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plus de divisions Brits en 1939/40 ,sa aurait changé quelque chose ?


Gibbs le Cajun
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D'accord avec loki: le seul espoir pour les alliés de ne pas être battus dès le début est de mener une bataille d'arrêt statique en étant au moins à parité numérique, donc d'anticiper les axes d'attaque et s'y porter avec les unités les plus mobiles pour avoir une défense déja en place au moment du contact les 12/13 mai à la sortie des ardennes et le long de la meuse. Une fois que la bataille prend un caractère mobile le 14 mai, on peut considérer que c'est mort et des réserves en plus à Reims et Compiègne n'auraient pas suffi sauf panique du haut commandement allemand (historiquement les 4 DCR en seconde ligne qui ont eu l'ordre de mener les contre attaques n'ont pas eu d'impact sur le plan allemand et ont rapidement fondu, les DI ont ete elle incapables de monter des contre attaques sans appui d'une GU blindée).

Ce plan pour survivre au premier round bien sur peu réaliste car il faut connaitre le plan de l'adversaire à l'avance, et on aurait pas éternellement pu anticiper les axes d'attaque allemands lors des "rounds" suivants.

Le vrai what if de 1940 aurait été de mettre en 1918 ou 1919 à la tête de l'armée française un général suffisamment clairvoyant pour voir la supériorité de l'infanterie allemande (toute l'infanterie était apte à divers degrés à la manoeuvre, pas seulement les stosstruppen, ce qui n'était le cas d'aucune unité alliée), voir que les allemands ont été les seuls à pouvoir créer les poches de l'ordre de 60km de profondeur en une semaine et de menacer sérieusement de percer (ce qui n'a jamais été le cas d'une offensive alliée) . Puis de lancer une grande réforme pour reproduire leur modèle en tachant d'oublier la maladie de la victoire et les mauvaises habitudes acquises lors de la phase de bataille méthodique.

Un tel général aurait été un des plus grands génies militaires de l'Histoire tant il est exceptionnel pour une armée victorieuse de se rendre compte que l'ennemi vaincu est plus efficace mais a perdu à cause d'une situation stratégique impossible (et d'une technologie qui met tout le monde à égalité en transformant toute bataille en boucherie).

Les quatre DCR ont été employées une par une, pas groupées hélas. Et le Deuxième Bureau avait pointé la concentration des DB allemandes derrière les Ardennes de façon très précise, il y a un plan dans le bouquin de Pierre Nord "Mes camarades sont morts" qui est très éloquent. Mais on n'a pas écouté le 2° Bureau et on a même toléré une charnière très faible entre la Ligne Maginot et l'aile marchante en Belgique, alors que la Ligne Maginit était surchargée de troupes. Pourquoi fortifier si ça n'économise pas des effectifs? Du côté de Sedan on a la IX° Armée avec des divisons peu nombreuses, de catégorie B, et en plus, au dernier moment, on réorganise le dispositif (en voulant le renforcer un peu tard...), ce qui fait que l'attaque allemande nous prend en flagrant délit de mouvement sur cette position.

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... Et banaliser la radio et l'armement anti-char (et pas le canon de 25mm ou les "fusils antichars" ...).

Même si on parle plutôt stratégie ici, ça aurait fait une sacrée différence si au minimum quelqu'un avait pu coordonner le bordel avec autre chose que des estafettes.

De toute façon les alliés pour gagner DOIVENT temporiser et mener une bataille d'attrition défensive le temps de palier leurs lacunes opérationelles et de voir arriver les résultats de leurs programmes de réarmement. Une dizaine de division sans changement stratégiques au mieux ça fait durer la campagne deux ou trois jours de plus (le temps de les massacrer/débander).

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En pratique le seul moyen aurait été probablement d'assister à un conflit dans les années 20 entre l'armée française et un adversaire à notre échelle plus apte à la manoeuvre sur un terrain qui la favorise (du style l'est de l'Europe contre l'URSS ou l'Allemagne), conflit où une armée française aurait pu se prendre une sévère dérouillée sans disparaitre. Alors ça aurait pu ouvrir les yeux.

Faire quelques test en Espagne 36 auraient suffit ?

Sinon on aurait aussi pu intervenir dans le conflit gréco-turque du début des années 20, mais je ne crois pas qu'il y ait eu d'autre guerre ou on aurait pu s'entraîner. Une guerre contre l'Allemagne aurait probablement évité la seconde guerre mondiale. Pour une guerre contre l'URSS, il faudrait se contenter d'un "petit" détachement français participant au coté de la Pologne pour un conflit frontalier par exemple (et après X milliers de morts on retrouve les frontières d'origine)

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Faire quelques test en Espagne 36 auraient suffit ?

Non, le terrain, la faible technicité des belligérants, le faible volume d'armements n'aurait pas permis d'analyser les changements liés aux nouvelles technologies et l'emploi tactique de grandes unités

Ca n'est pas un hasard si seuls les allemands et les soviétiques ont mis au point des "doctrines" de guerre mobiles : leur expérience de la première guerre mondiale en Europe orientale ( plus mobile qu'en Europe occidentale ) et la géographie des zones où ils avaient envisagés de se battre durant les années 20 ( Pologne, Ukraine etc ) favorisaient un concept basé sur la mobilité et non une attrition par le feu 

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Non, le terrain, la faible technicité des belligérants, le faible volume d'armements n'aurait pas permis d'analyser les changements liés aux nouvelles technologies et l'emploi tactique de grandes unités

On peut ajouter que le niveau tactique faible des deux cotés (voir très faible pour les milices), et particulièrement du coté républicain qui ne pouvait pas faire autre chose que la défense statique (posture en qui demande le moins en compétence). Même coté franquiste, il n'y avait aucune chance de voir une infanterie manoeuvrière comme celle de l'Allemagne.

Ca n'est pas un hasard si seuls les allemands et les soviétiques ont mis au point des "doctrines" de guerre mobiles : leur expérience de la première guerre mondiale en Europe orientale ( plus mobile qu'en Europe occidentale ) et la géographie des zones où ils avaient envisagés de se battre durant les années 20 ( Pologne, Ukraine etc ) favorisaient un concept basé sur la mobilité et non une attrition par le feu  

C'est pour cela que le seul moyen à mon avis (et sauf génie visionnaire qui lance une grande réforme à l'appui d'une étude historique du conflit précédent) de voir l'armée française se réformer et éviter 1940, aurait de voir un engagement important à l'Est qui aurait mis clairement en évidence les déficiences de la bataille méthodique face à un adversaire sérieux et un terrain plus une technologie qui n'interdisent pas le mouvement. Contrairement à 1940, l'armée française aurait survécu à une défaite.

Ce scénario n'en reste pas moins très improbable et revient à une réécriture massive de la géopolitique des années 20-30...

L'armée française a à l'évidence perdu toute culture de mobilité en 1914-1918, ce qui est bien illustré par ses sérieuses difficultés dans le combat en terrain libre pendant les offensives allemandes de 1918. Pour la note, en 1918 il ne restait à peu près plus aucun fantassin de 1914 (chaque division a perdu 7 fois en tués et blessés son ordre de bataille d'infanterie en moyenne).

En schématisant beaucoup, je résumerai les causes fondamentales de la défaite de 1940 à deux phénomènes:

1) L'armée française a appris en 1914-1918 a se battre dans le contexte d'une mobilité très restreinte et désappris la guerre mobile. L'armée allemande a elle pu bénéficier de l'expérience des deux fronts, ce qui lui a permis de combiner de les au mieux quand la technologie a rendu la guerre bien plus mobile.

2) Autre point que je n'ai pas mentionné, l'excellence du système institutionnel de Generalstab prussien puis allemand qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde en centralisant toute la machine militaire dans les mains d'une poignée de décideurs qui sont l'élite (très réduite en nombre) de l'armée, sont passés par la même école et suivent la même doctrine (celle de la kriegsakademie).

L'histoire institutionnelle des armées a encore beaucoup a dire sur le sujet de 1914-1918 et 1940, je détaillerai peut être plus tard.

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