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L'uchronie dont vous êtes le héros...


alexandreVBCI
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Messages recommandés

Pour la PLS, il suffit d'assister à un accident dans une ville qui sera bientôt la cible de bombardement quotidien et que vous la mettiez en œuvre pour donner un déclic. Mais c'est aléatoire. 

Plus problématique, les services de renseignement britanniques vont probablement faire une enquête de sécurité plus approfondie si vous avez des entretiens avec des hauts responsables de leur gouvernement.

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il y a une heure, collectionneur a dit :

Plus problématique, les services de renseignement britanniques vont probablement faire une enquête de sécurité plus approfondie si vous avez des entretiens avec des hauts responsables de leur gouvernement.

J'ai un atout dans ma manche... :smile:

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Vous avez les mémoires de guerre de Churchill et retenu un détail intéressant ? Je dois avouer pour m'a part que non. Ne pas lui dire qu'il va avoir un Nobel de littérature, cela lui gacherais la surprise :bloblaugh: Ou dénoncer les 5 (6) de Cambridge qui travaille pour l'URSS ?

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Cinq_de_Cambridge

A part Kim Philby, je ne retiens jamais spontanément le nom des autres...

Que peut on suggèrer hors armements, la mise en place de filtres a charbon sur les cheminées des centrales et usines de Londres qui avec le Smog font autant de victimes qu'un bombardement ?

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Alea jacta est

Lundi 10 juillet - 10 heures - Réunion de travail avec Dewavrin. Je lui expose mes projets :
1) Trouver un lieu pour installer un émetteur radio très basse fréquence (moins de 10 kHz, ce qui nécessite une antenne de 15 km de long) ;
2) Me faire déposer par Lysander dans le fin fond de la Creuse (façon de parler, il va falloir déterminer un lieu isolé, pourrais-je avoir toutes les cartes de France, à défaut de carte d'état-major, les cartes Michelin me suffiront ?) ;
3) Faire la tournée des bureaux d'étude aéronautique ;
4) Identifier les bons candidats et les envoyer sur la côte méditerranéenne pour les faire récupérer par le Surcouf (Il y a eu du grabuge lors de la prise de contrôle par la RN mais je me porte garant des officiers et matelots qui vont rester à bord. - Comment êtes-vous au courant de ça ? - Désolé, ça fait partie des mes sources protégées auquel même vous n'aurez pas accès...) ;
5) Créer un premier réseau de renseignement avec Henri, il me faut le nom d'un contact à Lyon qui puisse en être le chef, avez-vous cela ?
Un peu d'argent me sera nécessaire, bien sur.

Avant le départ :
1) Il faut contacter l'Intelligence Service pour mettre au point l'émetteur très basse fréquence (technique, opérateurs, procédures...) ;
2) Il faut que nous préparions une mission aux U. S. A. pour rencontrer Mathis et Dewoitine et leur demander de collaborer (je n'ai pas confiance en Dewoitine qui joue trop cavalier seul et peut retourner sa veste à tout moment, je préférerais ne contacter que Mathis ; si ça se passe bien avec lui, nous en resterons là) ;
3) Préparer une mission vers l'AEF pour aider Félix Éboué et mettre en place une infrastructure industrielle du bois (achat de machines aux U. S. A. et embauche de techniciens pour la mise en route).
Je ne peux m'occuper de ça tout seul, avons-nous des personnes qui puissent prendre en charge chacune de ces tâches ?

J'ai débité tout ça d'un trait sans lui laisser le temps de souffler, il accuse le coup et je vois bien qu'il se prépare à me rappeler qui est le chef. Je le devance : " Je n'ai aucune envie d'empiéter sur vos prérogatives ni sur votre autorité et je reste bien conscient que je suis sous vos ordres. Mais j'ai besoin d'aller vite sur ces sujets pour les raisons que je vous ai expliquées. Je désire en outre plus que tout rester totalement dans l'ombre, si vous pouviez être le seul à qui j'ai à faire, ça me conviendrait parfaitement mais il y a deux ou trois choses que je suis le seul à pouvoir faire du fait des informations dont je dispose et que je ne peux, en aucun cas et encore une fois, partager avec quiconque. J'ai partagé avec vous tout ce qui était possible et je continuerai à le faire. Utilisez-moi et empochez tous les bénéfices, ça me convient très bien.
- Et qu'est-ce que j'ai à y gagner, selon vous ?
- Vous devez remonter un service de renseignement en France, je vous donne une première porte d'entrée et nous avons déjà travaillé aux procédures pour atténuer les risques (1). Je vous ai donné des éléments à partager avec l'Intelligence Service qui va donc dépendre de nous, ce qui renforce notre position vis-à-vis d'eux. De plus, j'élargis le périmètre de notre action en préparant un renouveau industriel de la France Libre, ce qui va donner des leviers à De Gaulle. Nous avons tous les deux tout à gagner à ce que mes projets se réalisent le mieux possible."

Il rumine un moment puis sa figure s'éclaire un peu : " D'accord, je vous suis tant que vous jouez le jeu, mettons-nous au travail et voyons comment répondre à vos attentes." S'en suit une séance de plus de deux heures où nous explorons chaque point en détail.

14 heures - Je n'ai même pas eu le temps d'avaler quoi que ce soit avant de me présenter devant René Cassin. Je lui expose rapidement que je souhaite voir, avec l'aval du général De Gaulle, certains hauts responsables britanniques, en particulier Churchill. Il hausse un sourcil et me répond : " Le Premier ministre n'est pas facile à rencontrer, vous imaginez sans peine qu'il est un peu débordé et ne peux accéder à toutes les demandes. Avez-vous un motif précis que je puisse évoquer ?
- Je m'en rend bien compte, monsieur, je vous prierai donc de bien vouloir lui remettre en main propre un message que je vais rédiger pour lui si vous aviez l'obligeance de me fournir un papier et une plume. S'il ne donne pas suite, je n'insisterai pas. Je vous demande simplement de lui remettre personnellement (j'insiste sur le mot) ce message le plus rapidement possible et de vous assurer qu'il est le seul à en prendre connaissance."
René Cassin, intrigué, me pousse une feuille et un stylo sur son bureau et se recule un peu par discrétion. Je rédige rapidement :

"Mister Prime Minister,
Will it be possible to have a short discussion toghether.
Your sincerly,
Glorious Catherine Paul Alphabet"

René Cassin me promet de faire son possible, il me recontactera dès qu'il aura remis le pli. Je sors essoré et me réfugie dans un pub. Il n'y a plus qu'à attendre.

(1) Structure pyramidale : un agent n'a que trois contacts : son supérieur et deux autres agents qu'il a recruté. Personne n'a de connaissance globale d'un réseau. Chaque agent détermine un lieu où se planquer en cas de problème. Si un agent disparaît, ses trois contacts doivent en faire autant après avoir prévenu, si possible, ses propres contacts. Un agent pris doit donc essayer de tenir au moins 24 heures avant de parler sous la torture.
Boîtes aux lettres : chaque paire d'agents détermine comment échanger, par le biais de boîtes aux lettres de préférence pour ne jamais être physiquement en contact.
Signal "homme mort" : un système de communication doit être mis en place entre chaque paire d'agents pour s'assurer que son correspondant n'est pas menacé, un signal quotidien est placé en évidence et son absence montre un problème : agent arrêté ou en fuite.

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Champs de lavande et grosse déprime

Lundi 10 juillet - 18 heures 30 - Nouvelle réunion impromptue avec Dewavrin et deux officiers de l'Intelligence Service. Dewavrin, ancien officier du génie, a avancé sur la transmission très basse fréquence et confirme la faisabilité de principe ainsi que le choix d'une fréquence la plus basse possible pour éviter les écoutes allemandes. Je propose le plateau de Valensole qui est assez grand et correctement orienté pour recevoir des éléments d'antenne d'une quinzaine de kilomètres pour une fréquence de dix kilo-cycles par seconde (10 kHz). Une antenne yagi-uda de trois éléments permettra, avec une puissance ridicule, d'émettre un signal qui pourra être reçu dans le centre de l'Angleterre par une autre antenne yagi-uda de cinq à sept éléments pour augmenter le gain. Après vérification, une localisation au sud-ouest d'Oxford serait propice car relativement peu peuplée. La proximité de la célèbre université et de ses ressources intellectuelles est un atout pour le projet. D'autres lieux possibles sont le plateau d'Albion, les Causses, l'Aubrac, le Vercors mais les zones disponibles sont plus petites et les fréquences utilisées devront être plus élevée. J'insiste pour le Vercors et propose d'y préparer l'installation d'un émetteur orienté vers l'ouest qui pourra être reçu aux Açores, ça nous donnerait une solution de secours et (mais je n'en parle pas encore) donner une liaison fiable avec le futur maquis.

Le théorème de Nyquist-Shannon (qui n'est pas encore postulé) dit que l'on peut transmettre jusqu'à 5.000 informations unitaire par seconde à la fréquence de 10 kHz ce qui correspondrait à huit cent caractères par seconde pour un code à six bits (64 caractères possibles) soit un peu moins d'une page de texte. Même si on divise par dix ce débit pour limiter l'étalement en fréquence, on a cinq pages à la minute, ce qui donne un volume énorme en transmission continue (7.200 pages par jour). Les premiers travaux à demander aux chercheurs seront de mettre au point une technique de modulation minimisant le spectre d'émission pour éviter que des fréquences parasites trop élevées dénoncent la station et d'étudier une antenne ayant un bon rendement bien qu'étant posée au sol (la sécheresse du sol des Alpes de Haute-Provence aidera à minimiser les pertes mais la situation sera plus compliquée en Angleterre). Le codage des messages se fera par une bande de papier perforée qui sera lue par un genre de téléscripteur qui modulera alors la fréquence d'émission. Tout ceci nécessitera une petite équipe d'une demi douzaine de personnes, il faut prévoir une couverture, une petite fabrique de quelque chose (distillerie de lavande par exemple) ou simplement une ferme si nous arrivons à trouver des personnes dignes de confiance mais je me méfie des histoires de famille qui pourraient tout faire capoter.

Il faut également mettre en place une procédure pour recueillir les informations et les transmettre de manière sure à la station d'émission, il est hors de question de mettre celle-ci en danger par cette voie, mieux vaut perdre tout un réseau de renseignement que la station elle-même (je commence à me faire horreur avec mon cynisme). Nous échangeons diverses hypothèses sans trouver de bonne formule et les Anglais promettent de travailler dessus. J'ai mon idée, il faut que je contacte Keller mais il est hors de question d'en parler à qui que ce soit au risque de mettre en danger la future "source K". Je vais lui demander la possibilité de poser une ligne télégraphique dédiée vers Valensole, elle pourra lui être utile quand il aura réalisé son interception des communications téléphoniques. Une fabrique se faisant installer le téléphone passera inaperçue (au prétexte que son propriétaire a des relations haut placées qui lui ont permis d'obtenir rapidement une telle ligne).

Je suggérerai plus tard d'envoyer des opérateurs radios pour que les Allemands ne cherchent pas comment les renseignements obtenus en France occupée sont réellement transmis au Royaume-Uni. Alors que cette station très basse fréquence avait entre autres pour but d'économiser des vies, voilà que je vais envoyer des gens à la torture et à la mort pour simplement couvrir une opération, c'est proprement insupportable, je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir me regarder en face.

Je dîne seul une fois encore, nous sommes convenus avec Dewavrin de ne pas nous montrer ensemble en public, ça n'améliore pas mon humeur.
 

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Ne pas marcher sur la queue d'un lion en colère

Mardi 11 juillet - Une heure du matin

« Qui êtes-vous ?
- Je suis un Masaï et je dois rapporter une dépouille de lion pour devenir un homme. »

Je me tiens debout, seul devant un Churchill qui me dévisage comme un bouledogue n'ayant pas mangé depuis trois jours, je m'attendais à une réaction de ce genre et décide d'en prendre mon parti.

« Et je suis le lion que vous devez tuer ?
- Ce n'est pas de votre dépouille mortelle dont j'ai besoin, dis-je avec un sourire en coin. Je me contenterai de votre aide."
Il se détend un peu, m'invite à m’asseoir et se verse un whisky. »

Je ne savais pas que René Cassin avait eu une entrevue avec lui la veille au soir, le diable est avec moi. J'apprendrai plus tard qu'il (Cassin, pas le diable) a eu un mouvement de recul quand Churchill a lu mon message et l'a dardé d'un regard furibard avant de lui demander qui lui avait remis cette missive puis de lui intimer l'ordre de n'en jamais parler à personne.

« Que savez-vous de tout ceci et comment l'avez-vous appris ?
- Peu importe, monsieur le Premier ministre, j'ai mes sources que je ne dévoilerai à personne, pas même à vous. Ce qui important est que je dispose d'informations et surtout d'analyses stratégiques qui peuvent grandement aider. Si vous êtes preneur, je suis à votre disposition. »

Mon anglais n'est pas parfait, loin de là, mais suffit à cette conversation en tête-à-tête et le français de mon interlocuteur est tel que je n'ai aucun complexe.

« Savez-vous bien ce que vous avez évoqué dans votre signature ? Insiste-t-il.
- Les opérations visant à interrompre le trafic de fer en mer Baltique dont la seconde aurait pu être menée à partir d'un navire qui fut perdu lors de la dernière opération évoquée malgré un avertissement à l'Amirauté de la part de Bletchley Park. »

Je n'ai pas besoin de détailler l'opération Catherine, délirant projet d'envoi de cuirassés surprotégés à travers le Kattegatt et le Skagerak pour détruire tout ce qui bougeait en Baltique, l'opération Paul de minage par voie aérienne des approches de Luleå, le port suédois d'exportation du minerai vers l'Allemagne dans le golfe de Botnie, à laquelle le Glorious aurait pu prendre part aux dires d'un auteur du XXIe siècle et qui est peut-être la raison de son retour précipité et isolé à Scapa Flow, ni l'opération Alphabet de rembarquement des troupes ayant repris Narvik. Mais si Churchill se redresse et me regarde avec une nouvelle acuité, Bletchley Park en est assurément la cause, comment diable suis-je au courant ?

« Je ne vous répondrai pas non plus sur le dernier point évoqué, reprends-je avant qu'il ne formule sa question, mais sachez qu'il s'agit pour moi du point capital de ma visite. J'ai besoin de contacter rapidement les personnes qui y travaillent, je peux leur donner de l'aide sur Ultra."

Il se dresse d'un bon, que je connaisse Bletchley Park est une chose mais Ultra ! "Donnez-moi une seule raison de ne pas vous faire fusiller sur le champ !
- Peut-être devriez-vous demander à l'Intelligence Service ce dont nous avons parlé hier avec le capitaine Dewavrin ? »

Je joue avec le feu mais l'homme est trop curieux et je pense pouvoir l'amener à discuter sérieusement.

« Admettons pour le moment. Que savez-vous ? Que voulez-vous ? »

Ouf ! Je peux enfin exposer mes projets : un code incassable avec les moyens actuels, une machine permettant de casser plus facilement Enigma, des engins guidés pouvant augmenter de manière phénoménale la précision sur des cibles marines ou sous-marines et la possibilité d'échanger ultérieurement avec lui sur des sujets stratégiques sachant, en premier lieu, que je supporte complètement Hugh Dowding dans sa conception de la défense des Îles Britanniques mais qu'il faudrait que les patrouilles passent à deux appareils au lieu de trois et que les Defiant soit protégés des attaques de face.

Comme je m'y attendais, Churchill est attentif et je vois son cerveau travailler à toutes vitesse, ses petites cellules grises dirait un Belge amateur de Shakespeare. Les projets délirants sont ce qu'il affectionne le plus et je lui donne de la matière. Il hésite pourtant, qu'est-ce qui lui prouve que je ne raconte pas n'importe quoi ? J'ai pourtant parlé de projets et opérations top secrets.

« Le plus simple serait peut-être que je rencontre un officier du Fighter Command et un mathématicien pour exposer mes premières idées ? Un Squadron leader et Alan Turing par exemple. »

Cette proposition de bon sens lui convient mais je dois rester à sa disposition (je traduis sous stricte surveillance) en attendant. Peu après, une escorte militaire me conduit en effet courtoisement vers un terrain de la Royal Air Force où je suis invité par un officier à me reposer dans une petite pièce gardé par un homme en arme, je lui exprime toute ma reconnaissance de prendre un tel soin de ma sécurité face à la menace d'invasion, il ne se déride pas pour autant. La Luftwaffe en est encore à attaquer les convois en Manche et Mer du Nord et quelques bombardements de docks, je ne risque rien, un peu de repos me fera du bien.

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erreur de date...
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« Vic » ou « Rotte »

Mardi 11 juillet - 7 heures 30 - Pas moyen de dormir cette nuit, entre Churchill qui m'a fait tirer du lit à minuit et demi et l'arrivée au terrain vers six heures, j'ai un peu la tête dans l'c*l quand on vient me réveiller à l'heure des poules.

« Commodore Douglas Bader, I presume?
- What's the hell! And How do you know my name? »

Un grand gaillard d'officier en tenue de vol se tient debout devant moi manifestement sur des jambes artificielles. Je me suis toujours demandé comment il faisait pour piloter comme ça.

« C'est un honneur pour moi de vous rencontrer.
- Pour moi, une source d'ennuis. Mais ça attise ma curiosité, pourquoi le vieux lion veut-il que je discute avec vous ? J'ai du Boche à casser, ce matin.
- Seriez-vous assez aimable pour me donner votre avis sur deux ou trois sujets que je souhaiterais vous présenter ?
- Allons en discuter autour d'une tasse de café. »

Enfin une réaction sensée, pourvu qu'il n'y ait pas un « scramble » d'ici là... À ma demande, nous ne restons pas au mess et nous retirons dans sa carrée pour boire un café qui n'est pas ce qu'on fait de mieux. J'ai juste eu le temps de saluer de loin quelques pilotes canadiens du squadron qu'il vient de prendre en charge.

Après avoir rapidement narré mon vol Lyon - Beachy Head, j'embraye par les commandes du Spitfire à haute vitesse, ne sont-elles pas dures et inefficaces ? Il acquiesce et me demande, bien entendu, d'où je tiens ça. Je lui indique que je suis un passionné d'aéronautique et que j'étudie tout ce qui peut me tomber sous la main, j'en ai déduit un certain nombre de choses. Je lui propose de demander à un pilote d'essai de participer à de vrais combats pour le lui faire constater et de voir l'opportunité de remplacer les entoilages des ailerons par un revêtement rigide. Il est maintenant convaincu que j'ai des choses intéressantes à dire, j'ai toute son attention.

J'évoque la tactique de la « Rotte » allemande et lui demande ce qu'il en pense, il n'avait pas songé au problème et me demande en retour à quoi je veux en venir. Je lui rappelle la difficulté de tenir la formation à trois en virage serré, le fait que deux appareils sur trois sont en couverture et donc moins disponibles pour l'attaque des appareils ennemis. La formation lâche permet aussi plus de souplesse et moins de stress. J'insiste sur le fait que passer en formation à deux permet d'avoir immédiatement l'équivalent de cinquante pour cent de chasseurs en plus : six chasseurs donnent deux « Vic » donc deux chasseurs leaders contre trois « Rotte » donc trois chasseurs leaders. Tout ceci agrémenté de grands gestes des deux mains pour illustrer les manœuvres. Je conclus en rappelant que les Finlandais l'appliquent depuis longtemps et ont fait des cartons lors de la Guerre d'hiver malgré l'utilisation d'appareils obsolètes. Bader a suivi avec attention tout l'exposé mais ne pose aucune question, je passe aux sujets suivants.

Il n'a pas piloté le Boulton-Paul Defiant mais comprend parfaitement le problème quand je lui demande sous quel angle il l'attaquerait, il convient que c'est du suicide que d'envoyer ces appareils sans escorte et que des squadrons mixtes Defiant - Hurricane pourraient avoir une bien meilleure efficacité tant que tous les pilotes ne pourront pas tous avoir des Spitfire ou des Hurricane. Il ne connaît pas non plus le Whirlwind et ne peut donner son avis sur le problème de vitesse et d'hélice, il reconnaît toutefois qu'un appareil possédant quatre cannons de 20 mm est parfait pour attaquer les bombardiers ou les chasseurs lourds, il doute comme moi qu'il puisse avoir la maniabilité nécessaire pour engager les Bf 109, et qu'il serait dommage de se priver d'une telle arme.

Vient alors le cas des « Big Wings » et je me rends rapidement compte que ma mémoire m'a fait défaut : ce n'est pas Hugh Dowding qui contestait cette approche mais Keith Park du 11 Group qui avait en face de lui Trafford Leigh-Mallory du 12 Group, le promoteur de ces formations... et Douglas Bader. Mauvaise pioche ! S'engage alors un vif échange dans lequel je suis bien forcé de reconnaître que les grandes formations permettent une concentration de moyens favorable à la défense mais je maintiens que le manque de profondeur stratégique de la Grande-Bretagne empêchera longtemps encore de réaliser ces larges rassemblements à temps pour intercepter les incursions ennemies, il vaut mieux privilégier dans un premier temps la flexibilité donnée par l'envoi des squadrons individuellement même si les pertes causées par l'infériorité numérique sont plus importantes. Nous restons sur nos positions et il me propose d'aller voir ses appareils. Je peux toucher un Hurricane dans son jus, c'est bien plus émouvant que dans un musée. Je lui demande alors l'autorisation de me retirer dans mes quartiers en lui expliquant que, compte tenu de ma fonction, moins de personnes je rencontrerai, mieux je me porterai, en particuliers des pilotes risquant d'être fait prisonniers par les Allemands. Il acquiesce et me raccompagne, mes repas me seront servis dans ma chambre en attendant qu'on le débarrasse de moi bien qu'il se dise curieux de me voir au manche d'un Hurricane. Je le remercie de cette proposition (purement formelle, je le sais) que je me vois contraint de décliner... et me retire. Vais-je pouvoir enfin dormir ?

Non, les sirènes hurlent bientôt et j'entends rapidement le bruit caractéristique des Merlins qu'on démarre. Je me poste sur le pas de la porte du demi-tonneau et contemple le spectacle, la sentinelle ne me fait pas de remarque, Bader a dû lui donner des consignes. Les Hurricane décollent par trois mais je vois un groupe de deux s'élancer parmi les premiers, l'un d'eux portant un « A », ce doit être celui de Bader, va-t-il essayer la formation à un seul ailier ? C'est en effet le cas, je le saurai une heure plus tard quand il repassera me débriefer. Quel honneur ! Il pense qu'il y a quelques ajustements à faire mais cela semble prometteur, son ailier a en effet, de son propre aveu, eu moins de mal à le suivre que d'habitude. Et à son tour de mimer la bataille... Je pose quelques questions sur sa tactique et la position de son ailier, il me semble qu'il continue à lui demander de le serrer de trop près, je crois me souvenir que les Allemands peuvent avoir jusqu'à cent mètres d'écart, je lui en fait la remarque et il me répond qu'il va le tester et retourne au mess arroser sa victoire sur un Do 17 avec ses pilotes.

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erreur de date... et victoire de Bader !
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Je me demande si je n'ai pas vu le concept de bombardier d'eau dans une revue américaine d'avant guerre...

Mais de toutes manières, il y a déjà assez à éteindre pour le moment pour se préoccuper de l'après-guerre :biggrin:

Pour les revenus d'après-guerre, je crois que je vais me contenter de subventionner la parution d'Asterix le Gaulois en fondant une société avec Uderzo et Goscinny (je leur laisserai 24,5 % à chacun et totale liberté éditoriale).

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Pour le four à micro-ondes, c'est faisable :bloblaugh:

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Four_à_micro-ondes

Pour les finances de la France Libre qui sont extrêmement limités (les réserves d'or aux Antilles servent plus de caution à mon avis), peut elle être considéré comme propriétaire des actifs des sociétés nationalisés françaises à l'étranger ? J'avoue ne pas m'être pencher sur ces questions.

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Four à micro-ondes, trop compliqué (non, je rigole, en fait c'est très simple), je préfère acheter des éditions originales de Tintin... Plus quelques investissements immobiliers dans le centre des grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Aix-en-Provence...)

Mais je pourrais aussi tenter un prix Nobel de médecine avec l'ADN par exemple.

Ou proposer à Peugeot le principe de la 205 et de l'Espace (un peu plus tard).

Bon, ce n'est pas encore le sujet, revenons à nos moutons.

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il y a 58 minutes, nemo a dit :

Sympa mais pour que le roman soit autre chose qu'une revisite fantasmé il faudrait un méchant et donc que les allemands est leur propre ingénieur venu du futur. 

Bien d'accord mais je ne sais pas si je vais être à la hauteur. J'y réfléchis mais je n'ai pas encore la trame.

Il faudrait tout d'abord que je me fasse un timing mais je connais beaucoup moins bien les arcanes du haut commandement allemand. Comment un ingénieur néo-nazi parachuté en civil dans le nord-est de la France (y'a pas de raison qu'il ait plus de chance que moi) peut réussir à remonter la chaîne hiérarchique sans se faire prendre comme déserteur anti-nazi réfugié en France et en combien de temps ?

Je suis actuellement sur une hypothèse d'un mois pour arriver à avoir une oreille à un niveau élevé mais je ne vois pas comment approcher le Führer. À moins de se faire passer pour un mage extra-lucide ?

Vos avis ? À quelle date des altérations de la trame historique peuvent-elles arriver du côté de l'Axe ?

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Le 15/08/2021 à 10:55, DMZ a dit :

Devoirs à la maison

La soirée est consacrée à un deuxième projet, celui lié à l'Afrique Équatoriale Française qui va bientôt rejoindre la France Libre. Il y a une exploitation forestière importante qui a perdu ses débouchés en Europe. Y implanter une industrie aéronautique et navale aura les avantages de relancer l'exploitation forestière, d'industrialiser l'AEF, de fournir des patrouilleurs, des navires de servitude et des barges de débarquement, éventuellement de produire des avions de transport (le Potez Po 620-650 remotorisé avec des groupes américains, Pratt & Whitney Twin Wasp ou Wright Cyclone, et éventuellement agrandi) et de liaison et d'écolage (Caudron Phalène par exemple), de fournir des baraques préfabriquées (baraques Adrian ou équivalent) et de préparer la reconstruction de la France avec des logements provisoires (qui sont faits pour durer comme chacun le sait).

Il faut installer ou développer scieries et usines de contreplaqué puis chantiers navals et usines aéronautique. Les plans des vedettes lance-torpilles seront fournis par les Anglais ainsi que les moteurs Merlin, la production sera faite en fonction des besoins. Les plans des barges de débarquement sont assez simples  à refaire et elles se contentent d'un moteur de voiture ou de camion, une petite pré-série sera faite sur fonds propres et proposée à la Royal Navy et aux FNFL. L'AEF basculera à l'automne, trois mois pour installer les usines et approvisionner les moteurs et accessoires et un mois pour lancer les premières unités qui seront disponibles en février 1941.

Pour le Potez 650, si les plans peuvent être obtenus et quelques cadres et ouvriers transférés en AEF, la production pourrait monter en charge dès le printemps 1941. On peut aussi commencer à fabriquer des planeurs intermédiaires entre le Horsa et le Waco à partir du Po 650. Ça ferait gagner deux ans pour le développement de la force aéroportée, ce qui est considérable ; avec 2.000 planeurs d'une capacité de 20 hommes ou une tonne de matériel, on peut imaginer la mise sur pied de quatre divisions dès 1942. Ici aussi, la construction et l'octroi de licences va financer l'équipe et les investissements.

Dans tous les cas, il faudrait faire envoyer le personnel nécessaire depuis la métropole avant le basculement d’allégeance, soit en août ou septembre au plus tard. Après, il faudra s'orienter vers la Grande-Bretagne ou les États-Unis, ce qui ne va pas être simple. Potez a fait évacuer une grande partie de son personnel devant l'avance allemande, il doit en rester encore pas mal dans le sud, on doit y envoyer une mission au plus vite. La difficulté étant toutefois de ne pas interférer avec le ralliement de l'AEF.

...........

Plan d'action :
- Continuer la recherche de financement (contacter au plus vite Émile Mathis aux États-Unis) ;
- Mettre en place une filière d'évacuation (voir avec Dewavrin mais pourquoi pas le Surcouf qui mettrait 48 heures en surface pour faire Camargue - Gibraltar ; en se tassant un peu, il doit pouvoir emmener plus de cinquante personnes à la fois, voire une centaine ; il dispose de deux canots et peut en embarquer plus encore dans son hangar) ;
- Identifier et localiser en zone libre les personnes pouvant servir ces projets (équipes Potez, Breguet, Latécoère, arsenal de Toulon..., voir avec Dewavrin également) ;
- Les approcher et les sonder sur leur volonté de continuer à l'étranger (préparer le processus) ;

Une bonne partie des archives techniques de Potez sont HS.

La SNCAN achète vers 1938 le château de Glisoles (Eure) pour y mettre en sécurité une bonne partie des archives techniques Potez. L'incendie d'un dépôt de carburant à proximité par les Britanniques en retraite fait flamber le château en juin 1940.

Le directeur technique de Potez Louis Coroller cache tellement bien ses archives dans une maison familiale qu'elles ne seront redécouvertes qu'en 1970-1971. Il serait par contre la personne parfaite pour de nombreuses actions, puisque directeur à partir de fin 1940 d'INDAERO, organisme chargé de soustraire le maximum de personnel aéronautique aux "attractions" allemandes et de continuer les études techniques destinées à maintenir les compétences.

Le greffe de nouveaux moteurs à un avion nécessitera d'ailleurs un bureau d'études étoffé, si les liasses du Po 650 n'ont pas brûlé, ne serait ce que pour recalculer ses masses et ne pas envoyer son foyer aérodynamique dans les choux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Stabilité_longitudinale_d'un_avion

Michel Wibault serait aussi très intéressant à solliciter. Il sort d'ailleurs en 1940 de l'étude du gros porteur Air Wibault 100 et va verser rapidement dans la France Libre.

https://www.facebook.com/Bruyneel.Patrick/posts/2486152708269215/.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Wibault

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Coroller

Felix Amiot

http://revues.univ-tlse2.fr/pum/nacelles/index.php?id=222#tocto1n1

 

Sur la survie de l'industrie aéronautique et ses compromissions :

L’industrie aéronautique française pendant la Seconde Guerre mondiale : histoire et communication historique

http://revues.univ-tlse2.fr/pum/nacelles/index.php?id=159

 

 

Modifié par Benoitleg
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Il y a 4 heures, Benoitleg a dit :

Une bonne partie des archives techniques de Potez sont HS.

La SNCAN achète vers 1938 le château de Glisoles (Eure) pour y mettre en sécurité une bonne partie des archives techniques Potez. L'incendie d'un dépôt de carburant à proximité par les Britanniques en retraite fait flamber le château en juin 1940.

Le directeur technique de Potez Louis Coroller cache tellement bien ses archives dans une maison familiale qu'elles ne seront redécouvertes qu'en 1970-1971.

Ça ne va pas me faciliter le travail... Il faudra faire de la reverse ingénierie à partir d'un modèle existant pour reconstituer les plans.

En fait, pour réaliser un appareil sommaire, il n'est pas forcement besoin de techniques élaborées, il faut surtout une flopée de dessinateurs et d'ingénieurs. Ça tombe bien, c'est ce que je veux faire, organiser une évasion massive. À partir de ce bureau d'étude, on pourra monter en compétences pour dessiner un jet, des missiles... puisque j'ai les connaissances de base qui leur permettront de plancher sur des projets viables.

Si refaire un Po 65 est trop compliqué pour démarrer (encore que), on commencera par un planeur de la même taille.

Il y a 4 heures, Benoitleg a dit :

Il serait par contre la personne parfaite pour de nombreuses actions, puisque directeur à partir de fin 1940 d'INDAERO, organisme chargé de soustraire le maximum de personnel aéronautique aux "attractions" allemandes et de continuer les études techniques destinées à maintenir les compétences.

Le problème est que si je connais les noms et les réalisations des constructeurs de l'époque (Amiot, Bloch, Breguet, Dewoitine, Fauvel, Hurel, l'Escaille, Morane-Saulnier, Payen, Potez, Wibault...), je ne sais rien ou ne me souviens plus de ceux des responsables des bureaux d'études ou des principaux ingénieurs, je dois donc faire une recherche préalable (et je n'ai pas la Bibliothèque nationale sous la main) pour les identifier. Mais je devrais rapidement tomber sur le nom de Louis Corroler.

À noter que le rôle d'Indaéro n'a peut-être pas été très glamour, il a surtout été mis en place pour traiter de la coopération industrielle avec l'occupant en plus de maintenir une industrie aéronautique. Que certaines personnes s'en soit servi pour escamoter tel ou tel ou essayer de faire des projets clandestins ne fut qu'anecdotique.

Mais c'est ma chance de pouvoir arriver à un moment où toute activité de conception ou de construction aéronautique est interdite en France occupée ou non occupée par la convention d'armistice, je vais avoir des arguments pour susciter des candidats au voyage. J'ai un autre avantage, je sais qui faisait de bons avions et qui des bouses sans avoir les préjugés de l'époque, je peux directement aller voir mes préférés.

Il y a 4 heures, Benoitleg a dit :

Le greffe de nouveaux moteurs à un avion nécessitera d'ailleurs un bureau d'études étoffé, si les liasses du Po 650 n'ont pas brûlé, ne serait ce que pour recalculer ses masses et ne pas envoyer son foyer aérodynamique dans les choux.

Bof, c'est pas si galère que ça. L'article Wikipédia parle de la théorie mais en pratique, on peut faire un certain nombre d'approximations et commencer par déterminer expérimentalement le centre de gravité d'un appareil par pesée. Quand on voit que les consignes données aux pécheurs bretons allant dans les années 50 pêcher en Mauritanie et prenant un Constellation pour rentrer en France étaient : « Messieurs les pêcheurs sont priés de se rendre au bar (situé à l'arrière de l'appareil) deux par deux (c'est un équipage complet qui rentrait) pour éviter de déséquilibre l'avion. » on se dit qu'il y a de la marge. :laugh:

Quand on connait le point de sustentation d'un appareil et le poids des groupes motopropulseurs, il est aisé d'en remplacer un par l'autre. C'est un poil plus compliqué au niveau dynamique mais rien qu'une campagne d'essais de soufflerie (hors de question ici avant un moment) ou en vol (à commencer par des sauts de puce) ne puisse résoudre.

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@Benoitleg 

Vous m'apprenez quelque chose :

La SNCAN achète vers 1938 le château de Glisoles 

Vous avez une référence ? Le wiki indique qu'il était abandonné a cette date.

@DMZ Pour les chasseurs britanniques, il y avait un souci sur les pointages des mitrailleuses qui étaient trop long, si ma mémoire est bonne.

Réglage vers 100 m trop long qui est rectifier au cours de la bataille d'Angleterre vers 30 ou 50 m.

 

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Il y a 2 heures, collectionneur a dit :

@DMZ Pour les chasseurs britanniques, il y avait un souci sur les pointages des mitrailleuses qui étaient trop long, si ma mémoire est bonne.

Réglage vers 100 m trop long qui est rectifier au cours de la bataille d'Angleterre vers 30 ou 50 m.

Ah, je l'avais oublié celle là. Bah, il se débrouilleront sans moi sur ce coup.

Je pense toutefois augmenter la pratique des RETEX, en particulier côté français, ce qui devrait faire gagner beaucoup de temps sur la montée en efficacité.

En route pour la vie de château

Mardi 11 juillet - Je quitte Duxford en fin d'après-midi sans avoir le temps de faire mes adieux à Bader pour retrouver Churchill, celui-ci ayant visiblement eu un retour de mes échanges avec celui-là. Il me reçoit plus cordialement que ce matin et me présente celui que j'ai déjà reconnu comme Alan Turing. Visiblement, je peux aller sur un terrain de la RAF mais Bletchley Park m'est encore interdit.

Turing n'est pas prolixe, ça tombe bien, nous allons gagner du temps. Je commence donc par une très rapide description de la machine Enigma, ça manque de précision mais ça suffit à le convaincre que je ne suis pas le premier venu. Je lui parle alors du codage utilisant des polynômes à coefficient premiers, ici aussi, mes cours sont loin et je ne peux donner que les principes mais il percute tout de suite et voit visiblement ce qui peut en sortir. Il indique brièvement à Churchill qu'il pense que ce type de codage doit être absolument incassable avec des moyens humains. Je lui souhaite in petto bon courage tout de même pour la factorisation des nombres premiers nécessaires, je ne sais pas où on en est à cette époque.

Je lui parle alors de la « Bombe » et lui annonce que j'ai quelques idées pour réaliser une machine permettant d'accélérer les traitements nécessaires. Je me tourne vers Churchill : « Avant d'aller plus loin, je souhaite discuter des droits afférents à ce que je vais présenter ». J'ai pour toute réponse un grognement que je prends pour une invitation à continuer. « Ce que je vais dévoiler ne pourra être partagé avec d'autres entités que Bletchley Park sans mon autorisation, y compris avec les Américains. Je veux la propriété exclusive de ce que je vais présenter maintenant et la propriété conjointe de tout ce qui en découlera durant la guerre. Je m'engage à ne divulguer ces informations à quiconque jusqu'à la victoire mais me réserve le droit de continuer les recherches de mon côté en partageant de même les informations avec vous.
- Et pour quelles raisons accepterions-nous cet étrange marché ?
- Je suis parfaitement au courant des potentialités commerciales qui peuvent en découler et, si je suis prêt à les partager avec le Royaume-Uni, j'entends que la France n'en soit dépossédée en aucune manière.
- Mr. Turing, pensez-vous que nous puissions faire confiance à ce gentleman ?
- La première information qu'il vient de partager est déjà d'une inestimable valeur.
- Deal ! »

Je décris alors les principes de base d'un ordinateur : unité arithmétique et logique, jeu d'instructions, mémoire, entrées-sorties, programme. Turing m'écoute avec une complète attention et me bombarde de questions à peine ai-je terminé. Je lui répond autant que je le peux et lui propose de planifier au plus vite une réunion de travail. Derrière nous, je sens  Churchill qui oscille entre un intérêt pour la joute qui a lieu dans son antre et une impatience grandissante. Il nous interrompt brusquement en demandant à Turing si mes informations ont la moindre valeur. Turing lui répond que je suis très en avance sur lui et que nous devons absolument travailler ensemble. Churchill nous congédie alors et nous envoient à Bletchley Park, j'obtiens tout de même de pouvoir contacter mon supérieur, le capitaine Dewavrin, avec qui je dois mettre au point la tournée en zone non occupée (mais je me garde bien d'évoquer cette éventualité devant mon hôte).

« Mr. Churchill, Serait-il possible de rencontrer également un membre du comité Tizard ? » Je crois qu'il va exploser, il explose en effet : « Me prendriez-vous pour votre secrétaire pour me demander d'organiser vos rendez-vous ? » Je sors rapidement sans insister mais je l'entends aboyer un ordre pour qu'on m'en trouve une.

J'ai droit à un téléphone dans l'antichambre.
« Mon capitaine, Chronos au rapport.
- Mais qu'est-ce vous foutiez toute la journée, Nom de Dieu, je vous attendais !
- Désolé mon capitaine, j'ai été retenu par Churchill.
- Vous vous foutez... Qu'est-ce que vous faites avec lui ?
- Encore désolé mon capitaine, c'est relativement confidentiel et je ne peux m'étendre dessus au téléphone., ça va me faire gagner un peu de temps mais il va me falloir trouver une explication qui tienne la route. Pouvons-nous en reparler jeudi, je vais avoir peu de temps libre demain.
- Il ne faudrait pas vous croire au dessus de la hiérarchie, j'attends des explications sérieuses et soyez sans faute à 8 heures dans mon bureau.
- À vos ordres mon capitaine ».

Pfou !... La hiérarchie de l'armée, ça me gave un peu, qu'est-ce qu'ils ont tous à gueuler, à croire qu'on est en guerre, on dirait ma boîte avec mon con de chef. Merde, les souvenirs me reviennent, j'ai à nouveau le blues malgré le beau succès que je viens d'obtenir. Repasser à autre chose, vite. Continuer à s'occuper l'esprit est le meilleur remède.

Nous arrivons au village de Bletchley à minuit passé et je change encore une fois de piaule, une chambre a été réquisitionnée pour moi chez l'habitant. Turing veut me présenter tout de suite à ses collègues mais à lui aussi je demande une discrétion absolue, il devra pour le moment être mon seul interlocuteur, je vais probablement pouvoir être moins strict ici, compte tenu des mesures de sécurité et de confidentialité mais n'allons pas trop vite.

Il est trop tard pour souper, je vais encore une fois me coucher le ventre vide. Bon, on verra demain...

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Concept à promouvoir, le ravitaillement en vol qui existe depuis l'entre deux guerres et curieusement délaissé jusqu'aux années 50. En 1940/41, surtout utile pour le Coastal Command et la protection des convois en Atlantique. Ne pas utilisé au-dessus de l'Europe occupé pour éviter que Goering n'y mette la main dessus.

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Des essais ont été faits dès avant guerre pour le ravitaillement en vol mais la mise au point a été très longue. Des appareils à très long rayon d'action seront beaucoup plus rapidement disponibles, le PBY Catalina, par exemple.

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Il y a 16 heures, DMZ a dit :

Bien d'accord mais je ne sais pas si je vais être à la hauteur. J'y réfléchis mais je n'ai pas encore la trame.

Il faudrait tout d'abord que je me fasse un timing mais je connais beaucoup moins bien les arcanes du haut commandement allemand. Comment un ingénieur néo-nazi parachuté en civil dans le nord-est de la France (y'a pas de raison qu'il ait plus de chance que moi) peut réussir à remonter la chaîne hiérarchique sans se faire prendre comme déserteur anti-nazi réfugié en France et en combien de temps ?

Je suis actuellement sur une hypothèse d'un mois pour arriver à avoir une oreille à un niveau élevé mais je ne vois pas comment approcher le Führer. À moins de se faire passer pour un mage extra-lucide ?

Vos avis ? À quelle date des altérations de la trame historique peuvent-elles arriver du côté de l'Axe ?

C'est sur que c'est un gros travail mais je pense que il faut aussi assumer une certaine inadéquation avec l'histoire après tout c'est une fiction. Le néo-nazi pourrait se rapprocher d'un des ingénieurs aéronautiques qu'il réussirait à charmer et à conviancre grace à ses connaissances moderne et qui l'introduirait auprès de Speer ensuite qu'il réussirait à convaincre. Si Speer l'écoute il peut faire beaucoup de dégat. A condition que Speer convainque Adolf...

Aussi la chance (et la malchance!) devrait jouer un rôle et dans les deux camps AMHA. Le sous-marins qui finit par être repéré et coulé quand on voudrait le moins, le personnage clé qui est tué (alors qu'historiquement il avait survécu), le projet découvert bien plus tôt que prévu... Les possibles sont multiples mais ça permettrait qu'il y ait des coups de théatres innatendus.

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Pfff ! Une femme, un méchant, de l'action, des rebondissements, un suspens haletant... Vous me prenez pour Ian Fleming, Agatha Christie et H. G. Wells réunis ?

Ch'fais c'que j'peux ! :wacko:

Tiens, c'est une idée, Wells est encore vivant pendant la guerre, si j'allais lui rendre visite pour lui demander ce qu'il pense de la situation et comment il s'en sortirait ? J'ai raté Rosny aîné de peu mais Barjavel se fera une joie de me faire la leçon sur la catastrophe annoncée. Surtout si je lui parle du dérèglement climatique anthropique à venir. J'aurais dû faire ça, vendre des idées à des auteurs bien en vue, 50-50 mon bon monsieur. :tongue:

Cela étant, pour faire simple, si un néo-nazi ayant quelques connaissances techniques ou historiques réussit à contacter des responsables allemands, j'ai déjà une liste longue comme le bras des ennuis qui vont nous tomber sur le coin de la gueule en moins de temps qu'il ne faut  pour l'écrire et pas la moindre idée de comment le contrer, sauf s'il fait le fier-à-bras. À suivre... :angry:

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Le 16/08/2021 à 09:18, DMZ a dit :

Bonne idée mais je ne l'ai pas eu, je ne l'utiliserai donc pas :sad:

Si tu étais réellement en 1940, tu aurais eu du temps pour réfléchir à tout ça. En pratique, tu aurais probablement pensé à tout ce dont tu pourrais actuellement te souvenir.

Il y a 4 heures, DMZ a dit :

Cela étant, pour faire simple, si un néo-nazi ayant quelques connaissances techniques ou historiques réussit à contacter des responsables allemands, j'ai déjà une liste longue comme le bras des ennuis qui vont nous tomber sur le coin de la gueule en moins de temps qu'il ne faut  pour l'écrire et pas la moindre idée de comment le contrer, sauf s'il fait le fier-à-bras. À suivre... :angry:

Avec un peu de chance, l'allemand qui se retrouverait dans le passé ne serait pas un Nazi et pourrait même être un allié pour accélérer la capitulation du 3e Reich.

À sa place, j'essaierai juste de faire fortune puis d'accélérer la reconstruction d'après guerre. Bon, je ne suis pas un neo-nazi, c'est possible qu'il décide que c'est justement l'occasion de faire gagner ses idées. S'il arrive directement à convaincre Hitler qu'il vient du futur donc qu'il a toute une série d'informations capitale à transmettre, ça va être compliqué...

Bon, on pourrait aussi avoir la variante du français qui se met au service du gouvernement de Vichy dont il soutient la ligne politique...

Il y a 10 heures, collectionneur a dit :

Concept à promouvoir, le ravitaillement en vol qui existe depuis l'entre deux guerres et curieusement délaissé jusqu'aux années 50. En 1940/41, surtout utile pour le Coastal Command et la protection des convois en Atlantique. Ne pas utilisé au-dessus de l'Europe occupé pour éviter que Goering n'y mette la main dessus.

Ce n'est pas forcément curieux. Avant l'invention du réacteur (et de la post-combustion) les moteurs consommaient "peu" et surtout régulièrement (le jet perd 2 heures d'autonomie en 10 minutes avec la PC) donc l'intérêt était réduit. Vu qu'il y a aussi une consommation d'huile, on ne peut pas faire de miracle avec le ravitaillement en vol pour les moteurs à pistons.

En plus avant l'invention du réacteur, on aurait eu un ravitaillement en vol à "basse" altitude donc dans les zones de turbulences.

Si on limite le ravitaillement en vol aux bimoteurs (le risque d'accident avec un mono-moteur me paraît dissuasif) et au moins biplace (pour un vol de plus de 10 heures, ça me paraît indispensable), on part de cellules déjà volumineuses donc capable d'un rayon d'action significatif. 

Bref, pour des avions de combat, je doute que ce soit utile. Enfin sauf si on le mutualise avec la mise en service du réacteur ou du moteur fusée...

 

Edit: Si Goering récupère cette technologie, il aura surtout la possibilité de dépenser le peu de carburant qu'il a dans des raid lointain. Ce ne sera pas forcément très rentable.

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Il y a 15 heures, collectionneur a dit :

@Benoitleg 

Vous m'apprenez quelque chose :

La SNCAN achète vers 1938 le château de Glisoles 

Vous avez une référence ? Le wiki indique qu'il était abandonné a cette date.

 

Les avions Potez, Jean Louis Coroller.

 

Il y a 18 heures, DMZ a dit :

Ça ne va pas me faciliter le travail... Il faudra faire de la reverse ingénierie à partir d'un modèle existant pour reconstituer les plans.

En fait, pour réaliser un appareil sommaire, il n'est pas forcement besoin de techniques élaborées, il faut surtout une flopée de dessinateurs et d'ingénieurs. Ça tombe bien, c'est ce que je veux faire, organiser une évasion massive. À partir de ce bureau d'étude, on pourra monter en compétences pour dessiner un jet, des missiles... puisque j'ai les connaissances de base qui leur permettront de plancher sur des projets viables.

Si refaire un Po 65 est trop compliqué pour démarrer (encore que), on commencera par un planeur de la même taille.

Le problème est que si je connais les noms et les réalisations des constructeurs de l'époque (Amiot, Bloch, Breguet, Dewoitine, Fauvel, Hurel, l'Escaille, Morane-Saulnier, Payen, Potez, Wibault...), je ne sais rien ou ne me souviens plus de ceux des responsables des bureaux d'études ou des principaux ingénieurs, je dois donc faire une recherche préalable (et je n'ai pas la Bibliothèque nationale sous la main) pour les identifier. Mais je devrais rapidement tomber sur le nom de Louis Corroler.

À noter que le rôle d'Indaéro n'a peut-être pas été très glamour, il a surtout été mis en place pour traiter de la coopération industrielle avec l'occupant en plus de maintenir une industrie aéronautique. Que certaines personnes s'en soit servi pour escamoter tel ou tel ou essayer de faire des projets clandestins ne fut qu'anecdotique.

Mais c'est ma chance de pouvoir arriver à un moment où toute activité de conception ou de construction aéronautique est interdite en France occupée ou non occupée par la convention d'armistice, je vais avoir des arguments pour susciter des candidats au voyage. J'ai un autre avantage, je sais qui faisait de bons avions et qui des bouses sans avoir les préjugés de l'époque, je peux directement aller voir mes préférés.

Bof, c'est pas si galère que ça. L'article Wikipédia parle de la théorie mais en pratique, on peut faire un certain nombre d'approximations et commencer par déterminer expérimentalement le centre de gravité d'un appareil par pesée. Quand on voit que les consignes données aux pécheurs bretons allant dans les années 50 pêcher en Mauritanie et prenant un Constellation pour rentrer en France étaient : « Messieurs les pêcheurs sont priés de se rendre au bar (situé à l'arrière de l'appareil) deux par deux (c'est un équipage complet qui rentrait) pour éviter de déséquilibre l'avion. » on se dit qu'il y a de la marge. :laugh:

Quand on connait le point de sustentation d'un appareil et le poids des groupes motopropulseurs, il est aisé d'en remplacer un par l'autre. C'est un poil plus compliqué au niveau dynamique mais rien qu'une campagne d'essais de soufflerie (hors de question ici avant un moment) ou en vol (à commencer par des sauts de puce) ne puisse résoudre.

Il n'y aura pas que des problèmes de conception mais la création ex-nihilo d'une industrie aéronautique dans un territoire comme l'AOF va poser des problèmes conséquents.

Pour exemple, le PO 62-65 est constitué de montants en spruce (=> Canada), de cadres en duralumin (=> métallurgie), de parois en contreplaqué (bouleau ou oukoumé), de toile (étanchéité) et de beaucoup de vis et de boulons (=> bis-métallurgie).

La simple production de contreplaqué (même en oukoumé de l'AOF) nécessitera des dérouleuses (machines-outils de plusieurs dizaines de tonnes) qu'il faudra faire venir d'ailleurs, (les USA ?) à grands frais. Puis les colles nécessaires pour ce genre d'activité devront être produites'(=> industrie chimique) et une main-d'œuvre qualifiée (apprenti => ouvrier, 2/3 ans ?) sera formée sur place si on ne peut la faire venir de France.

Autre détail, on devra importer les bois de structure présents uniquement dans les pays froids (Finlande, Canada, Vosges...) : climat froid = pousse lente = bonne résistance.

http://www.acaatlantique.fr/2017/10/les-bois-en-construction-aeronautique.html

 

Pour ne pas être tout à fait négatif sur le sujet, des ingénieurs aéro actifs à l'époque (1940) :

André Herbemont, Maurice Roussel ou Louis Béchereau sont très à l'aise sur le bois.

Marcel Riffard, Henri Déplante, Lucien Servanty ou Robert Castello conçoivent parmi les meilleurs avions français des années 1935-40.

Et 200 références d'ingénieurs aéronautiques français (de toutes périodes)  

https://fr.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Ingénieur_aéronautique_français

Biographies des vieilles tiges :

http://www.vieillestiges.com/Biographie/alpfa-html/BIO.html

Modifié par Benoitleg
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