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L'uchronie dont vous êtes le héros...


alexandreVBCI
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Il y a 1 heure, Ppblouin21 a dit :

Les meilleurs pods sont evidemment ceux qui permettent à la France et l'Angleterre de vaincre le 3eme Reich en 1940 41 sans trop d'aide US et en evitant la main mise soviétique sur l'Europe de l'est....

Dans l'excellent fil "The Forge of Weyland" sur AH les anglais et français conviennent de se rencontrer a intervalles réguliers et comparent lors de manoeuvres  matériels et tactiques, on peut imaginer une amelioration sur les materiels, en + des sujets habituels , tourelle a 2 ou 3 hommes, radios,  la comparaison sur les suspensions,  un somua avec la suspension du A10 le rendrait peut etre plus mobile et facile a gerer dans la bataille..

 

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Il y a 3 heures, DMZ a dit :

Je ne connaissais pas du tout, je ne suis pas très au fait des évolutions de l'armée britannique entre les deux guerres.

J'ai découvert et il y a effectivement du potentiel :

https://en.wikipedia.org/wiki/Experimental_Mechanized_Force

A la même epoque on a en France le general Doumenc qui pousse dans le meme sens , un autre bon sujet d'uchronie....

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  • 3 weeks later...

Et si ?... Une toute petite variation mais qui va changer bien des choses, la découvrirez-vous ?

20 juin 1940 - Huit heures du matin - Le Clair Bois, Anjeux

Ouf, quel étourdissement ! Que m'est-il arrivé ? Bon, ça va mieux, je vais rentrer tranquillement à la maison et me prendre une bonne douche. Fini pour aujourd'hui, le footing.

Mais qu'est-ce que c'est que ce vacarme ? On se croirait dans un reportage à Bakhmut ! Merde, c'est quoi ce bonhomme en uniforme de 40 ? On tourne un film ? Je n'ai rien vu aux infos. Ouark ! Il a le bras à moitié arraché, c'est trop réaliste, ça donne envie de vomir. Merde, merde, merde, merde, c'est un vrai mec et il est réellement mort !  Ça y est, je vomis...

Il a un journal dans sa poche : " Le Temps - Jeudi 13 juin 1940 ", " LA BATAILLE POUR PARIS ET POUR REIMS continue avec la même violence - Déclaration du Président Roosevelt ". Je suis tombé ? j'ai heurté une souche ? Ce n'est pas possible, je vais me réveiller ! Non, tout est trop réel, on va faire comme si c'était vrai.

Bon, si les combats sont dans le coin, nous sommes vers le 20 juin 1940, un soldat jeune, bouche ouvert, tête nue, et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, dort. Et c'est moi qui commence à avoir des sueurs froides dans le dos malgré la chaleur estivale (y'a encore des saisons, ma brave dame, c'est pas encore la faute à la bombe)... Va falloir que je réagisse vite, moi, sinon je vais avoir cinq ans de problèmes, si pas plus !

On a dit qu'on ne paniquait pas. JE NE PANIQUE PAS !!!!

On se calme, on se pose, on réfléchit, on établit une première liste de priorité :
1) Rester en vie.
Faut pas se faire descendre par erreur ou accident. Je vais me planquer dans le petit bois, même s'il a changé en 70 ans, je le connais et, s'il n'y a personne, j'y serai à l'abri pour établir mon plan d'action. Y'a quand même ces chenilles qui se rapprochent, si c'est des Schleus qui nettoient le terrain, je suis mal avec mon survet fluo. Allez, au fond des buissons et tant pis pour mes vêtements, c'est que du Décath'. Un coup d’œil à mon smartphone... ah, c'est vrai, je l'ai laissé à la maison tout à l'heure.
Faut pas se faire tuer comme ennemi. Va falloir trouver des vêtements de l'époque pour ne pas attirer l'attention.
Faut trouver de quoi survivre. Je vais commencer par les rations du soldat, sa gourde, je les planquerai dans un premier temps pour ne pas me faire reprocher de détrousser les morts (encore que je ne pense pas que ce soit ce qui préoccupe le plus les gens -"amis" ou "ennemis"- en ce moment et puis je ne prends aucun effet personnel !) Ensuite je sais que je peux tenir une semaine sans boire et un mois sans manger. J'ai le temps de voir venir d'autant que chaque village a sa fontaine.

Les véhicules passent, c'est bien des Allemands, et si ce sont des figurants, c'est sacrément bien fait, va falloir rester prudent.

Bon, c'est bien, je peux me poser et continuer ma liste
2) S'extraire de la zone des combats.
3) Rejoindre la future zone libre.
4) Passer en Angleterre si possible.
5) Chercher à contacter un responsable, je peux toujours aller voir De Gaulle qui cherche du monde mais faudra se trouver une couverture (c'est le monde à l'envers...) On verra à ce moment pourquoi, à quoi et comment aider.

6) MERDE ! Et si ce n'était pas un évènement unique ? Si jamais il y a un fondu qui se retrouve dans la même situation de l'autre côté du Rhin et qui se met à aider le petit moustachu, on est mal de chez mal. Il faut au plus vite monter une cellule de veille qui va m'aider à identifier d'éventuelles altérations. Faut que j'accélère cette première phase.

Je suis en bordure du bois et la D 417 - tiens, c'est une nationale à l'époque - offre le spectacle désolant de véhicules abandonnés plus ou moins endommagés que des convois allemands dépassent. Parmi eux, une moto Gnome-et-Rhône est couchée dans le fossé.
Le terrain de Luxeuil est à une vingtaine de kilomètres, en passant par les petits chemins que je connais, j'en aurais pour moins d'une heure. Au bruit de la canonnade, les Allemands ne doivent pas encore y être. Alors, on tente une évacuation aérienne ? Allez, banco, si je ne trouve rien, je me planquerai à Luxeuil avec les réfugiés et j'aviserai.

Suit une attente interminable d'une accalmie dans le passage des troupes allemandes. Enfin une pause, je peux redresser la moto et je kicke comme une malade pour la faire démarrer. J'enclenche une vitesse et lâche doucement l'embrayage, je cale ! On recommence, ça marche... Merde, un camion au fond, vite, je fonce vers lui et tourne à gauche dans le chemin de terre vers Girefontaine. Des coups de feu claquent derrière moi.
La vache, le chemin est bien plus défoncé qu'à mon époque, c'est parti pour un kilomètre de cross avec un tape-cul, je ne vous dis que ça ! On est loin, très loin de ma Husqvarna Norden 901 ! Aïe, ça se termine en sentier, je dois pousser la moto sur cent mètres juste avant d'entrer dans Girefontaine.
À nouveau quelques soldats dans la rue principale mais je parviens à me faufiler vers Anjeux sans attirer l'attention. Je m'attendais à une petite route de campagne mais c'est un chemin de terre ici aussi.
J'arrive devant ma maison, à Anjeux, que je dépasse un peu et je laisse la moto dans le chemin creux à l'arrière. Ce n'est plus (pas encore ?) ma maison, c'est une ferme qui semble barricadée. Un petit tour du village pour me procurer des habits moins voyants que mon jogging, que je fourre dans une besace, je me changerai quand j'abandonnerai la moto. Je repars direction de La Pisseule, ici aussi en chemin de terre, ça m'arrange il n'y a personne, d'où je prends la route d'Ainvelle.
J'entends quelques coups de canons plus au nord et plus au sud, probablement les passages de la Sémouse à Saint-Loup-sur-Sémouse et à Conflans-sur-Lanterne, c'est bien, la Sémouse ne doit pas être franchie, je vais pouvoir passer la Lanterne sans trouver d'Allemand à Briaucourt.
Direction Abelcourt à travers le bois, je croise quelques soldats français qui se cachent à mon approche mais me regardent d'un air éberlué, c'est vrai qu'ils ne doivent jamais avoir vu un tel spectacle.
Sainte-Marie-en-Chaux, Breuches, je suis au terrain de Luxeuil - Saint-Sauveur à neuf heures et demie. De la fumée s'élève, les avions qui m'ont survolée tout-à-l'heure sont peut-être passés par là ce matin.

Modifié par DMZ
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il y a une heure, collectionneur a dit :

Monsieur à donc le permis moto :biggrin: Husqvarna Norden 901, je ne connais pas trop les bécanes contrairement à des oncles et neveux qui sont motards, mais elle a l'air pas mal :cool:

@Ppblouin21 C'est pour vous :)

Il existe un forum moto france 1940....pour rappel le solex etait en gestation en 1940 , un vehicule qui zurait été  parfait pour les chasseurs ardennais à velo....

Il y a 2 heures, DMZ a dit :

Et si ?... Une toute petite variation mais qui va changer bien des choses, la découvrirez-vous ?

20 juin 1940 - Huit heures du matin - Le Clair Bois, Anjeux

Ouf, quel étourdissement ! Que m'est-il arrivé ? Bon, ça va mieux, je vais rentrer tranquillement à la maison et me prendre une bonne douche. Fini pour aujourd'hui, le footing.

Mais qu'est-ce que c'est que ce vacarme ? On se croirait dans un reportage à Bakhmut ! Merde, c'est quoi ce bonhomme en uniforme de 40 ? On tourne un film ? Je n'ai rien vu aux infos. Ouark ! Il a le bras à moitié arraché, c'est trop réaliste, ça donne envie de vomir. Merde, merde, merde, merde, c'est un vrai mec et il est réellement mort !  Ça y est, je vomis...

Il a un journal dans sa poche : " Le Temps - Jeudi 13 juin 1940 ", " LA BATAILLE POUR PARIS ET POUR REIMS continue avec la même violence - Déclaration du Président Roosevelt ". Je suis tombé ? j'ai heurté une souche ? Ce n'est pas possible, je vais me réveiller ! Non, tout est trop réel, on va faire comme si c'était vrai.

Bon, si les combats sont dans le coin, nous sommes vers le 20 juin 1940, un soldat jeune, bouche ouvert, tête nue, et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, dort. Et c'est moi qui commence à avoir des sueurs froides dans le dos malgré la chaleur estivale (y'a encore des saisons, ma brave dame, c'est pas encore la faute à la bombe)... Va falloir que je réagisse vite, moi, sinon je vais avoir cinq ans de problèmes, si pas plus !

On a dit qu'on ne paniquait pas. JE NE PANIQUE PAS !!!!

On se calme, on se pose, on réfléchit, on établit une première liste de priorité :
1) Rester en vie.
Faut pas se faire descendre par erreur ou accident. Je vais me planquer dans le petit bois, même s'il a changé en 70 ans, je le connais et, s'il n'y a personne, j'y serai à l'abri pour établir mon plan d'action. Y'a quand même ces chenilles qui se rapprochent, si c'est des Schleus qui nettoient le terrain, je suis mal avec mon survet fluo. Allez, au fond des buissons et tant pis pour mes vêtements, c'est que du Décath'. Un coup d’œil à mon smartphone... ah, c'est vrai, je l'ai laissé à la maison tout à l'heure.
Faut pas se faire tuer comme ennemi. Va falloir trouver des vêtements de l'époque pour ne pas attirer l'attention.
Faut trouver de quoi survivre. Je vais commencer par les rations du soldat, sa gourde, je les planquerai dans un premier temps pour ne pas me faire reprocher de détrousser les morts (encore que je ne pense pas que ce soit ce qui préoccupe le plus les gens -"amis" ou "ennemis"- en ce moment et puis je ne prends aucun effet personnel !) Ensuite je sais que je peux tenir une semaine sans boire et un mois sans manger. J'ai le temps de voir venir d'autant que chaque village a sa fontaine.

Les véhicules passent, c'est bien des Allemands, et si ce sont des figurants, c'est sacrément bien fait, va falloir rester prudent.

Bon, c'est bien, je peux me poser et continuer ma liste
2) S'extraire de la zone des combats.
3) Rejoindre la future zone libre.
4) Passer en Angleterre si possible.
5) Chercher à contacter un responsable, je peux toujours aller voir De Gaulle qui cherche du monde mais faudra se trouver une couverture (c'est le monde à l'envers...) On verra à ce moment pourquoi, à quoi et comment aider.

6) MERDE ! Et si ce n'était pas un évènement unique ? Si jamais il y a un fondu qui se retrouve dans la même situation de l'autre côté du Rhin et qui se met à aider le petit moustachu, on est mal de chez mal. Il faut au plus vite monter une cellule de veille qui va m'aider à identifier d'éventuelles altérations. Faut que j'accélère cette première phase.

Je suis en bordure du bois et la D 417 - tiens, c'est une nationale à l'époque - offre le spectacle désolant de véhicules abandonnés plus ou moins endommagés que des convois allemands dépassent. Parmi eux, une moto Gnome-et-Rhône est couchée dans le fossé.
Le terrain de Luxeuil est à une vingtaine de kilomètres, en passant par les petits chemins que je connais, j'en aurais pour moins d'une heure. Au bruit de la canonnade, les Allemands ne doivent pas encore y être. Alors, on tente une évacuation aérienne ? Allez, banco, si je ne trouve rien, je me planquerai à Luxeuil avec les réfugiés et j'aviserai.

Suit une attente interminable d'une accalmie dans le passage des troupes allemandes. Enfin une pause, je peux redresser la moto et je kicke comme une malade pour la faire démarrer. J'enclenche une vitesse et lâche doucement l'embrayage, je cale ! On recommence, ça marche... Merde, un camion au fond, vite, je fonce vers lui et tourne à gauche dans le chemin de terre vers Girefontaine. Des coups de feu claquent derrière moi.
La vache, le chemin est bien plus défoncé qu'à mon époque, c'est parti pour un kilomètre de cross avec un tape-cul, je ne vous dis que ça ! On est loin, très loin de ma Husqvarna Norden 901 ! Aïe, ça se termine en sentier, je dois pousser la moto sur cent mètres juste avant d'entrer dans Girefontaine.
À nouveau quelques soldats dans la rue principale mais je parviens à me faufiler vers Anjeux sans attirer l'attention. Je m'attendais à une petite route de campagne mais c'est un chemin de terre ici aussi.
J'arrive devant ma maison, à Anjeux, que je dépasse un peu et je laisse la moto dans le chemin creux à l'arrière. Ce n'est plus (pas encore ?) ma maison, c'est une ferme qui semble barricadée. Un petit tour du village pour me procurer des habits moins voyants que mon jogging, que je fourre dans une besace, je me changerai quand j'abandonnerai la moto. Je repars direction de La Pisseule, ici aussi en chemin de terre, ça m'arrange il n'y a personne, d'où je prends la route d'Ainvelle.
J'entends quelques coups de canons plus au nord et plus au sud, probablement les passages de la Sémouse à Saint-Loup-sur-Sémouse et à Conflans-sur-Lanterne, c'est bien, la Sémouse ne doit pas être franchie, je vais pouvoir passer la Lanterne sans trouver d'Allemand à Briaucourt.
Direction Abelcourt à travers le bois, je croise quelques soldats français qui se cachent à mon approche mais me regardent d'un air éberlué, c'est vrai qu'ils ne doivent jamais avoir vu un tel spectacle.
Sainte-Marie-en-Chaux, Breuches, je suis au terrain de Luxeuil - Saint-Sauveur à neuf heures et demie. De la fumée s'élève, les avions qui m'ont survolée tout-à-l'heure sont peut-être passés par là ce matin.

L'année 2023 commence parfaitement....je vous la souhaite bonne et heureuse...merci pour ce retour glorieux....

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Commentaire piqué dans une uchronie anglaise :

Demandé à Igor Sikorsky de développer le H-4 de manière accélérée... à quel point la Normandie aurait-elle été différente avec quelques porte-avions d'escorte et 40 H-4 ?

Seuls 10 d'entre eux font un court trajet jusqu'à la Pointe du Hoc pour déposer chacun un Ranger et une échelle de corde...

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Il y a 8 heures, collectionneur a dit :

Commentaire piqué dans une uchronie anglaise :

Demandé à Igor Sikorsky de développer le H-4 de manière accélérée... à quel point la Normandie aurait-elle été différente avec quelques porte-avions d'escorte et 40 H-4 ?

Seuls 10 d'entre eux font un court trajet jusqu'à la Pointe du Hoc pour déposer chacun un Ranger et une échelle de corde...

 Commandos et hélicoptères vont bien ensemble , dans la mesure ou la flak n'est pas trop presente...

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Il y a 9 heures, collectionneur a dit :

Commentaire piqué dans une uchronie anglaise :

Demandé à Igor Sikorsky de développer le H-4 de manière accélérée... à quel point la Normandie aurait-elle été différente avec quelques porte-avions d'escorte et 40 H-4 ?

Seuls 10 d'entre eux font un court trajet jusqu'à la Pointe du Hoc pour déposer chacun un Ranger et une échelle de corde...

C'est bien prévu et c'est une des raisons majeures pour laquelle je tiens à récupérer l'équipe Bréguet qui a travaillé sur le gyroplane, premier hélicoptère réellement fonctionnel. En lui suggérant de réaliser un appareil à deux rotors non plus coaxiaux mais situés aux deux extrémités du fuselage (sur le modèle des futurs célèbres bananes volantes), on peut gagner beaucoup de temps et avoir une charge utile bien supérieure au H4.

il y a 37 minutes, Ppblouin21 a dit :

 Commandos et hélicoptères vont bien ensemble , dans la mesure ou la flak n'est pas trop presente...

En les armant de mitrailleuses lourdes de sabord, on peut contrer la DCA à très basse altitude surtout si on a l'effet de surprise avec soi.

Je compte bien proposer un assaut héliporté en temps utile mais n'allons pas trop vite.

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Et bien, braves gens, vous n'avez pas trouvé ? Tout était pourtant dans le texte, en particulier :

Il y a 23 heures, DMZ a dit :

Enfin une pause, je peux redresser la moto et je kicke comme une malade pour la faire démarrer.

 

Il y a 23 heures, DMZ a dit :

De la fumée s'élève, les avions qui m'ont survolée tout-à-l'heure sont peut-être passés par là ce matin.

Du coup, c'est encore plus drôle :

Il y a 22 heures, collectionneur a dit :

Monsieur à donc le permis moto

Bon j'arrête de taquiner...



Jasmine - Adaptation

Jeudi 20 juin 1940, plus tard - Terrain de Luxeuil

Je laisse ma bécane à l'abri d'une petite masure en plein champ -une bergerie semble-t-il, ou quelque chose comme ça- entre Sainte-Marie-en-Chaux et Breuches et peux maintenant mettre la robe que j'ai récupérée à Anjeux, si je doit repartir je l’ôterai mais, pour le moment, il vaux mieux ne pas avoir l'air trop étrange, les regards que m'ont lancés les soldats et quelques habitants me voyant passer cheveux au vent et en pantalon moulant m'ont rappelé que nous sommes encore loin de #balancetonporc. J'ai l'air d'une souillon dans cette tenue chiffonnée mais ça doit être la même chose pour tous ceux qui sont sur la route depuis des jours.

Je traverse le terrain sans voir qui que ce soit ni quoi que ce soit d'utilisable pour m'envoler, ça s'annonce mal. Je ne vais pas pouvoir m'extraire de la poche, j'aurais peut-être mieux fait de partir en sens inverse pour m'éloigner des combats au lieu d'avoir à les traverser une nouvelle fois. Deux solutions : je me laisse dépasser et je cherche des solutions en France occupée ou je fonce vers la Suisse, il doit encore y avoir moyen de passer ; au pire, j'attends la fin des combats pour ce faire. Mais, hormis les soldats alliés qui seront internés, les Suisses ne vont pas laisser passer les réfugiés. Donc direction Paris, j'aviserai ensuite.

Il me faut : de la nourriture, de l'essence, de l'argent, une carte, des vêtements de rechange, une arme. Je tombe enfin sur les soutes à carburant, je rassemble des fûts et j'avise une camionnette avec un pneu crevé, c'est génial, je vais pouvoir transporter une bonne quantité d'essence ce qui me permettra de faire du troc ou du marché noir et me procurer nourriture et argent. Ça me donne aussi un moyen de transport et de subsistance en proposant mes services, d'autant que c'est un véhicule civil qui a vraisemblablement été réquisitionné sans passer sous livrée militaire. Je vais chercher une grange dans les environs où je pourrai cacher mes deux véhicules et suffisamment d'essence. Il ne faut pas rester trop près du terrain qui va être trop surveillé par les Allemands mais je ne peux pas aller trop loin non plus en ce moment.

Victoire ! Une carte d'état-major dans une cahutte sur le terrain. Il y a un bois au nord mais il faut se rapprocher de la ligne de front (si on peut appeler ça comme ça) et je risque gros. Il y en a d'autres à l'est de la Chapelle-lès-Luxeuil avec des fermes et des bâtisses isolées, ça me va mieux. J'ai récupéré un peu de nourriture, quelques fusils, des couvertures, une lampe à pétrole, des bouteilles, un peu de vaisselle et d'ustensiles de cuisine, des allumettes, des outils, des vêtements, quelques pansements... je vais pouvoir pendre la crémaillère. Après avoir changé le pneu, je charge trois fûts d'essence dans la camionnette avec des planches comme plan incliné et des cordes. Il est maintenant midi et j'entends toujours les bruits des combats trop proches à mon goût.

Je planque quelques fûts avec la moto sous une bâche et des planches dans la bergerie. Je piège enfin la soute à carburant avec des grenades et emporte tous les documents trouvés sur le terrain avant de prendre la route vers une heure et demie, ayant remis ma robe que j'avais enlevé pour tous ces travaux de force. J'évite Baudoncourt qui est sur la nationale, il y a encore des réfugiés sur cet axe que je traverse rapidement avant de m'en éloigner vers la-Chapelle dont j'évite le centre et me retrouve à l'orée des bois. La carte est exacte, il y a bien d'autres masures en plein champ. Problème, elles sont en vue des fermes environnantes et je ne peux me permettre de me faire voir pour le moment, et puis elles sont visiblement trop petites pour laisser entrer ma camionnette. J'opte donc pour le Bois Cagnet où je camoufle mon véhicule au fond d'un chemin creux, on verra cette nuit. Je remonte à pied la route vers la ferme du Trage. Il n'y a pas beaucoup d'activité mais elle n'est pas vide, j'avais raison de rester prudent. On verra plus tard comment m'en servir. En attendant, j'en ai plein les bras avec ces engins antédiluviens sans direction assistée, sans compter les manipulations des fûts de carburant. Je mange un morceau de pain, bois quelques rasades puis m'endors dans la cabine.

Je suis réveillée en sursaut par des chocs contre la carrosserie.

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Ouai, ben c'est pas encore gagné pour le MLF car si ça va me simplifier la vie question situation militaire ou papiers (je suis une réfugiée comme les autres qui les a perdus dans la bagarre), je me souhaite bon courage pour convaincre ou même seulement approcher les décideurs...

Je vais voir si je serai à la hauteur de ta signature, @collectionneur, tout en essayant d'éviter le plus longtemps possible de vérifier la dernière compétence évoquée...

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Il y a 1 heure, DMZ a dit :

Ouai, ben c'est pas encore gagné pour le MLF car si ça va me simplifier la vie question situation militaire ou papiers (je suis une réfugiée comme les autres qui les a perdus dans la bagarre), je me souhaite bon courage pour convaincre ou même seulement approcher les décideurs...

Je vais voir si je serai à la hauteur de ta signature, @collectionneur, tout en essayant d'éviter le plus longtemps possible de vérifier la dernière compétence évoquée...

Ok , alors elle s'appelle Irene Joliot-Curie , 43 ans en 1940 , la on va l'ecouter...

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Il y a 2 heures, Ppblouin21 a dit :

Ok , alors elle s'appelle Irene Joliot-Curie , 43 ans en 1940 , la on va l'ecouter...

Ouah, l'autre ! Trop facile !... Dans ce cas, je n'ai qu'à m'appeler Charles Noguès et je vous garantis que ça va dépoter sévère. :bloblaugh:

De plus, je pense que si Irène Joliot-Curie peut avoir plus facilement accès aux responsables politiques, ce n'est pas pour autant qu'on va l'écouter et encore moins les militaires.

Non, le postulat de départ est clair :

Le 31/10/2013 à 09:27, alexandreVBCI a dit :

Vous avez décidé de faire un petit footing dans le bois près de chez vous (...)

Compte tenu de vos connaissances et de votre expérience, que feriez-vous dans l'immédiat et sur le plus long terme ? 

Alors j'ai le droit de changer de sexe pour voir ce que ça donnerait mais je dois garder mes connaissances et compétences, ni plus ni moins et c'est ça qui fait l'exercice intéressant. Et c'est pour ça que, comme je l'ai déjà expliqué il y a quelques temps, je ne me réfère pas à une quelconque documentation avant de rédiger un chapitre.

Le 31/10/2013 à 09:27, alexandreVBCI a dit :

dans la poche de sa capote un journal fraichement imprimé portant la date du 20 juin 1940....

Au passage, j'ai décidé qu'il était plus qu'improbable qu'un soldat ait le journal du jour dans sa poche, j'ai donc pris un exemplaire du Temps vraisemblable, pas celui du 18, trop proche, mais celui du 13 juin.

Le 31/10/2013 à 09:27, alexandreVBCI a dit :

PS : si vous courrez jusqu'à la première gendarmerie venue en criant "je viens du futur, je sais comment battre Hitler" vous avez de grandes chances de passer les 10 années suivantes avec une camisole de force à l'hôpital psychiatrique le plus proche. 

Ah ! Et puis vu comme les asiles psychiatriques étaient des passoires à l'époque, m'étonnerait que j'y passe dix ans voir même que j'y entre, les gendarmes ayant autre chose à foutre à ce moment là... :bloblaugh:

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Côté femmes politiques en 40 en France à contacter, c'était vraiment le désert... Mais si on parvient à se débarrasser d'Hélène de Portes comme dans La France continue la guerre, cela peut avoir un effet papillon :

Sous la Troisième République, en 1936, dans le premier gouvernement de Léon Blum, lors du Front populaire, on compte trois femmes sous-secrétaires d'État (Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie), alors que celles-ci n'ont pas le droit de vote (lequel sera acquis en 1944). Elles ne sont pas reconduites dans le gouvernement suivant

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Jasmine - Frayeurs partagées

Jeudi 20 juin 1940, fin d'après-midi - Bois de Cagnet

Un discret coup d’œil au rétro me montre quelques soldats français qui s’agglutinent à la camionnette. J'ouvre la porte doucement et vois des fusils se tourner brusquement vers moi, ils devaient penser le véhicule vide... Je ne bouge plus et dévisage ces tirailleurs sénégalais qui semblent perdus et paniqués. « Ne tirez pas sur la femme blanche ! » Ah, il y en a un qui n'a pas perdu son sang-froid, mon cœur commence à se calmer, on va pouvoir discuter plus tranquillement. C'est lui aussi un soldat noir qui garde un air volontaire, il vient de Guinée et se prénomme Issa, il s'est engagé au début de la guerre et sa division s'est faite copieusement étriller ces derniers jours de retraite continue. Il m'explique qu'ils ont perdu le contact avec leur unité, qu'il n'y a plus d'officier avec eux et que les Allemands les talonnent, ils sont sept en tout et pour tout mais ont pu garder leurs armes, munitions et rations (pour ce qu'il en reste), visiblement grâce au charisme de mon interlocuteur. Première urgence, les soustraire à la captivité, voire la mort, je sais les massacres perpétrés sur les troupes noires par les Allemands durant la campagne de France. Je sors ma carte et j'explore les parties du bois les plus profondes sous le regard curieux d'Issa qui me demande des explication, je lui fournis rapidement quelques rudiments. Il y a une bâtisse au bord de l'étang du Châtelet, au milieu du Grand Bois, à un kilomètre des plus proches maison ou de la route, elle n'est même pas desservie par un chemin forestier, même si elle n'est pas accessible ou vide, c'est un bon coin pour commencer.

Nous prenons le temps de pousser la camionnette un peu à l'écart du chemin et surtout de la camoufler avec des branchages, deux des trois fûts d'essence sont débarqués que nous cacherons plus loin. Nous nous mettons en route en file indienne. Il faut rejoindre la voie ferrée à trois cents mètres de là, la passer en rampant sous un des ponts qui enjambent les ruisseaux, continuer jusqu'à la nationale de Luxeuil à Lure que nous traverserons de la même manière s'il y a du monde et continuer par des chemins forestiers jusqu'au plus profond. Je montre à Issa tous les points remarquables au fur et à mesure que nous les passons, il semble intégrer rapidement la cartographie et je regrette de ne pas avoir une autre carte à lui donner mais je préfère ne pas me séparer de mon exemplaire pour le moment. La clarté baisse dans le bois quand nous arrivons à la maison sur la rive de l'étang. Elle est vide et nous forçons la porte en tâchant de faire le moins de dégâts possibles. On peut allumer un feu sans trop de danger et nous pouvons nous restaurer.

Pendant que les hommes se reposent, je tiens un petit conseil de guerre avec Issa qui est clairement devenu le chef de cette petite troupe.
« Il faut que nous rejoignions notre unité pour continuer le combat.
- Ça me semble difficile, les Allemands sont motorisés et vont plus vite que vous, ils nous ont probablement déjà dépassés. D'autre part, j'ai appris qu'ils ont déjà encerclé les Vosges et que la voie vers le sud est fermée.
- Ce n'est pas possible, nous devons continuer à nous battre, nous devons rejoindre nos frères !
- Vous n'avez que trois solutions : tenter de rejoindre les lignes françaises, si une résistance organisée existe toujours ; rejoindre la Suisse et vous faire interner ou vous cacher en attendant de voir ce que l'avenir vous réserve. Dans tous les cas, vous risquez la capture, voire la mort. »
Je ne lui parle pas de l'armistice, comment pourrais-je être au courant ?
« Je veux continuer le combat.
- Combien avez-vous de munitions ?
- Plus grand chose.
- Vous n'avez pas d'arme collective, quelques cartouches, vous ne savez ni où se trouve votre unité ni où sont les Allemands. Vous n'arriverez à rien si vous tentez quelque chose maintenant sans avoir plus d'information. Attendons de voir demain si je peux me renseigner, ne croyez-vous pas ? »
Je n'ai pas envie de les voir se jeter bêtement dans la gueule du loup et puis je pourrais avoir besoin d'eux. J'avais un temps envisagé de leur demander de l'aide pour cacher mon véhicule mais il n'est pas plus mal dans les bois et j'ai un toit pour ce soir.
Issa s'est rendu à contrecœur à mes arguments et nous nous préparons à passer la nuit. Un tour de garde est instauré et j'insiste pour y participer, ça nous permettra d'avoir deux veilleurs en même temps en permanence. J'ai bien conscience que je choque ces hommes mais je tiens bon.

La nuit est pleine de bruits de moteurs et de métal, ponctués par des explosions lointaines, l'angoisse ne nous quitte pas.
 

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Jasmine - De l'aide, enfin

Vendredi 21 juin - Le Grand Bois

Levée à l'aube je pars vérifier la camionnette et reconnaître les avancées allemandes, les militaires seront pour le moment plus à l'abri à la maison mais pas de feu ce matin avons nous convenu. Je vois des véhicules de la Wehrmacht sur la nationale et passe sous le petit pont pour ne pas me faire voir. Les bois sont tranquilles et ma Citroën est toujours là mais il faudra rester prudents car il pourrait bien y avoir quelques nettoyages des arrières sous peu.

Je retourne à la ferme du Trage et cette fois ci, je prends contact avec les fermières. Elles ne sont pas très accueillantes, je ne suis visiblement pas la première réfugiée à venir de la nationale toute proche. Mais je ne demande rien pour moi, je parle des soldats qui sont cachés dans les bois et m'enquière d'une possible aide pour les cacher le temps de pouvoir les évacuer vers la Suisse ou vers le Sud. J'explique que je n'ai pas d'argent mais que je possède un véhicule et de l'essence et que je suis prête à effectuer des transports pour payer la nourriture dont j'ai besoin. Après s'être concertées avec le grand père, elles me donnent l'adresse du maire d'Ailloncourt et me permettent de garer ma camionnette dans une de leurs granges. Aussitôt dit, je cours rechercher ma C4 et la laisse aux bon soins des paysans, non sans quelques appréhensions car je n'ai évidemment aucun papier ni moyen de faire valoir mes droits si l'envie leur prenait de la confisquer. Mais je parie sur la bonne foi et l'honnêteté de ces gens puisque : « La terre ne ment pas ! » Bon, faut que je fasse attention, je commence à dérailler. J'ai laissé les deux fûts cachés dans la forêt.

Vingt minutes plus tard, je suis au village et frappe à la porte du maire. On me dit qu'il est à la mairie devant laquelle je le trouve effectivement au milieu d'un groupe de réfugiés, surveillés de loin par quelques soldats allemands.

Je ne vais pas pouvoir lui parler librement au milieu de cette petite foule, il faut l'éloigner un moment. J'avise un homme à côté de lui qui ne semble pas être un demandeur.
« Bonjour monsieur, lui glissé-je à l'oreille, il y a des soldats français dans les bois, le maire peut-il me rejoindre à l'église pour en discuter ? » Et je m'éloigne sans hâte, sans lui laisser le temps de répliquer. Je n'ai pas de fichu mais tant pis, je rentre quand même dans la petite église. Une demi-heure plus tard, le maire entre à son tour mais se dirige d'abord vers la sacristie d'où il ressort avec le curé. Tous deux m'invitent à les suivre.
« Parlez-nous de ces soldats, madame, combien sont-ils ?
- Sept qui ont perdu contact avec leur unité hier, juste avant d'être dépassés par les Allemands. Mais ce sont des tirailleurs sénégalais. »
Mes interlocuteurs ont un mouvement de recul : « Comment allons-nous les cacher ?
- Pour le moment, ils sont dans une maison au bord de l'Étang du Châtelet.
- Ah, c'est bien, ils devraient être relativement à l'abri pour le moment. Mais nous n'avons pas grand chose à manger, je n'arrive pas à nourrir tous les réfugiés qui sont à bout de tout.
- J'ai une camionnette avec de l'essence que j'ai laissé à la ferme du Trage, je leur ai proposé de faire des transports pour payer la nourriture que je leur prendrai et cela pourrait se faire.
- Ce sont de braves gens, ils nous aideront. Vous avez de la chance, la plupart des automobiles qui passent ont leur réservoir vide.
- Je dois vous avouer, mon père, monsieur le maire, que j'ai pris ce véhicule sur le terrain d'aviation de Luxeuil ainsi que quelques bidons d'essence juste avant que les Allemands n'arrivent.
- Ego Te Absolvo.
- Vous avez bien fait, autant qu'elle vous serve plutôt qu'aux Allemands, renchérit le maire.
- Je n'ai bien entendu pas de document pour cette voiture, pas plus que de papier d'identité. Pensez-vous que vous puissiez régulariser ça, monsieur le maire ?
- Mais oui, certainement. »
Sous prétexte d'aller donner l'extrême onction quelque part -au cas improbable ou quiconque le lui demanderait- le curé fera la liaison avec les soldats. Je le remercie chaudement et suis le maire à la mairie où il me fait établir des documents provisoires attestant que Mme Juliette Binoche, née en 1895 à Dunkerque -la mairie a brûlé, je suis tranquille côté état civil-, est bien propriétaire d'une camionnette Citroën C4.
Je lui indique où trouver la moto et les fûts cachés à côté du terrain, je la regretterai mais la camionnette sera plus pratique. Il me regarde avec un certain respect et un étonnement certain quand il comprend que je pilotais cet engin. Comme il ne connaît personne capable de la manœuvrer, nous irons la chercher ce soir, à la nuit tombante s'il n'y a pas trop d'occupants dans le secteur. Il se débrouillera plus tard pour récupérer le carburant, je ne tiens pas à risquer la C4 et il pourra le faire avec une charrette à foin. Il veut bien me dédommager un peu pour ces dons et j'ai enfin de l'argent qui va me permettre de voir venir quelques jours.

Après un passage à la ferme où on me donne une grosse miche de pain, retour en début d'après-midi au campement où l'inquiétude grandissait. Les nouvelles que j'apporte les calment et nous pouvons manger un peu. J'ai eu confirmation que les étangs sont poissonneux et nous cherchons des ustensiles de pêche mais il semblerait qu'elle se fasse en vidant les bassins, il va falloir créer des pièges à poissons. Corvée de bois, atelier vannerie... la troupe est occupée, c'est bon pour le moral. La prochaine mission sera de créer un camp de repli au milieu des bois en cas de visite inopportune.

Je repars vers le terrain après être passée chercher le maire. J'ai douze kilomètres à faire, quel dommage de ne pas avoir ma montre cardio, j'aurais explosé mes records en deux jours. Quelques réfugiés errent toujours mais le plus souvent restent accablés sur le bord de la route, des véhicules ou des colonnes de soldats allemands passent aussi et des prisonniers français attendent sur la place... Nous arrivons à la bergerie avec le maire, c'est calme mais je vois toujours trop de passage à Baudoncourt, c'est très risqué et le maire en convient. Ne connaît-il personne à Sainte-Marie-en-Chaux ou à Breuches ? En fait, c'est plus simple, le propriétaire de la bergerie est de sa famille, il ira le voir plus tard. Ouf ! Problème réglé simplement mais il nous reste à rentrer. Le soir tombe quand nous arrivons à Ailloncourt et il m'invite à passer la nuit chez lui, je dormirai dans un fauteuil mais ça me convient très bien. J'espère qu'Issa ne va pas trop s'inquiéter mais difficile de faire autrement. Pourvu qu'ils ne tentent rien qui les mettrait -et moi aussi- en péril.

 

Modifié par DMZ
accords...
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J'ai pensé à un truc mais je ne peux plus le faire dans mes autres développement alors je vous le livre à part. J'espère que vous allez pouvoir suivre.

 

Rivière sans retour

Jeudi 20 juin 1940 - Huit heures du matin - Le Clair Bois, Anjeux

Bon, nous sommes le 20 juin 1940, un soldat jeune, bouche ouvert, tête nue, et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, dort ; et c'est moi qui commence à avoir des sueurs froides dans le dos malgré la chaleur estivale (y'a encore des saisons, mon brave monsieur, c'est pas encore la faute à la bombe)... Va falloir que je réagisse vite, moi, sinon je vais avoir cinq ans de problèmes, si pas plus !

On a dit qu'on ne panique pas. JE NE PANIQUE PAS !!!!

On se calme, on se pose, on réfléchit, on établit une première liste de priorité :
1) Rester en vie
Faut pas se faire descendre par erreur ou accident. Je vais me planquer dans le petit bois, même s'il a changé en 70 ans, je le connais et, s'il n'y a personne, j'y serai à l'abri pour établir mon plan d'action. Y'a quand même ces chenilles qui se rapprochent, si c'est des Schleus qui nettoient le terrain, je suis mal avec mon survet à empiècements fluo. Allez, au fond des buissons et tant pis pour mes vêtements, c'est que du Décath'. Un coup d’œil à mon smartphone... ah, c'est vrai, je l'ai laissé à la maison tout à l'heure.
Faut pas se faire tuer comme ennemi. Va falloir trouver des vêtements de l'époque pour ne pas attirer l'attention.

Les véhicules passent, c'est bien des Allemands, et si ce sont des figurants, c'est sacrément bien fait, va falloir rester prudent.

Bon, c'est bien, je peux me poser et continuer ma liste, quoi faire ?
Aller vers le sud et la future zone libre ?
Tenter de rejoindre l'Angleterre ?
L'Afrique du Nord ?
Rester au Nord et basculer dans la clandestinité ?
Ou bien... Oui, c'est ça, c'est fou mais
2) Foncer vers Paris, j'ai deux jours pour le faire.

Je suis en bordure du bois et la D 417 - tiens, c'est une nationale à l'époque - offre le spectacle désolant de véhicules abandonnés plus ou moins endommagés que des convois allemands dépassent. Parmi eux, une moto Gnome-et-Rhône est couchée dans le fossé. C'est parfait pour mon projet, encore faut-il qu'elle fonctionne et que j'ai assez d'essence. Bah ! Il doit y avoir suffisamment de véhicules abandonnés avec encore quelque chose dans le réservoir pour que je m'en tire mais il me faut un tuyau, il faudra cannibaliser une durite sur un camion quelconque.

Mais je ne vais pas pouvoir aller loin dans mon accoutrement. Faut que je pique un uniforme allemand, rien que ça mais ça n'est pas grand chose par rapport à ce qui m'attend.

Je prends le chemin de terre vers Girefontaine, la vache, le chemin est bien plus défoncé qu'à mon époque, c'est parti pour un kilomètre de cross avec un tape-cul, je ne vous dis que ça ! On est loin, très loin de ma Husqvarna Norden 901 ! Aïe, ça se termine en sentier, je dois pousser la moto sur cent mètres juste avant d'entrer dans Girefontaine.
À nouveau quelques soldats dans la rue principale, parfait, ça m'arrange. Ils se reposent assez décontractés au centre du village dont toutes les maisons sont barricadées. J'en vois deux qui visitent les étables. Je sais où les attendre, le village n'a pratiquement pas changé en 70 ans. Une clef et je romps le cou du premier avant qu'il ne se rende compte de quelque chose, le second y passe aussi, heureusement qu'ils ne portaient pas leur casque. Le croirez-vous, c'est la première fois que je tue quelqu'un mais je n'ai pas le temps d'y penser dans l'urgence de la situation. Je déshabille rapidement le plus grand et passe son uniforme à la hâte. Je cache les corps dans un fossé en espérant que les habitants n'auront pas trop d'ennuis sans trop y croire.

Démarrage de la moto et départ en trombe, je vois un peu d'agitation derrière moi mais mon changement d'apparence a joué et personne ne me tire dessus. Retour vers la nationale, cette fois par la route.

Maillencourt, Bourbonne-les-Bains, Chaumont, Chalon-sur-Marne, Reims, Soissons, j'ai pu refaire le plein comme prévu en route et je me suis procuré un fusil et quelques grenades. Il me faudrait un pistolet ou un revolver, ce serait plus pratique mais plus nettement difficile à dégoter.

Je ne m'arrête nulle part ailleurs et fonce quand je vois une concentration de troupes et plus encore des feldgendarmes ; un motocycliste de la Wehrmacht qui sait où il va, pas besoin de lui demander ses papier, l'offensive doit continuer...

J'arrive à proximité de Compiègne en milieu d'après-midi, c'est là que les choses se corsent à nouveau.J'oblique vers Pierrefonds et m'engage dans la Forêt. Souvenirs des études de ma cadette à l'UTC...

Je planque ma moto au fond d'un chemin et continue à pieds vers le nord, je dois être à moins de deux kilomètres de la clairière. Je sors ma baïonnette et avance prudemment. Il y a pas mal de soldats mais la progression est possible sous le couvert sans se faire voir. J'attends la nuit pour me glisser dans le bâtiment puis sous la voiture sur le pourtour de laquelle je place mes grenades dont je relie les goupilles avec une ficelle. L'attente commence.

Branle-bas au matin quand les Allemands sortent le wagon de l'Armistice pour le placer au centre de la clairière de Rethondes. Je me plaque encore plus contre le châssis. Enfin le moment arrive, les délégations s'approchent et je peux voir les jambes des officiers allemands. Je déclenche les grenades et sort de sous le wagon à la faveur du désordre. Les généraux allemands sont par terre et Hitler semble être parmi eux. Mission accomplie, je vais essayer de profiter de la panique pour essayer de retrouver ma moto...

Voilà, l'histoire est finie et une nouvelle Histoire peut s'écrire. Les pourparlers d'Armistice seront-ils repris ou les Nazis voudront-ils la guerre à outrance ? Les tenants de la poursuite de la guerre reprendront-ils la main ? Hitler a-t-il eu sa chance habituelle ? À vous d'imaginer...

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Pourquoi faire, comment les Français auraient-ils pu imaginer ? Ils ont été choqués à l'époque quand il l'ont découvert.

Si ça a dû être fait, ça l'a été plus tôt et il y a eu l'installation des micros et des enregistreurs avant ça donc pas forcement bizarre qu'un soldat tourne autour du wagon la nuit.

Mais ici aussi je suis dans le plus c'est gros, plus ça passe.

Il y avait une autre possibilité, c'est de leur tirer dessus au fusil, il n'y a que cinquante mètres des premiers arbres au centre de la clairière, faisable sans entraînement et l'objectif est de faire capoter l'armistice même si je manque les cibles.

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