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Tancrède

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Tout ce qui a été posté par Tancrède

  1. C'est quand même à cause des Belges qu'on n'a pas prolongé la Ligne Maginot jusqu'à la Mer du Nord, ce qui aurait pu changer radicalement la donne du conflit.
  2. Les pertes françaises sont dues en immense majorité à l'artillerie, pas aux combats d'infanterie. Les rapports allemands sont assez clairs dessus: ils étaient presque arrivés à une impasse tactique en matière de combats d'infanterie, en raison du différentiel de portée.
  3. Le ratio de létalité au niveau tactique est nettement en faveur des Français: un fusil qui porte plus loin avec une cadence de feu supérieure, c'est sans appel. L'expérience des troupes allemandes est moindre, surtout que via la conscription, les troupes de 1870 ne sont qu'en partie celles de Sadowa. Les sous-offs et bas officiers français étaient plus aguerris et plus habitués à leurs troupes. La victoire allemande n'est pas si évidente (c'est toujours plus facile de dire qu'elle l'est après coup): l'arrêt des réseaux ferrés à environs 50 ou 100 bornes des frontières allonge les lignes de ravitaillement pour une armée importante qui consomme beaucoup et peut emporter peu. Ses communications et ses mouvements ralentissent; sa visibilité raccourcit. Les éclaireurs français étaient pourtant meilleurs (c'est un domaine où l'avantage de l'expérience compte le plus). Mais les généraux français n'en ont pas vraiment profité. le problème de l'autorité centrale est ici crucial.
  4. C'est pas les guerres coloniales qui ont changé les généraux; aucun n'était vraiment excellent, mais surtout, ils étaient mal coordonnés entre eux, ce à quoi s'ajoutaient des querelles de personnes. La Crimée et la campagne d'Italie avait été leur lot autant que les guerres coloniales.
  5. Sur l'idée de l'armée coloniale: c'est une vraie plaie dans beaucoup de livres d'histoire. Ca fait partie de ces arguments idéologiques militairement ineptes. Militairement, les guerres coloniales ont formé des unités solides et soudées de professionnels aguerris et expérimentés. L'argument politique, courant sous la 3ème République, de "l'école de courage pour les soldats" n'est pas dénué de fondements, même s'il était plus employé à des fins politiques et économiques. L'esprit de corps et la solidité de la Légion, des troupes de marine ou des zouaves, par exemple, sont nés de la conquête coloniale. Si on prend après 1870, encore plus d'unités doivent leur formation et leur solidité à la colonisation.
  6. Pas nécessiarement: aucun avantage n'est absolu en soi. La supériorité numérique pouvait être compensée, de même que celle de l'artillerie. Un bon général avait ses chances car les Allemands ont fait de nombreuses bêtises malgré leur Etat-Major, et leurs pertes ont été énormes. La "supériorité militaire" (terme à définir) est une chose très relative entre deux armées qui ont leurs forces et leurs faiblesses. Après vient le problème du commandement peu uni côté français, et surtout la pusillanimité du grand patron nabot-Léon dit Badinguet, surtout aux moment de Sedan et Metz. Tonton aurait eu honte. Ce n'est pas militaire en soi, même si ça a une traduction militaire.
  7. Ah ouais! Les ninjas avec leurs deux wakizashis et leur masque de comédie vénitienne?
  8. Navré pour les pseudo-experts, mais les troupes française de 1870 est infiniment supérieure à celles des Prussiens. C'est une armée professionnelle contre une armée de conscrits. Le fusil en est infiniment meilleur, l'entraînement et l'expérience bien supérieurs, et la tactique plus qu'éprouvée. Les avantages allemands en 1870: - le nombre: la démographie allemande est alors nettement supérieure. Le rapport de forces des armées est quasieent de 1 à 2. - l'artillerie: le canon rayé Krupp à rechargement par la culasse: un rythme de tir 1,5 à 2 fois supérieur aux canons français à rechargement par la gueule. L'artillerie française compense un tout petit peu par la formation supérieure de ses servants, mais elle a un retard technologique et numérique (les Allemands alignent bien plus de canons) - l'Etat-Major permanent: pour la première fois en Europe depuis Napoléon, une armée a un Etat-Major permanent, même en temps de paix; rôdé, soudé, expérimenté, bénéficiant de toutes ses habitudes et de personnels spécifiquement formés, c'est alors une grande innovation allemande. En face, les généraux français sont de bons professionnels, mais aucun génie ne se démarque, et surtout aucun outil aussi rôdé n'existe. Mais sur le plan des troupes, infanterie et cavalerie, chaque fois qu'il y eut un affrontement où l'artillerie jouait un rôle moindre ou était absente, les Français l'ont emporté: meilleures tactiques, meilleure utilisation du terrain, meilleure efficacité du feu, expérience, puissance de la charge... Des pros contre des conscrits.
  9. Sur les réactions iraniennes, ils ne manquent pas de toupet: ce film est une production privée, une initiative individuelle. La moitié de ce qu'ils produisent est faite avec au moins en partie des fonds publics et suit une ligne politique, voire une commande publique directe. De même que les concours de caricatures sur l'Holocauste: de la volonté publique.
  10. RETEX 300: l'image et l'action sont fabuleuses, grandioses, sanglantes, apocalyptiques... Bref, ça déchire sa race. J'ai lu le "graphic novel" (appremment, Miller dit qu'il ne fait pas de "comics") quand il est sorti en 1999 (il a commencé en parution périodique entre 96 et 98 avant d'être rassemblé en un seul tome) et j'avais tripé. Mais là, autant l'action est démente, autant le reste est à chier: franchement, y z'auraient du lui enlever le début et la fin, déjà. Y'aurait eu du mieux. Mais le pire, ce sont les dialogues, qu'ils ont trucidé (bon, on a quand même tous les mêmes délires sur quelques répliques -vous savez lesquelles): les seules bonnes répliques sont celles tirées du bouquin (qui a peu de dialogues, en fait). Et ces cons ont inventé des scènes entières! Du mauvais mélo, pour l'essentiel cité par le mec qu'était déjà lamentable en jouant Faramir dans LoTR! Y'a une vanne qui circule sur le ponte d'Al Qaida qu'est à Guantanamo et qui, selon les Ricains, aurait presque tout avoué depuis le péché originel: "Mr President, he confessed he was responsible for 9/11, for the attack on USS Cole, and for the dialogues of 300".
  11. La mauvaise réputation des Italiens en 14-18 vient du mépris des pays plus développés: le mépris s'est fait à l'égard de ce qui a été vu sur place, dans une certaine mesure: sous-équipement, certaines unités lâchant facilement (cas des méridionaux mal traités par les nordistes)... Mais le plus gros vient des Etats-Majors et milieux politiques constatant l'immobilisme de ce "petit front" contre des troupes autrichiennes considérées comme d'arrière-garde. C'est la vision de ce front comme secondaire qui a créé cette condescendance à l'égard des Italiens, parce qu'ils jetaient toutes leurs forces sur ce front qui n'a pas beaucoup bougé. Dans ces cas-là, on ne voit que les défauts. De plus, les desideratas italiens à Versailles contrariaient les visées des "grands" qui ont donc tout fait pour minimiser le rôle joué par les troupes italiennes: dans le genre "il a fallu leur envoyer des renforts", "pas capables de tenir seuls un font secondaire", "pas de grands territoires occupés"... Il est à noter que l'héroïque armée française d'Orient a écopé de réactions procédant des mêmes principes, même si elles n'avaient pas la même force ni le même mépris: celui des fronts principaux contre les fronts secondaires. Même les Dardanelles ont été un front largement minimisé par l'historiographie, alors que pour les Australiens et Néo-Zélandais, c'est le résumé de la tragédie de 14-18.
  12. Je vous rappelle le sujet, jeunes et élégants bipèdes! Le front des Alpes. Pour les procès réchauffés de Gamelin, Weygand et de la classe politique française de 40 et de toujours, c'est déjà fait depuis longtemps.
  13. Pour revenir au sujet, l'armée italienne n'est pas préparée au conflit lorsque elle entre en guerre. Le front de 600 Km qu'elle doit tenir est formé de hautes montagnes, du Tyrol aux Alpes Juliennes: elle ne dispose que de deux brigades alpines d'excellentes qualité, disposant de leur propre artillerie de montagne. C'est très peu, et la nature du terrain implique une mortalité supérieure au front français; en effet, le terrain rocheux est rend les barrages d'artillerie particulièrement meurtriers, comparé aux sols boueux ou terreux de l'est de la France. De facto, si le front français reste plus meurtrier au kilomètre carré, c'est uniquement en raison de la concentration d'artillerie incomparablement plus dense. Cet état de fait indique la rapidité avec laquelle les deux seules brigades italiennes pleinement préparées et adaptées au conflit vont être "consommées". De plus, sur l'ensemble de ce front montagneux, ce sont les Autrichiens qui tiennent les crêtes, et les Italiens qui devront attaquer en grimpant les parois fortifiées de cette forteresse naturelle. L'armée italienne elle-même est très diverse, reflet d'une unification encore récente: 25% vient du mezzogiorno, le sud pauvre où la population cherche plus à partir en Amérique qu'à se faire trucider pour les populations du nord qui leur adressent un mépris profond. La citoyenneté italienne est pour eux quelque chose d'encore peu présent. Les officiers, surtout du Nord, concourent de ce climat d'hostilité peu propice à l'esprit de corps et au dévouement. Par ailleurs, l'émigration massive a changé la pyramide des âges en réduisant la part des 18-40 ans, fortement sollicitée à la fois à l'usine, dans les champs et au combat dans le cadre de cette guerre d'attrition. La fragilité de l'économie italienne avait peu de chances d'être palliée dès lors que tenir le front était l'objectif absolu. L'armée italienne de 1915 est très peu entraînée: l'Italie ne dispose pas à l'époque de grands champs de manoeuvre comme la France ou l'Allemagne. Par ailleurs, son équipement est le reflet d'une économie moderne trop marginale. A l'entrée en guerre, il n'y a que 120 canons lourds dans l'inventaire, et l'artillerie dans son ensemble est ancienne, peu mobile et peu entraînée. De plus, elle n'a pas compensé les pertes, tant matérielles qu'humaines, subies en Lybie en 1911-1912. Elle ne peut aligner que 25 divisions mal équipées et sous-entrainées. Sans compter que la mobilisation mettra à mal son économie fragile, surtout du côté alimentaire: l'armée italienne sera mal alimentée et peu soutenue matériellement. Même si l'artillerie est faible, datée et mal manoeuvrée, ses stocks sont réduits et ne pourront tenir un rythme de feu satisfaisant; et l'industrie italienne ne peut satisfaire à des besoins de temps de guerre. Les cadences sont bien trop faibles. Il n'est pas question de jeter l'opprobre sur le soldat italien qui n'est ni meilleur ni plus mauvais qu'un autre. Et il a du en baver comme les autres sur ce front difficile face à des armées plus modernes avant de recevoir des soutiens français et anglais modestes. Quoique l'ouverture du front d'Orient dans les Balkans a du lever pas mal de pression sur lui. La plus grande force de l'armée italienne est constiruée par son corps d'officiers, ancien et bien rôdé puisqu'il représente l'extension du corps des officiers du royaume de Savoie. Ouvert, professionnel, compétent et patriote, c'est l'un des grands facteurs de l'unification. Le commandement est par ailleurs, en temps de guerre, indépendant de l'autorité politique. Le chef d'Etat-Major, Luigi Cadorna, est un personnages des plus controversés: c'est sans conteste le général le plus brutal de la guerre. Il a viré 217 généraux entre 1915 et 1918, fait exécuter sommairement des dizaines d'officiers dont les unités avaient battu en retraite en 1917... Cela a forcé les Italiens à charger à outrance, sans espoir. Le niveau de pertes que Cadorna a accepté était invraissemblable, souvent lors d'offensives faites en dépit du bon sens. Il est un des défauts de l'armée italienne, mais la façon dont les Italiens ont chargé devrait faire réfléchir tous ceux qui critiquent leur bravoure. Les Italiens ont aussi eu leur Verdun et leur Somme. Mais ce boucher a trop tiré sur la corde, et il est la première cause de l'effondrement moral après Caporetto. Ses plans irréalistes de percées éclairs ignorent les faiblesses de son armée, mais peu lui chaut: il attaque quand même, sans soutien d'artillerie suffisant. Le sens tactique est totalement oublié: il envoie des grappes d'infanterie denses contre les lignes de défense autrichiennes, sur un terrain rocailleux ou chaque éclat d'obus ou de balles s'additionnent d'éclats rocheux. L'entrée en guerre de l'Italie est prématurée à plusieurs titres: - militaire: son armée n'est pas préparée, manque d'entraînement, de cohésion et de matériel. Pour cette raison, elle a attaqué trop tôt.. - stratégique: elle attaque au moment où les Autrichiens se sont redressés après la panique lors des batailles autour de Lemberg. Pour cette raison, elle attaque trop tard. - re-stratégique: elle attaque avant que l'armée anglaise ait déployé ses gros bataillons sur le continent (la mobilisation est alors encore en cours après que son armée professionnelle se soit fait étriper), mais aussi avant que les Russes aient opéré leur redressement militaire après un début de conflit catastrophique. Pour cette raison, elle a attaqué trop tôt. Bref, le moment a été mal choisi et cette attitude du "cul entre deux chaises" a coûté un beaucoup de vies et l'immobilité du font, tout en ratant un effet potentiellement dévastateur sur les Etats-Majors autrichiens. La première offensive de l'Isonzo se déroule juste après la percée germano-autrichienne réussie dans la région de Gorlice-Tarnow, quand les Autrichiens peuvent dégager des divisions d'active pour soutenir le front italien (mais avant que le redressement russe ne nécessite à nouveau ces divisions) où les seules troupes dont ils disposaient étaient en immense majorité des milices locales récemment oranisées en divisions théoriques. Une occasion a été manquée.
  14. Un troll reste un troll. Il s'est contredit je ne sais combien de fois et invente ses "arguments". Et surtout il ne comprend strictement rien au sujet. Faudrait pas demander à fermer ce topic. Là, il l'a sérieusement pourri.
  15. Tancrède

    Les Amazones

    Je les ai cité plus haut.
  16. Nankan ne veut pas comprendre le différentiel entre un PAL et un PA: ça ne se mesure même pas; ce n'est tout simplement pas la même catégorie. Un PAL n'a pas de "bulle" qu'il contrôle comme un PA avec ses AWACS, ses radars propres et des avions en l'air en permanence. Le PA est un instrument stratégique, avec une vraie capacité de dissuasion politique. C'est une bulle mouvante de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre (et même de milliers pour des actions ponctuelles) au sein de laquelle rien ne se déplace sans que l'autorité de contrôle du PA ne l'autorise, et où tout peut être frappé à volonté. Les capacités et la sécurité en sont démultipliées par les navires d'accompagnement aux capacités complémentaires et, avec l'arrivée des Horizons et FREMM, pouvant fonctionner en réseau. Chaque système du GAN (des AWACS au SNA en passant par les chasseurs modernes multirôles et le système PAAMS) est un démultiplicateur de puissance des autres systèmes. Sans avions radars, en version cheap donc sans vraie "bulle" autonome, avec des avions courtes pattes et aux capacités limitées, ce genre de PAL ne représente pas un outil politique. Je ne dis pas que ce serait inutile, je dis juste que ce n'est pas un instrument de guerre moderne, mais au contraire un outil de souveraineté trop luxueux pour faire juste la police des mers et faire de la présence. Parce qu'il ne pourrait pas s'opposer à des avions modernes, même en nombre réduit. Et ça fait bien trop cher pour simplement sécuriser des espaces maritimes contre les niveaux de menaces habituels. Rien n'est intrinsèquement cher ou pas cher, ou intrinsèquement efficace ou pas efficace: c'est un rapport coût-efficacité affecté à des besoins clairement définis qui définit ce qui est utile. Hors ce concept de PAL n'aurait de capacités réelles que pour faire la police des mers; il est inapte et dépassé face à des menaces de type militaire même moyennes, et il est bien trop cher et trop développé pour faire la police des mers ou appuyer des troupes contre des guérillas. Bref, ce n'est pas un juste milieu. D'où mon affirmation qu'il vaut mieux des Porte hélicos modernes avec capacités de transport de troupes et de véhicules, accompagnés de plus de frégates. Des PAL ne serviront à RIEN en action contre la terre, à rien comme force offensive. 1 seul PA moderne foutrait en l'air les 6 PAL évoqués s'ils sont équipés de plates-formes ineptes comme des LCA: ils n'auraient même pas l'occasion de tirer leurs salves. Question de portée de détection et de tir.
  17. Votre comparaison avec la détention du pouvoir par les hommes n'en est pas une: c'est un syllogisme; cela ne prouve rien. Ce que vous appelez une corrélation historique supposerait le hasard ce qui, considérant la dimension des périodes envisagées, serait un raisonnement a posteriori, très spécieux. Les métaux précieux ont été LA monnaie parce qu'ils étaient universellement acceptés comme tels, et non les coquillages ou l'écorce. Je limite cependant le raisonnement au monde occidental qui est la raison du débat, et où la construction de l'Etat tel que nous l'entendons s'est déroulée. Je me fous bien que l'or ait une valeur intrinsèque, supposée, mystique ou cosmologique; il a eu une valeur acceptée universellement sur une durée inégalée. Ce seul fait suffit. Que ce soit du à sa rareté, à son utilité intrinsèque, à la fascination qu'il inspire... je m'en contre-tape. Là n'est pas l'important. Ce n'est pas une simple corrélation: c'est le seul dénominateur commun monétaire, direct ou indirect qu'il y ait eu pour l'occident jusqu'aux années 70. Le papier monnaie n'a pu exister que parce qu'il y avait une encaisse de garantie; les lettres de change n'ont pu exister que parce que des stocks d'or en étaient le gage. Et soit dit en passant, la capacité de création monétaire des "Juifs du Pape" ou des banquiers lombards était infiniment limitée et sans grand effet sur la masse monétaire médiévale. Les Lombards et Vénitiens ont essayé de faire des épices ramenées des croisades une valeur de gage capable d'accroître leurs capacités d'émettre de la monnaie fiduciaire; ce fut un échec. Et leur capacité de création monétaire est resté très limitée. Pourquoi? Parce que la confiance, pilier d'un système économique, est resté en l'or jusqu'aux années 60-70, pas au XVIIIème. L'exemple de Rome que vous citez est le seul bon, arce que c'est le seul qui ait mis en place un système sophistiqué détachant progressivement l'encaisse métallique de la monnaie. Mais il n'a duré que des dernières décennies de la République jusqu'au Antonins: ce sont là que se situent les périodes d'inflation que vosu mentionnez. L'Empire est revenu à une masse monétaire quasi uniquement métallique dès le IIIème siècle. Et des deux derniers siècles de l'Empire romain aux années 60-70, l'inflation à grande échelle n'a pas existé autrement que comme phénomène très localisé dans le temps et l'espace parce que la masse de métaux précieux a peu varié. Quand je dis que vous sous-estimez le phénomène, c'est que vous semblez balayer d'un trait de plume les constructions culturelles et historiques: c'est un raisonnement très technocratique et somme toute invalidé par les faits. Que beaucoup d'Etats, même en Europe, aient moins de 200 ans n'enlève rien au fait que les peuples qui y vivent ont une mémoire et un ancrage bien plus ancien, et avant tout au plan culturel. Et plus un Etat est jeune dans sa forme actuelle, plus il est jaloux de son indépendance: essayez d'imposer des vraies politiques européennes aux ex-pays de l'est et vous verrez le résultat. Le fait est que les entités culturelles et politiques ont une ancienneté énorme en Europe et prédatent les entités étatiques de beaucoup. Allez demander aux Bavarois s'ils sont pour une fédération européenne. Se retrancher sur des politiques nationales n'est pas un pis aller; ce n'est que reconnaître que les économies européennes ont des structures différentes ne réfléchissant pas sur les mêmes calculs. Un euro fort en avantage certains (ou en handicapent moins certains) et en plombe d'autres; des droits de douane bas en aide certains et en massacrent d'autres. La charrue a été mis avant les boeufs, et les boeufs risquent de s'avérer être des taureaux et de moyennement apprécier le fait. L'interventionisme économique est omniprésent et salutaire; les Américains, les Indiens et les Chinois en vivent beaucoup et s'appuient dessus. Investissement direct, commandes publiques, soutien, législation, protection, mise de moyens au service des exportateurs, effort de recherche direct et encadrement, politique d'éducation, infrastructures.... La liste est sans fin entre l'aide directe et indirecte. Et l'interventionisme européen n'a pas d'efficacité intrinsèque parce qu'il n'a pas un panel complet de moyens, et parce qu'il applique un modèle unique à une réalité européenne trop diverse: les économies sont trop différentes. "L'économie de la connaissance" était une blague avant même que le discours promotionnel ne soit prononcé.
  18. Petite remarque: Nice et la Savoie n'ont pas exactement été annexées en 1860: le rattachement a été soumis à un référendum dans les deux territoires. Il n'est pas question de dire "Italien=mauvais soldat"; mais comme je l'ai dit dans mon post, il y avait un monde de différence entre les troupes légères italiennes (bersagliari et Alpini) de bonne qualité et l'infanterie régulière, sous-équipée, quasiment pas entraînée, mal encadrée, mal commandée, mal approvisionnée... Sans compter le haut commandement et les impératifs d'attaque à outrance sans délais du Duce, ou encore les moyens motorisés trop fragiles pour percer dans les quelques grands axes bien protégés. Le fait est que l'infanterie régulière italienne était pourrie. Ca n'est pas réduire la valeur de l'Italien moyen qui n'est ni pire ni meilleur soldat qu'un autre; c'est juste dire qu'elle n'était pas préparée, pas entraînée, pas soutenue, pas équipée et pas encadrée pour une guerre. Et c'est pas les troupes légères qui pouvaient faire tout le boulot: elles avaient déjà bien assez à faire avec les troupes alpines françaises.
  19. Il ne veut pas comprendre le différentiel entre un PAL et un PA: ça ne se mesure même pas; ce n'est tout simplement pas la même catégorie. Un PAL n'a pas de "bulle" qu'il contrôle comme un PA avec ses AWACS, ses radars propres et des avions en l'air en permanence. Le PA est un instrument stratégique, avec une vraie capacité de dissuasion politique. C'est une bulle mouvante de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre (et même de milliers pour des actions ponctuelles) au sein de laquelle rien ne se déplace sans que l'autorité de contrôle du PA ne l'autorise, et où tout peut être frappé à volonté. Les capacités et la sécurité en sont démultipliées par les navires d'accompagnement aux capacités complémentaires et, avec l'arrivée des Horizons et FREMM, pouvant fonctionner en réseau. Chaque système du GAN (des AWACS au SNA en passant par les chasseurs modernes multirôles et le système PAAMS) est un démultiplicateur de puissance des autres systèmes. Sans avions radars, en version cheap donc sans vraie "bulle" autonome, avec des avions courtes pattes et aux capacités limitées, ce genre de PAL ne représente pas un outil politique. Je ne dis pas que ce serait inutile, je dis juste que ce n'est pas un instrument de guerre moderne, mais au contraire un outil de souveraineté trop luxueux pour faire juste la police des mers et faire de la présence. Parce qu'il ne pourrait pas s'opposer à des avions modernes, même en nombre réduit. Et ça fait bien trop cher pour simplement sécuriser des espaces maritimes contre les niveaux de menaces habituels. Rien n'est intrinsèquement cher ou pas cher, ou intrinsèquement efficace ou pas efficace: c'est un rapport coût-efficacité affecté à des besoins clairement définis qui définit ce qui est utile. Hors ce concept de PAL n'aurait de capacités réelles que pour faire la police des mers; il est inapte et dépassé face à des menaces de type militaire même moyennes, et il est bien trop cher et trop développé pour faire la police des mers ou appuyer des troupes contre des guérillas. Bref, ce n'est pas un juste milieu. D'où mon affirmation qu'il vaut mieux des Porte hélicos modernes avec capacités de transport de troupes et de véhicules, accompagnés de plus de frégates.
  20. Passer les Alpes n'était pas une chose facile: avec des effectifs et un matériel très inférieurs, les Français se sont accrochés admirablement, et ce malgré les renforts allemands épaulant les Italiens et attaquant les Alpes par l'ouest, notamment avec de forts moyens blindés. L'artillerie sur positions préparées a été d'une efficacité terrifiante: malgré l'énorme supériorité de l'artillerie italienne, déloger les Français a été impossible. Le front français a été tenu par quatre choses: un commandement efficace, la qualité des hommes, des bouts de ficelle et le terrain. Les positions françaises sont excellentes (hauteurs et contrepentes utilisées au mieux), les fortifications bien réparties et les troupes restantes, malgré la vampirisation par l'armée principale, sont motivées, de bonne qualité et pour l'essentiel très bien adaptées au théâtre. L'artillerie française estrapide, souple, efficace, très bien commandée et servie, et multiplie les audaces. Si on ajoute l'extrême difficulté du terrain (des conditions parfois dantesques dans des cols à plus de 3000 mètres), l'affaire semble difficile. Du côté italien, le matériel blindé et motorisé est trop léger (notamment les chars Fiat-Ansaldo L3) pour espérer passer les gros ouvrages des vallées et des Grands cols (Maurienne, Tarentaise, Petit St Bernard). L'artillerie, malgré sa puissance, est mal commandée et handicapée par le terrain. Un énorme décalage se fait jour au sein des troupes italiennes, entre d'un côté l'excellence des Alpini et bersagliari (bref, les troupes légères), et de l'autre la mauvaise qualité des gros bataillon de l'infanterie: équipement médiocre (notamment les vêtements: mauvais tissus, et on signale même une absence de chaussettes ce qui, sur un tel front, est tout bonnement criminel), entraînement faible (les observateurs français s'étonnaient que les armes des prisonniers étaient rarement graissées, et que les bataillons avançaient souvent en colonnes denses, arme en bandoulière, paniquant lorsque prises sous le feu: personne ne leur avait visiblement appris à se mettre à couvert), intendance absente (sous-alimentation chronique, tout aussi criminel)... Même à Menton, soit hors des conditions alpines, les mêmes forces font face aux mêmes faiblesses. Le commandement italien se soucie peu de ses hommes et montre, dans les hauts niveaux, peu de compétences. Et la préparation de l'armée italienne était mauvaise. L'héroïsme des troupes légères ne peut à lui seul faire la différence. Donc, même si l'analyse initiale donnerait aux Italiens de bonnes chances de l'emporter, ce ne serait qu'une analyse superficielle. Les principaux facteurs handicapant trop fortement l'offensive italiennes sont: - le terrain - la qualité et l'adaptabilité de l'adversaire - l'artillerie française - les fortifications - la très mauvaise qualité de l'infanterie de ligne italienne - l'intendance au-dessous de tout - le commandement italien, à la fois peu soucieux des hommes et moyennement compétent - les ordres de Mussolini contraignant à une offensive à outrance
  21. Quelle que soit l'avionique, ça ne fera pas d'un LCA un bon avion: emport minime (encore réduit par le faible effectif disponible sur un PAL et la disponibilité qui s'ensuit), concept obsolète, courtes pattes... S'il fallait l'équiper d'une avionique capable d'assumer un panel correct de missions, il faudrait l'agrandir et tout reprendre. Soit quasiment faire un nouvel avion. Et ça coûte.
  22. Mieux vaut un porte-hélicoptère moderne avec de vrais hélicos qu'une barge inutile équipée d'avions sans capacités de suprématie aérienne, à très courte portée (le bateau comme ses avions) et avec des possibilités d'attaque au sol quasi inexistantes. Sans compter que la capacité radar de ces navires et de ces avions serait minime, qu'ils représenteraient un parc aérien différent d'une aéronavale qu'on essaie d'homogénéiser -donc plus chère à entretenir, à mettre en oeuvre et à maintenir- qu'ils nécessiteraient plus de personnels à terre comme en mer.... Et ce pour une capacité stratégique MINABLE. Certes, un tel engin aurait plus de capacités que rien du tout. Mais le coût déployé est bien trop grand pour une efficacité discutable. Mieux vaudrait des frégates lance-missiles musclées: en terme de dissuasion et de puissance politique, c'est bien plus efficace pour un coût moindre. Un seul PA2 est 100 fois plus efficace que ces 6 PAL, parce qu'ils ne seraient une menace pour aucun pays un tant soit peu équipé (et des Mig-21 seraient déjà trop). Un parc de 12 avions, sans même parler de leur qualité, ça fait une disponibilité ridicule. C'est comme les porte-aéronefs: ça n'est possible que dans le cadre d'une vaste coalition avec des escadres déjà sur place et des PA sérieux à côté. Autant dire que c'est un outil de colonisé qui fait semblant de garder une vague fierté. Et ça fait très cher pour n'envoyer que 12 avions sans réelles capacités. Ce n'est pas un bon outil politique, contrairement à un PA.
  23. Sans compter qu'introduire de nouveaux appareils accroît le nombre de personnels nécessaires pour leur maintenance et leur ingénierie, ainsi que les coûts de formation. Vu le faible niveau des capacités de ces machins, la dépense ne vaut pas le coup.
  24. 20 LCA=400 millions Et quoi qu'il en soit, LCA ou AT-63= capacités minables, rayon d'action minable, aptitudes multimissions minable, qualité des systèmes d'armes minables.
  25. Mosin-Nagant M91/30 PU, soit la version sniper à production à grande échelle de l'Armée Rouge. Vieux fusil (1ère version en 1891), il est un peu comme le Colt M1911: increvable et de qualité toujours égale. C'est, de ce point de vue de la solidité et de la fiabilité, l'ancêtre de la Kalash, la précision en plus. Fiable, simple, increvable, précis, pas cher et produit facilement à très grande échelle, il a un body count d'Allemands quasi-inégalable. Sa carrière? De la 1ère version à la dernière, il a fait le 20ème siècle: 1891-1998 (production arrêtée en 1965). Il a été produit et utilisé par un nombre invraissemblable de nations, dont les USA (désignation US Rifle, 7,62, modèle 1916), de l'Est comme de l'Ouest. Les plus grands snipers, Russes et autres (notamment finnois, comme Simo Häyhä, le plus grand sniper du siècle) l'ont tous utilisé et ont fait leurs plus gros cartons avec. Sinon, le colt M1911, pour les mêmes raisons; j'aime ce qui dure et qui est utilisé à grande échelle. C'est la meilleure preuve de qualité.
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