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Une Défense européenne sans armée commune


Tancrède
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Petit délire pour imaginer ce qui pourrait être réellement fait face aux terribles restrictions budgétaires dans toute l'UE, aux perspectives aléatoires et aux problèmes politiques entre Etats membres, surtout au sein de la zone Euro. Et petit délire où on cherchera à éviter le débat des europhiles et eurobéats contre les alter-européens  :lol:, eurosceptiques et europhages.

Le point est: quels scénaris de gestion, organisation et commandes en commun vous semblent compatibles avec l'UE telle qu'elle est et semble devoir rester pendant encore longtemps, mais pour autant nécéssaire face au manque de sous? Clairement, les Etats, surtout les Etats comme la France et la Gibi, mais aussi l'Espagne et l'Italie dans une moindre mesure, ainsi que l'Allemagne pour d'autres raisons (avant tout de politique intérieure et de politique industrielle), ont encore besoin et intérêt à des politiques d'équipement et/ou d'emploi de leurs forces qui soient purement nationales, une "res publica" européenne n'existant pas: pas de société civile européenne, pas de débat européen, rivalité/concurrence inter-étatique, consensus encore nationaux, perception des intérêts nationaux primordiale, donc politique extérieure -et définition et usage de l'armée- fait pour s'y accorder.

Mais l'argent pose problème, et nombre d'Etats, si ce n'est tous, en sont au point où il n'est plus question de sabrer des régiments et autres unités, mais bien de perdre ou de garder des capacités entières, donc d'avoir à choisir quelle capacité d'action extérieure on ampute! Le seul point de l'uchronie est de partir du principe qu'une conférence au sommet est décidée pour rationaliser au mieux ce qui peut l'être tout en gardant à l'esprit que chacun, en tout cas les plus grands, voudra garder son armée, la plus complète possible et donc sa politique extérieure (seul scénario probable aujourd'hui). Dans quelle mesure cette rationalisation peut autoriser des économies réellement importantes qui soient aussi compatibles avec cette volonté politique de rester autonome dans son action? Quels différents scénaris peuvent en sortir?

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On peut discuter du bien fondé de certains choix, des limites ou non de tel ou tel matériel, des dysfonctionnements des projets, mais les réalisations communes existent, tant au niveau matériel qu’au niveau organisationnel.

En tant que Français nous avons une tendance (idéologique) à surestimer les difficultés de collaboration, alors que nous participons à plein de projets communs. Ceci me semble particulièrement vrai au niveau des structures opérationnelles intégrées / communes ; il me semble que les autres pays, au travers des «habitudes» OTAN, on une vision plus « évidente/ naturelle ». Au niveau pratique nos militaires s’adaptent et apprennent à travailler de manière intégrée ; c’est au niveau de la «représentation politico/idéologique» qu’il semble y avoir comme une dissonance, un retard à l’allumage (entre rêves de grandeur et arrogance mal placée) Encore que je soupçonne certains d’âtre dans le double langage, un pour les affaires réelles un autre pour le bon peuple…

Je suis bien d'accord que la relation "défense UE" / OTAN n’est pas évidente. Mais la relation «France-gaullisto-dissuasion-indépendante » / OTAN ne l’était pas davantage (sauf dans les rêves mouilles)

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Je vais essayer de formuler une ou deux propositions en essayant de réfléchir en terme "capacitaire" c'est à dire "telle unité, ou telle matérielle remplit telle fonction qui vise à tel but politique".

Je reprend donc l'hypothèse de Tancrède. L'Europe est fragmentée en Etats Souverain qui ne sont pas dans une dynamique d'intégration mais qui sont désireux de coopérer pour ne pas perdre totalement leur autonomie vis à vis d'Uncle Sam et de conserver de quoi assurer un spectre de mission de souveraineté sur le territoire européen, conserver de quoi taper aux limites proches de l'Europe (le bassin Méditerranéen au Sud, une ligne à l'est Talinn/Istanbul, et on soyons fou poussons vers le Golfe où nous voulons maintenir une présence sur la route du pétrole) et assurer la projection d'un corps expéditionnaire. Je pars du principe que nous restons vassaux des américains qui se concentrant sur le théâtre pacifique agissent au niveau diplomatique pour qu'on se concentre sur la défense du secteur Méditerranéen et Atlantique. Ils réduisent leur participation en moyen conventionnel en Europe et en Méditerranée tout en maintenant des forces respectables dans le Golfe et près de Suez. L'organisation de référence est l'OTAN où les ricains nous laisse un peu les mains libres mais en nous surveillant de près.

Je synthétise donc niveaux de coopérations :

- Souveraineté (dimension nationale)

- Sphère d'influence (dimension régionale)

- Corps expéditionnaire (dimension globale)

Pour le premier niveau c'est un peu chacun sa gueule. La dissuasion nucléaire américaine est là pour ça. La France ramène pose sa mallette sur la table et ça fait rire les diplomates des autres nations européennes. On peut imaginer des coopérations d'équipements sur des trucs de bases pas stratégiques (avions d’entraînements, fusil d'assauts) et une continuation des programmes d'échanges d'officiers européens. ça reste du folklorique et ça permet à tout le monde de s'échanger quelques bonnes idées en se tapant dans le dos.

Pour le matos on a déjà abordé le sujet dans d'autres topics, je pense que vouloir des standards uniques aura au mieux le même résultat que la réforme Gribeauval au XVIIIe siècle (la réduction de 27 à une vingt standards  :lol:)

Grosso modo ça nous donne des armées de principautés pro ou semi-pro qui n'ont pas vraiment vocation à servir à autre chose qu'à maintenir la masse critique minimale pour faire le reste. On peut imaginer une coopération pour l'entrainement, la doctrine, les échanges de personnels visant en somme à faire dans le qualitatif plutôt que dans le quantitatif. Ainsi on dégage des cadres efficaces pour l'outil de politique international réel dont on veut se doter. En cas de menace conventionnelle vraiment grave (mais qu'on peut donc anticiper), ces fourbes de chinois ont trouvé une onde qui empêche l'utilisation d'arme nucléaire et les "Panzers" chinois se lancent à la conquête des steppes russes, on a le temps de remonter en puissance et de donner à cette armée un encadrement et un matériel de base un peu pêchu.

Le risque que je vois c'est que l'Allemagne puisse décider de se redonner en propre la prédominance militaire sur le continent ce que vivrait mal GB et France. Pour compenser les deux puissances ont donc besoin de l'Espagne et de l'Italie.

Pour les niveaux suivants je ne parlerai que des pays qui ont des armées d'une certaine taille critique et l'ambition de peser au delà de leurs frontières (France, GB, Italie, Espagne, Allemagne, Pologne(?) ).

Au niveau régional, la coopération peut se faire un peu comme ce qui a été fait en Libye. Si on a la légitimité et un niveau de consensus adéquat on peut aisément aller cogner un Etat armé de merde post-soviétique mal entretenue. Si bien sur on a les conditions politiques qui font que cet Etat puisse effectivement connaitre une défaite sur le plan intérieur (face à une autre faction).

Là on imagine des coop. au niveau renseignement, logistique et Etat major OTAN, mais là encore comme en Libye, les Etats ont des marges de manoeuvres pour se la jouer solo ou en duo tant que ça ne franchit pas certaines lignes rouges.

On peut aussi imaginer des actions pour défendre un bout de territoire européen menacé par un voisin gourmand (Chypres, Malte, quelque autre bout de terrain à l'est ...) mais qui serait réduit à une stricte application du principe d'auto défense au nom "de la solidarité européenne". Là encore j'imagine les Allemands bien installés derrière leurs glacis assez peu enthousiaste à se mouiller dans des histoires qui les concerne très moyennement.

En gros c'est notre capacité à maintenir l'ordre et défendre nos intérêts dans la sphère immédiate Européenne. (pour des raisons économiques et politiques). ça ça ne peut clairement plus s'envisager qu'en coalition car les prés carrés du XXe siècle sont maintenant des endroits où les puissances majeurs ont toutes des intérêts (pas forcément vitaux) et ça permet de tous se surveiller en augmentant donc nos capacités.

ça implique des coopérations sur des matériels plus stratégiques (exemple : Eurofighters, hélicoptères, MBT, drones, marines, renseignements) et surtout des coopérations régulières.

EDIT : ajout suite à une réflexion que je me suis fait, la coopération avec la Grèce devient une priorité dans ce cas de figure. Vu sa vassalisation à la France et l'Allemange on l'équipe entièrement avec la production maison et on s'en sert comme d'une tête de pont avancée. On peut imaginer l'aménagement d'une ou deux bases aériennes et des facilités pour les flottes européennes dans les ports. En échange on lui offre des garanties sur sa souveraineté face aux turcs.

Au niveau global et là c'est plus problématique car c'est le point où les intérêts des Etats clashent le plus. A mon avis ça ne peut pas s'envisager à l'échelle de l'OTAN, car on parle là de projeter une force militaire loin du théâtre européen. A des endroits ou en plus notre maquereau (les US) ne veulent pas forcément nous voir nous pointer. Où les Allemands et les autres "petites" nations européennes n'ont pas en plus de volonté de participation.

A mon avis on peut tout à fait concevoir des forces "bilatérales" avec les forces des deux grosses nations "expéditionnaires" amalgamant des auxiliaires des autres (par exemple l'intégration du Porte Aéronef Garibaldi et d'une FREMM italienne à notre GAN) et une coordination dans la rotation des bâtiments.

Je ne parle pas bien sur de coopération sur les SNA où la dissuasion nucléaire, ça c'est pas possible.

ça repose beaucoup sur le marchandage entre Etats, je te file une frégate par ci pour boucher un trou, je te met un PAéronefs par là pendant que le PA est en IPER ...

J'admets volontiers ma difficulté à penser le niveau global. C'est très compliqué parce qu'il y a de nombreuses choses à faire et beaucoup de problèmes d'intérêts nationaux qu'on ne peut tout simplement pas confier à nos seuls alliés. Qu'est ce qu'une unité italienne ou espagnole irait faire avec nous par exemple en Afrique ? On peut imaginer qu'à Djibouti ça peut avoir de l'intérêt (pétrole pétrole pétroleeeeeee), mais pas vraiment ailleurs.

Et je ne fais vraiment pas confiance aux Allemands pour autre chose que de défendre leur bout de terrain.

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