation de volonté d'indépendance nationale, notamment mais pas exclusivement, par rapport à l'ancienne métropole coloniale, en l'occurrence, la France, et Ousmane Sonko représente un petit peu cette sensibilité anti-impérialiste, que je vais immédiatement qualifier de révolutionnaire conservatrice, au sens où on l'entendait en Europe entre les deux guerres [1]. Ce qui est frappant, en effet, dans le discours de Sonko, entre autres, c'est une forme de ressentiment et je prends vraiment le terme au sens de Max Scheler, de Nietzche, tel qu'il a été utilisé précisément entre les deux guerres en Europe, une forme de ressentiment à l'encontre de la colonisation, à l'encontre de la traite esclavagiste, mais également un ressentiment à l'encontre de tout l'establishment qui, grosso-modo, a dominé la vie politique sénégalaise, depuis plus d'un siècle. Je crois que le tournant fondamental, c'est au début du XXe siècle, autour de 1905, lorsque vous avez un compromis historique, entre d'une part l'administration coloniale française et d'autre part les confréries islamiques qui religieusement dominent à l'époque la Sénégambie. Et ce compromis historique s'est reproduit à travers toute la colonisation, y compris pendant le moment très douloureux et très compliqué de la première guerre mondiale, il s'est reproduit sur le mode du nationalisme notamment sous la houlette du premier président de la République indépendante du Sénégal Léopold Senghor, et aujourd'hui ce à quoi nous assistons, c'est le très très fort tangage de cette formule qui repose sur un compromis historique entre les confréries islamiques et la classe politique établie, voir un petit peu rassise. Et bien entendu, la jeunesse est partie prenante de cette remise en cause de l'establishment qui fonctionnait beaucoup par cooptation, et qui aujourd'hui, manifestement a de la peine à renouveler cet exercice. Ousmane Sonko, pour le dire d'un mot, il représente l'ébranlement de ce compromis historique, d'une part par son positionnement anti-impérialiste, mais également très conservateur sur le plan des valeurs, en particulier avec la stigmatisation de l'homosexualité, et l'une des dimensions conservatrices de son positionnement, c'est son ancrage dans l'islam réformé et non pas dans l'islam confrérique. Et ça, je crois que c'est un élément clé de la formule Sonko dans le contexte politique sénégalais actuel, mais qui n'est pas sans contrepartie dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger. 12:07 Il ne faut pas sous-estimer l'emprise en particulier économique des confréries sur la société sénégalaise, leur emprise religieuse, morale et politique, même si les confréries, et c'est une grande inflexion par rapport aux décennies passées, même si les confréries ne sont plus les "banques de votes", ne contrôlent plus le vote des Sénégalais, notamment des jeunes Sénégalais, autant qu'auparavant. (...) Il y a un affaiblissement ou une relativisation du poids des confréries sur la société sénégalaise, mais qu'il faut nuancer. Je donnerai quand même un exemple : il ne faut pas s'imaginer que les confréries sont des espèces de forces conservatrices reculées dans la campagne sénégalaise. Elles sont dès le début du XXe siècle très présentes dans le tissu urbain, y compris dans le domaine immobilier, mais ce sont des confréries qui sont largement globalisées. Les Mourides, notamment (...) sont extrêmement présents en Amérique du Nord, notamment à New York, dans le contrôle de toute une série de commerces, y compris high tech, électronique, etc... 14:12 Ce n'est pas, si vous voulez, d'un côté une espèce de Sénégal profond, obscurantiste, qui serait celui des confréries et puis d'un autre côté un Sénégal moderne. En réalité, il y a une imbrication. [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_conservatrice_(Weimar) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ousmane_Sonko#Polémiques_et_critiques Selon le journal français La Croix, les détracteurs d'Ousmane Sonko lui reprochent d'avoir milité dans sa jeunesse auprès de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (AEEMS), proche des Frères musulmans. Il promet également de durcir la loi pénalisant l'homosexualité et défend la peine de mort. En juin 2023, le Canard Enchaîné révèle ses liens avec le Qatar, dont il tirerait l'essentiel de ses financements.
  3. Lorsque la Biélorussie est entrée dans le Partenariat Oriental de l'Union Européenne en 2009, c'était déjà une dictature à élections truquées. Et les sanctions sont contre-productives : - - - - Par contre je dois avouer que j'ai fait une grosse erreur. Nous ne poussons pas la Biélorussie dans les bras de la Russie. Nous la poussons dans les quadruples bras de la Russie et de la Chine : -
  4. https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/sophie-marceau-felicite-emmanuel-macron-pourquoi-son-message-ne-passe-pas-aupres-des-internautes-2172395 (16 mars 2024) Quelques jours après avoir évoqué l’inscription de l’IVG dans la constitution, l’actrice révélée dans La Boum a écrit : "La France, la Pologne et l'Allemagne toutes ensemble pour défendre l'Ukraine contre l'envahisseur. Voilà enfin une belle leçon de l'Histoire qui apprend de ses erreurs passées plutôt que de les répéter", avant d’applaudir le président de la République. Dans la section des commentaires, de nombreux internautes ont fait part de leur indignation. "Je me désabonne, je suis très déçue de votre publication" ; "Mes enfants ne feront pas la guerre. Allez faire vos pubs et gardez vos commentaires pour vous. Vous changez depuis un certain temps, c'est dommage. Déçue. LA PAIX" ; "Cette prise de position est inappropriée et décevante" ; "Est-ce que la paix passe par la guerre ? Est-ce qu'on doit sacrifier nos enfants ? Mes deux garçons doivent partir se faire tuer ? Pour protéger des politiciens et des riches industriels ?", peut-on par exemple lire. Certains internautes ont cependant apporté leur soutien à l’actrice. "Bravo pour votre prise de parole qui prouve non seulement votre courage d’assumer vos opinions, mais aussi votre lucidité. Je ne saurais dire ce qui compte le plus", a écrit une internaute.
  5. Bien sûr que les Biélorusses se sont fait voler une élection, mais les sanctions européennes ont aggravé les choses. Les sanctions sont contre-productives.
  6. https://www.msn.com/fr-fr/actualite/culture/la-guerre-en-ukraine-est-existentielle-pour-l-europe-et-pour-la-france-affirme-emmanuel-macron/ar-BB1jToad Le président français Emmanuel Macron a affirmé, jeudi 14 mars, au 20 h de TF1 et France 2, que la guerre en Ukraine était "existentielle pour l'Europe et pour la France". Je crois qu'on peut décrypter cette déclaration présidentielle avec l'analyse de Mark Galeotti : https://www.rusi.org/publication/episode-65-where-war-ukraine-heading-2024 (13 décembre 2023) 24:33 En public, tout le monde dit les mêmes choses, les bonnes choses : soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faut, autant qu'il le faut, etc. Ce sont des mantras vides de sens. Certains y croient jusqu'à un certain point, d'autres n'y croient pas du tout, mais ils savent simplement qu'ils doivent dire ces choses. Il suffit de regarder, par exemple, la part du PIB consacrée au soutien de l'Ukraine. On va de la Norvège avec quelque chose comme 1,6 % jusqu'à la France, l'Espagne et l'Italie avec moins de [inaudible] si je me souviens bien. Mais ce n'est pas parce que les pays d'Europe du Sud sont paresseux, c'est parce que, de leur point de vue, les vraies menaces sécuritaires auxquelles ils sont confrontés viennent du Sud, elles viennent d'un Moyen-Orient et d'une Afrique du Nord turbulents. 25:25 Et c'est là le problème : il n'y a pas de perspective européenne unique sur ce que signifie l'Ukraine. Il n'est pas impossible, après tout, d'imaginer un monde dans lequel la Russie gagnerait, non pas en s'emparant de toute l'Ukraine, mais en parvenant à contrôler de facto la Crimée et une partie du sud-est ukrainien. Et ce n'est pas la fin du monde [le ciel ne tombe pas sur la tête / the sky does not fall] pour l'Europe. Je veux dire qu'il s'agit en quelque sorte d'une guerre, mais elle ressemble à tant d'autres guerres que l'Occident a menées ailleurs, loin de ses frontières, et qu'il pouvait finalement se permettre de perdre si nécessaire. 26:02 Je pense que c'est l'un des principaux problèmes, pour revenir à ce que j'ai dit plus tôt sur les narrations : pourquoi - et je les choisis simplement, non pas parce qu'ils sont les pires délinquants, mais peut-être parce que je suis moi-même à moitié italien, mais vous savez, pourquoi un Italien se soucierait-il vraiment de l'Ukraine au point de vouloir que tout le système soit orienté vers le soutien de ce pays ? 26:24 La Russie peut le faire parce que c'est plus important pour elle, mais surtout parce qu'il s'agit d'un autoritarisme impitoyable, où ce que veut le gouvernement prime sur ce que veulent les citoyens ordinaires. 27:14 Je pense donc que, d'une certaine manière, nous sommes confrontés à ce défi séculaire de régimes autoritaires qui peuvent faire des choses que les constellations de nations démocratiques ne peuvent pas faire.
  7. https://www.euronews.com/business/2024/03/15/europes-track-record-of-misdiagnosing-ukraines-economy-requires-a-policy-rethink Les institutions formelles ukrainiennes ne sont pas simplement "faibles" ; elles jouent essentiellement un rôle secondaire en Ukraine, par rapport à ce que l'on appelle le "droit coutumier" qui régit la société. En outre, ce droit coutumier - constitué de règles informelles - diverge souvent de manière significative de la législation officielle. La corruption n'est que l'une des nombreuses conséquences d'un État de droit inexistant, qui apparaît chaque fois que les règles écrites diffèrent du droit coutumier. Même en 2022, les institutions fondamentales de l'Ukraine n'avaient pas atteint le niveau que l'Europe de l'Est avait atteint 30 ans auparavant. Le fossé institutionnel entre l'Ukraine et même les pays structurellement les plus faibles d'Europe, comme la Bulgarie, est en fait aussi important que le fossé entre l'Afghanistan et l'Ukraine. Pour l'Ukraine, atteindre le niveau de développement institutionnel de la Bulgarie est un défi aussi complexe que pour l'Afghanistan d'atteindre l'état actuel de l'Ukraine - c'est un grand bond en avant. La collecte des impôts en Ukraine repose sur des principes très différents des lois formelles, utilisant des mesures discrétionnaires qui sont en fait informelles. Alors que les démocraties occidentales fondent la discipline fiscale sur l'inévitabilité des sanctions en cas d'évasion fiscale, cette approche n'est pas pertinente dans l'environnement ukrainien où l'État de droit est absent. En Ukraine, l'impôt sur les sociétés est effectivement perçu sur la base d'"indications de chiffre d'affaires", une méthode employée de manière informelle par les autorités fiscales. Elles ne se concentrent pas sur les dépenses ou les bénéfices d'une entreprise, mais plutôt sur son chiffre d'affaires. Les autorités fiscales évaluent facilement le chiffre d'affaires d'une entreprise pour déterminer le pourcentage à taxer. En Europe de l'Est, il n'y a pas d'exemple de rupture réussie avec un clientélisme soviétique profondément enraciné, résultant uniquement des recommandations traditionnelles des institutions financières internationales. Le seul exemple de démantèlement réussi de la relation institutionnelle de type soviétique est celui de la Géorgie, qui a mis en œuvre des réformes non conventionnelles et novatrices. Entre 2003 et 2012, la Géorgie a simplifié son système fiscal, a procédé à une déréglementation radicale et a complètement remanié les organismes chargés de l'application de la loi, entre autres. La Géorgie ne s'est pas appuyée uniquement sur l'Occident, alors pourquoi l'Ukraine devrait-elle le faire ? Si l'Ukraine n'est jamais devenue une puissance économique après trois décennies passées à suivre fidèlement les recommandations occidentales standard, il est peut-être temps d'essayer une approche différente. Il n'est pas réaliste d'obtenir de meilleurs résultats en répétant les mêmes erreurs. Le temps presse. Si la Banque mondiale et le FMI continuent de mal diagnostiquer les institutions ukrainiennes, la population sera confrontée à des conséquences désastreuses. Dmytro Boyarchuk est directeur exécutif de CASE [Centrum Analiz Społeczno-Ekonomicznych] Ukraine à Kiev.
  8. https://www.theatlantic.com/international/archive/2024/03/haiti-ariel-henry-gangs-cherizier/677669/ (7 mars 2024) Le pape Jean-Paul II a déclaré - et la phrase est restée célèbre - que "quelque chose devait changer" en Haïti en 1983, sous le règne de Jean-Claude Duvalier. Mais ce n'est qu'en 1986, lorsque le département d'État a décidé d'abandonner Duvalier, que ce dernier a finalement quitté le pays que son père et lui avaient appauvri. Hier, les États-Unis ont semblé opérer une rupture similaire avec Ariel Henry, le premier ministre de facto que Washington a soutenu - avec acharnement et contre tout avis sensé - tout au long des deux ans et demi de son administration lamentable. Les manifestations de masse de l'année dernière ont laissé les États-Unis insensibles, ne cessant d'insister sur la légitimité de M. Henry. Sous son règne, les gangs criminels n'ont pratiquement pas été réprimés et, au cours de la semaine écoulée, leurs activités meurtrières et perturbatrices ont engendré une crise sécuritaire indéniable. Ce n'est que maintenant que Washington a semblé accéder aux demandes de mise à l'écart de M. Henry, à un moment où les perspectives ne pourraient guère être moins prometteuses pour un démocrate respectable et responsable d'accéder à la présidence haïtienne, et où de nombreux criminels armés sont prêts à intervenir. Plutôt que d'être attirés par les gangs, quelque 1 000 policiers, sur un effectif initial d'environ 9 000, ont tout simplement quitté le pays au cours des 18 derniers mois, profitant récemment du plan d'immigration spécial du président Joe Biden pour Haïti. À titre de comparaison, on estime qu'entre 20 000 et 30 000 membres de gangs travaillent dans environ 200 gangs à travers le pays. Les gangs les mieux armés et les plus importants contrôlent aujourd'hui au moins 80 % de la capitale. Contrairement aux policiers, ils ne quittent pas Haïti. L'appartenance à un gang est un bon travail, plus lucratif pour beaucoup que de travailler pour la police. [Ariel Henry] n'a jamais été élu : Il est arrivé au pouvoir à titre provisoire, avec le soutien des États-Unis, après l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, et de nombreux Haïtiens le considèrent depuis lors comme un obstacle sur la voie d'une véritable démocratie électorale. Jusqu'à présent, les États-Unis ont refusé de soutenir tout effort visant à avancer sans lui, exigeant toujours que les politiciens et les groupes qui espèrent avancer vers les élections incluent Henry et son entourage dans leurs discussions pour mettre fin à la crise. Chérizier a récemment rebaptisé son gang G9 Viv Ansanm, qui signifie "Vivre ensemble", et a promis de libérer tous les otages actuels du gang sans demander de rançon (quelle générosité !). Guy Philippe, qui a contribué à renverser le président Jean-Bertrand Aristide en 2004 et qui a ensuite été condamné et emprisonné aux États-Unis pour blanchiment d'argent, est de retour en Haïti et publie des prises de position d'apparence très officielle. Il a formé son propre gang à partir d'une force armée de protection de l'environnement gérée par l'État et a publié un document sur la voie à suivre vers la démocratie, appelant pompeusement à la création d'un conseil présidentiel pour remplacer Henry et nommant lui-même et ses amis à ce conseil, au sein duquel un premier ministre serait choisi. Si l'on se fie au passé, les États-Unis pourraient tenter de désamorcer la situation en choisissant et en soutenant un nouveau premier ministre. Mais non seulement Washington devra choisir une personne très spéciale, bien connue et crédible pour occuper cette place et réussir, mais il devra le faire alors que les gangs continuent de régner en toute impunité dans les rues. Le ministre des finances d'Henry, Patrick Boivert, dirige actuellement le gouvernement et a déclaré l'état d'urgence pour 72 heures. Les États-Unis ont enfin donné à Haïti ce qu'il recherchait depuis deux ans : une voie possible pour contourner le problème d'Henry. Mais un autre problème demeure : les États-Unis eux-mêmes, qui, avec un groupe plus large d'institutions et de pays qui, pour la plupart, suivent le leadership américain en matière de politique haïtienne, ont fait trop de mauvais choix pour Haïti dans le passé pour inspirer confiance.
  9. J'ai caractérisé l'évolution récente de la Biélorussie comme étant largement l'effet des politiques contre-productives européennes qui jettent Minsk dans les bras de Moscou et de Pékin : - - - - Par contre je dois avouer que j'ai fait une grosse erreur. Nous ne poussons pas la Biélorussie dans les bras de la Russie. Nous la poussons dans les quadruples bras de la Russie et de la Chine : -
  10. Donc ce que tu appelles "disparaître de la carte", peut être synonyme de "dans le même état de dépendance que la Biélorussie". Cette précision étant faite, je peux souscrire à cette hypothèse. Ce qui voudrait dire : - conserver un siège à l'ONU ; - de temps en temps servir d'intermédiaire neutre comme pour les "accords de Minsk", ou pour la reddition en sauvant la face de Prigojine du groupe Wagner ; - être pays membre du "Partenariat Oriental" de l'Union Européenne (de 2009 à 2021) ; - de temps à autre avoir une relation tendue avec Moscou : https://en.wikipedia.org/wiki/Milk_War La guerre du lait est un conflit commercial qui a opposé la Russie et la Biélorussie en juin 2009. La Russie et la Biélorussie entretiennent des relations étroites et le conflit est né du fait que la Russie aurait tenté de payer 500 millions de dollars à la Biélorussie pour qu'elle reconnaisse l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. La Russie a également exprimé son intérêt pour la privatisation de l'industrie laitière biélorusse. La Biélorussie a réagi en entamant des négociations avec l'Union européenne sur la certification du lait biélorusse conformément aux réglementations de l'UE. La Russie a alors interdit l'importation de produits laitiers en provenance de Biélorussie, invoquant de prétendues préoccupations sanitaires. Le conflit commercial a pris fin le 17 juin 2009, lorsque la Russie a annoncé qu'elle levait l'interdiction. Plus tard en 2009, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a exprimé ses regrets de ne pas avoir soutenu la Russie dans la reconnaissance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. La Chambre des représentants biélorusse a envoyé une mission d'enquête dans les régions contestées afin d'étudier si la Biélorussie devait ou non procéder à une reconnaissance diplomatique. La Géorgie a protesté contre cette mission et a exhorté la Biélorussie à maintenir sa non-reconnaissance. La Russie a menacé de déclencher une nouvelle guerre du lait en 2013 et a réimposé des interdictions temporaires sur les produits laitiers biélorusses depuis lors. Des interdictions ont été mises en place en juin 2017, puis à partir de février 2018 jusqu'à ce qu'elles soient en grande partie levées en mai 2019. D'autre part, une Ukraine assez fortement inféodée à Moscou pourrait toujours jouer la carte de Pékin, et faire comme le Kazakhstan ou l'Ouzbékistan et jouer à l'équilibriste en jouant Pékin contre Moscou et vice versa. Je rappelle que la Chine est un important partenaire économique de l'Ukraine : https://www.cfr.org/in-brief/whats-stake-chinas-economic-relationship-ukraine (2 mars 2022) En 2019, la Chine a remplacé la Russie en tant que premier partenaire commercial de l'Ukraine, devenant le premier importateur d'orge et de minerai de fer ukrainiens, tandis que l'Ukraine a dépassé les États-Unis en tant que premier fournisseur de maïs de la Chine. L'Ukraine est également un important fournisseur d'armes pour la Chine, après la Russie, et la Chine est le premier acheteur d'armes ukrainiennes. Le premier porte-avions chinois, le Liaoning, est un porte-avions soviétique rénové acheté à l'Ukraine. En 2016, le groupe COFCO, le plus grand conglomérat agricole chinois, a construit un terminal de transfert de céréales et de pétrole d'une valeur de 75 millions de dollars dans le port de Mykolaiv, sur la mer Noire. En 2017, des ingénieurs chinois ont achevé la modernisation du port international le plus fréquenté d'Ukraine, le port de Yuzhny, près d'Odessa. La même année, deux entreprises chinoises ont remporté le contrat de construction d'une quatrième ligne de métro à Kiev, avec une disposition prévoyant de lever des fonds pour le projet de 1,3 milliard de dollars auprès d'institutions financières chinoises. Les marchés prometteurs de l'énergie éolienne et solaire en Ukraine ont attiré les géants chinois des énergies renouvelables. Parmi les grands projets, citons le parc éolien de PowerChina, d'une valeur d'un milliard de dollars, qui sera la plus grande installation éolienne terrestre d'Europe une fois achevée, et un réseau d'énergie solaire dirigé par China Machinery Engineering Corporation, qui sera le troisième plus grand d'Europe. La société China National Building Material a déjà construit dix centrales solaires en Ukraine, ce qui représente la moitié de la capacité totale d'énergie solaire installée dans le pays. Par ailleurs, les riches réserves de pétrole et de gaz de l'Ukraine ont constitué une source majeure de revenus pour des entreprises énergétiques chinoises telles que Xinjiang Beiken Energy Engineering. L'Ukraine a rejoint la BRI (Belt and Road Initiative / Nouvelle Route de la Soie) en 2017, cherchant à tirer parti de sa relation avec la Chine pour accélérer la modernisation de ses transports, en particulier pour les chemins de fer et les routes. Les responsables politiques ukrainiens ont également cherché à positionner le pays comme une porte d'entrée pour l'accès de la Chine à l'Europe. Lors de sa première conversation téléphonique avec le président chinois Xi Jinping en 2021, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a qualifié la Chine de "premier partenaire commercial et économique de l'Ukraine" et a déclaré qu'il espérait que l'Ukraine deviendrait "un pont vers l'Europe pour les entreprises chinoises". Les deux pays ont jusqu'à présent signé des contrats de construction liés à la BRI d'une valeur de près de 3 milliards de dollars dans des secteurs tels que les transports et l'énergie, et la Chine a utilisé l'effet de levier de la BRI pour influencer la position de l'Ukraine sur des questions litigieuses. En juin 2021, Pékin et Kiev ont signé un vaste accord d'infrastructure quelques jours après que l'Ukraine se soit retirée d'une déclaration commune signée par plus de quarante pays qui demandaient une enquête indépendante sur les violations des droits de l'homme dans la région chinoise du Xinjiang. L'Ukraine est également devenue un marché important pour Huawei, le géant chinois des télécommunications. Après avoir développé le réseau mobile ukrainien, Huawei a remporté en 2019 un contrat pour la construction d'un réseau 4G pour le métro de Kiev. En 2020, Huawei et l'agence de sécurité technique ukrainienne ont convenu de coopérer en matière de cybersécurité et de cyberdéfense. https://web.archive.org/web/20131116083851/http://www.razumkov.org.ua/upload/Sidenko_East_European_Studies_2013.pdf Volodymyr Sidenko, « Les politiques d'intégration régionale de l'Ukraine : l'UE face à la communauté eurasienne » 2013, 19 pages en anglais [page 23] L'implication d'acteurs tiers tels que la Chine est également une entreprise risquée, si l'on prend en compte l'habileté avec laquelle la Chine conquiert les marchés étrangers, sans compter les dépendances que crée l'endettement. Par dessus le marché, la Russie pourrait se montrer jalouse du flirt de l'Ukraine non seulement avec l'UE mais avec la Chine également, cette dernière constituant pour la Russie un allié global problématique et un concurrent...
  11. J'ai l'impression que tu n'as pas compris le mot "partage". Pour un partage il faut au minimum être deux.
  12. https://www.newsweek.com/2023/07/21/exclusive-cias-blind-spot-about-ukraine-war-1810355.html (21 juillet 2023) William Arkin : L'un des plus grands secrets de la guerre en Ukraine est l'ampleur de l'ignorance de la CIA. L'Agence est aussi incertaine de la pensée et des intentions de Volodymyr Zelensky que de celles de Vladimir Poutine. En effet, le président Joe Biden a décidé que les États-Unis (et Kiev) n'entreprendraient aucune action susceptible de menacer la Russie elle-même ou la survie de l'État russe, de peur que Poutine n'aggrave le conflit et n'engloutisse toute l'Europe dans une nouvelle guerre mondiale. En échange, ils s'attendent à ce que le Kremlin n'étende pas la guerre au-delà de l'Ukraine et ne recoure pas à l'arme nucléaire. "Il y a une guerre clandestine, avec des règles clandestines, qui sous-tend tout ce qui se passe en Ukraine", déclare un haut responsable du renseignement de l'administration Biden, qui s'est également entretenu avec Newsweek. Ce haut fonctionnaire, qui est directement impliqué dans la planification de la politique ukrainienne, a requis l'anonymat pour discuter de questions hautement confidentielles. Ce fonctionnaire (et de nombreux autres responsables de la sécurité nationale qui ont parlé à Newsweek) affirme que Washington et Moscou ont des décennies d'expérience dans l'élaboration de ces règles clandestines, ce qui oblige la CIA à jouer un rôle de premier plan : en tant qu'espion principal, négociateur, fournisseur de renseignements, logisticien, gestionnaire d'un réseau de relations sensibles avec l'OTAN et, peut-être le plus important de tous, en tant qu'agence chargée de veiller à ce que la guerre ne dégénère pas en dérapage incontrôlable. "Ne sous-estimez pas la priorité de l'administration Biden, qui est de maintenir les Américains hors de danger et de rassurer la Russie sur le fait qu'elle n'a pas besoin d'escalade", déclare l'officier supérieur du renseignement. "La CIA est-elle présente sur le terrain en Ukraine ? demande-t-il de manière rhétorique. "Oui, mais ce n'est pas non plus une activité malveillante". Tous les experts et responsables crédibles avec lesquels Newsweek s'est entretenu s'accordent à dire que la CIA a réussi à jouer discrètement son rôle en traitant avec Kiev et Moscou, en déplaçant des montagnes d'informations et de matériel et en traitant avec un ensemble varié d'autres pays, dont certains apportent une aide discrète tout en essayant de ne pas être dans le collimateur de la Russie. Ils n'ont pas contesté le fait que la CIA a dû se battre pour accomplir sa tâche principale, à savoir comprendre ce qui se passe dans l'esprit des dirigeants de la Russie et de l'Ukraine. Selon les experts du renseignement, cette guerre est unique en ce sens que les États-Unis sont alignés sur l'Ukraine, alors que les deux pays ne sont pas alliés. Et bien que les États-Unis aident l'Ukraine à lutter contre la Russie, ils ne sont pas officiellement en guerre avec ce pays. Par conséquent, une grande partie de l'aide apportée par Washington à l'Ukraine est gardée secrète, et une grande partie de ce qui est normalement du ressort de l'armée américaine est réalisé par l'Agence. Tout ce qui est fait, y compris le travail à l'intérieur de l'Ukraine elle-même, doit respecter les limites fixées par M. Biden. "Il s'agit d'un exercice d'équilibre délicat : la CIA doit être très active dans la guerre tout en ne contredisant pas l'engagement principal de l'administration Biden, à savoir qu'il n'y a pas de bottes américaines sur le terrain", a déclaré un deuxième haut responsable des services de renseignement qui a accepté de parler à Newsweek sous le couvert de l'anonymat. "La CIA craint qu'une trop grande fanfaronnade à propos de son rôle ne provoque Poutine", explique le responsable des services de renseignement. C'est en partie la raison pour laquelle la CIA tient également à se distancer de tout ce qui suggère une attaque directe contre la Russie et un rôle dans les combats réels, ce que Kiev a fait à plusieurs reprises, depuis le sabotage du gazoduc Nord Stream et du pont du détroit de Kertch jusqu'aux attaques de drones et d'opérations spéciales à travers la frontière. Ces attaques semblent contraires aux promesses de M. Zelensky selon lesquelles l'Ukraine n'entreprendrait pas d'actions susceptibles d'étendre la portée de la guerre. Washington a discrètement exprimé son mécontentement au gouvernement Zelensky en ce qui concerne l'attaque de Nord Stream en septembre dernier, mais cet acte de sabotage a été suivi par d'autres frappes, y compris la récente attaque de drone contre le Kremlin lui-même. Cela a soulevé des questions sur l'une des principales responsabilités de la CIA en matière de renseignement : savoir suffisamment ce que les Ukrainiens préparent pour les influencer et respecter leur accord secret avec Moscou. La CIA avait surveillé la mobilisation de la Russie et, en novembre 2021, trois mois avant l'invasion, Biden a dépêché Burns à Moscou pour avertir le Kremlin des conséquences d'une attaque. "D'une certaine manière ironique, la réunion a été très fructueuse", déclare le deuxième haut responsable des services de renseignement, qui a été informé de la rencontre. Malgré l'invasion russe, les deux pays ont pu accepter des règles de conduite éprouvées. L'administration Biden s'est engagée à ce que les États-Unis ne combattent pas directement et ne cherchent pas à changer le régime. La Russie limiterait son assaut à l'Ukraine et agirait conformément à des lignes directrices non énoncées mais bien comprises pour les opérations secrètes. "Il existe des règles de conduite clandestines, explique le haut responsable du renseignement de défense, même si elles ne sont pas codifiées sur papier, en particulier lorsque l'on n'est pas engagé dans une guerre d'anéantissement. Il s'agit notamment de respecter les limites quotidiennes de l'espionnage, de ne pas franchir certaines frontières et de ne pas attaquer les dirigeants ou les diplomates de l'autre partie. "En règle générale, les Russes ont respecté ces lignes rouges mondiales, même si elles sont invisibles". Dans le cadre d'une diplomatie secrète largement dirigée par la CIA, Kiev s'est engagé à ne pas utiliser ces armes pour attaquer la Russie elle-même. Zelensky a déclaré ouvertement que l'Ukraine n'attaquerait pas la Russie. En coulisses, des dizaines de pays ont également dû être persuadés d'accepter les limites fixées par l'administration Biden. Certains de ces pays, dont la Grande-Bretagne et la Pologne, sont prêts à prendre plus de risques que la Maison Blanche ne le souhaite. "La CIA opère en Ukraine, selon des règles strictes et en limitant le nombre de personnes pouvant se trouver dans le pays à un moment donné", déclare un autre haut responsable du renseignement militaire. "Les opérateurs spéciaux noirs n'ont pas le droit de mener des missions clandestines, et lorsqu'ils le font, c'est dans un cadre très étroit. (Les opérations spéciales noires sont celles qui sont menées clandestinement). Newsweek n'a pas pu établir le nombre exact de membres du personnel de la CIA en Ukraine, mais des sources suggèrent qu'il y en a moins de 100 à tout moment. Depuis la fin de la guerre froide, la Pologne et les États-Unis, par l'intermédiaire de la CIA, ont établi des relations particulièrement chaleureuses. La Pologne a accueilli un "site noir" de torture de la CIA dans le village de Stare Kiejkuty en 2002-2003. Et après la première invasion russe du Donbas et de la Crimée en 2014, l'activité de la CIA s'est développée pour faire de la Pologne sa troisième plus grande station en Europe. Depuis la Pologne, les responsables des dossiers de la CIA peuvent entrer en contact avec leurs nombreux agents, y compris des espions ukrainiens et russes. Les frappes à l'intérieur de la Russie se poursuivaient et s'intensifiaient même, contrairement à la condition fondamentale posée par les États-Unis pour soutenir l'Ukraine. Une mystérieuse vague d'assassinats et d'actes de sabotage a eu lieu à l'intérieur de la Russie, certains se produisant à Moscou et dans ses environs. La CIA a conclu que certaines de ces attaques étaient d'origine nationale, menées par une opposition russe naissante. Mais d'autres étaient l'œuvre de l'Ukraine, même si les analystes n'étaient pas certains de l'étendue de la direction ou de l'implication de Zelensky. Puis vint l'attaque des gazoducs Nord Stream le 26 septembre. Bien qu'ils ne se trouvent pas en Russie, ces gazoducs appartiennent majoritairement à l'entreprise publique russe Gazprom. Là encore, l'Ukraine a nié toute implication, malgré les soupçons de la CIA. Nous n'avons "rien à voir avec l'accident de la mer Baltique et nous n'avons aucune information sur des groupes de sabotage", a déclaré le principal collaborateur de M. Zelensky, qualifiant toute spéculation contraire de "théorie amusante de la conspiration". Vient ensuite l'attentat au camion piégé sur le pont du détroit de Kertch, le 8 octobre. "Avec l'attaque du pont de Crimée, la CIA a appris que Zelensky ne contrôlait pas totalement ses propres forces armées ou qu'il ne voulait pas être informé de certaines actions", explique le responsable du renseignement militaire. L'attaque du pont de Kertch a été suivie d'une frappe à plus longue portée encore sur la base de bombardement russe d'Engels, située à près de 700 miles de Kiev. Tout cela a culminé avec l'attaque de drone du 3 mai à l'intérieur des murs du Kremlin à Moscou. Un haut fonctionnaire polonais a déclaré à Newsweek qu'il pourrait être impossible de convaincre Kiev de respecter le non-accord qu'elle a conclu pour limiter la guerre. "À mon humble avis, la CIA ne comprend pas la nature de l'État ukrainien et les factions irresponsables qui y existent", a déclaré le fonctionnaire polonais, qui a requis l'anonymat afin de pouvoir parler franchement.
  13. https://foreignpolicy.com/2024/03/14/united-states-realism-restraint-great-power-strategy/ Stephen Walt : Si les États-Unis n'avaient pas poussé fortement pour un élargissement illimité de l'OTAN et pour amener l'Ukraine dans l'orbite occidentale et à terme dans l'OTAN, la prise de contrôle de la Crimée par la Russie en 2014 et son invasion illégale en février 2022 n'auraient probablement jamais eu lieu. En effet, si l'administration Biden avait fait preuve de plus de souplesse dans les mois précédant l'attaque russe, si elle avait davantage soutenu les efforts de médiation turcs et israéliens au printemps 2022, ou si elle avait poussé à un cessez-le-feu lorsque l'Ukraine a eu le dessus à l'automne, les deux États ne se seraient peut-être jamais battus ou auraient pu mettre fin au conflit avant que l'Ukraine n'ait subi autant de dommages. Il est impossible de savoir tout cela avec certitude, bien sûr, mais les responsables américains n'ont pas fait tout ce qu'ils auraient pu faire pour éviter la guerre que l'Ukraine est maintenant en train de perdre. Au lieu de jouer l'une contre l'autre les deux principales puissances eurasiennes [Chine et Russie], nous avons passé plusieurs décennies à leur donner des raisons supplémentaires de travailler ensemble.
  14. https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/mar/05/nato-ukraine-russia-germany-military-leak Simon Jenkins : Aussi horrible que cela ait pu paraître à l'époque, l'accord envisagé au printemps 2022 pour revenir à une version - presque n'importe quelle version - de la frontière d'avant février 2022 aurait eu du sens. Au lieu de cela, l'Ukraine ressemble de plus en plus à un mercenaire de l'OTAN pour des généraux occidentaux désireux d'augmenter leurs budgets et de revivre les jeux de la guerre froide de leur jeunesse. Le prix est payé par leurs contribuables et par les jeunes hommes et femmes ukrainiens.
  15. La Pologne a disparu dans le cadre d'un partage entre trois empires : russe, allemand et autrichien. L'Ukraine pourrait perdre cette guerre, être contrainte de capituler et de céder des territoires à la Russie, mais j'ai beaucoup de mal à imaginer un partage de l'Ukraine.
  16. Il y a un lien vers la publication de la recherche : https://www.jstor.org/stable/27008028?seq=23
  17. J'interprête cette déclarations d'Ancel assortie d'une timide réfutation par les journalistes de TF1 comme participant à l'escalade rhétorique des faiseurs d'opinion européens, pris de court face à la lassitude sur l'Ukraine [Ukraine fatigue] des Européens de l'Ouest, comme le dit Galeotti :
  18. Qu'est-ce qu'il connaît à la Russie, Guillaume Ancel ? Il ne parle pas russe.
  19. https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/15/marche-unique-l-union-europeenne-a-atteint-ou-depasse-le-niveau-d-ouverture-observe-a-l-interieur-des-etats-unis_6222215_3232.html De façon inattendue, les échanges entre Etats membres de l’Union européenne sont plus aisés qu’entre Etats fédérés américains, sauf sur le marché du travail, explique l’économiste Marta Santamaria Monturiol dans une tribune au « Monde ».
  20. La réponse langue de bois d'Antony Blinken est inintéressante, mais la question d'Andrea Mitchell, de NBC, pose clairement le problème : https://www.state.gov/secretary-blinkens-remarks-to-the-press-4/ (13 mars 2024) Monsieur le Secrétaire, je vous remercie. Je voulais poursuivre sur cette lancée et poser une seconde question sur Haïti, mais d'abord sur Gaza et le désastre que cela est devenu. Les États-Unis sont en train d'armer la guerre. Nous sommes le premier fournisseur d'armes à Israël. Dans le même temps, vous dirigez un effort de sauvetage international pour acheminer cette aide - malgré les obstacles posés par les membres du cabinet israélien, qui ont retardé l'ouverture d'autres accès terrestres, et qui le font encore. Et comme vous le soulignez, ces voies maritimes sont lentes - elles sont même plus lentes qu'elles ne devraient l'être, car tous les ports ne sont pas ouverts - et elles ne remplacent pas les centaines de camions qui pourraient arriver par voie terrestre. Pouvez-vous expliquer au peuple américain cette politique incompatible ? Ces politiques sont en conflit. Et avez-vous reçu d'Israël, comme demandé, un plan pour s'occuper des habitants de Rafah, si - comme le Premier ministre l'a dit, il est déterminé à aller chercher ces quatre derniers - ce qu'il dit être ces quatre derniers bataillons ?
  21. Non, Poutine ne pense pas que les États baltes, c'est pareil. Voir l'avis de Mark Galeotti à ce sujet :
  22. 1) projet de mur : Le ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine, Roberto Álvarez, a annoncé que le pays progressait dans la construction d’une «clôture périphérique» qui couvrira 190 des 391 kilomètres de frontière que son pays et Haïti partagent. Son coût prévu est d’environ 100 millions de dollars. Ceci, dans un contexte où l’économie dominicaine craque sous l’impact de la pandémie, en particulier dans les domaines les plus dynamiques et les plus sensibles du tourisme et de la construction. Donc en 2021 c'était un projet inachevé. Donc l'imperméabilité n'est peut-être pas maximale ? 2) considérations culturelles Dans ce cas, c’est un mur entre deux pays pauvres et périphériques comme la plupart de nos nations, mais aussi profondément interdépendants. Et sur une frontière, le dominicain-haïtien, qui a été historiquement biculturel, bi-religieux, bi-linguistique et binational avec mention de diverses études historiques. De ce côté, il y a des catholiques, des protestants et des pratiquants du vaudou. De l’autre côté aussi. Le créole est parlé de ce côté. De ce côté aussi, ainsi que l’espagnol, le français et l’anglais, parmi de nombreuses autres langues. De ce côté, la culture est paysanne, populaire et frontalière. Au-delà du mur aussi. (...) Cependant, l’histoire de ces peuples n’a pas été exempte de projets d’intégration et de politiques de rencontre, de la proposition d’une Confédération dominicaine-haïtienne défendue par Américo Lugo aux XIXe et XXe siècles, aux propositions de Manuel Salazar, qui propose de construire des «ponts et non des murs », ainsi que l’investissement des ressources dans la construction d’une société de développement binational et non des politiques ségrégationnistes. Je trouve cet article assez vague, dans sa tentative de nous familiariser avec l'idée que les populations haïtienne et dominicaines partageraient un grand nombre de traits culturels, et tentant de dresser le portrait du "dominicain-haïtien", qui serait l'homme porteur de cette universalité transfrontière. C'est peut-être vrai à proximité immédiate de la frontière, mais peut-on étendre cette fusion à l'ensemble de l'île ? https://fr.wikipedia.org/wiki/République_dominicaine#Immigration_haïtienne Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) recense en 2017 près de 500 000 Haïtiens habitant en République dominicaine. En outre, le pays abrite 277 000 descendants d’Haïtiens, nés en République dominicaine, mais dont une bonne partie ne possède pas de papiers et sont considérés comme des apatrides. Historiquement, « le début de l’immigration haïtienne en République dominicaine remonte aux années 1920. Des hommes étaient embauchés pour travailler dans les champs de canne à sucre. Ces braceros restaient confinés au sein même des plantations dans des baraques appelées bateyes108. » Ils vivent pour beaucoup d'entre eux dans des bateys, près des champs de culture de la canne à sucre. Les autres dans les grandes villes comme Saint-Domingue ou Santiago de los Caballeros. Les Haïtiens constituent la communauté la plus pauvre de ce pays. Beaucoup d'entre eux ne parlent que le créole haïtien109. Les migrants haïtiens sont confrontés au racisme, aux discriminations, à l'exploitation, et à des violences. Certains groupes nationalistes agitent l'idée d'une « invasion pacifique » ; cette rhétorique a progressivement gagné beaucoup de terrain au sein du débat public et politique108. En septembre 2013, la cour constitutionnelle a décidé de priver de la nationalité dominicaine plus de 200 000 personnes, descendants de migrants haïtiens nés dans le pays depuis 1929, car elles ne pouvaient prouver que leurs ascendants étaient en situation régulière au moment de leur naissance. Sous la pression internationale (le droit international interdit à un État de rendre une personne apatride), le Parlement a adopté l'année suivante une loi rectificative. Cependant, celle-ci a aussi confirmé la position de la cour constitutionnelle selon laquelle des enfants nés en République dominicaine de parents étrangers devaient être considérés comme des étrangers108. Selon le Centre de développement durable (Cedeso), une ONG qui accompagne les apatrides, « l’absence de papiers d’identité entrave la mobilité et expose à des arrestations arbitraires, des tentatives de rackets ou des expulsions du pays. Sans papiers, pas d’accès non plus à la santé – hormis aux services d’urgences – ni à la justice. Il est impossible de se marier légalement et de déclarer la naissance des enfants. Ils deviennent donc eux aussi des apatrides, ce qui les empêche d’étudier au-delà de la 6e108. » https://www.axl.cefan.ulaval.ca/amsudant/rep-dominicaine.htm En 2001, la population de la République dominicaine était estimée à 8,5 millions d’habitants. Les provinces les plus importantes par leur population sont les suivantes: le district national de Santo Domingo (2,2 millions), Santiago (700 000), San Cristobal (415 000), La Vega (340 000), Duarte (275 000), Puerto Plata (260 000), San Juan (255 000), San Pedro de Macoris (215 000), Peravia (205 000), Azua (200 000) et Espaillat (200 000). La plupart des Dominicains sont issus d’un métissage entre Noirs africains et Espagnols (75 % de la population), les Blancs créoles représentent environ 15 % de la population, les Noirs 10 %. La grande majorité des Dominicains parlent l'espagnol comme langue maternelle, soit 87 %. Chacune des provinces conserve un certain accent propre, souvent teinté d'expressions particulières. Malgré l'influence de l'espagnol, certains termes issus de la langue des indigènes sont encore utilisés et conservent leur sens d'origine: ají (piment), barbacoa (barbecue), batea (baquet), bohío (hutte), canoa (canoë), carey (carapace de tortue), conuco (lopin de terre), guayaba (goyave), hamaca (hamac), huracán (ouragan), iguana (iguane), maíz (maïs), tiburón (requin), yagua (palme) et yuca (manioc). On ne compte que deux langues minoritaires: le créole haïtien (environ 2 %) et le créole samaná (0,2 %). Le créole haïtien, on le sait, possède un lexique dont la base principale est le français. La communauté haïtienne vivant en République dominicaine demeure sans statut juridique adéquat et est souvent confrontée au dénuement économique et à l’ostracisme, voire au racisme. Environ 100 000 travailleurs haïtiens et leurs familles, soit 200 000 à 300 000 personnes, vivent dans des conditions déplorables dans quelque 250 «bateyes» (villages de coupeurs de canne à sucre) répartis dans 16 «ingenios» (les raffineries de sucre). En regard des contrats d’embauche, les autorités dominicaines affirment que ceux-ci sont rédigés en espagnol et en créole pour une meilleure compréhension, mais rien ne garantit que les travailleurs soient d’accord avec les termes, la grande majorité d’entre eux étant analphabète. Les autorités de l'iimmigration ont signalé que près de 500 000 à 700 000 Haïtiens se retrouvent sur le territoire dominicain, et 5 % d’entre eux possèdent des pièces d’identité. Dans la presqu'île de Samana au nord-est, vivent quelques milliers de Noirs (environ 8000 locuteurs) parlant ce qu'on appelle le «créole samaná» dont la base lexicale est faite de mots anglais. Ce sont des descendants d'anciens esclaves venus des États-Unis à partir de 1824 et pratiquant la religion protestante. Dans les régions les plus touristiques, mais aussi au sein des communautés d'origine étrangère installées en République dominicaine on parle, entre autres, l'anglais, l'allemand, le français, l'italien ou le néerlandais.
  23. 15 mars 2024 Envoyé Spécial [avait] rencontré "Barbecue", le chef de gang haitien ["trois semaines avant qu'il ne parte à l'assaut du gouvernement"]. Il nous avait prévenu qu’il unirait les gangs pour partir à l'assaut du gouvernement. Barbecue a tenu parole.
  24. https://www.lefigaro.fr/flash-eco/l-inde-signe-un-accord-de-libre-echange-avec-la-norvege-la-suisse-l-islande-et-le-liechtenstein-20240310 L'Inde signe un accord de libre-échange avec la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein
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