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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Je ne fais pas la même lecture de ce protocole. Pour moi « l'emploi à la guerre » indiqué dans le protocole peut s’interpréter également dans le cadre d'une guerre civile. Dans une guerre civile, chaque partie se prétend être « l'État » et une guerre civile est finalement une guerre « entre États », à la nuance près que les deux « États » revendiquent le même territoire. Question subsidiaire s'adressant principalement aux arabisants du forum : est-ce que la Syrie a un "code de la défense" définissant les droits et devoirs du soldat (et par exemple - soyons fou - interdisant à un soldat d'obéir à un ordre illégal ?). Imaginons qu'un tel code de la défense moderne n'existe pas en Syrie. Qu'est-ce qu'en pense la Ligue Arabe ? Qu'est-ce qu'en pense l'Organisation de la Conférence Islamique ? Je me demande s'il n'y aurait pas des leviers moraux/éthiques actionnables par des sous-leviers religieux qui n'ont pas été mis suffisamment à contribution dans ces domaines. Bien entendu la question se pose tout autant à la "Syrie arabe" officielle qu'à la "Syrie rebelle/révolutionnaire/opposante".
  2. http://www.thetimes.co.uk/tto/news/world/article3861150.ece (5 septembre 2013) D'après le Times de Londres, Hoho a un rendez-vous avec Baba, mais pas Dada, puni par Baba. Si j'étais anglophobe, je m'en réjouirais, mais je ne suis pas anglophobe et je n'apprécie pas le rôle de caniche/roquet dans lequel se sont complues les autorités françaises ces derniers temps - sans pour autant désespérer qu'elles ne se ressaisissent, grâce à l'influence bénéfique de gens comme Rompuy, ou de la diplomatie belge qui a dit de bonnes choses en matière de cohésion européenne, me semble-t-il. Admettons que la France prenne des risques pour toute l'Europe, avec l'approbation en coulisse des autres États Européens. Alors il doit exister un mécanisme de compensation : si la Chine favorise des contrats économiques juteux avec l'Allemagne pour "punir la France", alors l'Allemagne doit compenser la France d'une façon ou d'une autre. Si par contre l'Allemagne estime que la position de François Hollande n'est pas bonne, alors François Hollande doit revoir sa copie et trouver un accord avec l'Allemagne.
  3. Chevènement a d'ailleurs été corrigé par son collègue sénateur Jean Louis Carrère quelques minutes plus tard dans le débat : « Celle de 1925 a été signée en 1968, cher Jean-Pierre Chevènement » ( http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_217 ), ce qui montre que ce dernier ne dormait pas et ne jouait pas avec son téléphone portable lorsque Chevènement s'est exprimé. En revanche le protocole de 1925 est plus qu'un simple engagement moral, car c'est un traité international, non seulement signé (par le président syrien de l'époque) mais aussi ratifié (par l'assemblée nationale syrienne). Un traité international, c'est situé, dans la hiérarchie des normes, au dessus des lois nationales - et c'est pour cela qu'on demande aux députés de ratifier - donc cela vaut au moins autant qu'une loi syrienne : en réalité cela vaut plus : en cas de contradiction avec une loi syrienne, c'est le traité international qui l'emporte. Donc un juge syrien peut utiliser ce traité pour condamner les militaires syriens auteurs de l'attaque, au minimum au titre de la responsabilité civile : ils devront payer les frais d'hopital des blessés et payer des pensions aux veuves et aux orphelins. D'autre part, comme il s'agit d'une norme internationale qui a été violée, le Conseil de Sécurité de l'ONU, ou à défaut l'Assemblée générale de l'ONU peut prendre des sanctions contre la partie auteur de l'infraction, de la simple admonestation de cesser cette utilisation d'armes chimiques jusqu'à une déclaration de guerre en bonne et due forme comme pour la guerre de Corée, en passant par les formes intermédiaires de sanctions que sont les sanctions économiques, etc. Pour régler le niveau de la peine, le Conseil de Sécurité devra veiller à la proportionnalité : tenir compte des précédents s'ils existent [mais je pense qu'il n'y en a pas] en réutilisant le quantum de peine déjà utilisé dans le passé pour la même infraction, et garder en réserve les peines les plus lourdes pour des infractions encore pires qui pourraient survenir dans le futur. Une chose qui paraitrait naturelle de faire, c'est que le conseil de sécurité réfère le cas à la Cour Pénale Internationale (CPI) puisque c'est prévu par les textes fondateurs de la CPI, et celle-ci serait chargée de mener une enquête en qualifiant les faits comme il convient : crime de guerre ou crime contre l'humanité. PS: Si Chevènement a tort juridiquement et historiquement, il a peut-être raison psychologiquement. La guerre de 1914-1918 avec ses horreurs est profondément ancrée, marquée dans les esprits européens, mais c'est probablement moins le cas dans les esprits syriens qui à l'époque étaient considérés comme la 5e roue du carrosse ottoman ou de l'empire colonial français.
  4. Je comprends la phrase de Chevènement comme une reformulation de la maxime de Lacordaire : « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. »
  5. Dans la mesure où il n'y a pas de vote, le débat au Sénat français n'est pas moins important que celui tenu à l'Assemblée Nationale. Tenu plus tard dans la soirée, il a été peu évoqué me semble-t-il dans les journaux télévisés de 20 heures. Pourtant des choses intéressantes ont été dites : Compte rendu analytique officiel du 4 septembre 2013 Situation en Syrie (Débat) M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_30 M. Jean-Michel Baylet http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_65 M. André Gattolin http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_75 M. Philippe Adnot http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_85 M. Jean-Pierre Raffarin http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_91 M. François Rebsamen http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_121 M. Pierre Laurent http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_152 M. Jean-Marie Bockel http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_173 M. Jean-Pierre Chevènement http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_186 M. Jean-Pierre Vial http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_210 M. Jean-Louis Carrère, président de la commission des affaires étrangères http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_217 M. Laurent Fabius, ministre http://www.senat.fr/cra/s20130904/s20130904_mono.html#par_235
  6. http://www.ft.com/intl/cms/s/0/4f975822-1405-11e3-9289-00144feabdc0.html (3 septembre 2013) L'Allemagne écrasée par son obsession à exporter, par Adam Posen. Les succès allemands en matière d'exportations et d'emploi ces douze dernières années sont portés par une politique de bas salaires. Or une économie saine devrait être portée par les investissements et l'innovation. Mais les investissements restent faibles, et l'accès à l'université reste moindre en Allemagne que dans les autres pays développés.
  7. Je crois qu'on ne va pas être d'accord sur « les idées gaulliennes ». http://www.charles-de-gaulle.org/pages/l-homme/accueil/discours/le-president-de-la-cinquieme-republique-1958-1969/discours-de-phnom-penh-1er-septembre-1966.php (1er septembre 1966) Discours de Phnon Penh Au degré de puissance, de richesse, de rayonnement, auquel les États-Unis sont actuellement parvenus, le fait de renoncer, à leur tour, à une expédition lointaine dès lors qu'elle apparaît sans bénéfice et sans justification et de lui préférer un arrangement international organisant la paix et le développement d'une importante région du monde, n'aurait rien, en définitive, qui puisse blesser leur fierté, contrarier leur idéal et nuire à leurs intérêts.
  8. http://cidif.go1.cc/index.php?option=com_content&view=article&id=3384:deux-visions-opposees-du-developpement&catid=1:actualite&Itemid=2 (1er août 2013) Un duel idéologique oppose les deux plus célèbres économistes du pays, Amartya Sen et Jagdish Bhagwati. L’un défend une approche sociale, l’autre est franchement libéral.
  9. http://abcnews.go.com/Politics/wireStory/war-vote-syria-looms-white-house-hopefuls-20147413 (3 septembre 2013) Pour les hommes et femmes politiques américains, ce vote est très important. Pour preuve la défaite d'Hillary Clinton lors de la primaire en 2007, en grande partie à cause de son vote en faveur de la guerre d'Irak en octobre 2002, tandis qu'Obama s'était prononcé contre. http://www.theatlantic.com/politics/archive/2013/09/how-a-congressional-authorization-could-escalate-us-intervention-in-syria/279248/ (3 septembre 2013) Ce que les faucons républicains réclament en Syrie est plus qu'une frappe punitive : la résolution du conflit syrien et le départ de Bachar El-Assad. Y fait écho la déclaration d'Obama mardi 3 septembre disant que les frappes limitées s'inscrivent dans une plus large stratégie de renforcement de l'opposition visant à terme une transition apportant la paix dans la région.
  10. http://www.dw.de/francois-hollande-and-the-syrian-trap/a-17062564 La France est abandonnée dans la situation inconfortable de l'écolier qui a fait des déclarations grandiloquentes dans la cour de récréation uniquement pour s'apercevoir que les deux grands copains qui la soutenaient ont disparu.
  11. http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/industrie-lourde/actu/reuters-00546318-damas-salue-la-reculade-americaine-paris-embarrasse-599825.php (1er septembre 2013) Pour sa part, l'ancien président modéré Ali Akbar Hachémi Rafsandjani s'est démarqué de la position officielle iranienne en accusant le gouvernement syrien d'attaques chimiques contre son peuple.
  12. Minutage 04:22 de http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1909-L-actualite-en-video.htm?jt=jt_monde#jttop : Hervé Morin : « La réunion d'hier a été de toute évidence un raisonnement et une construction, ça n'a pas été l'apport de preuves : la France aujourd'hui n'a pas de preuves. C'est aussi simple que cela ». Minutage 05:59 « la communauté internationale, aujourd'hui, elle est en lambeaux. Qu'y a-t-il ? personne, ou presque. Et y a-t-il des pays arabes qui ont condamné les actes, s'ils sont avérés, de Bachar El-Assad ? A priori je n'entends jamais encore énoncé un pays arabe participant à cette opération ». Minutage 06:20 « la France serait la seule démocratie dans laquelle le parlement ne serait pas appelé à se prononcer... » Minutage 06:30 « Mais moi je l'invite [François Hollande] - ce serait pour lui d'ailleurs une précaution - c'est non pas demain parce que demain c'est trop tôt - il faut d'abord savoir ce que vont faire les différents pays qui sont appelés éventuellement dans la coalition - mais trop tôt parce que nous n'avons pas 1) les résultats de l'enquête de l'ONU, et trop tôt parce qu'on ne sait pas l'état de la coalition. Est-ce que les Américains y sont ? n'y sont pas ? Est-ce qu'il y a d'autres pays qui y vont ? L'Australie, etc. des pays ont été avancés... Je dis... c'est même pas envisageable à mon sens, je rappelle que François Mitterrand avait convoqué le parlement et fait voter le parlement alors que la constitution ne l'exigeait pas, pour l'attaque pour la guerre en Irak. Et donc je dis : François Hollande doit, le moment venu, probablement dans huit jours, dans dix jours, dans quinze jours convoquer le parlement et faire en sorte que chacun se prononce en son âme et conscience. » Minutage 07:23 : « Je voterai en fonction des deux éléments que j'ai indiqués : le premier c'est : est-ce qu'on a des preuves ? Je veux les voir, je veux les avoir. Et deuxièmement quel est l'état de la coalition ? Voilà : est-ce qu'on est seul ? On ne peut pas - prenons un exemple simple - considérons que nous nous retrouvons plus que deux, Etats-Unis et France ? Ce n'est pas suffisant selon vous ? « Est-ce qu'il y a au moins l'approbation de la Ligue Arabe ? Est-ce qu'il y a l'approbation de l'Union Européenne ? » Minutage 08:14 « Si on m'obligeait à me prononcer demain matin je ne ne voterais pas l'engagement des forces françaises en Syrie alors que je considère qu'il appartient à la communauté internationale dont la France fait partie, de réagir face à quelque chose d'absolument abject et abominable. » Merci Hervé Morin d'avoir répondu à nos questions.
  13. Tweet d'Hervé Morin, ancien ministre de la défense français, 6:06 PM - 3 Sep 2013 : « #Syrie : La France aujourd'hui n'a pas de preuves @TV5MONDE » : #Syrie : La France aujourd'hui n'a pas de preuves @TV5MONDE — Hervé Morin (@Herve_Morin) September 3, 2013
  14. À propos de la relation franco-allemande : http://www.elysee.fr/videos/point-de-presse-conjoint-a-l-rsquo-occasion-de-la-visite-d-rsquo-etat-de-m-gauck-president-federal-d-rsquo-allemagne/ (3 septembre 2013) Point de presse conjoint [du président de la République française François Hollande] avec M. Joachim GAUCK, président fédéral [président de la République fédérale] d’Allemagne, à l’occasion de sa visite d’État en France
  15. Oui. Et par ailleurs, comme l'indique le premier article que j'ai résumé dans mon précédent message : http://www.air-defense.net/forum/topic/17538-intervention-occidentale-en-syrie/page-22#entry693876 , cela incite Bachar à se dire que les frappes sont déconnectées de l'utilisation ou pas d'armes chimiques, et que donc si ces armes peuvent lui apporter quelque chose - terroriser la population, par exemple - il est dans son intéret de les utiliser puisque l'attitude des Occidentaux restera la même qu'il les utilise ou pas. Par contre je n'ai aucune confiance dans les journalistes de France Inter ou de n'importe quel média, donc j'aimerais bien que Pascal ou une autre personne qui le saurait indique la référence précise : lieu, date et heure du « point de presse » de François Hollande allégué, et si possible la citation exacte des propos de François Hollande accréditant cette thèse. Au minutage [28:00 - 28:30] de http://www.elysee.fr/videos/point-de-presse-conjoint-a-l-rsquo-occasion-de-la-visite-d-rsquo-etat-de-m-gauck-president-federal-d-rsquo-allemagne/ (3 septembre 2013), François Hollande dit : « Elle ne cessera pas, cette menace, tant que le régime de Bachar El-Assad sera en place ». Mais cela ne veut pas forcément dire que François Hollande se donne pour objectif l'élimination de ce régime. Cela peut simplement vouloir dire que François Hollande se donne pour objectif de se donner les moyens d'apporter la dissuasion nécessaire pour que ladite menace soit neutralisée par un équilibre de la terreur à la hauteur de l'enjeu, comme c'était le cas entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique à l'époque de la guerre froide.
  16. http://nationalinterest.org/commentary/obamas-syria-dilemma-8983 (30 août 2013) Intéressant petit article écrit à deux plumes. Résumé : Il y a deux principes à mettre en oeuvre pour qu'une dissuasion soit efficace. Le premier est que la souffrance infligée doit être supérieure aux bénéfices escomptés d'une transgression de la limite imposée. Le second est que l'acteur que l'on dissuade doit avoir l'assurance que la punition ne sera pas infligée s'il respecte la limite imposée. Dans le cas de la Syrie, l'Occident a tellement insisté pour que Bachar quitte le pouvoir indépendemment de son respect ou non d'une ligne rouge sur les armes chimiques, que la réalisation du second principe est compromise, obérant l'efficacité d'une dissuasion d'une utilisation des armes chimiques par le régime syrien. http://ecfr.eu/content/entry/commentary_eight_things_to_consider_before_intervening_in_syria (28 août 2013) Aucun scoop, que des choses qui me paraissent évidentes et aller sans dire, mais je traduis quand même cet article (après en avoir traduit la conclusion hier : http://www.air-defense.net/forum/topic/17538-intervention-occidentale-en-syrie/?view=findpost&p=693468 ), lequel constitue une sorte de note de synthèse à poser sur le bureau de Laurent Fabius : Huit choses à considérer avant d'intervenir en Syrie, par Anthony Dworkin, Daniel Levy et Julien Barnes-Dacey. 1 - Quels sont les buts de l'intervention ? § Toutes les déclarations faites par les dirigeants occidentaux les plus susceptibles d'entreprendre une action militaire (EU, RU et France) suggèrent une focalisation étroite sur les armes chimiques (AC), plutôt qu'une action conçue pour influencer la trajectoire générale du conflit syrien. Le premier ministre Cameron a été jusqu'à dire « ceci n'a rien à voir avec le conflit syrien, cela concerne l'utilisation d'armes chimiques ». Quant au conflit en général, tous continuent de suggérer qu'au final une solution politique sera nécessaire. § Au-delà de la perception du besoin de « faire quelque chose », l'intention semble être d'envoyer un signal sur les AC pour dissuader toute utilisation supplémentaire sur le théâtre syrien et renforcer une norme internationale parallèlement à un but apparent de restaurer la crédibilité occidentale. Washington en particulier semble convaincu que l'inaction face au franchissement de sa propre ligne rouge signifierait une présidence remplaçant la fleur au fusil par la peur du canon à un point où cela pourrait saper les calculs mondiaux quant au consentement des Américains à déployer leurs forces, et générer des critiques au sein du microcosme de Washington DC. § Étant donné la domination du prisme AC dans le message occidental, on n'accorde pas une attention suffisante aux conséquences potentielles d'une action militaire sur le conflit syrien et sur une région polarisée et déstabilisée. Moins d'un pour cent des pertes en Syrie sont ne serait-ce qu'attribuées aux allégations d'AC : s'il y avait un plan impliquant une action militaire pour réduire la souffrance des Syriens et améliorer la situation, on peut présumer qu'il serait mis sur la table indépendamment de la preuve de l'utilisation d'AC. Notre hypothèse est donc forcément qu'il n'existe pas de bon plan. Néanmoins, et comme les dirigeants le savent, toute action militaire aura des conséquences bien au-delà de la question des AC, donc toute action proposée devrait être mesurée à l'aune de critères plus larges quant aux implications prévisibles pour la Syrie et les questions régionales plus larges (y compris l'escalade interconfessionnelle, les flux de réfugiés, et l'instabilité en Irak et au Liban, la radicalisation et la diplomatie avec l'Iran). § L'Occident va consciemment essayer d'affecter l'équilibre militaire syrien en cas de frappe, mais il y a un danger que les options envisagées puissent faire empirer la situation en Syrie, dans la région et pour la perspective de la diplomatie de gestion de crise. Le chef d'état-major des armées Martin Dempsey a fait état de ses réserves quant à l'action militaire au sénateur Levin le 19 juillet ici http://www.levin.senate.gov/download/?id=f3dce1d1-a4ba-4ad1-a8d2-c47d943b1db6 et au représentant Engel le 19 août ici http://democrats.foreignaffairs.house.gov/113/Letter_for_Rep_Engel_19_Aug_13.pdf (avant l'incident de Ghouta). Rien n'a changé militairement depuis Ghouta et les lettres de Dempsey restent l'évaluation de source non couverte par le secret faisant le plus autorité, mettant en garde contre un engagement militaire occidental. 2 - Le dilemme des armes chimiques § Si les AC ont été utilisées en Syrie, empêcher leur utilisation supplémentaire ne suggère aucunement que les pertes et les souffrances syriennes seront réduites, étant donné qu'au moins 99% des morts ne sont pas attribuables aux AC. Il paraitrait donc légitime de se demander si la préservation de la norme sur les AC doit être dans la conduite de nos politiques l'atout maître dominant toutes les autres considérations quant à l'impact sur la Syrie et la région. § Il y a deux options pour faire face aux AC dans le contexte syrien : la dissuasion ou la maîtrise des stocks d'AC. Dans la lettre du général Dempsey au sénateur Levin du 19 juillet, il consacre un paragraphe au prix à payer pour « maîtriser les armes chimiques » (on peut le télécharger ici http://www.levin.senate.gov/download/?id=f3dce1d1-a4ba-4ad1-a8d2-c47d943b1db6 ). La conclusion étant le nécessaire déploiement d'une zone d'interdiction aérienne, de frappes de missiles, et « des milliers de forces spéciales et d'autres forces terrestres seraient nécessaire pour l'assaut et pour la sécurisation des sites critiques ». Nous sommes conduits à penser qu'une telle option n'est pas envisagée ; par conséquent les AC ne seront pas maîtrisées. § Reste la dissuasion, justification la plus proche d'une éventuelle frappe et argument qui se défend dans un sens étroit. Mais il n'y a pas de garantie qu'Assad sera dissuadé, qu'il n'y a pas de meilleures options pour accomplir la disuasion, que les inconvénients d'une frappe ne surpasseront pas les avantages potentiels, ou que la dissuasion sur les AC soit ce qui doit focaliser l'attention étant donné que 99% des pertes sont sans lien avec les AC. Ces points sont explorés plus en détail dans le reste de cette note. § Un autre danger des AC sur le théâtre syrien est probablement le scénario où ces armes tombent entre les mains de groupes irréguliers, notamment les djihadistes salafistes affiliés à Al-Qaeda ou s'en inspirant. Alors qu'il y a de bonnes raisons pour lesquelles l'Occident a tenté d'empêcher un effondrement total de l'État syrien, une option militaire mal pensée pourrait saper cet objectif et accentuer le danger que l'accès aux capacités d'AC s'ouvre à des utilisateurs multiples. 3 - Le problème des preuves § Nous pourrions être convaincu au-delà du doute raisonnable que le régime Assad a déployé des armes chimiques. Pourtant cette détermination n'a pas été faite d'une façon suffisamment robuste. Nous devons au minimum prendre au sérieux et reconnaître qu'il y a un degré de conviction permettant à certains acteurs non-occidentaux de présenter une contre-argumentation, que ce soit la Russie, la Chine, l'Iran ou qui que ce soit d'autre dans la région et dans le monde, notamment sur le fondement du « cui bono » (à qui profite le crime ?). § L'irréfutabilité prétendue des allégations occidentales est sapée par l'impression d'urgence et de précipitation à tirer des conclusions, et par l'impression que nous avons décidé le résultat à l'avance avant la fin des inspections de l'ONU en cours, en ne leur donnant pas assez de temps. Il est utile de se souvenir que les inspecteurs de l'ONU sur le terrain, qui est un mécanisme pour lequel les Occidentaux ont milité durement à l'ONU, sont officiellement en Syrie pour examiner les allégations d'utilisation d'AC il y a cinq mois. Les dirigeants occidentaux sembleraient par conséquent être en terrain glissant lorsqu'ils prétendent qu'une enquête sur l'utilisation d'AC il y a cinq jours est trop peu, trop tard. § Étant donné que les soutiens du gouvernement Assad à Moscou et Téhéran se sont précipités à condamner l'utilisation d'AC, une meilleure stratégie pourrait consister à rechercher une base de preuves plus large. Il ne sera pas aisé pour Assad d'utiliser ou de réutiliser les AC à une échelle de masse et par des façons qui les rendent encore plus détectables dans ces circonstances. § Une telle approche des missions d'inspection, qui change la règle du jeu en cours de match, comporte aussi le danger d'envoyer un mauvais message à l'Iran dans ce moment délicat et potentiellement porteur d'espoir des efforts diplomatiques vis à vis de l'Iran. 4 - Le défi de la légalité § La légalité des frappes militaires contre la Syrie en l'absence d'autorisation par le Conseil de Sécurité de l'ONU est au mieux discutable. Il ne semble pas exister de fondement pour prétendre que l'action militaire est entreprise en légitime défense. Alors que l'utilisation des armes chimiques viole indubitablement le droit international, cela ne signifie pas qu'une coalition de pays ait le droit d'entreprendre une action punitive sans l'autorisation du Conseil de Sécurité de l'ONU. Par conséquent, le seul fondement juridique possible pour agir réside dans la notion contestée d'intervention humanitaire. § Il y a des précédents d'action militaire sans autorisation du Conseil de Sécurité de l'ONU pour prévenir les souffrances des civils (notamment l'intervention de l'OTAN au Kosovo et la création de havres de sécurité pour les réfugiés en Irak en 1991-1992, qui sont les deux exemples les plus récents). Cependant peu d'États ont explicitement prétendu qu'une intervention militaire à but humanitaire peut être légale et un grand nombre d'États ont rejeté cette notion. Tandis que le Royaume-Uni a affirmé un droit d'intervention humanitaire au Kosovo, les États-Unis ont adopté une approche plus prudente en décrivant l'action comme étant justifiée comme un cas unique. De plus, au moins un des facteurs justifiant l'intervention au Kosovo (le soutien d'une organisation régionale pertinente) parait manquer dans le cas présent, puisque la Ligue Arabe ne soutient pas une intervention militaire, malgré sa condamnation de l'utilisation d'armes chimiques. § Quels que soient les arguments juridiques mis en avant, une attaque de la Syrie alimentera inéluctablement la perception dans la communauté internationale que les puissances occidentales ont l'intention d'agir hors du Conseil de Sécurité de l'ONU quand elles le souhaitent. L'action militaire aiderait à renforcer la norme internationale contre l'utilisation des AC, mais vraisemblablement elle saperait la norme interdisant l'usage de la force sans autorisation du Conseil de Sécurité de l'ONU. À chaque fois que les pays occidentaux contournent ou agissent en dehors du Conseil de Sécurité de l'ONU, nous sapons la légalité internationale et la sécurité collective, ce qui n'est pas notre intéret à long terme. 5 - La dynamique militaire d'une intervention occidentale § Tous les signes émis par les dirigeants occidentaux indiquent une action militaire qui serait limitée en ampleur et en durée. C'est facile à dire et est renforcé par le manque d'appétit affiché par les sondages d'opinion, par les militaires occidentaux, et même par des dirigeants politiques pour la perspective d'être coincé dans un nouvel engagement militaire prolongé au Proche-Orient. § Mais comme le cite le général Dempsey dans sa lettre : « Dès le moment où l'on entreprend une action, nous devrions être prêts pour la suite. Une implication plus profonde est difficile à éviter ». Que faire si émergent des preuves de nouvelles utilisations d'AC ? Nous serions certainement incitatifs pour l'opposition syrienne dont le principal but depuis longtemps est de d'attirer une intervention militaire occidentale. Ils feraient tout pour alléguer de nouvelles atrocités et pour provoquer le gouvernement. Que faire si les soutiens régionaux et autres d'Assad répondent en escaladant leur propre implication ? Il y aura une tentation compréhensible de transformer la prohibition des AC en une prohibition générale de « tuer trop d'innocents en une fois ». § Rester ferme sur le principe que toute frappe est un cas unique est non seulement difficile, mais aussi cela peut se retourner contre l'Occident si le but est la dissuasion et la restauration de la crédibilité : cela peut finalement donner une impression de faiblesse. 6 - L'impact sur la trajectoire du conflit syrien § Malgré les protestations occidentales que tout cela est limité, proportionnel et focalisé sur les AC, les cibles seront indubitablement des moyens militaires gouvernementaux, donc il y aura un impact direct sur la trajectoire des combats en syrie et sur l'équilibre des forces. Mais pas d'une façon décisive : pour cela il eût fallu une attaque massive et assumer la crise syrienne avec son après-guerre, toutes choses auxquelles s'opposent la plupart des hommes politiques occidentaux. § Dans ce contexte, c'est difficile à imaginer mais nous devons prendre en compte que les choses peuvent empirer pour les Syriens, être déstabilisatrices pour la région et créer de nouvelles menaces pour la sécurité occidentale. § Il y a une grande imprévisibilité quant à la façon dont le régime, les diverses factions rebelles et les acteurs régionaux répondront à une frappe occidentale. Le régime n'a par encore laché la laisse de toute la puissance de feu dont il dispose. Les rebelles vont indubitablement voir cela comme le début d'une intervention occidentale plus extensive, et dimensionneront leurs actions et leurs efforts de sensibilisation du public en conséquence. § En termes d'opinion publique en Syrie, ce qui est encore aujourd'hui un facteur pertinent, il est difficile de penser que le régime n'en retirera pas un bénéfice si - et lorsque - des missiles américains lancés depuis des sites de lancements maritimes apparaissent dans le ciel, surtout s'ils font des victimes civiles. § Finalement et c'est crucial, comment cela affectera-t-il le flux de réfugiés ? Il ya déjà des compte-rendus indiquant une augmentation significative des réfugiés passant la frontière, y compris un départ accéléré de la classe des hommes d'affaires dont la présence permet au moins à une partie de l'économie de tourner au ralenti. Ceci s'ajouterait à une crise de réfugiés dévastatrice et dramatique qui menace de faire craquer les mécanismes de résilience des États voisins et qui a déjà été marquée par une accélération du nombre de réfugiés kurdes en Irak ces dernières semaines. L'impact possible sur la situation des réfugiés ne peut pas être une considération secondaire. 7 - L'impact sur la région § La crédibilité compte pour l'occident autant que pour n'importe qui d'autre, y compris l'adhésion aux lignes rouges. Il se pourrait que le régime Assad soit dissuadé et effectue de nouveaux calculs quant à la la trajectoire globale du conflit en réponse à l'action occidentale. Même chose pour l'Iran et même la Russie, mais cela est loin d'être garanti et doit être rangé dans la catégorie "incertain". § Le conflit syrien est l'épicentre d'un conflit régional mais le débat occidental actuel sur la Syrie et sur une frappe éventuelle a lieu sans une conversation stratégique plus large sur l'ordre des priorités des intérets occidentaux au Proche Orient. La position par défaut est de continuer de voir l'émasculation de l'Iran comme une priorité en dépit des preuves qui s'accumulent en indiquant que la plus grande menace pour la région est un cycle d'escalade interconfessionnelle ayant la Syrie pour centre, que ceci alimente la radicalisation, laquelle génère un chaos à un niveau sans précédent et de nouveaux espaces ingouvernés, et que ceci menace de pousser le Liban et l'Irak plus au fond de l'abyme et de créer un nouvel élan de djihadisme anti-occidental. § Une tentative de repenser la région devrait se focaliser sur une stratégie dont le centre est la désescalade régionale, ce qui réclame plus - non pas moins - de diplomatie avec ceux avec qui nous sommes en désaccord dans la région et au-delà, notamment l'Iran et la Russie. Une telle stratégie pousserait notamment à toute ouverture en vue du rapprochement ou du dialogue entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, plutôt qu'à encourager le maximalisme d'une partie ou de l'autre. Il est difficile de voir comment une escalade peut servir ce dessein ; il est par contre facile de voir comment elle peut rétrécir encore plus l'espace de la désescalade interconfessionnelle. § En réfléchissant aux options de réponse, un poids significatif doit être donné aux conséquences sur les nouvelles ouvertures diplomatiques envers l'Iran, et comment cela peut affecter les phases formatrices de la présidence Rouhani. 8 - Une alternative diplomatique ? § Il y a une spéculation sur le fait qu'une action militaire occidentale limitée pourrait servir de pivot pour renouveler l'effort diplomatique http://backchannel.al-monitor.com/index.php/2013/08/6064/beyond-us-strikes-signs-of-intensifying-un-diplomacy-on-syria/ . Pour l'instant une telle spéculation semble optimiste. Mais une poussée diplomatique serait une bonne approche avant une frappe, et tandis que cela la rend plus difficile, cela serait une bonne chose à faire après une telle action. Si l'intention est de redoubler l'effort diplomatique après la frappe, cela nous parait être d'une logique discutable, mais nous espérons que la composante diplomatique sera poursuivie avec une plus de vigueur et de courage que dans le passé. § Comme nous l'avons expliqué précédemment, la majeure partie des débats de la politique occidentale ont navigué jusqu'à présent entre l'option militaire limitée et l'option diplomatique limitée. L'option militaire limitée est envisagée maintenant. L'option diplomatique limitée se refuse à avaler la pillule de l'acceptation d'un rôle pour le gouvernement Assad durant toute transistion, ou de la nécessité d'inclure l'Iran. Jouer à fond la carte diplomatique est ce que nous devrions faire. Cela avait été suggéré en mai 2013 lorsque Kerry et Lavrov ont annoncé une réunion Genève 2, mais cela est resté en suspens depuis. Une partie de cet échec diplomatique peut être attribuée à l'inefficacité des occidentaux avec leurs propres alliés dans la région et avec l'opposition syrienne (qui est en partie une créature des Occidentaux). Une réunion prévue cette semaine entre les États-Unis et la Russie a déjà été reportée et l'envoyé de l'ONU Lkhdar Barhimi a été marginalisé. Cela doit changer et un effort diplomatique concerté et sans tabou doit être fait http://ecfr.eu/page/-/ECFR80_SYRIA_BRIEF_AW.pdf , ce qui comprend d'ammener l'opposition à la table des négociations et d'engager la négociation avec l'Iran sur la Syrie, et non seulement sur le dossier nucléaire. Il est difficile de voir comment une frappe militaire peut améliorer les perspectives de la diplomatie. § Dans l'immédiat, s'il y a une alternative diplomatique, elle pourrait inclure : (a.) Travailler avec l'ONU pour étendre le mandat des inspecteurs vis à vis des allégations d'utilisation d'armes chimiques ; Pousser la Russie sur cette question revient à jouer dans une zone où elle est sur la défensive, plutôt que là où elle est plus forte, à savoir la force militaire opposée. (b.) Chercher ainsi à établir une base de pièces à convictions plus claire, préalablement à la reprise des discussions au Conseil de Sécurité ; (c.) Ceci s'appuierait sur les positions que la Russie, la Chine et l'Iran ont prises contre l'utilisation des armes chimiques et pour de meilleures pièces à conviction, dans le but de pousser Assad sur la question des inspecteurs et d'une surveillance plus large des armes chimiques. (d.) Une seconde phase de cette approche, qui s'appuierait sur un accord sur les armes chimiques, pourrait ensuite consister en un effort diplomatique plus large où les acteurs clés internationaux et régionaux accepteraient de pousser les deux parties vers un accord de partage du pouvoir à une table de négociations et possiblement, au retour des observateurs internationaux pour tenter de mettre en place et de sécuriser des cessez-le-feu localisés.
  17. http://www.sueddeutsche.de/kultur/verein-deutsche-sprache-duden-ist-sprachpanscher-des-jahres-1.1760465 (2 septembre 2013) La Ligue de la Langue Allemande attribue le premier prix du « plus grand adultérateur de la langue » au dictionnaire Duden. Est épinglée la mention de l'anglicisme qui-se-la-pète « soccer » comme synonyme de Fussball. Le deuxième prix est attribué au ministre des Finances Wolfgang Schaüble, à cause de son insistance à faire toutes ses interventions en anglais, « sapant ainsi les tentatives d'ancrer l'allemand comme langue de travail de l'Europe ».
  18. Pas besoin de taper. On peut diminuer l'influence des Etats du Golfe en invitant les Français dont les trajets sont adaptés, les entreprises et les administrations dont les besoins s'y prêtent, de s'équiper en automobile Renault Kangoo ZE tout électrique - ou équivalent d'une autre marque : http://blogautomobile.fr/renault-kangoo-ze-poste-postier-alectrique-199069 .
  19. Julien Barnes Dacey, de l'European Council of Foreign Relations dont j'avais indiqué au mois de juin le texte "L'impératif d'une désescalade en Syrie" http://www.air-defense.net/forum/topic/12467-guerre-civile-en-syrie/?view=findpost&p=669613 a écrit un article le 30 août 2013 : http://www.huffingtonpost.co.uk/julien-barnesdacey/syria-conflict_b_3842294.html?utm_hp_ref=uk-politics?ncid=GEP dans lequel il fait certaines suggestions : Dans l'immédiat, s'il y a une alternative diplomatique, elle pourrait inclure : (a.) Travailler avec l'ONU pour étendre le mandat des inspecteurs vis à vis des allégations d'utilisation d'armes chimiques ; Pousser la Russie sur cette question revient à jouer dans une zone où elle est sur la défensive, plutôt que là où elle est plus forte, à savoir la force militaire opposée. (b.) Chercher ainsi à établir une base de pièces à convictions plus claire, préalablement à la reprise des discussions au Conseil de Sécurité ; (c.) Ceci s'appuierait sur les positions que la Russie, la Chine et l'Iran ont prises contre l'utilisation des armes chimiques et pour de meilleures pièces à conviction, dans le but de pousser Assad sur la question des inspecteurs et d'une surveillance plus large des armes chimiques. (d.) Une seconde phase de cette approche, qui s'appuierait sur un accord sur les armes chimiques, pourrait ensuite consister en un effort diplomatique plus large où les acteurs clés internationaux et régionaux accepteraient de pousser les deux parties vers un accord de partage du pouvoir à une table de négociations et possiblement, au retour des observateurs internationaux pour tenter de mettre en place et de sécuriser des cessez-le-feu localisés.
  20. Il y a les poursuites pénales des auteurs de l'attaque devant la CPI. C'est également ce que propose la Ligue Arabe : http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/01/01003-20130901ARTFIG00169-la-ligue-arabe-divisee-sur-une-intervention-occidentale-en-syrie.php réclamant que «les auteurs de ce crime odieux» soient traduits devant la justice internationale «comme les autres criminels de guerre.» Eu égard à la possession d'un arsenal chimique, oui, car la Syrie n'est pas signataire de la convention de 1993. Eu égard à l'utilisation de cet arsenal chimique, si cette utilisation est prouvée, non, car la Syrie est signataire du protocole de la convention de Genève de 1925.
  21. Le cadavre de la démocratie bouge encore avec parfois quelques spasmes, comme l'autre jour avec le vote anti-intervention des parlementaires britanniques à Westminster. Mais comme le remarque Glenn Greenwald, Obama se comporte comme un monarque qui daigne convoquer un congrès sans pouvoir, assimilé à un conseil du trône purement consultatif : http://www.theguardian.com/commentisfree/2013/sep/01/obama-congress-syria-authorization (1er septembre 2013). http://www.theguardian.com/world/2013/aug/30/us-led-attack-syria-coalition (30 août 2013) Le revers de David Cameron à la chambre des Communes pourrait avoir un coût politique et militaire pour le Royaume-Uni dans les États du Golfe, selon Émile Okayem de l'International Institute of Strategic Studies : « Sous son gouvernement, le Royaume-Uni a travaillé à restaurer sa présence dans le Golfe même si cela a suscité des questions embarrassantes à Londres sur les droits de l'homme en Arabie Saoudite, aux Émirats Arabes Unis et au Bahrain. Cette stratégie "à l'est de Suez" a des dimensions politiques, stratégiques et commerciales. Plusieurs États du Golfe l'ont accueillie favorablement, mais la crédibilité du Royaume-Uni comme acteur stratégique disposé à projeter des forces pourrait désormais souffrir. La France est l'autre acteur européen important dans la région, avec une base à Abu Dhabi et plusieurs accords de défense. Beaucoup voient les deux comme des concurrents. Une implication française en Syrie pourrait réhausser son image. » Si c'est uniquement cela, cela veut dire que la France a anéanti des décennies de cohérence diplomatique en soutien du droit international et des procédures de l'ONU, pour le plat de lentilles de quelques contrats juteux dans le Golfe. http://www.nytimes.com/2013/08/31/world/europe/in-turnaround-its-france-backing-arms-while-britain-sits-on-syria-sidelines.html?pagewanted=2&_r=1& (31 août 2013) Denis Bauchard, ancien ambassadeur de France et expert du Proche-Orient à l'IFRI, a dit que le consentement de Mr Hollande au contournement du Conseil de Sécurité apparaissait comme « extrêmement contraire à notre politique traditionnelle » de défendre la légitimité de l'ONU, en particulier au Proche-Orient. http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130901.REU1389/ayrault-recevra-lundi-les-dirigeants-du-parlement-sur-la-syrie.html (1er septembre 2013) "On voit bien le risque aujourd'hui, c'est que la France devienne la marionnette des Etats-Unis", a déclaré l'ancien ministre UMP [et ancien diplomate] Bruno Le Maire sur BFMTV. http://www.sudouest.fr/2013/08/31/bruno-le-maire-epingle-la-diplomatie-francaise-1155096-2733.php (31 août 2013) En clair, alors que François Hollande semble prêt à intervenir avec les États-Unis, vous attendez autre chose qu’un simple alignement de la France… Oui, la France doit avoir une politique internationale indépendante. Par ailleurs, les États-Unis n’ont pas de stratégie claire pour la Syrie. Ce serait donc une erreur que la France se mette dans leurs pas. On ne peut recourir à la force que lorsque toutes les voies diplomatiques ont été épuisées. Est-ce le cas ? Non. Il reste un travail de pression diplomatique intense à faire vis-à-vis de Moscou et de Pékin. Un dialogue avec Téhéran est aussi nécessaire. La diplomatie française est-elle à la hauteur dans cette crise ? Aucune stratégie politique de sortie de crise pour la Syrie n’a été définie depuis plusieurs mois. La France aurait pu lancer des initiatives diplomatiques au début du conflit, quand la situation sur le terrain était moins confuse. La France est un gardien du droit international. Son statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies lui donne le poids et la légitimité pour agir. Je souhaite que la France entre enfin en action. Rappelez-vous http://www.leparisien.fr/international/syrie-la-communaute-internationale-obligee-a-agir-selon-hollande-05-06-2013-2869085.php (5 juin 2013) «Nous ne pouvons agir que dans le cadre de la légalité internationale», a cependant observé le chef de l'Etat [François Hollande], interrogé sur la possibilité d'une intervention alliée en Syrie. Pourquoi la France tourne-t-elle brusquement le dos à la légalité internationale après en avoir fait un principe pendant des décennies et des décennies ? Cela mériterait un petit débat. Parce que si on en arrive là, il n'y a plus besoin que la France ait une diplomatie et un outil militaire indépendants. On pourrait très bien transformer la France en territoire d'outre-mer de l'Amérique sur le modèle de Porto Rico, ou sur le modèle de l'"accord de Nouméa", en remplaçant Nouvelle-Calédonie par France et France par États-Unis. Notons que le principe de légalité internationale vient d'être réaffirmé par la Ligue Arabe : http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/01/01003-20130901ARTFIG00169-la-ligue-arabe-divisee-sur-une-intervention-occidentale-en-syrie.php (1er septembre 2013) Réunis dimanche soir au Caire, les pays arabes ont « appelé l'ONU et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités conformément à la Charte des Nations unies et au droit international, afin de prendre les mesures de dissuasion nécessaires » (C'est moi qui souligne)
  22. http://www.latimes.com/opinion/commentary/la-oe-edelson-obama-syria-military-action-20130830,0,2055546.story (30 août 2013) Quand il était en campagne électorale en 2007, Barack Obama, ancien professeur de droit, a dit que le président ne pouvait déclencher les hostilités sans déclaration de guerre votée par le Congrès, lorsqu'il n'y a pas une menace réelle ou imminente de la nation.
  23. Eh bien espérons que ce soit avéré. Cela permettra de faire du rétropédalage, de dire qu'au fond on a envoyé le Chevalier Paul principalement pour espionner les Américains et savoir ce qu'ils mijotent.
  24. Je ne suis pas assez expert pour faire le distinguo entre néo con et faucon à l'ancienne, mais tout le gratin, le ban et l'arrière-ban des Karl Rove, William Kristol, Robert Kagan, sans oublier notre Béachelle national s'est fendu d'une belle lettre datée du 27 août 2013 demandant qu'on neutralise les armes chimiques du régime syrien (« faire en sorte qu'elles ne puissent menacer l'Amérique [comme si l'Amérique était menacée...], les alliés de l'Amérique et le peuple syrien ») et de « détruire ou dissuader la force aérienne du régime Assad ». C'est à dire qu'ils demandent cette chose que le général Martin Dempsey a décrite comme étant une opération extrêmement lourde (détruire les capacités aériennes syriennes) et demandant des troupes au sol (maitriser les stocks d'armes chimiques). Dans l'article suivant : http://news.yahoo.com/syria-war-escalates-americans-cool-u-intervention-reuters-003146054.html (24 août 2013) Il est noté que le pourcentage de oui à la question "êtes vous favorables à une intervention si Bachar el Assad attaque des civils avec des armes chimiques" a baissé entre le 13 août (avant l'attaque chimique de la Ghouta) et un autre sondage du 19 au 23 août (après l'attaque) passant de 30.2 % à 25 %. Les opposants passent respectivement de 41.6% à 46 %. Autre série de questions : Il ne faut pas intervenir dans la guerre civile syrienne : 60% Obama devrait agir : 9% L'article indique aussi un sondage fait "cette semaine" avec les résultats suivants : Préfère qu'il n'y ait aucune intervention : 37% Frappes aériennes pour aider les rebelles : 12 % No Fly Zone : 11% Invasion multinationale : 9% Invasion par les troupes américaines seules : 4% Autre série de questions : Obama devrait faire plus qu'envoyer des armes aux rebelles : 11% Obama ne devrait pas aider les rebelles : 89 % Même si les questions qui mentionnent les attaques chimiques rendent le public plus favorable à l'option militaire que celles qui ne les mentionnent pas, la tendance est à la baisse de l'interventionnisme. Le discours officiel qui est de dire on fait une frappe mais ça n'aidera pas les rebelles et ça n'équivaut pas à intervenir dans une guerre civile est très "habile", mais je ne suis pas sûr que le public ait l'esprit assez tortueux pour en comprendre la subtilité. Le 9% du "Obama doit agir" face à "ne pas intervenir dans une guerre civile" est très bas...
  25. Pour l'Australie, je n'y crois pas trop. Ils sont en pleine campagne électorale. http://www.theguardian.com/commentisfree/2013/aug/29/australia-syria-intervention (29 août 2013) Comme [le ministre des affaires étrangères] Carr l'a confirmé hier, il n'y aura pas de troupes australiennes impliquées dans l'attaque en Syrie. D'après l'auteur de l'article, l'Australie devrait s'en tenir à un simple soutien moral, assorti d'une aide diplomatique puisque c'est l'Australie qui présidera le Conseil de Sécurité de l'ONU prochainement.
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