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Diversité des uniformes jusqu'en 1914


aigle
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Jusqu'en 1914 - et surtout sous la Révolution et l'empire, les tenues sont d'une grande diversité - même au sein d'une seule armée.

Par exemple en France chasseurs à cheval et dragons sont vêtus de vert alors que le reste de l'armée a adopté le bleu.

Les hussards ont des tenues multicolores très variées qui permettent de distinguer les différents régiments ...mais conduit à confondre hussards français et ennemis à mon avis.

Comment un simple soldat pouvait il savoir à qui il avait affaire ?

pourquoi cette diversité ?

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  • 2 weeks later...

Je remonte ce sujet car vraiment je ne comprends pas certains aspects de la bataille "napoléonienne" (disons entre 1720 et 1870 quand les uniformes ont colorés et variés.

L'objectif est de bien distinguer les armées : les Français en blanc puis en bleu, les Anglais en rouge, les Prussiens en bleu foncé, les Russes en vert... Mais déjà les Autrichiens sont en blanc comme les français (certes avec des pantalons bleurs).

Et que dire des Suisses qui combattent dan sles rangs français en tenue rouge ?

et des dragons français et des chasseurs à cheval qui sont tous en tenue verte ?

J'imagine que les soldats avient des cours pour apprendre toutes ces tenues ? ou se fiaient ils à leurs sergents ?

Et puis distinguer les armées avec la fumée des canonades et autres fusillades, cela avait il un sens ?

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Supposer que les soldats ont des "cours", c'est surestimer l'enseignement militaire à cette époque, ou plutôt le regarder à travers nos critères d'Etats développés modernes.

La diversité des uniformes est énorme, mais sert aussi et surtout à pouvoir s'y retrouver un peu dans sa propre armée avant même de pouvoir différencier les armées (considération primordiale, mais qui vient APRES): c'est de fait un système de "command and control" sur un champ de bataille sans aucun système de visualisation autre que les yeux pour pouvoir ordonnancer un combat essentiellement en ligne avec des effectifs d'armées de campagne qui dépassent au minimum les 40 000h en général. Des armées aussi désormais permanentes, et dont le mode de combat principal repose sur le fait de manoeuvrer aussi vite que possible de façon aussi ordonnée que possible, et ce malgré:

- un encadrement somme toute peu nombreux (sous officiers et surtout officiers)

- une part d'unités fraîchement levées voire de milice (les Etats d'alors allant jusqu'à doubler leur armée lors d'une entrée en guerre), donc peu réactives et peu entraînées à avoir cet oeil là

- des soldats pros (les permanents ou ceux encadrant les unités fraîches) qui ne sont pas vraiment non plus excessivement formés, même s'ils ont de la bouteille dans l'armée, et surtout qui n'ont, depuis les bas échelons pendant une bataille, qu'un faible champ de vision sur leur situation

- encore une fois, des batailles et mouvements de dizaines, parfois centaines de milliers d'hommes, avec pour seul moyen de perception directe l'oeil et de transmission directe la voix, les autres étant essentiellement des estafettes (qui se perdent, ont une info partielle, périmée ou fausse, sont tuées....), le son des instruments (vite confus) et quelques signaux visuels par fanions entre quelques échelons de commandement (inaccessible moyen pour les unités élémentaires). Et juste un cerveau à la fois pour décider à chaque échelon de commandement.

Bref, ordonnancer en temps satisfaisant une telle masse d'hommes qui doivent pouvoir aussi "se reconnaître" entre eux un minimum (ne serait-ce que pour arriver à garder les rangs ou les regrouper s'ils ont cassé), c'est plutôt coton, surtout dans l'extrême fumée et la confusion des combats.

Il faut aussi garder à l'esprit que, pour les unités de bataille (moins pour les "légers", mais dont peu en fait sont strictement faits pour agir uniquement hors d'une bataille), l'uniforme est aussi important que les enseignes, drapeaux, cornettes et fanions en tous genres: ils sont des points de ralliement, des façons de se reconnaître à bas échelons, ET des moyens de "comprendre" ce qu'on voit pour les chefs.

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Je voudrais ajouter une autre suggestion: les réputations d'unités. Par exemple le bonnet à poil des grenadiers de la vieille garde et leur grande taille font comprendre aux soldats en face qu'il ont affaire à une unité d'élite qui n'a aucune chance de se débander et est très létale, ce qui augmente leurs propres chances de fuir le combat.

Corrigez moi si je me trompe, ou si j'exagère la capacité des soldats à identifier leur adversaire sur le champ de bataille.  :lol:

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Je voudrais ajouter une autre suggestion: les réputations d'unités. Par exemple le bonnet à poil des grenadiers de la vieille garde et leur grande taille font comprendre aux soldats en face qu'il ont affaire à une unité d'élite qui n'a aucune chance de se débander et est très létale, ce qui augmente leurs propres chances de fuir le combat.

Corrigez moi si je me trompe, ou si j'exagère la capacité des soldats à identifier leur adversaire sur le champ de bataille.  :lol:

Non ca en fait partie (les bonnets à poils, les epaulettes, les "mitres" des grenadiers russes..........)

Pour mémoire de toute façon on a une image d'uniformes propres sur mannequins de démonstration

Sur le champ bataille la distinction entre unités se perdait assez rapidement

Ainsi les anglais à Waterloo n'etaient plus vraiment en rouge pantalons blancs mais plutot en marron-boue/marron boue

idem pour les lignards français d'ailleurs

Il faut dire qu'assez vite entre la terre projetée du champ de bataille, la poudre volant ici et là, les morçeaux de ses copains faisant des vols planés, les uniformes devenaient rapidement assez degueulasses

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La réputation ne peut jouer que pour un nombre restreint d'unités (les Gardes et quelques autres parfois) dont le renom et le fait de les savoir "en face" lors d'une bataille (avec la peur des les voir surgir, qui mène parfois à les voir partout: cf les Anglais à Waterloo, encore persuadés d'avoir fait face à la Vieille Garde tant l'assaut de 5 malheureux bataillons éreintés de Moyenne Garde, à 1 contre 5, leur a foutu les jetons :lol:), permet de les reconnaître.

L'apparence joue beaucoup: les bonnets à poils (pas si spécifiques à la Vieille Garde), les coiffures hautes, les épaulettes.... Donnent un air plus imposant, grandissent. La cavalerie lourde cuirassée a toujours travaillé le brillant de ses armures pour créer un tel effet, depuis qu'il y a des cavaliers cuirassés (cet effet est mentionné par des souvenirs de plusieurs nations face aux cuirassiers et carabiniers impériaux): les cataphractaires de l'antiquité, tout comme la chevalerie, produisaient cet effet, qui s'est poursuivi à l'époque classique. Ainsi pendant les Guerres d'Italie ou la guerre de Trente Ans, alors que pourtant l'obsolescence du "système d'armes" cavalier cuirassé était manifeste et coûteuse. On a quand même spécialisé une cavalerie lourde blindée (pour l'affrontement contre les autres unités de cavalerie plus que pour briser des rangs d'infanterie), aux XVIIème siècle, qui est demeurée jusqu'en 1914. Il s'agissait donc d'un fer de lance dont on estimait que l'efficacité valait encore le coup. Et l'effet psychologique était réel.

Les Polonais, jusqu'au début du XVIIIème siècle, avaient leurs propres hussards ailés: une cavalerie lourde d'élite nombreuse, très blindée, avec de hautes coiffures et des ailes énormes dans le dos. L'effet sonore pendant une charge massive était paraît-il dantesque.

Sur le champ bataille la distinction entre unités se perdait assez rapidement

Ainsi les anglais à Waterloo n'etaient plus vraiment en rouge pantalons blancs mais plutot en marron-boue/marron boue

idem pour les lignards français d'ailleurs

Il faut dire qu'assez vite entre la terre projetée du champ de bataille, la poudre volant ici et là, les morçeaux de ses copains faisant des vols planés, les uniformes devenaient rapidement assez degueulasses

Oui pour la crasse, mais c'était rarement au-delà du reconnaissable: les intempéries et la fumée étaient nettement plus cause de confusion, de même que l'état émotionnel ou la panique d'une ou plusieurs unités qui fuient en foutant le bordel dans les unités qui suivent.

L'uniforme restait quand même la plupart du temps reconnaissable (moins quand on s'est mis à systématiquement faire des campagnes d'hiver: boue, neige, brume, pluie et blizzard n'aident pas), de même que le principe des batailles de ligne qui contraignait quand même l'immense majorité des unités à garder la cohésion, avec des bas officiers et sous-officiers dont 90% du boulot était de garder ce monde là groupé. Avec, toujours à ne pas oublier, les enseignes d'unités!!! Point de ralliement essentiel: d'ailleurs, les armées de la monarchie facilitaient plus le boulot avec des drapeaux pleins de couleurs et très différenciés.... La République, avec son uniformité tristounette, a du créer de la confusion :lol:.

Pour la note, à Waterloo, dans l'armée française, il n'y avait apparemment pas 20% de chaque unité qui avait un uniforme un minimum complet. Pour essayer de retrouver l'uniformité et quelque chose approchant une apparence d'armée, la capote grise (le manteau, petits saligauds) fut en fait souvent l'uniforme de la campagne des Flandres.

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Je voudrais ajouter une autre suggestion: les réputations d'unités. Par exemple le bonnet à poil des grenadiers de la vieille garde et leur grande taille font comprendre aux soldats en face qu'il ont affaire à une unité d'élite qui n'a aucune chance de se débander et est très létale, ce qui augmente leurs propres chances de fuir le combat.

Pour completter, je rajouterai  deux observations:

- ces tenues ont un aspect fonctionnel. Ainsi, les bonnets à poils servent de protection contre la cavalerie. Leur hauteur donne un amorti contre les coups de sabres. Dans les faits, si c'est réservé aux troupes d'élite, c'est que cela coûte cher, très cher à produire.

- dans le making of du "Patriot" avec Mel Gibson, on voit le travail du chef costumier. Celui-ci parle du casque du colonel Dragon joué par Jason Isaacs qui poursuit le héros. Quand, pour la première fois, ils virent le casque, lui et ses collaborateurs riaient. Ils le trouvaient ridicule, exubérant. Jusqu'à l'essayage. Là, ils comprirent son effet psychologique. Surtout que l'acteur est un acteur shakespearien. Il a dans sa formation un enseignement d'escrimeur.

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- dans le making of du "Patriot" avec Mel Gibson, on voit le travail du chef costumier. Celui-ci parle du casque du Dragon qui poursuit le héros. Quand, pour la première fois, ils virent le casque, lui et ses collaborateurs riaient. Ils le trouvaient ridicule, exubérant. Jusqu'à l'essayage. Là, ils comprirent son effet psychologique. Surtout que l'acteur est un acteur shakespearien. Il a dans sa formation un enseignement d'escrimeur.

Tu fais allusion au personnage basé sur Banastre Tarleton ? Le nom a été changé pour le film je crois.

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Tu fais allusion au personnage basé sur Banastre Tarleton ? Le nom a été changé pour le film je crois.

Oui.

Certes Serge

Mais alors pouquoi ne pas fournir des éléments réellement protecteurs comme des bombes métalliques ou des casques ouverts (type casques de dragons justement)

Je dirais;

- Tout cela coûte cher et nous ne sommes pas encore dans une pratique de "Guerre de Seconde Génération". Nous sommes en "Première Génération", la recherche de la bataille décisive.

- Le modèle napoléonien va changer les choses en seconde, la guerre industrielle. Seul cette étape d'organisation de la conduite de la guerre permet de mettre en place une fourniture massive d'effets adaptés.

- N'oublions pas qu'en ces temps, beaucoup d'unités sont propriétées d'un homme. Ce dernier paye sur ses deniers l'equipement. C'est également un facteur de différence.

Édit: j'en profite pour glisser que la Légion romaine est un très bon exemple de "guerre de Seconde Génération". Comme quoi....

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  • 5 weeks later...

4 questions secondaires mais qui m'intéressent : quand les chasseurs à cheval et les dragons français ont ils abandonnés la couleur verte qu'ils portaient depuis le XVIIIè siècle pour la couleur bleue ciel (chasseurs) et noire (dragons)? il me semble que c'est sous la IIIè république car en 1870, ils avaien encore leurs couleurs traditionnelles et ne les portaient plus en 1914.

savez vous comment fut justifié ce changement : nécessité tactique ou exigence financière (je ne parle pas de la vraie raison mais du motif invoqué publiquement) ?

et comment il fut accueilli à l'époque par les officiers de ces armes et par l'opinion publique (qui me semblent avoir été très conservatrice n ematière d'uniformes avant 1914) ?

Pourquoi la cavalerie a-t-elle été plus "moderne" sur ce plan que l'infanterie ?

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