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funcky billy II

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Messages posté(e)s par funcky billy II

  1. il y a 41 minutes, bubzy a dit :

    On peut porter aux russes (commandement et/ou militaires sur le terrain) beaucoup d'accusations. Mais pas celles de tuer des ukrainiens pour tuer des ukrainiens

     

    il y a 11 minutes, bubzy a dit :

    C'est le lot de tout conflit malheureusement. Il y a eu par exemple beaucoup plus d'exactions parmi les populations civiles en Normandie du fait des américains que du fait des Allemands. Les guerres menées par les occidentaux ne sont pas non plus exempts d'exemples.

     

    Je me permets de te conseiller quelques lectures qui pourraient faire évoluer ta position sur le sujet : 

    Sur Boutcha, des articles de  :

    La BBC
    Le Washington Post

    Le Washington Post (autre article) ATTENTION : ils ont décidé de ne pas flouter les images des cadavres. Certaines sont extrêmement choquantes. 

     Libération

    Ainsi que cet article de Reuters qui rassemble quelques témoignages nominatifs de gens qui ont eu maille à partir avec l'armée russe près de kharkiv.

    Tu remarqueras que ces organes de presse, qui ne sont pas les moins prestigieux, ne sont pas nécessairement d'accord avec tes propos... 

     

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  2. Il y a 5 heures, vince24 a dit :

    Les British ont réussi une évacuation autrement plus difficile à Gallipoli.

    Je serais pas surpris que la plupart des bonnes troupes aient décampé depuis déjà longtemps.

    Juste pour pinailler,  la grande réussite des britanniques lors de l'évacuation de Gallipoli, c'est d'avoir réussi à maintenir le secret très longtemps (voire même jusqu'au bout si on ne regarde que la première phase) quant à leurs intentions véritables. Là (sauf à considérer qu'il s'agit d'un piège), ça risque d'être un tantinet compliqué pour les Russes de dissimuler leur volonté de s'en aller de la région :bloblaugh:

    Et si l'évacuation de Gallipoli fut un indéniable succès eu égard aux faibles pertes, de très grosses quantités de matériel sont malgré tout tombées aux mains des Ottomans. 

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  3. il y a 2 minutes, Akhilleus a dit :

    Bref les chaines d'intégration des ordres, des décisions opérationnelles et de la com en temps réel sont certainement à revoir

    Il y a un exemple très parlant dans l'article. Les Awacs russes A-50 ne communiquent pas directement avec les chasseurs en l'air ou les batteries de S-400 au sol. Ils envoient les infos à un QG des forces terrestres (district militaire ou armée combinée) qui va traiter les données et ensuite envoyer ses ordres aux unités, si nécessaire par le truchement d'un Il-20. 

    Cela ralentit donc grandement la prise de décision ainsi que le volume de données qui sont transmises. 

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  4. Le 02/11/2022 à 09:42, Akhilleus a dit :

    Les Bastion P et S300 ont été utilisés en sol sol dès Mars. Or les russes ont encore des Kalibr et Iskanders qui volent en novembre. Pourquoi l'usage de systèmes non optimaux en sol sol dès le mois +1 du conflit. Certains diraient que parceque ils n'avaient plus de PGM

    Et si, si lorsqu'ils ont été utilisés, ces systemes étaient ceux qui étaient disponibles dans la boucle OODA au temps T (cad qu'ils étaient actifs et tirables immédiatement sur des cibles d'opportunités découvertes par ELINT/SIGINT/reco aérienne/j'en sais rien)

    L'hypothèse est simple : tu as des Kalibr sur des sous marins, tu viens de tous les balancer, il faut que tes sous marins reviennent au port pour recharger. On te donne une cible d'opportunité a traiter vite. Tu vas pas attendre que tes sous marins reviennent ou que tu mettent 2 h à charger ton TU160. Tu as a ta disposition des trucs qui sont pas optimaux mais qui peuvent eventuellement faire le taff. Ben soit tu les gardes au chaud, soit tu les utilises. Et dans un guerre, on a tendance a utiliser tout ce qu'on asous la main

    Je te rejoins sur le fait que le tir de missiles détourné de leur fonction première n'est pas un indice d'un manque de missiles guidés dédiés. 

    Mais je doute un peu de ton hypothèse. Peut-être fais-je fausse route mais la vision que j'ai retirée de mes lectures, c'est plus que la boucle OODA russe est désespérément longue et que tu ne peux pas envisager de tirer sur des cibles d'opportunité avec tes missiles Kalibr. Tu vas les utiliser pour frapper des cibles fixes dont la position est connue largement à l'avance

    Parce qu'à la limite, une hypothèse aussi convaincante c'est que tu as une armée de l'air en dessous de tout, donc tu es très dépendant de tes missiles pour frapper dans la profondeur. Coup de chance, tu as des tas de "vieux" S300 dans une guerre où la menace aérienne ennemie est quand même très réduite. Donc, tu peux te dire que c'est rentable de les utiliser dans leur fonction secondaire même si ce n'est pas optimal.

     

    Il y a 6 heures, Akhilleus a dit :

    Comme le disais avant, ces sacrifiés sont là pour stabiliser au mieux le front. Une bonne proportion des rappelés (120-150 000 ?) sont à l'entrainement et devraient être engagés à partir de Janvier (soit après 2 à 3 mois d'entrainement)

    Mais, même là, en fait, en admettant que les rappelés soient vraiment en train de s'entraîner et qu'ils soient correctement équipés (deux gageures aujourd'hui, rappelons-le quand même), ça ne garantit rien. Le 3ème CA de mémoire, c'était ça : une unité très bien équipée à qui on avait laissé le temps de s'entraîner et qui a disparu sans gloire et surtout sans avoir d'impact sur l'évolution des combats. 

    Le manque d'effectif est (ou était) certes un problème pour les Russes. Mais ce n'est pas le seul. 

    Parce que plus d'effectifs, quel que soit leur niveau d'entraînement, ça veut dire plus de soutien logistique à fournir, et ce sans accès direct à la Russie par voie ferrée sur toute une partie du front vu que, sauf si j'ai loupé l'info, le pont de Crimée n'est pas remis d'aplomb. Donc tes renforts, sur ce plan-là tout au moins, ils constituent moins une solution qu'un problème supplémentaire, parce que c'est un domaine où les Russes sont loin d'avoir brillé. 

    Ensuite, tu ne règles pas un autre problème des forces russes qui est le manque de qualité du commandement. Ils manquent d'officiers subalternes sur le front et les officiers supérieurs et généraux n'ont pas brillé par leur capacité à conduire la bataille de manière efficace. Tout ce qu'ils ont réussi à faire pendant l'été et la bataille dans le Donbass, à un moment où ils avaient redéployé leurs troupes et où les Ukrainiens étaient désespérément en manque d'artillerie, c'est dépenser des quantités phénoménales d'obus avant de gaspiller leurs troupes en attaques frontales dispendieuses. Et, point que j'ai trouvé très intéressant dans le podcast de Yakovlev, on ne distingue pas d'amélioration majeure dans la façon dont l'armée russe conduit sa bataille (ce qui est différent de dire qu'il n'y a pas d'adaptation du tout). Donc, là même avec tes effectifs renouvelés, le problème reste le même. Sur Twitter, quelqu'un comparait cela aux débuts de l'armée de Pershing en 1918. Des effectifs pléthoriques et enthousiastes mais qui sont employés en dépit du bon sens par les état-majors américains et ça se termine en échec assez abject. Tu peux redonner 150 000 hommes, même correctement entrainés, aux généraux russes, s'ils les emploient comme ils l'ont fait jusqu'ici, il y a des chances que le résultat ne soit pas fondamentalement différent. 

    Et ces cadres, indépendamment de leur niveau, sont-ils en nombre suffisant pour former les troupes à l'entrainement tout en encadrant les troupes sur le front. Donc quid de la qualité de l'entrainement prodigué (si tant est qu'il y en ait un) ? Quid de l'encadrement des conscrits une fois leur entraînement terminé ? Idem autre point très intéressant du podcast de Yakovlev sur le caractère complètement vicié de l'entraînement russe avant la guerre. Et sur l'absence de volonté de regarder les choses en face pour s'améliorer. 

    Bref, si on rajoute à tout ça les questions d'équipement, quand tu dis : 

    Citation

    Le point clé est la volonté politique qui reste une inconnue même si Poutine a déclaré qu'il atteindrait ses objectifs quels que soient les moyens diplomatiques ou militaires

    je ne suis pas sûr d'être d'accord. Parce que Poutine, a déclaré la guerre puis a mobilisé, deux étapes qui devaient, de ce qu'on nous assurait, déclencher des révolutions à faire passer 1917 pour une aimable plaisanterie dans tout le pays, et finalement, il ne lui est pas arrivé grand chose. 

    Même les témoignages diffusés par les comptes pro-ukrainien, qui rapportent les désillusions des mobilisés envoyés sur le front une fois les premiers combats passés, mentionnent que les soldats russes ont répondu à l'appel de la Rodina avec un patriotisme sincère chevillé au corps. Leur pays a besoin d'eux, et ils y vont avec détermination voire avec enthousiasme. 

    Il est loisible de penser que le point-clef réside aujourd'hui bien plus dans les goulets d'étranglement industriels et logistiques ou eu termes de compétence du commandement que dans la volonté politique de Poutine de poursuivre ce conflit. Il peut avoir toute la volonté du monde, il y aura quand même tout un tas d'obstacles bassement terre-à-terre à surmonter avant de pouvoir gagner la guerre.

     

     

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  5.  

    il y a 58 minutes, Akhilleus a dit :

    Je profites de cette dernière missive pour te répondre

    Si, si ils ont appliqués la doctrine PAVA standard : recherche de l'effet de surprise par combinaison de déception militaire et politique (ca va ensemble dans leur doctrine), action dans la profondeur et opération offensive multi axe

    Après le point 1 et 2 ayant foirés (parceque mal mené, générant trop de confusions aux echelons subalternes, pas assez invisible aux rens modernes, opération aéroportée n'ayant pas la jonction dans les temps avec la colonne mécanisée de relève) ils se sont retrouvés dans la merde dans laquelle ils sont maintenant

    Merci, c'est très intéressant. Finalement, ça apporte de l'eau à ton moulin parce que je me rends compte que j'emploie le mot doctrine à mauvais escient ou, en tout cas, que j'en ai une conception bien trop restrictive. 

     

    il y a 35 minutes, Scarabé a dit :

    Les énormes pertes sur leur moyen log sur l'arriere du front ont du leur faire trés mal par rapport à leur doctrine. Les occidenteaux avec les guerres hybrides depuis 20 ans ont appris à proteger par des moyens d'escorte blindés leur convois logistique. 

    Si j'ai bien suivi, il y a aussi un vrai problème de moyens disponibles dès avant le conflit. Ils avaient de base une logistique sous-dimensionnée par rapport à ce qu'il leur fallait dans chaque BTG (et notamment dans la mesure où ils ont disposent d'une artillerie nombreuse qui nécessite d'énormes volumes de munition) ou comparée à une armée occidentale. D'où une dépendance très forte aux voies ferrées et des difficultés patentes dès qu'ils s'en éloignent. 

     

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  6.  

    il y a 32 minutes, nemo a dit :

    Ok mais le problème est de toujours interpréter comme pro-russe toutes positions qui cherche à mitiger les affirmations issus des ukrainiens. Par exemple on parle moins de logistique et de l'approvisionnement de l'armée russe. Il semble bien que malgré tout les wunderwafen occidentale en Ukraine les russes continuent de ravitailler leur troupe, y compris à Kherson. 

    Sur un plan purement factuel (je ne veux pas faire de bashing ou quoi, c'est un point qui m'intéresse c'est tout :wink:), je n'ai pas l'impression qu'il soit temps de tirer des conclusions sur plan-là. Tu as témoignages qui parlent effectivement d'une certaine forme de dénuement au sein des troupes russes mais :

    1. quel crédit leur accorder ?
    2. sont-ils représentatifs de la situation globale ?

    Toujours est-il que c'est une situation dont il faudra observer l'évolution sur le moyen terme. Les Russes ont des dépôts près du front et en Crimée (pour le cas de Kherson) mais la question, c'est vont-ils être capable d'en re-compléter les stocks une fois qu'ils seront vides ?

    Enfin en tout cas, c'est comme ça que je pense que la question se pose plutôt que comme une coupure brutale du robinet. 

     

    il y a 32 minutes, nemo a dit :

    Donc laissons la modération faire son travail.

    Je l'ai lu avec la voix du commissaire Bialès. :chirolp_iei:

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  7. Il y a 2 heures, Alexis a dit :

    De ce que je comprends de la vision des plus nationalistes des Russes, le "résultat idéal" n'est pas un effacement de la culture et de la langue ukrainiennes, mais sa réinterprétation comme simple "particularisme local" et variété d'un ensemble plus large dont le centre est à Moscou.

    Très compliqué de savoir si ça recouvre tout ou partie de la vision des Kremlin mais si on regarde ce que déclarent les invités de la télé russe (dans le côté "vision des plus nationalistes des Russes", je pense qu'on est pas mal), on n'est pas vraiment dans la coexistence pacifique et la ré-interprétation de la culture ukrainienne

    Je mets les tweet en caché parce qu'ils prennent beaucoup de place

    Révélation

     

     

     

    Il y a 2 heures, Alexis a dit :

    Au Tatarstan par exemple, sujet de la Fédération de Russie, la langue tatare a statut officiel, comme le russe. D'une manière générale, beaucoup d'identités ethniques ou linguistiques cohabitent en Russie, dont la conception prédominante est très différente de l'attachement français à une seule langue officielle unificatrice. L'ukrainien conserve à ce jour statut officiel en Crimée.

    La langue Tatare a peut-être un statut officiel au Tatarstan mais cela ne veut pas dire que l'identité tatare soie promue et respectée partout loin s'en faut. Je ne suis, d'ailleurs, pas sûr que prendre en considération le statut officiel d'une langue est pertinent pour évaluer la manière dont les minorités sont traitées.  Et surtout, le Tatarstan n'est pas du tout l'exemple le plus représentatif. 

    Prenons d'autres Tatars mais en Crimée. Je cite cet article

    Citation

    Des perquisitions systématiques dans des maisons et des mosquées, des centaines d’affaires pénales à motivation politique, des accusations d’extrémisme et de terrorisme forgées de toutes pièces

    Citation

    Amnesty International mène des campagnes d’information pour protéger les personnes dont la liberté est restreinte pour des raisons politiques, et plusieurs noms de prisonniers de Crimée figurent sur la liste des prisonniers de conscience qu’elle reconnaît. De son côté, Human Rights Watch a fait état de la répression exercée par les autorités russes en Crimée et exigé la libération immédiate des personnes détenues illégalement.

    La cours de Justice de la Haye a condamné la Russie pour discriminations envers cette population.`

    Un autre article de Slate :

    Citation

    Anife dit pourtant moins craindre pour elle-même que pour les Tatars restés en Crimée: «Depuis 2014, des Tatars disparaissent. On les retrouve emprisonnés ou morts. Ou pire: on ne les retrouve pas du tout.» Ces disparitions sont aussi rapportées par un rapport du Conseil de l'Europe daté du 16 avril 2021. Outre les «homicides, disparitions forcées, actes de torture», ce rapport pointe une répression de la «vie politique […] des Tatars de Crimée».

    Dès 2014, les principaux leaders tatars sont interdits d'entrée en Crimée. En 2016, l'Assemblée des Tatars de Crimée, le Majlis, est déclarée organisation terroriste par le parquet russe. La répression est également culturelle. Ainsi, toujours selon le rapport: «Seuls 3% des élèves appartenant à cette minorité suivent un enseignement en tatar de Crimée

     

    La manière dont la Russie gère ses autres minorités (Daghestan, Bouriatie ou Tchétchénie) peut aussi être convoquée. Pas vraiment d'exaltation des particularismes locaux non plus (à moins que, dans le cas de la Tchétchénie, porter au pouvoir un psychopathe assoiffé du sang de sa population après avoir rasé le pays rentre dans cette catégorie, la Tchétchénie : terre de contrastes...). 

    Et tel que c'est parti (Boucha ou Marioupol) par exemple, on a plutôt l'impression que la Russie n'entend pas faire preuve de modération dans sa gestion des minorités dans les territoires qu'elle a conquis en Ukraine. 

     

    Il y a 2 heures, Alexis a dit :

    C'est un projet impérialiste ou colonialiste, c'est un projet au nom duquel beaucoup de violence a été commise depuis le 24 février, et encore plus pourrait l'être à l'avenir - je ne vois pas en effet comment exclure que la violence aille jusqu'au niveau de ce que subissent les Ouïghours. Mais ce n'est pas un projet génocidaire, ni au sens originel celui de la Shoah, ni dans le sens étendu "suppression d'une culture".

    L'article du Figaro de ce jour rapporte un témoignage qui peut laisser penser l'inverse  

    Citation

    Le seul problème est venu de la bibliothèque de l’école. « Des Russes, des civils, sont venus et ont mené une inspection. Ils étaient furieux car nous avons beaucoup de livres en ukrainiens. Des romans, des poètes... je leur ai dit que, du temps soviétique, l’école ensei- gnait en ukrainien. Ils ont compris et sont partis en nous interdisant juste de faire des cours d’histoire. Du coup, l’école n’a jamais rouvert. »

    Que penser, de plus, de la déportation en Russie de plusieurs centaines de milliers d'enfants ? Il a y quand même bien une notion de suppression de la culture. Ces enfants vont être éduqués comme des Russes. Ça fait partie des critères qui définissent un génocide selon la convention des Nation Unies de 1949.

    Quand on parle de "dénazification", il y a bien une notion de profond changement culturel aussi. Je cite cet article :

    Citation

    Dans le même temps, le 3 avril, l’agence d’information officielle russe RIA Novosti, une voix autorisée du Kremlin, a publié une tribune, signée Timofeï Sergueïtsev, qui expose sans fard la signification du projet russe de « dénazification » de l’Ukraine4.

    [...]

    Cette dénazification, y est-il dit, «  sera inévitablement une désukrainisation  » et une «  déseuropéanisation  ». Il est impossible de citer ici l’intégralité de ce texte à la fois halluciné et très calculé, reposant sur  le procédé typiquement totalitaire d’une inversion méthodique du langage  : après avoir désigné comme «  nazi  » et complice d’un «  génocide du peuple russe  » tout Ukrainien qui refuse l’invasion russe, après avoir assimilé la démocratie pluraliste de type «  occidental  » à un totalitarisme nazi, l’auteur présente un programme de «  dénazification  » (dans la suite du «  processus de Nuremberg  », ose-t-il écrire) qui ressemble à s’y méprendre à ce qu’était le programme nazi dans sa partie impérialiste (distincte du projet d’extermination des juifs). Un «  nettoyage total  » des élites doit se prolonger dans la «  punition  » d’une «  partie importante des masses populaires  », qui sera réprimée par les moyens de la «  guerre  » avant d’être soumise à une «  rééducation  » totale qui ne pourra pas durer «  moins d’une génération  » et qui mettra fin à l’existence de l’Ukraine en russifiant sa population.

    D'ailleurs Biden parle de génocide

    Citation

    Joe Biden a confirmé accuser son homologue russe Vladimir Poutine de commettre un "génocide" en Ukraine, mardi 12 avril, un mot jusque-là employé par le chef d'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky mais jamais par l'administration américaine. "Oui, j'ai appelé ça un génocide", a répondu le président américain à des journalistes lors d'un déplacement dans l'Iowa, quelques heures après avoir évoqué ce terme lors d'un discours consacré à la lutte contre l'inflation.

    "Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d'effacer l'idée même de pouvoir être un Ukrainien", a développé le président américain. Si "les avocats, au niveau international", trancheront sur la qualification de génocide, "pour moi, cela y ressemble bien", a-t-il assuré. Affirmant que les "preuves s'accumulaient"concernant les "choses horribles qu'ont faites les Russes en Ukraine", le démocrate a prédit que le monde "en découvrirait encore davantage sur la dévastation".

     

    Tout ça pour dire, que génocide ou non (je ne vais pas ergoter sur les définitions), à tout le moins, je ne vois pas comment on peut affirmer que le projet russe en Ukraine a pour "résultat idéal" de ravaler la culture ukrainienne au rang de particularisme local. Si je me garderais bien d'arriver à une conclusion définitive, il y a plein d'indices qui laissent supposer l'inverse. 

  8. il y a une heure, Alexis a dit :

    Si les capacités russes de frappe au missile / au drone sont vraiment en train de s'épuiser - et oui l'air est connu, même s'il est clair que ce moment ne peut que venir un jour étant donné que ces stocks sont certes finis ! - alors la question est de savoir ce qui sera épuisé le premier, la capacité de frappe ou la capacité de production d'électricité.

    Moi, de la manière dont je comprends l'article que j'ai cité (qui n'est peut-être pas la bonne, attention, ce n'est pas explicitement dit comme ça, donc, aussi couteux cela me soit-il eu égard à mon égo sur-dimensionné,  je ne saurais assurer que j'ai raison) il faut justement séparer les deux stocks de missiles et de drones car ils ne sont pas fongibles. 

    En effet, les charges explosives des drones iraniens et, partant, leurs capacités de destructions sont bien inférieures. 

    Donc, (encore une fois si j'ai bien compris le truc), tu as :

    1°) Les drones iraniens peu couteux et disponibles en grand nombre mais qui seront incapables de réaliser des destructions d'ampleur sur les infrastructures pour que ces dernières soient indisponibles longtemps.

    2°) Les missiles russes, avec tous les défauts que l'on connait, qui, eux, sont capables, eu égard à la charge utile emportée, de réaliser ces destructions durables, mais sont en nombre trop restreints pour avoir cet effet*. 

    Donc, ce que j'en retire, c'est que tu auras encore de nombreuses frappes de drones qui apporteront la mort et la destruction chez les Ukrainiens mais pas forcément des destructions durables et étendues du point de vue des infrastructures. 

    Mais encore, une fois c'est si

    • si je n'extrapole pas un point de vue erroné des quelques phrases qui en parlent dans un article issu d'un site d'infos généraliste
    • si le site d'infos en question ou les personnes qu'il interviewe ne racontent pas n'importe quoi non plus. 

    Donc je me garderai bien d'affirmer quoi que ce soit. Disons que pour le moment, et tant qu'elle n'a pas été démentie, c'est une hypothèse de travail, que je poste ici pour avoir des avis, pour ou contre, et savoir si ma compréhension des choses est la bonne.

     

    * Et l'achat de drônes en Iran accrédite cette hypothèse. Les Russes sont aller acheter des drones parce qu'il n'avaient plus de missiles même si ces derniers sont plus efficaces. Mais comme tu l'as fait remarquer, on connaît la chanson et ça fait un paquet de fois qu'on nous le dit. 

     

    Il y a 1 heure, pascal a dit :

    Celui qui semble jouer sa peau désormais c'est le régime à la tête du pays.

    Mais même ça est-ce que c'est sûr (tu emploies le mot semble, donc nous ne sommes pas en désaccord). Parce que l'emprise de Poutine sur le pays ne semble pas se desserrer. 

    On nous avait dit que la guerre allait déclencher des révoltes dans le pays. Il y a eu quatre manifs (courageuse, je ne dis pas l'inverse) qui n'ont pas servi à grand chose.

    On nous promettait le chaos en cas de mobilisation. Finalement, si le processus a l'air fort peu organisé et que des troubles ont eu lieu, bon an mal an, la population se plie aux desiderata du chef.

    Donc, est-ce que même une défaite suffirait à le déboulonner ? Est-ce qu'il ne peut pas s'en tirer en sacrifiant deux ou trois sous-fifres ?

    Dans l'article de Bondarev, cité plus haut, il en parlait au contraire comme d'un risque pour Poutine :

    Citation

    Putin may eventually withdraw and have Russian propagandists fault those around him for the embarrassing defeat, as some did after the losses in Kharkiv. But that could push Putin to purge his associates, making it dangerous for his closest allies to keep supporting him. The result might be Moscow’s first palace coup since Nikita Khrushchev was toppled in 1964

    Mais rien n'est moins sûr...

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  9. Il y a 20 heures, Alexis a dit :

     

    Bon, ça se présente mal :sad:

    Zelensky : les Russes ont détruit 30 % des centrales électriques ukrainiennes

    Si la Russie a vraiment pu détruire 30% (:blink: !) des centrales électriques de l'Ukraine en une semaine, rien qu'avec des missiles de croisière et des drones-suicide légers - ce n'est pas invraisemblable, nous parlons d'un nombre limité de cibles - alors il ne leur sera peut-être même pas nécessaire de sortir les grands moyens type Tu-22M3 comme je l'imaginais à la page précédente. 

    Comme on ne parle tout de même pas il me semble de grosses bombes qui transforment en charpie une centrale thermique ou cassent un barrage en morceaux, je suppose que les "30 %" de réduction de capacité ont été obtenus plutôt en visant des points névralgiques et en détruisant des équipements plus petits. Ce qui signifie aussi peut-être que la réparation pourrait ne pas prendre des années, alors qu'il faut des années par exemple pour construire une centrale thermique.

     

    Un article d'hier sur Yahoo  rapportent que des responsables occidentaux qui pensent plutôt l'inverse :

    Citation

    Russia is struggling to destroy Ukraine’s electricity network due to a shortage of high-precision long-range missiles, according to reports.

    Pour eux, les drone-suicides iraniens ne sont que de pâles substituts aux missiles de croisière dans la mesure où leur charge offensive est beaucoup moins élevée et où ils sont beaucoup plus vulnérables aux défenses aériennes. Cela étant, la tactique russe, c'est de les employer en masse comme ça, ils sont sûrs que certains vont pouvoir passer au travers de la DCA ukrainienne (mais ça veut donc dire qu'il faut en employer beaucoup pour chaque frappe.

    Et d'après un responsable anonyme, la capacité des russes à poursuivre dans le temps ces frappes massives est pour le moins douteuse. À ce rythme, les Russes vont voir leurs stocks se réduire dangereusement de manière rapide. (air connu mais l'utilisation de drones iraniens signifiant de fait que les Russes sont en manque de missiles de croisière). Peut-être assiste-t-on enfin au l'épuisement que l'on attend (ou redoute selon le point de vue) depuis des mois ?

    Il y a 9 heures, Desty-N a dit :

    Je me demande d'ailleurs si le président Zelinski n'a pas un peu dramatisé un peu la situation, pour nous pousser à plus de solidarité? 
    Ca serait de bonne guerre, si j'ose dire.:tongue:

    Oui, il commence à avoir un historique de dramatisation de la situation pour obtenir ce qu'il demande. C'est effectivement de bonne guerre mais, dans notre cas, c'est l'histoire de Pierre et le Loup. Peut-être qu'il dit la vérité et qu'on ne le croit pas ? :dry:

     

    Il y a 1 heure, nemo a dit :

    Le discours est maintenant clairement "la Russie joue sa peau." Et il est probable que la grande majorité des russes y croient.

    Et que tu as envie d'y croire. Mais est-ce qu'on en est vraiment sûr ? Certains font aussi remonter des réactions remplies de fatalisme et de passivité. Comme savoir ?

  10. Selon un responsable britannique, il y aurait en ce moment-même une trentaine d'ex-pilotes de Sa Majesté (principalement pilotes de chasse mais aussi d'hélicoptères) qui ont été recrutés par les Chinois contre des salaires relativement mirobolants (240k £ annuelles) pour entrainer leurs pilotes à réagir aux tactiques militaires occidentales. Les Chinois tenteraient aussi de recruter des pilotes ayant pu s'entrainer sur F-35 mais a priori sans succès pour le moment. 

    Les Chinois utilisent des chasseurs de tête pour recruter ces pilotes occidentaux et une entreprise sud-africaine a, en particulier, été identifiée. Les Chinois ont recruté des pilotes de Tornado, Harrier, Typhoon mais également de Wildcat et Merlin pour ce qui concerne les hélicoptères.

    La seule réponse que le gouvernement britannique a réussi à mettre en place est d'appeler au patriotisme de ces jeunes sinophiles pour les convaincre de rentrer à la maison mais apparemment avec un succès mesuré. Des changements législatifs sont prévus pour mettre fin à cette menace à la sécurité nationale car pour le moment, les actions de ces pilotes ne sont en contradiction avec l'Official Secrets Act. 

    Ce phénomène a commencé fin 2019. Et les Chinois cherchent également à recruter des pilotes en provenance d'autres nations occidentales. 

    L'article de Sky News est

    Des infos complémentaires dans le fil Twitter d'une journaliste de cette chaîne de télévision

     

     

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  11. Il y a 1 heure, Wallaby a dit :

    Si, les oléoducs et gazoducs sont en place ou en projet depuis la fin des années 1960. 

    Merci beaucoup pour les infos supplémentaires, je l'ignorais. 

    Sans être mesquin (mon défaut, je le reconnais :rolleyes:), j'ai repéré un passage en particulier

    Citation

    Wolff von Amerongen, qui a tenté d'expliquer à Washington que les investissements dans le gazoduc profiteraient surtout aux producteurs d'équipements occidentaux et qu'avec une part d'approvisionnement soviétique de 30 % de la consommation allemande de gaz naturel et de moins de 10 % des besoins énergétiques totaux de l'Allemagne, il n'y aurait pas de dépendance risquée

    Ce qui tend à prouver, qu'à l'époque en tout cas, le risque de dépendre d'un fournisseur principal potentiellement hostile était clairement identifié. Et qu'une interdépendance telle qu'observée début 2022 n'était pas l'objectif recherché (ou en tout cas affiché)

    Avant la guerre en Ukraine, l'Allemagne importait non pas 30 mais 55% de sa consommation en gaz naturel de Russie (source: La Tribune). Et que ce nombre n'a fait que croître ces dernières années: j'ai trouvé 37% selon le sénat en 2007 par exemple. En 2007, on parle de 20% des besoins énergétiques couverts par la Russie par exemple (source).

    Tout ça pour dire que, si je vous accorde qu'au vu de vos précisions ma formulation est sans doute imparfaite, peut-on réellement dire qu'à l'époque, les Allemands entendaient arriver à un tel niveau de dépendance ?

     

    Il y a 1 heure, Wallaby a dit :

     Avec les mêmes polémiques et critiques de la part des guerrefroidistes purs et durs appuyant des sanctions américaines :

    Oui, enfin, j'imagine que vous parlerez de prophétie auto-réalisatrice, mais j'ai le sentiment que le point de vue des "guerrefroidistes purs et durs" a quand même mieux résisté à l'épreuve des événements récents que celui des colombes...

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  12. Il y a 1 heure, Wallaby a dit :

    Cette critique de l'Ostpolitik allemande, que je connais plutôt sous la forme "Wandel durch Annäherung", parait oublier un point essentiel, qui est que cette Ostpolitik a marché ! L'Allemagne s'est réunifiée pacifiquement !

    J'ai vérifié et a priori les deux termes peuvent s'employer. Si néanmoins, vous tentez d'inférer qu'il s'agit d'une pathétique tentative de cuistrerie germanophone de ma part, je ne peux que vous approuver parce que c'est tout-à-fait le cas. :laugh:

    Cela étant dit, je ne suis pas d'accord avec votre analyse de la situation. Au moment de la réunification, l'URSS et la RFA ne sont pas engagés dans une politique économique qui conduit à l'interdépendance mutuelle. Les rôles sont clairement posés : l'URSS est aux abois économiquement et est prête à tous les sacrifices pour obtenir de l'aide des pays occidentaux et ainsi échapper à son funeste destin.

    C'est donc plus la faiblesse économique de l'URSS que sa prospérité obtenue grâce au commerce avec les occidentaux qui a permis la réunification. Il n'y pas eu évolution douce du système politique du fait du commerce avec les occidentaux mais effondrement brutal d'un système économique.

    Ce n'est clairement pas comparable avec la situation qui prévalait jusqu'à il y a peu, avec une Russie qui a retrouvé la voie d'une certaine prospérité économique grâce à ses matières premières et entend, légitimement, être traitée avec le respect qu'elle mérite. 

    Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

    D'autre part, il n'y a pas vraiment d'interdépendance économique entre les Etats-Unis et la Russie. On peut penser que si les Etats-Unis avaient eu plus à perdre économiquement d'une détérioration avec la Russie, ils n'auraient pas poussé la détérioration jusqu'à ce point. Il est très, trop facile pour les Etats-Unis aujourd'hui de se fâcher avec la Russie en faisant passer l'économie Ouest-Européenne sous le bus.

    Mais là, encore une fois, on en revient en creux au réflexe pavlovien qui, à mon sens, empêche de comprendre vraiment ce qui se passe dans ce conflit : attribuer la responsabilité des événements aux USA. Ni l'Allemagne ni l'Ukraine n'ont fait de choix politiques ou économiques propres et il faut tout voir par le prisme de l'opposition entre USA et Russie. Tout vient des USA et de leur logique impérialiste.

    Sans nier que ce pays ait une influence importante, on peut considérer qu'il y a d'autres acteurs que les USA et la Russie dans cette crise et qu'il peut être pertinent d'en analyser les comportements sans systématiquement déclarer qu'ils n'ont aucune importance vu que ce sont les deux pays pré-cités qui font la pluie et le beau temps dans absolument tous les domaines. 

    Tout ne se résume à ce que les USA entendent ou n'entendent pas faire. 

     

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  13. Le 14/10/2022 à 13:51, jean-françois a dit :

    le truc que je ne comprends pas : personne n'a demandé à Borell qu'elle serait la réaction russe si l'OTAN ou une autre entité détruisait l'armée russe ( ou la flotte russe ) ?

    il pense réellement que la Russie n'aurait aucune réaction après, du genre envoyer de beaux missiles à travers toute la planète ?

    Parfois, je me demande réellement ce qu'ils ont dans la tête et s'ils croient réellement les conneries qu'ils disent

    Qu'est-ce qui te permet d'imaginer qu'ils ont tort

    1. De dire ça dans un contexte où l'important est aujourd'hui de dissuader l'autre d'aller trop loin ?
    2. d'imaginer, si tel est le cas, que la Russie ne détruirait pas le monde si on venait à attaquer la flotte russe ? (autre que "Ouais mais Vlad c'est un vrai mec, pas une lopette occidentale décadente. Et puis d'abord, il se bat avec des ours !")

    On peut toujours discuter du 2 mais pour moi, le 1 est capital. À mon sens, en termes de dissuasion et de rapport de force, ça m'apparaît quand même un chouïa plus productif de dire ce que dit Borell plutôt que d'affirmer que Vlad peut balancer une bombe A sur l'Ukraine ou les pays voisins sans que cela touche aux intérêts vitaux de ton pays et donc que tu t'en cognes, suivez mon regard... Parce qu'en termes de construction de l'Europe de la défense, c'est quand même pas génial.

    Sinon, plus largement, est-ce que tu penses qu'il faut laisser accroître au monde entier que, du moment que tu as la bombe et que tu répètes suffisamment souvent que tu es prêt à t'en servir, tu pourras toujours arriver à tes fins ? Quel effet ça aura sur l'Iran ou la Corée du Nord par exemple ? Quel effet ça aura sur la prolifération de l'arme atomique sur toute la planète, ce qui augmente mécaniquement le risque qu'elle finisse par arriver aux mains d'un autocrate mycologue émérite qui ne verra aucun mal à s'en servir ? Tu le gères comment Vlad au moment où il va t'annoncer que, tout bien réfléchi, il trouve ça dommage que Kaliningrad ne soit pas relié au reste de la Russie et qu'il est prêt à jouer avec ses gros missiles si tu ne veux pas lui donner les Pays Baltes ? ("Lol mais non, c'est un joueur d'échec, il bluffe, il ne va jamais envahir l'Ukraine la Lettonie").  

    Je ne prétends pas que Borell soit dans le vrai, on est bien d'accord, et je ne sais pas quelle est la meilleure approche. Mais, à un moment, ça peut-être pas mal aussi de se demander s'il n'y a pas une raison pour laquelle il tient des propos qui t'apparaissent à toi comme des conneries. 

     

    Le 14/10/2022 à 22:14, John92 a dit :

    Petit rappel de géopolitique/stratégie:

    1. Commence par te mettre dans la grille d'analyse de ton compétiteur (ennemi/adversaire  pour utiliser un vocable plus ancien).

    2. Ensuite demande toi ce que tu ferais à sa place (je sais pas facile).

    3. Reviens dans ta propre grille d'analyse (là encore, pas facile)

    4. Et pose toi la (les) question, comment faire pour le contrer (et dans ce cas précis, en évitant la culture de champignons)?

    Bah tu peux répondre aux quatre questions, du point de vue des Russes, et en tirer la conclusion que Borell a eu raison... Parce que ça marche dans les deux sens.

     

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  14. Il y a 5 heures, Connorfra a dit :

    Du coup après coup il semble claire que conventionnellement on les aurait renvoyé chez eux. N'oublions pas qu'avant l'échec de Kiev Poutine était persuadé (comme nous ne nous leurrons pas) d'avoir la deuxième armée du monde capable d'ecrasé n'importe qui sans nucléaire.

    La justification de certains analystes membres de la team "Les Russes seront à Kiev en trois jours" quand il s'est agi d'expliquer ce que l'on pourrait qualifier de légère divergence entre leurs prédictions  et la réalité, c'était qu'ils avaient transféré les résultats de leur analyse des combats entre la Russie et les forces de l'OTAN présentes dans les Pays Baltes, à la situation en Ukraine. Et comme ils prévoyaient que les Russes gagneraient contre ce continent de l'OTAN, ils se sont dits qu'ils l'emporteraient forcément contre l'Ukraine vu que les forces de l'OTAN sont censées avoir un niveau bien supérieur (et ce en dépit du delta dans les effectifs). 

    Alors, évidemment, ils ont sur-estimé les Russes et sous-estimé l'Ukraine mais, si on se replace dans un contexte ante-bellum à savoir : 

    • Très faibles forces OTAN numériquement parlant.
    • Possibilité pour les Russes de concentrer des effectifs nombreux, quelles que soit leurs capacités réelles, ainsi que leur puissante artillerie sur un front réduit (comme ils l'ont fait, par exemple, lors de leur assaut contre Severodenetsk).

    On voit bien que les Russes auraient eu une vraie chance de défaire le contingent de l'OTAN qui montait la garde dans les Pays Baltes s'ils avaient recherché cette confrontation. 

    Alors évidemment, si la guerre s'était prolongée, les Russes se seraient heurtés aux même problèmes qu'ils rencontrent aujourd'hui (logistique et C2 défaillants, effectifs et matériels peu nombreux...) en Ukraine. Mais quelle aurait été la réplique de l'OTAN et des Américains ? Quelle serait-elle de même si la situation devait se reproduire à l'avenir, avec d'autres majorités en place dans certains pays ?

    Tout ça pour dire, qu'effectivement on les aurait sans doute renvoyé chez eux mais peut-être pas aussi facilement qu'on le pense (ou en tout cas, peut-être pas à un coût qui n'est pas aussi modique qu'on le pense).

    Et que cela démontre, à mon sens, que les arguments qui consistent à dire que c'est bon, "les Russes conventionnellement c'est plié, ils sont finis et on peut regarder ailleurs", sont fort peu convaincants. 

    Ils ont montré qu'ils n'avaient pas peur de déclencher des conflits pour défendre leurs intérêts et il serait naïf d'imaginer qu'ils ne parviendront pas, dans un avenir relativement proche, à reconstituer des forces militaires, peut-être inférieures à ce qu'ils ont aujourd'hui, mais suffisantes, en tout cas,  pour, peut-être pas arriver jusqu'à Berlin mais, mettons, relier Kalinigrad au reste de leur territoire en se débarrassant des quelques milliers d'hommes qui les en empêchent ou préparer un deuxième round contre une Ukraine épuisée.

    Et là, si on se retrouve dans cette situation et que le roi est aussi nu qu'aujourd'hui et confronté à la mauvaise volonté de ses suzerains, ça promet d'être tendu...

     

     

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  15. il y a 21 minutes, CortoMaltese a dit :

    Bien sûr qu'il y a une part de guerre civile. Tout comme les américains ne peuvent pas provoquer une révolution dans un pays qui n'en veut pas (raison pour laquelle les théories d'un Maidan téléguidé et presque crée Ex Nihilo par l'Occident sont ridicules), les russes n'auraient pas pu faire jouer leur stratégie de guerre hybride avec succès sans un réel ressentiment de l'Est de l'Ukraine contre Maidan et les élites pro-européennes qui en sont issues. Les milliers de jeunes hommes qui ont tenus la ligne de front côté séparatistes depuis 2014 doivent bien avoir quelques convictions relativement fortes à ce sujet pour accepter de risquer leurs vies dans des tranchées boueuses au nom de leur république autoproclamée. 

    Sans nécessairement être en désaccord, il me semble aussi que les conditions financières réservées aux volontaires à l'époque étaient tout-à-fait attractives comparées aux perspectives d'avenir qui s'offraient à la population dans ces états mafieux à l'économie sinistrée. Surtout à une période où la guerre était quand même moins meurtrière qu'aujourd'hui, si je ne dis pas de bêtise. 

     

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  16. Il y a 4 heures, gustave a dit :

    Justement non, les mutineries et autres sabotages délibérés n’ont pas été documentés de façon un tant soit peu certaine. Ce qui ne signifie pas par ailleurs que c’est faux.

    Juste sur le côté mutineries, on avait quand même eu quelques articles (sur les Ossètes repartis en Ossétie de mémoire par exemple) et malgré tout quelques vidéos qui ressemblaient au moins à quelques "échanges de vues musclés entre les différents niveaux hiérarchiques". Après, je pense aussi (mais peut-être fais-je erreur) que le fait, comme ça a été rapporté, qu'il y ait des Refuseniks et que certaines offensives soient menées uniquement par des volontaires dans certaines unités joue peut-être dans le sens où cela laisse une certaine soupape de décompression. Mais, je ne suis pas qualifié pour parler de ces questions.

    Pour les sabotages, personnellement en tout cas, je n'ai effectivement aucun souvenir, si ce n'est des supputations.

    Plus largement le terme que j'employais pour parler de la crédibilité de Fleming,  c'était que ses commentaires étaient "assez largement corroborés". Et quand on voit les propos qu'il avait tenu fin mars :

    Citation

    We’ve seen Russian soldiers – short of weapons and morale - refusing to carry out orders, sabotaging their own equipment and even accidentally shooting down their own aircraft.

    Citation

    We know Putin’s campaign is beset by problems – low morale, logistical failures and high Russian casualty numbers. Their command and control is in chaos. 

    Avec le recul, ça ne me paraît pas absurde de les qualifier comme cela. Mais bon, on ne va pas se battre pour de la sémantique. Je ne dis pas qu'il faut accepter chacun de ses propos comme parole d'évangile et je pense que, sur ce point-là au moins, nous serons d'accord :wink:.

    À noter, en revanche, que, lors de sa conférence, il a repris les propos fuités ("Les Russes sont à court de munitions et les généraux russes le savent") et les a explicitement confirmés.

    Voila.

    Vous en faites ce que vous voulez. :wink:

    il y a 23 minutes, Yorys a dit :

    Oh mais je n'ai jamais pensé que des raisons "chevaleresques" ou "humanitaires" pouvait restreindre les russes (ni les ukrainiens d'ailleurs) mais plutôt à des raisons tout à fait pratiques d'image dans les populations visées ou d'allocations de ressources. Maintenant qu'ils ont fait leur deuil d'un accueil en libérateurs et qu'ils on compris qu'ils ne pouvaient pas laisser les ukrainiens utiliser librement sur leurs arrières ces considérations n'ont plus cours c'est tout. Sans doute l'attaque sur le pont en a été le déclic. Ainsi que la nomination de Surovikin qui est connu pour son absence d'états d'âmes !

    Nan mais, là excuse-moi, mais après Boucha et Marioupol, et quand ils voient la résistance des troupes ukrainiennes, j'ai quand même beaucoup de mal à croire qu'ils se fassent encore des illusions sur leur image tant en Ukraine qu'à l'étranger.  Poutine est certes sans doute mal informé mais il y a des limites. 

    Quelles sont les questions d'allocation de ressources auxquelles tu penses ? Ça revient implicitement à reconnaître que les Russes doivent gérer une quantité très limitée de missiles dans ce cas-là, non ?

     

    Sinon, les Ukrainiens ont riposté, au moins symboliquement...

    Deux mille personnes se sont retrouvées sans électricité en raison du bombardement d'une sous-station dans la région de Belgorod par les Forces armées ukrainiennes selon des propos du gouverneur rapportés par la Gazeta.

     

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