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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.euronews.com/business/2024/03/15/europes-track-record-of-misdiagnosing-ukraines-economy-requires-a-policy-rethink Les institutions formelles ukrainiennes ne sont pas simplement "faibles" ; elles jouent essentiellement un rôle secondaire en Ukraine, par rapport à ce que l'on appelle le "droit coutumier" qui régit la société. En outre, ce droit coutumier - constitué de règles informelles - diverge souvent de manière significative de la législation officielle. La corruption n'est que l'une des nombreuses conséquences d'un État de droit inexistant, qui apparaît chaque fois que les règles écrites diffèrent du droit coutumier. Même en 2022, les institutions fondamentales de l'Ukraine n'avaient pas atteint le niveau que l'Europe de l'Est avait atteint 30 ans auparavant. Le fossé institutionnel entre l'Ukraine et même les pays structurellement les plus faibles d'Europe, comme la Bulgarie, est en fait aussi important que le fossé entre l'Afghanistan et l'Ukraine. Pour l'Ukraine, atteindre le niveau de développement institutionnel de la Bulgarie est un défi aussi complexe que pour l'Afghanistan d'atteindre l'état actuel de l'Ukraine - c'est un grand bond en avant. La collecte des impôts en Ukraine repose sur des principes très différents des lois formelles, utilisant des mesures discrétionnaires qui sont en fait informelles. Alors que les démocraties occidentales fondent la discipline fiscale sur l'inévitabilité des sanctions en cas d'évasion fiscale, cette approche n'est pas pertinente dans l'environnement ukrainien où l'État de droit est absent. En Ukraine, l'impôt sur les sociétés est effectivement perçu sur la base d'"indications de chiffre d'affaires", une méthode employée de manière informelle par les autorités fiscales. Elles ne se concentrent pas sur les dépenses ou les bénéfices d'une entreprise, mais plutôt sur son chiffre d'affaires. Les autorités fiscales évaluent facilement le chiffre d'affaires d'une entreprise pour déterminer le pourcentage à taxer. En Europe de l'Est, il n'y a pas d'exemple de rupture réussie avec un clientélisme soviétique profondément enraciné, résultant uniquement des recommandations traditionnelles des institutions financières internationales. Le seul exemple de démantèlement réussi de la relation institutionnelle de type soviétique est celui de la Géorgie, qui a mis en œuvre des réformes non conventionnelles et novatrices. Entre 2003 et 2012, la Géorgie a simplifié son système fiscal, a procédé à une déréglementation radicale et a complètement remanié les organismes chargés de l'application de la loi, entre autres. La Géorgie ne s'est pas appuyée uniquement sur l'Occident, alors pourquoi l'Ukraine devrait-elle le faire ? Si l'Ukraine n'est jamais devenue une puissance économique après trois décennies passées à suivre fidèlement les recommandations occidentales standard, il est peut-être temps d'essayer une approche différente. Il n'est pas réaliste d'obtenir de meilleurs résultats en répétant les mêmes erreurs. Le temps presse. Si la Banque mondiale et le FMI continuent de mal diagnostiquer les institutions ukrainiennes, la population sera confrontée à des conséquences désastreuses. Dmytro Boyarchuk est directeur exécutif de CASE [Centrum Analiz Społeczno-Ekonomicznych] Ukraine à Kiev.
  2. https://www.theatlantic.com/international/archive/2024/03/haiti-ariel-henry-gangs-cherizier/677669/ (7 mars 2024) Le pape Jean-Paul II a déclaré - et la phrase est restée célèbre - que "quelque chose devait changer" en Haïti en 1983, sous le règne de Jean-Claude Duvalier. Mais ce n'est qu'en 1986, lorsque le département d'État a décidé d'abandonner Duvalier, que ce dernier a finalement quitté le pays que son père et lui avaient appauvri. Hier, les États-Unis ont semblé opérer une rupture similaire avec Ariel Henry, le premier ministre de facto que Washington a soutenu - avec acharnement et contre tout avis sensé - tout au long des deux ans et demi de son administration lamentable. Les manifestations de masse de l'année dernière ont laissé les États-Unis insensibles, ne cessant d'insister sur la légitimité de M. Henry. Sous son règne, les gangs criminels n'ont pratiquement pas été réprimés et, au cours de la semaine écoulée, leurs activités meurtrières et perturbatrices ont engendré une crise sécuritaire indéniable. Ce n'est que maintenant que Washington a semblé accéder aux demandes de mise à l'écart de M. Henry, à un moment où les perspectives ne pourraient guère être moins prometteuses pour un démocrate respectable et responsable d'accéder à la présidence haïtienne, et où de nombreux criminels armés sont prêts à intervenir. Plutôt que d'être attirés par les gangs, quelque 1 000 policiers, sur un effectif initial d'environ 9 000, ont tout simplement quitté le pays au cours des 18 derniers mois, profitant récemment du plan d'immigration spécial du président Joe Biden pour Haïti. À titre de comparaison, on estime qu'entre 20 000 et 30 000 membres de gangs travaillent dans environ 200 gangs à travers le pays. Les gangs les mieux armés et les plus importants contrôlent aujourd'hui au moins 80 % de la capitale. Contrairement aux policiers, ils ne quittent pas Haïti. L'appartenance à un gang est un bon travail, plus lucratif pour beaucoup que de travailler pour la police. [Ariel Henry] n'a jamais été élu : Il est arrivé au pouvoir à titre provisoire, avec le soutien des États-Unis, après l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, et de nombreux Haïtiens le considèrent depuis lors comme un obstacle sur la voie d'une véritable démocratie électorale. Jusqu'à présent, les États-Unis ont refusé de soutenir tout effort visant à avancer sans lui, exigeant toujours que les politiciens et les groupes qui espèrent avancer vers les élections incluent Henry et son entourage dans leurs discussions pour mettre fin à la crise. Chérizier a récemment rebaptisé son gang G9 Viv Ansanm, qui signifie "Vivre ensemble", et a promis de libérer tous les otages actuels du gang sans demander de rançon (quelle générosité !). Guy Philippe, qui a contribué à renverser le président Jean-Bertrand Aristide en 2004 et qui a ensuite été condamné et emprisonné aux États-Unis pour blanchiment d'argent, est de retour en Haïti et publie des prises de position d'apparence très officielle. Il a formé son propre gang à partir d'une force armée de protection de l'environnement gérée par l'État et a publié un document sur la voie à suivre vers la démocratie, appelant pompeusement à la création d'un conseil présidentiel pour remplacer Henry et nommant lui-même et ses amis à ce conseil, au sein duquel un premier ministre serait choisi. Si l'on se fie au passé, les États-Unis pourraient tenter de désamorcer la situation en choisissant et en soutenant un nouveau premier ministre. Mais non seulement Washington devra choisir une personne très spéciale, bien connue et crédible pour occuper cette place et réussir, mais il devra le faire alors que les gangs continuent de régner en toute impunité dans les rues. Le ministre des finances d'Henry, Patrick Boivert, dirige actuellement le gouvernement et a déclaré l'état d'urgence pour 72 heures. Les États-Unis ont enfin donné à Haïti ce qu'il recherchait depuis deux ans : une voie possible pour contourner le problème d'Henry. Mais un autre problème demeure : les États-Unis eux-mêmes, qui, avec un groupe plus large d'institutions et de pays qui, pour la plupart, suivent le leadership américain en matière de politique haïtienne, ont fait trop de mauvais choix pour Haïti dans le passé pour inspirer confiance.
  3. J'ai caractérisé l'évolution récente de la Biélorussie comme étant largement l'effet des politiques contre-productives européennes qui jettent Minsk dans les bras de Moscou et de Pékin : - - - - Par contre je dois avouer que j'ai fait une grosse erreur. Nous ne poussons pas la Biélorussie dans les bras de la Russie. Nous la poussons dans les quadruples bras de la Russie et de la Chine : -
  4. Donc ce que tu appelles "disparaître de la carte", peut être synonyme de "dans le même état de dépendance que la Biélorussie". Cette précision étant faite, je peux souscrire à cette hypothèse. Ce qui voudrait dire : - conserver un siège à l'ONU ; - de temps en temps servir d'intermédiaire neutre comme pour les "accords de Minsk", ou pour la reddition en sauvant la face de Prigojine du groupe Wagner ; - être pays membre du "Partenariat Oriental" de l'Union Européenne (de 2009 à 2021) ; - de temps à autre avoir une relation tendue avec Moscou : https://en.wikipedia.org/wiki/Milk_War La guerre du lait est un conflit commercial qui a opposé la Russie et la Biélorussie en juin 2009. La Russie et la Biélorussie entretiennent des relations étroites et le conflit est né du fait que la Russie aurait tenté de payer 500 millions de dollars à la Biélorussie pour qu'elle reconnaisse l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. La Russie a également exprimé son intérêt pour la privatisation de l'industrie laitière biélorusse. La Biélorussie a réagi en entamant des négociations avec l'Union européenne sur la certification du lait biélorusse conformément aux réglementations de l'UE. La Russie a alors interdit l'importation de produits laitiers en provenance de Biélorussie, invoquant de prétendues préoccupations sanitaires. Le conflit commercial a pris fin le 17 juin 2009, lorsque la Russie a annoncé qu'elle levait l'interdiction. Plus tard en 2009, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a exprimé ses regrets de ne pas avoir soutenu la Russie dans la reconnaissance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. La Chambre des représentants biélorusse a envoyé une mission d'enquête dans les régions contestées afin d'étudier si la Biélorussie devait ou non procéder à une reconnaissance diplomatique. La Géorgie a protesté contre cette mission et a exhorté la Biélorussie à maintenir sa non-reconnaissance. La Russie a menacé de déclencher une nouvelle guerre du lait en 2013 et a réimposé des interdictions temporaires sur les produits laitiers biélorusses depuis lors. Des interdictions ont été mises en place en juin 2017, puis à partir de février 2018 jusqu'à ce qu'elles soient en grande partie levées en mai 2019. D'autre part, une Ukraine assez fortement inféodée à Moscou pourrait toujours jouer la carte de Pékin, et faire comme le Kazakhstan ou l'Ouzbékistan et jouer à l'équilibriste en jouant Pékin contre Moscou et vice versa. Je rappelle que la Chine est un important partenaire économique de l'Ukraine : https://www.cfr.org/in-brief/whats-stake-chinas-economic-relationship-ukraine (2 mars 2022) En 2019, la Chine a remplacé la Russie en tant que premier partenaire commercial de l'Ukraine, devenant le premier importateur d'orge et de minerai de fer ukrainiens, tandis que l'Ukraine a dépassé les États-Unis en tant que premier fournisseur de maïs de la Chine. L'Ukraine est également un important fournisseur d'armes pour la Chine, après la Russie, et la Chine est le premier acheteur d'armes ukrainiennes. Le premier porte-avions chinois, le Liaoning, est un porte-avions soviétique rénové acheté à l'Ukraine. En 2016, le groupe COFCO, le plus grand conglomérat agricole chinois, a construit un terminal de transfert de céréales et de pétrole d'une valeur de 75 millions de dollars dans le port de Mykolaiv, sur la mer Noire. En 2017, des ingénieurs chinois ont achevé la modernisation du port international le plus fréquenté d'Ukraine, le port de Yuzhny, près d'Odessa. La même année, deux entreprises chinoises ont remporté le contrat de construction d'une quatrième ligne de métro à Kiev, avec une disposition prévoyant de lever des fonds pour le projet de 1,3 milliard de dollars auprès d'institutions financières chinoises. Les marchés prometteurs de l'énergie éolienne et solaire en Ukraine ont attiré les géants chinois des énergies renouvelables. Parmi les grands projets, citons le parc éolien de PowerChina, d'une valeur d'un milliard de dollars, qui sera la plus grande installation éolienne terrestre d'Europe une fois achevée, et un réseau d'énergie solaire dirigé par China Machinery Engineering Corporation, qui sera le troisième plus grand d'Europe. La société China National Building Material a déjà construit dix centrales solaires en Ukraine, ce qui représente la moitié de la capacité totale d'énergie solaire installée dans le pays. Par ailleurs, les riches réserves de pétrole et de gaz de l'Ukraine ont constitué une source majeure de revenus pour des entreprises énergétiques chinoises telles que Xinjiang Beiken Energy Engineering. L'Ukraine a rejoint la BRI (Belt and Road Initiative / Nouvelle Route de la Soie) en 2017, cherchant à tirer parti de sa relation avec la Chine pour accélérer la modernisation de ses transports, en particulier pour les chemins de fer et les routes. Les responsables politiques ukrainiens ont également cherché à positionner le pays comme une porte d'entrée pour l'accès de la Chine à l'Europe. Lors de sa première conversation téléphonique avec le président chinois Xi Jinping en 2021, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a qualifié la Chine de "premier partenaire commercial et économique de l'Ukraine" et a déclaré qu'il espérait que l'Ukraine deviendrait "un pont vers l'Europe pour les entreprises chinoises". Les deux pays ont jusqu'à présent signé des contrats de construction liés à la BRI d'une valeur de près de 3 milliards de dollars dans des secteurs tels que les transports et l'énergie, et la Chine a utilisé l'effet de levier de la BRI pour influencer la position de l'Ukraine sur des questions litigieuses. En juin 2021, Pékin et Kiev ont signé un vaste accord d'infrastructure quelques jours après que l'Ukraine se soit retirée d'une déclaration commune signée par plus de quarante pays qui demandaient une enquête indépendante sur les violations des droits de l'homme dans la région chinoise du Xinjiang. L'Ukraine est également devenue un marché important pour Huawei, le géant chinois des télécommunications. Après avoir développé le réseau mobile ukrainien, Huawei a remporté en 2019 un contrat pour la construction d'un réseau 4G pour le métro de Kiev. En 2020, Huawei et l'agence de sécurité technique ukrainienne ont convenu de coopérer en matière de cybersécurité et de cyberdéfense. https://web.archive.org/web/20131116083851/http://www.razumkov.org.ua/upload/Sidenko_East_European_Studies_2013.pdf Volodymyr Sidenko, « Les politiques d'intégration régionale de l'Ukraine : l'UE face à la communauté eurasienne » 2013, 19 pages en anglais [page 23] L'implication d'acteurs tiers tels que la Chine est également une entreprise risquée, si l'on prend en compte l'habileté avec laquelle la Chine conquiert les marchés étrangers, sans compter les dépendances que crée l'endettement. Par dessus le marché, la Russie pourrait se montrer jalouse du flirt de l'Ukraine non seulement avec l'UE mais avec la Chine également, cette dernière constituant pour la Russie un allié global problématique et un concurrent...
  5. J'ai l'impression que tu n'as pas compris le mot "partage". Pour un partage il faut au minimum être deux.
  6. https://www.newsweek.com/2023/07/21/exclusive-cias-blind-spot-about-ukraine-war-1810355.html (21 juillet 2023) William Arkin : L'un des plus grands secrets de la guerre en Ukraine est l'ampleur de l'ignorance de la CIA. L'Agence est aussi incertaine de la pensée et des intentions de Volodymyr Zelensky que de celles de Vladimir Poutine. En effet, le président Joe Biden a décidé que les États-Unis (et Kiev) n'entreprendraient aucune action susceptible de menacer la Russie elle-même ou la survie de l'État russe, de peur que Poutine n'aggrave le conflit et n'engloutisse toute l'Europe dans une nouvelle guerre mondiale. En échange, ils s'attendent à ce que le Kremlin n'étende pas la guerre au-delà de l'Ukraine et ne recoure pas à l'arme nucléaire. "Il y a une guerre clandestine, avec des règles clandestines, qui sous-tend tout ce qui se passe en Ukraine", déclare un haut responsable du renseignement de l'administration Biden, qui s'est également entretenu avec Newsweek. Ce haut fonctionnaire, qui est directement impliqué dans la planification de la politique ukrainienne, a requis l'anonymat pour discuter de questions hautement confidentielles. Ce fonctionnaire (et de nombreux autres responsables de la sécurité nationale qui ont parlé à Newsweek) affirme que Washington et Moscou ont des décennies d'expérience dans l'élaboration de ces règles clandestines, ce qui oblige la CIA à jouer un rôle de premier plan : en tant qu'espion principal, négociateur, fournisseur de renseignements, logisticien, gestionnaire d'un réseau de relations sensibles avec l'OTAN et, peut-être le plus important de tous, en tant qu'agence chargée de veiller à ce que la guerre ne dégénère pas en dérapage incontrôlable. "Ne sous-estimez pas la priorité de l'administration Biden, qui est de maintenir les Américains hors de danger et de rassurer la Russie sur le fait qu'elle n'a pas besoin d'escalade", déclare l'officier supérieur du renseignement. "La CIA est-elle présente sur le terrain en Ukraine ? demande-t-il de manière rhétorique. "Oui, mais ce n'est pas non plus une activité malveillante". Tous les experts et responsables crédibles avec lesquels Newsweek s'est entretenu s'accordent à dire que la CIA a réussi à jouer discrètement son rôle en traitant avec Kiev et Moscou, en déplaçant des montagnes d'informations et de matériel et en traitant avec un ensemble varié d'autres pays, dont certains apportent une aide discrète tout en essayant de ne pas être dans le collimateur de la Russie. Ils n'ont pas contesté le fait que la CIA a dû se battre pour accomplir sa tâche principale, à savoir comprendre ce qui se passe dans l'esprit des dirigeants de la Russie et de l'Ukraine. Selon les experts du renseignement, cette guerre est unique en ce sens que les États-Unis sont alignés sur l'Ukraine, alors que les deux pays ne sont pas alliés. Et bien que les États-Unis aident l'Ukraine à lutter contre la Russie, ils ne sont pas officiellement en guerre avec ce pays. Par conséquent, une grande partie de l'aide apportée par Washington à l'Ukraine est gardée secrète, et une grande partie de ce qui est normalement du ressort de l'armée américaine est réalisé par l'Agence. Tout ce qui est fait, y compris le travail à l'intérieur de l'Ukraine elle-même, doit respecter les limites fixées par M. Biden. "Il s'agit d'un exercice d'équilibre délicat : la CIA doit être très active dans la guerre tout en ne contredisant pas l'engagement principal de l'administration Biden, à savoir qu'il n'y a pas de bottes américaines sur le terrain", a déclaré un deuxième haut responsable des services de renseignement qui a accepté de parler à Newsweek sous le couvert de l'anonymat. "La CIA craint qu'une trop grande fanfaronnade à propos de son rôle ne provoque Poutine", explique le responsable des services de renseignement. C'est en partie la raison pour laquelle la CIA tient également à se distancer de tout ce qui suggère une attaque directe contre la Russie et un rôle dans les combats réels, ce que Kiev a fait à plusieurs reprises, depuis le sabotage du gazoduc Nord Stream et du pont du détroit de Kertch jusqu'aux attaques de drones et d'opérations spéciales à travers la frontière. Ces attaques semblent contraires aux promesses de M. Zelensky selon lesquelles l'Ukraine n'entreprendrait pas d'actions susceptibles d'étendre la portée de la guerre. Washington a discrètement exprimé son mécontentement au gouvernement Zelensky en ce qui concerne l'attaque de Nord Stream en septembre dernier, mais cet acte de sabotage a été suivi par d'autres frappes, y compris la récente attaque de drone contre le Kremlin lui-même. Cela a soulevé des questions sur l'une des principales responsabilités de la CIA en matière de renseignement : savoir suffisamment ce que les Ukrainiens préparent pour les influencer et respecter leur accord secret avec Moscou. La CIA avait surveillé la mobilisation de la Russie et, en novembre 2021, trois mois avant l'invasion, Biden a dépêché Burns à Moscou pour avertir le Kremlin des conséquences d'une attaque. "D'une certaine manière ironique, la réunion a été très fructueuse", déclare le deuxième haut responsable des services de renseignement, qui a été informé de la rencontre. Malgré l'invasion russe, les deux pays ont pu accepter des règles de conduite éprouvées. L'administration Biden s'est engagée à ce que les États-Unis ne combattent pas directement et ne cherchent pas à changer le régime. La Russie limiterait son assaut à l'Ukraine et agirait conformément à des lignes directrices non énoncées mais bien comprises pour les opérations secrètes. "Il existe des règles de conduite clandestines, explique le haut responsable du renseignement de défense, même si elles ne sont pas codifiées sur papier, en particulier lorsque l'on n'est pas engagé dans une guerre d'anéantissement. Il s'agit notamment de respecter les limites quotidiennes de l'espionnage, de ne pas franchir certaines frontières et de ne pas attaquer les dirigeants ou les diplomates de l'autre partie. "En règle générale, les Russes ont respecté ces lignes rouges mondiales, même si elles sont invisibles". Dans le cadre d'une diplomatie secrète largement dirigée par la CIA, Kiev s'est engagé à ne pas utiliser ces armes pour attaquer la Russie elle-même. Zelensky a déclaré ouvertement que l'Ukraine n'attaquerait pas la Russie. En coulisses, des dizaines de pays ont également dû être persuadés d'accepter les limites fixées par l'administration Biden. Certains de ces pays, dont la Grande-Bretagne et la Pologne, sont prêts à prendre plus de risques que la Maison Blanche ne le souhaite. "La CIA opère en Ukraine, selon des règles strictes et en limitant le nombre de personnes pouvant se trouver dans le pays à un moment donné", déclare un autre haut responsable du renseignement militaire. "Les opérateurs spéciaux noirs n'ont pas le droit de mener des missions clandestines, et lorsqu'ils le font, c'est dans un cadre très étroit. (Les opérations spéciales noires sont celles qui sont menées clandestinement). Newsweek n'a pas pu établir le nombre exact de membres du personnel de la CIA en Ukraine, mais des sources suggèrent qu'il y en a moins de 100 à tout moment. Depuis la fin de la guerre froide, la Pologne et les États-Unis, par l'intermédiaire de la CIA, ont établi des relations particulièrement chaleureuses. La Pologne a accueilli un "site noir" de torture de la CIA dans le village de Stare Kiejkuty en 2002-2003. Et après la première invasion russe du Donbas et de la Crimée en 2014, l'activité de la CIA s'est développée pour faire de la Pologne sa troisième plus grande station en Europe. Depuis la Pologne, les responsables des dossiers de la CIA peuvent entrer en contact avec leurs nombreux agents, y compris des espions ukrainiens et russes. Les frappes à l'intérieur de la Russie se poursuivaient et s'intensifiaient même, contrairement à la condition fondamentale posée par les États-Unis pour soutenir l'Ukraine. Une mystérieuse vague d'assassinats et d'actes de sabotage a eu lieu à l'intérieur de la Russie, certains se produisant à Moscou et dans ses environs. La CIA a conclu que certaines de ces attaques étaient d'origine nationale, menées par une opposition russe naissante. Mais d'autres étaient l'œuvre de l'Ukraine, même si les analystes n'étaient pas certains de l'étendue de la direction ou de l'implication de Zelensky. Puis vint l'attaque des gazoducs Nord Stream le 26 septembre. Bien qu'ils ne se trouvent pas en Russie, ces gazoducs appartiennent majoritairement à l'entreprise publique russe Gazprom. Là encore, l'Ukraine a nié toute implication, malgré les soupçons de la CIA. Nous n'avons "rien à voir avec l'accident de la mer Baltique et nous n'avons aucune information sur des groupes de sabotage", a déclaré le principal collaborateur de M. Zelensky, qualifiant toute spéculation contraire de "théorie amusante de la conspiration". Vient ensuite l'attentat au camion piégé sur le pont du détroit de Kertch, le 8 octobre. "Avec l'attaque du pont de Crimée, la CIA a appris que Zelensky ne contrôlait pas totalement ses propres forces armées ou qu'il ne voulait pas être informé de certaines actions", explique le responsable du renseignement militaire. L'attaque du pont de Kertch a été suivie d'une frappe à plus longue portée encore sur la base de bombardement russe d'Engels, située à près de 700 miles de Kiev. Tout cela a culminé avec l'attaque de drone du 3 mai à l'intérieur des murs du Kremlin à Moscou. Un haut fonctionnaire polonais a déclaré à Newsweek qu'il pourrait être impossible de convaincre Kiev de respecter le non-accord qu'elle a conclu pour limiter la guerre. "À mon humble avis, la CIA ne comprend pas la nature de l'État ukrainien et les factions irresponsables qui y existent", a déclaré le fonctionnaire polonais, qui a requis l'anonymat afin de pouvoir parler franchement.
  7. https://foreignpolicy.com/2024/03/14/united-states-realism-restraint-great-power-strategy/ Stephen Walt : Si les États-Unis n'avaient pas poussé fortement pour un élargissement illimité de l'OTAN et pour amener l'Ukraine dans l'orbite occidentale et à terme dans l'OTAN, la prise de contrôle de la Crimée par la Russie en 2014 et son invasion illégale en février 2022 n'auraient probablement jamais eu lieu. En effet, si l'administration Biden avait fait preuve de plus de souplesse dans les mois précédant l'attaque russe, si elle avait davantage soutenu les efforts de médiation turcs et israéliens au printemps 2022, ou si elle avait poussé à un cessez-le-feu lorsque l'Ukraine a eu le dessus à l'automne, les deux États ne se seraient peut-être jamais battus ou auraient pu mettre fin au conflit avant que l'Ukraine n'ait subi autant de dommages. Il est impossible de savoir tout cela avec certitude, bien sûr, mais les responsables américains n'ont pas fait tout ce qu'ils auraient pu faire pour éviter la guerre que l'Ukraine est maintenant en train de perdre. Au lieu de jouer l'une contre l'autre les deux principales puissances eurasiennes [Chine et Russie], nous avons passé plusieurs décennies à leur donner des raisons supplémentaires de travailler ensemble.
  8. https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/mar/05/nato-ukraine-russia-germany-military-leak Simon Jenkins : Aussi horrible que cela ait pu paraître à l'époque, l'accord envisagé au printemps 2022 pour revenir à une version - presque n'importe quelle version - de la frontière d'avant février 2022 aurait eu du sens. Au lieu de cela, l'Ukraine ressemble de plus en plus à un mercenaire de l'OTAN pour des généraux occidentaux désireux d'augmenter leurs budgets et de revivre les jeux de la guerre froide de leur jeunesse. Le prix est payé par leurs contribuables et par les jeunes hommes et femmes ukrainiens.
  9. La Pologne a disparu dans le cadre d'un partage entre trois empires : russe, allemand et autrichien. L'Ukraine pourrait perdre cette guerre, être contrainte de capituler et de céder des territoires à la Russie, mais j'ai beaucoup de mal à imaginer un partage de l'Ukraine.
  10. Il y a un lien vers la publication de la recherche : https://www.jstor.org/stable/27008028?seq=23
  11. J'interprête cette déclarations d'Ancel assortie d'une timide réfutation par les journalistes de TF1 comme participant à l'escalade rhétorique des faiseurs d'opinion européens, pris de court face à la lassitude sur l'Ukraine [Ukraine fatigue] des Européens de l'Ouest, comme le dit Galeotti :
  12. Qu'est-ce qu'il connaît à la Russie, Guillaume Ancel ? Il ne parle pas russe.
  13. https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/15/marche-unique-l-union-europeenne-a-atteint-ou-depasse-le-niveau-d-ouverture-observe-a-l-interieur-des-etats-unis_6222215_3232.html De façon inattendue, les échanges entre Etats membres de l’Union européenne sont plus aisés qu’entre Etats fédérés américains, sauf sur le marché du travail, explique l’économiste Marta Santamaria Monturiol dans une tribune au « Monde ».
  14. La réponse langue de bois d'Antony Blinken est inintéressante, mais la question d'Andrea Mitchell, de NBC, pose clairement le problème : https://www.state.gov/secretary-blinkens-remarks-to-the-press-4/ (13 mars 2024) Monsieur le Secrétaire, je vous remercie. Je voulais poursuivre sur cette lancée et poser une seconde question sur Haïti, mais d'abord sur Gaza et le désastre que cela est devenu. Les États-Unis sont en train d'armer la guerre. Nous sommes le premier fournisseur d'armes à Israël. Dans le même temps, vous dirigez un effort de sauvetage international pour acheminer cette aide - malgré les obstacles posés par les membres du cabinet israélien, qui ont retardé l'ouverture d'autres accès terrestres, et qui le font encore. Et comme vous le soulignez, ces voies maritimes sont lentes - elles sont même plus lentes qu'elles ne devraient l'être, car tous les ports ne sont pas ouverts - et elles ne remplacent pas les centaines de camions qui pourraient arriver par voie terrestre. Pouvez-vous expliquer au peuple américain cette politique incompatible ? Ces politiques sont en conflit. Et avez-vous reçu d'Israël, comme demandé, un plan pour s'occuper des habitants de Rafah, si - comme le Premier ministre l'a dit, il est déterminé à aller chercher ces quatre derniers - ce qu'il dit être ces quatre derniers bataillons ?
  15. Non, Poutine ne pense pas que les États baltes, c'est pareil. Voir l'avis de Mark Galeotti à ce sujet :
  16. 1) projet de mur : Le ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine, Roberto Álvarez, a annoncé que le pays progressait dans la construction d’une «clôture périphérique» qui couvrira 190 des 391 kilomètres de frontière que son pays et Haïti partagent. Son coût prévu est d’environ 100 millions de dollars. Ceci, dans un contexte où l’économie dominicaine craque sous l’impact de la pandémie, en particulier dans les domaines les plus dynamiques et les plus sensibles du tourisme et de la construction. Donc en 2021 c'était un projet inachevé. Donc l'imperméabilité n'est peut-être pas maximale ? 2) considérations culturelles Dans ce cas, c’est un mur entre deux pays pauvres et périphériques comme la plupart de nos nations, mais aussi profondément interdépendants. Et sur une frontière, le dominicain-haïtien, qui a été historiquement biculturel, bi-religieux, bi-linguistique et binational avec mention de diverses études historiques. De ce côté, il y a des catholiques, des protestants et des pratiquants du vaudou. De l’autre côté aussi. Le créole est parlé de ce côté. De ce côté aussi, ainsi que l’espagnol, le français et l’anglais, parmi de nombreuses autres langues. De ce côté, la culture est paysanne, populaire et frontalière. Au-delà du mur aussi. (...) Cependant, l’histoire de ces peuples n’a pas été exempte de projets d’intégration et de politiques de rencontre, de la proposition d’une Confédération dominicaine-haïtienne défendue par Américo Lugo aux XIXe et XXe siècles, aux propositions de Manuel Salazar, qui propose de construire des «ponts et non des murs », ainsi que l’investissement des ressources dans la construction d’une société de développement binational et non des politiques ségrégationnistes. Je trouve cet article assez vague, dans sa tentative de nous familiariser avec l'idée que les populations haïtienne et dominicaines partageraient un grand nombre de traits culturels, et tentant de dresser le portrait du "dominicain-haïtien", qui serait l'homme porteur de cette universalité transfrontière. C'est peut-être vrai à proximité immédiate de la frontière, mais peut-on étendre cette fusion à l'ensemble de l'île ? https://fr.wikipedia.org/wiki/République_dominicaine#Immigration_haïtienne Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) recense en 2017 près de 500 000 Haïtiens habitant en République dominicaine. En outre, le pays abrite 277 000 descendants d’Haïtiens, nés en République dominicaine, mais dont une bonne partie ne possède pas de papiers et sont considérés comme des apatrides. Historiquement, « le début de l’immigration haïtienne en République dominicaine remonte aux années 1920. Des hommes étaient embauchés pour travailler dans les champs de canne à sucre. Ces braceros restaient confinés au sein même des plantations dans des baraques appelées bateyes108. » Ils vivent pour beaucoup d'entre eux dans des bateys, près des champs de culture de la canne à sucre. Les autres dans les grandes villes comme Saint-Domingue ou Santiago de los Caballeros. Les Haïtiens constituent la communauté la plus pauvre de ce pays. Beaucoup d'entre eux ne parlent que le créole haïtien109. Les migrants haïtiens sont confrontés au racisme, aux discriminations, à l'exploitation, et à des violences. Certains groupes nationalistes agitent l'idée d'une « invasion pacifique » ; cette rhétorique a progressivement gagné beaucoup de terrain au sein du débat public et politique108. En septembre 2013, la cour constitutionnelle a décidé de priver de la nationalité dominicaine plus de 200 000 personnes, descendants de migrants haïtiens nés dans le pays depuis 1929, car elles ne pouvaient prouver que leurs ascendants étaient en situation régulière au moment de leur naissance. Sous la pression internationale (le droit international interdit à un État de rendre une personne apatride), le Parlement a adopté l'année suivante une loi rectificative. Cependant, celle-ci a aussi confirmé la position de la cour constitutionnelle selon laquelle des enfants nés en République dominicaine de parents étrangers devaient être considérés comme des étrangers108. Selon le Centre de développement durable (Cedeso), une ONG qui accompagne les apatrides, « l’absence de papiers d’identité entrave la mobilité et expose à des arrestations arbitraires, des tentatives de rackets ou des expulsions du pays. Sans papiers, pas d’accès non plus à la santé – hormis aux services d’urgences – ni à la justice. Il est impossible de se marier légalement et de déclarer la naissance des enfants. Ils deviennent donc eux aussi des apatrides, ce qui les empêche d’étudier au-delà de la 6e108. » https://www.axl.cefan.ulaval.ca/amsudant/rep-dominicaine.htm En 2001, la population de la République dominicaine était estimée à 8,5 millions d’habitants. Les provinces les plus importantes par leur population sont les suivantes: le district national de Santo Domingo (2,2 millions), Santiago (700 000), San Cristobal (415 000), La Vega (340 000), Duarte (275 000), Puerto Plata (260 000), San Juan (255 000), San Pedro de Macoris (215 000), Peravia (205 000), Azua (200 000) et Espaillat (200 000). La plupart des Dominicains sont issus d’un métissage entre Noirs africains et Espagnols (75 % de la population), les Blancs créoles représentent environ 15 % de la population, les Noirs 10 %. La grande majorité des Dominicains parlent l'espagnol comme langue maternelle, soit 87 %. Chacune des provinces conserve un certain accent propre, souvent teinté d'expressions particulières. Malgré l'influence de l'espagnol, certains termes issus de la langue des indigènes sont encore utilisés et conservent leur sens d'origine: ají (piment), barbacoa (barbecue), batea (baquet), bohío (hutte), canoa (canoë), carey (carapace de tortue), conuco (lopin de terre), guayaba (goyave), hamaca (hamac), huracán (ouragan), iguana (iguane), maíz (maïs), tiburón (requin), yagua (palme) et yuca (manioc). On ne compte que deux langues minoritaires: le créole haïtien (environ 2 %) et le créole samaná (0,2 %). Le créole haïtien, on le sait, possède un lexique dont la base principale est le français. La communauté haïtienne vivant en République dominicaine demeure sans statut juridique adéquat et est souvent confrontée au dénuement économique et à l’ostracisme, voire au racisme. Environ 100 000 travailleurs haïtiens et leurs familles, soit 200 000 à 300 000 personnes, vivent dans des conditions déplorables dans quelque 250 «bateyes» (villages de coupeurs de canne à sucre) répartis dans 16 «ingenios» (les raffineries de sucre). En regard des contrats d’embauche, les autorités dominicaines affirment que ceux-ci sont rédigés en espagnol et en créole pour une meilleure compréhension, mais rien ne garantit que les travailleurs soient d’accord avec les termes, la grande majorité d’entre eux étant analphabète. Les autorités de l'iimmigration ont signalé que près de 500 000 à 700 000 Haïtiens se retrouvent sur le territoire dominicain, et 5 % d’entre eux possèdent des pièces d’identité. Dans la presqu'île de Samana au nord-est, vivent quelques milliers de Noirs (environ 8000 locuteurs) parlant ce qu'on appelle le «créole samaná» dont la base lexicale est faite de mots anglais. Ce sont des descendants d'anciens esclaves venus des États-Unis à partir de 1824 et pratiquant la religion protestante. Dans les régions les plus touristiques, mais aussi au sein des communautés d'origine étrangère installées en République dominicaine on parle, entre autres, l'anglais, l'allemand, le français, l'italien ou le néerlandais.
  17. 15 mars 2024 Envoyé Spécial [avait] rencontré "Barbecue", le chef de gang haitien ["trois semaines avant qu'il ne parte à l'assaut du gouvernement"]. Il nous avait prévenu qu’il unirait les gangs pour partir à l'assaut du gouvernement. Barbecue a tenu parole.
  18. https://www.lefigaro.fr/flash-eco/l-inde-signe-un-accord-de-libre-echange-avec-la-norvege-la-suisse-l-islande-et-le-liechtenstein-20240310 L'Inde signe un accord de libre-échange avec la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein
  19. https://foreignpolicy.com/2024/03/13/united-states-military-aid-ukraine-congress/ L'armée américaine sera contrainte de réduire son objectif de production d'artillerie de plus d'un quart si le Congrès n'adopte pas le supplément de sécurité nationale qui fournit une aide militaire à l'Ukraine, à Taïwan et à Israël ainsi que des armes pour reconstituer les stocks américains, ont déclaré des responsables militaires mardi. "En fin de compte, sans ce supplément, nous finirons par atteindre un plafond", a déclaré le général de division Joe Hilbert, directeur du développement des forces de l'armée de terre, lors d'une réunion d'information mardi. "Sans le supplément, nous plafonnerons à environ 72 000 [obus] par mois. Un peu plus de 3 milliards de dollars sur les 106 milliards de dollars du projet de loi supplémentaire - qui fait l'objet de débats au Congrès depuis près de cinq mois, bien qu'il ait été adopté par le Sénat à la mi-février - serviraient à acheter davantage d'obus d'artillerie de 155 mm et à construire de nouvelles installations de production, notamment en Californie, en Virginie et dans le Tennessee. General Dynamics prévoit d'ouvrir trois lignes de production d'artillerie à Mesquite, au Texas, pour répondre à la demande croissante. La base industrielle de défense américaine a plus que doublé sa production de munitions d'artillerie de 155 mm depuis décembre 2022. Les entreprises américaines produisent actuellement environ 30 000 obus par mois, et l'armée espère porter ce chiffre à 60 000 obus par mois d'ici septembre 2024, et à 100 000 obus par mois d'ici la fin de l'année 2025. "Nous avons deux problèmes en termes de budgets de défense", a déclaré Jeb Nadaner, ancien secrétaire adjoint à la défense pour la politique industrielle. "L'une concerne les commandes que vous passez dans le cadre d'un budget annuel, mais l'autre concerne la capacité de la base industrielle à les produire. Et la base est vraiment vétuste". Le budget supplémentaire prévoit également d'augmenter la production d'intercepteurs de défense aérienne Patriot fabriqués aux États-Unis à 650 par an, soit une augmentation d'environ 15 %. L'Ukraine exploite une poignée de systèmes de défense aérienne construits par les États-Unis. Le projet de loi prévoit également le financement d'une usine de TNT qui fournira des explosifs pour les obus d'artillerie et d'autres systèmes d'armes, a déclaré Gabe Camarillo, sous-secrétaire d'État à l'armée de terre, à la presse au début du mois de mars. Le projet de loi prévoit également un financement de 3,4 milliards de dollars pour l'industrie américaine des sous-marins, qui est en perte de vitesse. L'Ukraine ne tire plus que moins de 2 000 obus par jour, alors qu'elle en tirait environ 6 000 par jour l'été dernier. Les chercheurs estiment que l'Ukraine doit tirer au moins 75 000 obus par mois - plus que son rythme actuel - pour maintenir une guerre défensive. Selon les responsables américains de la défense, l'Ukraine pourrait être repoussée si elle ne disposait pas de suffisamment de munitions. Pourtant, l'objectif de Washington en matière de production d'obus d'artillerie pour la fin de l'année prochaine représente moins de la moitié de la production actuelle de la Russie. Et l'économie russe, qui a été convertie pour se mobiliser en vue de la guerre, dépasse à elle seule la production des pays situés de part et d'autre de l'océan Atlantique. CNN a rapporté lundi que la Russie était en passe de produire trois fois plus de munitions que les États-Unis et l'Europe réunis cette année. "La Chine, la Corée du Nord, l'Iran, la Russie n'ont pas beaucoup de problèmes à produire des choses à partir de leur base industrielle de défense. Ils produisent des quantités incroyables", a déclaré Nadaner, l'ancien fonctionnaire de la défense américaine. "Si vous regardez les États-Unis et leurs alliés, nous ne pouvons pas produire assez d'obus, nous ne pouvons pas produire assez de navires, nous ne pouvons pas produire assez de sous-marins. Le système ne peut pas produire grand-chose".
  20. La narration orthodoxe tend à nous faire croire que c'est Boutcha qui a fait capoter les négociations. Mais en réalité, même après Boutcha, Zelenski continuait de privilégier une solution négociée : Le 5 avril 2022 se situe après Boutcha : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Boutcha 27 février - 31 mars 2022 Et Boris Johnson se rend à Kiev le 9 avril 2022 : https://www.bfmtv.com/international/europe/angleterre/guerre-en-ukraine-visite-surprise-de-boris-johnson-a-kiev-pour-rencontrer-volodymyr-zelensky_AD-202204090188.html Donc la narration qui dit c'est Boris Johnson qui a fait capoter la négociation a au moins le mérite d'être cohérente avec la chronologie.
  21. Oui c'est bien ce documentaire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_président,_l’Europe_et_la_guerre
  22. https://www.welt.de/politik/ausland/article250558806/Krieg-in-Nahost-Das-Dilemma-bei-Bidens-Plan-fuer-den-schwimmenden-Hafen-vor-Gazas-Kueste.html (14 mars 2024) Ce que le gouvernement américain prévoit est une entreprise de grande envergure. Un quai flottant doit être construit au large de Gaza, où des bateaux de transport du monde entier achemineront de grandes quantités d'aide. Comme les eaux au large de Gaza sont très peu profondes, les livraisons doivent être acheminées à terre depuis l'embarcadère par des bateaux plus petits. Les plus gros bateaux auraient un tirant d'eau trop important pour s'approcher de la côte. Et comme Gaza n'a pas non plus de véritable port, il est prévu de créer une digue à partir de la plage, qui pourrait servir de jetée pour le débarquement de l'aide. Les Etats-Unis veulent donc à la fois créer une île flottante et élargir la masse terrestre de Gaza. La mise en place de tout cela devrait prendre un à deux mois. Pour cette opération, un énorme navire de ravitaillement américain doit jeter l'ancre en permanence au large de Gaza. Le "General Frank S. Besson" a été envoyé dimanche. Les navires de cette classe mesurent plus de 80 mètres de long et près de 20 mètres de large. Mais ils ne peuvent guère se défendre eux-mêmes en cas d'urgence. C'est pourquoi il est prévisible que d'autres bateaux suivront pour sécuriser le "Besson". Cette entreprise gigantesque doit permettre d'acheminer chaque jour deux millions de repas à Gaza, soit environ un repas pour chaque habitant de la bande côtière. Mais elle doit en même temps assurer la campagne électorale de Biden. Jusqu'à présent, on ne sait absolument pas qui doit organiser la distribution de l'aide à terre. L'administration, jusqu'ici dominée par l'organisation terroriste Hamas, s'est en grande partie effondrée. Seules quelques organisations humanitaires comme le Comité international de la Croix-Rouge sont encore actives dans la bande côtière. Les bombardements israéliens ont massivement endommagé l'infrastructure de Gaza. Mais la sécurisation des denrées alimentaires débarquées pourrait être un défi encore plus grand. Il en va de même pour les livraisons de l'UE qui ont débuté cette semaine. Mardi, un navire a pris la mer pour la première fois à travers le corridor maritime que l'UE entend desservir depuis son État membre, Chypre, en Méditerranée orientale, en direction de la bande de Gaza. Une "autoroute flottante" doit aider à approvisionner le territoire. "S'il était pleinement opérationnel, ce corridor maritime pourrait assurer un approvisionnement durable, ordonné et robuste en aide à Gaza", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le corridor maritime est avant tout l'œuvre de Chypre. Dès le début de la crise en octobre, le gouvernement de Nicosie a commencé à contacter des partenaires de l'UE et des pays riverains du Moyen-Orient. "Chypre est l'État membre de l'UE le plus proche géographiquement des foyers de conflit et de crise au Proche-Orient, avec seulement quelques centaines de kilomètres de distance", rappelle Christian Hanelt, expert de la Fondation Bertelsmann pour la politique européenne de voisinage et le Proche-Orient. "En pourcentage de sa propre population, le mini-État de l'UE est l'État de l'UE avec des frontières extérieures qui doit prendre en charge le plus grand nombre de réfugiés en provenance du Proche-Orient ces derniers mois - cinq fois plus que l'Italie ou la Grèce par exemple". C'est pourquoi on craint à Nicosie que la situation à Gaza ne fasse augmenter le nombre de réfugiés vers l'Europe. Mais Chypre a aussi quelque chose à offrir. L'Etat insulaire peut compter sur ses bonnes relations de longue date avec Israël, dit Hanelt. Après tout, les deux pays travaillent ensemble à l'exploitation de gisements de gaz dans l'est de la Méditerranée. Chypre entretient également de bonnes relations avec les Émirats arabes unis, qui paient une grande partie de l'aide, ainsi qu'avec l'Égypte, le voisin direct de la bande de Gaza.
  23. https://www.rfi.fr/fr/podcasts/aujourd-hui-l-économie/20240314-comment-expliquer-l-étonnante-résilience-de-l-économie-russe Grâce à l’action musclée de la banque centrale dirigée d’une main de fer par Elvira Nabioullina qui souhaitait pourtant démissionner après l’invasion de l’Ukraine. À la demande de Vladimir Poutine, cette gouverneure respectée reste en poste pour se transformer en une gardienne vigilante du rouble et des équilibres financiers. Elle parvient à enrayer la chute du rouble et réussit à freiner la flambée des prix en relevant les taux d’intérêt à un niveau record, 16 %, sans pitié pour les emprunteurs. L’inflation est aujourd’hui contenue autour de 7 %. La politique ferme d'Elvira Nabioullina a sans doute été le premier rempart contre l’effondrement financier de son pays.
  24. Cet article est typique de ce que dénonce Harald Kujat : le déni des négociations entre les émissaires de Zelensky et Poutine à Istanbul et en Biélorussie. Hier, Vincenzo a reposté cette vidéo où Zelensky demande à Macron de négocier : J'ai un peu oublié, mais si j'ai bonne mémoire, Macron avait divulgué cette vidéo (ce qui est contraire à tous les usages diplomatiques) pour se défendre, et rappeler aux partisans d'une solution militaire au conflit que c'était leur héros Zelensky qui lui avait demandé de négocier. Ce serait bien de retrouver la date, et le nom du média qui a diffusé cette vidéo pour la première fois.
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