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Tancrède

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Tout ce qui a été posté par Tancrède

  1. C'est pas tellement ça, mais l'AdT est beaucoup plus nombreuse et variée que les Fusco (un peu normal aussi): plus d'armes, plus de spécialités.... Les Fusilliers marins sont un corps unique, une spécialité (même s'il y a des unités spécifiques) issue d'une école. Dans l'armée, faut pas confondre un légionnaire, un marsouin, un chasseur et un biffin. Et quand on ajoute les spécialités, qu'iraient donc faire ensemble un cavalier de légion et un bigor, un chasseur alpin et un crado du génie, un para marsouin et un tankiste sur son machin de 54 tonnes. Non mais, les chiens vont pas avec les chats. :lol: C'est aussi une histoire de nombre: tu ne crées pas un esprit de corps dans de trop gros machins. Le bataillon, le régiment (de nos jours, la différence ne tient qu'à une compagnie et une ou deux sections ;)), c'est le bon truc. Et je le répète, c'est pas la Cie d'instruction qui coûte beaucoup. C'est pas gigantesque, le régiment (ou le bataillon, encore une fois, la différence n'est que de nom), mais tout est là. Tant qu'à faire dans le sabrage et la simplification, je serais plutôt pour supprimer des échelons désormais peu utiles: à quoi servent les commandants, les lieutenants-colonels et les distinctions de généraux qui ne sont des distinction qu'en théorie? Simplifions la hiérarchie et qu'à grade égal, l'ancienneté et/ou le rôle fasse la différence. Ca n'a l'air de rien, et ça n'est pas grand-chose au sein des unités réelles, mais pour tous les postes administratifs, c'est devenu une sorte de grille d'avancement de fonctionnaire. Supprimons ces distinctions intermédiaires: ça aidera à bien voir le sureffectif (de l'administration centrale surtout). Pour sabrer, ça fait plus simple. :-\ @Fenrir le sujet des contractors existe déjà (et j'ai bien meublé les 3 premières pages) dans la partie "armée de terre": http://www.air-defense.net/Forum_AD/index.php?topic=7630.0
  2. Le côté logistique de la chose se défend bien, et c'est évidemment toujours un débat avec de vrais pour et de vrais contre à balancer. C'est difficile de trancher totalement parce que là, on traite du matériel, mais avant tout de l'humain, avec toute sa subjectivité. Sur les fonctions logistiques (soutien, gestion, instruction essentiellement), je suis plus que d'accord pour les régiments réguliers, désormais tous engagés dans la même merde. Le rassemblement des régiments paras, ou au moins de l'encadrement et du soutien de la 11ème BP, semble d'ailleurs aller dans ce sens. Pour ces questions, on peut même penser à totalement les centraliser au niveau brigade et/ou au niveau des spécialités/armes: la 11ème BP et la 27ème BM sont assez spécifiques pour cela. De même pour les brigades d'appui et de soutien (imaginez une gestion unique des 2 brigades logistiques, avec juste des EM minimes pour le commandement exécutif: combien de jobs dégagés?). De même, pour les 6 autres brigades, une gestion par spécialités/armes est pertinente, mais eulement si on rassemble physiquement les unités sur très peu de grandes bases. Et le gros de l'instruction, de toute façon, est déjà gérée au niveau des écoles d'application et des centres de formation et d'aguerrissment. La compagnie d'instruction, qui vient à la base, pour moi, c'est là où se crée l'esprit régimentaire. Sans elle, il n'y a plus que des compagnies. Et en matière de coût, y'a pire que ça. Alors réhabiliter l'échelon bataillon? Au point ou on en est dans la quaternarisation... Ca coûterait beaucoup de temps et d'argent pour en sortir. En termes d'effectif combattant, un régiment français est quand même plus lourd qu'un bataillon britannique (une compagnie de plus, et la CEA est plus lourde que les sections d'appui des Brits, sans compter la CAC de certains RI). Quant à ré-appeler les régiments (en l'état) bataillons, ça devient un exercice de pure forme si les brigades (ou même plusieurs brigades) sont rassemblées sur un site unique et la gestion purement matérielle des régiments passe un ou deux échelons au-dessus. Même sous la forme d'un bataillon, l'entité à "4 Cies de combat, 1 CEA et 1 d'instruction" a toujours besoin d'un EM et d'un encadrement auquel elle est habituée (même s'il peut être dégraissé). Mais là, c'est vraiment le rassemblement sur site unique, au moins de chaque brigade, qui entraînera le reste. Sur le sujet du GTIA, je ne pense pas que ce que tu proposes soit souhaitable: - le GTIA est une formation rassemblée pour l'occasion, dont le volume peut varier suivant la nécessité. Gardons à ce système sa pertinence, qui est la souplesse absolue; ne l'enkystons pas alors qu'il y a déjà trop de trucs figés dans nos forces. - une unité constituée inter-arme existe déjà: la brigade. Elle n'a pas un volume énorme, et si on la rassemble sur un seul site, ça fera l'affaire de groupements inter-armes existant ensemble au quotidien. - si on rassemblait des bases pour GTIA, ça ferait beaucoup de sous-groupements ayant chacun leurs traditions à entretenir (avec peu d'occasions de se rassembler même au niveau de l'arme ou du régiment) et leurs RETEX à partager. - les GTIA et leur relève sont, autant que faire se peut, issus d'une même brigade.
  3. Tiens, pour la peine, une autre remarque sur le modèle "made in rosbifland": l'externalisation à outrance. Nombre de tâches doivent être externalisées, mais pas quand ça fait perdre des compétences importantes (l'exemple de la formation des pilotes d'héicos restent le meilleur en la matière). Les Anglais pourraient-ils garantir la logistique d'un déploiement maximal type 50 000 hommes avec toutes les tâches qu'ils ont externalisées. J'ai entendu dire que non. Les services d'hôtellerie n'ont l'air de rien, mais peu de salariés auraient envie d'aller l'assurer en zone de combat. Ou alors ils coûteraient un max en primes de risques. Le modèle économique de l'externalisation à tout crin n'est même pas si convaincant dans le long terme, sans même entrer dans le domaine des SMP, parce que là je risquerais de faire des posts VRAIMENT longs.
  4. Oh! Chuis tout rouge et "tout nerveux, une vraie pucelle!" :'( (citation de Michel müller dans Wasabi, monument du cinéma français: peut-être la meilleure comédie d'action franco-japonaise jamais filmée :lol:)
  5. Une remarque sur les effectifs: comme le disait Chirac au moment où il a annoncé la professionalisation, la guerre moderne ne nécessite plus d'aligner les poitrines face à l'ennemi, et il faudrait un service de 2 à 3 ans pour avoir des soldats et officiers entraînés, formés, coordonnés et encadrés. Certes. De nos jours, le renseignement, la communication et la coordination inter et intra armes sont les super-démultiplicateurs de force qui optimisent les ressources à un point jamais égalé. J'alignerais sans remords deux de nos brigades blindées (si la dispo est là) contre une armée chinoise complète. Mais comme toute chose, cette logique a des limites. La supériorité organisationnelle et technologique peut faire des miracles dans le cadre d'un affrontement clausewitzien, soit une guerre symétrique d'une armée contre une autre pour un objectif classique (niquer le PAYS organisé en face); en bref, cette logique est juste pour ce qui concerne le fait de gagner la guerre. Mais ce n'est qu'une étape, celle du mouvement. Après, il faut occuper et pacifier pour remettre une organisation et un processus politique en place (type Irak ou Afghanistan). De même, hors d'un conflit traditionnel, l'adversaire non gouvernemental ou post-gouvernemental engage la guérilla, la contre-insurrection, et généralement dans un terrain qu'il maîtrise (zones montagneuses et/ou forestières, zones éloignées d'un ravitaillement facile, climats difficiles, zones urbaines étendues, grandes régions peu maîtrisables...). Tous ces cas de figure impliquent que la guerre classique n'est plus de mise: il faut tenir des zones, aller à la chasse au guérillero, reconquérir les zones grises, conquérir les coeurs et esprits locaux.... et tout cela en même temps. Toutes choses impliquant que le mouvement n'est plus de mise et la vulnérabilité est démultipliée: à ce stade, on devient statique et en plus il faut être partout. La technologie et la coordination ne suffisent plus pour se protéger ET maîtriser le terrain. Il faut alors avoir de l'effectif. Et c'est pas la doctrine "tout aviation et forces spéciales" (façon Rumsfeld ou Israel au Liban) qui marchera à ce moment. Les Ricains et Israel ont retenu la leçon: le recrutement net recommence outre-atlantique (malgré le problème qu'ils ont de ce côté là). Parce qu'on sait désormais qu'une opération militaire est longue. Si on pouvait encore procéder comme les Romains (massacres, décimation systématique, esclavage, pillage...), les guérillas ne dureraient pas longtemps. ;)
  6. Merci à ZeusIrae, Max et Fusilier! L'accueil fait chaud à l'ego. Merci de le dire ainsi O ZeusIrae! En effet, il faut quand même garder l'essentiel à l'esprit: que la décision soit prise par un homme, un cercle restreint ou un parlement, ON PEUT TOUJOURS SE GOURER! Et tous les pays l'ont fait chacun à leur tour. Le mouvement dit de "la Jeune Ecole" que ZeusIrae mentionne (les nuées de torpilleurs plutôt que quelques bons cuirassés) n'en est qu'un exemple, tout comme la doctrine de l'offensive à tout prix en 14 (à ceci près que là, tout le monde a fait cette connerie en même temps). Mais l'intérêt du Parlement, et par là des citoyens (et non du public; il faut différencier cela), est crucial, et c'est par effet boomerang de la pratique de De Gaulle que la chose a été confisquée, et que cette confiscation a libéré un espace politique sur la discussion budgétaire que les politiciens se sont empressés d'occuper. La nature a toujours horreur du vide, et l'espace que la stratégie et la Défense occuppaient jadis dans l'esprit des parlementaires a été remplacé par leurs autres préoccupations. C'est un muscle dont La Vème république leur a supprimé l'usage en somme. La réforme constitutionnelle va le remettre en marche. AU début, ce ne sera pas spectaculaire, mais ça viendra. @fusilier Qu'est-ce que tu as contre le système régimentaire? As-tu mieux à proposer?
  7. Réintéresser le Parlement n'est pas le gambit absolu qui résout tout; en cela, 1940 n'est pas un contre-exemple. Mais cela ré-intéresse le parlement, et, par un mouvement de plus longue haleine, la nation, à ces questions. Sans cet aspect du débat (qui a été trop confiné aux cercles purement stratégiques), les questions internationales sont traitées en dilettantes et sous l'aspect émotionnel des choses. On se limite alors aux questions humanitaires ponctuelles (type infirmières bulgares ou Ingrid Bétancourt). En Angleterre, aux USA, en Hollande, en Espagne... ces questions n'ont jamais été absentes du débat. Certes, l'aspect émotionnel est trop présent (c'est le principe même des médias), mais les questions d'intérêt stratégique et de sécurité via l'intervention extérieure sont mieux comprises par le plus grand public. De même, un certain niveau d'effort de défense y est mieux accepté. Même en Hollande, où la dépense est plus réduite, le grand public s'intéresse à son optimisation ainsi qu'aux nécessités d'intervenir outre mer. Sur 1940, ce sont les choix stratégiques et le haut commandement qui ont cafouillé; le niveau de dépense publique, lui, était bon. Et sans être partisan du Front Popu, il est toujours bon de rappeler que l'effort de défense, tant en quantité (augmentatiuon significative d'un budget qui n'était déjà pas minime) qu'en qualité (rationalisation de l'industrie, surtout aéronautique, modernisation globale de l'équipement, adaptation de la doctrine...) est reparti sous la férule énergique de Léon Blum. Daladier l'a poursuivi. On souligne trop peu que l'armée de 40 était en plein milieu d'une vaste réforme qui devait commencer à porter ses fruits à plein régime dans la deuxième moitié de 1941. Il était trop tard, certes, mais le Parlement prenait alors ces questions au sérieux (surtout vu la proportion d'anciens combattants). la meilleure preuve en est la production de matériel, et surtout d'avions modernes, pendant la drôle de guerre: les rythmes sont proprement ahurissant. Il était trop tard, encore une fois, mais c'est le facteur temps qui a joué. Le Parlement avait fini par faire son boulot à ce moment, et Daladier, déjà en 38, savait que toute négociation avec Hitler ne servait plus qu'à gagner du temps pour se préparer (rappelez-vous: "les cons!"). L'armée était sur le pied de guerre, et n'oubliez pas que les récentes études sur le conflit, surtout côté allemand, ont montré que l'armée allemande n'était pas la force mécanisée impeccable qu'on a trop décrite: l'avancée allemande aurait pu être brisée, des concours de circonstance incroyables ont permis ce succès foudroyant... L'un des vrais problèmes de fond (outre ceux bien connus) a été la non continuation de la Ligne Maginot des Ardennes à la Mer du Nord, afin de conserver la Belgique dans une optique d'alliance et de ménager pour l'Angleterre son prétexte d'intervention sur le continent. La Ligne, quoiqu'on en dise, aurait pu contenir facilement l'offensive et donner ainsi en termes de temps l'équivalent de la profondeur stratégique russe afin que l'outil industriel et militaire s'adapte (par exemple, la DCA français était en nombre suffisant en mai 40: dans les zones de stockage des usines!). C'est plus le succès allemand que l'échec français (bien que celui-ci soit aussi réel) qui est incroyable, et le contraste entre les deux qui rend le tout saisissant. L'outil militaire allemand en mai 40 n'a rien de si irrésistible dans son organisation ou son commandement stratégique (c'est l'initiative au niveau divisionnaire qui a été efficace, ainsi que d'invraissemblables coups de bol bien décrits par nombre d'officiers et analystes allemands); des gaffes énormes sont commises, l'incompréhension règne, le renseignement pêche, nombre de matériels sont inadaptés (contrairement à 14, l'artillerie allemande n'a rien de fabuleux en 40, et beaucoup de chars ont des canons sans grand intérêt). C'est le mouvement allemand qui a pallié ces carences, associé à beaucoup de réussite, contre un commandement français non coordonné qui recherchait à stopper l'adversaire. La politique n'était pas la plus conne vu la grande supériorité française en artillerie, mais tant pour le mouvement allemand que pour la défense française, un facteur a aidé l'attaquant et foutu l'effort du défenseur en l'air: la communication par radio, répandue chez les teutons et quasi-totalement absente chez nous (équipement dans chaque char, dans des postes de commandement mobiles et au niveau compagnie prévu pour le printemps 41). A elle seule, la radio révolutionne le commandement, les opérations, le timing opérationnel... AU vu de l'armée allemande de 40, je suis persuadé qu'avec la radio, la France, malgré tous les handicaps de son armée (mais encore, ceux des allemands étaient pas mal non plus), pouvait bloquer l'avancée et la guerre de mouvement (je ne dis pas retourner le mouvement et porter la guerre en Allemagne, mais contraindre à une guerre de position et se donner plus de temps). Si vous voulez un vrai contre-exemple sur un mauvais processus politique, je vous renvoie à Louis XV et à l'entrée dans la guerre de 7 ans, ou à Napoléon III: incompatibilité totale entre la politique suivie, les moyens et l'outil disponible suite à une ignorance totale du décideur qui n'était pourtant pas une assemblée. Désolé, je digresse, mais le sujet concerne un processus politique, alors je prends des exemples passés =)
  8. Ma remarque sur le Parlement reposait surtout sur le fond, ce qui me donne de l'espoir: avec De Gaulle, l'exécutif a tellement confisquéle débat stratégique que le Parlement, donc l'essentiel de la classe politique de premier plan, s'est désintéressé de ces questions, et par là, la population. Si la population s'en désintéresse, la presse s'en désintéresse, et on obtient le résultat actuel. La confiscation était pertinente sous De Gaulle: il avait suffisamment d'autorité, d'intelligence et de volonté pour conduire l'effort stratégique. Les politiciens plus opportunistes en ont par la suite profité pour compenser leur lâcheté politique en puisant dans l'effort de défense. Mais la tendance actuelle, tant vers un retour du débat stratégique au parlement (vous n'imaginez pas à quel point une bonne part des parlementaires ne comprend pas à quel point l'économie et le commerce, donc le social, dépend de la situation internationale et de notre capacité à influer dessus, ainsi qu'à assurer la sécurité des grands axes de commerce, la sécurité de nos espaces maritimes qui sont aussi la France, la lutte antidrogue...) que vers l'accroissement des menaces et encore plus de la perception des menaces (médias anxiogènes sur le terrorisme et certains états, tendance sarkozienne à employer la peur...), m'incitent à plus d'optimisme. De même, le retour plein et entier au sein de l'OTAN obligera à régler cette question des 2% en termes OTAN. Et cela, des bruits de couloirs que j'ai entendu, est une manoeuvre déjà prévue: si le retour s'opère, le gouvernement sera obligé de défalquer les budgets de la gendarmerie et des pensions pour s'exprimer en termes OTAN, ce qui lui fournirait le prétexte pour pousser le budget dans le cadre d'une armée qui aurait déjà subi sa réforme structurelle.
  9. Une flotte d'A/400M ou de C-17 est nécessaire à la projection; ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Mais si on veut vraiment projeter une force de combat puissante débarquant en terrain directement hostile par aérotransport, il en faut une énorme, avec aussi des machins du gabarit Antonov ou C-5. Celle dont nous sommes censés nous doter est correcte (à terme) pour faire un bon pont aérien. Du blindage sur les Berliet??? Rassurez-moi, j'ai pas dit ça?! Sérieusement, quand je parle de l'aérotransportable à tout prix et du "light is beautiful", c'est avant tout de cette mode qui a fait fureur jusqu'aux premiers gros RETEX d'Irak, et qui consistait à vouloir adapter les engins de combat (tanks, VCI, APC, engins de génie...) au format aérotransport. La nécessité du blindage, de la puissance de feu et des chenilles a fait son retour puisque le combat urbain et les affrontements d'infanterie sont revenus au centre de la donne. Le "plus de bottes sur le terrain" est redevenu pertinent. Cette évidence est particulièrement bien illustrée par l'ensemble des problèmes et limites rencontrés par le Stryker (ce qui n'en fait pas une mauvaise bécane pour autant, mais ça reste un bus).
  10. Merci, merci. M'enfin c'est pas parce que je m'absente un moment qu'il faut se mettre à écrire "hurrah" au lieu de "hourra". Bande de petits canaillous malappris anglosaxonisés. Ceci dit et toutes émotions mises à part: pérorons!
  11. Faites gaffe avec le modèle britannique, il a d'énormes défauts aussi: - le taux de rotation à 6 mois semble magnifique; sauf qu'il est très dommageable à la ressource humaine. Les taux de re-signature sont déplorables en Angleterre, et le taux de candidature aussi (bien pires que chez nous). Les Allemands sont plus tentés par les cycles de quatre mois en ce moment. - La recherche de la suppression des non-combattants à tout prix a eu des conséquences horribles, notamment la suppression des hôpitaux militaires britanniques (hors hôpitaux de campagne): les vétérans blessés rentrant au pays pour n'être pas pris en charge sont un spectacle assez redoutable pour la motivation. Je crains que les parasites d'Etats-Majors ne soient beaucoup plus durs à éradiquer: proches de la décision, ils savent se défendre. Du coup, ce sont des services nécessaires qui peuvent être sabrés dans un effort aveugle placé sous les noms vendeurs de "rationalisation", "modernisation"... Maintenant, il y a beaucoup à prendre chez nos rosbifs préférés, tant dans les réformes et la répartition budgétaire (quoiqu'ils aient aussi, notamment dans les véhicules de transports et pas mal de véhicules de combat, beaucoup de matériels encore plus usés et vieux que les nôtres, avec des problèmes de disponibilité catastrophiques, même pour les Warriors: de fait, les Brits ne pourraient, en l'état, pas non plus tenir un engagement majeur avec 30 à 50 000 hommes mobilisés et équipés en même temps): - la conservation, malgré beaucoup d'avis de "modernistes" genre guerriers-nintendo, du système régimentaire, salutaire pour la cohésion, lémulation, l'esprit de corps - la part du budget dédiée aux "petits" programmes de cohérence (moins sexy politiquement qu'un char de combat ou un avion de combat): petit équipement individuel, véhicules de servitude, engins de soutien (notamment le génie combat)... - la part du budget allouée à l'entraînement et aux munitions - le retour, par RETEX, aux engins protégés et puissants, avec le bannissement du "light is beautiful" et de l'idéologie de l'aérotransportable à tout prix (inapplicable de toute façon, et encore plus en France, à moins de doubler la flotte aérienne de transport et les navires de transport). Il faut cependant aussi éviter de trop les copier sur certains grands axes, à la fois spécifiquement anglais, mais aussi plus généralement européens: - absence de bombardier réellement stratégique (c'est-à-dire avant tout à long rayon d'action) - réduction trop importante du "poing blindé" (MBT), à moins de la compenser en partie par des VCI très lourds avec des canons ET des missiles les rendant viables face à des tanks - réduction trop forte de l'artillerie (soit en nombres absolus, soit par le systématisme de la double dotation canon/mortier 120 comme en France) - focalisation et suremploi des forces spéciales: cela vampirise beaucoup d'unités d'infanterie de leurs meilleurs éléments, mobilise plus de moyens sur peu de soldats et dévoie le concept de forces spéciales (employées à des tâches d'infanterie légère). En outre, les FS anglaises sont suremployées à trop de tâches à la fois (leurs tâches habituelles, plus déploiements permanents, plus opérations longues d'infanterie) et perdent leur pertinence stratégique par une trop forte sollicitation (moins d'entraînement, pas de disponibilité...).
  12. Bonjour à tous! Je reviens après quelques mois d'absence. Pas de hourras? Tant pis... La réforme actuelle est sans doute globalement déjà définie, et les hautes instances attendent le livre blanc pour se faire confirmer qu'elles sont géniales comme d'habitude et que ceux qui les ont précédé étaient stupides. Rien de neuf sous le soleil. Maintenant, plusieurs choses sont à noter. Premièrement, le fait de dégager la Gendarmerie sous la férule de Beauvau permettra, entre autres, de cesser de planquer l'effort de défense derrière les faux 2% d'excuse. La réintégration pleine et entière au sein de l'OTAN rendra même cet exercice obligatoire: de facto, il deviendrait quasiment impossible de dire qu'on dépense 2% du PIB dans l'effort de défense. C'est d'ailleurs peut-être une manoeuvre volontaire. Je ne veux pas passer pour suroptimiste (vraiment pas mon genre), mais plusieurs facteurs m'incitent à penser que l'avenir de la dépense militaire n'est pas si mauvais en France: - le contexte international est tendu, et commence à menacer de façon visible les axes commerciaux, nos approvisionnements et nos débouchés, toutes choses menaçant le coût du transport maritime et notre commerce, donc la situation socio-économique à laquelle même les démagogues bien-pensants anti-guerre sont forcés d'être sensibles. - la réforme constitutionnelle va remettre le Parlement au coeur du débat et de la décision, c'est-à-dire le forcer à voir une réalité plus large incluant les problématiques de sécurité et de stratégie, chose dont De Gaulle l'avait écarté. C'était tout l'inconvénient du "domaine réservé" qui, après De Gaulle, a fait des affaires extérieures et de défense un sujet détaché de la scène publique, donc au fil du temps, quelque chose de totalement impopulaire. La facilité avec laquelle la Défense est devenue une variable budgétaire vient en grande partie de là. - La personnalité et les choix de Sarkozy et de ses conseillers en matière stratégique (Guaino, Lellouche, mais aussi Dassault père et fils...) indiquent une volonté (et une vanité) de jouer dans la cour des grands (pour le mauvais côté) et de la jouer plus ouvertement atlantiste (pas mon option, mais si elle n'est pas faite à moitié, cela implique des investissements de défense plus musclés) ET "à l'atlantiste" (tout un corpus idéologique impliquant des manières plus brutales, un resserrement sur les intérêts commerciaux stricto censu, une intensité capitalistique accrue dans la défense...). Si Sarkozy veut jouer, dans son fantasme, le premier de la classe de l'OTAN, il va devoir se mettre quelques moyens dans la pogne et il le sait fort bien. - quand on veut réformer, on commence par le faire à enveloppe budgétaire constante: si on commence par accroître les moyens, même un peu, on ne fait qu'accroître les dysfonctionnements en gardant la même dynamique (EM et personnels non combattants pléthoriques, officiers trop nombreux... bref, la mauvaise graisse). Là c'est mon expérience d'assistant parlementaire (dans la commission de la défense) qui parle. C'est à partir de 2009-2010 qu'on verra se dessiner les vraies dynamiques choisies pour l'avenir: ce qui est décidé en ce moment (ou qui l'a déjà été), nous ne le saurons qu'à ce moment. - la guerre, ou la menace de guerre, contre l'Iran est révélatrice, de même que la nouvelle base aux EAU: que les USA veuillent vraiement faire la guerre a tonton Ahmadinedjad (et ça reste vraiment à prouver) ou qu'il ne s'agisse que de gesticulation et/ou de politique de la canonnière, l'effet obtenu est volontairement anxiogène sur les esprits des décideurs, les foules et l'économie (menace sur les grands axes commerciaux, le pétrole...). Beaucoup de choses se cristallisent dans cette situation, impliquant tous les grands acteurs (Chine comprise). Qu'il y ait guerre ou non, l'effet de menace, réelle et perçue, va inciter à accroître l'effort de sécurité et de défense (désormais indissociables). Sur un plan plus fumeux, je ne peux m'empêcher de comparer le mouvement de réformes militaires actuelles à la réforme des forces romaines sous Dioclétien qui différentia deux types de forces: les limitanei, ou forces de défense et de sécurité aux frontières (soldats de base avec quelques rares unités d'élite, appuyés par les milices locales, des mercenaires et d'éventuelles levées de peuples fédérés), et les comitatenses (armées de manoeuvre d'élite, de professionnels aguerris et entraînés, concentrés dans quelques points et servant, de ce fait, autant à la défense du territoire en cas d'invasion -en renforçant les limitanei- qu'à la "projection": il s'agit ici de la première vraie défense en profondeur jamais organisée). La réunion des concepts de défense et de sécurité en grandes problématiques conjointes m'incite à penser à ce modèle: les limitanei se réincarnent dans les forces de police, de gendarmerie, de douanes, de gardes-côtes... et le comitatus dans les armées désormais centrées sur le pur thème de la force professionnelle projetable entièrement disponible, organisée dans un nombre réduit de bases et détachées de erritoire métropolitain (dans le sens où elles ne le recouvrent plus et sont organisées uniquement autour de leur propre logique d'efficacité optimale).
  13. Documentes-toi un peu: son histoire militaire a des bas, mais elle a surtout eu des hauts. Ca fluctuait avec les empereurs. La réponse est dans ta question: s'il a duré autant, c'est bien qu'il a du avoir globalement pas mal de succès, et que donc, tu manques un peu d'infos. A ces époques et surtout dans cette région, on ne survit pas par hasard. Lire l'Histoire de Byzance de John Julius Norwich, ainsi que des points précis sur la guerre au Moyen-Age, ou encore des biographies d'hommes comme Basile II ou Bélisaire.
  14. Inexact: dans KoH, il y avait des fanatiques des deux bords (plus encore dans la version longue: achetez-la, c'est pas le même film). Et c'était Saladin, un modèle unique.
  15. Le moteur du VBCI n'était pas censé être mixte, et/ou tolérant aux bio-carburants?
  16. Tancrède

    Empire britannique

    C'est le petit problème d'avoir eu un pays qui pouvait nourrir sa population et qui avait, contrairement aux îles britanniques, suffisamment de surface pour accueillir du monde. Les Anglais étaient contraints à l'émigration. Le problème du 2ème Empire colonial français est de s'être situé dans la période oùc'était la tendance, la mode, de s'étendre, faisant conquérir beaucoup de contrées sans grand intérêt économique. Dès avant la Grande Guerre, des analystes démontraient que l'Empire coûtait plus qu'il ne rapportait. Dans les années 20, jean Monnet fut le premier à sortir une étude complète prouvant ce calcul; le seul territoire "rentable" (hors Algérie, dont le statu était celui du territoire national) était le Maroc, dont les phosphates compensaient l'investissement public et privé venu de métropole. L'indo, en revanche, si elle a fait la fortune de certaines familles de planteurs et de quelques grandes compagnies (dont la future banque Paribas, ou la compagnie des caoutchoucs aujourd'hui itégrée au groupe Bolloré),était une entreprise ruineuse sortant beaucoup de capitaux de métropole pour l'installation d'infrastructures modernes (chemins de fer, routes, terminaux portuaires...), l'entretien d'une administration et de forces armées sur place. En termes de PIB, la France y perdait beaucoup. De même, une bonne part de l'Afrique coloniale coûtait bien plus qu'elle ne rapportait. L'Empire étant l'un des premiers marchés d'une France qui fonctionnait en partie en circuit fermé (une bonne art de ses sorties de capitaux lui étant destinée), il a permis d'amortir le choc de 1929 qui fut moins rude et plus tardif qu'ailleurs; mais le redressement fut aussi bien plus tardif et plus lent, handicapant notamment le réarmement dans les années 30.
  17. Les modifs seraient conséquentes: rien que pour la compatibilité avec le système d'information et les standards OTAN, toute l'électronique de bord devrait être revue ce qui, pour une quantité limitée de bestioles, ferait cher l'adaptation. J'ai rien contre le SU-39, mais qu'est-ce qu'on se prendrait dans la gueule de la part des Anglos si on devait avoir un avion dont l'appellation OTAN est "frogfoot".
  18. C'est con pour la pile à hydrogène: c'est le principal objectif de recherche. Les moteurs mixtes et les biocarburants sont le pis-aller qui permettra de durer jusqu'à ce qu'un modèle fiable et abordable soit développé.
  19. Les armées ne sont vraiment prioritaires qu'en temps de guerre. Mais sinon, depuis la reconnaissance de ce fait, les recherches sur la pile à hydrogène sont devenues prioritaires. De même, les moteurs des engins nouveaux sont de plus en plus mixtes, et la tolérance aux carburants issus de la canne à sucre ou de la betterave est un objectif confirmé de développement des parcs. Sur le plan opérationnel, les armées ne peuvent revenir à la marche à pied: on verrait la nécessité du retour d'armées nombreuses, obligées de compenser la perte de mobilité par une couverture plus continue du terrain. Mais la technologie offre des échappatoires.
  20. Tancrède

    Empire britannique

    Sur le point précis de la démographie anglaise: ils ont fait leur révolution démographique au XIXème, comme tout le monde, sauf la France qui l'avait commencé un siècle plus tôt (et l'a aussi arrêté plus tôt; voir les problèmes avant la 1ère Guerre). Ils étaient 9-10 millions dans les îles britanniques au début de la révolution française, et 15-16 millions en 1815 (pratique de se voir épargner les déprédations d'une guerre sur son sol). Mais la population a fluctué selon les vagues de migration. Celle-ci a eu lieu tout au long de l'expansion anglaise jusqu'au XIXème siècle (après lequel les importations suffisent) parce que l'Agleterre NE POUVAIT PAS NOURRIR SA POPULATION. La terre a toujours été pauvre, impropre aux grandes culture. les campagnes étaient donc vite surpeuplées par rapport aux capacités de subsistance. L'émigration était la seule chance d'une vie meilleure. Sur le sujet: D'abord un détail; l'Angleterre a quand même été envahie encore une fois après 1066 (je ne compte pas la prise des Iles anglo-normandes par les nazis): en 1217-1218, le futur Louis XVII, dit le lion, fils de Philippe-Auguste a envahi l'Angleterre, rallié l'essentiel des barons anglais et s'est fait proclamer roi d'Angleterre, prenant Londres et une bonne part du territoire. Les barons l'ont lâché quand Jean Sans Terre est mort (providentiel dans l'histoire anglaise), préférant soutenir un roi mineur et donc faible. C'était un cocorico [28][11] Par ailleurs, l'Angleterre a perdu énormément pendant la Guerre de Cent Ans: toutes ses possessions continentales, partie la plus riche de ses territoires. Mais la Guerre de Cent Ans ne voit pas les fondamentaux britanniques jouer à plein: peu d'alliés sur le continent, conception médiévale de la guerre... La seule stratégie britannique a été la chevauchée (une razzia organisée, avec des effectifs somme toute faibles) qui ne peut pas conquérir dans la durée ni avoir d'impact stratégique majeur. L'expansion britannique proprement dite et sa vraie entrée dans le grand jeu européen ne commencent qu'avec les guerres de religion et l'opposition aux Habsbourgs. Avant, l'Angleterre n'est pas une puissance vraiment importante, et a eu plusieurs guerres civiles et affaissements qui l'ont écarté de la scène pendant plusieurs périodes longues. Le système d'Alliance mis en place par les Rosbifs n'est pas une cause, mais une conséquence de sa position: les alliances étant purement le fait de la Realpolitik, elles fluctuaient sans affectivité aucune au gré de la politique dite "d'équilibre continental" s'attachant aux intérêts britanniques pour qui les puissances devaient s'équilibrer pour qu'aucune ne puisse consacrer toutes ses ressources à l'envahir, ayant toujours un ennemi à ses frontières. L'équilibre était aussi nécessaire pour sécuriser ses approvisionnements stratégiques (notamment le bois de construction, surtout de la Baltique, essentiel à la construction navale): bois (charpentes et mâts de la Navy), chanvre, goudron, fer. Sans eux, pas de Navy. De même, des alliés en permanence étaient vitaux pour son commerce: l'Europe est LE débouché, le marché des Anglais. Même la Navy n'est elle-même qu'une conséquence, pas une cause, des grands avantages stratégiques britanniques: l'insularité, la défense, le commerce et le développement outre-mer la justifient. Les grands avantages fondamentaux des Anglais: - dominer leurs îles: des voisins gallois, écossais et irlandais nettement plus petits qu'il fut simple (malgré quelques épisodes houleux) de soumettre. - relative homogénéité culturelle/ethnique de la plus grosse part de la population encore une fois, Ecossais et Gallois sont trop petits) - être une île: cela évite d'avoir des frontières fixes à défendre, d'avoir de front à tenir. Pas d'armées permanentes justifiée, mais une flotte, par essence mobile. Lors d'un conflit, on choisit d'intervenir ou pas; quand on le fait, on choisit où (et toujours la stratégie périphérique), pour combien de temps, dans quelle mesure (on peut rembarquer quand on veut, le but étant d'occuper des forces adverses, d'ennuyer, de détourner quand le conflit décisif est fait ailleurs) et jusqu'où. Par ailleurs, des conflits navals coûtent bien moins de monde: les effectifs sont bien moindres que ceux d'armées nombreuses et de garnisons. Et un engagement limité sur terre va avec cette politique: plus de monde reste dans l'activité économique et coloniale. Du point de vue défensif, on a plus de temps pour voir venir l'ennemi et on le voit forcément (observation des ports ennemis); mais surtout, monter une expédition navale est une opération longue et extrêmement lourde. traverser même un bras de mer comme la Manche nécessite une flotte gigantesque pour transporter un corps d'armée important, et surtout pour le ravitailler dans la durée: il faut des flottes de combat pour occuper l'ennemi et/ou le détruire/endommager, protéger de près les convois... Le tout dans la durée. Peu de pays peuvent faire cela, surtout s'ils sont occupés à leurs frontières: et surtout, cela suppose une politique navale de longue haleine, soutenue et hors de prix. - une population considérable: même si elle n'est pas énorme, le fait d'être au-dessus de 5 millions à partir du XVIIème (vrai démarrage de l'expansion) constitue un seuil limite donnant une certaine puissance à l'entreprise. - Le système financier mis au point entre la fin du XVIIème et le début du XVIIIème: c'est le gros avantage britannique avec l'insularité. Ce sont les deux facteurs dominants et de très loin. La dématérialisation de la monnaie, la confiance dans la monnaie et la participation des grosses fortunes (là où la noblesse continentale participe peu) permettent une expansion sans précédent de la masse monétaire britannique. C'est ce système, fondé sur le système monétaire défini par Newton, qui permet à l'Angleterre de mettre en place sa politique d'équilibre continental en FINANCANT la guerre terrestre tout en entretenant ses propres moyens militaires et en poursuivant son activité commerciale. C'est ce sytème qui eprmet aux Rosbifs de s'endetter dans des proprtions dantesques en temps de guerre (absolument inégalables) tout en conservant la confiance sur son marché financier. C'est ce sytème qui permet à l'Angleterre, entre 1792 et 1815, de dépenser 5 FOIS PLUS que la France! Insularité et système financier; voilà les 2 atouts majeurs. Les deux tournants, pour la France, qui auraient pu changer l'Histoire du tout au tout furent le refus de Louis XV de soutenir la réforme fiscale de Machault d'Arnouville (qui aurait sauvé et optimisé les finances du royaume, et créé une expansion de plus grande ampleur), et surtout l'échec du système de Laws qui aurait donné à la France un système financier et de crédit moderne lui conférant des moyens au moins aussi considérables que ceux des Britanniques. On oublie que malgré ses handicaps, l'économie (début de révolution industrielle dès les années 1770) et le commerce français en 1789 menaçaient l'Angleterre: c'est l'Etat qui n'allait pas bien (finances catastrophiques). De même que le centre du monde économique ne s'est pas "déplacé" dans l'Atlantique: il s'est certes déplacé, mais la Méditerranée restait fondamentale, même pour les Anglais: la flotte de Smyrne à elle seule représentait le quart du commerce annuel des Anglais au XVIIIème (la prise de celle-ci par Tourville en 1693 à Lagos a failli mettre la City en banqueroute). Et il faut y ajouter la route des Indes dès les années 1720-1730, bien avant l'ouverture du canal de Suez. PS: j'ai lu Mahan y'a un bout de temps, enfin son classique (the influence of sea power upon history); ça reste le classique, mais beaucoup de ses thèses sont aujourd'hui relativisées (pas invalidées) non par des analystes stratégiques, mais par des historiens de l'économie. Notamment son étude du blocus continental qui a été bien près de marcher. On conçoit mal que malgré ses moyens, l'économie anglaise est restée fragile, vulnérable jusqu'à la Révolution industrielle. L'annonce de Waterloo a sauvé, par exemple, la Bourse de Londres d'une krach brutal.
  21. De facto, la distinction entre Brigades mécha et brigades blindées disparaîtra avec l'arrivée du VBCI qui verra la conversion de 2 régiments motorisés en régiments mécanisés (le 1er RI et le 126ème, appartenant respectivement aux 1ère et 3ème brigades mécanisées). Chacune des brigades anciennement blindées ou mécha sera au standard des blindées: - 1 GE à 80 Leclercs - 2 régiments méchas - 1 régiment d'artillerie - 1 régiment du génie - 1 compagnie de commandement et transmissions Dans ce schéma, il y aura 4 brigades blindées: les 1ère, 2ème, 3ème et 7ème. A côté, on trouvera les Brigades Légères Blindées (2 régiments à 48 AmX-10RC, 2 régiments d'infanterie motorisée, 1 d'artillerie, 1 du Génie et une CCT): la 6ème BLB et la 9ème BLBM. On retrouve un schéma simple et homogène qui me plaît bien dans le principe: avec la réforme dans la gestion des parcs, cette standardisation pourra pallier au moins quelques problèmes et lourdeurs. Ca nous donnera 4 brigades bien musclées, avec de bonnes dents, 2 légères, plus souples et rustiques, auxquelles s'ajoutent les deux brigades d'infanterie (Montagne et para) qui disposent aussi d'éléments de combat blindés et d'artillerie adaptés à leurs spécificités. La BFST a désormais sa maturité. C'est l'avenir proche de la 4ème BAM (l'ALAT quoi) que je vois plus morose, avec l'arrivée des hélicos au compte goutte. Les brigades de soutien, surtout celle de renseignement et d'artillerie, sont bien intégrées dans le développement de la Bulle Aéroterrestre (désormais, même si on parle du Leclerc, il faut parler de tout l'environnement qui le fait fonctionner à son optimum, sinon on néglige sa conception comme système d'arme plus que comme un simple char: les Leclerc des EAU sont des chars, alors que les nôtres sont plus que ça). Et faut pas oublier nos deux p'tits régiments au sein de la Brigade Franco-Allemande: y vont être mis au standard aussi. Mais je me demande comment, si la BFA doit maintenir la même interopérabilité.
  22. Tancrède

    Futur VBL Allemand ?

    Et je veux pas connaître le rayon de braquage: va faire du combat urbain avec ça. y'a intérêt à avoir autant de vitesses en marche arrière qu'en avant.
  23. Pour un A-400M canonnière, voir le coût des C-130 Gunship: ils sont hors de prix, inopérables, accumulent les merdes et nécessitent une logistique pire que celle de l'Education Nationale: c'est pourquoi il y en a peu et pas vraiment de doctrine d'emploi intégrée aux grands schémas tactiques. Leur disponibilité est pourrie. Le tir du canon lourd est réputé pour foutre la moitié de l'électronique embarquée en l'air. Et on connaît les défauts des canons rotatifs vulcains et autres. Y'a que celui de l'A-10 qui soit bon (raaaah, l'A-10): pas étonnant puisque là, c'est tout l'avion qui est conçu autour. C'est pas un bricolage hors de prix et foireux.
  24. Parce que les batailles de 1793 à 1797 (à part Valmy qui a sa propre publicité et son image symbolique) n'ont pas conquis l'Europe jusqu'à Moscou; juste la rive gauche du Rhin. Elles n'ont souvent pas été grandioses en termes de tactique et de stratégie (hors l'arrivée massive d'officiers issus du rang), servant dans un premier temps de filtre aux futurs soldats de Napoléon: les ratios de pertes comparées sont terrifiants. On préfère se focaliser sur l'élan magnifique des "soldats de l'an II" et de la Levée en masse, que constater la boucherie dont ces gamins ont été victimes. Ce sont les rescapés désormais aguerris de ce charnier qui donneront à Napoléon des effectifs d'une qualité inégalée. Mais faut pas exagérer, les batailles de la Révolution ne sont pas ignorées: c'est juste que la stature de Napoléon domine à ce point la période que le reste fait petit à côté.
  25. Impossible à définir sur le plan stratégique: - la France a réalisé le plus gros effort de production militaire (équipant son armée, les Américains, les Serbes, et fournissant certains produits aux ANglais et Italiens) et alimentaire - La France a fourni le plus gros de l'effort militaire sur le front ouest, et de loin (avec plus de 9 millions de mobilisés en tout) - l'Angleterre a fait un effort militaire terrestre très important (instituant la conscription, une première pour elle) - l'Angleterre a fourni le plus gros de l'effort naval allié, pour le combat et le transport (troupes et commerce) - l'Angleterre a joué un rôle fondamental dans le financement (même si l'effort de la France est loin d'être négligeable) Départager ça serait peu honnête: les deux pays se sont ruinés et profondément remis en question dans l'histoire: voir comme simple exemple la révolution culturelle amenée par un jeune fonctionnaire du nom de Jean Monnet, qui révolutionna le transport maritime et l'approvisionnement allié en foutant une crise cardiaque à la moitié des employés de ministères et transporteurs privés des deux pays. On pourrait dire que la France a plus sacrifié, ayant fourni le champ de bataille, mais ce n'était pas un choix, et à ce compte là, la Belgique aurait la palme. Mais l'effort et la mobilisation de la France fut proportionnellement bien plus considérable, et sans doute plus conséquent au niveau opérationnel. Mais pour cette guerre, s'il y a bien un terme inadéquat, c'est bien celui de "grand vainqueur". En récupérant l'Alsace Lorraine, la France serait la seule à en avoir retiré quelque chose de concret (c'était aussi le seul belligérant avec un objectif de guerre aussi concret, précis, identifié géographiquement et politiquement).
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